mardi 29 août 2017

Roch Hachana - Kéter et Malkhout: la couronne et la royauté

Rosh Hachana 

Kéter et Malkhout: la couronne et la royauté


Le principe de ce jour de Rosh Hachana est de faire régner le ROI. Il y a écrit dans la Torah à propos de ce jour ''le jour du son du choffar'' pas plus. Cela fait allusion à la crainte et au jugement de ce jour saint. Le Ari Zal explique que le son du Chofar est en fait l'épanchement des Moh'in, des grands cerveaux sur la Malkhout.

Toute la notion de séparation ''Néssira'' est une notion de ''Din'', de jugement. Dans les dix jours de pénitence se fait la séparation de Dieu et de sa présence divine, la séparation de Zéïr Anpin et de Noukva afin de retourner ce dos à dos de Z-A et de Noukva en face à face comme Adam et H'ava qui étaient dos à dos et qui par la séparation se sont placés face à face. Ce travail va se faire jusqu'au huitième jour de Souccot. La préparation à ce travail se faisant à Rosh Hachana. Le but de cette séparation étant la joie de l'union de Dieu et de son peuple Israël mais ceci ne se fera qu'à Simh'a Torah, à la fin des jours redoutables. À partir de Rosh Hachana, se fait la préparation de cette union qui passe automatiquement par la séparation de Z-A d'avec Noukva. Car sans séparation, l'union ne peut se faire. Bien que tous les jours de l'année, il y a une séparation et une union, mais la séparation de Rosh Hachana est de l'ordre de l'année selon les Mékoubalim, c'est-à-dire une séparation et une union universelle car voici pour que Dieu se dévoile à ce moment dans le monde en tant que créateur, il faut qu'il se sépare de la présence divine. La notion de Néssira est le mystère du libre-arbitre car tant que l'existence de la création était inclue en Dieu, il n'y avait aucune autonomie des mondes, Atsilout ayant trois enveloppes que la Chékhina va séparer pour devenir des mondes autonomes. C'est la Chékhina qui va engendrer l'existence de la création, c'est elle qui va engendrer les mondes de la Bérya-Yétsira-Assya. La fin de la Atsilout est la Malkhout, la Chékhina qui va engendrer ces mondes mais afin de les sortir de Atsilout, la Chékhina elle-même en tant que Mère qui est la matrice de toutes les créatures, a besoin de se séparer de l'Émanateur divin car tant qu'elle n'est pas séparée, elle ne peut engendrer. Cette séparation va révéler une certaine force qui va créer une certaine autonomie afin d'engendrer les mondes inférieurs. Cette séparation est le commencement de l'existence de la création en tant que mondes séparés.
Où se situe la Chékhina lorsqu'elle se sépare de Dieu, lorsque la Noukva se sépare de Zéïr Anpin? Se trouve t-elle au niveau de son ''cœur''? Sa tête, son Kéter étant en face de son cœur. C'est-à-dire que sa stature serait plus petite où sa tête serait au niveau de Tiphéret, alors l'union serait entre Yaacov et Rah'el, Rah'el étant la Chékhina et la petite partie de Zéïr Anpin étant appelée Yaacov. Ou bien nous allons dire que cette sorte d'union au niveau du cœur est l'union de tous les jours de l'année mais à Rosh Hachan, il y aurait une union universelle où Zéïr Anpin et Noukva seraient de même taille et où la Malkhout, la Chékhina, arriverait au même niveau que Zéïr Anpin.

La Néssira en elle-même est mentionnée dans les mots ''souviens toi de nous pour la vie''. Chaque jour des dix jours de pénitence, il y a une séparation de la Noukva. Il y a en tout dix séparations des dix Séphirot d'avec la Noukva et le jour de Yom Kippour se termine la séparation et par cela nous nous préparons aux jours de Souccot où la mère s'introduit sous la Houppa pour arriver à Simh'a Torah à l'union finale.

Mais en vérité le principal de Rosh Hachana n'est pas cette Néssira car celle-ci serait une partie des dix séparations. Le principal est la royauté et c'est cette séparation qui va la révéler. Il y a donc une Néssira pour l'union que l'on fait au moment de la Téphila journalière et une Néssira à Rosh Hachana qui va révéler sa royauté. La Néssira commence par les arrières de Kéter de Zéïr Anpin qui est sa tête pour arriver au Kéter de Noukva et ce jour, toutes les rigueurs du Kéter de Z-A sont placées dans le Kéter de Noukva par l'intermédiaire du Shofar. C'est le mystère du verset ''que le nom ''CHEM'' soit béni ''MEVORAKH''. ''CHEM'' sous entend la Malkhout, par ce verset, nous grandissons sa royauté dans le monde. Le mot ''MEVORAKH'' est composé des lettres ''M-B'', le nom AVAYA dont la valeur numérique est de 72 est le nom au tout départ de la création qui est la notion des rigueurs qui sont placées au départ de la création. Le premier jour de Rosh Hachana, Rah'el et Léa qui sont les deux visages ''partsouf'' de la Noukva, se finalisent. Toute la stature de la Noukva se place en face de Z-A. Sa partie supérieure, la tête, se trouve retournée. La tête de Léa se trouvant au niveau du Daleth des Téphilin dans le DAAT de Z-A jusqu'à son Tiphéret. La première stature est Léa et sous elle, se trouve Rah'el, dont la tête se trouve au niveau de Tiphéret de Z-A jusqu'en bas. Léa et Rah'el étant la stature de la Chékhina. Le premier jour se sépare Léa entièrement, c'est le jugement dur où il y a aussi la séparation du Kéter de Rah'el qui se fait aussi. Le deuxième jour de Rosh Hachana, se révèle la H'okhma de Rah'el, le troisième jour, Bina. Chaque jour se forme une Séphira. La Malkhout qui est la Chékhina et l'existence de la création, se crée de nouveau dans ces dix jours de pénitence. C'est ce que le Ari Zal appelle la ''Néssira'', la ''séparation''.

La Néssira du deuxième jour est la séparation de la H'okhma. La Néssira du premier jour révèle aussi le Kéter de Rah'el. Léa étant complète déjà dès le premier jour alors que Rah'el ne va être complétée qu'au huitième jour de Souccot. La construction de la Noukva commence déjà depuis Rosh Hachana. ''Rosh'' représente le Kéter et ''Chana'', la Malkhout. Ce jour se révèle le Kéter de la Malkhout. Jusqu'à ce jour, ce point de Kéter était avalé dans Z-A comme Ève qui est avalée dans Adam. L'existence de la création étant Ève, la Malkhout. Il faut la révéler et cela va se faire par la séparation jusqu'au jour de Yom Kippour. Mais déjà le premier jour se sépare le Kéter de la Malkhout. Tout le but de cette révélation de la Malkhout étant l'union de la Malkhout avec Z-A face à face qui va se faire à Simha Torah. Ce jour de Roch Hachana, se construit le Partsouf de la Noukva. La Malkhout de la Noukva devient très grande ce jour jusqu'à la poitrine. Elle se construit maintenant comme un visage à partir de la poitrine de Z-A jusqu'au bas. Le Kéter de Rah'el est le cœur de Yaacov. Lorsque Rah'el est dos à dos, sa stature est au niveau de la poitrine. Par la Néssira le jour de Rosh Hachana, les deux statures seront à égalité face à face. Yaacov étant une stature plus petite que Israël et qui commence à partir de Tiphéret de Z-A. Yaacov représente la stature inférieure de Z-A, de Élokim et Rah'el représente la situation de petitesse de la Chékhina. L'union du matin est alors l'union de Yaacov et de Rah'el. L'union de Rah'el le jour de Rosh Hachana est d'un niveau très haut du niveau de Kéter et non de Tiphéret, c'est l'union universelle. Alors que les unions journalières ne sont que d'un niveau particulier et spécifique.

D'après le Ramh'al comme d'après le Ari Zal, la prière du matin de Rosh Hachana est comme la prière de toute l'année. Seulement toute l'année, notre intention est de remettre à ''SIM CHALOM'' face à face Rah'el et Yaacov, afin de faire l'union entre Z-A et Noukva qui est une union jusqu'à Tiphéret de Z-A, la stature basse de Yaccov et de Rah'el. Et pour cela, au début de la Téphila, il faut remonter la Chékhina du monde de la Bérya pour qu'à la fin, elle s'élève jusqu'à Tiphéret. La Malkhout étant un point qui s'élève jusqu'à Tiphéret. Mais à Rosh Hachana où toute notre intention est d'amener Noukva face à face au niveau de tout le visage, le Partsouf de Z-A, où Rah'el a la même stature que Z-A jusqu'au Kéter.

Le jugement de Rosh Hachana est de savoir comment toutes les créatures vont recevoir leurs forces de leur racine. Est-ce qu'elles vont se rapprocher de Dieu, c'est la vie ou bien s'éloigner et c'est la mort.
Comment comprendre ce Kéter? Quelle différence si ce Kéter est comme toute l'année ou spécial comme à Rosh Hachana? Ce Kéter qui se sépare le premier jour de l'année est la Royauté elle-même. Cette royauté se révèle à ce moment dans ce monde. Ce jour, se sépare et se révèle de suite la tête, le Kéter de la Malkhout. La Malkhout étant l'existence de toute la création. C'est par l'action de IMA que se fait la séparation, c'est la rigueur qui se réveille, c'est cela la séparation. Mais cette séparation, cette rigueur est pour les besoins de l'union. C'est vrai que la séparation est un jugement dur car si l'union est le bien, la séparation est automatiquement le mal. Mais sans la séparation, c'est une union dos à dos et pour que cette union soit face à face, il faut arriver à une situation de séparation qui se fait en mettant l'homme dans un état de somnolence qui est la dissimulation de la proximité divine dans la création. Mais tout ceci est pour les besoins de l'union avec la divinité. Car sans cette séparation, il est impossible qu'il y est création. La création étant une existence séparée. Le Kéter de la Malkhout est ce point de départ qui va amener la création à son état de séparation, qui va se révéler le premier jour de Rosh Hachana. Le deuxième jour va révéler la H'okhma de la Noukva qui est une part aussi du Kéter, pour cela, les deux jours de Rosh Hachana sont appelé un seul long jour (un jour de 48h).
cette séparation n'est qu'un moyen pour arriver à l'union et s'il était possible de faire autrement, cette séparation ne se ferait pas dit le Ramh'al.
Cette séparation est pour les besoins des créatures. Mais cette séparation est aussi le mal. La création est en soit-même le mal. Ce jour de Rosh Hachana, la création se sépare et reçoit donc de suite la Malkhout, ce sont les Moh'in, les grands cerveaux qui ont la force de pouvoir percevoir l'unité de la Malkhout dans la dualité de la création. Ces Moh'in sont dans le principe des Téphilin.

Ce jour, nous avons grâce à cette séparation, la possibilité de recevoir le roi c'est-à-dire les Moh'in. Et tant que nous ne recevons pas ces Moh'in, nous ne pouvons recevoir (percevoir) sa royauté. Le juste dès la séparation, reçoit les moh'in et de ce fait reçoit sur lui la Malkhout. Ce n'est que l'homme moyen qui a besoin des dix jours de pénitence pour recevoir les Moh'in et par cela, la Malkhout. Ces Moh'in que nous espérons recevoir ce saint jour est pour recevoir (percevoir) la royauté divine c'est-à-dire cette union d'avec le divin:'' et que toute créature saura que tu es son créateur''. La Malkhout qui est l'assemblée d'Israël est elle-même la Chékhina. Pour cela, lorsque nous prions pour nos besoins, nous prions pour la Chékhina qui est la gloire que Dieu dévoile. La Chékhina recevant cette immense et puissante lumière par l'intermédiaire du peuple d'Israël et alors sa royauté se dévoile sur toute créature. Dès la séparation du premier jour de Rosh Hachana, il faut diriger ses pensées vers l'union. Le Ramh'al explique que le huitième jour de Souccot est dans le mystère de la fin du septième millénaire et déjà au départ, le jour de Rosh Hachana, l'homme peut arriver à cette unité de la fin. C'est-à-dire que depuis le début, se trouve déjà toute la fin.

Dès la création du monde à ce jour spécifiquement, se révèle le Kéter, la couronne de la création dont la lune et le soleil se parent, où Z-A et Noukva, ABBA et IMA, H'okhma et Bina tirent leur énergie. Le but est que Noukva puisse utiliser le Kéter, qu'il puisse arriver au niveau du Kéter. Alors, la Malkhout se révèle dans ce monde. La lune par le fait de se rabaisser et de s'annuler devant le soleil, la Noukva devant Z-A peut arriver au niveau du Kéter pour l'utiliser. Et ce n'est que ce jour de Rosh Hachana que la Malkhout peut s'élever au niveau de Kéter car tous les autres jours de l'année, elle n'est qu'au niveau de Tiphéret.

Rav Mordékhaï Chriqui

Retranscription Rav Michael Smadaj
Publie par la Source des sagesses

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mardi 22 août 2017

Roch Hachana- Le Roi du jugement

Roch Hachana- Le Roi du jugement ou de la separation.


À priori, il y a une contradiction dans cette définition de Dieu car un roi n'est pas un juge!
Le roi pardonne plutôt qu'il ne sanctionne et donc, il n'est pas correct de le nommer ''juge''!

Ce jour de Rosh Hachana, la force de sa royauté se révèle surtout dans le fait que rien ne peut l'empêcher de faire ce qu'il veut faire. Mais d'un autre côté, ce jour est le jour du jugement. Comment arriver à englober ces deux notions à priori contraire?

La royauté définissant son pouvoir illimité au-dessus même des lois et de l'autre le jugement qui est la définition même de la limite.

En vérité, dans la Torah, il n'est mentionné ni la royauté ni le jugement à propos de ce jour. Dans la Torah, il n'est mentionné que le ''jour du son du Chofar'' ou le ''jour du souvenir''. Peut-être peut-on dire que le Chofar est le symbole de la royauté et le souvenir, le symbole du jugement. De même le Chofar peut être le symbole de la peur réveillée par le jugement.
Dans la Mishna, il est écrit ''le jour de Rosh Hachana, tous les habitants de ce monde passent devant le juge comme les animaux d'un troupeau''. Ce jugement se fait sur nous comme tous les dixièmes bêtes sont marquées.

À priori c'est cela le jugement de Rosh Hachana, marquer les événements, faire une trace par le jugement, ordonner le jugement.

Devant Dieu, tout est dressé, le passé, le présent et le futur. Ce jour, il remet en place tous les événements. Le jugement étant en vérité une mise en ordre des événements. Est-ce que ce souvenir est là pour réellement amener le jugement?
Le Zohar explique:''le jour de Rosh Hachana, le jugement s'assoit''.

À Rosh Hachana, le jugement n'agit pas, il est là en potentiel et non en acte. Même si nous disons que ce jour est le jour du jugement, ce n'est pas un jugement qui va se matérialiser.

C'est à Kippour que le décret va se matérialiser. Mais à Rosh Hachana, quelle est l'utilité du jugement?

Le jugement de Rosh Hachana n'étant que dans la limite du ''potentiel''. Quel est le besoin d'ordonner les événements s'ils ne sont qu'en potentiel?

Nous pouvons nous interroger d'une autre manière: quelle est la nature, l'essence du jugement de Rosh Hachana?

Il est interdit le jour de Rosh Hachana de mentionner nos fautes, de réveiller le jugement. Il est interdit de se repentir ce jour car c'est un ''YOM TOV''.
Il y a en vérité un ordonnancement du jugement mais sans l'action du jugement. Chaque année, ce type de jugement se renouvelle qui juge même les morts. Il faut comprendre quel est le besoin de juger chaque année les morts!

En vérité le jugement n'est pas un acte tranché qui déclenche une sentence soit bonne soit mauvaise.Dans la porte 79, le Ramh'al parle d'une autre sorte de jugement, il parle du jugement dernier, du jugement du ''grand jour'' Le ''jour du grand jugement'' qui fait référence au jour de la résurrection des morts où tout le monde est jugé s'il va revivre ou non. Le jugement pour Dieu est d'ordonner devant lui tous les actes depuis le début de la création jusqu'à sa fin. Et selon cet ordonnancement de tous ces actes, il sera connu la perfection de l'unité de Dieu. Et selon cette perfection, l'éternité va alors apparaître, une éternité sans fin et sans but. Chaque action a un but, la révélation de l'unité divine qu'il soit bon ou mauvais. Et cette révélation va se faire par la force de l'enchaînement de toutes ces actions, de tous ces événements qui se révèlent être une trame dans la conduite divine dont le but est la révélation de son unité. Dieu étant le maître de toutes les actions de ce monde depuis sa création jusqu'à la révélation finale. Rien n'est laissé au hasard, rien n'est accidentel, tout est calculé. Il est vrai qu'il y a le libre-arbitre pour définir qui est mécréant et qui est juste. Mais le mécréant en fait n'est que celui qui a l'illusion d'agir contre la volonté divine et même un acte bon s'il est fait dans cette optique d'autonomie, il n'est pas jugé bien car il est toujours perçu de manière duelle où la présence divine est absente. Mais en réalité, l'acte en lui-même procède de cette unité. Et c'est cela, sa royauté, la révélation de son unité dans l'ordonnancement de tous les actes. Ces actes seront la révélation de son unité qu'ils soient accomplis de manière juste ou de manière duelle et même en ressentant que l'homme se révolte et agit contre la volonté divine.

Le septième millénaire est dans le mystère du septième mois, le mois de Tichri. C'est le mois de la Malkhout. C'est la fin d'un cycle qui a duré un an de même que le septième millénaire est la fin d'un cycle de six millénaires de dualité. En réalité, le jugement de fin de cycle est un ordonnancement de tous les actes qui s'enchaînent l'un dans l'autre. C'est une prise de conscience dans la manière d'agir. Si l'acte était en union avec Dieu où Dieu est non seulement le créateur mais aussi l'acteur ou bien non, c'est MOI qui agit et même en son nom, étant le déclencheur et l'acteur où JE suis au même niveau que Dieu et donc au-dessus de lui car ayant force de décision.

Est-ce que l'homme agit dans cette voie de l'unité ou bien dans cette voie duelle de la récompense et de la punition. Est-ce que son acte a été pour révéler l'unité divine ou pour son intérêt personnel. C'est sur cela qu'est le jugement de Rosh Hachana. L'homme moyen ou plutôt l'homme agissant des fois de manière intéressée des fois de manière désintéressée.

Dans quelle voie se trouve l'homme tout au long de cette année? Dans la voie de l'unité ou bien dans la voie de la dualité, dans la perception de l'arbre de vie ou bien dans la perception de l'arbre de la connaissance? C'est ce qui est englobé dans la définition de la Mitsva lichma, dénuée d'intérêt personnel ou bien de la Mitsva ché lo lichma, avec un intérêt personnel. Car même dans les Mitsvot qui sont les commandements divins donc à priori dirigés vers Dieu, il y a place à la dualité et à la dissimulation de l'unité divine. Nos maîtres vont jusqu'à dire qu'une faute accomplie par inadvertance, ne sachant pas que cela était une faute pour l'honneur de Dieu, Lichma est plus grande qu'une Mitsva pour son intérêt, Ché lo lichma.
Comment à la fin des temps, Dieu va fixer qui a droit à l'éternité c'est-à-dire vivre avec cette perception continuelle que Dieu est NOUS? C'est justement comment toutes ces actions qui étaient dans le chemin de la révélation divine, ont été accomplies.


Nous pouvons comprendre maintenant ce que dit le Ramh'al sur les mots ''souviens toi de nous pour la vie'' ou bien ''les livres des vivants et des morts sont ouverts ce jour-là''. Que représentent ces ''livres des vivants et des morts''?

Ce sont les livres des justes et des mécréants. Un homme peut vivre toute l'année et toute sa vie tout en étant écrit sur le livre des morts. C'est-à-dire que cet homme ne prend pas conscience de sa fonction dans la direction divine. Il pense vivre selon sa propre volonté déconnecté de la présence divine bien qu'il puisse agir pour la gloire divine car tant qu'il ressentira une autonomie dans ses gestes, il aura la preuve qu'il n'est pas dans la direction divine de manière consciente.

Nous devons prendre conscience que Dieu est en nous à chacune de nos pensées, de nos paroles et de nos actions. Nous pouvons accomplir nombre de Mitsvot mais les accomplir de manière habituelle en étant toujours connecté à la conscience pulsionnelle du corps.

Nous devons ressentir que nous ne sommes que l'engendrement de Dieu et non une entité autonome séparée de lui.

Ces livres qui sont ouverts ce jour précis vont fixer la vie spirituelle de l'homme.

Est-ce que l'homme sera proche ou non de la présence divine ou non dans sa vie?

Est-ce que la vie de l'homme sera une vie de Kédoucha ou non.

Le juste est celui qui fait épancher sa vitalité de la Kédoucha, du sacré lui-même. C'est cela la vie, cette énergie divine qui coule au plus profond de la conscience humaine et qui la renforce de plus en plus. La mort dans cette perception est une mort spirituelle où Dieu n'est pas présent dans la conscience humaine, où le corps est de plus en plus épais c'est-à-dire ayant cette sensation que rien ne peut se faire sans cette volonté pulsionnelle du corps. Le corps dominant la conscience en lui faisant croire qu'il est lui-même sa propre conscience.
C'est une vie de mort. Ce n'est pas une vie qui tire sa vitalité de l'énergie supérieure mais d'une sorte de batterie qui fait vivre le corps sans lien avec la source divine et génératrice. Et c'est ce qui est inclus dans le principe du prélèvement de la dixième bête qui est réservée pour Dieu, c'est la vie dans la Kédoucha. Et même si cette bête a un défaut, elle est sacrée de même notre vie même si elle est parsemée de fautes, si elle est tournée vers le sacré, cela est considéré comme la vie et non comme la mort. Dieu a un but à la création du monde: la révélation de son unicité.

Le jour de Rosh Hachana, Dieu regarde où en est sa création dans cette réparation et que doit-il faire tout au long de cette année. Rosh Hachana d'après le Zohar et le Ramh'al n'est pas un jour de jugement mais le jour de la construction de la Chékhina, de la Noukva une nouvelle fois en la purifiant de tous les défauts des actions de ce bas-monde afin d'épancher sa vitalité bénéfique dans toute la création.

Les fautes bouchant si l'on peut s'exprimer ainsi ces canaux qui permettent l'épanchement de l'énergie divine. Ce jour, la Malkhout se purifie de toutes ses actions. Il y a une nouvelle construction qui se met en place, une purification des mondes. Se purifient tous les Partsoufim des mondes supérieurs et alors se renouvelle la construction de la Malkhout de cette année. Rosh Hachana, les MOH'IN, les grands cerveaux se renouvellent pour s'épancher de nouveaux vers la Noukva. C'est ce que nous définissions auparavant comme étant la Kédoucha.


Le livre des vivants étant le principe des MOH'IN, le principe de la Kédoucha qui se déverse sur la personne. C'est cela en vérité la révélation de la Malkhout. Et sans la Kédoucha, sans les MOH'IN, le roi ne peut se révéler. Ainsi l'homme qui va s'attacher à la Kédoucha va se transformer lui-même en Kédoucha. C'est cela le jour de Rosh Hachana, le moyen de se relier à la Kédoucha malgré tout notre passé comme la dixième bête du troupeau qui devient sacrée d'elle-même. C'est cela le souvenir, la possibilité à l'homme par l'intermédiaire des MOH'IN, de se relier à la vie éternelle. Et par le son du Chofar, les MOH'IN vont pouvoir s'introduire dans la Noukva. Le son du chofar est considéré comme le souffle divin qui donne vie à l'homme, le souffle des MOH'IN qui s'épanche dans la Noukva.
Chaque année, toutes les actions passées reviennent devant la conduite divine afin de voir comment elles s'incrustent à ce moment dans la conduite vers la révélation de l'unité de la fin des temps.



Rosh Hachana- Jugement ou Séparation


En comprenant la nature de ce qu'est le jugement, nous comprendrons la nature de la Royauté. En vérité, tout cela naît de la Néssira, de la séparation. Le jugement n'est pas du niveau de la punition et de la récompense mais du niveau de la Royauté. Le but du jugement et de cette séparation est la Royauté de Dieu sur la création. Le véritable jugement se fera au septième millénaire à la fin des temps de la conduite du milieu de même, Rosh Hachana se fait le septième mois de l'année. Ce chiffre sept est le chiffre de la Malkhout, de la Royauté. De même le septième jour de la semaine, le Shabbat représente aussi la Malkhout.


Le Ramh'al explique que le jour du grand jugement, tous les événements de la création sont ordonnés devant Dieu. Alors se révélera la perfection de son unité dans toute sa création et apparaîtra une nouvelle conduite, la conduite de l'éternité. Ce jour, Dieu va fixer la conduite de l'éternité pour tout un chacun. Cette conduite sera fixée en détaillant tous les événements de la création. Le but du jugement est la révélation de la Royauté de Dieu. Le but de cet ordre des événements est de trier le bien du mal comme le compte des neuf premières bêtes pour choisir la dixième qui est Kodesh. Ce compte, cet ordonnancement du jugement n'est là que pour épurer nos actes de toute impureté et ne garder que le sacré de l'acte. Le jugement de Rosh Hachana est d'éclaircir qui va pouvoir entrer dans le sacré et celui qui ne va pas pouvoir y entrer. Ressentir l'unité divine dans tous nos actes ou ne pas ressentir cette unité et au contraire s'enfoncer de plus en plus dans cette perception autonome et duelle des événements. C'est cela que l'on fait régner ce jour ''le Roi saint'' car la sainteté est l'adhésion parfaite avec Dieu. Et cela passe par l'annulation de ma perception duelle et anthropocentrique. C'est ce que le Midrash nous enseigne ''les livres des vivants et des morts sont ouverts devant Dieu''. La véritable vie n'est que l'adhésion à Dieu où l'épanchement de l'énergie divine se fait de manière directe et la mort étant cet écran qui empêche l'énergie divine de s'épancher, n'utilisant alors que la ''batterie'' que sont les 288 étincelles qui font exister le corps de manière autonome.


Comment arriver à mériter l'éternité à Rosh Hachana? En recentrant notre perception de la vie, d'une perception anthropocentrique en une perception théocentrique.

Le jugement n'est pas la récompense et la punition mais la construction nouvelle de la Noukva qui est la racine de tous les mondes inférieurs.

Rosh Hachana est la construction de la Malkhout qui est l'essence même des créatures. Comment se relient les créatures avec Dieu? Il y a un écran qui s'appelle ''SOF'' mais la Malkhout est la source de tous les mondes inférieurs. Il y a un lien entre elle et les créatures et chaque année se renouvelle ce lien. C'est ce que nos sages appellent des ''canaux''. Est-ce que ces canaux vont se déboucher ou non? Est-ce que ce lien entre la Malkhout et les créatures va se renforcer ou non?

Rosh Hachana est le début de la Malkhout. Et chaque année, l'homme a la possibilité de renforcer ce lien et ne plus passer par les épreuves pour épurer cet écran qui empêche l'énergie de la Malkhout de s'épancher. Chaque année, il y a un renouvellement de la perception des événements de notre vie. Chaque année, s'éclaircit un peu plus le mal du bien. Et le départ de tout est de sanctifier et renforcer ce lien avec Dieu. Faire de plus en plus une place à Dieu dans nos actions.

Rav Mordékhaï Chriqui

Retranscription Rav Michael Smadaj
Publie par la Source des sagesses

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Adir Bamarom 2

Nos sages enseignent « chada-ï- car il a dit à son monde ''DAÏ'' assez!», la création étant créée par ce nom divin ''Chada-ï. Pourquoi le Ramh'al parle de ce sujet maintenant après qu'il ai parlé du Zohar? Car il y a un lien profond entre la création du monde et le Zohar.
Des fois, ''Chada-ï'' se trouve seul et des fois, il se trouve associé au nom ''EL chada-ï'' de plus, il faut comprendre pourquoi ce nom spécifiquement n'est absolument pas mentionné dans l'acte de la création? Nos sages enseignent que par ce nom, s'est produit le tsimtsoum, la restriction c'est-à-dire le moment où l'épanchement divin s'est arrêté de s'épancher par le mot ''Daï'' ''stop''. Ce nom est en lui-même la limite car le monde allait en s'étendant jusqu'à l'infini puisque la volonté divine est infinie. Le ''Daï'' étant la limite qui stoppe cet épanchement infini qui va alors révéler l'existence de la création, et donc pourquoi ne pas avoir mentionné le nom ''Daï'' dans la création? Dans l'acte de la création, il n'est mentionné que les noms ''AVAYA'' et ''Élokim'' alors que ''Chada-ï'' est associé à ces deux noms dans l'acte de la création. En vérité, Rabbi Shimon a été associé à la création. De son temps, l'arc en ciel n'est pas apparu dans le ciel, il pouvait rendre quitte le monde du jugement. À son époque, il n'y avait pas de destruction dans le monde. Pour comprendre cela, il faut les notions qu'a révélées Rabbi Shimon et les réparations qu'il a fait. Rabbi Shimon avait le même niveau que Noah', le Zohar est la représentation de l'arche. De même que celui qui entrait dans l'arche était sauvé des eaux tumultueuses du déluge, ainsi celui qui entre dans l'étude du Zohar, est sauvé de la destruction du monde. Les deux révèlent le mystère du salut du monde de la destruction. La destruction n'est que la conséquence des actions de S-A et la révélation du Zohar est l'annulation de toutes ces eaux tumultueuses agitées par S-A. La IDRA contient nombre de notions qui ont fait que lui, ses élèves et le monde entier ont pu atteindre la perfection qu'ils ont acquis. La IDRA est l'âme de Rashbi qui se révèle et par cela, la perfection du monde. La IDRA est le groupe d'élèves qui se sont réunis pour étudier ses enseignements.
Maintenant, nous pouvons comprendre le début de ses paroles ''jusqu'à quand va t-on se tenir isolés sur un seul pilier?''» jusqu'à quand le monde va se tenir grâce à ce seul pilier, jusqu'à quand le monde va continuer à exister de cette manière? La première action avant la révélation de la IDRA, des mystères profonds qui vont amener la création à la perfection, a été de donner à ses élèves, des armes de guerre. Personne n'a compris ce que sont ces armes que Rabbi Shimon a donné à ces élèves! Rashbi par le dévoilement de la IDRA, a réussi à réparer le monde. Rabbi Shimon par son enseignement veut la réparation du monde, la révélation de l'unité divine dans ce monde. Il faut arriver à comprendre le lien qu'il y a entre la H'okhma et la réparation du monde. Et c'est ce que veut nous expliquer le Ramh'al ici, dans le ADIR BAMAROM.
Zéïr Anpin et Noukva sont considérés comme les sept principes inférieurs de la Atsilout et sont la racine de toutes les notions du monde inférieur et de sa conduite. Leur secret est contenu dans les sept jours qui ont servi à la création. Les six Séphirot ''H'essed-Guévoura-Tiphéret-Netsah'-Hod-Yessod'' représentent Koudcha Bérih' Hou et la Malkout représente la Noukva. ZOUN est la base de tout le monde de la création. Les Séphirot pour le Ramh'al sont les forces que Dieu épanchent dans la création, ce sont les forces de la création mais ce sont aussi les forces de la conduite par lesquelles, Dieu conduit son monde. C'est la création du temps et de l'espace.
Donc ZOUN est la racine du monde présent et de sa conduite, IMA est leur matrice car c'est de IMA que sont sortis ZOUN. Les six principes de Z-A sont représentés par le VAV ו et la Noukva par le deuxième HÉ ה du tétragramme ''AVAYA'' י.ה.ו.ה. Et dans son Yessod, il y a le nom ''EL CHADAÏ''. Lorsque le verset enseigne que Élokim a créé le ciel et la terre, ceux-ci représentent ZOUN mais c'est par le Yessod de IMA que sont sortis ZOUN. Le Yessod est représenté maintenant par Rabbi Shimon. Puisque le Zohar a été écrit pour arriver à la libération, juste après la destruction du temple, il est venu pour refaire vivre la prophétie qui est le mystère de la véritable sagesse. Le talmud n'étant que la réparation extérieure pour faire survivre les corps du peuple d'Israël mais non leurs âmes. Leur âme, leur Émouna ne peut se réparer que par l'adhésion avec Dieu, que par la prophétie. Pour cela, il faut retourner au point intérieur de la création qui s'appelle ''EL CHADAÏ''. Le but du Ramh'al n'est pas d'expliquer la cosmogonie mais il veut expliquer Rabbi Shimon et le Zohar. Il veut expliquer quelle est la réparation de ce monde, quelle est la réparation qui va amener le dévoilement de la perfection de l'infini dans la création.
Dans le Yessod de IMA, se forment toutes les Séphirot de ZOUN avant de sortir. Avant de former la création, ces forces se forment elles-mêmes dans leur matrice. Dans le Yessod de IMA, elles sont réparées et ce n'est qu'en sortant qu'elles se désagrègent dans le mystère de la brisure des vases et de la destruction du temple. Le Ari explique que tout le Tikoun des Kélim, se fait dans IMA.
Le Yessod est la matrice, le canal où toutes les Séphirot de ZOUN se forment. Sa formation commence par une destruction, la brisure des vases dans le monde de la Atsilout mais dans notre monde, cela se matérialise par la destruction du temple. Alors que dans leur formation originale dans le Yessod de Ima, elle est parfaite. Le Ari enseigne que tout le Tikoun se fait dans IMA. Il faut revenir en gestation dans Ima.
Dans le nom CHADA-Ï, est contenu le mystère de la lumière, de l'eau, du firmament et des 100 bénédictions dans le mystère de ''AB-SAG-MA-BEN'' car leurs membres s'intervertissent dans leurs formes par la force de leurs limites. Selon les limites du niveau, celui-ci se forme et reçoit une épaisseur, il reçoit une plus grande existence matérielle plus il s'éloigne de sa matrice. Dans le livre de la ''création'', il est expliqué tout le mystère de la révélation de la matière qui se fait par la gradation, l'enchaînement des forces, niveau après niveau. Chaque niveau reçoit le degré de lumière, le degré de l'eau puis le degré du firmament qui est déjà le dernier niveau qui est le feu puis l'obscurité puis le degré des six jours de la création. Le Ramh'al veut nous expliquer qu'au début l'existence est très fine en tant que ''Orot'', ''lumières'' puis par la gradation et l'enchaînement, les choses prennent forme degré après degré et aussi selon les lumières de ''AB-SAG-MA-BEN'' qui sont aussi la conséquence d'un enchaînement, d'une gradation d'un niveau très haut jusqu'au niveau le plus bas.
Le Ari explique ainsi « ce qui s'épanche du Yessod d'en haut, ne s'épaissit pas et ne s'habille d'aucun revêtement, c'est la lumière qui va créer la création et qui illumine du début jusqu'à la fin du monde. Cette lumière provenant d'une goutte de ce Yessod de IMA ne s'épaissit ni ne s'habille jamais. Cette lumière est la même en haut et en bas, ce qui n'est pas le cas de l'épanchement de cette lumière qui descend dans le reste des Séphirot et qui elles vont descendre en s'épaississant de degré en degré. Par l'habillement et l'enchaînement des Séphirot, les mondes, les créatures vont pouvoir se créer. Le principe de l'enchaînement et de la gradation n'agit que sur les Séphirot. La notion de la goutte qui sort du Yessod est constituée de quatre ''YOUD'' י.י.י.י qui sont dans le nom ''AB'' יוד.הי.ויו.הי. Ces quatre ''YOUD'' inclus dans le Yessod dans leur descente ne sont en aucun cas habillés par l'enchaînement car il y a dans cette lumière, l'énergie du Néfech-Rouh'-Néchama-H'aya. C'est ce qui est appelé la lumière de la création primordiale. À ce niveau, il y a ''lumière-eau-firmament''. Le ''Or haganouz'' (lumière cachée) est l'intériorité des Séphirot. Les Séphirot étant aussi définies comme des lumières mais qui sont épaissies et habillées. Et Ima est la matrice qui donne la forme qui est le mystère de EL-Chadaï et qui va se réaliser dans les sept principes inférieurs ZouN. Ces formes vont s'épancher au départ par le nom divin ''EL'' sans limites jusqu'à ce que le nom divin ''Chadaï'' agisse pour mettre une limite à l'épanchement de ces Séphirot.

Rav Mordékhaï Chriqui
Retranscription Rav Michael Smadja
Publie par la Source des sagesses


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jeudi 10 août 2017

9 Av, la royauté de la maison de David et la royauté des nations




9 Av, la royauté de la maison de David et la royauté des nations

« Le souffle de notre vie est le Messie de Dieu»
Le principe de la destruction du temple est d'arriver à la révélation de la royauté divine mais cette révélation a besoin d'être révélée par un homme, un Tsadik qui est le Yessod qui a la force de réveiller la Malkhout sur tout le peuple d'Israël. 
Chacun du peuple d'Israël a une part dans la ''Yéh'ida'' qui est la couronne du roi Messie et à la fin de la période de la délivrance qui s'appelle ''Pékida'', se réveille la réparation de la Yéh'ida. Il y a Tsion et il y a Yérouchalaïm.
 Tsion est cette notion de Yessod, de Yossef qui à la même valeur numérique de 156 qui réside dans Jérusalem. Cela veut dire qu'il y a une force dans le peuple d'Israël qui est appelé Malkhout mais il y a une donnée spécifique, une force particulière qui s'appelle le Yessod qui épanche vers la Chékhina. Sur Moshé, il est écrit « le jour où Moshé a fini (de construire le Mishkan)» le mot ''Calat'' qui signifie ''finir'' peut aussi vouloir dire ''kala'' la fiancée. C'est Moshé qui a amené le peuple d'Israël sous le dais nuptiale qu'est le Mishkan. Il est l'élément essentiel dans l'union du peuple avec Dieu. Sur Moshé il est écrit « et elle a vu qu'il est bon» c'est lui qui donne la force au peuple d'Israël afin d'atteindre la perception divine. 

Il y a écrit dans Ékha « Jérusalem n'a pas de consolateurs» cette prophétie est la base de la Guéoula, de la délivrance car si elle avait eu un consolateur, elle aurait été délivrée. (ce consolateur étant le libérateur, le Tsadik, le Yessod olam) et par sa libération, tout le peuple se serait élevé. La Chékhina qui est représentée dans ce texte par Jérusalem, n'a accepté aucune consolation. 
Qui peut alors la consoler? Alors Dieu lui répond ''Moi-Moi''.
 Il y a un souffle qui s'épanche de la sagesse cachée et qui réunit toutes les sagesses inimaginables. Ce souffle est le Daat, la connaissance de ce monde présent, c'est le Daat de Zéïr Anpin, du petit visage qui permet de comprendre ce monde. 
Cette compréhension, seul Moshé l'avait atteint. Il a eu le mérite d'atteindre la cinquantième porte de la sagesse. Cette brillance qu'il a reçue est ce souffle de la bouche qui soufflait et planait à la surface des eaux au commencement de la création. Ce souffle vient d'un endroit dans les cieux, d'un visage d'une construction qui s'appelle le ''sceaux'', ''H'otam'' au niveau des narines qui est l'endroit il est vrai de la colère mais aussi des odeurs agréables. Ces narines d'où s'épanchent la sagesse qui est le souffle de l'éternité et du Zohar. Rabbi Shimon pendant les 13 ans qu'il était dans la grotte, a eu le mérite de percevoir l'unité divine et de recevoir ce souffle divin, le souffle du Messie. Il n'y a pas de sérénité dans le monde si ce n'est qu'elle vienne du souffle du Messie. Dieu n'a donné sa royauté qu'à celui qu'il a choisi, uniquement à son Messie qu'il a choisi, uniquement à Moshé Rabbénou, au roi Salomon. Mais lorsqu'il n'y a pas ce souffle qui s'épanche de la Malkhout sur Israël, alors les nations vont le détourner et l'utiliser pour asservir Israël.
 Mais à la fin des temps, Dieu va prendre toutes ces morceaux de royautés et les réunir pour donner la véritable royauté à Israël.
La rosée est ce souffle qui s'épanche de la sagesse cachée pour réveiller les morts. Cette rosée à la fin des temps va descendre de l'endroit le plus proche de l'infini pour atteindre Tsion qui est le roi Messie. Alors se terminera la réparation de la Chékhina. Dans ce monde, notre travail est de faire descendre cette lumière divine sur la Chékhina, cette lumière apportant l'éternité.
La conduite du monde ne se fait pas par Arikh' Anpin, le grand visage, le longanime où tout est bonté. Le souffle du Messie ne viendra que de Arikh' Anpin du niveau du crâne où se trouve la sagesse cachée et s'épanchera par les narines sur le roi Messie, les intelligents et les sages qui empruntent ce chemin de la rectitude. 
Par cela, le souffle va s'épancher lorsque Néfech-Rouah'-Néchama seront rattachés, alors ce souffle va saisir l'âme pour l'élever et par cela entraîner le Rouah' et le Néfch qui est l'âme animale. Chaque partie de l'âme ''Néfech-Rouah'-Néchama'' ont un Rouah' qui donne le goût de la vie. Tant que l'âme est rattachée à l'homme, elle a une influence sur lui. Et c'est la H'aya qui va faire que la Néchama se maintient dans ce corps, « et c'est toi qui fait vivre (méH'ayé) toutes les créatures» et lorsque ce souffle s'en va, c'est la mort et cette chose est enracinée dans la sagesse cachée. 
La mort est la séparation des Séphirot lorsque celles-ci sont l'une sous l'autre dans le monde des Nékoudim sans qu'il y ai de lien entre les trois axes ''H'éDeR'' ''H'essed-Din-Rah'amim'', entre la droite, la gauche et le centre, il y a alors séparation et donc mort « il a régné et il est mort». Tant qu'il y a un lien, il n'y a pas de mort. À tout niveau de la vie se fait ce lien. 
Un homme qui étudie la Torah, s'unit à la vie, il ne peut mourir que s'il se déconnecte de son étude. Mais il y a un endroit qui est la matrice de la vie que le Ramh'al appelle ''la vie de la vie'' qui sort de ce niveau qu'est ''Atika'', l'ancien, où se trouve la sagesse cachée. C'est le niveau le plus haut qui unit chacun à la volonté divine et tous sont sous sa domination. C'est le dernier des sept rois de Édom ''Adar'' qui a dévoilé le mystère de l'union du Kéli et du Or. Même Israël a eu le mérite de cette union du Or et du Kéli au mont Sinaï. 
Adar est le roi Messie. Il n'y a qu'un seul endroit dans tous les partsoufim supérieurs où se trouve la vie de la vie. 
Dans chacun des Partsoufim, il y a un défaut. 
Par exemple dans Z-A, le petit visage, Zéïr Anpin, qui est la conduite du jugement, si l'homme se conduit de manière adéquat cela est bien sinon, la mesure de la loi, le Din accuse et ferme les luminaires bénéfiques. Cela veut dire que la conduite de Z-A, la conduite de Élokim, est une conduite qui dépend de combien de conditions procédant des mondes inférieurs.
Pour réparer les fautes de la conduite de Z-A, il faut des fois amener un autre Partsouf qu'est Ima, qui est le Partssouf de la Bina. C'est le nom י.ה.ו.ה avec les voyelles éLoKiM. « la mère doit venir nettoyer les saletés de son fils» c'est la notion de Téchouva, le retour, c'est Yom Kippour. Mais Z-A tout seul n'est pas bon car il n'a pas de Moh'in. 
Les Téphilin que nous mettons tous les jours sont pour épancher les Moh'in vers Z-A, vers la conduite du jugement afin d'adoucir le Din pour qu'il ne domine pas tant que cela, ces Moh'in venant de Ima (Rachi) et de Abba (Rabénou Tam).
 Mais il y a une conduite qui n'a pas besoin des Téphilin.
 Ainsi le Shabbat, nous n'avons pas besoin des Téphilin, de même du temps du temple, nous étions dans un autre niveau de conduite. C'est le niveau de la conduite du Kéter ou au minimum selon la conduite de la H'okhma comme du temps du roi Salomon. Cette conduite rend possible la réparation dans tous les temps de toutes les créatures mais à la condition de se conduire de manière sainte. Le peuple d'Israël se comportant de manière sainte dans Jérusalem. Par ce renforcement de la Kédoucha, toutes les nations du monde vont se rabaisser sous cette Kédoucha afin de recevoir leurs forces, leurs subsistances depuis les pains de face, depuis le candélabre depuis tous les ustensiles saints. L'épanchement va alors se faire sur tout le monde. Cependant si la conduite ne se fait pas avec Kédoucha, avec l'intention du cœur et avec pureté, le candélabre pleure, la table pleure car ils sont les ustensiles saints de Dieu qu'il a transmis aux prêtres. Ces mêmes prêtres ne comprennent plus alors ce qu'est le véritable service, agissant comme des robots.
 À la fin, il n'y avait plus que du folklore dans le temple. Il ne fallait plus que cette conduite pure reste sous la responsabilité de ce peuple, pour cela le temple a été détruit. C'est la Chékhina elle-même qui a demandé de partir du temple car elle était veuve de son mari. 
La lumière du Kav qui sort de la sagesse cachée s'épanche par les narines tout d'abord dans le jardin d'Éden pour arriver dans ce monde à l'endroit du saint des saints. Cette lumière apporte la vie éternelle mais dans les mondes inférieurs, le mal peut empêcher cette lumière de vie de se propager. Lorsque Z-A se trouve en union avec la Malkhout, où les hommes dirigent leurs pensées vers Dieu, alors la vie éternelle s'épanche mais si non, la vie n'est qu'une vie de mort. La vie de la conduite de Arikh' n'est pas liée à la mort. Sur la mer, le peuple d'Israël a vu Dieu comme un jeune guerrier, la conduite de Zéïr Anpin, du petit visage, de la rigueur du Din alors qu'au mont Sinaï, il est apparu comme un vieux, Attik, la conduite de Arikh' Anpin, du longanime où tout n'est que bonté. La mort n'est liée qu'à Z-A et certains vénèrent cette mort car c'est la perception du jugement, du bien et du mal, de la vie et de la mort. Il y a un niveau de vie où la mort ne peut s'exprimer. Mais maintenant que le temple est détruit, Israël ne vit plus que par le Néfech, son Rouah' est collé au Néfech et ne se soucie plus que de sa subsistance et de ses plaisirs matériels.
 Mais si nous arrivions à servir Dieu de manière vraie, il n'y aurait plus besoin de cette conduite du petit visage, de la peine pour subvenir à nos besoins, tout se ferait par la conduite du grand visage où tout est bonté. Il faut arriver à sortir de la Torah du Néfech, des sens, des envies pour entrer dans la Torah du Rouah', du roi David. Et il est certain que nous sommes tous des enfants de roi. Par la destruction du temple, de la conduite de Arikh' Anpin, nous sommes revenus à la conduite de Zéïr Anpin, du Beth Hamikdach nous sommes revenus au Beth Hadin, la conduite du jugement, de la cause et de la conséquence où toute action est scrutée dans tous ses détails. Il est certain qu'à ce niveau, nous avons besoin de clémence, de Téchouva, de repenti et de pardon. Mais tout ceci est une Torah à fortiori. Celui qui fait Téchouva par amour, ses fautes se transforment en mérites car il change de conduite et entre dans la conduite de Arikh' Anpin. Toute notre vie doit être dirigée dans cette optique, enlever le jugement pour passer dans la bonté. Les 13 qualités divines représentent en fait la conduite de Arikh' Anpin et c'est par ces qualités que nous voulons que Dieu nous conduise. Ces 13 qualités sont en fait l'amour אהבה de cette conduite qui a pour valeur numérique 13 de même que le UNאחד. Cela veut dire que l'amour de Dieu ne se réalise qu'en ressentant son unité et alors les 13 qualités de bonté de Arikh' se réalisent. 
Le Roi est celui qui sait épancher le souffle de Arikh' Anpin. Le mot roiמלך est constitué des lettres מ pour מוח cerveau, ל pour לב, cœur et ךpour כבד foie, c'est-à-dire âme divine-souffle-âme animale. C'est le chemin du Zohar où il n'y a pas d'avis divergents car c'est le chemin de l'amour. Si toute action n'amène pas à l'amour, alors c'est le signe que celles ci ne sont pas exécutées par désintéressement mais avec intérêt. La conduite de Z-A est la conduite du Néfech alors que la conduite de A-A est la conduite du Rouah'.
Pour servir Dieu, Israël n'a pas besoin de roi, ni de Moshé ni de David. Le roi n'a son utilité que pour les nations, pour faire connaître la royauté divine aux nations.


Rav Mordékhaï Chriqui 5777
Retranscription Rav Michael Smadja
Publie par la Source des sagesses


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samedi 5 août 2017

Le rôle du Temple de Jérusalem chez le Ramhal

Le rôle du Temple de Jérusalem chez le Ramhal
Il ne suffit pas de croire qu'il y a un Dieu transcendant c'est-à-dire un Dieu au-delà des lieux et du temps, de vivre l'expérience de la transcendance, de l'extase en dehors du corps mais il faut croire que cette expérience divine est aussi dans ce monde grâce au temple de Jérusalem. On est alors capable de vivre l'expérience de l’immanence grâce au temple du Roi Salomon. Ce que le Roi Salomon a réussi à faire même si la loi de construire un tabernacle était déjà à l'époque de la génération du désert, est de comprendre l'idée, le sens mystérieux du temple. Ce qui manquait n'était pas le plan du temple, sa structure mais le sens mystérieux du temple.

Bien que Israël est revenu sur sa terre, il manque encore quelque chose qui est si l'on peut dire son âme. Cette âme est là mais elle reste dans un niveau transcendant qui n'est révélée ni à Israël ni aux nations. Il est évident qu'à travers l'histoire Dieu révèle sa volonté, sa pensée mais concrètement il manque une maison qui exprime la prophétie qui est cette âme. (toute personne qui entrait dans le temple, avait cette possibilité de prophétiser car elle ressentait la présence divine).
Cette âme est engendrée par les mesures du temple. Ces mesures sont en fait les mesures avec lesquelles Dieu organise et dirige le monde. Ce sont les mesures avec lesquelles, il a créé le monde et que l'on appelle ''Séphirot'' ''principes''. Ces forces s'expriment sous forme de mesures. Pour le Ramh'al, ce sont les mesures de l'épanchement du transcendant qui lui est inaccessible à aucun être ni aucune créature. Le transcendant a la possibilité de se révéler grâce à ce que l'on appelle la ''Atsilout'', l'épanchement ou émanation divine. Cet épanchement du divin que l'on appelle ''Atsilout'' est représenté par le ''saint des saints''.
Le temple est composé de quatre parties essentielles: 1/le saint des saints 2/ le saint (la chambre- le Hékhal) 3/ la cours des prêtres des Léviim et des Israël 4/ la cours des femmes. Derrière cette extériorité du temple, derrière ces pierres et ces bois, il y avait une spiritualité et seul l'extériorité de ces pierres et de ses bois a été détruite.

Le temple de Jérusalem reflète le microcosme du monde, de tout l'univers et aussi de l'homme. C'est aussi la structure du char céleste, du plan divin de la création et de l'histoire. Au niveau de l'homme, il est clair que le crâne de l'homme correspond à l'arche sainte, les deux hémisphères du cerveau correspondant aux deux tables de la loi, le cervelet correspond au rouleau de la Torah. Ces trois cerveaux correspondent aussi bien à l'arche sainte et à ce qu'elle contient. Ce sont les Moh'in-cerveaux du monde qui correspondent aux principes de ''H'okhma-Bina-Daat'' les principes de la sagesse, du discernement et de la connaissance, tout cela enfermé dans une boîte qui s'appelle le crâne dont le principe s'appelle ''Kéter''.
Il y a donc trois niveaux au niveau du crâne qui correspondent au moteur du monde, à l'intelligence du monde, à l'origine de la connaissance aussi bien chez l'homme que dans l'univers.
Les yeux de l'homme correspondent au candélabre, c'est la vision. Ils correspondent aux sept branches comme ce que mentionne le prophète à propos des ''sept yeux de l'éternel'' qui représentent l'intelligence, l'expression de l'intelligence, de la connaissance comme il est écrit ''les yeux de l'assemblée'', ''les yeux des sages''. Le candélabre contient aussi les autres sciences qui convergent toutes vers la lumière centrale qui s'appelle la Torah et qui est le luminaire qui puise directement la lumière du divin, qui éclaire les autres sciences et qui elles, convergent vers cette lumière centrale. Ceci pour montrer cette symbiose mais aussi cette soumission et cette intégration à la sagesse divine.

Dans le Hékhal, il y a aussi un autel des encenses qui correspond à l'odorat. Pour le Ramh'al, il s'agit d'atténuer la colère de la direction divine du monde mais il correspond en même temps à la sérénité et à la paix. Le fait de brûler les encenses va retirer la colère (qui est liée au nez). Mais par le nez, il y a aussi une transmission au cerveau pour atténuer cette colère et amener la sérénité et la paix. Cet encense apporte la paix. L'encense correspond non seulement au nez mais aussi à la symétrie car il se trouve entre les deux yeux, entre la droite et la gauche, cela correspond donc à l'harmonie et la sérénité.
Lorsque les Cohanim faisaient le service dans le temple, ils entraient dans un rapport universel. Par exemple, les douze pains sur la table de proposition correspondent à l'épanchement de la bénédiction à toutes les extrémités du monde. Et s'il y avait une lacune dans le travail du Cohen, lors de la préparation et de la mise en place des pains de proposition, il y avait quelque part dans le monde, la famine. Ainsi si l'encense était allumé correctement, il n'y avait pas de guerre dans le monde. La guerre ne venait que lorsque l'encense n'était pas approché avec les bonnes intentions. De même lorsque le candélabre était allumé convenablement, la sagesse divine s'épanchait dans tous les coins du monde et les autres sciences puisaient leur sagesse de la Torah.
Le saint des saints étant l'endroit des Moh'in-cerveaux, ''H'okhma-Bina-Daat'', le saint étant l'endroit des sens supérieurs tels que la vue, l'odorat et le goût, les yeux, le nez et la bouche.
Devant ces deux salles, il y avait un escalier de quinze marches qui montre l'ascension des hommes jusqu'au Hékh'al, jusqu'au niveau de la vision.
La cour des Israël où il y avait l'autel des sacrifices animales représente les parties basses de l'homme, le système digestif, l’œsophage, la bile, l'estomac et les intestins. Seuls les graisses et le sang étaient consumés sur l'autel par le feu. Il y avait aussi des tuyaux dans l'intérieur de cet autel où étaient versés des libations de vin et d'eau. Cette action permettaient au monde de se protéger de son système digestif c'est-à-dire des maladies. Le sang et la graisse qui représentent les pulsions matérielles de toute créature, doivent s'élever et être sanctifiés sur l'autel des sacrifices. Lorsque le sacrifice était approché convenablement, les fautes étaient pardonnées. Car les fautes viennent de l'envie et cette envie se matérialise par la graisse et le sang. Ce sont ces deux éléments qui vont animer l'envie, la convoitise, la jalousie et toutes les mauvaises qualités. Pour cette raison, l'expiation des fautes se passait uniquement par l'autel des sacrifices. Par toutes ces actions sur l'autel, le monde était épuré.
Puis il y a la dernière cour, la ''cour des femmes'' qui représente le principe géniteur. Dans les mondes métaphysique, cela correspond au monde de la Assya, le monde de la fabrication, le monde de l'action. Il fallait aussi le sanctifier en donnant une place spécifique aux femmes dans le temple pour élever le principe géniteur.
Le temple dans son origine correspond aux principes divins avec lesquels, Dieu crée le monde, au chariot divin qui est l'association de toutes les forces de la création, en les rattachant les unes aux autres. Par le temple, Israël va devenir associer dans la complétude du monde.

On voit dans la Torah qu'après la révélation Sinaïtique qui parle du don de la Torah, on parle des lois sociales bassement matérielles comme le meurtre, les coups, les insultes...les dommages des animaux. Pourquoi la Torah nous parle t-elle maintenant de toutes ces lois? La première des lois édictée alors est la loi de l'esclave hébreu, comment parler d'esclave alors que la Torah est le principe même de la liberté? En vérité, la Torah nous décrit la situation de l'homme lorsqu'il va s'éloigner de la situation parfaite de la révélation divine au mont Sinaï. Celui qui ne prend pas conscience de sa relation avec Dieu, va devenir esclave de ce monde. C'est le message que donne de suite Dieu après le don de la Torah. L'homme devient l'esclave de ses propres pulsions s'il ne prolonge pas le Sinaï dans sa perception du monde. Cette prolongation du Sinaï ne peut se faire que grâce à l'arche sainte et au temple.
Le Ramh'al explique que la Torah aurait logiquement dû expliquer la construction de la tente de rendez-vous tout juste après le don de la Torah car pour que ce don soit effectif, il faut faire don de soi et construire ce sanctuaire qui va prolonger cette perception de la proximité du divin à l'intérieur de tout être. C'est le but du don de la Torah, faire descendre la présence divine dans ce monde et ceci se fait lorsqu'il y a la crainte de Dieu. Alors il n'y a plus besoin des épreuves pour se rappeler de Dieu. Ce n'est que sans la crainte de Dieu, qu'il faut alors des juges et des policiers car nous entrons de ce fait dans la conduite du jugement, de l'envie du salaire et de la crainte de la punition où les catastrophes sont possibles. Le but du temple est d'épancher une peur révérencielle sur la création mais aussi de réguler et harmoniser toutes les forces antinomiques qui existent et qui composent le monde.


Rav Mordékhaï Chriqui
Mise par ecrit par Rav Michael Smadja
( ) la source des sagesses 
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mercredi 2 août 2017

Le 9 Av et la pierre de fondement

La reconstruction du temple et la réparation du monde               ( cours 5777)



Tant que nous ne connaîtrons pas l'Essence du Temple nous ne pourrons pas apprécier sa véritable valeur.

Comme le dit nos sages « une chose qu'un homme ne s'est pas élevé à comprendre, il ne peut la placer à son esprit» c'est-à-dire la comprendre. 
Le Ramh'al écrit dans son livre ''les temples supérieurs'' ainsi: « lorsque l'éternel a voulu créer le monde, il a tout inséré dans les dix principes premiers, les Séphirot, à partir desquelles tout procède, toutes les créatures, tous les existants comme des ramifications qui procèdent, qui sortent de l'arbre jusqu'à ce qu'il n'y a pas une chose dans ce monde qui n'ai pas sa place dans le char céleste qui est cet assemblage de principes et de forces mais il y a aussi tout le programme de l'histoire de l'humanité inscrit dans ce char. 
Ce char représente le système de direction mais aussi le principe même de la création. Le mot exact est ''Merkava'' qui veut dire ''assemblage'' et non ''chariot''.
Le Ramh'al explique que c'est la dernière des Séphirot qui s'appelle ''Chékhina'', la présence divine, la Malkhout, le dernier degré de tous les systèmes. 
Cette présence divine est à l'intérieure de toute la création, des créatures. 
Elle est omnipotente et omniscience. Et c'est en elle que tous les existants trouvent leur racine en dehors de toutes les racines qui existent dans les autres Séphirot. Elles ont une racine qui se trouve dans un des principes mais toutes ont une racine dans cette présence divine, dans la Malkhout. 
Par exemple, l'eau procède de la bonté, du H'essed mais elle a aussi sa racine dans la Malkhout qui va lui donner sa réalité dans l'existence. Ainsi le feu tire sa source de la Séphira ''Guévoura'' mais c'est la malkhout qui va lui donner sa forme finale. Dans ce principe, dans ce luminaire, se génère tout ce qui existe dans les trois mondes Bérya-Yétsira-Assya. Et lorsque l'on veut réunir et unifier toutes ces créatures à leur racine dans une seule place, apparaîtra alors une sorte de pierre qui unifie toutes les existences. 
Au sein même de la Malkhout, il y a cette notion de pierre qui réunit tous les existences. Cette pierre s'appelle ''Even Achtiya'', la ''pierre de base'', la ''pierre angulaire'' ( à voir l'article sur la source des sagesses " Pierre du fondement ou Pierre Angulaire").
 Cette pierre puise d'une source et elle a son équivalence dans ce monde, c'est la pierre sur laquelle est posée l'arche sainte dans le saint de saints. De cette pierre, a été construit le monde, c'est la fondation de tous les mondes. Cette pierre symbolise l’œil de la Malkhout. De cette pierre vont procéder des chemins et des canaux pour toutes choses qui vont entourer cette pierre. Chaque sentier représente un genre dans la création et à tous les niveaux de la création. Toutes les créatures, tous les existants puisent leur force, leur vitalité, leur subsistance, leur réalité à partir de cette pierre. Après ces voies principales, il y a d'innombrables autres canaux qui sont des ramifications de ces voies. Alors que les premiers sentiers sont limités à un certain nombre. Toutes ces voies et tous ces sentiers se rejoignent dans cette pierre et dans cet œil.
 De là-bas, l'émanateur dirige tout et scrute toutes lee créatures en même temps de cette pierre où elles sont toutes unifiées comme le verset l'enseigne « celui qui a formé tous les cœurs et qui comprend toutes leurs actions». Il y a donc un lien entre la pierre du saint des saints et l’œil qui se trouve dans la Malkhout. Il y a donc un niveau divin de réunification de tous les êtres et il y a un niveau physique qui régit le monde qui se trouve dans cette pierre angulaire du saint des saints. Dans cette pierre, il y a l'unitude de tous les vivants.
La Michna qui décrit le temple, s'appelle ''MIDOT'' le traité des mesures. Cela parle des mesures du temple. Le Zohar nous explique qu'il y a en vérité deux commencements à la création ''bé'' (deux) ''réchit'' (commencements), l'un révélé et l'un dissimulé qui lui est le commencement du commencement. Le début révélé s'appelle la ''H'okhma'', le plan révélé « tout par ta H'okhma, tu as fait». La H'okhma étant l'architecte et contient aussi les lois de cette création. Mais il y a un autre plan caché de cette création qui est du niveau de Kéter, de la couronne et qui est lié à l'infini et non à la création mais du fait qu'il est lié à la H'okhma, il a une relation avec la création car du Kéter procède la H'okhma. C'est le deuxième commencement, le deuxième Réchit. Lorsque le verset dit que Dieu a octroyé la sagesse au roi Salomon, cela veut dire qu'il avait une connaissance globale de toute l'existence, de tous les êtres de toutes les créatures de tous les mondes qu'ils soient inférieurs ou supérieurs. Cette connaissance, le roi Salomon l'a synthétisée dans le temple qui représente cette structure primordiale de toute l'existence et qui contient les mesures des actions du créateur. Ces mesures sont les Séphirot et donc les forces, les principes premiers et les lois métaphysiques de la création. Ses forces sont appelées ''mesures'' car il a pris une mesure de l'infini et l'a révélée. Ces mesures sont des expressions limitées d'une grande action. C'est la matérialisation de la gradation évolutive. Chaque force représente une partie, une mesure de l'action infinie car le monde n'est pas voué à la perdition, mais il est voué à l'éternité, à rejoindre l'infini. Il est certain qu'il restera de ce monde ce qui s'appelle ''L'essentiel'' de la création que le Ramh'al appelle ''la réunion des exilés'',la réunion des hommes parfaits, des hommes qui sont à la recherche de la perfection. Ces personnes qui vont rejoindre l'infini pour l'instant vivent dans les mesures de l'infini qui s'appellent alors le temps qui est la matérialisation de cette gradation du temps. C'est cela le sens du Tsimtsoum d'après le Ramh'al, le retrait de l'infinitude qu'il y a dans l'action, agissant selon la créature et non selon le créateur. Ces mesures sont en fait les sentiers et les canaux qui sortent de cet œil qu'est la Malkhout, en direction de la pierre qui se trouve dans le saint des saints et d'où procèdent les premières mesures qui sont en rapport avec les existants.
Chaque mesure citée dans la Torah, à propos du temple, correspond à un nom divin. Chaque mesure étant une expression de l'action divine par rapport à un genre de créature. Toutes ces mesures qui composent la ''MERKAVA'', le chariot céleste, l'assemblage de toutes ces forces, est en fait le plan de la création, la structure primordiale, la structure des lumières. Au début, une lumière contenait les autres lumières et après elles se sont disposées l'une en face de l'autre pour faire apparaître la forme de l'homme. L'homme étant cette représentation de la volonté divine créatrice.
 Il y a les deux cerveaux qui correspondent à H'okhma et Bina, le cervelet correspond au Daat, il y a aussi le Kéter, la couronne qui est le crâne. Les deux bras correspondent aux principes de la bonté et de la rigueur, le plexus étant le tiphéret, le nombril le Yessod, les deux jambes étant Nétsah' et Hod. En d'autres termes, l'homme est un microcosme tout autant que l'univers est un macrocosme qui sont reliés à cette structure première qu'est ''l'homme primordial'', la structure des Séphirot. C'est cette pierre de base, le socle qui réunit toutes ces innombrables associations de forces, c'est la Malkhout et la Merkava qui unit tout. Tout est tissé de manière exceptionnelle pour relier tout ce qui existe et tout puise de la même source. « Et c'est toi (véatta) qui donne la subsistance à tous» le Zohar explique que cela fait référence à la Malkhout (véatta) de aleph à Tav, c'est la présence divine qui est contenue dans les 22 lettres de l'alphabet et des cinq lettres finales qui sont en fait, l'ensemble de la parole.

 Cette Malkhout est la clé de voûte, en même temps elle réunit toutes les Séphirot et aussi tous les êtres inférieurs. Dans le mot ''אני'', ''Moi'', il y a le mot ''אין'' ''néant'' et la Malkhout s'appelle aussi ''אני'' ''Moi'' qui est aussi une part du אין de l'infini, de l'insaisissable. En fait ce qui est impossible de percevoir (la volonté divine) va être possible de percevoir à partir de ce אני de la Malkhout. Sans cette Malkhout, toutes les Séphirot restent au niveau du אין, de l'imperceptible. Cette Malkhout, cette pierre, cette clé de voûte va rendre perceptible ces Séphirot. Cette sphère n'a rien de spécifique mais elle contient tout, toutes les lois divines et même les lois physiques. En fait sa place est dans un monde divin qui s'appelle le monde de la Atsilout, le monde de l'émanation. Il y a une projection directe de cette Malkhout, de ce dernier degré de cette émanation divine directement jusqu'au centre de l'univers. Ce centre s'appelle le ''saint des saints'' qui est plus exactement la pierre de base où repose l'arche sainte ( point cosmique entre le haut et le bas ) . Cette pierre puise du monde insaisissable pour le rendre saisissable. Dieu scrute cette pierre afin de scruter tous les existants à Rosh Hachana car elle est la vitrine de toute l'existence. De la Séphira de la Malkhout, vont émaner le monde des anges et le monde des âmes et tous les mondes supérieurs, de même dans les mondes physiques et matériels, il y a une pierre d'où procèdent toutes les lois de l'univers. Ces lois de l'univers correspondent en vérité à ces mesures du temple. L'arche était posée sur cette pierre et contenait la Torah. Au dessus du couvercle de cette arche, il y avait deux chérubins qui correspondent un qui exprime la Torah et l'autre la direction divine du monde. Il y a la Torah qui exprime une certaine réalité et il y a la dynamique de la Torah qui exprime la pensée divine. Ces deux chérubins se partagent le même socle qui s'appelle ''l'arche sainte''. De cette pierre sont sorties les mesures du temple.
Comment ce temple a pu alors être détruit? Si le plan du temple est un plan qui représente cette structure primordiale, où se trouve la place du mal qui a pu détruire le temple? 
Nous avons vu qu'il y a deux commencements c'est-à-dire deux plans de conduite. Le premier plan est le plan visible de la H'okhma mais il y a un commencement à ce commencement qui n'est pas révélé. Dans le commencement révélé, il y a une place au mal. Mais tant que ce mal trouve sa place, il sert à quelque chose, il ajuste les choses, il amène chacun à sa place en vérité. Mais dès qu'il y a un désordre lorsque les choses ne sont plus à leur place, le mal prend une position de force, de destruction. Cette force est l'ensemble des forces du chaos, du désordre des hommes. Le mal est en fait le produit de tous. Ce n'est pas une créature mais un ensemble de tous les degrés qui ne sont pas à leur place. C'est la Malkhout qui existe dans chaque principe. La Malkhout est une place vide qui doit servir de socle. Lorsque le socle n'unifie pas, les différents éléments qui la composent sont en désordre. Dans chaque élément qui existe dans ce monde, il y a le principe du mal. Ce principe a un double rôle, le rôle d'unificateur et le rôle de destructeur. Cette antinomie est le secret de la Malkhout. La Malkhout est une rigueur, une puissance destructrice. Le Zohar dit:
« malheur au monde où la Malkhout règne toute seule» où la Malkhout n'est que justice. Car en fait à cette justice ''צדק'' il faut relier le ''ה'' pour faire le mot ''צדקה'' la bonté. Il ne faut pas voir uniquement les degrés séparés mais les voir réunis. Le bien n'est parfait uniquement lorsque l'on est capable de réunir tous les éléments qui sont ensemble. S'ils ne sont pas réunis, on ne peut voir le bien dans toute action. Lorsqu'ils ne sont pas réunis, alors apparaît le mal. Il y a un lieu qui réunit le tout et pas seulement dans les mondes supérieurs mais aussi dans le monde inférieur, ce lieu est l’œil du monde, la pierre de base qui est la jonction des mondes supérieurs et des mondes inférieurs. Dans le monde inférieur, il faut construire autour de cette pierre, le même plan qui existe en haut. Le Roi Salomon n'a pas construit le temple sur le même plan divin ou plutôt il l'a construit sur le second plan qui laisse place à la gouvernance du mal c'est-à-dire au désordre. Au niveau de la H'okhma, il y a déjà place au mal. On peut appeler le mal aussi, la punition d'une faute. Il y a en fait un mal que l'on appelle le mal anthologique, dans son origine qui n'est qu'une séparation qu'une distinction comme la séparation de l'homme et de la femme dans le récit de la genèse. C'est cela le véritable mal. Ce mal est nécessaire, cette séparation est nécessaire pour faire le face à face car à leur création, ils étaient dos à dos. De même le bébé en sortant de la matrice, développe déjà l'idée ou le principe même du mal « à la porte, la faute se tapie». L'autonomie est déjà une forme de séparation et donc de mal. Il faut réparer cette autonomie non pas par l’annihilation du Moi mais par l'union du Moi avec la Malkhout. 

En vérité le temple du roi Salomon est parfait, il est exceptionnel. Il se résume dans le sceau de Salomon, un sceau qui unifie le tout, qui répare le tout, qui relie tous les paramètres du monde.
 Ce mal qui était dans ce temple a fini par intégré le roi Salomon qui est devenu lui-même un démon. L'intégration du mal ne peut se faire dans cette structure de la Merkava qui est de l'ordre de la H'okhma qui est dans ce commencement révélé. L'intégration du mal est dans le commencement caché. Si le roi Salomon avait amené le peuple et les nations (ce que l'on appelle les ''filles de Jérusalem'') à ce niveau de l'entendement qui est encore une autre étape qui est le commencement du commencement, un commencement où il n'y a pas de continuité mais qui est relié à l'infini. Ce commencement est cette jonction qui n'est pas la Malkhout de la H'okhma du deuxième commencement, mais la Malkhout du premier commencement, appelée la Malkhout du Eïn Sof, de l'infini. C'est la partie de l'infini qui se rattache à cette volonté de créer. C'est ce que le Ramh'al appelle ''là où la volonté tend''. Il n'y a pas véritablement de commencement car à partir du moment où nous disons qu'il y a un commencement, où la volonté tend vers quelque chose, c'est déjà une séparation et donc ce commencement se détache alors. 

Avant cette déviation de la pensée vers l'autre, est là en vérité le véritable point de jonction. C'est cela cette pierre qui nous rattache à cet infini. Le roi Salomon a raté cette possibilité de se rattacher à l'infini à cause de ses femmes qui l'ont gardé en vérité dans la matrice inférieur. Il fallait remonter dans cette matrice supérieure pour découvrir le ''avant'' du commencement. Ce commencement du commencement qui est de l'ordre du Kéter est une autre disposition du temple qui n'est pas très loin en vérité de la structure que nous avons aujourd'hui.


Le Ramh'al est le seul maître qui a expliqué les détails de ces mesures de ce plan primordial caché.
C'est le plan du troisième temple, c'est la structure du troisième temple qui est le niveau suprême de l'union avec l'infini où il n'y a pas de place au mal destructeur. Le mal étant réparé car le mal destructeur est seulement un mal qui n'est pas réparé.
C'est le temple qui nous permet de puiser l'esprit saint même le temple de Salomon qui n'a pas encore atteint la perfection et la complétude, pouvait amener l'homme à puiser de cet esprit prophétique et divin car le principe unificateur se trouve dans cet endroit du saint des saints.
Pour le Ramh'al ce qui descendra du ciel ne sont pas des pierres ou des bois mais des lumières qui correspondent à ces mesures qui correspondent elles à chaque emplacement du temple. Ces lumières vont matérialiser chaque élément du temple. Et Israël construira autour de cette projection des mesures la réalité du troisième temple.

Rav Mordékhaï Chriqui
Traduit par Michael Smadja
( ) la source des sagesses 

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