mercredi 27 septembre 2017

Paracha Ki Tavo 5777

Le Zohar sur «Ki Tavo» 5777
Rabbi Shimon demande à ses amis « où se trouve la délivrance et la rédemption d'Israël dans ces malédictions de la Paracha ''Ki Tavo''? Cherche le verset qui exprime la plus grande des malédictions et tu trouveras! « ta vie sera suspendue devant toi. Tu auras peur la nuit et le jour, tu ne croiras plus dans ta vie.» c'est dans ce mystère de la vie que se trouve la fin de l'exil et le début de la rédemption. Puisque toute la délivrance ne dépend que de l'alliance que Dieu a contracté avec son peuple et non par des mérites.
 Par cela, cette alliance ne peut être abolie et ne peut être changée car si elle change, comment pourrait-on parler de souveraineté divine? L'être primordiale ne saurait changer d'avis. Il y a donc un espoir pour la fin comme le verset l'enseigne « si ces lois de la création de l'univers viennent à cesser devant moi, alors on peut aussi considérer que la progéniture d'Israël cessera devant moi d'être une nation» cette même alliance avec la création a été contractée avec Israël, de même qu'il est impossible d'annuler l'alliance avec la création ainsi il est impossible d'annuler l'alliance avec Israël. 
Cependant nous ne comprenons pas les mots du verset «ta vie sera suspendue devant toi»! Que veulent dire ces mots? Arrêter de croire en la vie, mais de quelle vie parle t-on? En fait ils arrêtent de croire en la rédemption. Si l'homme s'accroche à sa vie matérielle d'un niveau minéral, végétal et animal, sa vie ne se résume alors qu'à ses plaisirs. Et s'il n'y a pas d'envie ni de plaisir, il n'y a plus alors de vie. Il faut dire que la faute du premier homme est liée justement à cette envie de la vie, au plaisir de la séduction qui va faire entrer l'homme dans cette vie de plaisirs par l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Mais dans cette optique, la vie ne mène qu'à la mort. C'est cela la malédiction citée dans le verset mais si ta vie est liée à la vie supérieure « tu n'auras pas confiance en ta vie» (cette vie que tu t'es construite issue de tes plaisirs), tu ne croiras plus aux certitudes de ta vie matérielle et tu perdras la foi dans le sens de la vie que tu t'ai construite. C'est à ce moment que se révélera la délivrance pour entrer dans la vie éternelle de la sagesse cachée du niveau de Atika Kadicha comme le verset dit « le souffle de nos narines qui est le Messie de Dieu» cet esprit divin qui est la véritable source de la vie. Celui qui vit la vie en faisant régner Dieu sur lui, atteint alors la véritable existence qui est éternelle. Et ceci ne se fera qu'au moment où l'homme cessera de suspendre sa vie aux plaisirs de ce monde et la fera suspendre à la crainte et l'amour de Dieu. Il ne faut pas ressentir que notre vie dépende de l'oxygène mais du souffle divin. Celui qui arrive à cette perception, alors la délivrance se révélera à lui. La délivrance n'est qu'au moment où la vie n'est plus ressentie comme n'étant qu'une vie minérale et végétale. La vie n'est alors que de l'ordre de Dieu « car de toi vient la source de vie» n'étant dépendant que de cette vie divine. 

Rav Mordékhaï Chriqui
Retranscription Rav Michael Smadaj
Publie par la Source des sagesses

Vous pouvez partager ce texte à condition d'en respecter l'intégralité et de citer la source: http://la-source-des-sagesses.blogspot.fr/

Yom Kippour, la purification du Monde 2


Yom Kippour, la purification du Monde 2

La pureté du monde qui se fait le jour de Yom Kippour.

En dehors du pardon qui se fait ce jour et de l'écriture dans le livre des vivants, il y a une notion beaucoup plus profonde qui est la réparation du monde, le Tikoun Olam. Le Ramh'al enseigne que le service principal dans son lien avec Dieu est uniquement le Tikoun Olam.

 Le service divin n'est pas qu'un service pour se réparer mais surtout pour réparer le monde. La principale des pensées que nous devons avoir dans notre service est une pensée universelle pour le bien de la création. Un homme qui fait l'ablution de ses mains, il est certain qu'il faut qu'il pense à se purifier de l'impureté de la nuit, d'enlever l'impureté de la Klippa (l'écorce) qui est restée au bout de ses doigts. Mais selon le Ramh'al, il y a une autre fonction à ces ablutions qui est de purifier le monde du mal, de l'impureté (cette force séparatrice) qui s'épanche dans le monde. Car la nuit, réside l'impureté dans toute la création. En faisant l'ablution des mains, il y a une force qui se dégage pour pouvoir purifier le monde de cette impureté. De la même manière, chaque Mitsva, un homme peut la diriger pour son bien personnel en annulant sa volonté au profit de la volonté divine afin qu'il reçoive des bienfaits dans ce monde ou dans le monde futur, ce n'est pas une mauvaise intention mais ce n'est pas la véritable intention des Mitsvot. La véritable intention est de multiplier la gloire divine dans ce monde et pour cela, il faut enlever le mal de ce monde (cette sensation d'autonomie de la création, les lois de la Nature gouvernant et dirigeant ce monde), enlever cette paroi qui nous sépare de lui qui se situe au niveau de la pensée et des idées et qui vont épancher sur l'homme toutes sortes de désirs et d'envies. Le fait de vouloir des biens spirituels tel que le monde futur rentre aussi dans la catégorie d'émission de flux issus de la Klippa. Mais il est impossible de dire que cette sorte de pensée est mauvaise car de toute manière en pensant au bien du monde futur, l'homme se détache de ce monde, mais ce n'est pas la véritable intention des Mitsvot. La véritable intention des Mitsvot est de devenir associé à la conduite divine dans ce monde. Dieu a créé le monde avec une intention spécifique, révéler sa gloire sur ses créatures et chaque geste, chaque parole, chaque pensée que nous exprimons, doit être ressenti dans cet optique. Et il n'y a pas mieux que Kippour pour nous donner cette possibilité de purifier le monde car nos fautes ne font pas uniquement des détériorations dans notre âme mais aussi des détériorations dans les Séphirot c'est-à-dire dans les racines qui conduisent la création car il y a des forces qui dirigent la création et les créatures. Et donc Yom Kippour est la purification des Séphirot, de ces forces qui conduisent le monde et ses habitants, la purification de la racine de la création. Les lumières des Séphirot sont les racines de la création. Il faut purifier les dix forces par lesquelles, Dieu a créé le monde. Notre véritable intention est de purifier le monde.
Ce qui symbolise la pureté est la notion de Mikvé, le bain rituel. ''ne le fais pas pour nous mais fais le pour ton nom''. Tant que nous ressentirons que Dieu agis pour nous et par notre intermédiaire, alors la révélation de sa gloire ne pourra se faire. Ce n'est que lorsque nous ressentirons que Dieu agit en son nom, sans notre intermédiaire que son nom pourra se révéler.

Rabbi Akiba symbolise Dieu par un Mikvé. En se trempant complètement dans ce Mikvé qu'est la présence divine, alors le monde deviendra pur. Ici Dieu est en fait la représentation de IMA, la mère suprême et providentielle. Le jour de Yom Kippour, c'est le visage (partsouf) de IMA qui se révèle. Pour cela, les cinq prières de ce jour représentent les cinq lettres finales ''ם.ן.ץ.ף.ך'' qui sont les cinq réparations de IMA. IMA est représentée par le premier ''ה'' du tétragramme ''י.ה.ו.ה''. IMA est le Mikvé, c'est le mystères des cinq (ה) rigueurs. Ces cinq rigueurs se réparent par les cinq prières, par les cinq souffrances que l'on s'impose ce jour de Yom Kippour.     Ce jour, IMA étend ses ailes sur toute la création c'est-à-dire les Moh'in sur Zéïr Anpin. En vérité, tous les jours, IMA épanche ses Moh'in sur Z-A mais le jour de Yom Kippour c'est son intériorité qui s'épanche, le Yessod de IMA qui s'épanche sur Zéïr Anpin. De même qu'il y a un Yessod dans Noukva d'où sort l'enfant, ainsi dans IMA, il y a une extériorité et une intériorité qui est le Yessod et dans ce monde, il est représenté par le saint des saints du temple. Un seul jour dans l'année, le grand prêtre s'introduit dans le saint des saints, dans le Yessod de IMA. L'âme de la création tape et atteint l'intériorité de l'intériorité de la création. C'est là-bas que se fait le service des encenses. 

Pourquoi au moment de l'aspersion des sangs, nous exprimons ''UN'' à chaque aspersion? ''UN, UN et un, UN et deux, UN et trois, UN et quatre, UN et cinq, UN et six, UN et sept''. Ce ''UN'' représente IMA, la Bina et les sept aspersions représentent les sept Séphirot inférieures. IMA étant la mère de ces sept Séphirot inférieures qu'il faut donc mentionner à chaque fois. C'est elle la matrice des sept Séphirot. L'obscurité qui s'épanche par nos fautes, empêche la lumière de se propager dans les sept Séphirot inférieures. Les sept forces inférieures ont été endommagées, pour cela, BINA, en éclairant sur chacune de ces sept forces, va les purifier. La BINA, la IMA représentant la Téchouva, la prise de conscience de ses actes. La réparation de ces sept Séphirot inférieures se fait par l'épanchement de IMA sur chacune des sept Séphirot et par cela, revient la lumière de la Séphira et se renforce. Par cela, le monde s'arrange. Le mal s'agrippe à la création uniquement par la dissimulation de la lumière divine dans celle-ci. Et c'est cela le rayonnement de BINA en aspergeant une aspersion des sangs en ''haut'' puis en la mentionnant à chaque aspersion qui symbolise la réparation d'une Séphira par la lumière de BINA qui s'épanche alors sur la Séphira spécifique. Tout le temps que le monde n'est pas réparé, l'homme est apte à fauter, à se détériorer. L'homme se tient devant une guerre de tout instant même s'il fait Téchouva à ce moment. Pour cela, le principal de nos prières ce jour de Yom Kippour est pour la réparation du monde, pour la réparation des sept Séphirot inférieures.

Les enfants d'Israël après le don de la Torah ont fauté car les nations n'avaient pas encore reçu la gloire divine sur eux et donc le mal se tient toujours dans la création. C'est un manque pour nous le fait que Dieu ne soit pas accepté par toutes les créatures. Il faut donc prier pour que nous ne fassions qu'une seule communauté et que tout un chacun reçoive sur lui le joug divin. Il est certain que la réparation commence par nous qui sommes en quelque sorte l'âme du monde et par cela, se réveillera un élan de Téchouva de toutes les créatures pour les amener à cette confiance en cette unité divine. Israël et les nations ne sont qu'une seule entité, Israël étant l'âme et les nations, le vêtement de cette âme. Les nations sont la réparation de l'extériorité de la création. Nous sommes dans la même situation qu'eux, s'ils sont en exil, nous sommes aussi en exil. La présence divine étant cette conscience universelle qui se trouve dans toutes les parties de la création et si une partie ne révèle pas cette conscience universelle alors celle-ci n'est pas révélée de manière parfaite et laisse place à l'obscurité. Mais le début de la révélation de la gloire divine se fait par l'âme du monde c'est-à-dire le peuple d'Israël. 


Le jour de Kippour nous sommes en train non seulement de nous purifier de nos fautes mais de purifier surtout la création de cette impureté, purifier la racine de la création. Tant qu'un homme ne réfléchit pas sur les conséquences de ses fautes, sur la détérioration que la faute a produite sur la racine des racines de la constitution de l'univers, il ne peut être considéré comme un repenti. Il faut qu'il ressente qu'il a détérioré la Chékhina, la présence divine, la conscience universelle du monde. Lorsqu'un homme faute, il se révolte contre son créateur. Il dissimule la présence divine dans le monde. Par sa téchouva, il doit s'annuler devant Dieu et révéler de nouveau la présence divine sur le monde, il doit faire régner sur lui la conscience universelle et non sa conscience individuelle. Car en fait, la plus grande des détériorations est la détérioration de la présence divine sur terre, c'est la détérioration des forces divines que sont les Séphirot. Lorsqu'un homme transgresse un commandement de la Torah, il ne fait pas que transgresser de manière individuelle mais il transgresse aussi de manière universelle, il entache la présence divine dans ce monde car les fautes abîment les Séphirot et atteignent de suite la Malkhout, la royauté qui est appelée ''Sépher'', ce qui réunit et qui protège. Toutes les conduites et tous les degrés d'élévation que nous pouvons gravir se trouvent dans Malkhout. Les fautes entraînent un voile sur la Malkhout qui va empêcher la profusion divine de s'épancher à partir de la Malkhout et empêcher la réparation du monde. Et par la purification de IMA, celle-ci épanche les voiles et les nuées du don de la Torah et soumet les voiles du mal qui empêchent la lumière divine de se propager. Et alors sont réparées les sept Séphirot qui étaient abîmées et l'homme fait alors Téchouva. Le repenti est celui à qui on a effacé ses fautes et l'élément actif du repentir est dans IMA. À ce moment, l'homme s'unit à IMA et c'est ce que nos maîtres enseignent ''devant Hachem, purifiez-vous!'' c'est-à-dire devant IMA. Et ceci en effaçant du Sépher (Malkhout), du livre, les fautes. Par cela, Dieu nous délivre de la prison qu'est l'autre penchant, c'est-à-dire le niveau où tout se perçoit pas son contraire et alors seule apparaît devant l'homme, la volonté divine unique. Ce souffle d'impureté plane sur la Malkhout et si l'homme réussit à l'enlever de cette Malkhout qui est la matrice de toute la création en faisant Téchouva, l'épanchement divin peut alors se faire. Il ne faut pas penser de manière individuelle car ainsi, il est impossible de combattre. Il faut passer par une autre force qui s'appelle IMA. Notre purification passe par Ima, par se fondre en Dieu qui va faire que ce souffle d'impureté va se détacher de la Malkhout, du Sépher et alors toutes nos fautes vont être pardonnées.

Au moment où l'homme fait le Vidouï, la confession de ses fautes, IMA épanche et introduit son énergie créatrice dans tous les degrés des racines de la création qui sont appelées aussi les racines de Élokim et qui sont les racines des six Séphirot, de Zéïr Anpin. Au moment du Vidouï, IMA s'épanche dans toute cette longueur qui s'appelle les ''racines de la création'' les Séphirot qui sont l'existence réelle de la création. Lorsque nous prions pour la Téchouva, nous prions vers IMA. Celle-ci va effacer les fautes et enlever ce voile, ce brouillard qui est sur Z-A comme la pluie qui se déverse et qui chasse les nuages. IMA étant le Mikvé qui efface par ses eaux lustrales le voile de la Klippa de ZOUN. Par rapport aux forces divines, il y a des forces de l'obscurité. Toute impureté vient de cette obscurité réveillée par la Klippa. Ce qui n'est pas le fruit est l'écorce, la Klippa, l'obscurité qui est appelée ''brouillard'' pour l'obscurité sur Z-A et ''nuage'' pour l'obscurité sur Noukva. Et ces obscurités sont effacées par les ''nuées'' du don de la Torah qui sont le Néfech et le Rouah' du Yessod de IMA. De suite sont purifiés Zéïr Anpin et Noukva. L'homme monte alors dans un niveau extrême du niveau de IMA. Les justes ne peuvent monter que jusqu'au niveau de Zéïr Anpin! IMA étant comme la couronne de Z-A, comme la Soucca protégeant Z-A. L'homme dont ses fautes ont été effacées, se trouve dans un niveau très élevé, devant Dieu.

Le Vidouï est IMA qui s'épanche dans Z-A. Lorsque nous exprimons les fautes par ordre alphabétique, ces 22 lettres vont construire une parfaite structure de Z-A. C'est l'existence même de ce monde qui se construit. En prononçant chacun des mots du Vidouï, nous purifions un par un les niveaux des Séphirot par le fait que IMA s'introduit et épanche son flux sur chacune d'elles et les purifie de toute impureté qui se sont attachées aux Séphirot. Les fautes ne sont pas uniquement individuelles, elles atteignent aussi toute la création. Par le Vidouï et donc par la Téchouva, nous faisons que IMA efface ces nuages qui bloquent l'épanchement divin et l'accusateur va alors se séparer de la Séphira qui est alors purifiée. Mais ce Vidouï pour qu'il donne à IMA la force de s'épancher, doit s'accompagner de la Téchouva. Sinon, au contraire, cela donne une force supérieure aux accusateurs qui vont réveiller les fautes car ce n'est que lorsque IMA recouvrent les fautes que celles-ci vont s'effacer. Mais s'il n'y a pas IMA sur elles qui est la Téchouva, alors non seulement que la confession des fautes n'atteint pas le but espéré mais au contraire, cela renforce leur pouvoir d'empêchement. Par la Téchouva, nous nous élevons au niveau de IMA qui va pouvoir alors épancher ses eaux lustrales et purifier tous les niveaux de la création. En faisant Téchouva, nous ne sommes plus seuls, nous devenons associés à Dieu, nous nous plongeons dans IMA.

À Yom Kippour, c'est la réparation de la racine. Toute l'année, nous nous occupons à réparer les Séphirot mais ce n'est pas la source. La source c'est IMA, Yessod de IMA. Ce jour, le grand prêtre rentre dans le saint des saints pour le purifier avec les sangs du taureau et du bouc. Même l'impureté doit atteindre le saint des saints pour être purifiée, pour unifier les êtres séparées à leur racine. Et cette possibilité ne peut se faire qu'une fois l'an. 

''Au commencement (H'okhma) créa Élokim (IMA) les cieux (Z-A, le masculin) et la terre (Noukva-malkhout)''. À Kippour, c'est aussi Élokim, אלהים les cinq lettres qui composent ce nom correspondent aux cinq rigueurs, aux cinq souffrances et aux cinq prières de la journée. Élokim étant la racine de la Nature, des lois de la nature. IMA étant la racine de Z-A et de Noukva, ce jour nous voulons la ramener à sa source unique ''י.ה.ו.ה'' ''AVAYA'' où il n'y a aucune séparation, aucun défaut. IMA revenant au niveau de Kéter. Par la Téchouva, IMA peut épancher dans l'existence son épanchement bénéfique mais il y a encore un degré encore plus haut qui est au moment de la prière de ''Néhila'' ''de la fermeture des prières, c'est le niveau où la Malkhout se fond dans IMA et s'élève jusqu'au niveau de ''ATIK'' qui est un niveau d'avant la création elle-même, où il n'y a pas encore eu de séparation. Au moment de la Néhila, au moment où l'on exprime ''Hachem est Dieu'' ''י.ה.ו.ה הוא האלהים'' où la racine de la création ''Élokim'' qui englobe les six Séphirot de Z-A, se fond dans ''AVAYA'' qui est la racine du divin du ''Atika Kadicha'', ''vieux saint'', avant même le monde de la Atsilout qui déverse les luminaires de l'existence. La création s'élevant au-delà de son niveau de Atsilout. Atsilout est une des lumières de ces luminaires qui se tiennent pour créer l'existence même. Les sept fois où l'on prononce le nom Élokim à ce moment, ce n'est pas seulement la réparation des six Séphirot inférieures et de Noukva c'est-à-dire de ce monde présent mais la réparation de la racine des racines les plus hautes de la création. Le monde de la Atsilout lui-même est réparé à ce moment et s'élève jusqu'à sa situation primordiale, au niveau de ''ATIK'' où il n'y a aucune altération, aucune détérioration dans l'unité divine. L'existence retourne dans la pensée divine où tout n'est qu'unité, elle retourne au niveau de la RADLA, de la pensée primordiale! 

Rav Mordékhaï Chriqui
Retranscription Rav Michael Smadaj
Publie par la Source des sagesses

Vous pouvez partager ce texte à condition d'en respecter l'intégralité et de citer la source: http://la-source-des-sagesses.blogspot.fr/

dimanche 24 septembre 2017

Yom Kippour ou la purification du monde 1

Kippour ou la purification du monde 1


Dans toute Mitsva, il y a deux aspects:
1/ les Mitsvot ont été données pour arranger l'homme: perception anthropocentrique de la vie.
2/ les Mitsvot ont été données pour arranger la création c'est-à-dire l'arrangement de la présence divine sur terre, l'arrangement de la Chékhina, perception théocentrique de la vie.
Ainsi, nous pouvons observer ces deux aspects dans le jour redoutable qu'est Yom Kippour:
1/ le pardon de nos fautes, aspect anthropocentrique de la vie
2/ un arrangement de la Chékhina dans le monde, aspect théocentrique de la vie.
De même, la notion de l'étude de la Torah peut se diviser selon ces deux aspects:
1/ connaissance des lois pour naviguer dans ce monde sans fauter
2/ percevoir par l'étude de la sagesse secrète de la Torah, la construction de la conduite divine qui doit arriver à la révélation de la présence divine sur terre.
Ce sont les deux approches de la Torah du don des premières tables et des deuxièmes tables conséquence de la faute du veau d'or. La perception de l'arbre de vie (perception théocentrique) et perception de l'arbre de la connaissance du bien et du mal (perception anthropocentrique). La Torah de l'arbre de vie est l'intériorité de la Torah. La Téphila n'est pas qu'une simple demande mais c'est surtout une construction et une réparation du monde de même que toutes les Mitsvot et l'étude de la Torah. Il est vrai que Kippour est pour les besoins des particuliers, pour les purifier mais cela est secondaire par rapport à la grandeur du travail qui nous incombe ce jour précis.
''Mikvé Israël, Hachem'': de ce verset, Rabbi Akiba enseigne '' de même que le Mikvé purifie les impurs, ainsi Dieu purifie Israël''. Le jour de Rosh Hachana, Dieu renouvelle l'existence de toutes les créatures soit en les purifiant et en les écrivant dans le livre des justes soit au contraire en les repoussant et en les écrivant dans le livre des mécréants. Il fait ainsi un tri, le jugement de Rosh Hachana est un tri!

Et pendant les dix jours qui séparent Rosh Hachana et Yom kippour, Dieu renouvelle l'existence grâce à la Téchouva, au repentir qui se fait pendant cette période par la purification de la perception des hommes. Dieu pendant cette période, renouvelle la perception humaine d'un point de vue spirituel. Il renforce la forme spirituelle des hommes justes afin de les amener à l'éternité. Chaque année, il y a un ''nettoyage'', une purification de la création petit à petit. Chaque année, grandit le bien (perception de Dieu dans ce monde) et diminue le mal (non perception de Dieu dans ce monde). Chaque année, le monde se rapproche de son but, la révélation de sa gloire sur la création. Ce règne de Dieu et donc sa révélation doit se faire par gradation.
'' Qui (MI) vous purifiera?
C'est le Mikvé'' la valeur numérique de MI מי a pour valeur numérique 50 (50ème niveau de sagesse) qui est la symbolique de la BINA. Qui va purifier la Bina, la IMA suprême? c'est notre père qui est aux cieux. Comment peut se faire cette purification? Et de quelle purification parle t-on?
À priori cela parle de la purification du peuple d'Israël. Mais nous savons que chacun du peuple d'Israël est une partie de la Chékhina et les fautes que nous faisons, ne font pas qu’abîmer notre Néfech. La faute elle-même entraîne la punition (c'est-à-dire cette sensation d'agir contre la volonté divine entraîne un surplus d'autonomie qui va entraîner de plus en plus une séparation entre le créateur et sa créature). La faute entraîne aussi un défaut dans ces canaux qui nous unis à Dieu. Il y a des liens, des ponts entre le monde divin et les mondes inférieurs, entre le monde de la Atsilout et les mondes de Bérya-Yetsira-Assya. Au moment où l'homme faute, sa détérioration se fait aussi au niveau de ces canaux, des racines supérieures qui épanchent la lumière divine dans la création. En faisant l’aspersion des sangs des sacrifices à Yom Kippour dans le saint des saints, on répare ces énergies matérielles les plus basses et on les transporte au plus haut des sommets divins, à la racine de toutes les énergies divines. Cet endroit est le lien entre les créatures et leur racine.
Ce jour de Yom Kippour, toutes les créatures des trois mondes ''Bérya-Yetsira-Assya'' s'introduisent par l'intermédiaire du grand prêtre dans le saint des saints afin de ressentir la proximité divine, afin d'atteindre le ''Yessod'', la source de la Noukva qu'est le saint des saints. Le Tikoun fait par les sacrifices de Yom Kippour est un grande réparation des créatures. Le corps même du sacrifice est dans le principe de la réparation des anges et le sang et les encenses sont dans le principe de la réparation des âmes. Et par ce service, tout se rapproche à la source. C'est l'élévation des êtres séparées vers la racine unique et divine. 
Chaque partie du temple est la symbolique d'un monde et le saint des saint représente le monde de la Atsilout. Il faut introduire dans cet endroit le jour de Yom Kippour toutes les créatures qui se sont séparées de leur source et ceci ne peut se faire qu'après que le grand prêtre ai complètement purifié de toutes leurs impuretés, les créatures.
En projetant les gouttes de sang dans le saint des saints, le grand prêtre compte ''UN et UN, UN et deux, UN et trois, UN et quatre, UN et cinq, UN et six, UN et sept''. UN représentant la BINA, la IMA et les sept aspersions correspondent aux Séphirot inférieures de Zéïr Anpin qui sont elles, détériorées. C'est la Bina qui va éclairer les sept qualités inférieures et les purifier. De même est le mystère du ''Vidouï'' de la confession des fautes, IMA s'épanche dans Zéïr Anpin par la puissance de la Téchouva. Il y a une conduite du monde qui est la conduite gérée par le jugement, par les limites. Cette conduite reçoit des mondes inférieurs c'est-à-dire qu'elle est influencée par les actes des mondes inférieurs. Les actions positives déclenchant des bénédictions et les actions négatives déclenchant des épanchements qui apparaissent alors négatifs. Z-A est en lui-même la conduite du jugement.
Mais il reçoit en même temps beaucoup d'énergies négatives qui empêchent son influence bénéfique. Par la force de la Téchouva des enfants d'Israël, IMA épanche sa bénédiction en s'introduisant dans tous les endroits de Z-A où il y a des détériorations pour les arranger et les annuler par la force de sa lumière. Par le fait d'avouer ses propres fautes, Ima se réveille et les annule. Par le fait d'exprimer les fautes, la détérioration se sépare de Z-A et s'annule mais il faut à ce moment penser à faire téchouva c'est-à-dire à ressentir l'unité divine et alors percevoir comme illusoire, cette autonomie qui se dégageait au moment de la faute. Car c'est cela la véritable faute ''sentir que nous agissons contre la volonté divine''. Mais celui qui mentionne ses fautes sans faire Téchouva, au contraire, renforce cette force d'autonomie qu'est l'accusateur. La source de la Téchouva est dans Ima et alors celle-ci s'épanche dans toutes les Séphirot. Par ceci, l'accusateur se sépare et donc même Z-A agit sans empêchement et déverse les bontés divines.
Ce jour, se dévoilent les profondeurs de IMA. Le saint des saints étant l'intériorité de IMA, c'est le Yessod de IMA. Ce n'est que ce jour que se révèle ce niveau de IMA qui est la source de Zéïr Anpin et Noukva. Les cinq souffrances que l'on s'inflige à Yom Kippour sont en parallèle aux cinq rigueurs de IMA. Toutes les cinq prières de Yom Kippour sont du niveau de IMA par rapport à ses cinq aspects. Le maximum que l'on puisse faire ce jour est de révéler le Yessod de IMA. La Noukva est la racine des êtres inférieurs et la racine de la Noukva est IMA.
À Yom Kippour, il y a la révélation de la racine de la racine. Le dernier ''ה'' du nom ''י.ה.ו.ה'' correspond à la Noukva mais IMA correspond au ''ה'' supérieur, au premier ''ה'' c'est-à-dire à la BINA qui reçoit elle-même une illumination de ABBA, de la H'okhma. C'est le mystère de la ''vache'', ''פר'' qu'il faut purifier de la faute du veau d'or. Mais la véritable purification est la purification de la source, de la IMA qui va alors s'épancher dans ZOUN, Zéïr Anpin et Noukva. C'est ce point de passage, ce transpondeur qui a été affecté, ce Yessod de Ima. Et pour redonner de l'énergie à ces canaux transpondeurs, il faut s'occuper de la racine de la racine ce jour. Dieu veut plus cette réparation que les hommes eux-mêmes afin d'épancher son énergie pour continuer la réparation du monde. Il veut renouveler ces canaux qui amènent l'épanchement divine dans le monde, remettre en place les unions de Zéïr Anpin et Noukva.
Ainsi rabbi Akiba enseigne que le jour même de Yom Kippour répare et pardonne même si l'homme ne fait pas Téchouva! Car Dieu déclenche le processus qui va épancher l'énergie divine dans Zéïr Anpin et Noukva et si Israël prend conscience alors de son service, il n'y a pas plus grande bénédiction.

Dieu donne Yom Kippour aux hommes pour purifier le monde. C'est ce que nous disons ''fais pour toi, fais pour ton nom''. C'est-à-dire que si tu ne purifies pas le monde pour nous, fais le pour ta gloire. C'est le service des sacrifices et l'expiation des fautes qui amènent une pureté à la création. C'est la délivrance du monde de la Atsilout!
 J'aspire à cette délivrance parfaite de tous les mondes! C'est le temps de la purification du temple car ce niveau de révélation ne se trouve pas tous les jours de l'année car c'est un dévoilement qui vient uniquement de Yessod de IMA, et c'est la notion du service des encenses dans le saint des saints le jour de Yom Kippour. Cet endroit où tout étranger au service, meurt! Dans cet endroit, il n'y a que ABBA, il n'y a que H'okhma qui s'unit à Bina! Et à cet endroit, vient le grand prêtre ''par ceci, viendra Aaron'', avec tous les espoirs du peuple d'Israël, il s'introduit dans le saint des saints, dans le Yessod de IMA, dans la profonde intériorité de IMA! L'autel des sacrifices représente la Noukva car il se trouve à l'extérieur, dans la cour du temple. Alors que l'autel intérieur où se fait la combustion des encenses, se trouve dans la chambre du temple et représente IMA. Ce niveau est le niveau de tous les jours de l'année où les encenses sont apportées dans l'autel intérieur. Mais le jour de Yom Kippour, le grand prêtre introduit la cuillère remplie de l'encense dans le saint des saints, dans ABBA, dans H'okhma et jusqu'à Kéter! Et par cette approche, se réparent Ima, Zéïr Anpin et Noukva. C'est le mystère du taureau et du bouc dont les sangs sont introduits dans le saint des saints. Le sang du bouc représente ''Zéïr Anpin'' et le sang du taureau représente ''ABBA'' qui sont introduits à l'intérieur de l'intérieur pour être réparés. C'est à ce niveau un travail sur la racine des racines.

Les deux boucs que l'on choisit pour le service de Yom Kippour doivent être en tout point pareil! L'un allant dans le saint des saints pour réparer Z-A et l'autre étant réservé pour être jeter du sommet de la montagne appelée ''azazel'' pour dire que le jour de Yom Kippour nous atteignons un niveau où le bien et le mal sont UN. C'est la même forme de bouc qui est dans la proximité la plus extrême et dans l'éloignement le plus extrême. Tellement le niveau de sainteté est élevé que leur différence ne peut se percevoir que par le tirage au sort divin. À ce niveau, l'homme ne peut ressentir de différence tellement l'unité est forte. C'est le niveau d'unité du Kéter où le bien et le mal ne peuvent se distinguer que par un tirage au sort divin. Dieu ne va jamais accuser un homme d'avoir fauter mais il va lui en vouloir de ne pas avoir fait Téchouva car en vérité tout événement n'est là que pour rapprocher l'homme de ce niveau de Kéter où le mal et le bien sont égaux. 
La faute à Yom Kippour, au niveau de Kéter, n'est pas perçue comme faute. La faute en fait est là pour réveiller la personne afin qu'elle se rapproche de Dieu. Au niveau de Kéter, on ne peut faire de différence entre le bien et le mal. Si un homme arrive à ce niveau d'annulation totale devant Dieu, alors la faute se confond avec le bien, elle devient une part du bien car c'est par cette faute que l'homme revient à ce niveau où le bien et le mal se confondent. Le mal et le bien ne se séparent que lorsque l'homme veut percevoir les choses avec sa propre conscience, veut comprendre et pour comprendre il faut de la rigueur et un pouvoir de distinction. Alors, l'homme quitte le niveau d'unité divine pour entrer dans un niveau de dualité où le mal devient mal pour pouvoir percevoir le bien.
 Quand nos fautes nous sont comptées?
 Uniquement lorsque nous ne faisons pas Téchouva, uniquement lorsque nous restons dans ce niveau de compréhension duelle où Dieu n'est plus le centre de la création. Il y a une conduite élevée qui s'appelle ''Z-A et Noukva''.
 D'où vient le manque dans cette conduite?
 Lorsque Z-A se trouve dans un niveau de gestation ou dans un niveau d'enfance, alors les rigueurs se durcissent et les bontés ne s'épanchent que très peu car il n'y a pas encore les Moh'in, les grands cerveaux qui permettent d'épancher les bontés sur les créatures. Et même si un homme faute, le Satan ne peut pas accuser. L'accusateur n'a de prise que dans un niveau de petits cerveaux. Et donc la Téchouva est le retour des grands cerveaux dans la perception de l'homme. C'est le retour d'une perception universelle sur l'homme et non une perception particulière et anthropocentrique. Lorsque l'homme se trouve en adhésion avec Dieu, aucune faute ne peut lui être comptée, aucune accusation ne peut se réveiller contre lui. Puisqu'il est en adhésion totale avec l'unité divine, son acte ne peut être considéré comme une révolte contre le règne de Dieu. C'est le niveau où une faute (tout en ne sachant pas que cela est une faute) exécutée en adhésion avec Dieu est plus grande qu'une Mitsva exécutée en déconnexion d'avec Dieu. La création elle-même est impure car pour exister, il faut qu'elle se sépare de la divinité. C'est Z-A sans IMA.
 À Yom Kippour par l'aspersion du sang dans le saint des saints, le grand prêtre fait épancher IMA sur Z-A, il fait venir les grands cerveaux sur l'homme. Et alors l'accusateur ne peut agir ce jour précisément. 
Ce jour de Yom Kippour est la purification des racines les plus hautes de la création. Mais elle ne peut se faire que si nous recevons au préalable, la royauté divine. Alors nous devenons associés à la construction de sa création et pouvons recevoir son épanchement divin et bénéfique. Et par cela, nous pouvons comprendre pourquoi Rosh Hachana est avant Yom Kippour.

Le Mikvé de l'homme est sa pensée. Celui qui arrive à purifier ses pensées alors il arrive à se séparer des impuretés de son corps et passe d'un statut d'impur au statut de pur. En sachant comment faire régner Dieu sur nous, en ressentant qu'il n'y a rien d'autre que lui,
nous comprenons petit à petit que c'est Dieu qui dirige et qui amène le monde à sa purification et que notre seul travail est de mettre notre pensée à la même longueur d'onde que son émission d'énergie lumineuse. En prononçant les mots du Vidouï et surtout en faisant Téchouva à ce moment, c'est-à-dire en annulant notre propre émission d'ondes interférentes et en s'unissant à sa volonté divine, nous arriverons à entrer dans le saint des saints, le Kéter où tout n'est que bonté divine et éternelle où le bien et le mal ne peuvent se percevoir qu'en bénédictions. Et alors les accusateurs se détacheront de toutes nos fautes et retrouveront leur véritable fonction qu'est le Tikoun Olam, c'est-à-dire la révélation divine dans ce monde. 
Le but de Yom Kippour est d'arriver au niveau où il n'y a pas d'accusateur, où les fautes ne sont que des énergies divines épurées de leurs scories, où le bouc destiné au saint des saints et celui destiné à la Azazel ne se distinguent pas. Ce jour, il n'y a pas de Satan, il n'y a que l'unitude divine.

Rav Mordékhaï Chriqui
Retranscription Rav Michael Smadaj
Publie par la Source des sagesses

Vous pouvez partager ce texte à condition d'en respecter l'intégralité et de citer la source: http://la-source-des-sagesses.blogspot.fr/



dimanche 17 septembre 2017

Rosh Hachana - Une notion de tri et non de jugement


Rosh Hachana - 11 une notion de tri et non de jugement



Rosh Hachana est une notion de tri et non de jugement comme nous le comprenons. C'est le jugement qui va amener ce tri, cette épuration.
C'est la symbolique des livres des vivants et des morts qui sont ouverts ce jour précisément.
Le Chofar est le lien entre le jugement et la Royauté. il sert à faire revenir les Moh'in (grands cerveaux) qui se sont séparés de Zéïr Anpin par la Nessira (séparation) dans le mystère de la Tardéma (somnolence), à adoucir les jugements qui ont été placés sur la Noukva et enfin de perturber le Satan.
Cette somnolence s'abat sur Zéïr Anpin, sur les forces divines qui agissent dans ce monde. Ce niveau bas (Moh'in déKatnout) de révélation divine s'appelle ''Élokim''. C'est un niveau de perception où la révélation de AVAYA est dissimulée, où n'est pas perceptible la conduite de l'infini et de l'unité. Alors se sépare le niveau qui s'appelle ''l'existence du monde'', c'est la séparation de la Noukva d'avec Z-A qui se sont trouvés dos à dos, où l'un ne se dirigeait pas vers l'autre. Par cette séparation, les créatures peuvent venir à l'existence.
À ce niveau de création, il n'y a pas les Moh'in mais par la sonnerie du Chofar, il y a un réveil et les Moh'in reviennent dans Z-A. C'est au moment de ''Tachrat'' que se fait le retour des Moh'in sur Z-A. Les jugements vont alors s'adoucir uniquement par la forme du chofar qui est comme la barbe car il est étroit en haut ''EL'' et large en bas qui s'appelle ''Rav H'essed''. Tout le mystère de la barbe de Arikh' Anpin est de ''passer sur les fautes'', d'annuler nos fautes. Toute la conduite du niveau de la barbe est une conduite d'adoucissement des jugements. Des fois, la barbe adoucit le jugement et des fois, elle écarte le jugement. Les jugements sont la perception des deux axes droit et gauche ''H'essed'' et Guévoura'' et l'adoucissement est le fait de percevoir de moins en moins cette dichotomie de l'énergie divine. C'est le niveau de la barbe de Arikh' Anpin.
Par la sonnerie des ''Troumitim'', le Satan est perturbé. Pour cela, certains sonnent 364 Troumitim valeur numérique de haSatan.

Il y a trois connaissances à connaître dans la sagesse de la vérité qui sont les trois intentions où plutôt les trois buts connus de la création du monde.
1/ connaître les qualités divines, les Séphirot, les mesures de la création. Arikh', Aba, Ima, Z-A, Noukva. Comment chacune de ces actions se fait. C'est le parallèle que nous pouvons faire avec les Moh'in qui reviennent dans Z-A par la sonnerie de ''Tachrat''. Grâce aux Moh'in, nous pouvons percevoir la complexité de la construction de cet arbre divin qu'est le monde supérieur.
La perturbation du Satan correspond à la deuxième connaissance qui est qu'il y a une conduite du bien et du mal où le mal doit s'annuler devant le bien.
Mais d'après la troisième connaissance, le mal a une mission: revenir au bien. Le Ramh'al appelle ce retour du mal au bien la ''révélation de son unité'' où il n'y a rien d'autre que lui, où même le végétal ressentira la présence divine dans son existence, ressentira que Dieu est le végétal lui-même. Et même la Klippa, l'écorce de la création qui agit contre sa révélation, qui est la source même de sa dissimulation, va comprendre et percevoir que seul Dieu est le moteur de toute la création. Il est lui-même la Klippa! Domination complète et parfaite sur toute la création. Le ''retour du mal au bien'' veut dire ''révélation de Dieu même dans le mal'', là où apparaissait la dualité des contraires, se dévoile l'unité parfaite, les deux pôles revenant au point central de l'unité totale. C'est le mystère de l'unité qui est le but final et véritable de la création. C'est le niveau de la ''barbe'', la domination de la Kédoucha. C'est la correspondance de la forme du Chofar.
La Nessira, la séparation est ce que le Ari appelle ''Din'', ''Jugement''. Quel est le lien entre la Nessira et la Malkhout, la royauté?
Ce jour de Rosh Hachana se reconstruit la Noukva (Malkhout) qui est la source de tous les mondes inférieurs. Avant la création, tout n'était qu'en potentiel, la création ne pouvait s'associer au travail de la construction de la Malkhout. Mais par la création, les créatures ont en quelque sorte une part active dans la construction de cette Malkhout.
Quelle est cette Malkhout que nous devons construire?
C'est ce lien entre la source et ses ramifications. Comment va se conduire cette racine divine avec ses créatures. Cette racine sont les forces divines et la Malkhout supporte toutes ces forces divines et va les insuffler dans ses ramifications que sont les créatures. Quelle sorte de lien y aura t-il entre cette racine et la créature? Un lien fort engendre une bonne vie, un lien faible engendre une vie faible. Donc si le jugement a décidé de rapprocher et donc de raffermir ce lien, c'est la ''vie'' et si c'est de repousser et donc d'affaiblir ce lien, c'est la ''mort''.
À Rosh Hachana, ce n'est pas la Malkhout qui est reconstruite mais les canaux qui relient la Malkhout aux créatures qui se reconstruisent, ces canaux qui vont épancher la divinité sur les créatures car les créatures sont déjà existantes.
À ce moment, Dieu fixe le bien et le mal, c'est-à-dire comment les créatures vont recevoir l'énergie divine, soit directement soit de manière détournée. Ce jour nous prions pour être des justes et pour vivre une vie spirituelle en parfaite harmonie avec cette énergie divine qui nous fait vivre. Le début de notre travail est de se sanctifier afin de recevoir cette Kédoucha. C'est cela la Malkhout: vivre par la force direct de Dieu. Annuler cette force égocentrique qui nous éloigne de cette épanchement divin direct. Notre travail dans ce monde est de ressentir cette énergie divine qui s'épanche en nous, ''et toute créature saura que tu es celui qui l'a créé''. La Malkhout est la conscience que la vie ne vient pas du soleil mais de Dieu directement.
Notre jugement à Rosh Hachana est ''comment allons nous percevoir la vie qui s'épanche en nous?''
Allons nous vivre en ne percevant que la cause proche (la respiration, le manger, le travail, la paix, la guerre...) ou bien allons nous vivre en percevant la cause lointaine (la divinité qui s'épanche directement en nous)?
Le mécréant va vivre selon les aléas de la vie qui vont être les vecteurs actifs de sa perception, la richesse, la pauvreté, le bonheur, la joie, la tristesse, le labeur, le vol...vont émailler les instants de sa vie. Alors que le juste vivra l'instant présent tel qu'il est réellement, énergie divine qui s'épanche en lui et sur toute la création.
Les événements de la vie ne seront pour lui qu'un moyen de ressentir encore plus la présence divine. Le juste est celui qui ressent l'éternité divine qui s'épanche au plus profond de sa chair. Son sang n'étant qu'un écoulement de l'énergie divine. Comment honorer Dieu? En le faisant habiter le sanctuaire qui est notre cœur. Construire la Malkhout est en fait construire ce lien qui relie Dieu à l'homme ''notre père, notre roi, nous n'avons que toi comme roi''!
Le jour de Rosh Hachana, se recrée ce lien entre Dieu et ses créatures, pour cela, tout le monde même le mécréant peut recréer ce point de jonction et par ce point, toutes les bénédictions s'épancheront sur lui pour les besoins de son travail dans ce monde.
Il y a l'arbre de vie et l'arbre de la connaissance. L'arbre de vie est la conduite dans l'unité divine où Dieu est le roi suprême sur toutes ses créatures. L'arbre de la connaissance est la conduite divine dans la dissimulation.
Le premier homme a pris ce chemin. À Rosh Hachana, nous avons la possibilité de choisir un nouveau chemin, le chemin de l'arbre de vie. C'est la symbolique du Chofar, la corne de ce bélier est cette symbolique de l'effacement de cette connaissance autonome. Revenir au niveau d'une perception animale, être dirigé, guidé, manipulé par Dieu tel un pantin. Accepter de s'annuler est la voie de l'arbre de vie et c'est l'éternité. Mais celui qui ne s'annule pas, reçoit de la nature et du temps, de l'arbre de la connaissance où Dieu se dissimule, c'est la perception de l'énergie divine de manière duelle, le bien et le mal ou tout se définie par son con- traire, le contraire de l'éternité. À Rosh Hachana, Dieu veut fixer uniquement le bien, la voie de l'arbre de vie, l'éternité!

En vérité ce que fixe Dieu ce jour n'est pas un jugement mais une bonté extrême.
La Malkhout ne peut se révéler sur l'homme que s'il est Kadoch, saint et cette Kédoucha ne vient que par les Moh'in. Par le joug divin que l'on accepte par la lecture du Shéma tous les jours, nous recevons les Moh'in.
De même par l'étude de la Torah et l'accomplissement des Mitsvot, nous recevons ces Moh'in. C'est cela la réparation de la Malkhout, réparer ces Moh'in, ce lien qui nous unit à Dieu. La Kédoucha que ces Moh'in nous donnent est cette renonciation aux désirs de ce monde pour ne se consacrer qu'aux désirs de Dieu comme une femme qui est sanctifiée par son mari qui n'a de désir que pour son mari. La Kédoucha est cette union, cette révélation des Moh'in. Tout ce qui va faire la différence entre la vie et la mort le jour de Rosh Hachana est l'acceptation d'aliéner notre volonté à la volonté divine. Le chofar comme Shabath est un moyen de réveiller la Malkhout. C'est la plus grande des Téchouva que de faire régner Dieu sur nous!

Rav Mordékhaï Chriqui
Retranscription Rav Michael Smadaj
Publie par la Source des sagesses


Vous pouvez partager ce texte à condition d'en respecter l'intégralité et de citer la source: http://la-source-des-sagesses.blogspot.fr/

dimanche 10 septembre 2017

Rosh Hachana - le Kéter et la Malkhout: la couronne et la royauté 2


Rosh Hachana - le Kéter et la Malkhout: la couronne et la royauté 2

Bien que la notion de Din, de jugement existe et se tient ce jour, le principe de Rosh Hachana est de faire régner le roi. C'est la notion d'épancher les Moh'in, grands cerveaux par la sonnerie du Chofar sur la création. 
Le Rambam comprend la sonnerie du Chofar comme le moment du jugement et non la possibilité de faire régner Dieu sur nous par la réception des Moh'in. Il est certain que le Chofar contient en lui aussi la notion de Nessira, de la séparation et donc du jugement. Pendant les dix jours de pénitence, se fait cette Nessira de Zéïr Anpin (Dieu) et de Nouva (présence divine). Cette séparation va faire que ces deux forces vont se tourner face à face jusqu'au huitième jour de Souccot pour arriver à l'union parfaite qui est le but de la création, l'union du peuple d'Israël avec Dieu et apparaît alors la joie de issue de cette union ce jour. Mais la préparation à cette union se fait à Rosh Hachana. 
Ce jour se fait la Nessira qui est la première étape à cette union parfaite. Bien que chaque jour de l'année, il y a une séparation et une union, ce jour de Rosh Hachana est une séparation et une union universelle de l'année, une Nessira et aussi un Zivoug universelle car voici, Dieu qui se dévoile dans son monde en tant que créateur et sa présence divine qui se révèle dans ce monde doivent se séparer. La notion de la Nessira, explique le Ramh'al est le mystère du libre-arbitre. Car tant que l'existence de la création (la Chékhina) était englobée en Dieu, elle ne pouvait pas réellement exister. Il a fallut que Dieu ''enfante'' la création ''Bérya-Yétsira-Assya''. La fin de Atsilout étant la Malkhout qui a enfanté la création en séparant ''Bérya-Yétsira-Assya'' de Atsilout. La Chékhina elle-même en tant que ''mère'' et source de toutes les créatures doit se séparer de l'Émanateur car tant qu'elle est englobée en lui, la création ne peut venir à l'existence. La création qui est englobée dans la Malkhout et qui est appelée ''Chékhina'' doit se séparer de Zéïr Anpin. Cette possibilité de se séparer va réveiller une force spécifique qui engendre l'autonomie de la création sans pour autant être une force en dehors de Dieu. Où se trouve la Chékhina après la Nessira par rapport à Zéïr Anpin? Il y a deux avis: soit elle se trouve au niveau de son cœur c'est-à-dire le Kéter, la ''tête'' de la Chékh'ina se trouve alors en face du ''cœur'' de Zéïr Anpin (Tiphéret) et elle se trouve donc plus petite que lui, c'est l'union de Yaacov (Zéïr Anpin) et de Rah'el (Chékh'ina-Noukva) soit nous disons que cette séparation est de l'ordre de toute l'année mais ce jour de Rosh Hachana, le Kéter de Rah'el se trouve au même niveau que le Kéter de Yaacov, les deux, Zéïr Anpin et Noukva ayant la même stature.

La notion de Nessira en elle-même est comprise dans les mots de la prière ''souviens toi de nous pour la vie''. Chacun des dix jours de pénitence, il y a une partie de la séparation qui se fait, il y a en tout dix séparations des dix Séphirot de la Noukva. Et le jour de Yom Kippour se termine la Nessira pour arriver à l'union de Siimh'a Torah. Dans cette notion de Nessira, Rosh Hachana est un des dix jours de pénitence, pas plus. Le principe de Rosh Hachana est autre chose, c'est le règne de Dieu sur sa création. Et uniquement une seule partie de la Royauté s'est révélée à Rosh Hachana car tant que la Nessira n'est pas complète, la royauté non plus n'est pas complète. La Nessira est pour les besoins de l'union. La Nessira a commencé le jour de Rosh Hachana par la séparation des arrières du Kéter de Z-A, (Kéter de Z-A est sa ''tête'') et elle a été placée sur le Kéter de Noukva car ce jour de Rosh Hachana, tous les jugements sont placés sur le Kéter de la Noukva par le moyen du Chofar pour les adoucir. C'est le mystère du verset ''Yéhi Chem Hachem Mévorah'' ''que le nom de Dieu soit béni''. Tout endroit où il est écrit ''Chem'' cela correspond à la Malkhout, à la royauté. Nous bénissons la Malkhout c'est-à-dire nous grandissons la gloire divine dans le monde. C'est ainsi que nous pouvons en quelque sorte ''bénir'' Dieu. ''Mévorah'' représente le nom de 42 lettres, c'est-à-dire Zéïr Anpin. L'union de Noukva et de Zéïr Anpin.

Le premier jour de Rosh Hachana, doivent se séparer Léa et Rah'el qui sont les deux Partsoufim (visages) de Noukva. La stature de Noukva se trouve en face de la Stature de Zéïr Anpin. La partie supérieure se trouve au niveau du Daat de Z-A, au niveau du nœud des Téphilines, au niveau de la nuque jusqu'à Tiphéret, le plexus, c'est le niveau de Léa et Rah'el se trouve dans la partie basse de Noukva, de Tiphéret jusqu'au bas de Z-A. Léa et Rah'el sont toute la stature de la Chékhina. Le premier jour se séparent Léa et aussi le Kéter de Rah'el. Le jugement de ce jour est appelé le ''jugement sévère'' et le deuxième jour, c'est la H'okhma de Rah'el qui se sépare, le troisième jour, Bina, le quatrième jour, H'essed, le cinquième jour, Guévoura, le sixième jour, Tiphéret, le septième jour, Netsah', le huitième jour Hod le neuvième jour, Yessod pour arriver à la séparation de la Malkhout de Rah'el le jour de Yom Kippour.

Rosh Hachana est décomposé de deux mots ''Rosh'' qui est Kéter et ''Chana'' qui est Malkhout. Ce jour se révèle le Kéter de la Malkhout. Jusqu'à ce jour de la création, le Kéter était aussi avalé dans Z-A. H'ava étant la création de la Noukva qui avant la Nessira est complètement annulée dans Adam. Au moment de leur séparation, se révèle cette Malkhout, mais cette Malkhout ne se révèle qu'à Kippour lorsque Rah'el finit de se séparer de Z-A. Seul, le jour de Rosh Hachana, se révèle le Kéter.

Tout le but de la Nessira de Rosh Hachana est de faire tenir Noukva et Z-A face à face dans sa parfaite stature, Kéter de Noukva face à Kéter de Z-A. Et ce face à face parfait ne peut se faire que le jour de Rosh Hachana.

Le Kéter qui se trouve le premier jour de Rosh Hachana est le Kéter de la Malkhout de Rah'el. La Malkhout se révèle dans ce monde et c'est sa gloire, le Kavod. La Malkhout est l'existence de toute la création et ce jour, uniquement le Kéter se révèle, sa couronne qui est sa gloire. Il est vrai que l'acte de ce jour se fait par Ima et donc se réveillent les Guévourot, les rigueurs. C'est cela la notion de la séparation, le jugement, la rigueur du jugement mais cette séparation est pour les besoins de l'union. Si le bien parfait est la proximité divine, l'union, pour y accéder, il faut passer par la somnolence provoquée par la séparation. Sans cette séparation, la création ne peut exister, elle ne reste qu'en potentialité. La Malkhout est le début de cette séparation, il faut donc la révéler ce jour de Rosh Hachana. Ce jour, ne se révèle que la tête, la couronne qui est la plus haute partie de la révélation. Le deuxième jour où s'est séparée la H'okhma qui est UN avec Kéter est considéré comme le prolongement du premier jour qui sépare Kéter et H'okhma de la Nouukva. Ce sont les principaux Moh'in, les principaux grands cerveaux. La naissance c'est le Mal, car il y a séparation mais si dès sa naissance, la création avait reçu la Malkhout grâce à ces grands cerveaux, la réparation aurait alors été complète. C'est grâce aux Moh'in que la création peut proclamer la royauté du roi sur elle. Et les Téphilines sont en eux-mêmes les Moh'in! Ce jour de Rosh Hachana, nous remercions Dieu de nous donner des Moh'in afin de recevoir sa royauté car sans eux, cela est impossible. Tout le temps que Z-A et Noukva se trouvent dos à dos c'est la situation d'un enfant dans le ventre de sa mère, alors il y a impossibilité de communiquer et d'être autonome. L'autonomie ne vient que par la séparation et dès que cette autonomie vient sur l'homme, de suite, celui-ci a la capacité de recevoir la royauté divine. Les Justes, eux reçoivent de suite ce jour, ces Moh'in et par cela la royauté divine. Les dix jours de pénitence sont pour les gens ''moyens'' qui n'ont pu recevoir la royauté de suite. Notre but ce jour de Rosh Hachana est de recevoir les Moh'in afin de pouvoir recevoir la royauté divine. Qui se tient à la tête, au Kéter de la Malkhout, à Rosh Hachana, c'est la communauté d'Israël. C'est là-bas que se placent les Téphilines. C'est le niveau de Kéter et de H'okhma. Ce jour, nous prions pour cette Chékhina, pour que la gloire divine se révèle. Nous prions pour que la Chékhina reçoive cette grande lumière par l'intermédiaire du peuple d'Israël et alors se dévoile sa royauté sur toute la création. À quoi sert donc la Nessira? Au Zivoug, à l'union! Ne pas croire que cette séparation est une fin en soit où les rigueurs du jugement vont s'abattre et que les sonneries du Chofar ne sont là que pour les adoucir. Non, la Nessira sert à recevoir ces Moh'in afin de revenir à l'union de suite sans attendre Yom Kippour! Ce jour de Rosh Hachana, il faut s'élever au niveau de la délivrance finale. ''je suis le début et je suis la fin''. Le Ramh'al écrit que le huitième jour de Souccot est le mystère du septième millénaire qui est la fin de la création, le retour à l'unité. Dès le Début, Dieu prépare la fin. La fin est déjà dans le début. Le mois de Tichré est le mois de la Noukva, le mois de la fin, le septième mois qui représente la septième Séphira, la Malkhout. C'est à ce moment que commence le Tikoun.

Le Maharal explique à propos de la revendication de la lune ''deux rois ne peuvent utiliser avec une même couronne'': le soleil représente ''Zéïr Anpin'' et la lune ''Noukva''. En vérité, la couronne est la même pour les deux astres car ces deux astres ne sont que les deux parties d'une même entité. À Rosh Hachana, Dieu veut que ces deux parties, Zéïr Anpin et Noukva, le soleil et la lune ne fassent plus qu'un et alors la couronne pourra se révéler. Ce n'est que lorsque la lune veut se différencier d'avec le soleil, qu'elle devient petite, d'elle-même et par cela, la couronne ne peut plus se placer sur les deux. La Noukva est devenue petite et reçoit maintenant de Zéïr Anpin. La royauté est alors petite dans ce monde. La Noukva ne reçoit pas directement de Ima. La Noukva se trouve maintenant dans la Klippa. À Rosh Hachana, nous prions pour que la Malkhout s'élève jusqu'au niveau du Kéter. Touts les changements, toutes les catastrophes viennent de la diminution de la lune. C'est la force des périodes, des fois ce sont des moments positifs, des fois ce sont des moments négatifs. Ce sont les phases de la lune, de la restriction de la lune et de son expansion. Il y a des phases d'élévation et des phases d'abaissement. C'est le libre-arbitre qui se révèle dans toute sa splendeur. Celui qui se place sous le joug du roi, annule son libre-arbitre. Ce libre-arbitre est lié à la création, il est sous-jacent à la création car c'est lui qui fait que la création se ''sépare'' de Dieu. Dès que se crée la création, se révèle le Kéter de la Malkhout. Ce jour se révèle le commencement de tout, le Kéter. Et le but est que la Noukva puisse se relier à ce Kéter, non seulement Abba, Ima et Zéïr Anpin. Si Noukva s'élève au niveau de Kéter, alors elle atteindra la royauté, la couronne, au même titre que Zéïr Anpin. C'est le but de la création, que le roi règne sur ses créatures. Le but est que ces deux astres, la lune et le soleil utilisent la seule et unique couronne, que s'unissent Zéïr Anpin avec Noukva. De même que sa royauté règne en haut au niveau de Zéïr Anpin, il faut la faire régner dans Noukva au milieu de la Klippa. C'est le niveau du Mashiah' Ben Yossef, révéler l'unité divine même à l'intérieur de la Klippa, de l'écorce du monde. Yossef étant placé dans le puits à Rosh Hachana, c'est lui le Mashiah'. La lune par le fait de se diminuer peut arriver à revenir au niveau du soleil. Par l'annulation de soi, Israël peut arriver à l'union avec Dieu et à la perception de l'unité divine. Et c'est tout le Tikoun de Rosh Hachana: élever la Malkhout au niveau du Kéter. Tous les jours de l'année, la Malkhout ne peut s'élever qu'au niveau de Tiphéret de Z-A.

''je suis le premier (c'est Kéter) je suis le dernier (Adnout)'' ''je suis le premier'' c'est le ''Youd'' de Avaya et je suis le dernier c'est le dernier Youd de Adnout. Au début, il y a י.ה.ו.ה, à la fin, il y a אדני et au milieu c'est le règne de אלהים. Le milieu est le règne du mal où il semble qu'il n'y ait pas de domination de Dieu. Le Kéter étant le début d'un cercle et la Malkhout la fin du cercle. Alors au moment où la Malkhout rejoint le Kéter, le Tikoun Olam arrive à sa fin mais tant que ces deux points ne se rejoignent pas, le règne de Élokim, le règne du chaos apparaît. C'est la conduite dans le temps. Le principe même du Kéter est enfoui à l'intérieur de cette conduite de Z-A et lorsque la Malkhout va s'enfoncer au plus profond de la Klippa, c'est à ce moment que va se révéler le Kéter. C'est le principe de Ruth d'où va sortir la plus grande des révélations.



Rav Mordékhaï Chriqui
Retranscription Rav Michael Smadaj
Publie par la Source des sagesses


Vous pouvez partager ce texte à condition d'en respecter l'intégralité et de citer la source: http://la-source-des-sagesses.blogspot.fr/

jeudi 7 septembre 2017

Rosh Hachana à Kippour



Rosh Hachana 10

Rosh Hachana à Kippour



La création est liée à la notion de jugement. Le Tsimtsoum, la restriction est la racine du jugement selon le Ari Zal car ce Tsimtsoum révèle les limites de la création, met une limite dans l'infini. 
Pour le Ramh'al, le Tsimtsoum est la révélation de la limite. Cette limite étant la source de la création, elle est en elle-même cette notion de la rigueur du jugement.

De quels jugements parle t-on?
 Le livre des vivants est la symbolique des justes et le livre des morts, la symbolique des mécréants. 
Nos sages enseignent que les justes même morts sont la manifestation de la vie et les mécréants même vivants sont appelés ''morts''. En vérité, celui qui est déconnecté de Dieu vit mais vit d'une vie animal, ce n'est pas la définition de la vie qui est mentionnée à propos de Rosh Hachana. À Rosh Hachana, est décrétée la vie spirituelle, c'est-à-dire cette proximité divine ou bien la mort spirituelle c'est-à-dire l'éloignement d'avec cette proximité divine.

Qu'est-ce qui change dans la création, le jour de Rosh Hachana?

 Sa racine c'est-à-dire la Malkhout. La réalité de la Malkhout c'est la Chékhina qui elle se renouvelle à Rosh Hachana. Même les Séphirot ne se renouvellent pas ce jour! Nous voyons dans la réalité de la conduite de la gradation que rien ne change!

 Que signifie alors ce renouveau de la Malkhout? Deux explications sont données par le Ramh'al:
1/ fixer ceux qui vont atteindre l'éternité, qui vont participer de façon consciente à la construction de la conduite qui mène à la révélation de sa gloire. Dieu fait ce jour une purification, un tri. Ce même jugement qui va être fait au septième millénaire est le même que le jugement du septième mois. Le but dans les deux cas est de fixer qui va hériter de l'éternité (être dans le travail conscient de la construction de la gloire divine) et qui ne va pas hériter de cette éternité (être dans le travail sans aucune conscience comme l'animal qui est dirigé par ses instincts). 
En vérité ce jugement est de fixer si l'homme va être rapprocher de la Kédoucha ou bien en être éloigné. Chaque année, Dieu répare le monde pour l'amener petit à petit à l'accepter. Par cette nouvelle Malkhout qui va renouveler la créations, il y a certaines de ses ramifications qui vont recevoir l'éternité.

2/ la Nessira, la séparation: Adam et H'ava au moment de leur création, se trouvent dos à dos. Et donc il faut les séparer en leur milieu afin de les amener face à face qui est le but de la création. L'homme représente Dieu ou Zéïr Anpin, le petit visage et la femme c'est l'existence, la Noukva, la Malkhout qui se renouvelle tous les ans. Le dos représente cette éloignement de la proximité divine. Il y a un lien mais un lien des ''arrières'' qui va épancher sur Noukav de manière forcée. Z-A épanchant l'énergie divine sur Noukva sans qu'elle puisse ressentir un quelconque désir de cette union. Le but de la séparation est que la création revienne face à face avec les forces divines de Z-A afin de ressentir le besoin de s'unir à Dieu avec amour. Cette union d'après le Ramh'al est la Kédoucha.  
La Kédoucha étant l'annulation totale d'une quelconque autonomie. Cette situation de face à face, Dieu l'a espérée et réalisée par le moyen de la prière de Adam pour la pluie.

Le jour de Rosh Hachana est jugé le lien entre la Malkhout qui est la source de toute existence et ses ramifications qui sont les créatures. Ce transpondeur qui va transformer l'énergie divine dans l'existence. Et ce n'est que tant que la Nessira n'est pas complète que l'on peut arranger ce lien, c'est-à-dire jusqu'à Yom Kippour où Rah'el sera complètement séparée. Les dix jours de pénitence sont en fait les jours de la construction et dans cette période, il est toujours possible de réparer et de changer ce lien de la Malkhout avec ses ramifications que sont les créatures. Et il est encore possible d'autres réparations même après la séparation jusqu'au moment de l'union qui se fait le jour de Simh'a Torah, soit pendant 22 jours, le lien entre Z-A et Noukva, les énergies divines''Atsilout'' et toutes les créatures des mondes inférieurs que sont ''B-Y-A''. Cette notion de ''face à face'', c'est l'homme qui va la mettre en place par sa prière. C'est lui qui va faire que Z-A et Noukva vont se tourner l'un vers l'autre avec amour.

La Nessira est la racine du libre-arbitre dit le Ramh'al dans les ''premiers principes''. Sans cette séparation, le lien entre Dieu et sa créature est un lien contraint et forcé, Zéïr Anpin épanchant son énergie de manière contrainte dans Noukva. Celle-ci n'ayant pas le choix de recevoir cette énergie divine. La Nessira est la racine de l'autonomie arbitraire qui va faire que le retour à Dieu va se faire avec envie et amour. Le libre-arbitre n'est là que pour révéler une envie de s'unir à Dieu comme une femme avec son mari. Le seul travail qui nous est demandé dans cette union est justement de développer cet amour et cette envie de s'unir avec Dieu. C'est au moment de la sonnerie du Chofar que nous vient ce Daat, cette conscience qui va épancher notre amour, ces Moh'in qui vont grandir en nous. Ces Moh'in qui vont venir sur Noukva non pas par le moyen de Z-A (les petits cerveaux) mais par le moyen de Ima (les grands cerveaux). Il y a donc deux notions à Rosh Hachana, la notion de Nessira et la notion des Moh'in où l'envie n'est pas seulement du haut vers le bas mais aussi du bas vers le haut. Et cet envie du bas vers le haut ne peut se faire que si la créature a des Moh'in, qui la fait passer à l'âge adulte. C'est le mystère des poils de la barbe. Ces Moh'in sont le lien avec le divin, c'est le transpondeur de cette énergie divine qui va se déverser sur la création.


Il y a trois intentions dans la création. 1/ perception des qualités divines, des mesures, des Séphirot. C'est la connaissance de la construction de l'arbre divin: Adam Kadmon, (akoudim, Nékoudim, Atsilout, Bérya, Yétsira, Assya) Arikh', Abba, Ima, Zéïr Anpin, Noukva. Celui qui se suffit de cette connaissance dit le Ramh'al, n'a pas acquis la connaissance.

2/ pour faire le bien à ses créatures. Donner des mérites aux créatures.

3/ le retour du mal au bien. La transformation de toute notion contraire en notion neutre. La vie n'étant pas perçue comme le contraire de la mort, le bien comme étant le contraire du mal car toute chose n'est que bonté divine sans aucune notion de contraire. C'est par le retour du mal au bien que son unité divine va se révéler dans sa création. ''je suis le premier et je suis le dernier'' je suis le tout!

Kippour n'est venu que parce que les premières tables ont été brisées. Ces tables étaient la représentation de l'arbre de vie. Maintenant à Kippour, il y a les deuxièmes tables représentant l'arbre de la connaissance, la voie de la dualité où tout ne se perçoit que par son contraire, la vie par rapport à la mort, le bien par rapport au mal, le jour par rapport à la nuit, la lumière par rapport à l'obscurité. Kippour est à fortiori et non à priori dans notre perception duelle. Nous avons fauté et nous devons expier.
 Mais il y a un Kippour ''à priori'' dans la conduite de l'arbre de vie, dans la conduite de l'unité où le bien n'est pas le contraire du mal, où le mérite n'est pas le contraire de la faute. Un Kippour où la faute n'existe pas.

"Kippour n'est pas en vérité là pour réparer nos fautes. Rosh Hachana n'est pas là pour juger qui va vivre et qui va mourir. Ces notions sont vraies du point de vue des deuxièmes tables, dans la perception de l'arbre de la connaissance, de la dualité, la conduite du jugement."
Même la notion de roi est une notion dans la dualité! L'union est l'infini! Toutes les autres valeurs ne sont que des notions dans la voie de la dualité! Dans l'unité, il n'y a pas de changement. Seulement au départ, avant la création, sa perfection ne pouvait se révéler en acte. Toute cette unité n'était qu'en potentiel et donc imperceptible. Le début (Récha) est la perfection qui ne peut se révéler. Après la création, elle se révélera et sera perçue par les créatures. Et pour cela, il faut passer par un état intermédiaire qui est la création des six mille ans. C'est le pont entre le début et la fin. C'est la notion de temps qui réunit le début et la fin. La révélation de son unité n'est que pour les besoins de la création et non pour ses propres besoins. Où se trouve la réalité du mal? Uniquement dans cet état intermédiaire, il y a la dissimulation de l'unité comme s'il y avait des détériorations, des manques qui cachent la perception de la proximité divine. D'après le ramhal c'est le mystère des arrières et des faces des mondes supérieurs. Non pas le dos à dos et le face à face de Zéïr Anpin et de Noukva. Mais la face et l'arrière des mondes supérieurs. C'est l'union de ce qu'il appelle ''récha vé Séfa'', union du début et de la fin. Les unions de Zéïr Anpin et Noukva sont des unions de l'ordre de cet état intermédiaire. Ce sont les unions du niveau de Atsilout: Abba et Ima, Zéïr et Noukva. Mais l'union du début et de la fin est un autre niveau de perception, c'est un autre travail. C'est l'union de la Atsilout avec la gloire de la création (Kavod). La Atsilout correspondant à toute la divinité (les Séphirot) qui s'unit à ce Kavod. Le but de la création étant que les mondes inférieurs reviennent en union avec les mondes supérieurs.
 Quelle est la principale réparation? L'union des lumières supérieures entre elles ou bien l'union des êtres séparées à leur source?
 Il est évident que c'est cette union des créatures avec leur source divine qui est la principale union. Car les unions des lumières se font d'elles mêmes, ce sont les unions de l'état intermédiaire. Par contre les unions des êtres séparés avec leur racine doivent se faire en se séparant du Mal, en se séparant de la perception duelle de l'énergie divine. Le Kavod-gloire qui est la Malkhout-royauté (incluant toutes les créatures) se relie avec toute la Atsilout. (incluant toutes les énergies divines supérieures que sont les Séphirot) et plus encore, dans un deuxième temps, ce sont ces Séphirot elles-mêmes qui vont revenir au point d'unité pour s'unir à l'infini divin d'avant le Tsimtsoum, d'avant que la lumière divine se restreigne pour donner naissance à l'empreinte de la création.

Chacune des créatures construit la Royauté dans ce monde. La Noukva a été créée pour la gloire de Dieu. Cette Noukva étant toutes les créatures. Quand s'unit cette gloire avec Dieu? Rosh Hachana n'est pas le jour de l'union, c'est la Récha, le début, c'est la Malkout intacte sans ramifications, il y a alors les dix jours de pénitence pour observer les ramifications de cette Malkhout! Pendant ces dix jours, vont se construire les êtres inférieurs. À Rosh Hachana, sortent les êtres séparés qui vont révélés en actes l'unité divine. Par notre intermédiaire, par notre conscience se révèle la royauté divine dans la création. Le principe actif de la création, de la Malkhout est Israël. ''vous êtes mes témoins''. Les nations n'étant que les vêtements d'Israël qui lui est le corps. Kippour c'est la Sépha, la fin. ''je suis le premier et je suis le dernier''. Et les jours intermédiaires sont la possibilité à cette unité potentielle d'arriver en acte, c'est la purification de la création qui va amener au dévoilement divin. La première révélation de Dieu, l'espace vacant est Rosh Hachana, le jour du jugement. Rien n'a de vie à ce moment! Le Roi est seul, ce n'est que pendant les dix jours de pénitence que se créent les existences séparées mais pour un but spécifique, Yom Kippour, l'union, le retour en acte à l'unité infinie de l'éternité. Yom Kippour a le même niveau de perfection que la fin des temps. C'est le niveau qu'a atteint Rabbi Akiba, le niveau du Kéter, où tout est revenu au UN. Il y a deux niveaux d'union, il y a l'union par le baiser, c'est le niveau de Yom Kippour et il y a le niveau de l'union des Yessodot, c'est le niveau de Simh'a Torah.
 Au moment de la fermeture de Kippour, il faut penser à purifier le monde de toutes les fautes dit le Ramh'al et réparer la faute du premier homme pour amener la création au niveau d'avant la faute. Dès qu'il y a la création, il y a le mal, c'est la séparation qui est l'origine du mal, c'est l'autonomie, le libre-arbitre. Le monde est la dissimulation de Dieu mais notre travail est de le révéler dans le monde. Chaque année, Dieu faire cette union du début et de la fin, cette révélation de l'unité divine. Toute unité même de Z-A et de Noukva est de la même veine que l'union avec l'infini. Il y a une union sans faute, il y a aussi Kippour sans faute comme il y a la Matsa sans l'esclavage d’Égypte. Celui qui peut comprendre la notion de Matsa sans l’Égypte peut comprendre la notion de Kippour sans faute. C'est le niveau de l'enseignement de Rabbi Akiva qui compare Dieu au Mikvé où Israël s'il se plonge complètement dans son unité se purifie complètement. ''Mikvé Hachem'' sont les mêmes lettres que ''Mékavé Hachem'' espérer en Dieu. Cet espoir en Dieu est notre union avec lui. Yom Kippour est la plus grande des réparations. Yom kippour est le niveau de Rabbi Akiva, l'union totale et parfaite, la perception qu'il n'y a rien d'autre que lui. C'est l'union entre toute la création et son créateur. Mais pour cela, il faut d'abord Rosh Hachana, le jugement afin de se séparer et de s'éloigner de Dieu où toute la création et même le temps sont en gestation pendant les dix jours de pénitence pour enfin sortir pour s'unir le jour de Yom Kippour.


Rav Mordékhaï Chriqui
Retranscription Rav Michael Smadaj
Publie par la Source des sagesses


Vous pouvez partager ce texte à condition d'en respecter l'intégralité et de citer la source: http://la-source-des-sagesses.blogspot.fr/