mercredi 28 février 2018

Fêtes-Pourim-l'ivresse menant à la lumière


Pourim, l'ivresse menant à la Lumière


'' Même Esther n'a invité que moi (Aman)''
Aman s'est enorgueilli de cette invitation particulière au festin de Esther. Mais toute personne a en lui une partie de ce Aman, de cet orgueil. Mais son orgueil était tellement fort qu'il a fait de sa personne une divinité. Pour cette raison, Mordékhaï a refusé de se prosterner devant lui. Par un aspect spécifique, il est le mystère du serpent et il y a deux endroits dans le Talmud qui le prouvent. Il est écrit à propos du serpent: ''« il a dit à la femme: même (en hébreu: af qui veut aussi dire colère) si Élokim a dit de ne pas manger de cet arbre de la connaissance...» quatre créatures ont commencé leur phrase par le mot ''AF'' ''même'' et ont été détruits par le AF, la colère de Dieu: le serpent, le maître des pains, Korah' et Aman.'' ces quatre créatures sont mortes. D'après le Zohar, le mot ''AF'' désigne une des quatre écorces de l'impureté. Le Talmud enseigne que la nature de Aman tire sa source de l'arbre de la connaissance et pour cela, il a érigé une potence de 50 coudées. Cet arbre de la connaissance amène la mort dans le monde par la logique issue de l'intellect qui dissimule la vérité et montre le mensonge comme étant vérité. Par le travail de l'esprit, on peut tout abîmer. Ce ''AF'', cette écorce montre et commence un chemin spécifique issu de la logique et c'est la racine même de Aman. Ce AF au milieu d'un chemin n'est pas un problème, tout le problème est quand le chemin commence par cette écorce. Ce mot ''AF'', ''אף'' est le principe de l'impureté car les lettres ''פ'' et ''א'' sont les lettres de l'impureté dont la valeur numérique est 81. 
Adam et Ève étaient de grands sages mais par un aspect, il y avait dissimulation de la lumière et c'est cette notion de ''AF'' qui est le principe de l'impureté, la valeur numérique de 81 étant le niveau de l'impureté, qui les a trompés. 
Dans Adir Bamarom, le Ramh'al écrit: « Et même si Adam et Ève étaient dans le mystère de la Atsilout, du monde de l'émanation uniquement, dans le mystère de l'arbre de la vie éternelle avant qu'ils ne descendent dans ''B-Y-A'' les trois mondes de la création (le monde des âmes) de la formation (le monde des anges) et de l'action (le monde des êtres vivants). C'est par la faute, et la domination des Kélim, qu'ils sont descendus de niveau, ils sont sortis de la Atsilout pour tomber dans ''B-Y-A''. la domination ne peut se révéler que dans B-Y-A alors que dans Atsilout, leur corps avait un véritable aspect de corps et non d'habit. Maintenant, nous n'avons pas de corps, nous n'avons qu'un revêtement à cause de la brisure des vases. Ce qui n'est pas le cas du corps où la brisure n'a pas d'emprise et avec ce corps, nous pouvons atteindre l'éternité comme au moment du don de la Torah. Mais par la faute est venue la honte (Boucha) qui est la racine du mot vêtement (lébouche) et qui s'est collée à l'homme alors la mort est venue dans le monde. Mais en dessous de ce revêtement universel, il y a un vêtement spécifique à chacun d'eux du niveau de l'émanation. Le Zohar dit que leur revêtement était l'ange ''Zariel'', c'était une sorte de tunique de lumière qui est leur corps et qui est reliée à leur âme, c'est l'union du nom divin ''AVAYA'' et du nom divin ''Élokim''. Pour le Ramh'al c'est le mystère du début et de la fin. Il faut comprendre maintenant cette séparation qu'il y a entre le début et la fin comme il est dit « je suis le début et je suis la fin». « je suis le début» peut être défini comme l'âme et « je suis la fin» comme le corps. Lorsque ces deux énergies divines s'unissent alors le serpent n'existe pas, il n'y a pas de Amalek, il n'y a pas de dieu étranger. Le serpent ne se tient qu'entre ces deux moments, entre le début et la fin, entre ''AVAYA'' et ''Élokim''.
Le serpent est un grand serviteur disent nos maîtres et ils regrettent que l'on ne puissent s'en servir correctement. Ce ''AF'' n'est pas si dégradé, cela dépendra s'il se trouve au milieu ou au commencement. S'il est présent au début, c'est fini, la perception est complètement faussée. Il doit se trouver au milieu de la perception de manière assujettie, résignée. Mais s'il prend les commandes de la perception, cela en est fini de la véritable perception. Le serpent comme le mal est partie intégrante de la réparation universelle mais il faut pour cela, savoir s'en servir. Si celui-ci se réveille au départ de la perception, cela en est fini de la révélation divine dans ce monde. Si l'orgueil se réveille au moment de la perception, alors c'est l'ego qui va diriger toute la perception et toutes ses ramifications. Le Midrash nous enseigne que Aman était le serviteur de Mordékhaï avant qu'il ne devienne le premier ministre du roi Assuérus. Et c'est tout le travail de l'homme, inclure le serpent, le mal dans le processus de la réparation universelle. Et par cela, l'homme décuplera ses forces car ce serpent est un bon serviteur. C'est le Tsimtsoum, la restriction divine qui fait la distinction entre le début et la fin. De la fin du Tsimtsoum et donc de la fin de la Malkhout qui est représentée par « je suis le dernier» sort le serpent. Ce serpent est une partie de Ève qui est le mystère des arrières de Adam. Pour cela il s'est approché et s'est collé uniquement à elle car il est une partie d'elle. Il est son extrémité inférieure et c'est elle qui doit le réparer. Il y a alors un grand chamboulement dans la Malkhout entre sa partie qui s'appelle ''Ève'' et sa partie qui s'appelle ''serpent''. Ces deux parties sont dans le mystère de la ''face cachée'', ''Esther Panim'' du « je suis le dernier» et aussi dans le mystère du corps et qui représente la beauté, ''la chair de ma chair''. Ce sont Rah'el et Léa, les deux faces de la Noukva, du principe féminin, la chair et les os. Alors, il y a une grande réparation à amener la Noukva face à face avec Z-A. Mais si le serpent est entre eux, il y a alors séparation entre le début et la fin, entre l'homme et la femme, entre la Chékhina et Dieu, entre ce monde et les mondes supérieurs. Mordékhaï a fait cette union de la Noukva avec le principe masculin, Abba étant le fondement de la fille alors Esther ne pu faire que ce que Mordékhaï lui ordonnait cela veut dire que la Malkhout agissait selon la H'okhma. Lorsqu'un homme agit sans H'okhma et va selon les conseils des pensées issues de ses sens, il n'y a alors que ''l'autre côté'' qui domine car la Malkhout à ce moment n'a pas de H'okhma, elle n'a pas de père à cet instant. Il n'y a pas la couronne du Yessod de Abba. Le travail essentiel est d'inverser le serpent et le faire tendre vers le bien car par cela, va s'unir la fin au début et se révéler ainsi l'éternité. Tout le chemin de la temporalité est un éloignement entre la révélation de début et le dévoilement de la fin. Cette période est l'aspect révélé par Élokim. Mais s'il y a à ce moment un lien entre ces deux moments que sont le début et la fin, apparaît alors l'union. Pour cela, il ne faut pas détruire Aman mais le ramener au bien afin de faire le lien entre ces deux moments de l'action.
Avant la faute du premier homme, le travail n'était que dans le début sans s'occuper du mal, n'était qu'au niveau de la H'okhma. À ce niveau le mal n'est mal que dans sa superficialité car dans son intériorité, il est bon. Élokim étant la racine du mal et est un qualificatif du nom de AVAYA. Il faut inclure Élokim dans AVAYA. Élokim étant le mystère du serpent, doit être englobé dans la AVAYA qui est le mystère de Adam et de Ève. Alors le bien se tient prêt à être révélé, pour cela, il faut que le mal soit le serviteur, il ne faut pas qu'il y ai de ''AF'' de colère. Ce AF se matérialise dans l'expansion du qualificatif divin qu'est Élokim dans la nature. Élokim n'est que la qualité divine, il n'est pas véritablement dans le niveau du divin de AVAYA. Si l'homme n'avait pas fauté, se serait alors épanché uniquement le début avec force et la fin aurait été avalée, le corps aurait été avalé par la tête. Mais après la faute, il faut que le corps meurt afin de le séparer de l'homme. Le serpent avant la faute, était le cuir des Téphilines du premier homme. C'était le travail du serpent. Il est le principe du sacrifice qui sert à se relier au divin par la pensée. Le vêtement dans la Atsilout n'a pas de mal mais si tu le relies aux trois mondes ''B-Y-A'', il est certain qu'il y a une séparation. Dans Atsilout, il n'y a pas de séparation, le vêtement est bien. Il est sur l'âme et ne fait qu'un avec elle. Dans Atsilout où il n'y a que de la divinité, il ne peut y avoir de séparation mais dans les mondes inférieurs où il y a les revêtements, il y a effectivement une séparation. En bas le mal se colle aux vêtements, pour cela, les sacrifices servent à brûler cette cloison et à chasser le mal afin de se rapprocher de Dieu. C'est le mystère du verset ''l'homme et la bête, Dieu les sauvera''. L'homme est la lumière de MA car ils ont la même valeur numérique qui est de 45 et la bête représente le nom de BAN dont la valeur numérique est de 52. MA et BAN étant le mystère du Tikoun, de la réparation. Par l'union des lumières de MA et de BAN, se fait la réparation « l'homme et la bête, Dieu les sauvera». La femme est la représentation de BAN dans la détérioration. Puisque maintenant, elle est séparée de l'homme comme il est dit « c'est un désir des yeux». Par le venin du serpent, elle s'est complètement séparée de l'homme. C'est exactement la brisure des vases où il y a séparation entre la lumière et le vase. Le vêtement est dans le principe du vase qui en se séparant, prend vie et la lumière est dans le principe de la divinité. Il faut alors relier ces deux entités. Le serpent est venu pour réveiller cette partie qui est de sa propre nature car il est la partie basse de la femme afin de raffermir cette séparation.
Mais il a une autre force bien plus supérieure. L'homme avait la possibilité d'épancher la force de la tête, du début et alors il n'y aurait pas de possibilité de rentrer dans la dualité, de s'occuper du bien et du mal. Il n'y aurait eu que la proximité divine mais le serpent s'est tenu au niveau du Tsimtsoum en face de cette tête, du début afin de l'empêcher de se révéler car tout le but du Tsimtsoum est d'empêcher que le début se révèle. Et si l'homme avait révélé ce début et épanché sa lumière, il aurait fermé la bouche du serpent. Pour cette raison, celui-ci ne s'est pas approché de l'homme car alors se serait révélé le bien qu'il y a dans l'empêchement de la proximité, se serait révélé le bien qu'il y a dans le mal c'est-à-dire le mal est l'empêchement de la révélation du début et par cela, s'est construit le serpent qui peut alors devenir une aide à l'homme pour s'élever et révéler le début. Mais pour cela, il faut inclure le serpent par l'épanchement du début et ne pas lui donner de force en lui donnant une place au départ avant cet épanchement. C'est cela le ''AF'' qui est le départ de la domination du serpent où le début ne se révèle pas, le chaos apparaît alors. Car il ne va être que dans l'aspect de la fin sans aucun lien avec le début et c'est le principe même de Amalek. Cette fin sans le début est l'origine des préoccupations, des soucis ''que va t-on manger demain?''. C'est cela la notion de ''l'intelligence'' des yeux que Adam et Ève ont déclenchée après avoir mangé du fruit de l'arbre de la connaissance, ils se sont souciés de leur futur! Car en vérité, l'envie issue des sens les a coupés de l'origine « je suis le premier» ce n'est qu'en ressentant la présence divine dans l'origine que je pourrais ressentir la présence divine dans l'action même que j'accomplis « et je suis le dernier». Et donc maintenant, tout notre service va selon la fin et c'est ce que le Ramh'al enseigne '' quel est le but de tout homme dans son monde, ressentir la présence divine'' s'il met toute sa conscience dans le but de son action, s'il vit son action au moment présent alors il annule toute séparation d'avec la proximité divine. Celui qui pense agir maintenant pour recevoir plus tard sa récompense, se coupe de l'action elle-même, il est coupé de son origine, il est dans la fin sans vivre le début. Le paradis est dans l'action présente car le paradis est dans la perception de la proximité divine et alors nous sommes dans le niveau de Adam Kadmon. Tant que nous ne percevons pas la présence divine dans nos actions, nos paroles et nos pensées, cela veut dire que nous sommes dans la fin sans le début. C'est dans le moment présent que se trouve la récompense et non dans le futur. La Malkhout doit dès maintenant arriver jusqu'à l'infini. Tout ce qui est en dehors de cette recherche même si c'est pour comprendre le fonctionnement du monde, est dans la notion '' l'envie des yeux''! Le seul but de l'étude, de la recherche intellectuelle doit être le ressenti de la présence divine. Le serpent veut faire voir à l'homme une autre fin mais il n'y a qu'une seule fin « je suis la fin». Même sans vouloir s'occuper de « je suis le début» comme dans le livre de la création et vouloir s'occuper d'autres préoccupations, en fin de compte « je suis la fin»! Le serpent va prendre cette fin à son compte! Profite du moment présent car ta fin est la tombe! C'est la philosophie d'Épicure et donc cette course au profit amène la préoccupation de l'avenir: comment vivre? Comment manger? Où dormir?....toutes les forces de l'homme sont concentrées dans cette optique, dans le BUT d'assouvir ses envies du moment présent. Le serpent vient rallonger le temps comme il est dit « il a rallongé son temps par la faute» et ceci ne peut se faire que lorsqu'il domine cette fin, ce but qui nous anime, c'est le qualificatif, la qualité de Élokim qui domine dans cette fin. Il faut recentrer la fin dans ce présent, il faut se considérer comme mort au moment présent, atteindre le but final au moment présent et non le repousser. Toute cette notion de désir ne provient que du fait que la mort est notre fin, donc profitons du moment présent. Par cela, en fait notre vie n'est basée que sur la mort future. Mais si nous plaçons la mort de l'instant comme étant la véritable mort, le désir s'estomperait et laisserait place à la véritable vie, l'éternité qui n'est en aucun cas le contraire de la mort. Le don de soi à l'instant présent chasse le serpent. Celui qui est prêt à se sacrifier empêche le serpent de dominer. Un homme qui agit sans ce don de soi, renforce en vérité, la force du serpent. C'est la différence entre une Mistva dénué d'intérêt personnel pour la révélation divine et une Mitsva qui est faite pour un intérêt personnel (même accomplir une Mitsva pour gagner le paradis est de l'ordre de l'intérêt personnel).
La femme est dans le principe des arrières qui est le principe du serpent ontologique. Pour cette raison, le serpent est allé vers elle pour la séduire. Par elle, le serpent a pu dominer le monde. Dans la création issue de la dissimulation, la femme est le principal vecteur car elle est issue des arrières de Adam et par elle, le début se cache et ne peut révéler la fin. Elle devient alors le géniteur de la création. Ève appela son premier fils ''Caïn'' car elle dit ''j'ai acquis un homme''. Alors l'homme se tient soit pour dévoiler le début et réunir la fin au début soit au contraire renforcer cette dissimulation et faire que la fin domine. Afin que cette fin se réalise, il faut que se dissimule le début alors se réveille ''AF'', le niveau d'impureté qui provient de l'impureté du serpent. La faute de Adam est le mystère de l'impureté du serpent. C'est cette faute qui amène l'impureté du serpent dans le monde. « même (AF) Esther n'a invité que MOI (Aman)» Esther représente Ève et Aman représente le serpent. À priori Esther est tombée dans le piège de Aman comme Ève dans le piège du serpent. Esther en vérité va utiliser Aman, ce AF au contraire de Ève. Pourquoi la femme est impure 40 jours pour la naissance d'un garçon et 80 jours pour la naissance d'une fille? Au moment de la naissance se trouve le serpent, la faute. Les 40 jours et les 80 jours font en tout 120 qui font référence aux 120 permutations des lettres du nom Élokim. La véritable impureté est dans les sept premiers jours qui représentent la domination des sept premiers rois ontologiques qui est l'allusion aux sept Séphirot inférieurs.
L'arbre de la connaissance est dans le mystère de la noukva, dans le principe de la séparation. Par la faute, l'homme a abîmé la notion du Shabbat, la notion de la Malkhout et nous sommes toujours dans les six jours où Élokim domine et le temps se matérialise. C'est la domination du 120 qui est le nombre de permutations du nom de Élokim. Le serpent s'introduit en nous, en nous faisons percevoir le futur. Il nous parle au futur, si tu fais ainsi, il t'arrivera ceci. Si nous recentrons le futur, le but dans la Kédoucha, dans la Torah qui nous remet dans l'instant présent, alors nous atteignons le trône divin. Mais si nous ressentons que notre but n'est qu'un temps intermédiaire qui nous amène à un autre temps, alors nous rallongeons l'exil de la temporalité. Par le fait d'avoir rajouter un interdit, Ève est tombée et a fait tomber Adam. C'est par la réflexion issue du désir que le serpent s'insinue dans l'esprit et le déconnecte de la source originelle. La foi est justement le contraire de la réflexion car la réflexion en vérité n'est que la matérialisation d'une peur du ''vide'', la peur du lendemain. La foi se trouve dans la confiance du moment présent, dans la perception que ce moment n'a pas de futur, n'entraîne pas de futur. L'envie est une énergie qui se déplace soit si elle est bien dirigée, elle se déplace vers le haut sinon elle va attirer l'homme vers le bas en donnant de l'énergie à la matière, à la Klippa qui va alors entraîner la temporalité. Pour se diriger vers le haut, il faut tout d'abord arrêter de vouloir se projeter dans le futur, de vouloir rallonger le moment présent, de vouloir le rendre éternel. C'est le pouvoir de la mémoire, de l'imaginaire qui insuffle dans la perception cette illusion d'éternité. C'est cela l'image du serpent: une énergie qui frétille sur elle-même mais en vérité en la saisissant comme il se doit, il se transforme en bâton et sert l'homme pour le diriger. Mais pour cela, il faut lui enlever cette impression de vie qu'il y a en lui, ce frétillement. Ce frétillement étant la cause de la temporalité, la cause de ce futur qui n'existe pas en réalité car « je suis le début et je suis la fin». L'esprit de l'homme par la perception de son intellect veut prendre la place du véritable déclencheur, Aman veut prendre Esther pour lui, il veut la Malkhout. Et donc tout dépend de la volonté humaine ''si je veux, je peux''. C'est alors la Klippa, l'écorce qui précède le fruit. Cette écorce étant la dissimulation de l'origine de « je suis le début». C'est elle qui bouche la source, la cause originelle. Quel est le but? Le but est la cause en vérité, retourner à l'origine. Le serpent, le raisonnement veut prendre la place de Dieu, il veut devenir lui-même la cause originelle, le début de toute action. Comment s'y prend-il? En créant une fin, un futur inaccessible car illusoire, la temporalité. Il fait croire à l'homme qu'il peut fixer son futur, sa fin qu'il est le maître de sa vie, qu'il en est le moteur. Par cela, il recouvre la cause originelle le « je suis le début». Le serpent donne l'illusion que la cause n'est que le hasard. La cause n'est pas l'unité divine mais au contraire, il y a une multitude infinie de possibilités de créer la cause de chaque chose, c'est le règne de la multitude. Le principe du serpent est de faire comprendre à l'homme qu'il n'y a pas qu'une seule et unique cause à ce monde du multiple. Dans l'unité du début, la Klippa ne peut se matérialiser, dans le monde de la Atsilout, le mal ne peut se matérialiser. Où se matérialise le mal? Dans la dissimulation, dans les habits qui recouvrent le corps, dans les mondes B-Y-A. C'est dans ce corps qui nous recouvre qu'il y a le mal, ce corps n'étant en vérité qu'un revêtement, notre véritable corps est du niveau de la Atsilout, n'étant que lumière. Dans ce niveau de la Atsilout où l'âme entoure le corps fait de lumière, il n'y a que l'éternité et non la temporalité. Le mal ne peut apparaître que par nos sens, par nos yeux: « agréable aux yeux». La perception sensorielle est le mystère de la dissimulation car le corps même au niveau de la Atsilout est né de la dissimulation, de l'empreinte qui est restée lors du retrait de la lumière infinie. Pour cette raison, dans toute perception, l'homme veut devancer la cause originelle et matérialiser cette dissimulation, par la perception de l'obscurité, je pourrais percevoir la lumière. Mais au lieu de percevoir la lumière, cela ne fait que renforcer encore plus l'obscurité. La source de cette perception est l'obscurité. La Klippa est la source de toute perception. Dans cette perception, même le service divin devient idolâtre car ce service n'est issue que de la dualité. La perception duelle de notre vie où nous sommes notre propre décideur et même en choisissant le bien est la conséquence de la domination de l'écorce qui recouvre le fruit car dans le monde de la Atsilout, le libre-arbitre n'a pas lieu d'être car il n'y a qu'unité divine. Le serpent est là pour faire séparation entre la lumière et le corps afin que celui-ci prenne conscience de sa situation et se fondre de nouveau dans la lumière divine. C'est à cela que sert le serpent et ce n'est que grâce à lui que l'homme peut atteindre l'éternité mais si celui-ci domine, c'est la séparation qui se renforce de plus en plus et qui amène alors à la destruction. Au lieu de faire devancer la Klippa au fruit, en vérité, c'est le fruit qui est venu avant la Klippa. Il faut faire précéder le fruit pour pouvoir se servir de la Klippa afin que la Klippa elle-même se transforme en fruit.


« Il faut boire à Pourim jusqu'à ne plus savoir différencier entre ''maudit Aman'' et ''béni Mordékhaï''» ainsi est l'enseignement de nos sages. Car ce jour, il y a un très grand adoucissement des rigueurs et il y a lieu de faire épancher cette lumière par l'ivresse du vin et non par le savoir issu de la conscience. ( L'ivresse va amener le savoir qui provient de l'étincelle de la Kédoucha qui va faire vivre l'écorce qu'est le corps physique où Mordékhaï et Aman ne se différencient pas). Au contraire de la connaissance consciente qui elle va renforcer la klippa et lui donner de la force et différencier Aman de Mordékhaï, le bien du mal.


 Rav Mordékhaï Chriqui (5777)
Retranscription Rav Michael SmadjaPublie par la Source des sagessesVous pouvez partager ce texte à condition d'en respecter l'intégralité et de citer la source: http://la-source-des-sagesses.blogspot.fr/ 

lundi 26 février 2018

Fete-Pourim-le mystère du Hasard

Pourim et Le mystère du hasard


Dans 2 endroits du livre d'Esther, est mentionnée la notion de ''hasard''. Une fois au sujet de Mordékhaï et une fois au sujet de Aman. « Mordékhaï a fait savoir (à Esther) tout ce qui est ''arrivé'' (de manière fortuite) et aussi au sujet de l'argent que Aman a proposé pour exterminer le peuple juif». « et Zarache, la femme de Aman a raconté à ses amis tout ce qui est ''arrivé'' à Aman». Aman a vu que la couronne qu'il convoitait est allée sur la tête de Mordékhaï. Cette couronne était la seule chose qui lui manquait. Il est connu que le penchant appelé le ''mal'' a toutes les Séphirot, il ne lui manque que la Séphira du Kéter (de la couronne qui est une Séphira spécifique à la Kédoucha) comme il est enseigné ''le mal est un royaume sans couronne.'' le mal a une force extrême mais il lui manque le pouvoir qui va l'élever jusqu'à l'unité divine. C'est cette couronne que voulait Aman qui à la fin est revenue à Mordékhaï.
Mordékhaï en racontant à Esther ''tout ce qui est arrivé'' veut lui apprendre que Aman est le petit fils de Amalek qui est celui qui a engendré dans le monde, la perception du ''hasard'' comme il est dit '' souviens toi de ce que t'a fait Amalek en chemin en sortant d’Égypte, au moment où il t'a rencontré (de manière fortuite) en chemin''. Mordékhaï veut faire savoir à Esther le lien généalogique qu'il y a entre Aman et Amalek qu'elle ne connaissait pas. Et ceci, il lui transmet par allusion avec cette notion du hasard qui relie ces deux personnages.

Qu'est-ce qui engendre la perception du hasard? 
Dans Daat Tévounot au sujet de la conduite de la ''Mazala'', de la ''destinée'' qui est la conduite de la réparation universelle, le Ramh'al considère que celle-ci agit de manière ''accidentelle'', un décret incompréhensible de l'ordre du hasard. Il y a une conduite qui est compréhensible et qui s'appelle ''la conduite du jugement''.
 C'est le chemin que veut emprunter l'homme dans sa perception des événements. Il veut comprendre les choses qui lui arrivent. C'est la perception par les opposés, par le bien qui est l'opposé du mal. C'est la conduite du jugement qui veut rendre la justice, qui veut évaluer et maîtriser les événements. C'est une perception où l'homme veut avoir une domination sur sa vie en la définissant, en la jugeant au contraire de la conduite de la réparation universelle ou de la conduite de la Radla ou de la Mazala qui elle, n'est absolument pas compréhensible et perceptible par notre compréhension duelle. 

Pourquoi arrive t-il tel événement ou tel événement? 
Cette conduite ne dépend pas des mérites des hommes mais du décret de la destinée. Elle ne dépend pas des pensées, des paroles ou des actes des hommes. Par cette conduite, nous pouvons accepter que deux hommes justes puissent avoir des destinées différentes, l'un vivant dans l'opulence et l'autre dans la pauvreté extrême, l'un dans le bonheur et l'autre dans le malheur. c'est la notion de ''Mazal'', de ''destinée''. L'homme veut se persuader que la conduite principale dans ce monde est la conduite du jugement et pourtant nous voyons le contraire dans chacun des événements de ce monde qui n'ont aucune logique selon cette conduite de la justice. En vérité, cette conduite est une conduite transitoire car la conduite principale est la conduite de la Radla.
 Le décret de la volonté divine est de l'ordre de la destinée comme une sorte de hasard où le mérite de l'homme n'entre pas en ligne de compte. Dans cette perception, nous admettons qu'un juste puisse recevoir le mal et le méchant recevoir le bien. Ce n'est que dans le monde futur que la conduite se fera selon les mérites où le juste recevra le bien et le méchant, le mal. Dans ce monde, c'est le contraire qui est perçu. Une des quatre connaissances erronées que mentionne le Ramh'al est qu'il y aurait deux puissances, une produisant le bien et une autre produisant le mal, deux forces contradictoires qui s'opposeraient et qui seraient chacune un dieu créateur. Un seul Dieu ne pouvant produire une chose et son contraire. Cet avis est très difficile à comprendre car comment peut-on ressentir qu'il y ai le bien sans le mal. Toute chose ne peut se percevoir que par son contraire! 
De plus le premier homme, le premier incroyant a lui-même ressenti que celui qui crée le bien ne peut créer le mal et donc qu'il y aurait deux royaumes dans la création. L'arbre de la connaissance étant ce dieu qui produit le mal. Par cette réflexion, il n'a pu arriver à la vérité « il n'y a rien d'autre que lui» où Dieu crée même le mal qui est le contraire de sa volonté d'épancher le bien et rien que le bien. Le mal étant créé afin de percevoir l'unité de sa réalité. Cette compréhension passe par l'épreuve où son contraire fait lui-même sa volonté. Mais entre-temps, l'homme est dans un niveau de perception où le contraire ne fait pas la volonté divine et est un obstacle à celle-ci. À ce niveau, le mal est un royaume à part entière. Il y aurait alors un dieu dans la Kédoucha, source du bien parfait et un dieu dans l'impureté, la source du mal. 
Aman s'est alors considéré comme la représentation de ce dieu qui gouverne le mal, puissance maléfique et pour cette raison, Mordékhaï ne s'est pas prosterné devant lui même s'il a mis par ce refus, tout son peuple en danger. Il ne voulait pas que son peuple puisse avoir l'impression que le mal soit un domaine séparé, indépendant ayant une réalité propre, dominant à cet instant leur dieu de bonté. 
Il est écrit que le jour de Pourim est au même niveau que le bouc de Kippour. Les lettres du mot ''bouc'' 
''שעיר'' forment le mot ''il y a le mal'' ''יש רע''. Il y un bouc qui est le bien et qui est introduit dans le saint des saints et il y a un deuxième bouc de même apparence qui est le mal qui est envoyé à Azzazel. Ces deux boucs sont identiques en tout point, l'un pour le bien et l'autre pour le mal qui sont en fait les deux facettes d'une même volonté.

Dans le livre '' la voie de Dieu'', le Ramh'al rapporte qu'il y a deux sortes d'événements, des événements qui interpellent l''universalité de l'homme et des événements qui interpellent l'homme dans son microcosme. Mais dans tous les cas, ces événements ne sont dus au hasard et au contraire, ils ont tous une raison spécifique. Il y a aussi des événements qui sont de l'ordre de la finalité et des événements qui sont de l'ordre du moyen pour arriver à ce que Dieu veut faire. Ce type d'événements n'est pas directement lié aux mérites de l'homme mais à la fin, celui-ci va comprendre que ces événements étaient le moyen d'arriver au bien. Comme celui qui doit prendre l'avion et qui a un empêchement, à la fin il s'avère que l'avion s'est écrasé et donc à fortiori, nous comprenons que cet événement était le moyen d'arriver au but final qui était le fait de le sauver. Par cette perspective, nous pouvons comprendre que le mal est un moyen d'arriver au but final qu'est le bien parfait. 

Toute la conduite divine est de parfaire l'homme et donc soit les événements vont être directement en rapport avec la correction que l'homme doit apporter à son comportement soit les événements vont être des intermédiaires pour arriver à la réparation de la conduite de l'homme. Et dans cette sorte d'événements, il se peut que l'homme perçoive du mal car ne voyant pas le but final. Ce n'est que dans ce niveau intermédiaire qu'un événement peut être considéré comme ''mal''. 

En vérité, tout événement de ce monde a ses racines dans les Séphirot des mondes supérieurs, ces deux mondes (supérieur et inférieur) sont en parallèle, ce qui se passe dans ce monde a son pendant dans les mondes supérieurs. L'association de plusieurs Séphirot va faire en sorte que dans le monde d'en-bas, un événement va prendre forme. Toutes les créatures et tous les événements sont en eux-mêmes l'expression des Séphirot c'est-à-dire la concrétisation de la conduite divine. Il n'y a donc rien qui est dû au hasard mais au contraire tout est la matérialisation de la volonté supérieure. Et donc tout événement est la conséquence d'une volonté spécifique et volontaire. Il est impossible qu'un événement puisse être fortuit sans aucune raison, issu et entrant dans un programme dirigé par ''Dame Nature'' que je pourrais de ma propre initiative contrôler et dominer si j'en connais les rouages. Même les lois issues de la conduite du jugement ne sont pas ses déclencheurs. Ces lois ne sont que des instruments dans les ''mains'' de Dieu pour concrétiser sa volonté divine. Bien que toute action est conduite par des lois fixes, ''celui qui fait le bien reçoit le bien'', la loi de la pesanteur est une loi que l'homme peut utiliser et déclencher de sa propre initiative...et même les Séphirot sont dirigées par des lois afin de conduire le monde selon le jugement, selon la justice, ceci n'est que dans les limites d'un vêtement. 

Dieu veut révéler une volonté mais cette volonté doit s'habiller de vêtements afin d'être perçue dans la création d'une manière duelle et séparée. Toutes ces lois ne sont pas la source de l'énergie divine mais des conduits, des revêtements qui vont permettre à la volonté de s'habiller afin d'apparaître dans la création. La Séphira de H'essed va s'habiller de différentes façons tels que le bien, l'eau, la couleur blanche...mais en aucun cas ce revêtement qu'est l'action qui découle de la Séphira n'est l'énergie elle-même. 
Ainsi cette conduite de la justice ou les lois qui conduisent la Nature, ne sont que des canaux qui vont permettre d'épancher le flux divin dans le monde mais elles ne sont en aucun cas le flux lui-même. Il n'y a aucune loi séparée qui dirige le flux divin et que l'on pourrait utiliser à ses propres fins. Toutes ces lois ne sont que des altérations de la lumière elle-même afin de la servir, de la matérialiser dans la création et même le mal est au service de Dieu, il est en lui-même l'ustensile, le moyen pour que la volonté divine atteigne son but. Celui qui va considérer ce revêtement comme la volonté elle-même est en train de servir des dieux étrangers. Celui qui va être affecté par ce revêtement, est considéré comme un idolâtre. Un homme ressentant au plus profond de lui qu'il est dans une situation inextricable à cause de ses mauvaises actions et a le sentiment que plus rien ne peut le sauver, est à ce moment en train de donner un pouvoir spécifique et indépendant aux lois de cette conduite de la justice, aux lois de la récompense et de la punition et est alors en train d'idolâtrer l'événement qui se présente à lui. 

Seule la conduite de la réparation qui est la volonté suprême, est l'énergie même de l'infini, volonté insondable et incompréhensible car sans revêtement qui dirige la création. Mais des fois, pour utiliser cette volonté, Dieu va la revêtir de tel ou tel revêtement. Et tout ceci va épancher la conduite uniquement pour le bien. 
Le conseil profond et secret que Dieu diffuse dans le monde, est d'annuler complètement le mal de la création ou plutôt de le faire revenir vers lui en prenant conscience que même le mal n'est qu'une concrétisation de sa volonté unique. Il faut savoir que la conduite principale est la réparation du mal. Et ceci va se faire en purifiant toute énergie de ses connotations négatives
Comment? 
En la ramenant à sa source première. 
Par cela, le mal ne pourra plus exprimer son côté individuel. 
Pourquoi y a t-il le mal dans le monde? 
Afin de parfaire la création et ceci ne pourra se faire que lorsque l'on comprendra la raison pourquoi cette énergie divine apparaît mauvaise et non en réagissant sur l'événement qui est en train de se passer. 
Le mal n'est pas là uniquement pour nous éprouver mais pour nous permettre de percevoir que même lui n'est que bien.
Cette perception du mal n'étant qu'un revêtement qui cache l'unité divine qu'il y a en lui.

Mordékhaï montre à Esther que si tout le but du mal est de révéler l'unité divine, il faut alors se confronter à lui et donc à Aman, le laisser faire tout ce qui doit être fait par son intermédiaire car ainsi, Dieu va se révéler et pas autrement. Il faut le laisser se renforcer, se dévoiler et non l'empêcher de se révéler. Par cela, l'homme pourra espérer ressentir l'unité divine qu'il y a derrière cette énergie négative que dégage Aman. Ce n'est que de cette manière qu'un homme peut être le moyen de révéler Dieu dans le monde, par l'annulation des contraires. Ce n'est que par cette révélation du mal sur le juste que peut se faire la révélation du bien parfait. ''le Tsadik dans le malheur'' est la seule possibilité dans la conduite divine pour que le mal revienne au bien. C'est la réparation finale, purifier la création de cette perception négative et donc duelle de l'énergie divine. La conduite du salaire et de la punition est une conduite dévoilée où toutes les lois de la terre et du ciel se matérialisent cependant l'intériorité de cette conduite est rattachée à la notion qui s'appelle ''la réparation universelle'' car ces deux conduites ne sont pas contradictoires (une étant reliée à l'action de l'homme et l'autre indépendante de son action- une conduite singulière et une autre universelle). 
Il y a donc une conduite entièrement bienfaisante qui est appelée ''la conduite de Mordékhaï'' et il y a une conduite du vêtement qui habille cette conduite, c'est ''la conduite de Aman''. Mais pour que le bien se révèle, il faut au départ que le mal se réveille et domine pour qu'à la fin celui-ci soit sous la domination de la sainteté de l'unité divine et pour arriver à la fin à la perception que tout n'est que volonté divine et ceci ne peut se ressentir que par la confiance divine que tout vient de lui. Cette Émouna est de l'ordre de l'insondable afin de pouvoir atteindre la perception du profond conseil où tout n'est que bienfait. Ce niveau pour celui qui n'est que dans la perception duelle de la conduite du jugement est de l'ordre du ''hasard'' sans aucune raison logique où le juste souffre et le méchant jouit du bonheur. Par la Émouna, l'homme peut arriver à percevoir la raison profonde de toute chose où rien n'est dû au hasard. Selon notre perception individuelle, il se peut que l'événement puisse être perçu comme hasardeux car il n'est que le moyen et non le but et donc mauvais pour l'homme. Mais en changeant de vision grâce à la Émouna, en ayant une vision universelle, même l'événement intermédiaire est aussi bien car dans cette vision, la dualité n'a plus lieu d'être où le mal est à l'opposé du bien. Ce n'est que par ma perception individuelle que l'intermédiaire peut être ressenti comme mauvais. Le mal n'apparaît que lorsque l'événement n'est pas relié à sa racine, il est alors de l'ordre du hasard qui est lui la source du mal. L'événement n'étant relié qu'à sa cause proche qui est un acte individuel, il se peut alors qu'il n'y ai aucun lien avec cette cause proche. Comme nous voyons le juste recevoir le mal alors qu'il ne le mérite pas, donc à première vue, l'événement est de l'ordre du hasard et de la vanité. Mais si un homme se surpasse et remonte jusqu'à la source des âmes, il peut alors ressentir le lien indicible qu'il y a entre l'action et son créateur où le but est le moyen lui-même. Cette sensation de hasard ne se réveille que lorsque la personne est dans un état séparé, en déconnexion avec son universalité. Au niveau de la réparation universelle où tout est relié à sa source, il n'y a alors plus de place au hasard. Et seul celui qui se comporte de manière individuelle, percevra l'événement comme un hasard. Celui qui n'est que dans la conduite du jugement va percevoir ces événements comme des doutes, des incompréhensions. L'homme est alors toujours dans un état où le doute existe. Il peut en arriver à douter de Dieu lui-même. C'est la conduite des 49 portes de puretés et des 49 portes d'impureté. La conduite de la réparation universelle se trouve au niveau de la cinquantième porte où tout est confondu, où rien ne peut se comprendre par notre esprit duel. C'est un niveau où Mordékhaï et Aman sont les deux pôles d'une même et unique énergie '' Baroukh' Mordékhaï- Arour Aman''. Dans ce niveau, les deux boucs de Kippour sont les mêmes, l'un entrant dans le saint des saints et l'autre envoyé à la Azazel. Le même bouc qui a en lui le mal, se transforme alors en bien. C'est aussi le niveau de Mordékhaï dont son nom est l'allusion au sang d'une bête impure dont on extrait le Musc pour en faire une bonne odeur. C'est la fleur de tous les parfums des encenses brûlés au temple. Le mal lorsqu'il est dominé par le bien va se transformer lui-même en bien donnant une odeur agréable. À ce niveau, la perception ne peut plus être appréhendée par l'intellect. C'est le niveau de l'arbre de la vie éternelle qui dirige la conduite du jugement. C'est le niveau de Moshé qui est le mystère du Daat et tant que Mordékhaï ne s'est pas révélé, la Torah est d'une certaine manière manquante car elle n'était perçue que dans la conduite du jugement uniquement, contrainte et forcée. Mais grâce à Mordékhaï, les enfants d'Israël l'ont reçue dans une dimension différente où Aman est son révélateur. C'est lui qui a conseillé le Michté, c'est lui qui a fait tué Vachti et de ce fait a placé Esther sur le trône. ''que viennent le roi et Aman aujourd'hui'' ''יבאהמלך והמן היום'' les initiales formant le tétragramme ''יהוה'', le nom ''AVAYA'' la conduite divine de la RADLA. Alors Mordékhaï le jour même de Pessah', le jour de la délivrance, a pris sur lui de jeûner et de pleurer. Il a transformé ce jour de joies en jour de pleurs. La sortie d’Égypte et la destruction du temple étant les pôles d'une même volonté. Le hasard étant la perception de ces deux pôles antinomiques. Le hasard est tapie dans les causes proches que l'homme se force à inventer. C'est Aman qui sépare le bien du mal et qui transforme tous les événements en hasard comme son ancêtre Amalek ''qu'ils ont rencontré (par hasard) en chemin'' comme le nom ''Pourim'' fait allusion ''le tirage au sort''. La perception où le bien est un domaine particulier, le contraire du mal où soit le bien domine, soit le mal domine. Et il y a la perception de Mordékhaï où le bien et le mal ne sont que les deux pôles d'une même énergie. Pourim est la première révélation de la RADLA, de la réparation universelle ou le mal sert le bien. Le hasard est en fait une action séparée de sa source sans aucun lien avec la volonté divine, déracinée de son but. Alors le hasard devient le mal. C'est ce que dit Mordékhaï à Esther ''Aman est le petit fils de celui qui est le révélateur du hasard qu'il y a dans tout événement''. Le hasard va révéler que l'action est indépendante de la volonté divine bénéfique. Il est certain qu'il y a une puissance bénéfique mais il y a aussi une puissance maléfique indépendante. Il y a une puissance qui domine et dirige les mondes supérieurs et une puissance qui domine et dirige les mondes inférieurs. Alors se matérialise l'exil dans cette puissance qu'est le mal où celui-ci domine complètement dans toute cette écorce. Mordékhaï se plongeant corps et âme dans cette écorce pour extirper les étincelles de Kédoucha en prenant la couronne du roi. Alors l'unité divine se révèle où la main de Dieu se voit, où le mal se transforme en bien. Il n'y a alors qu'une domination, la domination du bien. Le mal n'est pas repoussé comme au moment du don de la Torah, il est au contraire perçu grâce à Mordékhaï comme un élément actif dans la révélation de l'unité divine. Le bien et le mal se confondant en une seule énergie qui va dans un même but. En vérité, le mal est un bon ustensile. Le serpent est un merveilleux moyen de servir Dieu.
 Mais pour cela, il faut transformer ce serpent en bâton. C'est le travail que le Messie fera. Le mal en vérité n'a pas de réalité, ce n'est que la déconnexion d'avec sa source qui fait que le mal soit ressenti comme une réalité.
 Le travail de Amalek est de rechercher à tout moment une cause proche à l'événement et ainsi ne plus rechercher sa véritable cause. C'est le mystère de la couronne, le mal est un royaume sans couronne. La couronne est ce qui va relier l'événement à sa source. Comment le serpent peut se transformer en bâton? En le saisissant par la queue c'est-à-dire en rattachant l'événement à son but et lorsque le but se révèle alors son commencement aussi se révèle. Et par cela, nous ressentons que le début, le milieu et la fin ne sont qu'une seule et unique chose: la volonté divine.

 Rav Mordékhaï Chriqui (5777)
Retranscription Rav Michael SmadjaPublie par la Source des sagessesVous pouvez partager ce texte à condition d'en respecter l'intégralité et de citer la source: http://la-source-des-sagesses.blogspot.fr/

Fete-Pourim-Zahor-Tetsave



L'aspect métaphysique de Amalek

Le Zohar considère cinq ramifications de Amalek et même au sein du peuple juif, il y a une ramification qui s'appelle le ''érev rav'', ce mélange de peuples qui s'est intégré au peuple juif et qui ne veut que dominer et être le gouverneur de ce peuple. 
Quelle est la racine ontologique et même divine de Amalek? À priori, Amalek est quelqu'un qui occulte le trône de Dieu. Il cache la possibilité de percevoir l'unité de Dieu dans l'histoire en montrant que l'histoire est la conséquence du hasard (car le Dieu dans la création, cela ne l'embête pas). Amalek correspond au ''el ah'er'' ''autre dieu'' qui est l'opposé de ''El éh'ad'', ''Dieu unique''. Ce ''el ah'er'' n'existe pas si ce n'est dans notre imagination. Pour cela, le Zohar se pose la question: « où se trouve cette force si elle existe?» Amalek remet en cause la souveraineté de Dieu ou plutôt le rapport de Dieu avec le peuple d'Israël. Il reconnaît qu'il y a un créateur mais l'intervention providentielle de Dieu avec un peuple, il ne peut le concevoir. 
Dans la Torah, il y a deux endroits où il est fait mention de la guerre de Amalek. Une fois, il est écrit '' je veux (moi Dieu) effacer Amalek'' et une fois, il est écrit ''effaces (toi Israël) le souvenir de Amalek''. Il faut savoir que Dieu a juré qu'il ne retournera pas sur son trône pour révéler son unité dans l'histoire jusqu'à ce qu'il se soit vengé de Amalek. Pour cela, le peuple juif est resté pendant 40 ans dans le désert pour se confronter à Amalek. De même, la traversée de la mer rouge a été dans le but de trouver Amalek qui remet en cause à chaque instant la présence divine dans la dynamique de l'histoire. Le Zohar explique en fait que c'est Dieu qui provoque la rencontre avec Amalek. Dans le désert, Dieu met ce peuple dans des situations extrêmes (la soif, la faim...) afin de faire apparaître Amalek. Car c'est dans le questionnement, dans le doute de la présence de Dieu dans l'histoire, qu'apparaît le spectre d'Amalek. Amalek en fait, naît d'un manque, d'un désespoir de l'homme. 
Que représente Amalek dans les mondes divins? Quel est le principe supérieur de Amalek? Il y a deux principes dans Amalek représentés par Bilham et Balak qui représentent ses principes masculin et féminin car dans toute réalité, il y a les principes masculin et féminin. De même qu'il y a quatre côtés dans tout chariot saint, ainsi il y a quatre côtés dans le chariot de l'impureté issu de Amalek. Chaque chariot représente un plan de la réalité faite de quatre dimensions. Sur le plan sacré, ces quatre pans sont représentés par Yaacov, Israël, Rah'el et Léa. Dans Amalek aussi, il y a ces quatre faces que sont le ''magicien'', le ''serpent'', le ''fardeau'' et la ''voie tortueuse''. 
Amalek s'attaque à la dynamique de Dieu dans l'histoire comme les enfants d'Israël disaient: « est-ce que Dieu est parmi nous?» est-il toujours présent dans chacun de nos gestes? C'est sur cette perception divine que s'attaque Amalek. Par leurs tribulations dans le désert, ils vont comprendre et vivre la souveraineté divine dans l'histoire. Il vont percevoir ce rapport privilégié entre eux et Dieu. Et même les nations à la délivrance finale, vont vivre cette relation divine. Cette immanence divine était le but de ce périple dans le désert qui a duré 40 ans. Il fallait passer par cette perception de la providence divine pour entrer à la fin dans la terre d'Israël. Tous les miracles et toute cette expérience de la vie divine ont été pour combattre Amalek. Par cette expérience du désert, Israël va se renforcer pour remettre en cause le pouvoir de Amalek, le pouvoir du hasard, le pouvoir des causes proches. Il y a non seulement une providence universelle mais aussi une providence individuelle. C'est à ce Dieu immanent que Amalek veut faire la guerre. Tant qu'il y aura une réalité autre que Dieu, la révélation de l'unité ne pourra se faire. Amalek en soi n'est rien, il n'est juste que la dissimulation de cette unité. Il ne peut pas remplacer Dieu mais il peut l'occulter. Cet esprit s'est insinué dans le peuple juif et pour cela, Dieu demande de l'effacer de notre esprit. Effacer de notre esprit la négation non pas de Dieu, de l'être premier, de la cause première mais de la dynamique divine dans l'histoire. Par la réflexion, par le raisonnement, par les sens, l'homme peut occulter Dieu de tous ses événements, de toute sa vie. La vie sacrée peut devenir une vie profane, sans Dieu, sans adhésion à la cause originelle de chaque instant. Par les épreuves, par les souffrances, par les maladies, Amalek nous refroidit dans notre service divin. Amalek ne vient que lorsque l'homme est en souffrance, dans le doute. Amalek n'apparaît que par le manque, la dissimulation de la perfection. Il insinue dans l'esprit de l'homme que rien ne peut se faire sans la main de l'homme « vous pensez en vous-même: c'est ma force et la puissance de ma main qui fait la guerre!» reproche le prophète au peuple. D'où vient dans l'esprit de l'homme, cette possibilité de remettre en cause Dieu dans l'histoire? La création elle-même dans sa nature occulte Dieu. Ce n'est pas un problème de foi en Dieu mais un problème de connexion entre les lois naturelles et l'infini. En vérité tout n'est que volonté divine et même le mal et les souffrances. Il ne faut surtout pas affaiblir la foi absolue en Dieu qui est ce lien entre l'infini et la création. Ne placez pas le hasard entre l'infini et la création. Le hasard qui engendre le mal, n'est pas une force mais le moyen de cacher l'infini dans la création. Amalek vient de cette trace que le serpent a laissée. Le serpent est la remise en question de la présence divine dans le monde. C'est la voie qui occulte la raison efficiente. Essav et Yshmaël ont conservé cette trace du serpent. Ils sont donc en conflit avec Israël. Amalek ne s'inscrit plus dans des peuples mais dans les croyances, au sein de Essav, au sein de Yishmaël et au sein même de Israël qui est le érev rav. Ils remettent en cause la relation de Dieu dans l'histoire d'Israël. Cet épanchement de Amalek veut occulter cette relation de l'infini d'avec le fini car il veut le trône pour lui. En fait, la guerre contre Amalek n'est pas la guerre d'un peuple contre un autre peuple mais la guerre d'un peuple contre la perception de Dieu dans la création. C'est en révélant la présence divine dans notre vie que nous arriverons à combattre et effacer le souvenir de Amalek. 

 Rav Mordékhaï Chriqui (5778)
Retranscription Rav Michael SmadjaPublie par la Source des sagessesVous pouvez partager ce texte à condition d'en respecter l'intégralité et de citer la source: http://la-source-des-sagesses.blogspot.fr/

dimanche 25 février 2018

fete-pourim-esther et aman



Pourim
'' Même Esther n'a invité que moi (Aman)''


Aman s'est enorgueilli de cette invitation particulière au festin de Esther. Mais toute personne a en lui une partie de ce Aman, de cet orgueil. Mais son orgueil était tellement fort qu'il a fait de sa personne une divinité. Pour cette raison, Mordékhaï a refusé de se prosterner devant lui. Par un aspect spécifique, il est le mystère du serpent et il y a deux endroits dans le Talmud qui le prouvent. Il est écrit à propos du serpent: ''« il a dit à la femme: même (en hébreu: af qui veut aussi dire colère) si Élokim a dit de ne pas manger de cet arbre de la connaissance...»
quatre créatures ont commencé leur phrase par le mot ''AF'' ''même'' et ont été détruits par le AF, la colère de Dieu: le serpent, le maître des pains, Korah' et Aman.'' ces quatre créatures sont mortes.
D'après le Zohar, le mot ''AF'' désigne une des quatre écorces de l'impureté. Le Talmud enseigne que la nature de Aman tire sa source de l'arbre de la connaissance et pour cela, il a érigé une potence de 50 coudées. Cet arbre de la connaissance amène la mort dans le monde par la logique issue de l'intellect qui dissimule la vérité et montre le mensonge comme étant vérité. Par le travail de l'esprit, on peut tout abîmer. Ce ''AF'', cette écorce montre et commence un chemin spécifique issu de la logique et c'est la racine même de Aman. Ce AF au milieu d'un chemin n'est pas un problème, tout le problème est quand le chemin commence par cette écorce. Ce mot ''AF'', ''אף'' est le principe de l'impureté car les lettres ''פ'' et ''א'' sont les lettres de l'impureté dont la valeur numérique est 81.
Adam et Ève étaient de grands sages mais par un aspect, il y avait dissimulation de la lumière et c'est cette notion de ''AF'' qui est le principe de l'impureté, la valeur numérique de 81 étant le niveau de l'impureté, qui les a trompés.
Dans Adir Bamarom, le Ramh'al écrit: « Et même si Adam et Ève étaient dans le mystère de la Atsilout, du monde de l'émanation uniquement, dans le mystère de l'arbre de la vie éternelle avant qu'ils ne descendent dans ''B-Y-A'' les trois mondes de la création (le monde des âmes) de la formation (le monde des anges) et de l'action (le monde des êtres vivants). C'est par par la faute, et la domination des Kélim, qu'ils sont descendus de niveau, ils sont sortis de la Atsilout pour tomber dans ''B-Y-A''. la domination ne peut se révéler que dans B-Y-A alors que dans Atsilout, leur corps avait un véritable aspect de corps et non d'habit. Maintenant, nous n'avons pas de corps, nous n'avons qu'un revêtement à cause de la brisure des vases. Ce qui n'est pas le cas du corps où la brisure n'a pas d'emprise et avec ce corps, nous pouvons atteindre l'éternité comme au moment du don de la Torah. Mais par la faute est venue la honte (Boucha) qui est la racine du mot vêtement (lébouche) et qui s'est collée à l'homme alors la mort est venue dans le monde. Mais en dessous de ce revêtement universel, il y a un vêtement spécifique à chacun d'eux du niveau de l'émanation. Le Zohar dit que leur revêtement était l'ange ''Zariel'', c'était une sorte de tunique de lumière qui est leur corps et qui est reliée à leur âme, c'est l'union du nom divin ''AVAYA'' et du nom divin ''Élokim''. Pour le Ramh'al c'est le mystère du début et de la fin. Il faut comprendre maintenant cette séparation qu'il y a entre le début et la fin comme il est dit « je suis le début et je suis la fin». « je suis le début» peut être défini comme l'âme et « je suis la fin» comme le corps. Lorsque ces deux énergies divines s'unissent alors le serpent n'existe pas, il n'y a pas de Amalek, il n'y a pas de dieu étranger. Le serpent ne se tient qu'entre ces deux moments, entre le début et la fin, entre ''AVAYA'' et ''Élokim''.
Le serpent est un grand serviteur disent nos maîtres et ils regrettent que l'on ne puissent s'en servir correctement. Ce ''AF'' n'est pas si dégradé, cela dépendra s'il se trouve au milieu ou au commencement. S'il est présent au début, c'est fini, la perception est complètement faussée. Il doit se trouver au milieu de la perception de manière assujettie, résignée. Mais s'il prend les commandes de la perception, cela en est fini de la véritable perception. Le serpent comme le mal est partie intégrante de la réparation universelle mais il faut pour cela, savoir s'en servir. Si celui-ci se réveille au départ de la perception, cela en est fini de la révélation divine dans ce monde. Si l'orgueil se réveille au moment de la perception, alors c'est l'ego qui va diriger toute la perception et toutes ses ramifications. Le Midrash nous enseigne que Aman était le serviteur de Mordékhaï avant qu'il ne devienne le premier ministre du roi Assuérus. Et c'est tout le travail de l'homme, inclure le serpent, le mal dans le processus de la réparation universelle. Et par cela, l'homme décuplera ses forces car ce serpent est un bon serviteur. C'est le Tsimtsoum, la restriction divine qui fait la distinction entre le début et la fin. De la fin du Tsimtsoum et donc de la fin de la Malkhout qui est représentée par « je suis le dernier» sort le serpent. Ce serpent est une partie de Ève qui est le mystère des arrières de Adam. Pour cela il s'est approché et s'est collé uniquement à elle car il est une partie d'elle. Il est son extrémité inférieure et c'est elle qui doit le réparer. Il y a alors un grand chamboulement dans la Malkhout entre sa partie qui s'appelle ''Ève'' et sa partie qui s'appelle ''serpent''. Ces deux parties sont dans le mystère de la ''face cachée'', ''Esther Panim'' du « je suis le dernier» et aussi dans le mystère du corps et qui représente la beauté, ''la chair de ma chair''. Ce sont Rah'el et Léa, les deux faces de la Noukva, du principe féminin, la chair et les os. Alors, il y a une grande réparation à amener la Noukva face à face avec Z-A. Mais si le serpent est entre eux, il y a alors séparation entre le début et la fin, entre l'homme et la femme, entre la Chékhina et Dieu, entre ce monde et les mondes supérieurs. Mordékhaï a fait cette union de la Noukva avec le principe masculin, Abba étant le fondement de la fille alors Esther ne pu faire que ce que Mordékhaï lui ordonnait cela veut dire que la Malkhout agissait selon la H'okhma. Lorsqu'un homme agit sans H'okhma et va selon les conseils des pensées issues de ses sens, il n'y a alors que ''l'autre côté'' qui domine car la Malkhout à ce moment n'a pas de H'okhma, elle n'a pas de père à cet instant. Il n'y a pas la couronne du Yessod de Abba. Le travail essentiel est d'inverser le serpent et le faire tendre vers le bien car par cela, va s'unir la fin au début et se révéler ainsi l'éternité. Tout le chemin de la temporalité est un éloignement entre la révélation de début et le dévoilement de la fin. Cette période est l'aspect révélé par Élokim. Mais s'il y a à ce moment un lien entre ces deux moments que sont le début et la fin, apparaît alors l'union. Pour cela, il ne faut pas détruire Aman mais le ramener au bien afin de faire le lien entre ces deux moments de l'action.
Avant la faute du premier homme, le travail n'était que dans le début sans s'occuper du mal, n'était qu'au niveau de la H'okhma. À ce niveau le mal n'est mal que dans sa superficialité car dans son intériorité, il est bon. Élokim étant la racine du mal et est un qualificatif du nom de AVAYA. Il faut inclure Élokim dans AVAYA. Élokim étant le mystère du serpent, doit être englobé dans la AVAYA qui est le mystère de Adam et de Ève. Alors le bien se tient prêt à être révélé pour cela, il faut que le mal soit le serviteur, il ne faut pas qu'il y ai de ''AF'' de colère. Ce AF se matérialise dans l'expansion du qualificatif divin qu'est Élokim dans la nature. Élokim n'est que la qualité divine, il n'est pas véritablement dans le niveau du divin de AVAYA. Si l'homme n'avait pas fauté, se serait alors épanché uniquement le début avec force et la fin aurait été avalée, le corps aurait été avalé par la tête. Mais après la faute, il faut que le corps meurt afin de le séparer de l'homme. Le serpent avant la faute, était le cuir des Téphilines du premier homme. C'était le travail du serpent. Il est le principe du sacrifice qui sert à se relier au divin par la pensée. Le vêtement dans la Atsilout n'a pas de mal mais si tu le relies aux trois mondes ''B-Y-A'', il est certain qu'il y a une séparation. Dans Atsilout, il n'y a pas de séparation, le vêtement est bien. Il est sur l'âme et ne fait qu'un avec elle. Dans Atsilout où il n'y a que de la divinité, il ne peut y avoir de séparation mais dans les mondes inférieurs où il y a les revêtements, il y a effectivement une séparation. En bas le mal se colle aux vêtements, pour cela, les sacrifices servent à brûler cette cloison et à chasser le mal afin de se rapprocher de Dieu. C'est le mystère du verset ''l'homme et la bête, Dieu les sauvera''. L'homme est la lumière de MA car ils ont la même valeur numérique qui est de 45 et la bête représente le nom de BAN dont la valeur numérique est de 52. MA et BAN étant le mystère du Tikoun, de la réparation. Par l'union des lumières de MA et de BAN, se fait la réparation « l'homme et la bête, Dieu les sauvera». La femme est la représentation de BAN dans la détérioration. Puisque maintenant, elle est séparée de l'homme comme il est dit « c'est un désir des yeux». Par le venin du serpent, elle s'est complètement séparée de l'homme. C'est exactement la brisure des vases où il y a séparation entre la lumière et le vase. Le vêtement est dans le principe du vase qui en se séparant, prend vie et la lumière est dans le principe de la divinité. Il faut alors relier ces deux entités. Le serpent est venu pour réveiller cette partie qui est de sa propre nature car il est la partie basse de la femme afin de raffermir cette séparation.
Mais il a une autre force bien plus supérieure. L'homme avait la possibilité d'épancher la force de la tête, du début et alors il n'y aurait pas de possibilité de rentrer dans la dualité, de s'occuper du bien et du mal. Il n'y aurait eu que la proximité divine mais le serpent s'est tenu au niveau du Tsimtsoum en face de cette tête, du début afin de l'empêcher de se révéler car tout le but du Tsimtsoum est d'empêcher que le début se révèle. Et si l'homme avait révélé ce début et épanché sa lumière, il aurait fermé la bouche du serpent. Pour cette raison, celui-ci ne s'est pas approché de l'homme car alors se serait révélé le bien qu'il y a dans l'empêchement de la proximité, se serait révélé le bien qu'il y a dans le mal c'est-à-dire le mal est l'empêchement de la révélation du début et par cela, s'est construit le serpent qui peut alors devenir une aide à l'homme pour s'élever et révéler le début. Mais pour cela, il faut inclure le serpent par l'épanchement du début et ne pas lui donner de force en lui donnant une place au départ avant cet épanchement. C'est cela le ''AF'' qui est le départ de la domination du serpent où le début ne se révèle pas, le chaos apparaît alors. Car il ne va être que dans l'aspect de la fin sans aucun lien avec le début et c'est le principe même de Amalek. Cette fin sans le début est l'origine des préoccupations, des soucis ''que va t-on manger demain?''. C'est cela la notion de ''l'intelligence'' des yeux que Adam et Ève ont déclenchée après avoir mangé du fruit de l'arbre de la connaissance, ils se sont souciés de leur futur! Car en vérité, l'envie issue des sens les a coupés de l'origine « je suis le premier» ce n'est qu'en ressentant la présence divine dans l'origine que je pourrais ressentir la présence divine dans l'action même que j'accomplis « et je suis le dernier». Et donc maintenant, tout notre service va selon la fin et c'est ce que le Ramh'al enseigne '' quel est le but de tout homme dans son monde, ressentir la présence divine'' s'il met toute sa conscience dans le but de son action, s'il vit son action au moment présent alors il annule toute séparation d'avec la proximité divine. Celui qui pense agir maintenant pour recevoir plus tard sa récompense, se coupe de l'action elle-même, il est coupé de son origine, il est dans la fin sans vivre le début. Le paradis est dans l'action présente car le paradis est dans la perception de la proximité divine et alors nous sommes dans le niveau de Adam Kadmon. Tant que nous ne percevons pas la présence divine dans nos actions, nos paroles et nos pensées, cela veut dire que nous sommes dans la fin sans le début. C'est dans le moment présent que se trouve la récompense et non dans le futur. La Malkhout doit dès maintenant arriver jusqu'à l'infini. Tout ce qui est en dehors de cette recherche même si c'est pour comprendre le fonctionnement du monde, est dans la notion '' l'envie des yeux''! Le seul but de l'étude, de la recherche intellectuelle doit être le ressenti de la présence divine. Le serpent veut faire voir à l'homme une autre fin mais il n'y a qu'une seule fin « je suis la fin». Même sans vouloir s'occuper de « je suis le début» comme dans le livre de la création et vouloir s'occuper d'autres préoccupations, en fin de compte « je suis la fin»! Le serpent va prendre cette fin à son compte! Profite du moment présent car ta fin est la tombe! C'est la philosophie d'Épicure et donc cette course au profit amène la préoccupation de l'avenir: comment vivre? Comment manger? Où dormir?....toutes les forces de l'homme sont concentrées dans cette optique, dans le BUT d'assouvir ses envies du moment présent. Le serpent vient rallonger le temps comme il est dit « il a rallongé son temps par la faute» et ceci ne peut se faire que lorsqu'il domine cette fin, ce but qui nous anime, c'est le qualificatif, la qualité de Élokim qui domine dans cette fin. Il faut recentrer la fin dans ce présent, il faut se considérer comme mort au moment présent, atteindre le but final au moment présent et non le repousser. Toute cette notion de désir ne provient que du fait que la mort est notre fin, donc profitons du moment présent. Par cela, en fait notre vie n'est basée que sur la mort future. Mais si nous plaçons la mort de l'instant comme étant la véritable mort, le désir s'estomperait et laisserait place à la véritable vie, l'éternité qui n'est en aucun cas le contraire de la mort. Le don de soi à l'instant présent chasse le serpent. Celui qui est prêt à se sacrifier empêche le serpent de dominer. Un homme qui agit sans ce don de soi, renforce en vérité, la force du serpent. C'est la différence entre une Mistva dénué d'intérêt personnel pour la révélation divine et une Mitsva qui est faite pour un intérêt personnel (même accomplir une Mitsva pour gagner le paradis est de l'ordre de l'intérêt personnel).
La femme est dans le principe des arrières qui est le principe du serpent ontologique. Pour cette raison, le serpent est allé vers elle pour la séduire. Par elle, le serpent a pu dominer le monde. Dans la création issue de la dissimulation, la femme est le principal vecteur car elle est issue des arrières de Adam et par elle, le début se cache et ne peut révéler la fin. Elle devient alors le géniteur de la création. Ève appela son premier fils ''Caïn'' car elle dit ''j'ai acquis un homme''. Alors l'homme se tient soit pour dévoiler le début et réunir la fin au début soit au contraire renforcer cette dissimulation et faire que la fin domine. Afin que cette fin se réalise, il faut que se dissimule le début alors se réveille ''AF'', le niveau d'impureté qui provient de l'impureté du serpent. La faute de Adam est le mystère de l'impureté du serpent. C'est cette faute qui amène l'impureté du serpent dans le monde. « même (AF) Esther n'a invité que MOI (Aman)» Esther représente Ève et Aman représente le serpent. À priori Esther est tombée dans le piège de Aman comme. Ève dans le piège du serpent. Esther en vérité va utiliser Aman, ce AF au contraire de Ève. Pourquoi la femme est impure 40 jours pour la naissance d'un garçon et 80 jours pour la naissance d'une fille? Au moment de la naissance se trouve le serpent, la faute. Les 40 jours et les 80 jours font en tout 120 qui font référence aux 120 permutations des lettres du nom Élokim. La véritable impureté est dans les sept premiers jours qui représentent la domination des sept premiers rois ontologiques qui est l'allusion aux sept Séphirot inférieurs.
L'arbre de la connaissance est dans le mystère de la noukva, dans le principe de la séparation. Par la faute, l'homme a abîmé la notion du Shabbat, la notion de la Malkhout et nous sommes toujours dans les six jours où Élokim domine et le temps se matérialise. C'est la domination du 120 qui est le nombre de permutations du nom de Élokim. Le serpent s'introduit en nous en nous faisons percevoir le futur. Il nous parle au futur, si tu fais ainsi, il t'arrivera ceci. Mais si nous recentrons le futur, le but dans la Kédoucha, dans la Torah qui nous remet dans l'instant présent, alors nous atteignons le trône divin. Mais si nous ressentons que notre but n'est qu'un temps intermédiaire qui nous amène à un autre temps, alors nous rallongeons l'exil de la temporalité. Par le fait d'avoir rajouter un interdit, Ève est tombée et a fait tomber Adam. C'est par la réflexion issue du désir que le serpent s'insinue dans l'esprit et le déconnecte de la source originelle. La foi est justement le contraire de la réflexion car la réflexion en vérité n'est que la matérialisation d'une peur du ''vide'', la peur du lendemain. La foi se trouve dans la confiance du moment présent, dans la perception que ce moment n'a pas de futur, n'entraîne pas de futur. L'envie est une énergie qui se déplace soit si elle est bien dirigée, elle se déplace vers le haut sinon elle va attirer l'homme vers le bas en donnant de l'énergie à la matière, à la Klippa qui va alors entraîner la temporalité. Pour se diriger vers le haut, il faut tout d'abord arrêter de vouloir se projeter dans le futur, de vouloir rallonger le moment présent, de vouloir le rendre éternel. C'est le pouvoir de la mémoire, de l'imaginaire qui insuffle dans la perception cette illusion d'éternité. C'est cela l'image du serpent: une énergie qui frétille sur elle-même mais en vérité en la saisissant comme il se doit, il se transforme en bâton et sert l'homme pour le diriger. Mais pour cela, il faut lui enlever cette impression de vie qu'il y a en lui, ce frétillement. Ce frétillement étant la cause de la temporalité, la cause de ce futur qui n'existe pas en réalité car « je suis le début et je suis la fin». L'esprit de l'homme par la perception de son intellect veut prendre la place du véritable déclencheur, Aman veut prendre Esther pour lui, il veut la Malkhout. Et donc tout dépend de la volonté humaine ''si je veux, je peux''. C'est alors la Klippa, l'écorce qui précède le fruit. Cette écorce étant la dissimulation de l'origine de « je suis le début». C'est elle qui bouche la source, la cause originelle. Quel est le but? Le but est la cause en vérité, retourner à l'origine. Le serpent, le raisonnement veut prendre la place de Dieu, il veut devenir lui-même la cause originelle, le début de toute action. Comment s'y prend-il? En créant une fin, un futur inaccessible car illusoire, la temporalité. Il fait croire à l'homme qu'il peut fixer son futur, sa fin qu'il est le maître de sa vie, qu'il en est le moteur. Par cela, il recouvre la cause originelle le « je suis le début». Le serpent donne l'illusion que la cause n'est que le hasard. La cause n'est pas l'unité divine mais au contraire, il y a une multitude infinie de possibilités de créer la cause de chaque chose, c'est le règne de la multitude. Le principe du serpent est de faire comprendre à l'homme qu'il n'y a pas qu'une seule et unique cause à ce monde du multiple. Dans l'unité du début, la Klippa ne peut se matérialiser, dans le monde de la Atsilout, le mal ne peut se matérialiser. Où se matérialise le mal? Dans la dissimulation, dans les habits qui recouvrent le corps, dans les mondes B-Y-A. C'est dans ce corps qui nous recouvre qu'il y a le mal, ce corps n'étant en vérité qu'un revêtement, notre véritable corps est du niveau de la Atsilout, n'étant que lumière. Dans ce niveau de la Atsilout où l'âme entoure le corps fait de lumière, il n'y a que l'éternité et non la temporalité. Le mal ne peut apparaître que par nos sens, par nos yeux: « agréable aux yeux». La perception sensorielle est le mystère de la dissimulation car le corps même au niveau de la Atsilout est né de la dissimulation, de l'empreinte qui est restée lors du retrait de la lumière infinie. Pour cette raison, dans toute perception, l'homme veut devancer la cause originelle et matérialiser cette dissimulation, par la perception de l'obscurité, je pourrais percevoir la lumière. Mais au lieu de percevoir la lumière, cela ne fait que renforcer encore plus l'obscurité. La source de cette perception est l'obscurité. La Klippa étant la source de toute perception. Dans cette perception, même le service divin devient idolâtre car ce service n'est issue que de la dualité. La perception duelle de notre vie où nous sommes notre propre décideur et même en choisissant le bien est la conséquence de la domination de l'écorce qui recouvre le fruit car dans le monde de la Atsilout, le libre-arbitre n'a pas lieu d'être car il n'y a qu'unité divine. Le serpent est là pour faire séparation entre la lumière et le corps afin que celui-ci prenne conscience de sa situation et se fondre de nouveau dans la lumière divine. C'est à cela que sert le serpent et ce n'est que grâce à lui que l'homme peut atteindre l'éternité mais si celui-ci domine, c'est la séparation qui se renforce de plus en plus et qui amène alors à la destruction. Au lieu de faire devancer la Klippa au fruit, en vérité, c'est le fruit qui est venu avant la Klippa. Il faut faire précéder le fruit pour pouvoir se servir de la Klippa afin que la Klippa elle-même se transforme en fruit.


 Rav Mordékhaï Chriqui (5777)
Retranscription Rav Michael SmadjaPublie par la Source des sagessesVous pouvez partager ce texte à condition d'en respecter l'intégralité et de citer la source: http://la-source-des-sagesses.blogspot.fr/


vendredi 23 février 2018

Fete-Pourim-Le Mystere du hasard



Pourim
Le mystère du hasard



dans deux endroits du livre d'Esther, est mentionnée la notion de ''hasard''. Une fois au sujet de Mordékhaï et une fois au sujet de Aman. « Mordékhaï a fait savoir (à Esther) tout ce qui est ''arrivé'' (de manière fortuite) et aussi au sujet de l'argent que Aman a proposé pour exterminer le peuple juif». « et Zarache, la femme de Aman a raconté à ses amis tout ce qui est ''arrivé'' à Aman». Aman a vu que la couronne qu'il convoitait est allée sur la tête de Mordékhaï. Cette couronne était la seule chose qui lui manquait. Il est connu que le penchant a toutes les Séphirot, il ne lui manque que la Séphira du Kéter (de la couronne qui est une Séphira spécifique à la Kédoucha) comme il est enseigné ''le mal est un royaume sans couronne.'' le mal a une force extrême mais il lui manque le pouvoir qui va l'élever jusqu'à l'unité divine. C'est cette couronne que voulait Aman qui à la fin est revenue à Mordékhaï.
Mordékhaï en racontant à Esther ''tout ce qui est arrivé'' veut lui apprendre que Aman est le petit fils de Amalek qui est celui qui a engendré dans le monde, la perception du ''hasard'' comme il est dit '' souviens toi de ce que t'a fait Amalek en chemin en sortant d’Égypte, au moment où il t'a rencontré (de manière fortuite) en chemin''. Mordékhaï veut faire savoir à Esther le lien généalogique qu'il y a entre Aman et Amalek qu'elle ne connaissait pas. Et ceci, il lui transmet par allusion avec cette notion du hasard qui relie ces deux personnages.
Qu'est-ce qui engendre la perception du hasard? Dans Daat Tévounot au sujet de la conduite de la ''Mazala'', de la ''destinée'' qui est la conduite de la réparation universelle, le Ramh'al considère que celle-ci agit de manière ''accidentelle'', un décret incompréhensible de l'ordre du hasard. Il y a une conduite qui est compréhensible et qui s'appelle ''la conduite du jugement''. C'est le chemin que veut emprunter l'homme dans sa perception des événements. Il veut comprendre les choses qui lui arrivent. C'est la perception par les opposés, par le bien qui est l'opposé du mal. C'est la conduite du jugement qui veut rendre la justice, qui veut évaluer et maîtriser les événements. C'est une perception où l'homme veut avoir une domination sur sa vie en la définissant, en la jugeant au contraire de la conduite de la réparation universelle ou de la conduite de la Radla ou de la Mazala qui elle, n'est absolument pas compréhensible et perceptible par notre compréhension duelle. Pourquoi arrive t-il tel événement ou tel événement? Cette conduite ne dépend pas des mérites des hommes mais du décret de la destinée. Elle ne dépend pas des pensées, des paroles ou des actes des hommes. Par cette conduite, nous pouvons accepter que deux hommes justes puissent avoir des destinées différentes, l'un vivant dans l'opulence et l'autre dans la pauvreté extrême, l'un dans le bonheur et l'autre dans le malheur. c'est la notion de ''Mazal'', de ''destinée''. L'homme veut se persuader que la conduite principale dans ce monde est la conduite du jugement et pourtant nous voyons le contraire dans chacun des événements de ce monde qui n'ont aucune logique selon cette conduite de la justice. En vérité, cette conduite est une conduite transitoire car la conduite principale est la conduite de la Radla. Le décret de la volonté divine est de l'ordre de la destinée comme une sorte de hasard où le mérite de l'homme n'entre pas en ligne de compte. Dans cette perception, nous admettons qu'un juste puisse recevoir le mal et le méchant recevoir le bien. Ce n'est que dans le monde futur que la conduite se fera selon les mérites où le juste recevra le bien et le méchant, le mal. Dans ce monde, c'est le contraire qui est perçu. Une des quatre connaissances erronées que mentionne le Ramh'al est qu'il y aurait deux puissances, une produisant le bien et une autre produisant le mal, deux forces contradictoires qui s'opposeraient et qui seraient chacune un dieu créateur. Un seul Dieu ne pouvant produire une chose et son contraire. Cet avis est très difficile à comprendre car comment peut-on ressentir qu'il y ai le bien sans le mal. Toute chose ne peut se percevoir que par son contraire! De plus le premier homme, le premier incroyant a lui-même ressenti que celui qui crée le bien ne peut créer le mal et donc qu'il y aurait deux royaumes dans la création. L'arbre de la connaissance étant ce dieu qui produit le mal. Par cette réflexion, il n'a pu arriver à la vérité « il n'y a rien d'autre que lui» où Dieu crée même le mal qui est le contraire de sa volonté d'épancher le bien et rien que le bien. Le mal étant créé afin de percevoir l'unité de sa réalité. Cette compréhension passe par l'épreuve où son contraire fait lui-même sa volonté. Mais entre-temps, l'homme est dans un niveau de perception où le contraire ne fait pas la volonté divine et est un obstacle à celle-ci. À ce niveau, le mal est un royaume à part entière. Il y aurait alors un dieu dans la Kédoucha, source du bien parfait et un dieu dans l'impureté, la source du mal.
Aman s'est alors considéré comme la représentation de ce dieu qui gouverne le mal, puissance maléfique et pour cette raison, Mordékhaï ne s'est pas prosterné devant lui même s'il a mis par ce refus, tout son peuple en danger. Il ne voulait pas que son peuple puisse avoir l'impression que le mal soit un domaine séparé, indépendant ayant une réalité propre, dominant à cet instant leur dieu de bonté. Il est écrit que le jour de Pourim est au même niveau que le bouc de Kippour. Les lettres du mot ''bouc'', ''שעיר'' forment le mot ''il y a le mal'' ''יש רע''. Il y un bouc qui est le bien et qui est introduit dans le saint des saints et il y a un deuxième bouc de même apparence qui est le mal qui est envoyé à Azzazel. Ces deux boucs sont identiques en tout point, l'un pour le bien et l'autre pour le mal qui sont en fait les deux facettes d'une même volonté.
Dans le livre '' la voie de Dieu'', le Ramh'al rapporte qu'il y a deux sortes d'événements, des événements qui interpellent l''universalité de l'homme et des événements qui interpellent l'homme dans son microcosme. Mais dans tous les cas, ces événements ne sont dus au hasard et au contraire, ont tous une raison spécifique. Il y a aussi des événements qui sont de l'ordre de la finalité et des événements qui sont de l'ordre du moyen pour arriver à ce que Dieu veut faire. Ce type d'événements n'est pas directement lié aux mérites de l'homme mais à la fin, celui-ci va comprendre que cet événement était le moyen d'arriver au bien. Comme celui qui doit prendre l'avion et qui a un empêchement, à la fin il s'avère que l'avion s'est écrasé et donc à fortiori, nous comprenons que cet événement était le moyen d'arriver au but final qui était le fait de le sauver. Par cette perspective, nous pouvons comprendre que le mal est un moyen d'arriver au but final qu'est le bien parfait. Toute la conduite divine est de parfaire l'homme et donc soit les événements vont être directement en rapport avec la correction que l'homme doit apporter à son comportement soit les événements vont être des intermédiaires pour arriver à la réparation de la conduite de l'homme. Et dans cette sorte d'événements, il se peut que l'homme perçoive du mal car ne voyant pas le but final. Ce n'est que dans ce niveau intermédiaire qu'un événement peut être considéré comme ''mal''. En vérité, tout événement de ce monde a ses racines dans les Séphirot des mondes supérieurs, ces deux mondes (supérieur et inférieur) sont en parallèle, ce qui se passe dans ce monde a son pendant dans les mondes supérieurs. L'association de plusieurs Séphirot va faire en sorte que dans le monde d'en-bas, un événement va prendre forme. Toutes les créatures et tous les événements sont en eux-mêmes l'expression des Séphirot c'est-à-dire la concrétisation de la conduite. Il n'y a donc rien qui est dû au hasard mais au contraire tout est la matérialisation de la volonté supérieure. Et donc tout événement est la conséquence d'une volonté spécifique et volontaire. Il est impossible qu'un événement puisse être fortuit sans aucune raison, issu et entrant dans un programme dirigé par ''Dame Nature'' que je pourrais de ma propre initiative contrôler et dominer si j'en connais les rouages. Même les lois issues de la conduite du jugement ne sont ses déclencheurs. Ces lois ne sont que des instruments dans les ''mains'' de Dieu pour concrétiser sa volonté divine. Bien que toute action est conduite par des lois fixes, ''celui qui fait le bien reçoit le bien'', la loi de la pesanteur est une loi que l'homme peut utiliser et déclencher de sa propre initiative...et même les Séphirot sont dirigées par des lois afin de conduire le monde selon le jugement, selon la justice, ceci n'est que dans les limites d'un vêtement. Dieu veut révéler une volonté mais cette volonté doit s'habiller de vêtement afin d'être perçue dans la création d'une manière duelle et séparée. Toutes ces lois ne sont pas la source de l'énergie divine mais des conduits, des revêtements qui vont permettre à la volonté de s'habiller afin d'apparaître dans la création. La Séphira de H'essed va s'habiller de différentes façons tels que le bien, l'eau, la couleur blanche...mais en aucun cas ce revêtement qu'est l'action qui découle de la Séphira n'est l'énergie elle-même. Ainsi cette conduite de la justice ou les lois qui conduisent la Nature, ne sont que des canaux qui vont permettre d'épancher le flux divin dans le monde mais elles ne sont en aucun cas le flux lui-même. Il n'y a aucune loi séparée qui dirige le flux divin et que l'on pourrait utiliser à ses propres fins. Toutes ces lois ne sont que des altérations de la lumière elle-même afin de la servir, de la matérialiser dans la création et même le mal est au service de Dieu, il est en lui-même l'ustensile, le moyen pour que la volonté divine atteigne son but. Celui qui va considérer ce revêtement comme la volonté elle-même est en train de servir des dieux étrangers. Celui qui va être affecté par ce revêtement, est considéré comme un idolâtre. Un homme ressentant au plus profond de lui qu'il est dans une situation inextricable à cause de ses mauvaises actions et a le sentiment que plus rien ne peut le sauver, est à ce moment en train de donner un pouvoir spécifique et indépendant aux lois de cette conduite de la justice, aux lois de la récompense et de la punition et est alors en train d'idolâtrer l'événement qui se présente à lui. Seule la conduite de la réparation qui est la volonté suprême, est l'énergie même de l'infini, volonté insondable et incompréhensible car sans revêtement qui dirige la création. Mais des fois, pour utiliser cette volonté, Dieu va la revêtir de tel ou tel revêtement. Et tout ceci va épancher la conduite uniquement pour le bien.
Le conseil profond et secret que Dieu diffuse dans le monde, est d'annuler complètement le mal de la création ou plutôt de le faire revenir vers lui en prenant conscience que même le mal n'est qu'une concrétisation de sa volonté unique. Il faut savoir que la conduite principale est la réparation du mal. Et ceci va se faire en purifiant toute énergie de ses connotations négatives. Comment? En la ramenant à sa source premièr. Par cela, le mal ne pourra plus exprimer son côté individuel. Pourquoi y a t-il le mal dans le monde? Afin de parfaire la création et ceci ne pourra se faire que lorsque l'on comprendra la raison pourquoi cette énergie divine apparaît mauvaise et non en réagissant sur l'événement qui est en train de se passer. Le mal n'est pas là uniquement pour nous éprouver mais pour nous permettre de percevoir que même lui n'est que bien. Cette perception du mal n'étant qu'un revêtement qui cache l'unité divine qu'il y a en lui.
Mordékhaï montre à Esther que si tout le but du mal est de révéler l'unité divine, il faut alors se confronter à lui et donc à Aman, le laisser faire tout ce qu'il doit être fait par son intermédiaire car ainsi, Dieu va se révéler et pas autrement. Il faut le laisser se renforcer et se dévoiler et non l'empêcher de se révéler. Par cela, l'homme pourra espérer ressentir l'unité divine qu'il y a derrière cette énergie négative que dégage Aman. Ce n'est que de cette manière qu'un homme peut être le moyen de révéler Dieu dans le monde, par l'annulation des contraires. Ce n'est que par cette révélation du mal sur le juste que peut se faire la révélation du bien parfait. ''le Tsadik dans le malheur'' est la seule possibilité dans la conduite divine pour que le mal revienne au bien. C'est la réparation finale, purifier la création de cette perception négative et donc duelle de l'énergie divine. La conduite du salaire et de la punition est une conduite dévoilée où toutes les lois de la terre et du ciel se matérialisent cependant l'intériorité de cette conduite est rattachée à la notion qui s'appelle ''la réparation universelle'' car ces deux conduites ne sont pas contradictoires (une étant reliée à l'action de l'homme et l'autre indépendante de son action- une coduite singulière et une autre universelle). Il y a donc une conduite entièrement bienfaisante qui est appelée ''la conduite de Mordékhaï'' et il y a une conduite du vêtement qui habille cette conduite, c'est ''la conduite de Aman''. Mais pour que le bien se révèle, il faut au départ que le mal se réveille et domine pour qu'à la fin celui-ci soit sous la domination de la sainteté de l'unité divine et pour arriver à la fin à la perception que tout n'est que volonté divine et ceci ne peut se ressentir que par la confiance divine que tout vient de lui. Cette Émouna est de l'ordre de l'insondable afin de pouvoir atteindre la perception du profond conseil où tout n'est que bienfait. Ce niveau pour celui qui n'est que dans la perception duelle de la conduite du jugement est de l'ordre du ''hasard'' sans aucune raison logique où le juste souffre et le méchant jouit du bonheur. Par la Émouna, l'homme peut arriver à percevoir la raison profonde de toute chose où rien n'est dû au hasard. Selon notre perception individuelle, il se peut que l'événement puisse être perçu comme hasardeux car il n'est que le moyen et non le but et donc mauvais pour l'homme. Mais en changeant de vision grâce à la Émouna, en ayant une vision universelle, même l'événement intermédiaire est aussi bien car dans cette vision, la dualité n'a plus lieu d'être où le mal est à l'opposé du bien. Ce n'est que par ma perception individuelle que l'intermédiaire peut être ressenti comme mauvais. Le mal n'apparaît que lorsque l'événement n'est pas relié à sa racine, il est alors de l'ordre du hasard qui est lui la source du mal. L'événement n'étant relié qu'à sa cause proche qui est un acte individuel, il se peut alors qu'il n'y ai aucun lien avec cette cause proche. Comme nous voyons le juste recevoir le mal alors qu'il ne le mérite pas, donc à première vue, l'événement est de l'ordre du hasard et de la vanité. Mais si un homme se surpasse et remonte jusqu'à la source des âmes, il peut alors ressentir le lien indicible qu'il y a entre l'action et son créateur où le but est le moyen lui-même. Cette sensation de hasard ne se réveille que lorsque la personne est dans un état séparé, en déconnexion avec son universalité. Au niveau de la réparation universelle où tout est relié à sa source, il n'y a alors plus de place au hasard. Et seul celui qui se comporte de manière individuelle, percevra l'événement comme un hasard. Celui qui n'est que dans la conduite du jugement va percevoir ces événements comme des doutes, des incompréhensions. L'homme est alors toujours dans un état où le doute existe. Il peut en arriver à douter de Dieu lui-même. C'est la conduite des 49 portes de puretés et des 49 portes d'impureté. La conduite de la réparation universelle se trouve au niveau de la cinquantième porte où tout est confondu, où rien ne peut se comprendre par notre esprit duel. C'est un niveau où Mordékhaï et Aman sont les deux pôles d'une même et unique énergie '' Baroukh' Mordékhaï- Arour Aman''. Dans ce niveau, les deux boucs de Kippour sont les mêmes, l'un entrant dans le saint des saints et l'autre envoyé à la Azazel. Le même bouc qui a en lui le mal se transforme alors en bien. C'est aussi le niveau de Mordékhaï dont son nom est l'allusion au sang d'une bête impure dont on extrait le Musc pour en faire une bonne odeur. C'est la fleur de tous les parfums des encenses brûlés au temple. Le mal lorsqu'il est dominé par le bien va se transformer lui-même en bien donnant une odeur agréable. À ce niveau, la perception ne peut plus être appréhendée par l'intellect. C'est le niveau de l'arbre de la vie éternelle qui dirige la conduite du jugement. C'est le niveau de Moshé qui est le mystère du Daat et tant que Mordékhaï ne s'est pas révélé, la Torah est d'une certaine manière manquante car elle n'était perçue que dans la conduite du jugement uniquement, contrainte et forcée. Mais grâce à Mordékhaï, les enfants d'Israël l'ont reçue dans une dimension différente où Aman est son révélateur. C'est lui qui a conseillé le Michté, c'est lui qui a fait tué Vachti et de ce fait a placé Esther sur le trône. ''que viennent le roi et Aman aujourd'hui'' ''יבא המלך והמן היום'' les initiales formant le tétragramme ''יהוה'', le nom ''AVAYA'' la conduite divine de la RADLA. Alors Mordékhaï le jour même de Pessah', le jour de la délivrance, a pris sur lui de jeûner et de pleurer. Il a transformé ce jour de joie en jour de pleur. La sortie d’Égypte et la destruction du temple étant les pôles d'une même volonté. Le hasard étant la perception de ces deux pôles antinomiques. Le hasard est tapie dans les causes proches que l'homme se force à inventer. C'est Aman qui sépare le bien du mal et qui transforme tous les événements en hasard comme son ancêtre Amalek ''qu'ils ont rencontré (par hasard) en chemin'' comme le nom ''Pourim'' fait allusion ''le tirage au sort''. La perception où le bien est un domaine particulier, le contraire du mal où soit le bien domine, soit le mal domine. Et il y a la perception de Mordékhaï où le bien et le mal ne sont que les deux pôles d'une même énergie. Pourim est la première révélation de la RADLA, de la réparation universelle ou le mal sert le bien. Tout événement de ce monde peut être perçu comme le mal si l'homme le sépare de sa source qu'est la volonté divine. En le séparant de sa source, il lui donne une force qui ressemble à une domination, une puissance indépendante. L'événement apparaît alors comme une action provenant du hasard. Le hasard est en fait une action séparée de sa source sans aucun lien avec la volonté divine, déracinée de son but. Alors le hasard devient le mal. C'est ce que dit Mordékhaï à Esther ''Aman est le petit fils de celui qui est le révélateur du hasard qu'il y a dans tout événement''. Le hasard va révéler que l'action est indépendante de la volonté divine bénéfique. Il est certain qu'il y a une puissance bénéfique mais il y a aussi une puissance maléfique indépendante. Il y a une puissance qui domine et dirige les mondes supérieurs et une puissance qui domine et dirige les mondes inférieurs. Alors se matérialise l'exil dans cette puissance qu'est le mal où celui-ci domine complètement dans toute cette écorce. Mordékhaï se plongeant corps et âme dans cette écorce pour extirper les étincelles de Kédoucha en prenant la couronne du roi. Alors l'unité divine se révèle où la main de Dieu se voit où le mal se transforme en bien. Il n'y a alors qu'une domination, la domination du bien. Le mal n'est pas repoussé comme au moment du don de la Torah, il est au contraire perçu grâce à Mordékhaï comme un élément actif dans la révélation de l'unité divine. Le bien et le mal se confondant en une seule énergie qui va dans un même but. En vérité, le mal est un bon ustensile. Le serpent est un merveilleux moyen de servir Dieu. Mais pour cela, il faut transformer ce serpent en bâton. C'est le travail que le Messie fera. Le mal en vérité n'a pas de réalité, ce n'est que la déconnexion d'avec sa source qui fait que le mal soit ressenti comme une réalité. Le travail de Amalek est de rechercher à tout moment une cause proche à l'événement et ainsi ne plus rechercher sa véritable cause. C'est le mystère de la couronne, le mal est un royaume sans couronne. La couronne est ce qui va relier l'événement à sa source. Comment le serpent peut se transformer en bâton? En le saisissant par la queue c'est-à-dire en rattachant l'événement à son but et lorsque le but se révèle alors son commencement aussi se révèle. Et par cela, nous ressentons que le début, le milieu et la fin ne sont qu'une seule et unique chose: la volonté divine.


Rav Mordékhaï Chriqui (5777)
Retranscription Rav Michael Smadja
Publie par la Source des sagesses
Vous pouvez partager ce texte à condition d'en respecter l'intégralité et de citer la source: http://la-source-des-sagesses.blogspot.fr/