mardi 30 juin 2020

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 37

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 37

Chapitre 5 - Porte 37 - Le Monde des Néquoudim et la Brisure des vases.

Porte 37- cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita




La racine de l'existence de la détérioration et de la réparation est cette notion de brisure des vases (Chévirat Hakélim) et leur réparation.
il faut savoir que le Ramh'al a une définition révolutionnaire à propos de la brisure des vases (chévirat Hakélim). Pour lui, la brisure en fait est une domination des Kélim. Les Kélim règnent et c'est cela la racine de la détérioration, la cause de l'existence et donc de la détérioration dans le monde. La racine de la réparation est de faire dominer la lumière qui est dans ces Kélim. C'est le règne de la lumière.

Il y a dans le monde, deux sortes de domination: soit la domination de la lumière soit la domination du Kéli.
Cette possibilité que D-ieu a donné aux Kélim de dominer a donné la possibilité à une détérioration et à une réparation dans le monde.
Il y a un principe d'évolution des mondes ''A-B-Y-A'' qui va en se révélant et tout le temps qu'il ne se révèle pas, c'est comme une forme incomplète d'où naissent les détériorations et lorsque cette évolution est finie, il y a une perfection qui apparaît. Et tout le temps que cette perfection ne se réalise pas, il y a une place au mal.


Car s'il n'y avait pas de brisure en eux, il n'y aurait pas eu de détérioration dans le monde.
Deuxième principe: toute la possibilité de la destruction et de la réparation s'enracine dans la brisure des Kélim et dans leur réparation. Et s'il n'y avait pas de détérioration dans les Kélim du monde des ''Nékoudim'', il n'y aurait pas de détérioration dans le monde. Et s'il n'y avait pas eu de détérioration, cela aurait été la fin de tout car il y aurait eu le dévoilement de l'unité.


Cependant pour que la détérioration vienne puis la réparation, il ne faut pas que cette réparation vienne d'un coup mais parcimonieusement dans le laps de temps des six mille ans (pour donner existence aux actes des hommes et à leur libre-arbitre) pour qu'à la fin, il y ai la réparation complète où il n'y aura plus de place à la détérioration du tout.
Il y a une racine maintenant au monde pour donner la possibilité au mal de se matérialiser. Et tant que l'on n'a pas atteint la phase de la réparation complète, il y a alors une possibilité à la détérioration.
Dans le Daat Tévounot, le Ramh'al explique que lorsque l'on atteint la perfection, il n'y a pas de place au mal. Le mal ne vient donc que pour réveiller l'homme et lui dire que le travail n'est pas fini. Le mal est corollaire à une situation de manque.
Cela veut dire donc que le monde des ''Nékoudim'' n'est pas terminé! En vérité, il y a un monde de ''A-B-Y-A'' (Atsilout-Bérya-Yétsira-Assiya) et ce monde de ''A-B-Y-A'' n'est parfait que dans Atsilout mais les mondes de Bérya-Yétsira-Assiya ne sont pas parfaits. Et donc, ils ont une possibilité de subir une affectation et une détérioration. Mais à la fin, tout ''B-Y-A'' va s'unir à ''Atsilout''. Le monde est partagé en deux parties: ''Atsilout'' et ''B-Y-A'' cependant la réparation est déjà fait dans ''Atsilout''. Mais nous allons voir que la brisure est dans la ''Atsilout'' même. Les ''séphirot'' elles-mêmes de la ''Atsilout'' vont ''tomber'' dans ''B-Y-A''. mais seulement les Séphirot inférieures et non les trois supérieures. Donc, il y a une affectation dans le monde ''Atsilout'' donc les Kélim vont descendre en bas.


Il y a deux aspects dans la brisure:
1- le ''marhé'', la ''vision'' et
2- l'explication.
Qu'est-ce que la ''vision''? Il y a des Séphirot qui tombent, qui sont déchues, ce sont les ''Kélim'' des Séphirot et non les lumières des Séphirot. Ces Kélim s'appellent les Séphirot des Nékoudim qui vont donner place à la détérioration dans le monde. Leur remontée va donner place à leur réparation.

La racine de la détérioration et de la réparation se trouve dans cet acte de la brisure. La possibilité qu'une existence disparaisse ou ressuscite, qu'elle se réalise ou qu'elle se détruise se trouve dans cet événement que l'on appelle la ''brisure''.

Qu'est-ce que le monde des ''Nékoudim''? C'est le premier axiome que le Ari Zal a expliqué. Les Séphirot sont les mesures de la pensée suprême avec laquelle il dirige l'univers. Et si nous avons dans ce monde l'existence et la détérioration, c'est qu'il y a une racine dans les Séphirot de Nékoudim. On aurait pu croire que l'existence dans le monde procède de la bonté divine et que la détérioration procéderait de la rigueur.
En vérité, ici, il y a une analyse profonde à faire lorsque nous disons dans l'enseignement du Ari Zal, les Séphirot elles-mêmes se sont brisées: c'est-à-dire qu'il y aurait une annulation de l'existence! Le pouvoir de la vie, le pouvoir de l'être s'annulerait!
C'est cela la perte et la détérioration? Et encore plus difficile à comprendre c'est de dire que la sitra hah'ara (le mal) provient des Séphirot, un principe destructeur alors que nous savons que la détérioration ne peut procéder de l'existence, du bien ne peut sortir son contraire!
C'est quoi exactement cette détérioration?
Donc il y a deux questions:
1- comment la détérioration peut-elle détruire l'existence?
2- comment la Sitra ah'ara peut-elle sortir de l'existence?
Car il n'y a qu'une seule volonté, celle de donner l'existence.
D'où procède la non- existence, la destruction de cette existence?
Toute la pensée suprême n'a qu'un but: la révélation de la perfection qui est le bien universel qui se révèle à la fin à toutes les créatures. L'homme ainsi que toutes les créatures ne sont qu'une expression de la direction. Toutes les choses qui nous entourent et qui construisent notre vie ne sont que des expressions des Séphirot! Si nous pouvions comprendre à quoi correspondait chaque chose, nous comprendrions alors l'essence de toute l'existence car chaque chose a sa place et sa réalité. Le mal n'est que la division lorsque rien ne fonctionne, où l'un prend la place de l'autre. Mais en vérité, nous avons besoin de tout. Le mal est en fait le Tohou-bohou, la discorde, le mélange, le désordre, la dispersion. La perfection étant la réalisation du puzzle où chacun est à sa place.
Rabbi Shimon Bar Yoh'aï a vu que la place du juif est dans l'étude de la Torah. Sa place n'est pas dans les sciences profanes mais uniquement dans l'analyse de la Torah. Tout le reste n'est que la matérialisation du désordre! Il faut être convaincu de ce que peut apporter comme réparation pour la création, l'étude de la Torah. Si nous avions conscience de cela, on ne pourrait s'en séparer. Même dans l'étude de la Torah, la dispersion s'est propagée. Combien d'avis divergents, combien de disputes, combien de haine gratuite au sein même de ceux qui représentent la Torah? On est dispersé! Chacun a sa Torah.
Le monde continue comme il est sans changement car la réparation ne se fait que d'elle-même. Il faut prendre place dans cette réparation de manière consciente. D-ieu nous a sortis d’Égypte pour qu'il nous donne la Torah afin de l'étudier jour et nuit! La Torah ne doit pas se séparer de notre bouche.
Est-on dans cette état d'esprit lorsque l'on étudie la Torah? Non! Et pourquoi? Car on ne comprend pas la réparation de l'ordre.
Le Ramh'al explique que la Torah est l'ordre réel du monde. Par la Torah, le monde se réalise. Et avant le don de la Torah, le monde allait à sa destruction. Le monde allant en expansion et chaque force se répandait d'elle-même sans être en phase avec les autres forces en présence. Jusqu'à ce que le créateur dise à son monde ''DAÏ'' ''assez''! Et alors, il a mis des lois et a tout re- concentrer pour que le monde puisse se réaliser sinon, il va au chaos.
Qu'est-ce qui réalise l'ordre de ramener chacun et chaque chose à sa place? Yshmaël à sa place, Éssav à sa place....
pourquoi D-ieu a donné la force et le pouvoir à toutes ses nations? Car c'est la domination des Kélim! C'est-à-dire donner une force autonome à la nature pendant un certain moment mais cela provoque la destruction.
Toutes les créatures ne sont qu'une expression de cette conduite. Dieu a voulu aussi exprimer sa direction dans les êtres. S'il y a dans le monde, la possibilité de destruction, des tremblements de terre, des éléments négatifs, d'où viennent-ils? Ils viennent des mesures de la pensée suprême, des Séphirot.
Cette conduite qui vient au niveau du corps de l'homme dépend aussi de la forme de l'homme lui-même et ainsi toutes les lois de la nature, elles-mêmes doivent exprimer cette réalité. Il y a des lois qui peuvent détruire des mondes, les vitesses des étoiles qui peuvent mettre tout en péril et par la Torah, tout peut se remettre en ordre. Seule la Torah peut dominer ses forces de destruction qu'il y a dans le monde si on l'étudie réellement sans aucun intérêt personnel.


Au début de la pensée suprême, toutes les créatures ont été réalisées d'une manière incomplète, imparfaite. Car si elles étaient réalisées d'une manière complète, alors il n'y aurait plus de réparation à effectuer, ce monde n'aurait pas existé et seul, le monde futur aurait été créé. Donc puisque les créatures sont incomplètes, ce sont elles-mêmes des conduites de perte, de manque. Et donc, le mal domine. Du fait qu'elles sont incomplètes, elles vont atteindre la mort. Elles vont se détruire elles-mêmes. Donc on répond ainsi à la question: comment l'existence peut être le mal? Car en fait cette existence est incomplète. Mais si D-ieu avait fait l'existence parfaite et complète, le mal n'aurait pu apparaître. Donc les degrés de la lacune détruisent la créature elle-même. En d'autres termes, si un homme atteint la plénitude, Il ne pourrait mourir et même son corps ne pourrait disparaître!
On peut voir cela des Séphirot elles-mêmes, qui ne sont pas des créatures qui s'annulent et se perdent car des parts de mal sont mélangées, se renforcent, dominent et entraînent sur ces Kélim la perte et la disparition. La pensée suprême a pensé la créature incomplète puis la créature complète. Cette situation de la pensée est caractérisée par une Séphira. Lorsqu'elle est incomplète, c'est qu'elle est déchue et va au niveau de ''B-Y-A'' et représente une créature dans une position. Après Hachem réalise dans sa pensée, cette créature complète et se retrouve alors jusqu'au niveau de ''Atsilout''. Lorsque nous disons que les Séphirot de ''Nékoudim'' sont la racine de la détérioration, on ne parle pas d'une réelle détérioration, mais d'un niveau où D-ieu pense les créatures. Cela s'appelle le plan. C'est cela en fait les différentes parties de la création. Ce n'est une détérioration que par sa matérialisation incomplète. Mais dans sa phase finale, ce n'est pas une détérioration.
La mort est une détérioration, c'est la fin de quelque chose car on ne sait ce qu'il se passe après au niveau du corps et de l'âme. Mais en vérité, il y a une continuité. Et donc si nous restons dans le moment présent, oui, il y a une destruction mais si nous voyons les suites de toutes ces détériorations, nous verrions qu'il n'y a pas de mal car tout va en se complétant vers sa réalisation finale. L'imperfection et la lacune donne place au temps et à l'évolution. Il y a plusieurs niveaux dans l'évolution de la nature. Toutes les créatures vont s'élever, même la plante...à la fin des temps, le loup cohabitera avec l'agneau. Il faut une intelligence extraordinaire pour que le fauve puisse dominer ses pulsions! Et pour cela, il faut des ''Moh'in'', des cerveaux.
Toute la détérioration d'après le Ari Zal est la conséquence du manque de Moh'in. L'état de petitesse et de lacune est au niveau des Moh'in car il manque les trois premières Séphirot ''h'okhma-Bina-Daat''. Toute la destruction, toute la descente, toutes les pensées sont dans les actes au niveau des sept séphirot inférieures. Mais au début, le niveau du manque allait en dominant car il ne permettait pas à l'existence de se réaliser. Mais après, la pensée divine a pensé les créatures de manière arrangée et réparée mais pas entièrement juste ce qu'il faut afin qu'elles puissent se parfaire d'elles-mêmes. Même la plante a son intelligence pour se procurer sa subsistance afin qu'elles ne se détruisent de suite. Les créatures se réalisent et sont aussi assujetties à la destruction. Mais elles ne se détruisent pas tout de suite. Ainsi le créateur a mesuré et réalisé toutes les créatures au niveau d'abord des Séphirot par une sorte de ''balance'' c'est l'équilibre car en vérité il y a une force de construction et une force de destruction.
Dans chaque créature, il y a ces deux forces: une force qui donne l'existence et une force de la lacune qui anéanti, qui rapproche et qui repousse. Parfois, une domine et parfois l'autre domine. Cela s'appelle ''MA'' le nom ''AVAYA'' dont la valeur numérique est de 45 et ''BEN'', le nom ''AVAYA'' dont la valeur numérique est de 52 .
D'après le Ari Zal, on va prend les ''lumières de ''MA'' qui sont les lumières de la réparation et les lumières de ''BEN'' qui sont les lumières de la détérioration. Et donc dans chaque créature, il y a ''MA'' et ''BEN''. Lorsque l'on a parlé de la brisure des vases, qu'est-ce qui est sorti des yeux? C'est le ''BEN'' de ''SAG'' de ''SAG'', le nom ''AVAYA'' dont la valeur numérique est de 63 . Ce sont les Kélim qui sont tombés et qui correspondent à la perte. Mais ces lumières de ''BEN'' vont s'associer aux lumières de ''MA''. Les forces de ''BEN'' correspondent au pouvoir féminin et les forces de ''MA'' correspondent au pouvoir masculin. La réalisation dans le monde ne se fait donc que grâce au pouvoir masculin et au pouvoir féminin. Mais le pouvoir féminin tout seul c'est la destruction, c'est le désir, le plaisir pour le plaisir, c'est le désir du plaisir que H'ava a eu en voyant l'arbre de la connaissance du bien et du mal.


Si la détérioration avait dominé plus que la réparation, alors il aurait tout détruit. Quelqu'un qui laisse son corps le dominer, il va dans la détérioration.
Un jour Alexandre le Grand demande aux sages: ''que doit-on faire pour vivre?''. Ils répondirent:'' Il faut mourir!'''' et que doit-on faire pour mourir?'' ''il faut vivre''. Tu veux mourir? C'est très simple, laisse toi vivre. Va selon tes désirs dans ce monde, laisse ton corps te dominer. Que faut-il faire pour vivre? Il faut faire mourir le corps.
De même si l'existence domine complètement, alors la détérioration disparaîtrait complètement. Il n'y aurait plus de détérioration. En vérité, nous allons atteindre ce niveau et cela sera la fin de la mort. Nous avons en ce moment une existence durable mais elle n'est pas éternelle. Chaque créature selon son temps est programmée. Un arbre un certain temps, le soleil beaucoup plus longtemps. Mais même le soleil n'est pas voué à être éternel. Rien en vérité n'est éternel car tout n'est que création. Et c'est le monde des Nékoudim qui n'est pas terminé qui donne la progression. Car si ce monde était terminé, alors le monde de la Atsilout adhérerait complètement et l'éternité apparaîtrait. On dit que les Tsadikim dans leur mort sont appelés ''vivants''! Ce sont des êtres qui ont sanctifié leur vie qui n'était pas voué au plaisir. Leur vie était consacrée pour amener la divinité dans ce monde. Ils ont une part dans le Tikoun Haolam réel et dynamique, qui reste par leur Torah.
L'homme peut théoriquement augmenter l'existence ou bien la détérioration. Pour atteindre la complétude, il faut que la détérioration soit épurée complètement.
Dans les créatures, il existe ces parties: il y a des choses dans notre vie qui montrent la détérioration et il y a des choses qui montrent l'existence. Lorsqu'un homme se lève, il respire, il marche...cela montre l'existence. Lorsqu'il est malade, fatigué ou même stressé, c'est la détérioration qui se renforce. Il y a parfois la perte et parfois l'existence. Il y a des aspects dans le monde qui révèlent le manque et des aspects dans le monde qui révèlent l'existence. Lorsqu'un homme voit, parle mange, c'est l'existence. Et lorsqu'il n'arrive pas à voir ou à parler, c'est la perte! Et même lorsqu'il dort ou bien lorsque des saletés apparaissent dans son corps, c'est la matérialisation du manque. Le moustique est aussi la matérialisation du manque. De même que la faute.
Il y a deux sortes d'aspect du mal. Il y a la Sitra Ah'ara qui est le contraire du bien, étant composée des parties de lacune, de l'ensemble des parties de lacune qui sont dans toutes les Séphirot. En faisant la somme des lacunes, tu matérialises complètement la Sitra Ah'ara. Cette Sitra a été extirpée de toute la nature, de toute l'existence afin qu'elle ne provoque pas la destruction. Mais elle n'a pas quitté le monde entièrement. Elle peut se réveiller selon les limites qui lui ont été assignées.
Il y a une autre sorte de mal qui n'a pas eu d'éclaircissement dans les Kélim. Il y a des Kelim qui ont été complètement épurés et d'autres qui n'ont pas encore été épurés. D'après le Ari Zal, toute la prière est le Tikoun du Kéli, c'est-à-dire l'épuration totale du mal où le principe de la lacune sera extirpé entièrement alors l'existence parfaite se révélera. Notre travail, entre autre, est l'épuration des Kélim. Il y a deux sortes de mal: le mal dans la personnification de la Sitra Ah'ara qui est l'ensemble des lacunes. Et il y a les lacunes elles-mêmes qui n'ont pas encore été arrangées. Le fait que l'on arrive à guérir telle maladie, à réparer telle chose alors qu'auparavant, on ne pouvait pas guérir ou réparer, est du fait que l'on a parfait la lacune. C'est la Mitsva, c'est la Torah, c'est la lumière qu'il a besoin. Même l'eau en vérité, même si elle est bonne, elle va disparaître, elle va se décomposer, elle ne peut être éternelle. Elle ne peut se réaliser toujours convenablement car il y a en elle, un élément qui est imparfait et qui la détruit petit à petit de la même manière que notre corps. Il y a un élément qui détruit l'existence. Il y a la puissance destructrice qui n'est pas entièrement extirpé et de ce fait, les créatures sont réalisables mais pas de manière parfaite et éternelle. Ils ont trouvé de l'huile à H'evron avec laquelle on faisait l'onction des Cohanim, âgée de deux mille ans. Le monde va en s'épurant. Le corps va atteindre l'éternité car toute la force du mal n'existera plus mais il faut d'abord la résurrection des morts.
S'il n'y avait pas eu la détérioration par la brisure des vases dans le monde des Nékoudim c'est-à-dire la perte de l'existence, il y aurait eu l'éternité sans passer par la gradation. D-ieu a créé les Kélim dans un état qui laisse encore place au manque. Si D-ieu n'avait pas pensé la réparation entièrement, l'homme n'aurait pu faire aucune réparation. Mais D-ieu a donné à l'homme la possibilité de se parfaire avec le service qui lui incombe sur terre. Et si celui-ci retire complètement toute la lacune et réalise la créature entièrement, il n'y a plus de place au travail. La fin du travail, la fin des Mitsvot est à la fin du dixième millénaire. Il n'y aura plus de téphilines...
l'origine du mal est l'imperfection. Le mal est la partie qui reste à parfaire. L'imperfection n'est là que pour nous révéler notre voie de la réparation. Le mal donc est au service de la réparation. Au niveau des peuples, Hitler et les chefs musulman sont l'antithèse du Mashiah. Celui qui veut la destruction du peuple d'Israël, ne veut pas la réparation du peuple juif et son adhésion à D-ieu.
Il n'y a pas de Moshé sans Parho. Y a t-il un Mordékhaï sans Aman? Le manque en fait n'est pas un manque, il a en vérité une fonction. Révéler le travail de l'homme afin de parfaire la création.


Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja

Publié par Blog Rabbi Moche Haim Luzzato 
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mardi 23 juin 2020

Les 138 Portes de la Sagesse 36/138

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 36

Chapitre 5 - Porte 36 - Le Monde des Néquoudim et la Brisure des vases.

Porte 36- cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita




Avant de commencer le nouveau sujet du "Monde des Nékoudim", il faut définir ce qui est écrit dans la Torah au sujet du ''Tohou'', le chaos. « au commencement, a créé Élokim les cieux et la terre et la terre était chaos ''tohou'' et Élokim dit ''que la lumière soit'' et la lumière fut».
Il y a donc une existence de la création dans un aspect de chaos. Comme nos sages enseignent:'' Dieu crée des mondes et les détruit'' il y a des situations qui font que le monde ne tient, ne perdure pas mais il ne s'agit pas de destruction physique. Nous parlons au niveau des Orot, des lumières. Il y a des destructions de lumières réellement.
Ce sont des forces qui se tenaient pour construire des mondes qui sont en eux-mêmes les Orot des yeux que Adam Kadmon a matérialisées et qui ont matérialisé les dix Séphirot de Kéter jusqu'à Malkhout.
Ces Séphirot se tenaient pour réaliser le monde futur qui va plus tard se manifester par les Orot de ''Ozen-H'otem-Pé''. C'est le monde futur mais notre monde présent physique n'est que la matérialisation des Orot des yeux. De ces lumières des yeux sont sorties les dix Séphirot. Ces lumières entrent dans les Kélim qui eux veulent une autonomie pour dominer. Alors les Orot retournent dans les yeux et il reste les dix Séphirot en tant que Kélim. Mais les Kélim sont aussi des lumières qui sont des principes d'action. Il y a donc des actions sans moteurs, sans Néchama qui ne peuvent évidemment perdurer éternellement. Et donc les Kélim tombent. C'est ce qui s'appelle la brisure des vases où les Orot se dés-imbriquent des Kélim. C'est ce qui s'appelle le monde du Tohou, le monde du chaos.

Ces forces qui se sont tenues pour créer la création , ne se tiennent plus dans leur composition initiale. Alors s'annule leur conduite. Et donc est sortie une nouvelle lumière du front et non des yeux que l'on appelle les Orot de MA, du nom divin de 45 qui est aussi la valeur numérique de ADAM, la forme de l'homme complète et parfaite. Alors la forme de l'homme sort de cette lumière de MA mais les Kélim eux-mêmes étaient brisés et donc ceux-ci sont remontés dans le monde de la Atsilout, de l'endroit d'où ils viennent pour de nouveau s'unir avec les Orot de MA et il y eu dix Orot dans dix Kélim nouveaux. Ces Kélim ne s'appellent plus alors des Séphirot mais des Partsoufim, Kéter s'appelant Arikh' Anpin, H'okhma s'appelant Abba et Bina s'appelant Ima. La lumière s'épanchant dans toutes ses parties. Cela s'appelle le monde de la Atsilout.
Il y a donc dix Partsoufim, dix visages qui forment le monde de la Atsilout. Donc, il y a d'abord le Tohou après commence le monde de la Atsilout et ses émanations que sont les mondes de Briya, Yétsira et Assyia. Ceci est l'avis du Ari Zal.
Mais le Ramh'al ne dit pas exactement ainsi. Atsilout ne vient pas après le Tohou mais le Tohou se transforme pour être la Atsilout avec ses enveloppes. Le Tohou est l'existence de A-B-Y-A lorsqu'ils sont unis sans distinction aucune. Car le chaos est un tout sans différentiation où toutes les créatures sont en potentiel et à partir de ce moment il va y avoir une fragmentation, une distinction. Pour le Ramh'al, le Tohou n'est pas une brisure mais un monde de la distinction. La mort comme la destruction pour le Ramh'al sont loin d'être des destructions mais des distinctions où se singularisent les Orot, les Néchamot, les anges et les êtres de chairs.

Le monde des Nékoudim (points), le monde du chaos, est le monde de la Atsilout avec ses ramifications que sont Bérya, Yétsira et Assya qui se réalise. Comme si de ces points, se forment alors les mondes de la réparation. Tout est au départ éparpillé et petit à petit, ces points reçoivent leurs formes.
Le Ramh'al donne l'image d'un morceau de bois qui au fur et à mesure fait apparaître une forme parfaite. Donc Nékoudim est la forme brute et spirituelle de la création. Et tout va en se détaillant, le bois révélant petit à petit les contours de la création, c'est-à-dire les contours de l'homme parfait. Car tout le but de la création est de faire sortir le monde de la Atsilout dans la forme de l'homme.
Et pourtant, il y a déjà une forme d'homme, Adam Kadmon, c'est le plan originel de la création!
A-K est la structure de l'homme du monde futur où il n'y a aucune réparation à faire alors que l'homme de la Atsilout est là pour réparer comme il est capable de détériorer. C'est l'homme du monde de la Atsilout qui dépend du mal et que Dieu veut créer.
Donc qu'est-ce que le monde du Tohou? Ce n'est pas un monde qu'il y avait et qui s'est reconstruit mais c'est la forme de l'homme encore dans l'imperfection, c'est le monde de l'homme de la Atsilout. A-B-Y-A est Tohou. Ce n'est qu'un seul et même monde.

''Maintenant commence le monde des Nékoudim qui est le monde du Tohou. Ce sont les lumières des yeux qui viennent après les Orot de Ozen-H'otem-Pé qui se révèlent du visage de A-K. Maintenant il est apte d'expliquer ces Orot des yeux''.
'' Le monde des Nékoudim est ce qui est depuis Atsilout avec ses ramifications c'est-à-dire B-Y-A et tous leurs engendrements qui sont les Néchamot, les anges et les êtres matériels. Toutes les créatures donc viennent d'une même source qui commence à partir de la Atsilout et qui se termine à la fin de Assya. Ce monde des Nékoudim est la source unique des mondes inférieurs car tant que ce monde ne s'était pas révélé, les mondes inférieurs n'avaient aucune existence. Et saches que l'homme lui-même est une association d'agrégats de ces mondes ''A-B-Y-A'' par le principe de
Le monde des Nékoudim est un Kéli où des Orot s'unissent à lui afin de révéler des visages, Partsoufim, qui devient le monde Atsilout.
Vois la structure de l'homme: le Néfech est en parallèle au monde de la Assya, le Rouah' en parallèle au monde de la Yétsira, la Néchama en parallèle au monde de la Bérya et N-e-l-a-n qui est la Néchama de la Néchama est en parallèle au monde de la Atsilout.
Le Néfech est le corps, le Rouah' est l'intellect, la Néchama est d'une source beaucoup plus haute, c'est une énergie divine et il y a une lumière englobante qui est la Néchama de la Néchama que pas tous les hommes ont.
Seuls les prophètes l'ont c'est la H'aya qui vient du monde de la Atsilout. Nous trouvons cette même structure avec le minéral qui correspond au monde de la Assya, le végétal qui correspond au monde de la Yétsira et l'être humain correspond au monde de la Bérya. Mais cela ne veut pas dire qu'il émane de la Atsilout. Mais cela veut dire qu'il y a un parallèle dans la structure du monde matériel avec la structure des mondes de la création
. D'où viennent ces quatre mondes?
Du monde du Tohou, du monde des Nékoudim. Le Eïn Sof n'a pas voulu sortir la création dans sa forme parfaite depuis le début mais par gradation, commençant par une petite perfection puis une plus grande jusqu'à ce que la perfection soit complète et pour qu'à la fin se révèle ce qu'il y avait au départ mais par le manque de la perfection qui va plus tard se révéler.'' dans la pensée divine, il y avait déjà la perfection de la création et à la fin, elle va se révéler en acte mais entre temps ce n'est pas la perfection de sa pensée initiale car c'est du niveau de l'imperfection où le mal apparaît.


Deuxième partie:
'' Comme un artisan fabriquant sa sculpture. Cela veut dire que le Eïn Sof ne voulait pas agir de toute sa puissance car alors la perfection serait sortie d'un coup. (d'après le Ari Zal, la brisure des vases est appelée un deuxième Tsimtsoum car il n'agit pas selon sa perfection car le Tsimtsoum est la révélation de la gradation) Mais il a réalisé la création comme un artisan qui ne peut réaliser son œuvre que par gradation, faisant apparaître la forme parfaite petit à petit''. Il y a un besoin du mal dans la conduite de la révélation de la perfection de l'unité. Et cela passe par le monde de la Atsilout car la volonté supérieure a commencé a formé dans sa pensée supérieure petit à petit la forme parfaite de l'homme et tout ceci se passe dans le monde du Tohou où les quatre mondes ne sont pas encore arrivés à la complétude.
Tout le temps où la mort existe est le signe que nous sommes toujours dans le Tohou. Il y a donc des Néchamot du Tohou, de la destruction et il y a aussi des Néchamot du Tikoun, de la réparation. Les lumières des Nékoudim sont des lumières qui engendrent le chemin qui va mener à la complétude et qui est imparfait. Ce sont les Orot de la Atsilout qui vont petit à petit se parfaire et c'est cela le Tikoun. Le monde du chaos va en se transformant pour devenir un monde de la réparation. C'est un monde dynamique où tout le principe d'évolution est de l'ordre du chaos mais qui va en se perfectionnant où la révélation et la dissimulation existent en même temps. La majeure partie de ce cheminement est de l'ordre de la brisure, du chaos et il y a eu des moments où le peuple d'Israël a eu le mérite dans ce Tohou de compléter la forme de l'homme parfait alors que les nations du monde continuaient leur progression selon la gradation. À la fin du sixième millénaire, les nations seront au niveau d'Israël de maintenant alors que Israël aura atteint l'éternité de la création. La Torah nous a sortis des 2000 ans de Tohou mais pas complètement car la mort est revenue et nous sommes retombés dans l'emprise du chaos. Car si nous étions dés-imbriqués complètement du chaos, il n'y aurait plus eu la mort.
''Il y a deux enseignements de ce monde des Nékoudim.
Le premier enseignement est qu'au départ, le monde des Nékoudim dessine la forme du monde de la Atsilout avant sa complétude, étant un Kéli dont sa forme n'est pas encore fini.
Le deuxième enseignement est que le monde des Nékoudim n'est pas le monde de la Atsilout lui-même dans sa perfection mais dans son imperfection.
La Idra Zouta donne comme exemple le forgeron qui frappe le fer pour lui donner sa forme finale, c'est cela le monde des Nékoudim. Le Zohar ne parle pas spécifiquement de la forme mais des étincelles qui sortent de ces coups de marteau. Et de ces étincelles se forment les mondes de manière complète et donc à priori cela veut dire que le monde du Tohou est un monde fini!
Mais ainsi est l'explication du Ramh'al: on comprend bien que les degrés antérieurs au monde des Nékoudim que sont ''Ozen-H'otem-Pé'' nous pouvons les appeler des niveaux d'évolution réellement au monde de la Atsilout car elles ont une essence propre même après que Atsilout soit apparu et de manière constante. Et lorsque se forme ce niveau, il se trouve une nature qui se rapproche alors de la forme de l'homme de la Atsilout qui est cependant éloigné de lui selon la mesure du degré. Mais le monde des Nékoudim ne peut être défini ainsi car son existence ne perdure pas. Son essence va s'annuler et donner place à la Atsilout. Donc Nékoudim n'est pas une étape à la Atsilout car si Nékoudim était une étape pour révéler Atsilout, alors il devrait être toujours dans son existence première. Mais puisqu'il disparaît au moment où Atsilout apparaît, cela veut dire qu'il n'est pas une gradation mais une transformation de la Atsilout elle-même.
Le monde de la Atsilout se mélange alors avec le monde du Tohou mais par rapport aux premiers mondes, la Atsilout ne manque que le Tikoun du monde de la Assya., de la Yétsira et de la Bérya et à ces niveaux en vérité était la brisure. Il y a encore dans ces trois mondes la notion de chaos qui domine. Mais déjà dans la Atsilout, le Tikoun est fini. La brisure des vases n'est pas pour les besoins de la gradation. Le Tohou et la destruction n'ont rien à voir avec la notion de gradation mais avec une nouvelle notion qui est la création du mal.
Et c'est ce que le Zohar exprime par l'image des étincelles qui se séparent du morceau de fer que le forgeron frappe. Lorsque la forme se réalise, les étincelles se détachent d'elle.
Que deviennent ces étincelles? Dans la Atsilout, se forme la véritable et parfaite forme de l'homme, comment? En faisant un tri de cet imbriquement d'avec le Tohou. Et que faut-il enlever?
La notion de mal. Les Orot de Nékoudim sont là pour extraire le mal car la dissimulation est déjà apparue à partir du moment où les Orot sont sorties des Kélim et donc, il est possible alors au mal de sortir de ces Kélim. Et donc, il y a deux moyens de purifier ceux-ci soit en détruisant le mal soit en le transformant et en le faisant revenir au bien.
Au départ, il faut que le mal se sépare et devienne indépendant pour après le transformer. Il ne peut se transformer s'il n'est pas séparer en premier. La création doit se trouver dans une situation de dissimulation totale qui s'appelle l'action, le Kéli, le profane pour arriver à une situation de révélation qui s'appelle le Or, la Kédoucha, le sacré, le divin. Et donc, il y a besoin d'arriver à une situation de séparation entre le Or et le Kéli. Le Or étant l'épanchement de la volonté infinie et divine et le Kéli étant la révélation de la création mais sans la Néchama.
Est-ce que la forme que le Kéli reçoit est-elle le mal lui-même ou le Tikoun sans le mal?
Il est évident que la forme du Kéli qui va en se réalisant doit se purifier du mal. Car au début, il y a tant de choses qui sont mélangées, il est impossible de réaliser la forme du Kéli en le purifiant de ses scories. C'est le Tohou qui se purifie à partir de la Atsilout en révélant petit à petit le mal. C'est le chemin intermédiaire qui va amener obligatoirement au but final. Par mon acte, je vais pouvoir épurer la forme de ses impuretés et par cela, recevoir la forme parfaite du Kéli. Ces scories, ces étincelles sortent au début comme des flammes comme si elles avaient le contrôle du Kéli et c'est cela la révélation du mal et son épuration. C'est ce que le verset fait allusion ''et voici les sept rois de Édom avant que ne règnent les rois d'Israël''.
Ce sont les sept rois de Édom qui vont révéler le roi d'Israël. Le mal est cette déconnexion d'avec le Or qui lui est le réel gouverneur du Kéli. Ces étincelles sont comme une sorte de batterie qui fait vivre le Kéli pour un temps défini. Et cette batterie fonctionne selon les lois de la nature. En fait ces sept rois primordiaux sont les lois de la nature. Il y a dans les lois de la nature, une loi qui est que ces mêmes lois de la nature semblent agir de manière autonome. C'est l'action de l'autre côté. Ce même côté fait ressentir à l'homme qu'il n'est pas un Kéli mais une créature séparée de Dieu. Ce sont les lois de la nature qui fabriquent cette personnalité. Et le but de cette autonomie et donc de la révélation du mal est la révélation finale de l'unité divine. Par cette autonomie nous pourrons percevoir l'unité, c'est le retour du mal au bien.





Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja

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mardi 9 juin 2020

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 34/138

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 34

Chapitre 4 - Porte 34- Adam Kadmon et ses ramifications

Porte 34- cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita



''le lien entre AB-SAG-MA-BEN et l'endroit de leur traversée au niveau des sens de Adam Kadmon'', les orifices de la face ''Ozen-H'otem-Pé-énaïm'', ''oreille-nez-bouche-yeux'' d'où passent les lumières, sont choisis selon leur relation avec l'intériorité de Adam Kadmon et non par hasard, avec les quatre noms '' AB-SAG-MA-BEN'' qui sont ordonnés là-bas.

Et ils sont selon l'association des nœuds des lumières et selon le chemin de passage du souffle qui est engendré par eux. Et de l'endroit où le souffle atteint la face, de là-bas.

Ces points de passage que sont ''Ozen-H'otem-Pé-énaïm'' n'ont pas été choisis au hasard mais ils sont reliés à ce qui est ordonné à l'intérieur. Il y a à l'intérieur déjà quelque chose d'ordonné qui va traverser et sortir.
Qui donne cette force à ces lumières intérieures de sortir et de fabriquer ces orifices?
C'est le souffle, le Rouah' qui est ce lien entre l'intériorité et ce qui se fait à l'extérieur, qui va faire les orifices et les sens ''Ozen-H'otem-Pé-énaïm''. Ces lumières ne sortent pas de manière graduelle mais par révélation intemporelle. Bien que le Kéli se forme et se révèle de manière graduelle où le nez se révèle après les oreilles, le front se révélant après les lumières des yeux. Mais leur sortie se fait d'un coup sans gradation de A-K à ''A-H'A-P-é'' ''Ozen-H'otem-Pé-énaïm''.

explication:
Comment les Orot étaient à l'intérieur et comment sortent-elles?
Il y a quatre noms qui sont ordonnés à l'intérieur *''AB-SAG-MA-BEN'' et se tiennent à sortir tels qu'ils sont à l'intérieur. Il ne faut pas croire que la sortie de la lumière intérieure par les orifices se fait de manière fortuite comme un feu brûlant où l'on met dessus une passoire qui va faire passer son feu par les trous de manière égale dans chaque trou.
La lumière dans A-K ne sort pas de manière fortuite où tout endroit où il y a un orifice, la lumière sort. Car si cela était ainsi il y aurait deux conséquences qui contrediraient la Kabbala.
1/ puisque le feu (lumière) qui est sous les orifices est égal donc ce qui sort devrait être égal car les orifices ne vont pas créer de nouveaux mouvement dans le déplacement de cette lumière. Et donc dans chacun de ces orifices va sortir la lumière telle qu'elle est à l'intérieur.
2/ le feu qui reste couvert sous un orifice, sort uniquement par cet orifice et le feu qui est sous le deuxième orifice sort uniquement par cet orifice sans que ces flammes (lumières) puissent s'inter-changer.
Alors que nous voyons que ces lumières ne fonctionnent pas ainsi
1/ car ce qui est à l'intérieur est égal partout et lorsqu'elle sort, elle reçoit un changement et se révèle par gradation par plusieurs événements différents. Et si c'était de manière fortuite où la lumière sortirait du fait qu'un orifice se trouve au-dessus d'elle, alors la lumière sortirait de l'oreille comme elle sort du nez sans aucun changement.
2/ nous voyons une inversion car voici, les lumières de SAG sortent de ''Ozen-H'otem-Pé'' et les lumières de BEN sortent d'au-dessus de ''Ozen-H'otem-Pé'' c'est-à-dire des yeux et les lumières de MA sortent d'au-dessus de toutes ces lumières, du front. Il se trouve donc de tout ce que nous observons que ces lumières ne se réalisent pas en sortant de manière fortuite mais elles ont été choisies pour sortir par tel orifice car en elles, elles ont déjà un lien spécifique avec lui.
Le Ramh'al veut nous expliquer que chaque lumière a une ''empreinte génétique'' et sort donc par un orifice spécifique selon sa nature comme nous voyons que la voix aiguë d'un homme est le signe qu'il n'a pas de testicules car à l'intérieur, son empreinte génétique est la même qui reliera extérieurement plusieurs membres bien qu'ils soient éloignés l'un de l'autre et qu'il n'y a à priori aucun lien entre eux. Et donc, grâce à sa nature, il y aura au niveau de sa sortie une différence suivant l'orifice car la lumière est déjà assujettie au Kéli, au sens, à l'orifice. Car si la lumière se matérialisait de manière fortuite, alors nous dirions que la lumière ne peut être assujettie au Kéli et au contraire, elle sortirait de la domination du Kéli. Donc, dans le temps où elle se trouverait à l'intérieur du Kéli, elle agirait en tant que Kéli du fait qu'elle enfermée à l'intérieur, et bien qu'il n'y a pas de changement, voici que son action change du fait qu'elle fait exister le Kéli comme au sujet du Kav et du Réchimou. Voici que lorsque la lumière traverse et sort, elle perdrait son statut de dominée et agirait comme l'âme en dehors du corps.
Pour le Ramh'al, le Kéli est l'action elle-même. Le Kéli est comme un moyen d'agir, il n'est pas un réceptacle.
Puisque nous disons que la raison pourquoi la lumière traverse cet orifice spécifique est parce que la lumière a en elle la nature de cet orifice, alors, même lorsqu'elle sort , elle est toujours assujettie au Kéli car elle ne peut sortir par un autre orifice. Et même si elle sort, on ne peut dire qu'elle se libère de son assujettissement du Kéli mais au contraire, la nature du Kéli est d'être un Kéli qui met en forme. Il se trouve donc que la lumière ne fait que ce que le Kéli doit faire. Alors il n'y a de changement que dans l'action comme si la lumière agissait à l'intérieur du Kéli. Le changement ne se fait qu'au niveau du Kéli. Il est certain qu'au niveau des lumières, nous ne pouvons faire de distinction entre AB et SAG.
Pour cela le Ramh'al dit que la différence se fait dans la révélation par la gradation mais pas à l'intérieur au niveau de la lumière. En tant que Or, elle est la même mais en tant que Kéli, elle change. Tout commence à changer au moment de la sortie au niveau des sens, donc c'est le souffle qui prend la lumière et la déplace d'un endroit à un autre. Il y a un contact qui n'est pas fortuit et qui est assujetti au Kéli lui-même car au niveau de la source, le Or est le même. Qu'est-ce qui l'assujetti au Kéli?
C'est ce lien qu'il y a entre le Or et le Kéli , entre le Or et l'orifice entre la lumière et le sens. Le sens donnant une direction à cette lumière.
Tout ce que fait le Rouah' dans le corps , se révèle dans le visage. Les orifices ne sont pas de simples trous, ils ont un lien avec la lumière qu'ils laissent passer. Ils ont un lien avec les noms AB-SAG-MA-BEN. Tous ces orifices que l'on utilise, les sens ont une fonction beaucoup plus haute que celles que nous connaissons. L'oreille ne sert pas qu'à entendre, l’œil a voir.... en vérité ses sens ne se forment que parce que la lumière intérieure les fabrique. ils sont d'essence complètement spirituelle. Les actions qui se font par ''Ozen-H'otem-Pé'' à l'intérieur sont AB de SAG qui sont les nœuds des lumières à l'intérieur qui vont révéler des forces spécifiques au niveau du visage dans les oreilles, le nez et la bouche. Donc tout le mystère de AB de SAG est ''Ozen-H'otem-Pé'. Ainsi SAG de SAG ou bien BEN de SAG de SAG vont révéler des forces spécifiques dans les yeux. C'est la forme générale qui fabrique les Orot. Pour cela, cette lumière se partage selon deux endroits:
1/ dans le corps et à l'intérieur
2/ dans la face.
Pour cela, celui qui des problèmes dans les lèvres ou au foie, cela peut se révéler dans son oreille ou dans son nez.
Les organes du visage sont les organes principaux du corps car tout ce qui se fait, se fait selon l'aspect de l'intériorité et des organes internes, les orot ne se révèlant pas tous.
Le Ramh'al veut nous dire que ce qui se révèle de ''Ozen-H'otem-Pé-énaïm-Métsah'' est la construction même de tout le corps, de tous les 613 parties du corps car tout se révèle dans la face. Et donc l'aspect du Kéli qui s'appelle le corps de l'homme est ce qu'il y a de plus parfait. C'est la forme parfaite que Hachem a créée. Seulement l'homme ne saisit pas son but.

Au septième millénaire, ces organes de la face se révéleront de manière parfaite dans toute leur perfection. Même l'âme est dans une structure de corps qui au fur et à mesure des années, se relie au corps matériel. Il y a des connexions entre toutes les parties de l'univers que nous ne percevons pas encore mais le principal ici est de savoir qu'il y a une direction globale qui est en elle-même les lumières de MA qui relie tout ensemble. Pour cela, la libération גאולה viendra par le nom divin MA qui est la valeur numérique de 45 car ce sont ces orot qui vont se révéler à ce moment, ces même orot du Métsah', du front qui se révèlent le Shabbat. C'est la forme générale qui fait vivre tous les détails de la création et pas seulement A-K mais chaque forme de visage. Il ne faut pas percevoir le Kéli comme un réceptacle qui contient la lumière mais en tant que lumière elle-même. C'est la Néchama qui construit le corps.



Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja

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L’Homme Primordial contient ainsi AV, SAG, MAH et BEN qui sont quatre modalités du Tétragramme Divin YHVH. 
     - Le Chem AV est le Nom déployé en indice Yod, comptant 10 lettres et ayant une valeur numérique de 72AV se situe au niveau du crâne de l’Homme Primordial et de donc de la Sephira Hokhmah. Cette dimension reste cachée à l’homme qui ne peut en appréhender que la surface.
   
     - Le Chem SAG est le déploiement du Nom en indice Yod pour le He et en indice Aleph pour le Vav. Il totalise 10 lettres et sa valeur numérique est de 63La connaissance ne commence qu’en SAG qui désigne les lumières qui sortent des Oreilles de l’Homme Primordial.
 SAG est assimilé à Binah (qui a une valeur numérique de 63). A partir de SAG, la Sagesse commence à se dévoiler.
    
    - Le Chem MAH est le déploiement du Nom en indice Aleph. Il compte 10 lettres et a une valeur numérique de 45
  
   - Le Chem Ben voit le Nom déployé en indice « doublé ». Il compte 9 lettres et a une valeur numérique de 52,t le Chem Ben correspond aux lumières qui sortent de la Bouche. Ces lumières sont la production des vases par la sortie et le retour des Sephiroth !