lundi 31 août 2020

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 46

 


Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 46


Chapitre 5: Portique 46 " Le Monde des néquoudim - La brisure des vases

Porte 46 - cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita.


Dans cette porte, le Ramh'al nous explique le principe de la brisure c'est-à-dire comment le pouvoir et la domination ont été donnés aux Kélim. Lorsque D-ieu a voulu donner le règne aux enveloppes c'est-à-dire aux mondes de ''B-Y-A'' afin d'être autonomes et de se révéler en tant que mondes séparés, la partie supérieure du monde des Nékoudim que l'on appelle ''Atsilout'' s'est dissimulée. En vérité pour donner place aux autres, il faut se dissimuler.


Cette possibilité aux mondes des créatures d'être des mondes séparés ne peut se faire que par une dissimulation de ''Atsilout'' et alors les enveloppes peuvent dominer en tant que réalités indépendantes. Et c'est ce que nous appelons la domination des Kélim. Et cette domination peut se dénommer d'une manière relative, une chute. C'est la chute des sept Kélim inférieurs du niveau qu'ils avaient précédemment lorsqu'ils étaient reliés à l'être suprême. En fait cette chute, cette brisure pour le Ramh'al, c'est une séparation, une dégradation de niveau.

Au début, ils étaient reliés à Atsilout et par la brisure, bien qu'ils deviennent autonomes et ont une domination propre, ils se sont dégradés car ces mondes sont sans ordre et sans réparation. Il s'agit donc d'un règne dans le chaos car ils sont à ce moment démunis de la lumière qui était avec eux. Et alors, ils se tournent vers le mal pour le sortir. Mais même ceci a un but ultime qui est de réparer le mal lui-même.


Lorsqu'est venu le moment de donner le pouvoir aux enveloppes, de leur donner une autonomie, le mal s'est révélé car toute la racine du mal est dans les enveloppes et ce n'est que lorsque ces mondes deviennent séparés et autonomes que le mal se révèle. Car tout ce qui se trouve dans Atsilout, le mal ne peut l'atteindre. Mais puisque le but est de sortir le mal, il fallait que les enveloppes se séparent de Atsilout et aient une domination, une autonomie et une indépendance par rapport à Atsilout, séparés de l'infini.

Pour le Ramh'al, la brisure est le début de l'autonomie c'est-à-dire donner une place à l'autre et pour cela, il faut se séparer de lui. Mais en vérité, même si nous avons l'impression que le mal existe et qu'il a une place pour dominer et surtout pour détruire, dans la réalité, c'est un Tikoun, une réparation. Tant que la dégradation ne se réalise pas, le mal ne peut revenir au bien car le Tikoun n'est pas le bien mais la transformation du mal en bien. Et pour cela, il faut que le mal sorte et il faut le transformer.

Pour donner une place aux enveloppes et une autonomie, il faut passer par cette étape de brisure. Il faut savoir que pour que l'ordre soit restauré et réparé, il faut que les créatures prennent de la Atsilout, qu'elles puisent leur énergie et leur mouvement de la Atsilout. L'intention divine en faisant des créatures n'est pas de faire un nouvel ordre mais de commencer par un désordre. La Torah parle de ce désordre en le nommant ''Tohou'' car au début, le monde est dans le chaos qui continue encore avec le règne des quatre exils. Il faut maintenant passer avec un état d'épuration et arriver à un niveau où les mondes doivent se réaliser.

Donc la première étape est qu'il y ai d'abord une existence de ces mondes et après il y a la diffusion de la Atsilout c'est-à-dire prendre l'énergie et la force de la Atsilout pour recréer l'ordre et la réparation.

Le Ramh'al nous donne un exemple à quoi les choses ressemblent. Des tuyaux de canalisation qui doivent puiser l'eau du fleuve. Si nous voulons les réparer, il faut les séparer de la source du fleuve. À ce moment, il est possible de les réparer puisque indépendants et séparés car s'il sont toujours au contact de la source, ils ne peuvent être réparés. Et donc il y a besoin de fermer le ''robinet'' d'arrivée d'eau. La Atsilout est la source d'eau et les tuyaux qui amènent l'eau sont les autres mondes de ''B-Y-A''. Donc dans un premier temps, il faut les séparer de leur source pour pouvoir les réparer et les rendre apte à recevoir la lumière qu'ils puisent de Atsilout. Et au contraire au moment de la réparation, il ne faut pas que l'eau passe dans les tuyaux de canalisation.

Donc il y a une situation où la construction des mondes se fait en dehors de Atsilout. C'est cela d'après le Ramh'al, la brisure qui est la séparation des Kélim d'avec la Atsilout. Car sans sa séparation, il ne peut y avoir réellement une construction. Pour cela, la Atsilout doit être occultée. Le grand doit se séparer et se cacher afin que les enveloppes ne deviennent que des formes sans réellement de vie. Ce n'est qu'après qu'ils ne deviendront ses canaux afin que Atsilout diffuse dans ses mondes, leur énergie vitale. Mais au moment de réparer ''B-Y-A'', la Atsilout n'a pas de lien avec ces mondes.


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Le Ramh'al va nous expliquer maintenant pourquoi le règne est dans la chute. Quel rapport entre la chute et la brisure avec la notion de domination?

Car une fois on parle du règne des rois et une fois on parle de chute.

Comment cette notion de chute se rattache-t-elle au règne?

Le Ramh'al va nous expliquer que tout cela est relatif.

En vérité cette séparation est une révélation car avant, B-Y-A était inclus dans la Atsilout. Maintenant, il se sépare de la Atsilout. Lorsque au départ, la créature faisait un avec le divin, ce n'est que dans le chaos. Puis la Atsilout est restée à sa place et chacune des enveloppes doit descendre à leur place en tombant. Tant que ces enveloppes ne tombent pas, elles sont toujours accrochées à Atsilout et ne se trouvent pas à leur place. Ce n'est qu'en tombant qu'elles trouvent leur place pour pouvoir ensuite drainer et puiser de la Atsilout ce qu'elles doivent puiser. Mais tout le temps qu'elles sont dans une place qui n'est pas leur place, elles ne peuvent rien puiser.

Le Ramh'al rend légitime cette chute, ce n'est pas une catastrophe. Car en fait la brisure se fait pour que les Kélim retrouvent leur place afin de puiser l'énergie de Atsilout pour leurs besoins propres. Mais au moment où la Atsilout va être dissimulée, les enveloppes vont puiser et prendre mais dans le désordre. Chacun va prendre de l'autre et vouloir dominer. Pour cela, le Ari Zal confond le monde A--B-Y-A et le monde du chaos où ils prenaient du suprême et en se séparant, ces mondes vont se séparer du suprême et c'est pour eux, une chute même si à la fin, cela va arriver à un Tikoun. C'est ce que l'on appelle les pieds de la Atsilout car en fait les mondes B-Y-A ont chuté en bas de la Atsilout et avant la chute, ils étaient dans le corps de la Atsilout. C'est-à-dire qu'ils puisent quand même de la Atsilout mais par le bas.

Il y a deux niveaux de B-Y-A. Il y a une situation où ils prennent de la Atsilout et dans ce cas, ils s'appellent des ''enveloppes'' et il y a une situation où ils s'appellent des ''mondes séparés'' où va se constituer cette canalisation.

Et ce n'est qu'après qu'ils peuvent recevoir convenablement de Atsilout et ils seront à son service de manière parfaite. Lorsque ces mondes seront réparés en acceptant Atsilout et en étant attachés convenablement à celle-ci, ils prendront la lumière divine pour les créatures inférieures, cependant cette domination dans le chaos n'est pas ainsi. Car au départ, cette domination ne va engendrer que des forces négatives. Et c'est cela le règne qui n'est pas dans l'ordre et donc qui n'est pas encore dans la réparation. Car le désordre c'est cela la détérioration. Ce désordre se matérialise lorsque les mondes ne puisent pas de la source.

D'une part dans cet état, il y a un aspect positif car cela est le départ de la construction mais d'autre part, il y a un côté sombre de cette réalité qui amène au chaos et au mal. Car leur règne ne va engendrer que le mal et la destruction. Toute la brisure est de donner tout le pouvoir à ces forces qui vont engendrer la détérioration de la créature même. Mais apparemment ce n'est que par cette situation que la créature va prendre conscience de sa réalité et que son existence ne peut se réaliser que par la Atsilout. La mort donne conscience à l'homme qu'il n'est pas éternel dans ce monde au départ et après, pour ceux qui vivront la résurrection des morts, les justes, ils prendront conscience de l'éternité. Mais d'abord, il faut qu'ils prennent conscience de leur impermanence et aussi de leur état de créature et qu'ils prennent conscience de leur créateur. Il y a cette notion de perte et de détérioration qui est attachée à ce règne dans les mondes inférieurs mais en haut, cela correspond aux détériorations des lumières c'est-à-dire dans les Séphirot des Nékoudim. Car en vérité, dans le monde des Séphirot, dans le monde des mesures, si ces détériorations n'ont pas été engendrées, il ne peut se passer ces détériorations dans les mondes inférieurs. Il faut que ces détériorations se fassent d'abord dans le plan supérieur pour qu'elles aient la possibilité de se matérialiser dans les mondes inférieurs.


La situation où le Kéli est vide de lumière lui donne un pouvoir car la lumière a pour fonction dans ce principe de l'unité de faire revenir le mal au bien et que dans cette situation où le Kéli diminue la lumière, il y a la possibilité à l'unité de se révéler. Ce principe d'unité est de ressentir qu'il n'y a rien d'autre que sa volonté et pour cela, le mal lui-même ne domine pas en tant que tel mais seulement pour révéler le bien. Car bien que maintenant lorsque le mal apparaît, le vecteur bien ne se perçoit pas, nous devons savoir que l'intention est de révéler la lumière du Kéli.

Nous voyons dans notre monde que tout celui qui a un pouvoir, croit détenir le pouvoir parce qu'il pense et qu'il utilise ce qu'il a trouvé dans ce monde. Mais tout cela correspond à la lumière qui était avec le Kéli même dans la période où il était en évolution vers la descente car le Or ne quitte pas le Kéli mais à un moment donné, c'est-à-dire à la fin lorsqu'il arrive à son plus haut niveau d'arrogance, ce Or va dédaigner le Kéli.

Contrairement à ce que certains Kabbalistes disent que le Kéli ne supporte plus le Or, c'est le contraire, c'est le Or qui ne supporte plus le Kéli, comme quelqu'un qui ne supporte plus l'orgueilleux. Mais jusqu'à un certain niveau, le Or est avec le Kéli. Ce n'est seulement que lorsque nous arrivons à la partie basse que le Or ne rentre plus dans le Kéli. Et tout cela est pour donner une place à la réparation finale. L'intention de la création n'est pas de donner une place au mal mais d'arriver à la réparation finale car en vérité, le Or n'abandonne jamais le Kéli et même lorsqu'il sort du Kéli, il le contemple de loin. Il laisse un regard car s'il retire ce regard, il n'y a plus d'existence. Même lorsqu'il y a la grande chute, il y a les 288 étincelles qui vont descendre avec le Kéli et même la créature la plus vile possèdent de ces 288 étincelles qui donnent une possibilité d'existence au Kéli. Et donc des étincelles de lumières vont aller avec le Kéli même quand il chute. Car l'intention est de faire de ce grand Tohou et de cette détérioration, une réparation complète et cela passe par l'élévation de ces 288 étincelles.





Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja
Publié par Blog Rabbi Moche Haim Luzzato 
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mardi 25 août 2020

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 45

 


Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 45


Chapitre 5: Portique 45 " Le Monde des néquoudim - La brisure des vases


Porte 45 - cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita

Dans cette porte, le Ramh'al va nous expliquer à quel moment se fait la brisure. Elle se fait seulement dans la partie inférieure des Kélim. Il y a sept Kélim où il y a eu la brisure et c'est seulement dans la partie inférieure de ces sept Kélim que la brisure s'est révélée. C'est dans cette partie inférieure de tous ces Kélim qu'il y a la racine de la Sitra Ah'ara.


La première lumière que l'on appelle ''lumière universelle'' lorsqu'elle est entrée dans les Kélim, elle allait en se propageant jusqu'à la partie inférieure de ces Kélim. Cette partie inférieure correspond aux enveloppes que nous avons étudiées. Ces enveloppes correspondent en vérité aux trois mondes de ''B-Y-A''. le Or ne rentre pas dans ''B-Y-A''. cette partie inférieure correspond aux ''pieds'' de la Atsilout. Tout le temps que les lumières ne sont pas arrivées à la partie inférieure, le mal est en potentialité. Mais lorsque la lumière arrive là-bas, la brisure va se faire et les lumières vont retourner et sortir même des parties supérieures du Kéli. Ce n'est que lorsque la lumière sort que la brisure va se faire. Ces Orot sont entrées dans les Kélim et se sont propagées dans toutes les parties supérieures et lorsqu'elles ont atteint les parties inférieures, elle ne sont pas entrées à l'intérieur et sont retournées pour sortir des Kélim. Et au moment de la sortie, il y a eu la brisure des Kélim dans les sept Séphirot inférieures et aussi dans la partie supérieure ''H'okhma-Bina-Daat''.



Le mal se trouve seulement dans la partie inférieure du Kéli car il n'y a de place pour la racine du mal que dans les parties inférieures du Kéli. Toute la notion du mal ne se révèle que lorsqu'il y a un désordre dans la conduite, lorsqu'il n'y a pas un pouvoir qui dirige vers un but. C'est ce que l'on appelle le chaos. C'est cela la brisure. Même chez nos maîtres, lorsqu'ils parlent d'un monde de chaos, ils parlent des différents exils. Lorsque l'on parle du mal à ce niveau, il ne s'agit pas du mal moral mais du mal ontologique qui fait référence plutôt au désordre. C'est la racine très subtile de la Sitra Ah'ara.

La nouveauté de cette porte est de nous enseigner que la lumière est entrée dans le Kéli mais en arrivant à ce degré que l'on appelle le mal, la brisure ne s'est pas faite de suite car il y a eu d'abord un règne des rois, le règne de ces Séphirot. Il y d'abord donc un règne où le Or est entré jusqu'à l'extrémité du Kéli et pendant tout ce temps, il y avait un règne des Kélim. Ce règne des Séphirot dans le monde des Nékoudim n'a été possible que parce que le Or des yeux de Adam Kadmon est rentré car même lorsque le mal domine c'est par la force de la Kédoucha de la lumière qui est entrée. Ce n'est seulement lorsque le Or est arrivé à la fin du Kéli, qu'il y a eu la brisure.

Cette partie inférieure correspond aux enveloppes. On peut considérer toute la Atsilout comme les neuf Séphirot et que les trois enveloppes correspondent à la dixième Séphira. Mais on peut voir cette partie inférieure dont on parle comme tout le monde des créatures qui trouvent son origine dans la Malkhout qui est cette dixième Séphira. Et tout le temps que le Or n'est pas entré dans cette partie inférieure, il n'y a pas eu de brisure. En vérité, c'est un décret de la pensée suprême qui a décidé que la lumière ne se colle pas à cette partie qui va être à l'origine de la Sitra Ah'ara. La lumière sort pour qu'il y a l'orgueil et le pouvoir qui règne. Le Or laisse régner les kélim mais leur règne c'est leur mort, c'est leur brisure. Leur pouvoir engendre leur destruction. Lorsque le Or entre, il permet au Kéli de faire ce qu'il veut mais en sortant, le Kéli ne peut plus se réaliser. Donc en fait, il y a une situation où le Or ne s'attache pas à la fin du Kéli.




Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja
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dimanche 23 août 2020

Jacob-Israel- l'Un dans l'Etre

Dans l'histoire de Jacob, nous savons qu'il a acheté son droit d'aînesse pour un plat de lentilles, ensuite qu'il se fait passer pour son frère  afin de recevoir la bénédiction de son père et qu'il fuit son frère pendant 20 ans.
 En préparant sa rencontre avec Essav, Jacob prépare des cadeaux, mais n'étant pas sur, il se prépare  également à se battre dans le soir dans une nuit d'angoisse.

 Il lutta avec un איש (une Personne), on dira le matin que celui-ci était un Ange.
 Qui lui dira : tu ne t'appeleras plus Jacob mais Israël, parce que tu as lutté (שר) 
עים im (avec), Elokim (Divinité, Dieu)
עים im (avec), Anachim ( des hommes)
Im/Am avec, contre, entre, parmi, plus que,...

Israël (ישראל)
איש / שר / אל Personne/Lutte/Dieu

- Si Jacob luttait "Im" dans le sens de avec Dieu, cela nécessiterait une 3° personne, une sorte d'ennemi commun.
- Si Jacob luttait "Im" dans le sens de contre Dieu supposerait qu'il se battent l'un contre l'autre de sorte que l'homme et Dieu soit séparé et donc qu'au sein de Dieu qui est un demeure une dualité inhérente mais insensé ! Moi/Dieu
- D'où une troisième solution TOUT EST UN, Dieu et l'Homme sont Un, dans cette intimité se joue pourtant un combat.
On ne peut voir Dieu "nul homme ne peut me voir et vivre "dit Dieu à Moïse.
En fait Jacob aime la vie comme nous. Et il aime Dieu.
Il lutte en même temps contre 2 aspirations aussi puissantes l'une que l'autre rester avec Dieu et disparaître. Laissez Dieu partir et vivre...
L'homme est le temple de Dieu. dans ce temple se joue la confrontation du désir du monde et de la nostalgie de Dieu.
La lutte finale signifie trouver la en soi découvrir l'harmonie du corps et de l'âme devenir un comme Dieu accomplir ce que même Dieu ne peut réaliser être un avec un corps de poussière.
Cela explique les autres sens de IM, Jacob a lutté parmi les hommes, plus qu'Elohim et plus que les hommes.

Alors le "Elohenou" du Chelah, c'est YKVK-Ehad, l'Eternel-Un, l'Un dans l'Etre, Etre-uni, Être non-separe, non divisé, non duel.

"Chema" toi l'homme (Ich) qui t'intéresse a Dieu, qui lutte avec et contre toi-même, les hommes et Dieu ce qui unit ta conscience d'exister, l'Eternel YKVK tout ce que nous concevons d'essentiel Elohenou, c'est la conscience Une.

Tiré de divers enseignements de Rav Goldman, Rav Chriqui, Rav benharouche, Rav Haggai, Rav Smadja et votre serviteur.

Méditez, gravez, concluez par vous-mêmes.
La connaissance est partage.
Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous.

lundi 17 août 2020

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 44


Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 44


Chapitre 5: Portique 44 " Le Monde des néquoudim - La brisure des vases


Porte 44 - cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita

Les flux divins ne peuvent sortir leurs ramifications que lorsqu'ils arrivent au niveau de ces ramifications. Il faut descendre par gradation jusqu'au niveau du résultat que l'on désire. Car une puissance pure ne peut être la cause d'une créature. Il faut cette loi universelle de la gradation. L'idée de la gradation et de l'évolution chez le Ramh'al est très importante. On aurait pu parler directement de l'espace primordial, de l'empreinte et directement arriver à la création. Pourquoi parler de Adam Kadmon, des oreilles des narines....toute cette évolution jusqu'à sortir les créatures. Cette rigueur qui s'est déjà révélée dans le Réchimou, dans l'empreinte ne peut être en aucun cas la cause de la Sitra Ah'ara, du mal jusqu'au monde des Nékoudim. Car au dessus de cela, il ne peut y avoir de lien avec le mal car ce mal ne peut sortir que de la brisure qui se fait au niveau du monde des Nékoudim. Mais avant il y a déjà l'idée du Kéli qui existe dans le Réchimou mais il ne peut à ce niveau sortir la créature séparée, le mal. Ce n'est qu'au niveau des Nékoudim que l'on trouve une relation, un rapport avec le mal c'est-à-dire la domination du Kéli. Ce désir du règne des Kélim n'est uniquement qu'à partir de Nékoudim car ce n'est qu'ici que nous pouvons trouver l'ensemble des mondes ''A-B-Y-A'' jusqu'à la matière, y compris la dernière des existences c'est-à-dire la Sitra Ah'ara, le mal.

Nous savons que les flux divins, les Orot ne peuvent sortir seulement lorsqu'ils arrivent au niveau du ''fruit'', au niveau de la ramification. Il faut que ce flux descende au niveau de l'état inférieur afin qu'il puisse sortir. Par le principe de la gradation, il faut que le Or soit au niveau de la ramification. À ce niveau uniquement nous pouvons parler de cause et de conséquence car la cause ne peut engendrer que ce qui a un rapport avec lui, donc les deux doivent être au même niveau. Il faut comprendre que même si toute la notion de gradation ne s'applique qu'au niveau des Séphirot, à savoir le rapport entre l'infini et les Séphirot, on doit l'extrapoler pour tout ce qui est engendrement. Il faut mettre les émanations divines dans un certain plan qui permet de faire sortir l'engendrement.

Le Ari Zal a disposé un nouveau plan que l'on appelle le ''tsimtsoum'' et après les Séphirot. Mais d'après le Ramh'al, lorsque l'on parle de ''tsimtsoum'', on parle en même temps de ''Réchimou'' et ce Réchimou n'est pas seulement des Séphirot, c'est aussi l'origine du Kéli. Et donc pourquoi après Adam Kadmon, après les oreilles et les narines ...on arrive aux Nékoudim pour révéler le Kéli, voici que déjà le Kav et le réchimou qui sont le principe du Kéli se trouvent déjà au moment du tsimtsoum! Là-bas, la création ne peut sortir alors que dans Nékoudim, la création peut sortir. Au niveau du tsimtsoum, le Or est très puissant alors que dans Nékoudim, il est réduit et donc il est à ce moment au niveau de l'effet. Donc, lorsque l'on parle de la lumière, il faut que celle-ci descende au niveau de l'effet, de la ramification.

Il y a une notion où les pieds du ''Partsouf Ima'' sont pliés vers son corps, ''Né-H-Y'' remontant vers ''H'a-Ga-T''. c'est le principe de ''Z-A'' en gestation avec Noukva comme un bébé dans le ventre de sa mère, il n'y a pas alors de différence entre ''Né-H-Y'' et ''H'a-Ga-T'' et la mère pour accoucher doit épouser cette forme car même dans ce monde, elle doit être au niveau du fœtus afin que celui-ci sorte de sa matrice. Pour que la lumière engendre, il faut qu'elle descende au niveau de cet engendrement. D-ieu dit à Moshé:'' descend car le peuple a fauté'' ce n'est que dans la descente, que la lumière peut agir.

Dans le tsimtsoum, le Or ne peut sortir le Kéli même si on a parlé du Réchimou en tant que Kéli. Ce problème ne se pose que chez le Ramh'al car chez le Ari Zal, on ne parle pas de Kéli dans le tsimtsoum, uniquement dans Nékoudim. Ce n'est pas par hasard que le Ari Zal a parlé de deux Tsimtsoum. Un Tsimtsoum dans le Réchimou et ici dans Nékoudim, par la brisure et l'apparition du Kéli par la séparation du Or. Cette brisure est aussi un Tsimtsoum, il est appelé par le Ari Zal, le deuxième Tsimtsoum. Le Ramh'al compare le deuxième Tsimtsoum au premier Tsimtsoum car dans tous les cas, la lumière s'en va pour laisser apparaître le Kéli. Dans Adam Kadmom, la lumière s'en va dans les yeux pour laisser apparaître le Kéli. Mais cette apparition du Kéli ne peut pas se faire en haut car la lumière est trop forte et Dieu a cherché à créer le monde selon une évolution. Donc, il agit par gradation comme nous le voyons dans le monde, il y a une cause et il y a son effet car c'est le principe moteur de toute la création. D'après le Ramh'al, le Tsimtsoum est d'aller dans la gradation. Car ce qui se fait d'un coup n'est pas sujet à la compréhension pour cela, Dieu agit d'une manière évolutive. Le Tsimtsoum est donc l'évolution, le principe de la gradation.

Selon les avis simples de la Kabbale, le Tsimtsoum est le retrait de la lumière, la rétraction pour laisser apparaître. D'après le Ramh'al, rien ne s'est retiré. On parle bien sûr de l'action de Dieu, pas de son essence, pas de sa nature. Donc, rien n'a quitté quoi que ce soit. Seulement par le Tsimtsoum, l'action de Dieu est évolutive. Cette loi universelle de la gradation a été placée au moment du Tsimtsoum. Et dans Nékoudim, il retourne à cette conduite évolutive de la gradation et cela est le mal car dès que nous parlons du Kéli, donc de la domination de ce Kéli, le mal apparaît.

C'est parce que nous expliquons ''B-Y-A'' dans un niveau très haut dans l'infini, qu'un jour ils pourront revenir à leur origine de leur création, à l'union d'avec l'infini. D'après le Ari Zal, ''B-Y-A'' ne rentre pas dans l'union avec l'infini. On ne peut rentrer dans l'intimité de la Chékhina de Dieu, ''B-Y-A'' étant les servantes, se trouvant à l'extérieur, étant les ailes de l'oiseau. Par contre chez le Ramh'al, ''B-Y-A'' est une part de la Chékhina. Elle devient une partie intégrante de la présence divine. Il y a l'union de la Noukva dans la Téphila au moment de ''Sim Shalom''. Mais cela n'est que le début car à la fin c'est ''B-Y-A'' qui doit s'unir complètement avec la Chékhina d'après le Ramh'al car il enseigne ici que ''B-Y-A'' fait partie de Adam Kadmon, donc il veut y retourner.

Nous ne pouvons pas dire que le jugement qui s'est révélé dans le Réchimou serait l'étape qui est avant la Sitra Ah'ara et qui en serait sa cause, la cause du mal car elle est née dans Nékoudim bien que le Ari Zal parle déjà du jugement dans ce qui se révèle déjà dans le Tsimtsoum. En fait le jugement dont on parle dans le Tsimtsoum, n'a aucun rapport avec la Sitra Ah'ara et le mal. La racine du mal se trouve dans les Kélim comme elle se trouve dans le corps de l'homme qui est le Kéli. Le corps a une intelligence, il a des désirs propres, tortueux. L'esprit du corps veut manger prendre voler haïr tuer....cet esprit est son néfech, son âme animale. C'est cela, la domination du Kéli, il veut montrer sa puissance. Et sachez une chose: celui qui a une grande âme, a un grand corps. Celui qui a un grand mauvais penchant est le signe qu'il a une grande âme. Ce sont des gens qui peuvent atteindre des niveaux extrêmes dans tout. La puissance de leur corps révèle une puissance inouïe de la Néchama. Mais malheureusement, le corps domine et surpasse la Néchama où celle-ci ne s'est pas exprimée complètement. Car pour que la Néchama puisse s'exprimer, il faut une soumission du corps. Il faut briser le corps car sinon, la Néchama ne peut s'exprimer. Dans le Tikoun, le Or va dominer et le Kéli va se soumettre. Mais lorsque la créature apparaît, c'est le Or qui se réduit et le corps qui domine. Nous pouvons alors comprendre ce qu'est une tombe, c'est la soumission du corps, c'est le contraire du ventre. Le ventre construit le Kéli, construit le corps, lui donne ses vitamines...c'est un laboratoire de construction alors que la tombe, c'est la destruction jusqu'à devenir poussière mais c'est le Or alors qui se forme. Le Zohar dit sur le verset '' ils vont se lever les habitants de la poussière'' c'est la résurrection des morts mais de quelle résurrection parle le verset? Le Zohar explique les mots ''les habitants de la poussière, «chokné affar»'' par « chkhéné affar» les voisins de la poussière, qui étaient les voisins de la poussière dans ce monde? Les Néchamot. Le corps dans ce monde ne veut que s'enorgueillir. Il faut comprendre que dans ce monde, le corps a une puissance atomique. L'âme est assujettie à lui. Le travail de la Néchama est de soumettre le corps à sa puissance, à la Kédoucha.


Il y a une notion de Kéli dans le Tsimtsoum mais qui est très subtile mais ce n'est pas une créature qui est liée à la Sitra Ah'ara. Ce n'est uniquement dans Nékoudim que le Kéli est appelé l'origine du mal où le Or descend à un niveau très bas pour pouvoir sortir le Kéli des Nékoudim qui s'appelle ''Domination'', ''autonomie''. Même si dans le Tsimtsoum, il y avait aussi l'idée du Kéli mais c'est un Kéli qui ne peut être à l'origine du mal. C'est une créature oui mais une créature du monde futur. Donc le Ramh'al dit qu'il y a deux sortes de Kéli. Un Kéli qui est à l'origine du mal qui est dans le monde des Nékoudim et un Kéli du Tsimtsoum et même des oreilles, narines et bouche de Adam Kadmon sans le mal, une créature du monde futur. La racine du mal selon la Kabbale ne se trouve que dans Nékoudim et pas avant. Si en haut nous parlons d'une cause lointaine du Kéli, le mal là-bas n'est pas du tout visible. Mais cependant dans Nékoudim, il est là et veut dominer. La Sitra Ah'ara en tant que force ne se révèle que dans Nékoudim car ce n'est seulement ici où nous parlons de l'état universel où tout ''A-B-Y-A'' arrive jusqu'à la matérialité. Car l'infini a pensé ici toutes les créatures. Dans Nékoudim, il y a toute la pensée de tout ''A-B-Y-A'' jusqu'à la matière et jusqu'à la dernière des créatures. Dans Nékoudim, il y a les deux mondes: l'esprit et la nature, il y a ''Atsilout'' et ''B-Y-A'' et la Sitra Ah'ara fait partie des êtres matériels. Non seulement qu'ici, il se passe quelque chose qui ne se passe pas avant, à savoir dans ''oreilles-narines-bouche'' de Adam Kadmon et dans le Tsimtsoum et le Réchimou, ici il y a l'état universel de tous les existants qui ont été mesurés, évalués en détails. Il y a donc tout ici, tous les existants de tous les niveaux depuis le début jusqu'à la fin. Dans les mondes supérieurs c'est-à-dire dans ''A-H'A-P'', OZEN-H'OTEM-Pé, il n'y a pas l'origine des créatures. Il n'y a là-bas que la possibilité de l'existence. Nous ne sommes pas encore au niveau de l'existence. Par contre dans Nékoudim, nous sommes dans l'existence. En haut, il n'y a pas de détails des existants. Et donc uniquement dans Nékoudim, il y a la place au mal. Celui-ci n'étant qu'au niveau du détail. Le retour à l'unité équivaut à l'annulation de ses détails. Le retour du domaine public au domaine privé comme l'enseigne le Ari Zal. La brisure s'appelle la propriété publique. Il est important de savoir que le mal est lié au multiple. Pour cela avant Nékoudim, il n'y avait pas le mal car il y avait une supra-existence qui n'était pas au niveau du détail. Ce n'est que dans Nékoudim qui veut dire ''points'' où tout est dispersé, où c'est le chaos et où il y a le mal. Lorsqu'un homme ne sait pas où il va, c'est aussi le mal car il a plusieurs directions qui se présentent à lui. Lorsque Mashiah' viendra, il n'y aura qu'une seule direction, un seul maître. Là où les avis divergent, il y a le mal, la démocratie, le pluralisme. Le mal ne se trouve que lorsque les êtres sont séparés. La Sitra Ah'ara est le séparateur pas le catalyseur. Le roi est le catalyseur. Donc déjà dans Nékoudim, il y a l'idée de la Sitra Ah'ara car ici, les existences ont été évaluées dans les détails. Alors qu'au niveau du Tsimtsoum, de l'empreinte ou même de Adam Kadmon, il n'y a pas encore le détail. Dans Nékoudim, le jugement se trouve dans une réalité qui est ferme et donc la Sitra Ah'ara a sa place aussi dans un niveau individuel et à fortiori dans ce monde présent. Rabbi Shimon bar Yoh'aï décrit le monde des Nékoudim comme des étincelles qui frappent de tous les côtés. Et lorsque tout sera épuré de ce principe que l'on appelle la Sitra Ah'ara, tout reviendra au bien car le mal est une créature séparée mais cette même créature, lorsqu'elle retourne à l'unité. C'est cela la Téchuva, c'est réparer la séparation. La création n'est qu'une brisure, une séparation. Le repentir est le retour, c'est le Shabbat après les six jours d'exil de la création, le septième jour, le septième millénaire. Le peuple d'Israël est toujours dans la Téchuva jusqu'à ce que toute la création retourne à D-ieu. La Téchuva c'est la proximité. Mais pour cela, il faut enlever le mal. Le mal est ce qui te fixe en tant qu'individu. Il te distingue, tu es différent. C'est cela la faute du premier homme, cette séparation. Pour revenir vers Dieu, il faut annuler notre savoir, il faut annuler notre esprit, pas l'esprit profond et intérieur mais l'esprit du corps, l'intelligence du corps qui est l'arbre de la connaissance. Il faut au contraire utiliser l'intelligence de l'intériorité qui amène à l'esprit saint, au Rouah' Akodesh, c'est l'arbre de la vie. L'arbre de la connaissance est la séparation.

La symbolique de la brisure est la destruction de l'harmonie pour arriver au règne du multiple, des morceaux, des forces qui deviennent indépendantes et individuelles. C'est le mal mais c'est aussi la création car sans multiple, il ne peut y avoir la création. Mais c'est cette même création qui engendre le mal qui est l'individualité. ''ma force et la puissance de ma main'' dit le verset de la Torah. La créature n'est belle qu'avec la foi qui va soumettre le corps à l'âme.




Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja
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lundi 10 août 2020

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 43

 

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 43


Chapitre 5: Portique 43 " Le Monde des néquoudim - La brisure des vases


Porte 43 - cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita


Le mal ne s'enracine uniquement que dans le principe des enveloppes de Atsilout que l'on appelle ''B-Y-A''. pour le Ramh'al ''B-Y-A'' est le principe du Kéli. Ce sont trois mondes distincts qui représentent toutes les créatures séparées. Pour l'instant dans le monde des Nékoudim, le mal ne peut apparaître car il n'y a pas encore de séparation à ce niveau. Et c'est la brisure qui va faire cette séparation entre le monde du divin et le monde créé. Le mal est enraciné dans le monde du créé et afin de compléter ces trois mondes, afin qu'ils atteignent cette perfection, il faut qu'ils aient la possibilité d'exprimer leurs particularités c'est-à-dire de leur donner le pouvoir de laisser une place au mal tel qu'il existait en eux et à la fin, ils arriveront à la réparation grâce à la lumière qui se trouve à l'intérieur du Kéli, de ''B-Y-A''.

Le fait que la lumière ne rentre pas dans le Kéli, n'est qu'à priori, délibérément. Il faut que les Kélim s'expriment d'eux-mêmes afin qu'ils se complètent. La lumière pour le Ramh'al, n'explose pas le Kéli mais elle attend pour entrer. Il faut que la lumière laisse le Kéli dominer. Elle donne la possibilité au Kéli de dominer, ce que l'on appelle ''les rois primordiaux''. Et en les laissant dominer, ils font sortir le ''mal''. C'est une définition extraordinaire du Tikoun! C'est-à-dire qu'il faut laisser le Kéli sortir tout ce qu'il a à sortir. Et à la fin lorsque le Kéli aura tout sorti, la lumière va pénétrer pour faire le Tikoun.

Le mal lui-même n'a pas de place dans Atsilout car les Séphirot sont les mesures mêmes de la pensée. Le mal ne peut avoir une place dans l'évaluation de la pensée divine. Tout ce qui va être créé vont sortir des embranchements de Atsilout qui sont ''B-Y-A''. Nous avons déjà appris qu'il y a deux racines: une racine pour sortir les conduites, les flux divins qui sont d'un degré toujours immatériel au niveau de Atsilout et une autre racine pour sortir les créatures de ''B-Y-A''. le mal a une place potentiellement déjà dans Atsilout mais en acte ce n'est rien qu'au niveau de ''B-Y-A'' car la Atsilout elle-même c'est le divin, il n'est pas apte qu'il y ai du mal à ce niveau de la création. Il n'apparaît qu'au niveau des enveloppes. Le 'mal' ici est synonyme de pouvoir qui s'appelle le ''règne des rois primordiaux''. ''B-Y-A'' sont les enveloppes de la Atsilout comme dans l'être humain, il y a le corps et l'âme. Toute la nature est en vérité l'enveloppe de la divinité. La brisure va entraîner la séparation entre Atsilout et ''B-Y-A''. c'est cela la séparation entre le Or et le Kéli, entre le divin et le créé. Qui dit ''créé'' dit ''séparé'' et qui dit ''séparé'' dit ''mal''. Ce n'est que par rapport à l'enveloppe qu'il y a toute la notion du ''mal'' car ce mal ne peut se matérialiser par l'effet du Or lui-même. Bien que l'on considère le mal que par rapport à ''B-Y-A'', puisqu'il y a une interaction entre ''B-Y-A'' et ''Atsilout'', il y a un ''mal'' qui se rattache à Atsilout. Puisque ici, nous parlons d'enveloppes et non d'un enchaînement d'un monde à un autre monde c'est-à-dire que les trois enveloppes sont avec Atsilout donc nécessairement il y a un mal qui peut arriver. Cela est très difficile d'accepter. Le Zohar exprime ceci ainsi: '' les pieds de la Malkhout descendent'' donc ils ont un rapport avec le mal, avec la mort qui est le niveau le plus bas de la Atsilout qui peut aussi descendre encore plus bas. Il y a donc un élément qui peut affecter le bas extrême de la Atsilout.

Le Or ne rentre pas dans le Kéli et doit attendre afin que le Kéli atteigne sa perfection. Le Ramh'al voit dans la brisure, le perfectionnement. La mort elle-même est un état de perfection du corps, le fait de laisser le corps pourrir. Donc, à priori, le Or ne rentre pas. C'est comme l'exil d'Égypte qui est l'attente puis l'esclavage pour faire sortir tout le mal du corps et la délivrance en se purifiant pour laisser entrer le Or de la Torah au moment du don de la Torah. Donc il y a au départ la domination du mal. Et à la fin de ce règne, le bien et la lumière se déverseront sur la matière pour dévoiler le bien absolu. Le règne du mal est sa brisure, sa brisure est sa purification. Chez le Ramh'al, le chaos lui-même est le Tikoun. Le chaos qui est l'indétermination où tout est mélangé et confus, est en fait le processus de l'ordre qui est en train de s'établir. Il faut donner un règne au désordre afin d'épurer la matière jusqu'à ce que l'ordre vienne de lui-même.



Pour compléter les Kélim, les perfectionner, il faut les laisser se détailler car ils ne peuvent rester dans cette situation d'enveloppe car sinon, ils resteront assujettis. Il faut leur laisser une autonomie. C'est cela la brisure, c'est donner une autonomie au Kéli. Il faut couper le lien d'avec Atsilout. Ils vont sortir le mal en prenant une dimension du détail. Tout le temps qu'ils sont dans l'unité, sans particularité, le mal ne peut se révéler. Le mal ne se révèle que lorsque tu veux te distinguer. C'est cela, la notion du domaine privé et du domaine public, il faut revenir dans le domaine public, de même cette notion de ''généralité et détail''. Le Zohar appelle la brisure des vases ''le domaine privé'', c'est le détail. Le mal n'est corollaire qu'à l'autonomie des Kélim. Pour les purifier, il faut leur donner leur règne et nécessairement, ils sortiront leur mal. Car il ne peut avoir de création sans le mal. C'est la définition même de tous les mondes: laisser une place au mal. Tout cela était compris déjà à l'intérieur des enveloppes mais ceux-ci ne pouvaient pas les révéler. Uniquement lorsqu'ils deviennent indépendant et peuvent gouverner que le mal pouvait se révéler. Mais à la fin toutes les détériorations vont être réparés par l'entrée de la lumière dans le Kéli. Il est enseigné dans le Talmud que D-ieu ne peut cohabiter avec l'orgueilleux, tant que le Kéli diffuse son mal, la lumière ne rentre pas. L'orgueil est la révélation de la domination du Kéli. Il faut briser cette personnalité du Kéli afin que la lumière divine puisse s'épancher dedans. Le verset dit ''à un cœur brisé, Dieu ne fait pas honte''. Le Kéli ne se soumet que lorsqu'il meurt. Pour cela, il faut mourir et ressusciter pour recevoir la lumière éternelle. Nous voyons que le Tikoun n'est jamais terminé et qu'il ne viendra qu'à la fin des temps. D'après le Ramh'al, le Or n'est pas entré entièrement dans le Kéli. Il est entré mais ne s'est pas unifié.


Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja
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mercredi 5 août 2020

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 42

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 42


Chapitre 5: Portique 42 " Le Monde des néquoudim - La brisure des vases


Porte 42 - cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita


Nous allons revenir dans cette porte à l'origine de tout.

L'axiome universel est ''Atsilout'' et ''B-Y-A'' et il faut maintenant qu'ils reçoivent leur lumière par le moyen du ''Kav'', par le principe du rayon. Il faut voir cette juxtaposition au niveau de Nékoudim comme dans la création lorsque nous avons parlé du ''Kav'' qui est le rayon et le ''Réchimou'' qui est la trace et qui est en fait le Kéli dans Nékoudim.

Mais au début, il fallait que le ''Réchimou'' se concrétise, prenne une dimension, se complète et c'est cela le ''tsimsoum'' la restriction de la lumière afin de considérer tout seul le Réchimou. Il faut laisser le Kéli avant que le Or rentre car en laissant le Kéli seul, ce Réchimou va exprimer de l'errance. Tout le temps que le ''or'' attend pour entrer alors le Kéli fait apparaître le mal. Et par cela, on donne la possibilité au mal de sortir mais qui va à la fin se réparer. À la fin, tout ne sera que ''bien''. De même ici dans le monde des Nékoudim, la lumière des Nékoudim qui vient du ''Eïn Sof'' doit attendre et ne doit pas entrer dans le Kéli de suite afin que celui-ci exprime le ''mal''. Car dans le Kéli lui-même, il y a cette notion de ''mal''. Le ''mal'' est l'anti-création. Le Zohar appelle cela la ''destruction''.


Dieu ne s'unit pas avec le peuple d'Israël de suite au mont Sinaï car ils sont un certain temps en Égypte. Cela s'appelle aussi les ''Kélim'' sans le ''Or''. Et ainsi le ''Kéli'' sort tout ce qu'il a à sortir. De même, l'exil fait sortir tout le mal de la nature et après, vient le ''Or'' (AVAYA). Et lorsque la lumière va s'unir au ''Kéli'' (Elokim), tout va se compléter. Pour cela, le ''Or'' au début ne s'unit pas avec le ''Kéli'' à priori. Ce n'est pas le Kéli qui renvoie le Or mais le ''Or'' qui n'intègre pas le Kéli à priori c'est-à-dire que sa non-unification est pour permettre au Kéli de faire sortir le ''mal''. Le ''or'' reste en haut, c'est-à-dire à l'intérieur de ''Adam Kadmon'', c'est le principe de la brisure des vases jusqu'à ce que les Kélim règnent car le or donne la possibilité au mal de gouverner et ainsi donner une autonomie au Kéli. Et lorsque se finira la domination de ce règne, alors tout viendra à la transformation du mal en bien et a lumière reviendra pour s'unifier.


Au début, le Or et le kéli étaient ensemble et après ils ont été séparés et il y a une épuration pendant la séparation pour de nouveau arriver à l'unification du ''Or'' avec le ''Kéli''. Lorsqu'il y aura la véritable unification, il y aura l'éternité de la création. Pourtant tout est en place dans ''Atsilout'' avec tous ses partsoufim, il y a aussi ''B-Y-A'' et toutes ses créatures . Comme si le ''Tohou'' d'après le Ramh'al, est contenu encore mais avec une pseudo-création qui n'est pas éternelle. La véritable unification est à la fin. Avec la venue du Messie, commence la réparation du Kéli et sa réunification. En fait la réparation se fait chaque jour en vérité par les Mitsvot, par le service.


Nous sommes toujours dans l'unification de Atsilout et de ses enveloppes ''B-Y-A'' et à un moment donné, il y a une brisure qu'il faut considérer déjà dans son premier plan au niveau du ''kav'', le ''rayon'' et le ''Réchimou'', ''l'empreinte''. Au moment du ''Tsimsoum'', le ''Réchimou'' est le principe du Or et du Kéli, (le Ramh'al fait une comparaison entre le Kav et le Réchimou au niveau du tsimtsoum d'une part et le Or et le Kéli dans les Nékoudim, d'autre part). Mais nous voyons que le Kav va attendre que le Réchimou se réalise. Il faut laisser le Réchimou atteindre sa perfection car c'est la raison pour laquelle, il y a eu le Tsimtsoum au début afin de laisser une place au mal, une place à l'autre afin qu'il soit réparé, afin qu'à la fin de tout, cela soit le bien. Il faut que tous les scories sortent et pour cela, il faut laisser le Réchimou se parfaire. De même, le Or de l'infini doit laisser le Kéli afin qu'il se perfectionne c'est-à-dire donner une personnalité au bien. Et lorsque sort le Kéli, le mal sort aussi. L'idée du mal accompagne la création. Et ce n'est qu'après que la lumière va rentrer, intégrer le Kéli, donc ''B-Y-A'' et s'unir à lui, alors tout sera parfait. Ce qu'il faut retenir pour le moment, c'est l'idée de l'attente car le Kéli a de ''l'orgueil'', il a le mal donc le Or ne peut pas cohabiter, c'est ainsi que l'on comprend simplement ce qui est écrit dans la Kabbala. Le Kéli est trop faible, il ne peut contenir le Or. Tout cela n'est que bêtise!

Le Ramh'al dit que le Or est là et attend et laisse le Kéli dominer seul volontairement. La notion de l'attente nous montre que le fait que le Or ne rentre pas dans le Kéli ou que Atsilout ne s'unit pas à ''B-Y-A'', est quelque chose qui est à priori. C'est la raison pour laquelle la lumière dans le monde des Nékoudim ne s'est pas uni avec les Kélim de suite. La lumière est retournée à l'intérieur de ''Adam Kadmon'' jusqu'à ce que les Kélim finissent de se réaliser et par ceci, il y a une possibilité au mal de dominer. Et c'est après que le mal ai dominé qu'il va être réparer et retourner au bien. Et le Or va alors éclairer, illuminer et s'unir à ''B-Y-A''. Donc il y a trois raisons pour lesquelles, la lumière attend:

1/ pour créer ''B-Y-A''

2/ afin que le mal domine

3/ c'est aussi pour le bien c'est-à-dire que le mal se transforme en bien.



Le Ramh'al commence à nous expliquer le principe que l'on appelle la ''brisure''.

Tout ce qui va sortir que ce soit au niveau du Réchimou ou des Nékoudim, c'est l'extériorité (la Klipa) qui va maintenant recevoir son intériorité par le Kav. Il y a ici une gradation c'est-à-dire ce qui s'est passé au début va se répéter plusieurs fois. Et maintenant nous sommes à un niveau où nous sommes proches de ce que l'on appelle la création de ''B-Y-A'' et des êtres séparés. ''B-Y-A'' comme le Réchimou devenant des entités autonomes. Nous avons déjà appris comment le Kav et le Réchimou sont les racines du corps et de l'âme. Dieu a d'abord créé le corps et le laisse ainsi. Après il fait entrer la Néchama soit au moment de la Brit-Mila ou bien au moment de la Bar-Mitsva. Il y a un premier niveau de Néchama à la Brit-Mila mais le véritable niveau de la Néchama, c'est à la Bar-Mitsva. Tous les jours, nous pouvons recevoir en pleine conscience notre Néchama dans notre corps. D'abord, il y a une état de sommeil, de léthargie, d'enfance, d'un état de petitesse, ''katnout'' puis nous pouvons arriver à un état de grandeur, ''Gadlout''. Ainsi on peut voir le corps épais qui contient toutes les racines des accidents du mal. L'âme est pure mais elle est enfermée dans un corps qui la sépare de la lumière suprême et elle ne peut pas illuminer et révéler sa lumière de manière adéquate. Mais son action véritable est de purifier le corps. Le Ramh'al veut comparer le Or qui entre dans le Kéli à la Néchama qui entre dans le corps où son rôle est d'épurer celui-ci, de lui retirer tout ce que la nature l'affecte, tout ce que le mal affecte le corps du fait que celui-ci est séparé comme ''B-Y-A'' est séparé de ''Atsilout''. Et donc l'essentiel du travail de la Néchama est la purification du corps et le but étant de faire revenir le mal au bien. Par la Kédoucha, le mal se transforme en bien. Et ainsi la Néchama se propage et s'épanche convenablement et par cela, elle s'unifie à la lumière supérieure. Et l'origine de tout cela est le Kav et le Réchimou. Car le Réchimou prend naissance par la dissimulation de la perfection et par cela toutes les forces négatives du Réchimou vont se révéler et ainsi ce topo se reproduit dans tous les mondes jusqu'au niveau le plus bas du corps et de l'âme. Ici, il s'agit d'une dissimulation de la perfection comme de la lumière et ainsi l'âme se dissimule. l'âme et le corps vont arriver à une union parfaite à la résurrection des morts. Car dans ce monde, le corps fait ce qu'il veut. De temps à autre la Néchama prend le contrôle par l'éducation qu'elle a donnée au corps. Par la ''émouna'', la confiance en Dieu, elle arrive à influencer et à séduire le corps car parfois, il faut donner des douceurs au corps, lui promettre des récompenses comme le monde futur pour pouvoir agir sur lui.

nous savons que toute la notion du Kav est de rentrer dans tous les éléments du Réchimou pour révéler à la fin que tout ce qui nous paraissait comme contraire à l'unité, être en réalité volonté divine. Le mal lui-même de manière dynamique se transformera en bien. C'est cela l'action du Kav. Mais au départ il faut montrer en premier lieu les manques et les lacunes apparentes dans le monde. Car lorsque l'unité se révélera, il n'y aura plus de place au mal. Il faut savoir que ce que le Kav va parfaire dans le Réchimou et l'amener à la perfection, tout cela existait déjà au sein de la volonté suprême. Mais seulement ici, il s'agit d'un dévoilement, d'une révélation en acte car avant, l'unité n'était qu'en potentiel maintenant grâce aux Kélim, grâce à ''B-Y-A'', grâce à la création en d'autres termes, il peut y avoir l'unité en acte. Lorsque tous les mondes recevront l'attachement totale avec la lumière, alors l'éternité se révélera. En d'autres termes, jusqu'à maintenant, il n'y a jamais eu la réunion du Or avec le Kéli, du Kav et du Réchimou parfaitement car sinon, l'existence aurait atteint l'éternité. Tout ce qui existe n'est rien que par cet épanchement de la lumière du Kav mais sans atteindre la perfection. Toute la création doit atteindre la perfection par les actions de l'homme. Et ce Kav qui atteint le Réchimou, on peut le voir comme la Néchama lorsqu'elle est unifiée avec la lumière suprême et qui s'unifie alors aussi au corps. Mais tant que la lumière de la Néchama n'atteint pas le corps entièrement, celui-ci est mort en vérité, en attente de mourir. Un homme lorsqu'il vit, se rapproche chaque jour de la mort. Nous pouvons aussi voir que la lumière va de plus en plus dans la réparation, à savoir que la Néchama s'unifie de jour en jour avec le corps. La mort est la séparation définitive de la Néchama d'avec le corps. Avec la maladie, la Néchama s'éloigne du corps. On dit qu'il faut ramener les étincelles de vie qu'un malade a perdu, les 288 étincelles. Il faut les rétablir dans cette voie. C'est une des idées que l'on doit penser dans la bénédiction ''celui qui guérit les malades de son peuple Israël''. Mais il y a une situation où le corps s'efface complètement devant la Néchama et dans ce cas là, la Néchama va nourrir le corps. Et cela ne peut se faire que dans le septième millénaire, au monde futur car quant y a t-il l'union?

C'est dans Akoudim , donc il faut atteindre le niveau de Akoudim qui sont les lumières de la bouche de Adam Kadmon. Akoudim vient du mot ''Akéda'' où la Néchama s'unit au corps comme lorsque Avraham a attaché Ytsh'ak son fils. Cependant lorsque le corps s'annule alors la Néchama devient le principal ainsi le Réchimou devient secondaire au Kav et alors le mal ne peut sortir de lui. C'est cela la véritable réparation. Mais tout le temps que notre corps sort des scories, du mal, des déviations, il n'est pas encore annulé à la Néchama. Mais au contraire, l'âme alors ne s'unit pas et le corps fait ce qu'il veut jusqu'à la mort. En vérité Dieu s'éloigne du premier homme et le laisse agir en le laissant révéler son pouvoir, le pouvoir du corps. L'homme aujourd'hui se dispute, il veut trouver toutes sortes de possibilités pour vivre de manière personnelle, atteindre l'éternité et le bonheur rien que par le corps. En vérité lorsque Dieu se met de côté c'est pour permettre le dévoilement de la perfection de son unité. Il veut que les lacunes sortent d'elles-mêmes à partir desquelles, l'unité se révèle. Même si le mal domine, c'est une idée en vérité très simple que l'infini veut montrer, la perfection de son unité par l'intermédiaire du mal car le véritable délice est le retour du mal au bien. C'est cela la perfection, ce n'est pas la domination du bien sur le mal mais que le mal retourne au bien qu'il était avant la brisure des vases.

C'est ce qui s'est passé à Pourim! Il fait dominer le corps pour montrer le mal de même qu'il fait dominer le Kéli et aussi le Réchimou afin de donner une possibilité au mal d'exister afin de faire apparaître le Kav. Donc, la révélation du Kav passe par la création afin de se révéler. C'est toute la notion de ''B-Y-A''. Et on peut comprendre cette situation dans le corps et l'âme car l'union de l'âme et du corps est la finalité de tout. C'est-à-dire au moment de la résurrection des morts l'union dans le monde de ''Akoudim'', union totale de l'âme et du corps. Mais tant que ce temps n'est pas arrivé, bien que l'âme habite le corps, celui-ci fait ce qu'il veut, il domine. Après la faute du premier homme, la Néchama s'est retirée et donc le corps se trouve seul. Et le fait que le corps soit seul, fait que le mal se révèle. Par le sommeil, les scories du corps sortent. Pour cela, il faut dormir. La mort est nécessaire afin qu'il y ai la résurrection des morts et que la Néchama retourne dans le corps. Mais pour cela, il faut que le corps sorte tout le mal dans la tombe. Et après la Néchama peut s'unifier à lui.


Nous voyons donc cette attente de la lumière de s'unir au Kéli. Il faut laisser le corps se réaliser, s'exprimer soit par l'envie, soit par le désir soit par la domination soit par la mort. Mais par cela, le corps sort tout le mal qui est en lui. Et alors, la résurrection des morts pourra se faire et par cela, une reconstruction du corps se fera et dans cette reconstruction, la Néchama se réintroduira de manière pure et de manière éternelle. C'est cela la brisure des vases. Il faut laisser les Kélim se briser. Il faut que les sept rois tombent. Il faut qu'ils meurent. Le Ramh'al ici légitime la descente, la mort car à partir du moment qu'il y a création, séparation, il y a l'orgueil. La nature est orgueilleuse. L'arbre donne des fruits, il refuse d'être fruit lui-même. La lune ne veut pas recevoir, elle ne veut pas se soumettre, l'homme lui-même ne veut pas se soumettre.

Avant qu'il y ai une véritable union entre le Kav et le Réchimou, il faut d'abord laisser le Réchimou faire tout ce qu'il a à faire:

1/ la réalisation de ''B-Y-A'' en tant qu'entité

2/ faire sortir le mal en acte afin d'engendrer une gradation.

Du fait qu'il y a une naissance, il y a le mal. Dès que l'enfant naît, le mal se matérialise. La femme après la naissance doit amener un sacrifice pour réparer ce que la naissance a engendré, c'est-à-dire le mal '' qui fait la paix et qui crée le mal''! Qui dit ''Création'' dit ''mal''. Le mal naît de l'enchaînement, de la gradation et donc il y a besoin d'une purification. Le fait donc que la lumière attende est en fait la purification du Kéli. L'exil est lui-même une purification. L'ustensile qui a avalé un aliment interdit par la chaleur, doit le faire sortir par la chaleur. L'exil est une cashérisation dit le Ramh'al. La brisure est cette séparation mais la même illumination qu'il y avait avant la brisure doit revenir complètement mais il faut laisser un temps:

1/ pour apparaître

2/ pour extirper le mal.

Et ainsi se fera l'union parfaite. Lorsque les Kélim seront purifiés par la brisure de ceux-ci mêmes, (la brisure des Kélim étant pour le Ramh'al la purification du monde) comme à propos de la cashérisation des kélim en argile, leur brisure est leur purification car ils ne peuvent être purifiés par le feu ou l'eau bouillante. Lorsque le Kéli se purifie du mal, alors le Kav peut rentrer pour s'unifier avec lui. Car si la présence divine signifiée par le Kav rentre de suite dans le Kéli, alors l'existence disparaîtra. Il veut rentrer en fait pour s'unir au Kéli et c'est cela le but de toute la brisure. Rentrer pour s'unifier et non rentrer pour le faire disparaître car cela n'a pas de sens. Revenir à un niveau d'avant la création où l'existence était inhérente à la divinité. Et il y aura une amplification de la lumière jusqu'à ce qu'il y ai une purification complète révélant l'éternité du Kéli.


C'est quoi donc la perfection du Kéli?

C'est sortir le mal de notre corps et le transformer en bien. Le mal commence par le fait de ressentir que nous existons une existence individuelle et le transformer en bien cela veut dire: revenir à une existence universelle.

Depuis le début de la création, le rôle du tsimtsoum est de révéler le mal.

Au départ le Kav est entré dans le Réchimou mais ne s'est pas unifié à celui-ci. Et ce n'est seulement que lorsque le mal sera complètement sorti, qu'il pourra y avoir une unification.

Il y a alors une question: pourquoi dire alors que le Kav est déjà rentré dans le Réchimou puisqu'il ne peut rentrer que lorsque tout le mal s'est extériorisé?

Réponse: il faut distinguer entre ''entrée'' et ''union''. Il peut s'introduire afin que le réchimou ne soit pas annulé et ainsi laisser la domination au Réchimou. Pour cela, il n'y a pas unification. L'âme en nous n'est pas unifiée au corps de même que le Kav dans le Réchimou, de même le Or n'est pas unifié au Kéli. Lorsque le corps c'est-à-dire la nature, aura fini sa réparation, et aussi le Réchimou aura fini sa réparation comme le Kéli aura fini sa réparation, la lumière, le Kav et l'âme vont s'unifier alors au Réchimou, au Kéli et au corps.

Il est possible que le Or rentre dans le Kéli même avant la brisure mais il ne casse pas le Kéli. D'après le Ramh'al, la domination du Kéli et donc du corps c'est la domination des lois de la nature. Il y a maintenant une intelligence de la nature humaine et c'est cela les ''rois de Édom''. Ainsi le ''Eïn Sof'' aussi, l'illimité doit attendre jusqu'à ce que le Kéli se termine. Par cela, le ''Eïn Sof'' veut montrer sa pérennité et qu'il est l'origine et pour cela, il montre une autre domination. En fait la brisure des vases peut se comprendre comme étant la révélation de la création de ''B-Y-A'' comme dans le Tsimtsoum pour donner la place au Réchimou pour réparer l'autre et aussi comme étant la révélation de son unité divine. Car tout ce travail ne doit être fini et réalisé qu'à partir de la création et de toutes ses réalisations. Mais à la fin c'est la lumière de l'infini qui doit réunir, dominer tout seul et montrer que c'est lui la réalité vraie de tout. De même l'âme se trouve dans le jardin d'Éden tout le temps que le corps se purifie et de là-bas, elle éclaire le corps afin de lui sustenter sa force spirituelle afin qu'il ne disparaisse. Mais pour cela, il faut qu'elle soit cachée et que le mauvais côté ne puisse saisir l'âme. De même le ''or'' des Nékoudim va revenir dans les yeux de ''Adam Kadmon'' et le Kéli va se trouver maintenant dans une situation de sortir le mal.

C'est le même processus que l'exil afin de donner une place au mal pour qu'il domine. Mais l'essentiel est que le mal revienne au bien. Le septième millénaire qui est le Shabbat sera la véritable réparation du monde où la lumière retourne et s'établit définitivement dans le corps. Par la Torah et les Mitsvot, Dieu a été miséricordieux avec nous car il nous permet par l'étude de la Torah et l'accomplissement des Mitsvot, l'unification du corps, de donner au corps cette possibilité de goûter au bien suprême de l'union mais ce n'est pas le retour complet du mal au bien c'est-à-dire faire ''un'' avec le ''Or''. Car en vérité, c'est cela la véritable délectation.

C'est ce que l'on appelle la réparation des Kélim que le Ramh'al a commencé à dévoiler. D'après le Ari Zal, la réparation des Kélim est une montée, une élévation du Kéli. Le Ramh'al va plus loin que cette idée de ''montée''. Il y a aussi une notion d'épuration, de pureté du Kéli. Il faut purifier l'arrogance de la nature en la mettant en exil.

Pourquoi Dieu a mis Israël en exil avec le Kéli? En vérité qui est en exil? Ce sont les nations représentant le corps! Mais Dieu a voulu développer aussi l'exil d'Israël afin qu'il puisse ressentir ce manque de proximité divine car lui seul peut ressentir le manque de cette unification. Dieu nous a mis en exil pour faire sortir tout le mal par les plaies et l'obscurité et par cela, Israël s'est purifié pour recevoir à la fin, l'union et nous aurions dû recevoir l'éternité. En fait la sortie d’Égypte c'est le septième millénaire, le septième jour de Pessah étant le jour où l'on mange le festin du Mashiah. Car c'est lui qui va faire l'union du ''Or'' et du ''Kéli'' d'avant la brisure. Les tables auraient dû être l'union du Or et du Kéli, des lettres avec la pierre mais on ne l'a pas méritée et il y a eu encore une brisure des kélim avec la brisure des tables. Les lettres se sont envolées. Il y a eu encore séparation du Or et du Kéli car le Kéli doit encore faire sortir le veau d'or. Pour cela, Moshé Rabbénou s'en va en haut dans la montagne, il quitte le peuple afin que celui-ci sorte ses scories. Le corps c'est le désir de la nature. Tant que nous désirons un roi, Dieu n'est pas là. C'est cela la brisure des Kélim. Bien que les lettres se sont unifiées aux tables, cela n'était pas une unification totale.




Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja
Publié par Blog Rabbi Moche Haim Luzzato 
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