Les Portes de la Sagesse 66/138

 

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 66

Chapitre 6: Portique 66 " Le Monde du Tikoun, la réparation"

La réparation de toute chose se fait par le moyen de ''DOUN'', ''Maïm Doukhin'' et ''Maïm Noukvin'', les eaux masculines et féminines qui est dans le principe de l'union, du Zivoug, de la gestation et de la naissance. Par l'union, se diffusent des parties de MA et de BEN (grâce à DOUN, de ATIK ou de ARIKH ANPIN ou de ABBA et de IMA ou de ZEÏR ANPIN et de NOUKVA) jusqu'à ce qu'il soit placé tout de ce même DOUN dans Noukva.

Dans cette porte 66, le Ramh'al commence à nous expliquer l'ordre de la réparation. Le monde du Tikoun est le monde de l'union des lumières de MA et de BEN mais ce n'est pas tout. Il y a aussi l'engendrement du Zivoug qui s'appelle la ''naissance''. Mais avant la naissance, il y a la conception. Ainsi, l'homme naît de l'union d'un père et d'une mère puis la conception va se faire dans la matrice qui est la Noukva puis il y a la gestation qui dure 9 mois puis vient le temps de la naissance puis le temps de l'allaitement,le temps de l'enfance et le temps adulte.

Le monde du Tikoun est le Zivoug, l'union. Les choses ne sont engendrées dans la création que par deux causes, l'union du Kéli et du Or.

Mais pourquoi il y a besoin d'une gradation dans le temps engendrée par la gestation?

En vérité, dans les temps futurs, ce temps de gestation n'existera plus. Cette notion de gestation et de gradation temporelle est liée au monde du Tikoun.

Dans le chaos, il n'y a pas d'union, ce n'est que dans le Tikoun qu'il y a l'union où le masculin et le féminin se tourne l'un vers l'autre. C'est ce que nous avons vu jusqu'à présent. Mais il y a aussi la gestation et la naissance engendrées par cette union de DOUN qui est le même processus que dans les mondes inférieurs.

Le mystère du Zivoug est l'épanchement des lumières spécifiques de MA et de BEN par le biais du principe de la gradation. Cet épanchement dépend de l'union de Z-A et de Noukva par le réveil des ''Yessodot'' de MA et de BEN.

Il y a en vérité deux sortes d'union:

1/ l'union par les baisers va engendrer des souffles (rouah')

2/ l'union par les''Yessodot'', l'appareil reproducteur va engendrer de véritables forces. L'union de ABBA et de IMA n'est pas la finalité, ils ne sont que les conduits de l'épanchement. Il y a aussi la notion de l'engendrement. La lumière qui est épanchée de leur union est le but du Zivoug.

Dans le Zivoug, il y a déjà la cause qui va donner la forme de l'engendrement. Après c'est la Noukva (la Matrice) qui va singulariser toutes les parties de cet engendrement. Le masculin (MA) donne la première cause, la globalité qui va ensuite se diviser en particularités par le principe de la Noukva. Et ainsi tout va se dérouler par cette gradation, au début il y a une globalité qui va se singulariser en nombre de détails.

Et ainsi se matérialisent les choses dans la création que ce soit dans la prophétie, dans l'épanchement divin. Il y a au départ une globalité puis une singularisation de cette globalité et même dans la conduite du monde et dans son histoire. Au début, tout est dans l'A-D-N qui va après donner naissance à une perception spécifique des choses. Ainsi dans la prophétie, tous les événements jusqu'à la libération finale sont inclus dans l'information prophétique. De la même manière, le corps a un aspect global et général et des aspects spécifique, la médecine générale et la médecine spécialisée.

C'est IMA qui représente le côté féminin, la matrice qui va donner naissance aux spécificités de la lumière globale de ABBA, le pouvoir masculin. ''Béréchit (Hokhma-ABBA) bara (Bina-IMA) Élokim et Achamaïm (Zéïr Anpin) véet aarets (Noukva)'' ''au commencement (ABBA) a créé (IMA) Élokim les cieux (Z-A) et la terre (Noukva)''.

Depuis le commencement (Béréchit) tout est en potentialité mais non révélé. Ce n'est que par le principe de ''a créé-Bara'' qui est IMA que va commencer la dissociation de ces énergies potentielles pour vont se matérialiser en forces différentes en ''cieux-Z-A'' et ''terre-Noukva''. De la même manière que dans un pépin, il y a toute l'histoire de l'arbre. Ainsi est la différence entre une Séphira qui est la globalité d'une force et un Partsouf qui est la révélation de toutes les spécificités de cette Séphira. En vérité dans tout événement, il y a l'historique du futur qui va se révéler. En comprenant ce principe, nous pouvons arriver à anticiper et à concevoir le travail à faire pour qu'en amont, la réparation puisse se faire. C'est cela le travail de la gestation. Ce chemin qui amène à la révélation ne se construit pas d'un coup mais par gradation. Cependant, toutes ces étapes ne sont pas apparentes et tant qu'elles ne se révèlent pas, elles sont appelées ''dissimulées''. C'est une situation où la conduite n'est pas parfaite. C'est la situation de Z-A Bé Ibour, Z-A dans la gestation, dans le ventre de IMA, la petitesse des cerveaux, ''Katnout dé Moh'in''. Cette conduite de ''Z-A bé Ibour'' est appelée les ''deux mille ans de chaos'' où le mal est à son paroxysme où le monde est dans une situation où il n'y a ni jugement, la conduite du jugement ''Z-A'' ni juge ''Dieu''. Il y a Dieu mais il n'apparaît. C'est la situation de la gestation mais même dans la situation d'enfance, ''Katnout'', Dieu ne se révèle pas. La perfection ne vient que lorsque IMA s'habille de Z-A pour lui donner sa perfection. C'est ce qui s'appelle la période de l'allaitement après la naissance. Et lorsque ABBA donne à Z-A les Moh'in, les cerveaux, c'est la période de deux mille ans de Torah, cela s'appelle que la conduite est parfaite. Tant que toutes ses parties ne se révèlent pas, elles sont dissimulées dans cette conduite qui n'est donc pas parfaite. Au moment de la naissance, tout se révèle, il ne manque que la force pour que ces détails puissent se révéler en acte.

La notion des Moh'in n'est qu'une notion de surplus d'énergie car dès la naissance, tout est en place. Et même la Torah, elle est acquise par l'homme dans le ventre de sa mère. À la naissance ce n'est qu'une révélation de cette puissance énergétique qu'est la Torah qui est déjà en nous. Le Ari Zal explique que lorsqu'un homme se rapproche d'un juste, d'un Tsadik, il a le mérite de recevoir la Néchama de ce même Tsadik. Il retourne dans ce niveau qu'est la gestation pour devenir un autre Kéli. Dans la période de gestation, il n'y a que ''H'essed-Guévoura-Tiphéret'' (H'AGUAT) et ''Netsah'-Hod-Yessod'' (Néhy) et un peu des Moh'in que sont ''Néhy de H'abad (Hokhma-Bina-Daat)'' de la conduite de Z-A mais à la naissance se révèlent les Moh''in de ''H'agat de H'abad'' par l'allaitement des deux premières années. Pour après se réveiller les ''H'abad de H'abad'' au moment du passage à l'âge adulte.

Dans la gestation ce sont les Kélim qui se forment, les six Séphirot ''H'aGaT-NéHY'' avec le plus bas des niveaux des Moh'im que sont ''NéHY de H'aBaD''. Ceci suffit pour que la conduite de Z-A se révèle. Pour cela, les petits cerveaux sont appelés ''Élokim'' la conduite du jugement divin mais les grands cerveaux appelés ''Avaya'' ne se sont pas encore révélés.

Rav Mordékhaï Chriqui 

Retranscription Rav Michael Smadja

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Les Portes de la Sagesse 64-65/138

 

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 64-65

Chapitre 6: Portique 64-65 " Le Monde du Tikoun, la réparation"

Porte 64
« De l'ensemble des Séphirot de BEN qui se sont brisées et sont descendues dans la création, se sont purifiées des parties qui devaient se purifier et par ceci, les Kélim se sont élevés pour recevoir leurs lumières qui étaient restées dans le monde de la Atsilout et ceci grâce à Noukva (de Adam Kadmon ''A-K'' qui s'est lié à la Malkhout de A-K) qui fait remonter ces parties.

Lorsque les lumières de MA sont sorties, elles se sont reliées au Yessod de A-K et ceci grâce à la Noukva qui les élève ainsi. La Noukva étant la Chékhina.

En contre-partie de cette purification des lumières de BEN, descendent depuis les eaux masculines et féminines supérieures (DOUN), les niveaux de MA, Kéli et Or qui vont se liés avec eux. (c'est l'union de MA et de BEN qui va créer les Partsoufim, BEN étant la brisure des Kélim et MA étant les lumières ''Orot'' du front, c'est une sorte d'union du masculin et du féminin et c'est ainsi que se fait la construction de tout partsouf, visage) et ceci grâce aux eaux masculines du Yessod de A-K qui vont descendre et s'unir aux eaux féminines.

Cependant par la réparation des Kélim qui s'élèvent grâce à Noukva, entre le masculin dans la purification des Kélim et ainsi, il purifie le côté ''droit'' du Kéli et le féminin arrange le côté gauche puis s'unissent ces deux côtés ensemble dans Noukva. Et ainsi, s'unit MA avec chacun des degrés qui ont été déjà arrangés et est alors arrangé l'engendrement de cette union».

Nous avons déjà vu que la réparation, le Tikoun est l'union des lumières de MA et de BEN. BEN étant les Kélim et MA, les nouvelles lumières qui s'unissent aux Kélim.

Qui commence cette union?

Après que les Kélim ont été créés, il faut les élever.

Comment s'élèvent-ils?

Quelle est cette force qu'ils engendrent? Nous avons déjà vu que c'est MA qui vient purifier BEN, le Tikoun ne peut se faire de BEN lui-même si ce n'est que par les Orot de MA.

Explication:
Avant l'union, il faut qu'il y ai une épuration.

Même dans l'exil, il y a une purification des Néchamot. Après la purification des Kélim, BEN monte jusqu'à Atsilout pour que ces Kélim reçoivent leurs lumières. Car leur conduite doit se faire uniquement par ce lien de MA et de BEN, les trois mondes des créatures séparées s'unissant alors au monde de la Atsilout pour devenir des manteaux de ce monde ''A-B-Y-A''. la véritable conduite ne se fait que par une union des forces et non par la domination des forces de manière individuelle ''voici les rois primordiaux qui ont régné avant que ne règnent les rois d'Israël''.

Le roi a besoin du prophète, un homme a besoin d'une femme. Le prophète a besoin d'être en union avec Dieu. Le monde du Tikoun est lié inéluctablement à la notion de Zivoug, d'union. Au départ les trois mondes étaient séparées et autonomes ''Bérya- Yétsira-Assya'' (à cause de la brisure) qui deviennent par leur élévation vers Atsilout: ''Atsilout-Bérya-Yétsira-Assya''. La Bérya devenant Atsilout, la Yétssira devenant Bérya, la Assya devenant Yétsira et la Malkhout de Assya devenant Assya.
Qui fait cette épuration?

Ceci se fait par la Noukva de A-K, par la Malkhout de A-K. Les lumières de BEN ne s'élèvent que par le réveil de la Noukva qui va les élever et les rattacher à la conduite de A-K.

Alors les lumières de MA vont descendre dans le principe des ''eaux masculines''. De même dans le service de la Téphila, selon le réveil de Israël (Maïm Noukvin, eaux féminines), il y a les eaux masculines (Maïm Doukhin). Au moment de la lecture du Shéma, par le don de soi, nous réveillons ces ''maïm noukvin'' et selon l'intensité de ce don de soi, descendent les ''eaux masculines, ''Maïm Doukhin''.

Ces eaux masculines sont les lumières de MA et les eaux féminines sont les lumières de ''BEN''. Les degrés de MA descendent par le principe des eaux masculines car elles sont puisées du haut vers Noukva qui est l'endroit où se concentrent les lumières qui vont amener la perfection du Or et du Kéli qui constituent aussi MA.

Il y a deux causes à toute chose, une cause formatrice (noukva- les eaux féminines) et une cause perfectionniste (Z-A, les eaux masculines), le Kéli et le Or. MA étant composé de Or et Kéli et vient compléter le Or et Kéli de BEN. Il est vrai que comparer à BEN, MA est considéré comme Or mais lui-même est composé de Or et de Kéli. Et alors ces deux sources de lumières que sont MA et BEN ne deviennent qu'une seule lumière.
En vérité le premier éveil se fait du haut vers le bas, du Or vers le Kéli, de MA vers BEN. C'est l'homme qui sanctifie la femme. Une goutte de ''Maïm Doukhin'' de A-K vient adoucir les rigueurs des rois primordiaux de BEN afin que l'union puisse se faire par le principe du Yessod de A-K qui vient adoucir la Malkhout. Ce n'est qu'après que MA réveille son envie de s'unir avec BEN, alors il faut que BEN puisse s'élever vers MA. Et ceci se fait par la Malkhout de A-K.

C'est l'ascenseur qui va élever BEN vers MA. Le masculin prend les degrés de Noukva avec ses propres degrés et les introduit dans la Noukva elle-même. La Noukva non seulement, elle participe activement à l'engendrement de l'union de MA et de BEN en donnant une partie du fœtus lui-même mais elle donne aussi la forme à cette union et même à la part du côté masculin de MA, en transformant la semence masculine. MA et BEN font apparaître les notions du KAV, de la lumière de MA et du Réchimou, de la trace, du Kéli, des lumières de BEN. C'est le Réchimou qui va faire le travail en vérité bien qu'Il est vrai que le KAV est la Néchama, le pouvoir masculin qui agit.

C'est une grande règle dans les Séphirot: il y a des lumières qui sont en elles-mêmes les premiers principes fondamentaux dans toute action et il y a d'autres lumières qui ne sont là que pour faire apparaître ces premiers principes, elles ne sont que l'expression des principes qui les précèdent.

MA et BEN les deux ensemble, sont des orot qui sortent de A-K qui par leur union, chacune d'elle ayant un Or et un Kéli car ces deux lumières proviennent du Kav et du Réchimou bien que le Kav est le principe du Or et le Réchimou, le principe du Kéli. MA bien qu'il ai en lui la fonction du Kéli, son principe est le principe du Kav alors que BEN est le principe du Réchimou bien qu'il ai en lui aussi la fonction du Or.

De même dans l'homme, il y a l'aspect masculin qui est le principe de l'homme mais il a aussi cet aspect féminin qui est minoritaire mais qui existe malgré tout, de même que la femme a aussi un aspect masculin qui n'est pas prédominant mais qui existe tout de même. Le masculin étant une force qui s'épanche, qui influence (c'est la H'okhma) et qui engendre alors que le féminin est une force qui forme, qui transforme et qui donne naissance (c'est la Bina). Pour cela, la fonction principale de MA est de révéler le Kav et la fonction principale de BEN est de révéler le Réchimou. Pour cela, les aspects de BEN que ce soit les Orot ou les Kélim ne sont jugés que selon la notion du Réchimou et MA est jugé dans tous ses aspects selon la notion du Kav. C'est-à-dire que MA au vu de BEN sera toujours le masculin et BEN, le féminin. Toute l'assemblée d'Israël s'appelle ''Noukva''. Toutes les actions de ce bas-monde font allusion aux conduites supérieures car le Réchimou n'est que l'expression du Kav comme le corps qui exprime la volonté de l'âme. Tout le travail de BEN et donc du Réchimou et du corps est comme un travail sur la terre. Sans semence (MA) le Réchimou, BEN, la terre, le corps ne peuvent rien produire si ce n'est de transformer ce Kav qui entre en lui. Toutes les créatures des mondes inférieurs ne sont que l'expression de la volonté divine représentée par le Kav. Tous les accidents du corps ne sont que l'expression du Kav, de la Néchama.

Le véritable Tikoun est lorsque la Néchama répare le corps en le dirigeant et non en étant dirigée par lui. C'est cela la perfection où le corps n'est là que pour servir uniquement la Néchama et non son propre service. La Néchama aussi doit connaître le corps dans lequel il agit. Elle doit prendre conscience de sa fonction qui est de purifier le corps et ne pas se laisser endormir par l'autonomie illusoire de ce corps. La Néchama est composée de 613 lumières qui vont révéler et fixer les 613 parties du corps. Un homme vient dans ce monde avec un handicap, ce handicap n'est que l'expression de la nature même de la Néchama. Un homme qui est joyeux de ce don de la vie que Dieu lui a octroyé, même s'il a beaucoup de handicaps, va pouvoir se dépasser car c'est le signe que c'est la Néchama qui domine le corps. Notre travail est de révéler ces forces de l'âme qui vont aider l'homme à se parfaire dans sa confiance en Dieu et dans son service divin.
BEN a besoin d'être réparé au contraire de MA qui se révèle de manière parfaite de la source.
Dans cette réparation, il y a tout d'abord, une construction qui se fait pour après arriver à l'union. La construction est ce qui est appelé la purification dans le monde de la réparation par le principe des trois axes ''H'éder'', axes droite, gauche et central.


Porte 65
La notion de ''DOUN'', les eaux masculines et féminines avant le monde des points et après le Tikoun.
« La notion de ''DOUN'' qui est la notion du Zivoug, de l'union du masculin et du féminin se trouve aussi au-dessus du monde de la réparation (Tikoun) qui est après la brisure, au-dessus des notions de MA et de BEN, elle se trouve aussi au niveau de Adam Kadmon ''A-K'' puisque cette conduite a déjà été fixée dans le principe de la bonté et de la rigueur ''H'essed-Guévoura'' depuis le Tsimtsoum avec le Kav et le Réchimou. C'est le mystère de la ''MATKALA'', de la mesure des choses.
Ce n'est que dans Nékoudim, qu'il y a un changement. Dans A-K, il y a déjà cette notion de masculin et féminin, il y a ''AB'' et ''SAG'', Kav et Réchimou. Il y a des unions mais qui sont parfaites. Ce n'est que dans le monde des ''Nékoudim'' qu'il y a eu une brisure, une dislocation de MA et de BEN. Au début à ce niveau de A-K, il n'y avait pas de Tikoun de ''DOUN'', pour cela, après la brisure, BEN s'est matérialisé seul (la force féminine) puis ainsi a été donné dans les Séphirot des Nékoudim, MA qui est la notion du masculin par la conduite de la réparation. Et pour cela, toutes racines de ''DOUN'' qui sont depuis Atsilout jusqu'aux mondes inférieurs de ''B-Y-A'', dépendent de la MATKALA, du ''doseur'' qui est le mystère de l'union des forces de MA et de BEN».
C'est la MATKALA qui est le principe du Tikoun et qui va doser les lumières de MA et de BEN pour les associer.

C'est la brisure qui révèle cette dissociation au niveau des Nékoudim. À ce niveau, le temps apparaît. Il n'y a pas de Zivoug au niveau des Nékoudim si ce n'est qu'après le Tikoun. Au départ, les lumières sortent déjà unies de même que Adam et Ève ont été créés unis. L'arbre à la création étant le fruit lui-même. C'est la perfection au départ de la création où le masculin et le féminin ne sont qu'UN. Dans le monde des Nékoudim, se séparent les lumières de MA et de BEN, il n'y a plus de Zivoug, la dualité apparaît, les forces contraires apparaissent. Alors le Zivoug ne pourra se faire que dans le monde du Tikoun.

En vérité, la MATKALA n'est la source de ''DOUN'' qu'à partir de Atsilout. La source du Tikoun, de l'union de ''DOUN'' se trouve dans A-K lui-même, au niveau du Kav et du Réchimou.

Rav Mordékhaï Chriqui 

Retranscription Rav Michael Smadja

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Les Portes de la Sagesse 63/138

 

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 63

Chapitre 6: Portique 63" Le Monde du Tikoun, la réparation"

Puisque la conduite va ainsi- dans le principe de la bonté et de la rigueur, qui sont les racines du bien et du mal- pour cela, à chacune des actions il faut deux géniteurs (les raisons adéquates).

[ le Ramh'al nous dévoile ici le mystère du Zivoug, sans lui, il n'y a pas d'engendrement] et pour cela, il ne sort une lumière (pour agir dans la conduite) uniquement par l'intermédiaire de deux sources de lumière qui épancheront (engendreront) cette même lumière (par gradation).

Ces deux sources de lumière étant une lumière masculine engendrée par MA (celle du haut) et une lumière féminine engendrée par BEN (celle d'en-bas). Alors sera engendrée la lumière par leurs unions qui doit être engendrée.
Cette conduite de la bonté et de la rigueur sont ces mêmes notions de récompense et de punition. Dans cette porte, le Ramh'al va nous expliquer non pas l'union mais les engendrements de ces unions: la récompense et la punition. Car au départ, il n'y avait pas besoin de l'union car sans la brisure, le Kéli qu'est BEN aurait dû être annulé depuis le début et donc uni avec MA. Ce n'est que parce que les rois primordiaux (les Séphirot de BEN) ont voulu régner et ne pas s'annuler devant les lumières de MA (c'est la brisure qui a donné la place au libre-arbitre).

Mais même par la brisure, va se faire le Tikoun mais c'est un Tikoun qui va se révéler par la colère et les rigueurs du jugement. De même que ces deux sources de lumières engendrent le service divin par les détériorations causées par la brisure et la domination de BEN et les réparations engendrées par MA.

D'après le Ramh'al, le mystère du Zivoug est l'accord entre les deux sources de lumière. Le Zivoug est une parabole où les lumières s'accordent entre elles. Une conduite avec le consentement mutuel au contraire du chaos où chaque force veut régner en dominant les autres forces en présence. C'est ainsi qu'apparaît l'ego qui n'est que la matérialisation psychique de chacune des Séphirot livrées à elles-mêmes.
Dans ces unions des forces, il y a alors un dosage qui va se faire entre la bonté et la rigueur. Dès fois, sera prépondérante la bonté engendrée par les lumières de MA (l'annulation du corps au profit de l'âme) et dès fois les rigueurs engendrées par les lumières de BEN (l'autonomie du corps étant majoritaire). Par ce consentement de MA, il va se faire un adoucissement des rigueurs de BEN. C'est la Torah des partsoufim.

Le Ari Zal enseigne que tous les visages (ARIKH-ABBA-IMA-Z-A-NOUKVA) sont issus de l'union des lumières de MA et de BEN, de la bonté et de la rigueur. Chaque créature est l'expression de la conduite divine et montre une sorte d'union spécifique à elle qui va être différente aux autres créatures. Cette union n'est pas une cause qui va engendrer un effet mais ce sont deux causes qui vont engendrer un effet. Ces deux causes sont en fait les deux Partsoufim ''H'okhma'' ''ABBA'' et ''Bina'', ''IMA''.

Pour que l'union des deux Partsoufim se fasse, il faut le ''point'', la graine (ABBA) et la ''chambre'', la terre (IMA). C'est l'union aussi des deux noms divins ''י.ה.ו.ה'' et '' אדני'', de Zéïr Anpin et de Noukva.

Au niveau de Dieu il y a une unité parfaite où les deux sources de lumière ne sont qu'unité parfaite. Ce n'est qu'au moment du Tsimtsoum que s'est révélée la Malkhout, la gloire divine. Mais dans son essence, la création n'est qu'unité parfaite, c'est le niveau de Atik, de Arikh Anpin, du grand visage qui est au-dessus de H'okhma et de Bina. Il n'y a que dans Zéïr Anpin et Noukva qu'il y a des situations de face et de dos, de séparation. Ce n'est que dans les mondes inférieurs que se perçoit la dualité du masculin et du féminin et non dans les mondes supérieurs. Les notions séparées de masculin et féminin ne commencent qu'à partir de la brisure des Kélim. Le féminin étant la notion du Kéli et le masculin, la notion des Orot.

La volonté divine a voulu montrer l’enchaînement par gradation, force après force jusqu'à arriver à la perfection. Il faut l'association de beaucoup de forces pour arriver à l'existence d'une seule force. Il faut savoir aussi qu'elle est la première force et ce qui va s'épancher d'elle jusqu'à comprendre le processus de construction de l'acte engendré. Pour cela, il apparaît un enchaînement des forces en présence. Et c'est ainsi que fonctionne la pensée humaine où les forces s'entrechoquent et se renouvellent, où les pensées et les connaissances naissent et disparaissent. Toute action de l'âme- soit dans le corps, soit dans l'âme, soit dans l'association du corps et de l'âme, c'est-à-dire l'association de l'âme nutritive et de l'âme cognitive, tout n'est que de l'ordre de l'union des forces de MA et de BEN. Car afin de percevoir un enchaînement,, il faut trouver tout d'abord la cause à cette enchaînement. C'est le mystère du Partsouf qui est l'association de plusieurs forces telles que ABBA et IMA ce qui n'est pas le cas des Séphirot qui ne sont qu'individuelles. Les visages ''panim'' vient du mot ''ponim'' ''tendre vers l'autre'', c'est cela un Partsouf, un visage. La résultante de l'association des Séphirot qui tendent vers un même but. Exprimer la cause n'est pas une réaction spontanée et individuelle mais l'expression d'une union où sa source prend racine dans les cerveaux de la force elle-même. Il y a deux causes à tout enchaînement- une cause qui va engendrer la racine globale de l'acte et une cause qui va engendrer les préparations et les réparations spécifiques pour toute cette globalité.

C'est le principe même des eaux masculines et féminines ''DOUN'' où du masculin sort la semence qui va s'associer au principe féminin pour prendre sa forme complète. BINA (la matrice) est spécifique et ABBA (la semence) est global. Mais il y a deux chemins dans cette notion de féminin car elle-même produit des semences! Le féminin n'est pas qu'une matrice, il a aussi une part dans la chair elle-même du fœtus. De même, le masculin a en lui cette force de la forme engendrée par la matrice mais c'est une matrice globale.

En résumé, dans le masculin, il y a aussi le féminin et dans le féminin, il y a aussi le masculin. Le principe de la formation se trouve cependant dans la force féminine, chez l'homme, il est minoritaire. Son principe est dans la matière et dans le féminin, il y a aussi cette force de la matière mais elle est minoritaire. Il se trouve que lorsque la volonté divine veut montrer ses forces par cette voie, alors elle prend (bien qu'elle n'y soit pas obligée si ce n'est pour que la créature puisse comprendre cette voie de l'unité) la voie de la pensée humaine, pensant une pensée après l'autre dans un ordre et une gradation bien qu'avec une seule pensée, la volonté divine a le pouvoir de créer. Car elle veut montrer la gradation qu'il y a dans chaque force qui se révèle. D'où naît cette force et d'où proviennent ses causes globale et spécifique. C'est la voie des forces masculines et féminines. Le féminin va réveiller les forces masculines . Dans les mondes inférieurs, les actions se matérialisent par la voie des causes et des effets. Le Partsouf est la voie par laquelle doit se tenir la cause pour qu'elle soit apte à engendrer la conséquence qui est liée à elle. Cette envie est le mystère du Tsimtsoum, la Malkhout, la Noukva. Dans les mondes inférieurs, il y a des causes séparées et le Partsouf est le chemin où se tient la cause afin d'épancher de manière adéquate sa conséquence. C'est la limite du Partsouf qui réussit à réunir les forces pour en faire une autre force.

C'est l'association de H'okhma et de Bina qui va engendrer le Daat, la connaissance qui est le troisième cerveau et qui est le fil de la colonne vertébrale qui va s'épancher vers tous les Kélim, vers tous les membres du corps. Ce n'est que par l'union de H'okhma et de Bina que le Daat peut engendrer toutes les pensées, paroles et actions du corps. C'est cela le mystère du Partsouf dans son essence: faire tenir la cause afin de faire épancher ses effets que sont le masculin et le féminin. Comme exemple: Bina construit la femme et la H'okhma l'homme. Par leur union s'épanche alors le Daat, la connaissance où le masculin donne la globalité et le féminin, la spécificité. MA et BEN doivent être la cause unique de l'engendrement de la création. Cette cause se différencie en deux parties. L'homme a été créé masculin et féminin qui après s'est séparé en deux forces différentes. En eux-mêmes, MA et BEN sont deux forces différentes, les deux principes masculin et féminin, le principe de Zéïr Anpin et de Noukva qui ne sont qu'une seule force qui plus tard vont se séparer lorsqu'elles vont sortir, une du front ''MA'' et une des yeux ''BEN''. Mais en elles-mêmes, ce n'est qu'une seule et même notion qui se sépare en deux notions.

À partir du septième millénaire, le corps va se purifier par l'action de la Néchama et deviendra qu'une seule entité avec la Néchama, MA et BEN se confondant. Pendant les six mille ans, il y a le besoin de séparer ces deux forces MA et BEN qui sont les deux causes de la création et du temps. Tout Partsouf qui se fait dans cette période est construit des lumières de MA et de BEN. Au départ, les Séphirot étaient soit de MA soit de BEN. Maintenant, les Partsouf sont construits des Séphirot de MA et de BEN. Aikh étant construit de moitié ''Kéter'' de MA et ''Kéter'' de BEN. Il y a dans cette période une union des Séphirot de MA et de BEN afin de construire chaque Partsouf. Toute création de ce monde est composée de ces deux forces masculine et féminine qui se lient entre elles.

Rav Mordékhaï Chriqui 

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Les Portes de la Sagesse 62/138

 

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 62

Chapitre 6: Portique 62" Le Monde du Tikoun, la réparation"

Dans les Séphirot ''BEN'' sont enracinées toutes les notions liées aux détériorations (de tous les temps) c'est-à-dire tout ce qui donne la possibilité aux défauts de se matérialiser et qui vont après engendrer les rigueurs des punitions. Ces détériorations étant engendrées par la brisure des Kélim qui est la racine de toutes les détériorations dans la création.

Ici, le Ramh'al rajoute que dans cette notion de brisure est inclue l'idée des punitions.

Dans les Séphirot de MA, sont enracinées toutes les notions liées aux arrangements, pour arranger ces mêmes détériorations qui proviennent de BEN. MA étant lié à BEN, ses lumières ne sont pas spécifiques à lui-même. Elles dépendent des détériorations engendrées par BEN comme il est enseigné ''la lumière ne se perçoit que selon l'obscurité'' c'est-à-dire la lumière n'est que la conséquence de l'obscurité.

Selon les détériorations causées par l'obscurité, les réparations vont se révéler. Et donc selon cette conduite, chaque degré doit être construit de ces deux sources de lumières que sont MA et BEN. Cette notion d'union et de Tikoun est le principe du monde de la réparation. Cette notion d'union n'est pas mentionnée dans le Zohar et ses commentateurs comme le principe et la base de toute la Torah du Tikoun. Mais sans cette union de MA et de BEN, aucune réparation ne peut se faire. D'une seule force ne peut sortir les réparations. Celles-ci ne sont que des engendrements causés par les unions de MA et de BEN. Et selon la conduite, il y a besoin que tous les degrés soient construits de ces deux forces (MA et BEN). Et donc de BEN, vont sortir toutes les notions qui sont liées au mal et aux détériorations et de MA, vont sortir toutes les notions liées au bien et aux réparations. Tout niveau c'est-à-dire tout Partsouf (visage) doit être construit à partir de l'union des deux. Il faut donc obligatoirement que vienne MA et s'unisse avec BEN. Le chaos est un niveau où il n'y a pas d'union. Le monde du Tikoun n'est que le monde de l'union. MA n'est là que pour réparer BEN.

Quels sont les engendrements de ces unions de MA et de BEN? Les réparations. Dans les Séphirot de BEN, sont enracinées toutes les détériorations qui sont issues de la brisure des Kélim. Seulement, les Séphirot de MA ramènent les Séphirot de BEN au bien et à la perfection qu'est la révélation de l'unité divine. Pour ramener le mal au bien et ainsi révéler son unité, il faut exprimer les détériorations de BEN au préalable pour les réparer par l'union avec les lumières de MA. Cependant du fait que les choses n'ont pas été fixées de manière parfaite, il se peut que les Séphirot de MA dominent complètement les Séphirot de BEN et par cela, qu'il n'y ai que le bien qui se matérialise et alors à tout moment, pourrait se réveiller la nature même de BEN (car à ce moment, sa nature ne s'est pas transformée par l'action de MA) et donc il resterait toujours la possibilité à BEN de sortir le mal. Les détériorations dans les mondes supérieurs entraînent les punitions dans ce bas monde qui sont en fait la matérialisation de la réparation. Car cette réparation peut se faire de deux manières: soit par les épreuves qui sont la matérialisation des rigueurs des six Séphirot inférieures soit par la Téchouva. Et cette réparation ne se révèle que selon la conduite de BEN. Par la faute, cette même lumière qui se tient à briller, BEN l'empêche de s'épancher et donc l'obscurcit.

Comment réparer cet obstruction de cette lumière?

Par la punition, cette obscurité issue de cette obscuration va s'effacer et laisser épancher la lumière et donc le mal en bas est un bien dans son essence. Tout ceci est dans la conduite de BEN. Mais par la conduite de MA, la réparation se fait d'une autre manière. Les Séphirot de MA vont révéler le bien de chaque Séphira de BEN. Et donc nous comprenons maintenant que c'est BEN qui réveille le Tikoun, l'union avec MA. Car c'est le mal qui fixe la réparation. La détérioration réveille la réparation, l'esclavage de l’Égypte réveille le don de la Torah. Mais ceci est une conduite à posteriori.

Il y a une conduite qui est à priori et qui ne se réveille pas après la détérioration où MA s'unit à BEN de lui-même sans passer par les épreuves et les rigueurs de BEN. Ce sont les deux voies de la réparation: la voie de l'expérience, de l'épreuve et du libre-arbitre et la voie de la confiance, de l'unité. L'homme a voulu recevoir par l'expérience ce qu'il aurait dû recevoir par la simple Émouna.

Rav Mordékhaï Chriqui 

Retranscription Rav Michael Smadja

Publié par Blog Rabbi Moche Haim Luzzato 

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