mardi 2 janvier 2018

Chovavim - le Tiquoun de la brit

 

''Chovavim''

Cette période s'appelle le ''Tikoun Abrith'', ''la réparation de l'alliance'' qui est la période des parachiot ''Chémot-Vaéra-Bo-Ytro-Michpatim'', ces Parachiot parlent de l'exil d'Israël. 

La véritable Galout est la Galout de la ''semence écoulée en vain'' du premier homme qui est la racine de tous les exils. Et ceci lorsque les Néchamot sont éparpillées dans tous les coins du monde, il faut maintenant réunir les étincelles de ces Néchamot, de ceux d'Israël qui sont repoussées. La réunion des exils est en fait la délivrance comme il est fait allusion dans la Paracha ''Michpatim'' au sujet de l'esclave qui est dominé par la matière où nous sortons de l'esclavage à la liberté par le don de la Torah où l'esclave sort de la prison des désirs, par la destruction de cette matière et de son obscurité. 

Cette Galout des désirs du corps est la véritable Galout. Et la différence entre la Galout, ''גולה'' l'exil et la Guéoula, ''גאולה'' la délivrance est la lettre ''aleph'' qui représente l'unité de Dieu. Si nous plaçons l'unité divine dans l'exil, alors nous aurons le mérite d'être délivré. C'est cela la véritable délivrance. C'est la Torah de l'unité, le Zohar. Celui qui arrive à percevoir par sa compréhension, l'unité divine, est alors dans une perception du monde où les désirs du corps sont complètement dominés par l'esprit. 


La notion de la brith est représentée par le bâton de Moshé qui guide l'homme dans le chemin des fautes. Par la force de ce bâton, s'il n'est pas contrôlé et dirigé dans le droit chemin, il se transforme en serpent. Et ainsi Dieu dit à Moshé:
'' prend le bâton dans ta main''. Il y a des cas où il faut prendre le serpent par la queue et il y a des cas où il faut écraser la tête du serpent. Mais il est certain que la source de la détérioration est dans la pensée de l'homme comme il est dit ''le fruit interdit était un désir pour les yeux''. La véritable détérioration n'est pas au niveau du Yessod, de la Brith, mais dans la tête de l'homme, dans cette envie qui naît au niveau des yeux et de la pensée. ‘‘N’allez pas d'après vos cœurs et vos yeux pour vous pervertir après eux'' Bamidbar 15,39. Les yeux sont les missionnaires du cœur, pour le pervertir, détériorer les limites de la perception de l'homme. C'est la véritable altération de la réalité chez l'homme. Et lorsque l'homme a la force de garder ses yeux, il a automatiquement la force de garder la Brith.

 Quelle est la source des yeux? Que regardent-ils?

 Il y a des gens qui regardent et qui sont atteint par la faute et il y a des gens qui regardent et qui ne sont en rien atteint. Il y a des gens qui voient le bien et qui sont atteint par ce bien et d'autres non. L'aveuglement ne dépend pas des yeux mais de l'esprit, cela dépend des pensées de l'homme. L'obscurité est l'intelligence de l'homme.

 Comment arranger l'intellect? Comment l'homme construit son intellect?

 Par ce qu'il entend tout autour de lui, par les informations des médias où même par sa nature? Si par cela, son intellect se construit, se nourrit, alors malheur à lui. Sa construction n'est faite que de matière grossière qui cache la face divine, qui obstrue sa faculté intellectuelle de toute perception spirituelle. L'homme n'est alors construit et guidé que par ses yeux, par la nature même de ses yeux. Mais si l'homme construit d'une autre manière son intellect, par la Torah, par la connaissance divine, alors son intellect devient saint et pur. Il commence à penser autrement, à percevoir d'autres choses et alors le monde est bon et merveilleux.

Il y a deux sortes de pensée dans l'homme. Il y a un système de pensée qui est généré par la nature même de l'homme, sa source se trouvant dans le cœur qui tend vers le bien et vers le mal. La majorité du temps, c'est la souffrance. Pour cela, le mensonge s'habille de ce système de pensée. Et il y a un conseil divin qui se trouve dans les reins et c'est le Rouah' Akodesh, l'esprit saint. Ce n'est pas un esprit qui va dévoiler le futur. Cela n'est pas important. Uniquement l'esprit de l'homme devient juste avec les bonnes pensées et le bon raisonnement, les bonnes attirances. Son attirance allant vers le Émeth, vers la vérité.

 Le Ramh'al nous dévoile ici un grand principe. Dans la nature même de l'homme, il y a deux systèmes de pensée, deux sortes de pensée, ''il y a beaucoup de pensées dans l'homme'' dit le roi David ''mais toutes sont de nature vaine''. Pourquoi ses pensées sont vaines? Car c'est le principe même des Kélim. C'est le principe de la construction du monde à partir du Or et du Kéli. Mais lorsque le Or se sépare du Kéli, il ne reste donc que le Kéli, c'est la matière de la construction du monde. Le Ari dit que le monde a été construit par les lumières du nom de 63 de ''Sag''. Ce nom est l'association des deux valeurs numériques, l'une simple de 26 ''י.ה.ו.ה'' et la valeur pleine tirée des lettres cachées de יוד.הי.ואו.הי qui sont 
''
וד.י.או.י'' qui font 37 et qui correspond au nom ''הבל'' ''vanité'' qui est le principe du Kéli, c'est le principe des mondes de ''B-Y-A'' de la matière et des êtres séparés. La valeur numérique de 37 fait allusion à tout le monde de la création. Il y a une réalité intérieure qui est la lumière, le Or qui est le nom ''י.ה.ו.ה'' et il y a la réalité de la matière qui est ''vanité''. Toutes les pensées qui viennent de la matière, ne viennent que par l'intermédiaire des sens et ne sont donc que vanité comme le roi Shlomo nous l'enseigne: ''toutes les pensées de l'homme ne sont que vanité des vanités'' c'est-a-dire issues de la matière du Kéli, de la Klippa du Kéli. ''car Dieu connaît que les pensées de l'homme ne sont que vanité'' et c'est le remplissage des lettres de Sag, ''וד.י.או.י'', mais la valeur des lettres simples 
''
י.ה.ו.ה'' est cachée, le Or est caché. C'est l'intériorité mais le remplissage est ce qui remplie le monde. La vanité est le remplissage. Toute notre vie n'est que vanité et même notre étude de la Torah n'est que vanité. Il faut savoir que même dans la Torah il y a de la vanité. C'est-a-dire la superficialité des choses, la Klippa. Même dans la Kabbale, il y a une superficialité. Le Zohar dit qu'il y a trois niveaux dans l'étude de l'intériorité. Il y a le niveau de ''Néfech - Rouah' - Néchama'' et de ''Néchama de Néchama'' et il y a la Torah intérieure qui n'a pas de Kélim ni de Orot, c'est la connaissance de la conduite divine. 

L'homme qui ne comprend pas la conduite divine dans le monde, n'est que vanité, il erre comme un animal dans ce monde, il mange, il boit et dort, il se réveille, il prie, il étudie. Ce n'est pas cela le but de l'homme car même dans la Téphila, il y a de la vanité, de la superficialité. Même dans l'étude de la Torah, il y a de la superficialité. Si l'homme ne déchire pas le voile qui est devant ses yeux, ''vous n'irez pas d'après vos yeux'', si vous n'enlevez pas ces intermédiaires que sont les yeux entre le monde et votre cœur, même la Torah n'est que vanité.

Un homme qui n'étudie pas la Torah de manière désintéressée, c'est une semence écoulée en vain affirme le Ramh'al dans Adir Bamarom car cela ne va pas donner de fruit, c'est une envie pour une envie et non une envie pour construire. Un homme qui étudie la Torah, non pas pour se coller à Dieu, jette sa semence en vain. Toute son essence se projette dans la vanité. Un homme qui n'agit pas pour donner des fruits n'est que vapeur des vapeurs, vanité des vanités, il n'est que Klippa des Klippa et donc ce qu'il produit n'est aussi que vanité. Un homme doit se plonger dans le Moussar, dans l'étude vraie de la Torah et non pour s'acquitter de son obligation, non pas pour accumuler des connaissances. C'est l'étude pour se rapprocher et se rapprocher vers Dieu. Ce n'est pas pour connaître mais pour se rapprocher, s'unir à Dieu. ‘‘Car Dieu connaît les pensées de l'homme qui ne sont que vanités'' Psaumes 94,11. 

La poursuite de la construction égotique de son mental n'est que vanité. Même notre Torah, nous l'avons utilisée à des fins égotiques et nous n'en avons fait que des vapeurs illusoires sans aucun contenu. Le Zohar dit que l'homme qui prend l'histoire qui se dégage de la Torah comme réalité, que le commandement de manger la Matsa à Pessah est pour se rappeler de l'esclavage est dans le faux. Car l'histoire de l'esclavage se passe aussi dans les mondes supérieurs et cette histoire que nous apprenons de la Torah n'est que pour nous unir aux mondes supérieurs. Nous ne savons pas ce que Dieu fait, mais nous avons cette possibilité de nous rapprocher de sa volonté. Et alors nous serons dans un niveau où se sont les reins qui conseillent. Nos pensées seront d'un autre niveau, non pas du niveau du cerveau mais des reins. Notre intellect ne sort pas de la nature et cela entraîne le mensonge dans le monde. Le véritable conseil sort des reins.

Où se trouve notre pensée pure? Lorsque le Rouah' tend vers Bina qui va s'épandre en lui. Alors la connaissance va se révéler non pas par le raisonnement naturel déclenché par les sens, non par le moyen de ces entremetteurs que sont les sens mais elle vient des tréfonds de l'intérieur qui surgit des reins. Car la H'okhma vient des reins. Le problème est que le cœur au lieu de se tourner vers les reins, a le mal en lui et se tourne vers les pensées du cerveau, vers la Nature ''Hatéva'' qui est le nom ''Élokim'' car ces deux noms ont la même valeur numérique de 86 et dans Élokim, il y a lumière et obscurité. Mais il y a un endroit secret dans l'homme, qui se trouve dans ''Ima'' où se révèle la vérité, où l'homme ne veut pas de la nature. De là-bas, vient la sagesse de l'homme. 

Le problème dans l'exil est que toute notre tête n'est que dans le ''Pilpoul'', le raisonnement, le Talmud. ‘‘Et ils ont campé près de la mer'' (Exode 14,9), de quelle mer parle-t-on? La mer du Talmud. Toute notre Torah ne vient que de cette mer qu'est le Talmud. Alors on veut rentrer dans cette mer infinie. Qui peut rentrer dans cette mer? C'est celui qui a le bâton dans sa main. C'est celui qui saisit les reins. C'est celui dont le conseil vient des reins. Alors rentre cette mer dans sa bouche et dans son fort intérieur sans aucun doute. Doit-il entrer dans la mer ou non? Faisons nous la guerre ou non? C'est déjà du domaine de la superficialité. Pharaon les a trouvés campant au bord de la mer, avec des doutes. Il faut qu'ils fonctionnent avec leur Bina où se trouvent les véritables conseils. 

Le Ramh'al nous donne le chemin pour arriver à la pureté de la pensée et c'est le principe fondamental dans le Tikoun abrith. Le brith est le bâton mais où va ce bâton? Le serpent ne doit pas nous guider. Si ce bâton devient serpent, alors il devient notre tête et nous allons selon ses désirs. Les envies devenant notre guide et notre ambition dans ce monde. La soif d'argent, la soif d'honneur devient notre seule ambition. Les vanités de ce monde étant notre bâton et notre guide. C'est la tête de la Brith. La Brith devenant la tête. Pour cela, Yéhouda ne voulait pas que Yossef devienne le guide où les volontés de l'homme sont les décideurs. Mais Yossef a transformé le serpent en bâton.

 C'est cela le véritable juste. Ce n'est pas celui qui s'éloigne de la matérialité mais c'est celui qui sait la dominer, c'est celui qui transforme le serpent en bâton. C'est cela la conduite vraie où il n'y a plus d'envie de ce monde, d'attirance à cette vanité. Il y a une envie alors qui va se réveiller et qui va se diffuser en l'homme par la pureté de l'esprit. Cette pureté de la pensée est la réparation du cœur et des pensées. C'est ce que clame le roi David ''un cœur pur, Élokim a créé en moi''. Comment purifier le cœur qui a en lui le bien et le mal? En ne laissant pas de place au mauvais penchant dans nos actions. Il ne faut en aucun cas disloquer la pensée de l'acte. Chaque acte doit être relié à notre conscience alors lorsque nos pensées ne s'évadent pas, ne sont pas dirigées, guidées et dominées par le mauvais penchant, nous sommes dans le bon chemin. Tous nos actes doivent être générés par la faculté de la H'okhma et de la crainte et non par l'envie. Et même lorsqu'un homme se conduit avec restriction, se privant de tout, il n'est pas encore dans la pureté des pensées car même le peu que l'on profite de ce monde, doit être réaliser de manière pure. Car dans tous nos actes, nous devons connaître Dieu. De même qu'il y a une purification des pensées dans les mauvaises actions, il y a une purification de la pensée dans les bonnes actions, dans les Mitsvot et dans la Torah.

 Cette pureté de la pensée se produit au moment où la conscience est en adéquation avec l'acte. La pureté de l'esprit se fait plus par les Mitsvot que par la retenue dans les fautes.

Il y a deux parties dans la purification de la pensée: une partie par l'unification de la pensée à l'acte et une partie par la séparation d'avec les envies du corps. Comment un homme peut-il se purifier de ses pensées matérielles? En méditant sur l'unité divine. En arrêtant de penser à soi-même, aucun ego. Ce chemin conduit tout droit à la pensée pure. Le Ramh'al nous enseigne le principe de la pureté qui est très simple. L'homme a l'interdiction de rechercher les louanges, il est interdit de rechercher un profit personnel dans tous nos actes. Alors à ce moment, il annule le côté mauvais, sa partie matérielle, le Kéli, la vanité du Kéli et révèle le bien qu'il y a en lui en se tournant vers l'unité divine. Et par tout mouvement, toute parole, toute pensée, on a le moyen de se tourner vers Dieu. Mais par le fait que l'homme se sépare par la pensée, en occultant sa conscience de l'acte, la pensée mauvaise va s'insérer en lui. Qu'est-ce que la mauvaise pensée? C'est l'orgueil car l'envie et l'orgueil sont de la même sorte. L'humilité peut être de l'orgueil. Le véritable orgueil ne se tapit pas dans l'argent ou la beauté mais dans l'intellect car il réside dans la tête de l'homme. Le plus grand orgueil de l'homme est ses opinions, ses connaissances. Ne nous appuyons plus sur nos principes. Les pensées venant des reins ne sont pas générées par la nature, par les sens mais par Ima, les Moh'in supérieurs, directement de l'influence divine. Par le fait de s'annuler, il y a place à la Chékhina. La Chékhina ne peut résider où se trouve l'orgueilleux et donc la Chékhina réside là où il y a l'annulation de soi. 
La préparation à une Mitsva est aussi un principe dans la purification de la pensée. L'attention amène à la célérité au contraire de l'emportement. Ne pas faire les choses sans réflexion. Aller d'après ses connaissances, agir uniquement d'après son intellect n'est pas le service exigé. Le service exige une attention, une concentration dans l'acte et par cela, se diffuse la lumière divine des reins.


 Retranscription Rav Michael SmadjaPublie par la Source des sagesses

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