vendredi 1 juin 2018

Paracha-Beaalotkhah-le mystère du Noun-Chapitre 35-36


Paracha ''béaalotékha''

Au milieu de la Paracha, il y a un sujet qui n'a à priori aucun lien avec les sujets qui le précède et qui le suit. Ce sujet se construit de deux versets: ''lorsque l'arche voyageait et Moshé disait « lèves toi Hachem et éparpille tes ennemis et que s'enfuient tes haineux de devant toi» et au moment de son arrêt, il disait « reviens l'éternel siéger parmi les myriades d'Israël»''. À chaque moment où les enfants d’Israël voyageaient, l'arche devait voyager devant eux. Et donc l'arche précédait toujours le peuple quand il voyageait. Ainsi était la configuration de voyage, la Torah les précédait toujours et leur montrait le chemin en quelque sorte. Malgré qu'ils aient quitté le mont Sinaï, celui-ci voyageait si l'on peut dire avec eux, l'essence du mont Sinaï étant la Torah. Il est alors possible de faire perdurer le niveau du mont Sinaï devant nous.

Nos sages à propos du verset qui précède ces deux versets « et ils ont voyagé du mont Sinaï» expliquent que les enfants d'Israël ont quitté le mont Sinaï comme un enfant qui court pour s'enfuir de l'école comme s'ils présentaient leur dos au mont Sinaï. Cette abandon de la source de la lumière est la révélation que cette étape de plus d'un an, était comme une charge pour eux. D'après le Zohar, ces deux versets constituent un livre en lui-même. Il y a 85 lettres dans ces deux versets qui donc font allusion à un livre indépendant. Ce livre en lui-même est un garde-fou, une prévention contre les fautes. Les enfants d'Israël en quittant le mont Sinaï voulaient en quelque sorte se reposer alors que l'arche est le contraire. Car celui-ci est la représentation de l'adhésion totale et continuelle avec Dieu.
Et c'est cela le mystère de l'arche qui voyage devant eux. Ceci est représenté dans la Torah par deux ''NOUN'' inversés, un qui précède et un qui devance ces deux versets. Le dos du NOUN se trouvant en direction de l'arche. Il y a deux sortes de NOUN, un qui se trouve au milieu d'un mot qui s'appelle ''NOUN replié'', '' נ'' qui représente la Malkhout, la Noukva, la Chékhina et un NOUN à la fin d'un mot qui s'appelle ''NOUN simple'' ''ן''  qui représente Zéïr Anpin, le côté masculin. Nous ne parlons donc que du NOUN replié c'est-à-dire de la Chékhina. Le Zohar explique que dans la prière de ''Achré'' qui est composée de versets selon l'ordre alphabétique, il manque un verset qui devrait commencer par le NOUN car le mot qui va commencer par NOUN est le mot ''Nofelim'' ''qui tombent'' et le roi David l'inclus dans le verset suivant qui commence par le ''Samekh'' ''Somekh' Anofélim'' car le NOUN fait allusion à la chute qui représente l'exil. Et donc le NOUN fait allusion à la chute de la Chékhina ou plutôt à la dissimulation de sa face.

Lorsque l'arche se déplaçait, la Chékhina trouvait son endroit et à ce moment, elle résidait sur l'arche. L'amour que porte Dieu pour Israël même si Israël se détourne du droit chemin, fait que jamais Dieu ne répudiera Israël. Même si Israël n'est pas avec Dieu, lui est avec eux et c'est ce qu'enseigne le NOUN inversé. Par cette inversion, Dieu regarde vers eux et sans ce regard vers nous, Israël ne pourrait perdurer dans le temps. 

Dans les voyages dans le désert, l'arche était devant les enfants d'Israël à une distance de trois jours. Malgré cela, le NOUN qui est la Noukva, la Malkout, la Chékhina, n'était pas séparée de Dieu qui est représenté par Zéïr Anpin, il y a alors l'union de Zéïr Anpin et Noukva. Malgré cela, la Noukva, le NOUN inversé, tourne alors le dos à Zéïr Anpin pour scruter le peuple d'Israël et se soucier de lui. C'est cela le mystère du NOUN inversé. Car dans ces moments de voyage, il y a nombre de dangers, de réflexions erronées, de pensées tordues qui peuvent perturber Israël. Tant que Israël est dans le camps, dans un état de contemplation divine, il n'y a pas de danger, ce n'est que lorsque l'homme est dans un état d'impermanence où tout se bouscule que Israël est en danger. Dans ces moments, il faut que la Chékhina, sans abandonner Zéïr Anpin, porte son regard sur le peuple d'Israël. « lèves toi Dieu»  fait référence à la Chékhina qui va se séparer de Z-A pour se tourner vers Israël.
La Torah veut nous enseigner que seule l'arche peut sauver et protéger le peuple d'Israël. Cependant à notre époque, il n'y a plus d'arche et le NOUN inversé fait allusion à la situation de la Chékhina en exil où il faut alors qu'elle montre une face bienveillante vers nous qui est le signe qu'elle ne nous abandonne pas. Notre travail est alors de construire dans notre esprit cette arche qui se fait par un travail spirituel de fidélité et de confiance en Dieu, par un travail de Émouna qui nous amène à l'union avec Dieu. Cette confiance va faire apparaître Dieu dans tous les événements de la vie. Cette confiance se construit par ce but qui est d'arriver à la perfection, arriver au véritable plaisir qui est l'adhésion à la proximité divine. C'est cette notion d'amour et de proximité que vient nous enseigner l'arche du désert et du temple. L'arche montre que la Chékhina est avec nous là où nous allons. La seule condition est d'être en connexion avec cette arche par l'étude de la Torah.

 Le principe de la Torah est d'adhérer de manière extrême par la pensée avec Dieu, se fondre au sans fin, à l'infini, d'adhérer à la perfection. C'est le principal de la Torah. Il est évident qu'il y a les Mitsvot mais elles ne sont que les moyens d'amener l'homme à la proximité divine mais le principal du service divin, de notre travail sur terre est la réparation de la Chékhina qui est contenu dans le verset « saches devant qui tu te tiens». Lorsque l'homme vit cette vérité « Hachem réside devant moi continuellement» alors l'arche se tient devant l'homme en tant que protecteur. Le but de la vie étant de s'unir, de fusionner avec Dieu. Toutes nos pensées dans toutes nos actions doivent être dirigées uniquement vers Dieu car la Chékhina ne nous quitte jamais, elle est toujours au-dessus de nous pour nous protéger. Et même dans des moments de bassesse où nous fuyons sa présence, elle est toujours présente pour nous protéger.


Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja
Publie par la Source des sagesses

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