samedi 27 octobre 2018

La Kabbale du Ramh'al - l'unité de l'infini

La Kabbale du Ramh'al
1/ l'unité de l'infini

Par l'étude et l'approfondissement des notions de Kabbale, se fait certainement la réparation de la présence divine, de la gloire divine qui est le trône de gloire et la royauté dans ce monde. Cette forme d'étude est l'ordre véritable de la réparation car l'éclaircissement de toutes ces notions révèle son ordonnancement. Par l'éclaircissement de toutes ces notions, le mal se rabaisse et l'ordre de la conduite supérieure se révèle. Tant que le mal agit, l'ordre de cette conduite est caché. Par l'affaiblissement de la puissance du mal, se révèlent les secrets de la Torah qui vont agir et parfaire la réparation du monde.

« lorsqu'il est monté à sa volonté de créer les mondes...» débutent ainsi les paroles du Ari sur l'explication du Tsimtsoum, de la restriction primordiale. Nous voyons que le Ari n'a voulu commencer son explication qu'à partir de cette volonté et non avant. « au commencement, a créé élokim...» c'est-à-dire les Séphirot, les mesures de cette restriction de l'infini qui sont les racines de toute la création. Ces mêmes Séphirot qui se révèlent dans cette ''cavité'', cette restriction par l'intermédiaire du ''Kav'', de ce rayon de l'infini qui s'introduit dedans. Par cette ''action'', se font des ''cercles'' à l'intérieur selon la forme de cette ''cavité''. Se révèlent alors les dix Séphirot'', les dix mesures de sa pensée infinie, qui sont les dix paroles de la création.

Qu'elle est cette notion de ''volonté divine première''?
Avant d'être appelée '' celui qui est la source de l'émanation divine'', ''Mahatsil'', cette volonté est appelée ''l'infini''. Pour le Ramh'al, la volonté est le ''Eïn Sof'', l'infini, le sans fin et donc, en aucun cas, la Kabbale ne s'occupe de la nature même de Dieu mais uniquement de sa ''volonté''. Il y a deux sortes de volonté: 1/ une volonté de l'ordre de l'infini 
2/ une volonté de l'ordre du fini, liée à une finalité, un but. Cette deuxième volonté n'apparaît qu'après la restriction de l'infini. Car un but est en soi une limite. Avant la restriction de l'infini, la volonté n'a pas de limite, elle s'appelle alors ''la volonté sans fini, sans but''. Cette volonté est une force, une sorte de ''lumière'' qui s'épanche sans limite, sans but qui ''remplit le tout''. Rien n'est vide de cette volonté. Et nous ne parlons jamais de la nature même de Dieu mais uniquement de sa volonté infinie. Dieu est au-delà de sa volonté, il n'est pas un intellect supérieur comme certains philosophes veulent l'appréhender.
Pour le Ramh'al, la Kabbale ne s'occupe en aucun cas de la nature divine et toutes les qualités que la Torah et la Kabbale utilisent comme la ''miséricorde'', la ''bonté'', la ''rigueur''... au sujet des Séphirot, ne définissent en aucun ses qualités. Ces qualités ne sont que les mesures de cette volonté qui se révèle et non de la volonté sans fin. Ces qualités ne sont que des révélations que nous pouvons percevoir telles que le souvenir ou la guerre qui ne sont absolument pas des qualités divines mais des expressions de sa volonté qui se révèlent dans l'histoire du monde. Le ''souvenir'' est ce que je comprends de l'action qui se révèle et n'a rien à voir même avec sa volonté finie bien que pour le Ramh'al, la ''lumière'' est une révélation de sa volonté. La différence entre l'infini et le fini est que l'infini ne se révèle pas alors que le fini se révèle car en vérité la révélation elle-même est une limite car elle se fait dans un temps précis ou un endroit précis. La volonté passe alors du sans-fin qui ne peut se percevoir à la volonté fini qui elle peut être perçue.

Pour passer de la volonté sans fin à la volonté révélée, il faut passer par une étape qui s'appelle le Tsimtsoum, la restriction. Ce principe est une sorte de pont de passage si l'on peut s'exprimer ainsi, un transpondeur du non-révélé au révélé. Lorsque le Ari exprime ainsi « lorsqu'il est monté à sa volonté...» de quelle volonté parle t-il? C'est une volonté qui se tient justement entre le sans-fin et le fini car le fait d'avoir la ''volonté de créer'' est déjà une limite!
Soit le Tsimtsoum est lui-même cette ''montée de volonté'', cette envie des ''eaux féminines'' qui se réveille du bas vers le haut ou bien nous pouvons expliquer que cette volonté de créer est ce qui va être le déclencheur du Tsimtsoum. Il y aurait donc une Torah qui serait avant le Tsimtsoum!

Le Ramh'al explique qu'il y a trois niveaux dans le Tsimtsoum et cette volonté de créer qui n'est pas le Tsimtsoum proprement dit, serait le premier niveau du Tsimtsoum, au niveau du Kéter, H'okhma et Bina du sans-fin. Il y a l'engendrement du Tsimtsoum qui s'appelle les ''7 Séphirot inférieures'' et tout ce que le Tsimtsoum va engendrer, provient de ces 7 Séphirot inférieures. Tout ce qui est avant cet engendrement est du niveau de Abba et Ima, c'est-à-dire H'okhma et Bina et au-dessus d'eux Kéter. Ce Kéter étant cette volonté de créer.
Il y a trois niveaux dans la volonté de créer: 
1/ volonté de créer une résidence dans ce monde
2/ volonté de faire le bien 
3/ volonté de révéler l'unité divine.
Ce troisième niveau est le but extrême de la création où il n'y a rien d'autre que lui et même le mal qui apparaît comme étant son contraire ne provient que de lui. Le mal est donc le bien lui-même car il vient pour révéler l'unité divine. Toutes les créatures étant l'expression des Séphirot et cette expression qui se perçoit dans les mondes, inclus aussi le mal. Le mal lui-même est un maillot essentiel dans la révélation de l'unité divine. En vérité, tous les événements, tous les moments, toutes les créatures sont liés entre eux pour un seul but, la révélation de l'unité divine. La création n'a pas été créée pour elle-même mais pour révéler uniquement la présence divine.

Cette révélation de l'unité divine de l'infini se fait alors par gradation. Cette gradation est appelée ''la brisure''. Le Tsimitsoum étant appelé par certains sages la ''première brisure'' de la même manière que la brisure des vases est appelée le deuxième Tsimtsoum. Cette brisure est pour les besoins de la révélation. Il y a alors dix Séphirot puis nombre de mondes pour arriver aux créatures qui vont alors se parfaire pour révéler l'unité divine. Le peuple d'Israël a en lui cette centralité dans la révélation, les autres peuples étant des ''revêtements'' qui vont aussi permettre cette révélation de l'unité divine. Le processus va passer par la création de tous les mondes.
Pourquoi Dieu veut-il révéler son unité par l'intermédiaire de ses créatures? L'unité divine ne se révèle que par l'annulation du Tsimtsoum, l'annulation des limites du corps et ce n'est qu'à ce niveau d'adhésion à Dieu que se trouve la réponse à notre question. L'assemblée d'Israël est la Noukva de la création, l'adhésion d'Israël à Dieu est la situation de face à face entre le petit visage et la Noukva. Le Tsimtsoum est la situation de séparation de ces deux états que sont le petit visage et Noukva. Le Tsimtsoum est la révélation des limites qui sont inclues dans l'infini. Bien que la limite est le contraire de l'infini, celui-ci la contient. Il n'y a rien qui est en dehors de lui et même ce qui se trouve en dehors de son inifnitude et qui est appelé ''contre lui'', est lui-même et donc même le mal est inclus dans cet infini. C'est en le ré- incluant dans l'infini qu'il perd de son pouvoir de séparation c'est-à-dire en lui enlevant ses limites (bien-mal) qu'il va perdre de son pouvoir de séduction.

Il y a deux voies devant l'homme, celle de l'arbre de vie et celle de l'arbre de la connaissance. L'arbre de vie est un chemin sans mal, sans calcul. Ces notions de mal et de calcul sont engendrées par la voie de l'arbre de la connaissance, qui est la voie de la perception des choses par leurs contraires et donc leurs limites. Je comprend le bien parce qu'il y a le mal, le chaud parce qu'il y a le froid, la vie parce qu'il y a la mort.... en vérité, il y a une perception en dehors des limites, il y a le bien sans le mal, la vie sans la mort. Cette perception des choses qui ne passe pas par le contraire et donc par la limite, est le chemin de l'arbre de vie qui ne se perçoit que par la voie de l'unité divine, sans dualité, sans les limites du corps et de sa perception. Le mal anthologique est la séparation, le règne du multiple, de la dualité et donc le bien est le retour à la perception de l'unité en dehors des barrières créées par les sens. Ce bien étant appelé la ''perfection''.




Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja

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jeudi 18 octobre 2018

Les 138 Portes de la Sagesse 23/138

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 23

Chapitre 2 - Portes 23   " Les Séphirot et les Lettres "

Porte 23 - cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita





Les noms par lesquelles les pensées divines vont sortir en acte sont tous inclus dans la Torah. La Torah n'est constituée que de noms divins. Nous ne percevons que l'extériorité de la Torah, mais son intériorité n'est constituée que de noms divins. Les noms sont composés de lettres qui matérialisent les émanations divines qui s'enchevêtrent ensemble. Les anges aussi sont des applications de la parole. L'ange lui-même permet de passer réellement à l'état concret. Il n'y a pas une chose dans ce monde qui n'a pas une correspondance angélique. L'ange préposé à la subsistance a plusieurs noms פ.א.י, ''ח.ת.כ'', ''ד.י.ק.ר.נ.ו.ס.א''.
Cela vient nous apprendre que sans les noms, il n'y a pas de sortie à l'acte. La pensée et le potentiel ne sortent en acte que par les noms. Il faut la parole car ce sont les lettres qui amènent les illuminations à l'action. Les noms ont donc une correspondance directement liée à l'action. Toute la Torah est le passage à l'acte de la volonté de D-ieu, c'est l'expression même de la divinité. Ce n'est pas seulement la création qui est liée à la Torah mais l'histoire et la direction sont aussi reliées à la Torah afin d'amener la création à sa perfection. C'est un caractère divin qui s'exprime à travers des personnages et des histoires de la Torah. Car toute cette expression de la Torah n'est perçue que du fait que nous sommes détachés de notre origine. Le mal en tant que tel n'existe pas lorsqu'il est lié à son origine.
Il y a donc deux niveaux dans la Torah, il y a le mot qui fait sortir en acte tels que les événements et il y aussi le mystère de la Torah, le secret qui est enfermé dans chaque mot de Torah. Chaque secret correspond à la divinité des Séphirot qui existe dans chaque événement et dans chaque créature. Ainsi on comprend pourquoi la Torah est appelée l'instrument de D-ieu. La Torah est l'instrument avec lequel il fabrique et crée. Il y a un autre mystère dans la Torah qui est celui de la révélation de D-ieu, le plan divin. Les mystères de la Torah ont pour but de voir D-ieu partout. C'est ce que l'on appelle l'omniscience, l'omniprésence. Et même dans les événements qui nous paraissent contraires, D-ieu est présent car tous les noms de la Torah sont des noms divins.

Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja

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mardi 16 octobre 2018

Les 138 Portes de la Sagesse 25/138

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 25

Chapitre 4 - Porte 25 - Adam Kadmon et ses ramifications

Porte 25 - cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita


le Tsimtsoum a fait apparaître la lumière et le rayonnement qu'il y avait déjà auparavant. Le Tsimtsoum n'atteignant qu'une seule force et qui est la racine de toute la création. C'est la Malkhout du ''Eïn Sof'' qui est la racine de tous les mondes. Il y a un ''endroit'' où le Tsimtsoum n'arrive pas. C'est-à-dire que le Tsimtsoum, d'après le Ramh'al donne la possibilité d'être perçu. Et c'est le Or qui est donné à être perçu. Ce Or étant le Réchimou, l'empreinte qui est la conséquence du Tsimtsoum. C'est une lumière qui apparaît comme si elle était nouvelle mais en fait elle n'est pas nouvelle. Car en fait cette lumière est de l'ordre de l'infini que le Tsimtsoum a restreint. Le Tsimtsoum ne fait que donner la possibilité à la lumière d'être perçue. Ce Or est la Malkhout du Eïn sof qui est donnée à être perçue et qui donne les dix Séphirot de Adam Kadmon.


Le fini lorsqu'il est inclus dans le Eïn sof n'est pas visible non plus car l'infini le domine comme l'exemple du soleil qui domine le jour et de ce fait, les étoiles ne se voient pas du fait de sa trop grande lumière. L'infini par le fait de retirer son infinité fait apparaître la voie de la limite en restreignant la lumière de la force qu'il y avait en lui afin de la dévoiler.

Ce Or est les dix premières Séphirot qui sont appelées '' igoulim'', des ''sphères'' et des ''Yosher'', des ''rayons''. Et ceci n'est pas que la conséquence du Tsimtsoum uniquement. Il est évident que s'il n'y avait pas eu le Tsimtsoum, rien n'aurait pu se créer. En vérité la création n'est pas que l'acte du Tsimtsoum, de plus, il n'était pas obligatoire de se servir du Tsimtsoum. C'est-à-dire qu'il n'est obligé de passer par le Tsimtsoum pour créer la création. Le Ramh'al veut réduire l'influence du Tsimtsoum. Le Tsimtsoum est le moyen d'enlever le sans fin de son action. Alors l'ordre de la gradation apparaît. Comme exemple, il serait possible de travailler la terre pour faire sortir le pain de la terre en un moment comme cela se fera dans les temps futurs mais il est possible de faire ce travail étape par étape: enlever les pierres du terrain, labourer, semer, récolter, faire la farine.... quel est l'acte du Tsimtsoum dans la création? C'est uniquement l'acte de la gradation, aucune séparation, l'action se faisant petit à petit. Et à la fin ce que la volonté divine veut dévoiler depuis le début, se dévoile. Si cette volonté se faisait en un seul moment, l'homme ne serait conscient de rien, n'aurait aucune perception intelligente de ce qu'il se passe. Mais grâce au Tsimtsoum, il peut percevoir chaque étape et la comprendre. Il peut la juger et avoir le choix dans ses actions. La gradation fait naître la compréhension.

Par le Tsimtsoum, D-ieu retire son infini de l'action qu'il est en train de faire. Il faut maintenant passer par des étapes finies comme l'esclavage d'Égypte et toutes les épreuves de la vie pour arriver à la terre sainte d'Israël. Car chacune de ces étapes sont des moyens de comprendre le but final qu'est l'unité divine. Il y a besoin du Mishkan, du premier temple et du deuxième temple. Pourquoi tout ceci? Par l'histoire du temps, il y a une perception et une compréhension des créatures. Par le déroulement d'une conduite faite de causes et de conséquences, il y a une compréhension et il peut même naître dans cette compréhension une négation de la réalité en prônant une théorie d'évolution où l'homme est maître de sa destinée et nous éloigner de la cause des causes. Tout ceci pour donner un salaire aux justes. C'est la gradation qui fait que l'homme est juste ou mécréant. Si nous comprenons que la gradation est de son fait, alors nous sommes justes.
Le dévoilement de la lumière n'est pas la conséquence du Tsimtsoum car il y a derrière tout cela une volonté. Mais tant que le Tsimtsoum n'apparaît pas, rien ne peut se faire. Il n'est pas la création mais le moyen d'arriver à la création. Il n'y a pas besoin du Tsimtsoum pour comprendre la création, l'émanation des Séphirot. Il y a deux actions, il y a la volonté qu'il a voulu révéler, les créatures et il y a le Tsimtsoum qui est comme une sorte de condition pour les besoins des créatures et non pour les besoins de la création mais pour ne pas que les créatures soient comme des robots mais avec une intelligence pour servir D-ieu. Car tout le libre-arbitre que l'on a, est pour se coller à lui, se rapprocher de lui et s'annuler à lui comme une femme à son mari. Le Tsimtsoum est une sorte de porte de traverse, il ne fait l'endroit mais permet d'y accéder. Il n'est pas le moyen de créer l'espace primordial mais le moyen de percevoir la création qui sont les dix Séphirot qui sont la racine de tout ce qu'il va se passer dans le temps. Toute étape dans la création, montre un tikoun à faire dans la création et par la compréhension, cela amène un lien à l'unité suprême. Le Tsimtsoum est la possibilité, de la même manière qu'une enfant de cinq ans a en elle la possibilité d'enfanter ainsi le Tsimtsoum est, sans la volonté divine.

Qu'est-ce que le Or et le rayonnement? Pourquoi deux choses? Aucun rayonnement ne peut exister sans lumière divine. Et la lumière divine ne peut être perçue si ce n'est son rayonnement. Et donc nous ne pouvons appeler les Séphirot, divinité mais rayonnement du divin. De même qu'un nom n'est pas l'essence de l'objet désigné par le nom, il ne fait que définir par acceptation celui-ci, lui donner des limites afin de le percevoir. Et pourtant les Séphirot sont appelées ''divine'' donc cela veut dire qu'elles ont un lien avec le divin. Et cela est vrai que le rayonnement est relié à la lumière. Tout d'abord, il veut éclaircir que ce qui se dévoile de lui n'est pas lui. C'est quelque chose qui est engendrée par sa volonté. Les Séphirot étant des lois que voulait D-ieu mais qui ne sont pas sa nature elle-même. Le rayonnement est relié au divin et par ce rayonnement, D-ieu se dévoile à la créature. Comme lorsque les enfants d'Israël voyaient le rayonnement sur le visage de Moshé, par cela, ils comprenaient que la présence divine était sur lui. Le Tsimtsoum permet à la lumière et à son rayonnement de se dévoiler. En fait on peut dire que le divin est le Or des Séphirot et le rayonnement est le Kéli des Séphirot. La lumière sert à créer et le rayonnement à dévoiler.
Qu'est-ce qui a été permis d'être dévoilé de D-ieu? Le Tsimtsoum est comme une sorte de fenêtre ou de porte qui permet de percevoir quelque chose et sans cette porte, il est impossible de voir ou plutôt de comprendre quoi que ce soit.. Même maintenant, il y a le jardin d'Éden, même maintenant, il y a la libération, même maintenant, il y a le Messie, même maintenant, il y a le temple. Mais qui sait ouvrir cette fenêtre? Le prophète lui seul peut traverser ce voile qui s'appelle Malkhout, la vitre qui n'est pas claire mais qui permet de voir. Moshé qui percevait par une vitre claire, avait alors un dévoilement de toute la vérité. Mais nous, nous ne percevons que ce que nous avons reçu de la Torah et de nos sages.
Nous ne percevons de la lumière que sa brillance car cette lumière est divine.

Il y a une difficulté maintenant: puisqu'il n'y a pas de différence entre la brillance et la lumière elle-même, donc cette brillance n'est pas née du néant. C'est quelque chose qui brille comme la corne de lumière de Moshé. Mais en réalité cette brillance n'a pas de consistance car la lumière est divine donc imperceptible, ce n'est qu'une volonté, alors comment associer ces deux notions?
D-ieu veut épancher les lumières pour faire naître les mondes inférieurs et donc cette brillance est volontaire et non essentielle. Cette brillance peut alors se percevoir sans avoir besoin de saisir l'essence même de la lumière. Le Or qui reste de ce Réchimou, à quoi se rattache t-il? À la volonté secondaire et finie ou à la volonté première et infinie? Est-ce qu'il n'y a uniquement la volonté finale qui n'a pas de lien avec la volonté sans fin ou bien il y a aussi un lien avec la volonté sans fin. Car cette volonté qui s'appelle ''Eïn Sof'', est reliée directement à la nature infinie de la divinité mais même cette brillance qui est limitée et fixée comme étant liée aux mondes inférieurs a aussi un lien avec l'infini divin. Nous disons que D-ieu est l'endroit du monde mais D-ieu n'a aucun lien avec le monde seulement le monde témoigne de cette volonté divine créatrice. En fin de compte, que ce soit la lumière ou bien sa brillance, les deux sont reliés au divin. Mais il y a un niveau supérieur d'union qui s'appelle la lumière elle-même qui est reliée à la volonté sans fin, à ''l’immanent'' de cette volonté et il y a sa brillance beaucoup plus bas et beaucoup plus limitée et ce n'est que cela qui est donné à être perçu. Ce qui est possible de percevoir est la limite. Imaginons que la Néchama traverse cette limite et qu'elle perçoive le monde futur, la résurrection des morts ou un niveau spécifique du Gan Éden supérieur, malgré cela, il y aura toujours un voile, une limite qui empêchera d'aller encore plus haut car c'est ce voile lui-même qui permettra la perception. Mais tout ceci, c'est maintenant car dans le huitième millénaire, le firmament sera annulé et il n'y aura plus de séparation. Alors l'union de la Néchama avec le divin sera parfaite, il n'y aura ni monde présent ni monde futur, plus de corps car le corps est aussi un voile qui permet de percevoir l'infini dans le fini. Le mal qui s'épanche du Eïn Sof d'une manière spécifique est imperceptible. Et il y a une perception de ce mal qui est la brillance.

Ce qui est avant et qui est même maintenant, est un niveau que le Tsimtsoum ne peut atteindre et qui se trouve si l'on peut dire autour de cet aspect de restriction qu'est le Tsimtsoum. Et même cette lumière qui atteint cette restriction ne peut être perçue car il n'y a pas de différence entre avant et après le Tsimtsoum au niveau de la Séphira et de sa lumière. Cette lumière qui génère cette brillance est appelée le Kav, le rayon ou la lumière infinie qui s'épanche à l'intérieur de l'espace du Tsimtsoum. C'est la même lumière qui est dans l'espace primordial et qui entoure ce même espace qui est imperceptible et ce n'est uniquement les Séphirot dans leur restriction qui sont données à être perçues et c'est cela ce que l'on désigne par ''brillance''.
Le Ari Zal appelle cette brillance donc après le Tsimtsoum ''lumière émanée''. Que veut dire ce terme? Une chose qui émane de lui? Que la lumière de la Séphira est une lumière créée? Cela est faux car seuls les Kélim sont créés et non le Or. Le divin ne peut créer du divin. Il faut donc comprendre que cette brillance est appelée ''lumière émanée'' comme si elle émanait et était créée du divin mais en vérité les Séphirot ne sont pas des lumières nouvelles mais elles semblent être nouvelles afin d'être perçues. Il n'y a pas besoin de créer ces lumières pour être perçues mais faire en sorte qu'elles semblent être créées. Il n'existe pas une création du néant car tout n'est qu'unité mais la création est dans le fait de percevoir maintenant ce que je ne percevais pas auparavant.


Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja

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dimanche 14 octobre 2018

Les 138 30/138

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 30

Chapitre 4 - Porte 30 - Adam Kadmon et ses ramifications

Porte 30 - cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita








Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja

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