mardi 16 octobre 2018

Les 138 Portes de la Sagesse 25/138

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 25

Chapitre 4 - Porte 25 - Adam Kadmon et ses ramifications

Porte 25 - cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita


le Tsimtsoum a fait apparaître la lumière et le rayonnement qu'il y avait déjà auparavant. Le Tsimtsoum n'atteignant qu'une seule force et qui est la racine de toute la création. C'est la Malkhout du ''Eïn Sof'' qui est la racine de tous les mondes. Il y a un ''endroit'' où le Tsimtsoum n'arrive pas. C'est-à-dire que le Tsimtsoum, d'après le Ramh'al donne la possibilité d'être perçu. Et c'est le Or qui est donné à être perçu. Ce Or étant le Réchimou, l'empreinte qui est la conséquence du Tsimtsoum. C'est une lumière qui apparaît comme si elle était nouvelle mais en fait elle n'est pas nouvelle. Car en fait cette lumière est de l'ordre de l'infini que le Tsimtsoum a restreint. Le Tsimtsoum ne fait que donner la possibilité à la lumière d'être perçue. Ce Or est la Malkhout du Eïn sof qui est donnée à être perçue et qui donne les dix Séphirot de Adam Kadmon.


Le fini lorsqu'il est inclus dans le Eïn sof n'est pas visible non plus car l'infini le domine comme l'exemple du soleil qui domine le jour et de ce fait, les étoiles ne se voient pas du fait de sa trop grande lumière. L'infini par le fait de retirer son infinité fait apparaître la voie de la limite en restreignant la lumière de la force qu'il y avait en lui afin de la dévoiler.

Ce Or est les dix premières Séphirot qui sont appelées '' igoulim'', des ''sphères'' et des ''Yosher'', des ''rayons''. Et ceci n'est pas que la conséquence du Tsimtsoum uniquement. Il est évident que s'il n'y avait pas eu le Tsimtsoum, rien n'aurait pu se créer. En vérité la création n'est pas que l'acte du Tsimtsoum, de plus, il n'était pas obligatoire de se servir du Tsimtsoum. C'est-à-dire qu'il n'est obligé de passer par le Tsimtsoum pour créer la création. Le Ramh'al veut réduire l'influence du Tsimtsoum. Le Tsimtsoum est le moyen d'enlever le sans fin de son action. Alors l'ordre de la gradation apparaît. Comme exemple, il serait possible de travailler la terre pour faire sortir le pain de la terre en un moment comme cela se fera dans les temps futurs mais il est possible de faire ce travail étape par étape: enlever les pierres du terrain, labourer, semer, récolter, faire la farine.... quel est l'acte du Tsimtsoum dans la création? C'est uniquement l'acte de la gradation, aucune séparation, l'action se faisant petit à petit. Et à la fin ce que la volonté divine veut dévoiler depuis le début, se dévoile. Si cette volonté se faisait en un seul moment, l'homme ne serait conscient de rien, n'aurait aucune perception intelligente de ce qu'il se passe. Mais grâce au Tsimtsoum, il peut percevoir chaque étape et la comprendre. Il peut la juger et avoir le choix dans ses actions. La gradation fait naître la compréhension.

Par le Tsimtsoum, D-ieu retire son infini de l'action qu'il est en train de faire. Il faut maintenant passer par des étapes finies comme l'esclavage d'Égypte et toutes les épreuves de la vie pour arriver à la terre sainte d'Israël. Car chacune de ces étapes sont des moyens de comprendre le but final qu'est l'unité divine. Il y a besoin du Mishkan, du premier temple et du deuxième temple. Pourquoi tout ceci? Par l'histoire du temps, il y a une perception et une compréhension des créatures. Par le déroulement d'une conduite faite de causes et de conséquences, il y a une compréhension et il peut même naître dans cette compréhension une négation de la réalité en prônant une théorie d'évolution où l'homme est maître de sa destinée et nous éloigner de la cause des causes. Tout ceci pour donner un salaire aux justes. C'est la gradation qui fait que l'homme est juste ou mécréant. Si nous comprenons que la gradation est de son fait, alors nous sommes justes.
Le dévoilement de la lumière n'est pas la conséquence du Tsimtsoum car il y a derrière tout cela une volonté. Mais tant que le Tsimtsoum n'apparaît pas, rien ne peut se faire. Il n'est pas la création mais le moyen d'arriver à la création. Il n'y a pas besoin du Tsimtsoum pour comprendre la création, l'émanation des Séphirot. Il y a deux actions, il y a la volonté qu'il a voulu révéler, les créatures et il y a le Tsimtsoum qui est comme une sorte de condition pour les besoins des créatures et non pour les besoins de la création mais pour ne pas que les créatures soient comme des robots mais avec une intelligence pour servir D-ieu. Car tout le libre-arbitre que l'on a, est pour se coller à lui, se rapprocher de lui et s'annuler à lui comme une femme à son mari. Le Tsimtsoum est une sorte de porte de traverse, il ne fait l'endroit mais permet d'y accéder. Il n'est pas le moyen de créer l'espace primordial mais le moyen de percevoir la création qui sont les dix Séphirot qui sont la racine de tout ce qu'il va se passer dans le temps. Toute étape dans la création, montre un tikoun à faire dans la création et par la compréhension, cela amène un lien à l'unité suprême. Le Tsimtsoum est la possibilité, de la même manière qu'une enfant de cinq ans a en elle la possibilité d'enfanter ainsi le Tsimtsoum est, sans la volonté divine.

Qu'est-ce que le Or et le rayonnement? Pourquoi deux choses? Aucun rayonnement ne peut exister sans lumière divine. Et la lumière divine ne peut être perçue si ce n'est son rayonnement. Et donc nous ne pouvons appeler les Séphirot, divinité mais rayonnement du divin. De même qu'un nom n'est pas l'essence de l'objet désigné par le nom, il ne fait que définir par acceptation celui-ci, lui donner des limites afin de le percevoir. Et pourtant les Séphirot sont appelées ''divine'' donc cela veut dire qu'elles ont un lien avec le divin. Et cela est vrai que le rayonnement est relié à la lumière. Tout d'abord, il veut éclaircir que ce qui se dévoile de lui n'est pas lui. C'est quelque chose qui est engendrée par sa volonté. Les Séphirot étant des lois que voulait D-ieu mais qui ne sont pas sa nature elle-même. Le rayonnement est relié au divin et par ce rayonnement, D-ieu se dévoile à la créature. Comme lorsque les enfants d'Israël voyaient le rayonnement sur le visage de Moshé, par cela, ils comprenaient que la présence divine était sur lui. Le Tsimtsoum permet à la lumière et à son rayonnement de se dévoiler. En fait on peut dire que le divin est le Or des Séphirot et le rayonnement est le Kéli des Séphirot. La lumière sert à créer et le rayonnement à dévoiler.
Qu'est-ce qui a été permis d'être dévoilé de D-ieu? Le Tsimtsoum est comme une sorte de fenêtre ou de porte qui permet de percevoir quelque chose et sans cette porte, il est impossible de voir ou plutôt de comprendre quoi que ce soit.. Même maintenant, il y a le jardin d'Éden, même maintenant, il y a la libération, même maintenant, il y a le Messie, même maintenant, il y a le temple. Mais qui sait ouvrir cette fenêtre? Le prophète lui seul peut traverser ce voile qui s'appelle Malkhout, la vitre qui n'est pas claire mais qui permet de voir. Moshé qui percevait par une vitre claire, avait alors un dévoilement de toute la vérité. Mais nous, nous ne percevons que ce que nous avons reçu de la Torah et de nos sages.
Nous ne percevons de la lumière que sa brillance car cette lumière est divine.

Il y a une difficulté maintenant: puisqu'il n'y a pas de différence entre la brillance et la lumière elle-même, donc cette brillance n'est pas née du néant. C'est quelque chose qui brille comme la corne de lumière de Moshé. Mais en réalité cette brillance n'a pas de consistance car la lumière est divine donc imperceptible, ce n'est qu'une volonté, alors comment associer ces deux notions?
D-ieu veut épancher les lumières pour faire naître les mondes inférieurs et donc cette brillance est volontaire et non essentielle. Cette brillance peut alors se percevoir sans avoir besoin de saisir l'essence même de la lumière. Le Or qui reste de ce Réchimou, à quoi se rattache t-il? À la volonté secondaire et finie ou à la volonté première et infinie? Est-ce qu'il n'y a uniquement la volonté finale qui n'a pas de lien avec la volonté sans fin ou bien il y a aussi un lien avec la volonté sans fin. Car cette volonté qui s'appelle ''Eïn Sof'', est reliée directement à la nature infinie de la divinité mais même cette brillance qui est limitée et fixée comme étant liée aux mondes inférieurs a aussi un lien avec l'infini divin. Nous disons que D-ieu est l'endroit du monde mais D-ieu n'a aucun lien avec le monde seulement le monde témoigne de cette volonté divine créatrice. En fin de compte, que ce soit la lumière ou bien sa brillance, les deux sont reliés au divin. Mais il y a un niveau supérieur d'union qui s'appelle la lumière elle-même qui est reliée à la volonté sans fin, à ''l’immanent'' de cette volonté et il y a sa brillance beaucoup plus bas et beaucoup plus limitée et ce n'est que cela qui est donné à être perçu. Ce qui est possible de percevoir est la limite. Imaginons que la Néchama traverse cette limite et qu'elle perçoive le monde futur, la résurrection des morts ou un niveau spécifique du Gan Éden supérieur, malgré cela, il y aura toujours un voile, une limite qui empêchera d'aller encore plus haut car c'est ce voile lui-même qui permettra la perception. Mais tout ceci, c'est maintenant car dans le huitième millénaire, le firmament sera annulé et il n'y aura plus de séparation. Alors l'union de la Néchama avec le divin sera parfaite, il n'y aura ni monde présent ni monde futur, plus de corps car le corps est aussi un voile qui permet de percevoir l'infini dans le fini. Le mal qui s'épanche du Eïn Sof d'une manière spécifique est imperceptible. Et il y a une perception de ce mal qui est la brillance.

Ce qui est avant et qui est même maintenant, est un niveau que le Tsimtsoum ne peut atteindre et qui se trouve si l'on peut dire autour de cet aspect de restriction qu'est le Tsimtsoum. Et même cette lumière qui atteint cette restriction ne peut être perçue car il n'y a pas de différence entre avant et après le Tsimtsoum au niveau de la Séphira et de sa lumière. Cette lumière qui génère cette brillance est appelée le Kav, le rayon ou la lumière infinie qui s'épanche à l'intérieur de l'espace du Tsimtsoum. C'est la même lumière qui est dans l'espace primordial et qui entoure ce même espace qui est imperceptible et ce n'est uniquement les Séphirot dans leur restriction qui sont données à être perçues et c'est cela ce que l'on désigne par ''brillance''.
Le Ari Zal appelle cette brillance donc après le Tsimtsoum ''lumière émanée''. Que veut dire ce terme? Une chose qui émane de lui? Que la lumière de la Séphira est une lumière créée? Cela est faux car seuls les Kélim sont créés et non le Or. Le divin ne peut créer du divin. Il faut donc comprendre que cette brillance est appelée ''lumière émanée'' comme si elle émanait et était créée du divin mais en vérité les Séphirot ne sont pas des lumières nouvelles mais elles semblent être nouvelles afin d'être perçues. Il n'y a pas besoin de créer ces lumières pour être perçues mais faire en sorte qu'elles semblent être créées. Il n'existe pas une création du néant car tout n'est qu'unité mais la création est dans le fait de percevoir maintenant ce que je ne percevais pas auparavant.


Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja

Publié par Blog Rabbi Moche Haim Luzzato 
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