Les 138 Portes de la Sagesse du Ramh'al -
Porte 1
Chapitre 1: Portique 1 " L'Unite et son dévoilement "
Ce livre contient tous les principes
dévoilés par le Ari Zal.
Il y a deux aspects dans ce livre :
1/ la vision de la prophétie, le ''Marhé
Anévoua'' c'est-à-dire la métaphore.
2/ le Paradigme qui est l'interprétation de la
métaphore. D'après le Ramh'al, tout ce que le Ari Zal a dit n'est qu'une
symbolique. Lorsque nous parlons d'un ''kav'' d'un trait ou d'un rayon qui
entre dans le H'allal, dans l'espace primordial, en fait il n'y a ni rayon ni
d'espace vide. Ce n'est qu'une image pour cela, il y a lieu de comprendre
l'image comme pour l'exemple de la ''barbe sacrée'', ''Dikna Kadicha'', cela ne
veut pas dire qu'il y a des poils de barbe ou des cheveux. Et pourtant le Zohar
est rempli de ces métaphores ou de ces symboliques que sont les yeux, les oreilles
les cheveux... dans ce livre nous allons voir d'une part le premier aspect de
la Kabbala que l'on appelle la ''métaphore'', la symbolique et d'autre part
l'interprétation de cette symbolique.
Dans une introduction qui s'appelle ''Dérekh
Ets H'aÏm'', il est écrit ainsi:'' je te présente les 138 portes de la
connaissance et si tu connais ces 138 portes, tu pourras aller dans n'importe
quel livre de Kabbalah et comprendre exactement la portée de chaque
enseignement''.
Il y a trois niveaux dans la Kabbalah:
Le premier niveau est de comprendre les
Séphirot comme les principes-moteurs de la création. Et comme la création est
le principe primordial, on explique alors D-ieu à travers cette création.
Le Ramh'al dit que celui qui n'a pas atteint
le deuxième niveau qui est que tout ce qui a été créé est pour le bien, D-ieu
voulant révéler le bien et la création étant le moyen pour révéler ce bien.
Le troisième niveau est de révéler que
tout ce qu'il a créé est pour son unité: ''tout ce qu'il a créé est pour son
honneur'' c'est-à-dire révéler son unité.
Pour le Ramh'al, celui qui n'a pas
compris le deuxième niveau, il n'a pas compris la Kabbalah. Car définir les
Séphirot uniquement comme des moteurs et des forces de la création est très
simpliste. La Kabbala n'est pas qu'une théorie de la création. Tout doit être
dirigé vers une conduite qui amène à la révélation de l'unité divine. Nous
verrons que dans chaque définition, le Ramh'al nous ramènera à la conduite
divine. En fait c'est la définition même de la volonté divine. Il donne la
possibilité à l'imparfait, à la lacune de se réaliser. D-ieu par la création ne
veut révéler que sa volonté et tout le reste n'est qu'une expression de sa
volonté. Pour cela, le Ramh'al ne commence pas par l'explication de la création
mais par l'explication de sa volonté. Car en comprenant sa volonté, nous
pourrons comprendre la création comme une expression de sa volonté.
Il y a la volonté et les volontés.
Il faut distinguer entre la volonté et celui
émet la volonté. La volonté est ce qui s'exprime mais il faut distinguer celui
qui est le créateur de la volonté. Ici, nous n'allons parler que de la volonté
qui est sans fin et sans but et d'après le Ramh'al, il est autorisé d'en parler
mais cependant avec une limite jusqu'où nous pouvons nous plonger. Dans la
porte quinze, le Ramh'al va dévoiler quelle est la limite de cette volonté.
De quoi parle-t-on dans cet infini?
Car s'il n'y a pas de fini, il ne peut
y avoir de définition. Il y a cependant une idée du sans-fin que D-ieu veut
révéler. Mais puisque nous ne parlons pas de son essence même, nous avons le
droit de parler de sa volonté sans fin et sans but et aussi de sa volonté avec
but qui est le dévoilement de son unité.
Il y a deux définitions dans l'unité.
L'unité dans l'existence et l'unité
dans la domination. Deux sortes de connaissance dans l'unité, D-ieu étant le
seul qui existe et étant le seul qui domine. La véritable croyance est la
croyance dans sa domination mais l'unité dans son existence, le Rambam
l'explique ainsi: il y a une existence qui fait exister toutes les existences.
Nous pourrions dire qu'après qu'il ait créé les existants, il se peut qu'il y
ai plusieurs existences. Le soleil est bien une existence, l'homme a une
existence, l'eau a une existence! Mais en fait, la différence est que D-ieu a
une existence qui est nécessaire aux autres existences et lui ne dépend
d'aucune autre existence. Donc si aux autres existences, elles leur sont
enlevées la cause ou une condition et bien elles disparaissent.
Mais D-ieu puisqu'il ne dépend de rien, ne
peut disparaître. Il est unique dans l'existence. Lorsque l'on dit qu'il est
Un, cela veut dire que lui est et les autres ne sont que des extensions de son
existence qui n'ont rien à voir avec lui. Un homme peut être ici ou pas mais
lui ne peut pas ne pas être ici. Tout être créé n’est pas nécessaire. Seul
D-ieu est nécessaire.
Le Ramh'al dit que cette croyance n'est pas le
principe de la croyance mais le principe de la croyance est qu'il est le seul
dans la domination.
Dans les quatre premières portes, le Ramh'al
va nous expliquer l'unité dans la domination et non pas l'unité dans
l'existence.
Il est le seul qui domine. Qu'est-ce que cela
veut dire?
Un homme a une volonté et il peut la
mettre en pratique ou non. Que veut dire exactement ''dominer''?
Pourquoi doit-on comprendre l'unité dans la
domination?
À priori, cette unité découle de la
première unité de son existence car puisque D-ieu fait tout exister donc seule
sa volonté existe et domine réellement!
Malgré cela, cette connaissance est une
connaissance séparée et indépendante. C'est une connaissance dans la foi
particulière. Car les incroyants peuvent dire qu'au début D-ieu est seul et par
sa seule volonté il a créé des créatures mais puisqu'il les a créés avec le
libre-arbitre donc pouvant décider et créer des volontés propres et
indépendantes, il leur a été donné la possibilité d'empêcher sa volonté de se
réaliser.
Cela est faux de dire qu'il veut se laisser
faire et que cela serait sa volonté, que c'est sa volonté que d'autres volontés
puissent aller contre sa propre volonté puisqu'il est le seul qui décide. Mais
cela est impossible car il ne peut y avoir deux volontés qui s'opposent.
Dans la deuxième porte, le Ramh'al va
expliquer cette théorie qui dit qu'une autre volonté ne peut être en
contradiction avec la première même si à priori, c'est aussi sa volonté de
laisser une autre volonté se réaliser. Mais cette théorie que le Ramh'al réfute,
est vraie d'un côté car elle amène au mérite et à la punition, aux épreuves. Le
roi laissant son fils devant la porte d'une prostituée ayant la possibilité de
faire la faute et devenant ainsi un animal ou bien il a la possibilité de s'en
écarter et il devient alors un juste. Ce n'est donc pas faux mais ce n'est pas
encore complètement juste car c'est la vision de l'arbre de la connaissance.
Il y a une autre perception de la
vérité qui est la vision de l'arbre de vie. Dans la conduite de ''Z-A'', c'est
tout à fait juste mais dans la conduite de ''arikh Anpin'' et de ''Atik'', ce
n'est pas juste. Nous ne voulons pas expliquer la volonté finale dans les
limites du Tsimtsoum mais nous voulons expliquer ici, la volonté parfaite.
Lorsque le Ramh'al parle de l'unité de la domination, il parle au niveau du
Kéter, de l'unité parfaite et totale dans sa volonté. Et même si nous nous
trouvons après confrontés face à d’autres possibilités dans la conduite, il
faut savoir dans quel mode on se trouve.
Le Ramh'al veut expliquer le premier
axiome où il n'y a aucune autre volonté que la sienne. Il a créé la possibilité
que les hommes peuvent devenir des mécréants et il a aussi créé la Sitra
Ah'ara. Et donc à priori l'homme a détérioré sa nature et la volonté de D-ieu
ne s'exprime pas. Il veut le temple et il n'est plus, il veut les sacrifices et
ils ne sont plus, il veut la terre d'Israël et elle n'est plus!
Tout ceci à priori à cause de nos
fautes et donc on l'a affecté! Cela veut-il dire qu'il a changé d'avis?
C'est une pensée qui existe mais qui est trop
simpliste. Il faut reconnaître que c'est une lecture de la Torah mais celui qui
n'a pas la véritable connaissance va s'arrêter à cette volonté intermédiaire
comme la nomme le Ramh'al dans ''Adir Bamarom''. C'est-à-dire que nous voyons
la moitié du chemin mais D-ieu ne se situe pas au milieu, il est à la fin.
Et en vérité celui qui perçoit la conduite de
l'unité, voit maintenant aussi la fin comme Rabbi Akiba qui voit la finalité de
la destruction du Beth Hamikdach, c'est-à-dire sa reconstruction au moment même
où le renard foule de ses pattes, l'endroit détruit du saint des saints et
rabbi Akiba se mettant à rire de joie. Pour cela, non seulement il faut avoir
une connaissance parfaite de son unité dans l'existence mais aussi une
connaissance de son unité dans sa volonté. Et que même ce qui à priori est
contraire à sa volonté est en fait sa volonté et son unique volonté que nous
percevons comme étant contre sa volonté.
Mais en fait, D-ieu est le metteur en
scène de tout ce livre qu'est la création. Il est impossible qu'une volonté
puisse annuler sa volonté suprême d'aucune manière. Quelque soit la situation,
rien ne peut annuler et aller contre sa volonté. Et tout le temps que nous
ressentons que ce qui se passe est ''à priori'' contraire à sa volonté est en
fait la conséquence d'un projet très profond qu'il nous est impossible de
percevoir si nous nous appuyons uniquement sur le moment présent. Notre volonté
personnelle n'étant qu'un vêtement de la volonté divine suprême.
Car en fait qui anime notre soi-disant
''propre-volonté'' si ce n'est la volonté divine qui fait avancer les choses
pour amener la création à la réparation universelle.
En vérité, D-ieu n'annule pas le
libre-arbitre car il y a une volonté qui permet effectivement au libre-arbitre
de s'exprimer qui se trouve au niveau de Z-A, lorsque se produit la ''Nessira''
la séparation.
Le Ramh'al met cette notion de
''libre-arbitre'' dans Z-A au niveau de la Nessira. C'est le principe de Rosh
Hachana. Mais il y a réellement un libre-arbitre mais qui est très trompeur et
qui peut amener l'homme au déni de D-ieu.
D-ieu va ramener l'homme à sa volonté de deux
manières soit par la punition ou soit par la Téchuva, par le repentir. Le
Ramh'al rajoute aussi par la pureté, la Tsidkout. En vérité, toutes ces
manières ne sont que pour faire annuler à l'homme son libre-arbitre de sa
propre volonté, soit par les coups soit par une prise de conscience soit par la
pureté de ses actions qui de ce fait, annulent automatiquement cette impression
d'autonomie. Le Ramh'al dit dans '' la voie des justes'' que les souffrances ne
viennent que par le manque de conscience et que si un homme prend conscience du
but de son travail et de son comportement, il ne sera pas éprouvé par son corps
car celui-ci sera dominé par sa conscience. Les souffrances ne viennent que
pour prendre conscience de la vanité du corps.
C'est cela le libre-arbitre, le
pouvoir de revenir vers lui, la manière comment revenir vers lui. Mettre ou non
sa conscience au devant du corps. Mais en fin de compte tout doit revenir à la
réparation finale. Nous pourrions dire aussi qu'à la fin c'est sa volonté mais
au milieu, il y a des modes différents. C'est cela les partsoufim, les visages.
Au milieu apparemment, il y a des modes différents.
Comme nous devons croire à l'unité de son
existence, nous devons croire aussi à l'unité de sa volonté qui domine et qui
ne dépend de personne. De la même manière que de son unité existentielle,
procèdent toutes les autres existences, ainsi de sa volonté unifié, procèdent
toutes les autres volontés. De la même manière que sans son existence, il est
impossible d'être, ainsi sans sa volonté, il est impossible qu'il y ai une
autre volonté. Sans lui, il n'y a pas de volonté propre. Toutes les autres
volontés ne sont que des conséquences de cette volonté divine qui procède d'un
plan profond. Il ne faut pas croire qu'à partir du moment qu'il a voulu des
volontés, qu'il lui a légué le Rouah' et qu'il a donné à l'homme un pouvoir,
cela le distingue complètement de lui. Cela est impossible à penser car il est
le seul qui domine.
Que signifie ''domination''?
Cela veut dire une domination totale et
absolue que rien ne peut empêcher. En vérité, un homme a une volonté mais il y
a beaucoup de choses qui peuvent l'empêcher de la réaliser. Donc s'il y a une
possibilité d'être empêchée, bien que cela soit une volonté, cela n'est pas une
volonté absolue. Chez D-ieu, rien ne peut l'empêcher. Et même si apparemment,
ce sont des volontés contraires à sa volonté, elles ne sont pas du même genre
de volonté. En fait ces volontés sont des désirs humains qui ne sont pas égales
à sa volonté. Du fait qu'elles procèdent de sa volonté, nous les appelons des
volontés mais en vérité lorsque nous parlons de volontés humaines, ce n'est qu'un
langage emprunté. Ces volontés n'ont rien avoir avec ce qu'est la véritable
volonté mais elles lui ressemblent de manière superficielle.
Il est vrai qu'il y a une certaine domination
de l'homme mais ce n'est pas cela réellement la domination. Il faut comprendre
notre croyance non seulement dans son existence mais aussi dans sa domination
car les scientifiques eux-mêmes sont arrivés à une connaissance de l'existence
de l'unité divine. Mais cela ne suffit pas pour servir D-ieu. Ce n'est que par
la proximité dans sa conduite, que nous pouvons le servir, que par rapport à ce
qu'il se passe dans l'histoire, donc dans sa gouvernance. L'unité dans sa
domination est le véritable infini, elle est dans son existence qui est
insaisissable.
Puisque deux dominations ne peuvent exister,
donc elles existent mais sans commander car ainsi, cela ne contredit pas le
pouvoir de l'existant premier.
Dans l'existence première, il est acceptable
de trouver un créateur et des créatures tout en ne contredisant pas son unité.
Mais dans l'unité de la domination, il est impossible de dire cela car si nous
disons qu'il y a une volonté complète et totale à par sa volonté suprême, et
même si nous disons que ces volontés ne sont pas nécessaires et que la première
oui et qui se déduisent de la première volonté, cela contredirait la volonté
primordiale et suprême car nous ne pouvons concevoir deux dominations en même
temps, car l'une remettrait en cause l'autre. Alors que dans l'unité de
l'existence, l'une ne remet pas en cause l'autre à partir du moment que nous
acceptons qu'elle est la première et que les autres ne sont que des
conséquences de son existence.
Mais dans la domination de l'unité,
l'une remet en cause l'autre. Nous pouvons comprendre qu'une existence limitée
puisse être englobée dans une existence sans limite. Mais au niveau des
volontés on ne peut ainsi accepter qu'une autre volonté puisse exister en
dehors de la volonté suprême même si elle en découle. Donc lorsque l'on dit que
seule sa volonté domine, on ne peut croire qu''il y ait une autre volonté
dominante. Croire en D-ieu sous-entend croire en son existence primordiale et
surtout en sa domination suprême dans sa conduite dans le monde. Et c'est ce
que D-ieu veut révéler dans l'histoire du monde: montrer un unique dominateur
et dirigeant.
À partir du moment que l'on accepte l'idée de l'unique, cette idée ne
s'exprime qu'à travers la domination, à savoir que si dans le monde, il y a
quelqu'un d'autre qui domine et même pour un court moment comme Aman ou bien Hitler,
il faut comprendre que ce n'est pas une domination totale. Et il faut tout
ramener à la cause première que tout vient de lui.
Il y a deux manières de voir les
événements: soit à fortiori soit à priori. Ceux qui ne connaissent pas la Torah
de l'unité, ils disent que tous les événements sont à fortiori et que tout ce
que fait D-ieu est pour le bien. Plus tard, ce mal arrivera au bien. Mais au
départ, le mal existe. Mais cela n'est pas ainsi car en vérité ce mal renie la
souveraineté de sa volonté si nous disons qu'il l'a lui-même permis. La volonté
des hommes ne peut en autant cas empêcher la volonté divine. Et donc si nous
disons que seule sa volonté est réelle et que rien ne peut l'empêcher, donc à
chaque instant, c'est sa volonté qui domine et donc son action est à priori. Et
même dans l'instant du temps présent, le mal n'a jamais été à l'encontre de sa
volonté.
Ici, on n'explique pas l'enveloppe de ces
moteurs qui vont engendrer toutes les vicissitudes du monde mais on explique
l'âme de ce moteur, l'infini, l'âme de toute la direction.
Toutes les créatures, tous les mondes, toutes
les conduites, toutes les différentes directions, tous les événements ne sont
qu'une expression de cette unité.
Le seul problème est que l'on parle
d'un pluralisme, d'une dimension infinie d'attributs de D-ieu mais ils ne vont
qu'exprimer qu'une seule expression unique: le règne de D-ieu. Et tout ce qui a
été créé n'est que pour la révélation de son règne.
Il n'y a pas de création pour la
création elle-même mais pour le but de faire régner D-ieu sur elle. Le Ramh'al
explique que tout ce que le Ari Zal a expliqué est l'union dans les six mille
ans de la création, rien que les partsoufim du milieu et le Ramh'al va
expliquer l'union avant et après les six mille ans. Comment s'unit le début à
la fin. Comment la fin est le début et le début la fin.
Rav Mordékhaï Chriqui (5777)
Retranscription Rav Michael Smadja
Publie par la Source des sagesses
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