mercredi 27 juin 2018

Zohar Paracha Balak 5777

Zohar sur la Paracha Balak 5777

   La partie du Zohar que nous allons étudier est sur la notion du retour du mal au bien où plus précisément de l'inversion de la malédiction en bénédiction.
 Bilham voulait chasser Israël non pas de la terre mais de ce niveau spirituel qu'Israël avait atteint qu'est la Malkhout. Il a voulu détacher Israël de la Chékhina afin de pouvoir les dominer
Il avait peur qu'Israël le chasse de ce niveau même si ce niveau de la Chékhina qu'il avait, n'était que de l'ordre de la Malkhout de la Klippa. 

D'où vient la force d'Israël? 
De sa bouche qui est la Malkhout, la Malkhout étant le niveau qui fait sortir la pensée en acte. C'est par la parole que la création s'est matérialisée, c'est par la parole divine que se réalisent les événements de l'histoire.
 Balak veut en fait dominer sur cette machine (la Malkhout) qui fait sortir la pensée divine en acte. En vérité, le chemin de la connaissance des nations passe par les anges, tout ce qu'ils reçoivent d'épanchements divins ne se fait que par les intelligences angéliques qui sont des créatures séparées qui reçoivent eux-mêmes de l'ange ''Metatron'' qui est en vérité habillé par la Chékhina mais les anges ne reçoivent pas d'elle directement mais par l'intermédiaire de Matat et donc il en est ainsi des nations. 
Balak a voulu recevoir directement de la Chékhina. Seul le peuple d'Israël reçoit directement de la Chékhina. Lorsque le temple était construit, la Chékhina habillait ses mesures qui sont en fait les principes des actions de la conduite divine, alors Israël recevait directement d'elle, c'est cela la Kédoucha, le sacré. Mais après sa destruction, toutes les créatures ne reçoivent que par l'intermédiaire des puissances angéliques car la Chékhina est elle aussi en exil.
Il n'y a alors que Metatron qui reçoit et qui dispatche aux anges préposés au monde de la Assya. Israël reçoit alors comme les nations et non directement de la Chékhina de manière dévoilée.

 Bilham avait cette possibilité de déconnecter le peuple d'Israël de la présence divine, de la Chékhina. Il était le seul à pouvoir faire cela. Balak connaissait le pouvoir de bénir que possédait Bilham car Sih'on avait demandé auparavant son aide pour conquérir la terre de Moav? C'est par la force de sa malédiction que Sih'on a réussi dans son entreprise. Deux questions à cette enseignement:
 1/ comment de la malédiction, Balak a pu savoir que Bilham savait bénir? 
2/ pourquoi la Torah a-t-elle besoin de préciser que Balak connaissait le pouvoir de Bilham de bénir puisque seul, son pouvoir de maudire l'intéressait? 
Le Zohar explique que celui qui veut la bénédiction doit se rattacher au ''את ''du verset « je bénirai celui ''את ''qui sortira...» qui est le mot qui rassemble toutes les 22 lettres de l'alphabet de א au ת .
Ce mot est relié à la bénédiction. Celui qui veut la bénédiction des mondes inférieurs doit se rattacher à ce mot ''את .''Ce mot représente alors la Chékhina qui est contenue dans la bouche, dans la parole. 

Lorsque nous prononçons les mots ''Baroukh' Ata אתה ''...le mot Ata אתה fait référence à la Chékhina qui est contenue dans les lettres ''ת.א ''et la lettre ה correspond aux cinq lettres finales ''ך.ף.ץ.ן.ם .''Pour arriver à l'adhésion avec Dieu, il faut donc s'attacher à la Chékhina.
 Ainsi a dit Balak: « ce que tu bénis ''את ''est béni». Israël est une partie même de la Chékhina qui est la révélation de Dieu dans ce monde. Bilham qui utilise cette même Malkhout a le pouvoir alors de déconnecter Israël de la Chékhina. 
Par la bénédiction de Bilham, alors les nations peuvent s'élever au niveau d'Israël pour pouvoir les maudire. Ce que veulent Bilham et Balak est de séparer Israël de la Chékhina. Le lien qu'il y a entre Israël et Dieu est que sa présence divine réside en eux. En réussissant à inverser la situation de ce peuple en événements issus du hasard, alors ce peuple se déconnecte de la Chékhina. Bilham alors a vu qu'il était impossible de séparer Israël de la Chékhina. 
Le niveau de perception de Bilham était issu du ''hasard'' c'est-à-dire de sa volonté personnelle où il est décideur, il s'attache ou ne s'attache pas à la Chékhina, pour cela, il a cru qu'il pouvait agir par ce fait sur Israël mais chez Israël, ce lien avec la Chékhina est d'un autre niveau, celui d'un roi sur ses sujets où la Chékhina réside de manière constante sur eux et où Israël s'annule à sa volonté.
 Nous voyons que la séparation d'avec la Chékhina est la seule façon d'atteindre Israël. Il ne faut pas croire que dans l'exil, la Chékhina est déconnectée de son peuple, au contraire même dans ces moments, Israël puise l'épanchement divin directement de la Chékhina mais seulement de manière cachée. 

Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja
Publie par la Source des sagesses


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Paracha-Balak-Bileam prophète des nations et mystere du messie




Paracha BALAK 
Bilham le prophète des nations et le mystère du Messie

 Bilham va être celui qui va révéler la notion du Messie dans la Torah. Au départ ce prophète des nations est appelé pour maudire et détruire le peuple d'Israël. C'est la singularité de ce peuple qui dérange les nations. Cette particularité n'a pas été donné au peuple d'Israël pour s’enorgueillir mais pour servir Dieu, pour être ce royaume de prêtres qui aide, qui dirige et qui illumine les nations pour les ramener dans la voie de l'unité, la voie de Dieu.
 Le Ramh'al explique que la plus grande des bénédictions est la malédiction qui se transforme en bénédiction car la perfection, ce n'est pas le bien mais c'est le mal qui se transforme en bien. La véritable bénédiction est le mal qui se transforme en bien. 
C'est Bilham qui explique aux nations qu'ils peuvent faire la guerre à Israël mais que à la fin, ils vont se briser. Et donc il leur conseil de bénir ce peuple. Il explique que Dieu n'est pas un homme et qu'il ne peut revenir sur ses choix car sinon cela voudrait dire qu'il ne contrôle pas le futur. Le Dieu authentique ne regrette rien de ce qu'il fait.
 Bilham leur fait comprendre que ce peuple a été choisi et que Dieu ne changera jamais son choix.
 Bilham a construit 7 autels et sur chacun d'eux, il a approché 6 sacrifices pour arriver au nombre de 42 pour ramener tout au chaos. Car ce nom de 42 lettres est le nom qui organise et qui arrange le chaos. Bilham a voulu trouver dans ce nom de 42 un défaut ou un moment où Dieu abandonne cette organisation du chaos mais il n'y est pas arrivé. Il y a effectivement dans cette organisation du nom de 42, un infime moment où un changement se fait.
 Au moment où il a voulu maudire par le mot ''KALEM'' ''détruit'' ces mêmes lettres se sont inversées pour faire le mot ''MELEKH''' ''roi''. C'est la transformation du mal en bien. Le but du Messie est de révéler la lumière d'Israël afin que les nations la suivent. Et c'est Bilham lui-même qui va révéler la véritable fonction d'Israël, la pudeur et l'humilité d'Israël ''qu'elles sont belles tes tentes Israël''. Il a révélé cette relation très spéciale et intime entre Dieu et son peuple Israël.
 Il y a une injonction à croire au Messie et en sa venue imminente. C'est un acte de foi crucial dans la vie de tout juif au même titre que la foi en Dieu. 

Bilham va parler de deux Messies qui sont le roi David et le Messie de la du rassemblement des gens parfaits.
Il va les renforcer dans la foi. Il va leur apprendre la sagesse et la crainte de Dieu. Il va réparer le cœur des hommes pour les ramener vers Dieu c'est-à-dire prédisposer la pensée à la révélation. Le but n'est donc pas le Messie mais c'est Dieu le but, c'est l'unité, l'unique, la cause principielle qui va se révéler. 
Le Messie est là pour être l'enseignant de la véritable sagesse. Pour cela, sa révélation est déjà arrivée avec Rabbi Akiba, avec Rabbi Shimon et l'enseignement du Zohar, de la Kabbala, de la H'assidout, l'enseignement de tous ces grands sages de la Kabbala.

 C'est la science du Messie qui se révèle car c'est la connaissance qui nous fait sortir de l'exil. En vérité la délivrance n'est pas seulement d'un ordre physique d'une terre vers une autre mais aussi etsurtout de l'emprise de la connaissance sensorielle qui est la connaissance des nations, la connaissance de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Il faut sortir de cette perception issue de l'arbre du savoir, de la connaissance empirique. Pour cela, il faut commencer par sortir pour vivre le miracle de la terre d'Israël, le miracle de la guerre. Il faut alors passer à l'étape suivante qui est la connaissance de l'unité divine car le miracle en tant que tel peut être transformé et galvaudé. Ce n'est pas par les miracles que l'on construit la foi, elle ne se construit que par la connaissance qui est le véritable savoir, le savoir authentique. 
Le Messie est cette révélation de ce savoir authentique. Il s'agit bien entendu de la connaissance de la conduite et de la direction divine et mystérieuse du monde.

C'est la prophétie tout simplement qui est la connaissance extra-sensorielle. Le prophète puise cette connaissance de l'arbre de la vie éternelle, de la véritable vie et non de la vie relative liée à ce monde comme il est dit ''car de toi vient la source de vie'' c'est la source de l'éternité. La véritable fonction du Messie est de révéler la face de Dieu. 

Le Ramh'al explique qu'il y a quatre détériorations dans l'exil. Les épreuves et les difficultés que le peuple juif va subir ne sont uniquement qu'un point de l'exil.
 La première détérioration est dans le verset ''je persisterai à dissimuler ma face''. Cette dissimulation de la face divine ne nous permet pas de comprendre la cause mais elle nous fait comprendre les causes qui sont de l'ordre de Élokim qui sont les forces de Dieu. Elle ne nous fait pas comprendre l'unité de Dieu, elle ne peut nous révéler la cause principielle. Il s'agit alors du règne du multiple, le domaine public où les lois sont différenciées l'une de l'autre. Les avis vont alors être divergents et vont alors chercher leur raison spécifique. Mais combien de gens recherchent la véritable raison, la Cause première., la cause des causes. Lors de la période du temple, il n'y avait pas de dissimulation, tout le monde vivait la présence divine et même les nations qui venaient s'attacher à Israël, vivaient cette présence divine et ceux qui ne venaient pas au temple, ressentaient le manque, les déficiences matérielles. Et ceux qui venaient ramenaient avec eux la bénédiction. Le roi Shlomo a su révéler le vecteur de la pense divine dans le monde, cette pensée de l'unité. Et le peuple d'Israël est ce vecteur qui va épancher la foi dans l'unicité de la création. Israël a un lien spécifique avec Dieu et les nations en acceptant Israël et en l'aimant, arriveront aussi à cette unité de Dieu. Il ne s'agit donc pas de détruire les nations mais de les transformer. Bilham représente une anomalie dans l'esprit de l'homme car la haine du juif n'a rien de logique mais il y a quelque chose au-delà de la logique de l'ordre métaphysique. C'est cette distinction spirituelle qui génère cette haine. Cette distinction se fait dans la perception de la création soit par les sens de l'arbre de la connaissance soit par l'ultra-sensible de l'arbre de la vie. 
Bilham va révéler cette distinction aux yeux des nations, il va leur révéler que Israël n'est pas dans le même niveau de perception que les nations. C'est lui le précurseur de la haine du juif, de cette façon de percevoir. Alors la connaissance sensorielle et empirique va occulter la connaissance intuitive divine.
Le but du Messie n'est pas de détruire les nations mais d'effacer tout ce système de pensée lié au sens et à l'expérience sensitive. Il va alors amener les hommes à cette voie de l'unité, de l'union avec Dieu.
 Le Messie va alors amener une harmonie entre le Kav et le Kéli, entre l'arbre de vie et l'arbre de la connaissance, entre la perception unique et la perception empirique où tout ne se perçoit que pas son contraire, entre le nom AVAYA et le nom Élokim. Israël exprime la véracité de l'existence, la voie de l'arbre de la vie, le Kav alors que les nations expriment la voie de l'arbre de la connaissance, le Kéli. Israël exprime le pouvoir de AVAYA et les nations, le pouvoir de Élokim.
Et en vérité « AVAYA est ÉLOKIM». Élokim correspond aux forces de Dieu donc aux lois de l'existence mais l'existence elle-même est AVAYA. Les lois sont l'expression de l'existence de même qu'il y a l'âme et le corps.
 Les nations représentent le corps c'est-à-dire le mouvement, l'action. Alors que l'âme qui est représentée par Israël dans la création est l'existence même de la volonté divine qui insuffle l'énergie dans ce mouvement que sont les lois de la nature.


Rav Mordékhaï Chriqui 5777
Retranscription Rav Michael Smadja
Publie par la Source des sagesses


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Paracha-Balak

Paracha ''BALAK''


Bilham était le plus grand des prophètes des nations.
Il a osé dire ce que les plus grands prophètes d'Israël n'ont pas pu dire: exprimer cette singularité, ce rapport singulier du peuple juif avec Dieu. 
Il n'y a pas seulement la notion de malédictions qui se transforment en bénédictions mais aussi que c'est un non-juif qui va donner les plus grandes bénédictions au peuple juif. Le verset dit ainsi:'' oui je le vois de la cime des rochers et du haut des collines, je le découvre. Ce peuple vit solitaire et ne se confondra point avec les nations'' ou bien nous pouvons traduire par ''qui ne sera pas compté parmi les nations'' c'est-à-dire que l'on ne tiendra pas compte de son opinion et de ses actions.
 Rashi rapporte sur ce verset ainsi:'' lorsque ce peuple est heureux, aucune nation n'est heureuse avec lui et lorsque les nations sont heureuses, ils se réjouissent l'un avec l'autre sans inviter le peuple d'Israël'
Rabénou Béh'ayé explique que l'ontologie de ce peuple est la cime des rochers qui représentent les patriarches Avraham, Ytsh'ak et Yaacov. Ce peuple est à la cime de ces trois patriarches lorsque ces trois patriarches sont ensemble. Le Midrash explique sur ce verset:'' Lorsque Dieu a voulu fonder le peuple juif, il a ''creusé'' la terre jusqu'à ce qu'il trouve un rocher très dur. Mais auparavant, il a creusé et trouvé la génération de Énoch, la génération de la dispersion, la génération du déluge qui ne lui convenaient pas jusqu'à ce qu'il trouve Avraham, ce premier rocher puis Ytsh'ak et Yaacov et par ces trois rochers, Dieu va fonder et construire le peuple d'Israël. C'est-à-dire que de la même manière que Dieu est UN en haut ainsi ce peuple est UN en bas. Il représente l'unité divine dans les mondes inférieurs. Même si ce peuple est constitué d'êtres spécifiques et différents, ensemble ils arrivent à révéler l'unité divine. Et ceci grâce à leurs fondations qui sont les patriarches et aussi les matriarches (le haut des collines) Sarah, Rivka, Rah'el et Léa. Et donc de ces fondements, ce peuple solitaire va se révéler. 
Il faut comprendre le mot ''solitaire'' comme singulier, l'esprit séparé, un peuple qui a une singularité qui va par cela se distinguer des autres nations. Cette distinction provenant de ses fondations qui sont ses ancêtres.
 Le Gaon de Vilna explique que ce verset parle de la fin des temps où le peuple d'Israël va rester seul comme lorsque Yaacov est resté seul après son combat avec l'ange de Essav. Même cet épisode fait allusion à la fin des temps, à la fin de la nuit juste avant le lever du soleil. À la résurrection des morts, seul le peuple d’Israël et ceux qui sont attachés à lui vont rester vivants. La majorité de ceux qui vont composer le monde sera le peuple d'Israël.
 À la fin des temps, ce peuple sera tout seul mais pas maintenant dans l'histoire où il n'est pas seul. Seuls à la fin des temps, le peuple d'Israël et ceux qui le soutiennent, les justes des nations pourront goutter au rayonnement de la présence divine. 
Le Zohar explique que ce peuple est seul avec Dieu. Il est le seul qui peut atteindre cette unité divine. Personne ne peut rentrer avec lui dans cette chambre, dans cette union. Le peuple est construit sur le nom de Dieu, sur le tétragramme, il est la cime des rochers c'est-à-dire des trois axes H'éDeR. H'essed, l'axe de droite pour Avraham, Din l'axe gauche pour Ytsh'ak et l'axe central, Rah'amim pour Yaacov. 
Le Ramh'al explique qu'au delà du nombre et de la multitude des nations, le peuple d'Israël est à l'intérieur de la pensée divine cachée et scellée. Et cette pensée ne correspond pas à la pensée de la création qui est la voie de la gradation. Ce peuple est dans une autre voie de la pensée divine, la pensée de l'unité de sa toute puissance, dans la voie de l'unité comme il est dit ''Israël est monté dans sa pensée'' c'est-à-dire qu'il se trouve dans cette pensée unique d'avant la création comme il est dit ''la fin qui est l'acte se trouve dans la pensée originelle d'avant le monde''. Le peuple juif n'est pas compté depuis la création mais avant la création. Il peut atteindre cette unité totale où la toute puissance divine peut se révéler sans que ce peuple soit anéanti par la puissance de son énergie. Et donc personne ne peut affecter à ce niveau ce peuple car étant dans le bien parfait. Les nations étant dans un niveau de perception d'impureté, de voile, afin de pouvoir exister. Et malgré que Israël se trouve au milieu des nations, dans cette voie de la gradation, leur sainteté n'est pas affectée
Bien qu'au niveau de son corps, Israël peut être affecté, au niveau de sa sainteté, il ne peut être affecté car elle est du niveau de la voie de la toute puissance unité divine. 
Si les nations pensent qu'ils peuvent dominer, ce n'est qu'une illusion car ce peuple est au-dessus du monde de la Bérya, les âmes qui composent ce peuple sont au niveau du dessous du trône divin et c'est cela ''la cime des rochers'' pour le Ramh'al.
Le mot ''solitaire'' en hébreu ''BADAD'' à la valeur numérique de 10, c'est-à-dire que ce peuple peut se séparer de ces dix Klippot, c'est dix couches d'impureté qui assombrissent la lumière divine afin de pouvoir exister dans la matière. Ce peuple peut exister même lorsque Dieu envoie sa toute puissance sur lui qui est la manifestation de l'unité.
 Mais ceci uniquement à la fin des temps lorsque Dieu révélera son unité au monde. Dans cet exil, Israël va prendre et ramener toutes les étincelles de sainteté qui se trouvent parmi les nations qui elles aussi ont droit à la révélation divine de la fin des temps. Mais cette unification des nations ne peut passer que par le peuple d'Israël. 


Rav Mordékhaï Chriqui 5776
Retranscription Rav Michael Smadja
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mardi 26 juin 2018

Paracha- Houkat-


H'oukat 5778


''Se purifier de la mort''


Le Talmud explique qu'au moment où Avraham se ''confronte'' à Dieu à propos de la direction de la justice au moment de la destruction de Sédom, il se définit ainsi: ''je ne suis que poussière et cendre''. Par ce mérite de s'être défini ainsi, ses enfants ont reçu deux Mitsvot en rapport avec ces deux éléments naturels: la cendre de la vache rousse pour la purification de l'impureté de la mort et la poussière de la terre du temple pour éclaircir le doute qu'il y a sur la femme infidèle.


La nature de la poussière et de la cendre


Par son effacement devant Dieu, Avraham a gagné quelque chose d'exceptionnelle. Quelle est la dimension de la poussière et de la cendre? La poussière n'a jamais eu de forme et donc de passé mais elle a un futur car elle permet de donner une forme à autre chose. Alors que la cendre a en elle-même une dimension inverse, elle a un passé, elle avait une forme qui s'est détruite et donc son futur est sans forme. Avraham se définit donc ainsi: il n'a ni passé comme la poussière et ni futur comme la cendre.


La pureté selon le Ramh'al


Le Ramh'al explique dans la voie des justes ce qu'est la pureté: elle ne se situe pas au niveau de la propreté physique ou même au niveau des eaux lustrales du Mikvé où l'homme retourne à sa source dans l'origine première mais d'abord et avant tout la pureté de la pensée. Lorsque l'homme œuvre dans son travail journalier, dans son service divin, son action doit être complètement désintéressée, sans attendre aucun futur, aucune récompense. Il n'attend pas le paradis ou le jardin d'éden, toutes ses actions, toutes ses prières ne sont que pour révéler la gloire de Dieu dans ce monde, pour réparer sa façon de percevoir les choses de ce monde où l'ego est annulé devant la puissance divine. Son unique volonté est que l'unité de Dieu se répande et se révèle dans ce monde. Il fait alors partie d'une entité qui le dépasse. C'est ce que nous pouvons définir comme la mort, la mort de la perception individuelle et personnelle. La mort marque les limites de notre réalité physique.


Le cycle de la vie et de la mort


Avraham vient nous enseigner comment sortir de cette spirale infernale du cycle de la vie et de la mort. « je suis poussière et cendre». Ce n'est que par la volonté divine que nous avons une forme dans ce monde car dans son essence, l'homme est de l'ordre de l'informe. Et ce n'est que lorsque l'homme commence à s'intéresser à lui, à être attiré par le désir qu'il va alors s'habiller d'une forme physique qui n'est pas la forme réelle issue de la volonté divine. Cette réalité divine est ce programme de la réparation du monde et de la révélation de l'unité divine. L'homme dans ce programme n'est qu'un simple maillon parmi tant d'autres maillons d'une chaîne, n'est qu'un élément du programme divin au même titre que toutes les autres créatures où les limites n'existent pas et où donc la mort ne peut se révéler.


La purification de la mort est la purification des limites


C'est cela en fait la purification de la mort, c'est une purification de la limite où celle-ci n'est qu'un révélateur de la création afin d'avoir la possibilité de se replonger dans l'unité et de rejoindre le non-créé, le monde de l'infini. Pour arriver à cette état de grâce divine, il faut cesser de penser au passé et au futur, qu'il y a un début et une fin à nos actions « je ne suis que poussière (sans passé) et cendre (sans futur)». S'il y a une fin c'est qu'il y a un début et donc ce cycle d'enchaînements de causes et d'effets, de la gradation des événements et donc du temps qui arrive inexorablement à sa fin.


Le passé et le futur étant ces limites


La forme psychique qui nous définit n'est basée que sur un passé qui n'existe pas car elle ne provient que de la terre qui n'a pas de passé. Cette forme (qui se matérialise par un ego) nous accompagne tout au long de notre vie, elle se construit par l'éducation et les vicissitudes de la vie. Il faut arriver à annuler cette attraction de cette illusion de l'ego qui est la véritable humilité et qui n'est qu'au niveau de la pensée uniquement. Le Ramh'al rejette l'idée de cette humilité extérieure et superficielle qui se traduit par un comportement faussement humble, par des vêtements sales qui ne traduisent en fait que des pensées d'orgueils. Cet aspect extérieur ne traduit qu'un orgueil démesuré et à ce niveau, l'humilité sert de socle à l'orgueil.


La création: source d'impureté


Cet effacement de la personnalité va plus loin qu'une simple annulation, cette personnalité doit devenir comme cette cendre de la vache rousse: sans aucune forme future, sans aucune limite issue de la cette forme appelée ''créature''. La créature elle-même est automatiquement impure. Dès que la femme met au monde, elle reçoit sur elle une impureté. C'est la séparation, la déconnexion d'avec l'unité qui engendre cette impureté.


Le mot ''cendre'' se dit ''épher'', '' אפר '' qui se décompose en ''א. פר''. Les lettres ''פר'' représentent les 280 rigueurs qui révèlent la création et qui représentent les 5 lettres finales de l'alphabet hébraïque. Ces lettres en fait expriment toutes les limites de la création. Ces mêmes limites doivent être abolies en les reconnectant à l'unité divine représentée par le ''א'' du mot ''אפר''. La mort étant la limite la plus haute et la plus subtile de la création.


Le Zohar explique que la vache correspond au côté gauche du char céleste et dans ce monde, à la transformation de la terre. Le taureau a la fonction de labourer la terre donc de changer la terre et de lui donner une forme.


Le côté gauche représente la destruction mais à partir du moment qu'on le réintègre au côté droit, les limites issues de cette gauche vont s'unir alors à l'origine qui les a créées.


Ce côté gauche est primordial car sans lui la création ne peut se séparer de l'unité divine pour y revenir en toute conscience. Mais il y a un défaut à ce côté gauche: la forme qui va se révéler de lui et où la limite prend vie d'une vie illusoire où l'homme pense être aussi un dieu en se confrontant aux forces divines et en les dominant. Par cela, il renforce les limites jusqu'à les amener à la destruction totale. Notre travail est de rester intègre devant cette situation et c'est cela la pureté de l'esprit: ne pas donner une réalité à cette existence des limites.


 


mercredi 20 juin 2018

Les Portes de la sagesse 12/138

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 12

Chapitre 2 - Portes 12   " Les Séphirot et les Lettres "


Après que l'on ait expliqué la nature de la Malkhout et son rôle dans la révélation de la forme et aussi de son aspect en tant que source et cause de toutes les créatures car elle exprime l'existence et la nature de la création, nous allons voir une idée de l'unité en rapport avec la Malkhout.

L'ensemble de toute la direction et ainsi de tous les existants n'est qu'une seule chose, qu'un seul ordre qui est d'octroyer le bien et la perfection au monde et à toutes les créatures. Tous les détails de cet ordre qui va arriver au bien parfait qu'est l'unité divine se trouve dans l'ordre des Séphirot: Abba-Ima-Atik, les ''cheveux'' et tous les mondes. Tout cet ordre est pour amener le but de la création à terme.

Il y a donc deux idées, l'ordre des Séphirot et les créatures avec leurs lois qui les animent. Et tout cela s'appelle la forme de l'homme, l'image de l'homme. Il y a une image particulière dans les Séphirot qui s'appelle ''l'homme''. Adam Kadmon est le premier plan qui va se révéler, c'est le plan de tout ce qui va venir et de toutes les créatures, les âmes, les anges, les lumières. Cet ''homme'' est composé aussi de 613 membres et par ceux-ci des modes de relation vont se révéler. C'est ce que l'on appelle ''A-K'', Adam Kadmon. Après la révélation du Tsimtsoum, c'est A-K qui s'est révélé. C'est le Réchimo qui est resté et le Kav qui entre à l'intérieur de ce Réchimo qui ensemble, vont faire un ordre de dix Séphirot, c'est l'ordre de A-K, le plan général de toute la divinité qui va se révéler et de toute l'existence qui va en résulter.
En conclusion, D-ieu n'a révélé qu'une seule idée, qu'une seule réalité qui s'appelle ''la forme de l'homme''. Tout ce que l'on trouvera dans la direction du monde et dans les créatures n’est que les détails de cet ''Homme''. Tout ce qu'il y a dans l'ordre des Séphirot et dans les mondes doit être relié à ce ''A-K'' et même les créatures. Toutes les actions et tout ce qui va se réaliser dans l'histoire du monde, du début jusqu'à la fin et tout ce qui va exister que ce soit des créatures spirituelles, des lois ou même matérielles ne sont englobées que dans une seule idée. Ce n'est pas parce que nous voyons d'innombrables créatures que cela devient un monde dispersé et chaotique où chaque chose court vers un but différent. C'est un peu comme le principe anthropique où tout converge vers un but, la pérennité de l'homme. Tout tourne vers l'apparence de l'homme. On ne peut glorifier le non-ordre, la dispersion. Un homme qui n'est pas ordonné même s'il a une très grande intelligence, n'est pas entendu. Pour cela, pour voir la gloire de D-ieu, il faut percevoir l'ordre divin dans ce monde, dans les étoiles dans les anges, dans les âmes car tout tourne autour d'une seule idée qui est la perfection qui est l'unité divine. Un homme dans ce monde peut être en même temps un peintre, un musicien...il fait ce qu'il sait faire mais en parlant de D-ieu, ce qu'il fait n'est pas ce qu'il sait faire car il est de l'ordre de l'infini. Il ne fait que par rapport à ce qu'il veut faire pour cela, il a limité ses actions.

Et quelle est sa volonté dans la création?
C'est l'homme. Il n'y a qu'une idée qui se détaille à travers toutes les créatures, tous les événements et tous les accidents. Si nous sommes encore dans ce monde, c'est que nous avons encore un Tikoun, la reparation à faire pour amener la création à la perfection. Sans la véritable Kabbala, tous les événements sont perçus par l'homme comme des accidents sans rapport l'un avec l'autre bien que l'on pourra apprendre de chaque événement une leçon de morale. Mais en vérité tous ces événements sont reliés vers un même but, une seule et unique volonté. Ils convergent pour nous amener dans un ordre très précis qui est le bien dans sa perfection qui se suffit à lui-même. D-ieu nous donne tout ce que nous avons besoin, il nous crée au moment précis dans toute notre perfection mais l'homme est dans la multiplicité et tant qu'il n'atteint pas ce bien parfait qu'est l'unité divine, il sera toujours en train de désirer combler un manque. L'ordre parfait est la définition de l'homme. Tout l'ordre des Séphirot a pour but d'amener le bien parfait. Tous les événements doivent être reliés ensemble. Les créatures et les lois sont les détails de la direction. Les créatures ne sont qu'une allusion aux lois de la direction.
Tout est construit selon ces lois des Séphirot. Et tout ce plan s'appelle ''l'homme''. Il est la synthèse et englobe tout. Cette construction de l'homme contient toutes les forces de la sainteté, de la Kédoucha selon un nombre spécifique de membres. Il y a 613 lumières dans chaque Partsouf, dans chaque visage comme il y a 613 membres et 613 Mitsvot. A-K, l'homme primordiale étant composé de mondes sans fin d'après le Ari Zal.
Avant il y avait dix Séphirot qui étaient prédisposées l'une au-dessus de l'autre puis elles ont été disposées l'une à côté de l'autre pour devenir la tête, (Kéter-H'okhma-Bina) le corps (H'essed-Guévoura-Tiphéret) et les jambes (Netsah'-Hod-Yessod) et la Malkhout qui est la relation et le lien entre toutes ces Séphirot. La première construction qui va se révéler est Adam Kadmon en vérité. Avant cela, il y a les cercles et les traits.
D'après le Ari Zal, les Séphirot font des cercles puis après des traits et ces traits forment Adam Kadmon. Et c'est la forme première qui va donner existence à la création, c'est l'idée même si les cercles sont antécédent. Pour comprendre tout ce qui se passe dans le monde, il faut le relier aux Séphirot selon l'ordre de ''l'apparence de l'homme'', selon la structure de cette idée que l'on appelle ''l'homme''. Toute la Torah vient définir l'homme parfait. Israël arrange l'intériorité de cet ''homme'' et les nations l'habit de cet homme.
C'est cela le Tikoun: construire ce ''Adam''. C'est cela la perfection que D-ieu a mis dans l'existence et dans l'histoire.

Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja
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Paracha-Houkat

H'oukat: rav Chriqui

il y a une relation dissimulée entre la Mitsva de la vache rousse et la "faute" de Moshé il a frappé le rocher pour faire sortir l'eau.
Les lois de la vache rousse sont des lois qui n'ont pas de sens rationnel de nos maîtres ont commenté ces lois et ont cherché à savoir qu'est ce ce n'était pas
compréhensible et rationnel dans ces lois. Ils ont trouvé qu'il y avait une loi incompréhensible qui était que ces mêmes eaux lustrales avaient la faculté de purifier Impur et même temps de rendre impur le pur.
Cette même vache roussese étant l'expiation de la faute du veau d'or ou est une faute causée par le rationnel comme prophète le dit:
'' le taureau connaissant son maître '' la connaissance étant liée au taureau donc le veau d'or représente la faute liée à la connaissance intellectuelle. Le taureau étant la puissance et la beauté de la Nature. Et donc la Mitsva est d'annuler, de bruler la vache rousse symbole de la connaissance issue des sens.
La Mishna enseigne: «Une vache sur l'égorgée pour les besoins de ses cendres qui n'a pas été égorgée au nom de la Mitsva de la purification est impropre au service de la purification des gens impurs ».

Dans '' la voie des justes '', le Ramh'al explique que la purification est au niveau de la pensée.
La purification de la pensée se fait par une action désintéressée, par une action dirigée vers le ciel, '' LICHMA '', une pensée qui ne recherche pas d'intérêt ni dans ce monde ni dans le monde futur mais qui n'est là que pour agrandir la gloire divine. Donc cette pensée au
moment de l'action ne sera pas dirigé vers moi-même mais au contraire elle sera là pour annuler ma personnalité. Mon acte ne sera plus dirigé vers moi mais vers l'autre.
'' ceci est la loi de la Torah '' nos maîtres disent qu'il faut voir toute la Torah comme un recueil de lois incompréhensibles, en dehors de la compréhension rationnelle car cette
La satisfaction est déjà une altération de l'action exigée par la Torah, elle n'est plus
'' LICHMA ''. L'essence même du commandement est inconcevable par notre esprit. Il faut passer par un autre canal que l'intellect pour atteindre la volonté divine qu'il y a dans chaque
commandement de la Torah. Et même dans les lois dites '' compréhensibles '' tels que 'ne pas tuer '' ou '' ne pas voler '', nous ne pouvons Percevoir par notre Que la Compréhension raison superficielle.
La pureté de la pensée passe par un désintéressement total.
L'action de la Mitsva doit être accomplie pour la Mitsva elle-même sans aucun rapport avec le rationnel.
Porter un intérêt à l'action est déjà de l'ordre du rationnel. Je dois non seulement faire une abnégation de moi-même mais aussi une abnégation de mes sens, de ma perception sensible. Car il y a un sens au-delà des sens.
'' le commencement de la sagesse est la cratte de Dieu, un intellect honnête pour tous ceux qui
agissent (au nom du ciel, au nom du commandement) '' la relation intellectuelle est nulle, il
il n'y a aucune relation spirituelle qui est la soumission à l'ordre divin. Et nos maîtres
enseignent que tout agit pas pour la gloire divine, il aurait été vienne pas au monde. Rachi nous dit que celui qui étudie avec intérêt '' LO LICHMA ''
ne veut pas apprendre pour accomplir. Il n'apprécie pas pour le plaisir de connaître et aussi
juste pour opposer ou remettre en cause les choses. Mais en fait cela est pour rabaisser
l'enseignement, la limitante.
Il y a un verset qui dit '' bonté est grande jusqu'au ciel '' et un autre verset dit '' ta bonté est
au-dessus du ciel ''. Comment comprendre ces deux versets? Le premier verset parle d'une
bonne action qui est faite par intérêt (LO LICHMA) et le deuxième verset parle d'une bonne
action qui est faite sans intérêt personnel (LICHMA). Cet acte généré par une pensée pure
parcourir les cieux pour rejoindre l'infini divin. Un acte généré par un intérêt personnel SERA
toujours limité et donc même si c'est une action positive, cela ne peut pas atteindre
l'au-delà des cieux et d'agir dans les mondes les voitures supérieures restent dans la limite des mondes
séparés. Mais comme le dit nos sages '' un acte intéressé amène à la fin à un acte dépouillé
d'intérêt personnel »
Que signifie ce '' LICHMA '' '' au nom '' mais au nom de qui? Au nom de celui qui a ordonné la
Mitsva, que je comprenne la raison ou non, peu importe, ce que je dois faire de révéler
par ma pensée la présence divine dans mon acte. Par ce non-intérêt je me détache de
l'action et alors la Mitsva réveille toute sa puissance. Mais si nous restons au niveau
rationnel, bien que cette Mitsva soit considérée comme une Mitsva, elle ne pas pas
toute voiture de puissance elle est toujours rattachée à moi.
Agir de manière désintéressée veut-il dire '' retirer la rationalité de son acte '' ou bien '' rajouter
quelque chose que le rationnel n'a pas ''?
Le Rambam explique la Mitsva LICHMA ainsi: le service de Dieu par AMOUR à l'instar de
notre patriarche Avraham. Ce n'est que par cette voie de l'amour que chaque
action, chaque éveil spirituel doit nous interpeller. Car si j'agis par le rationnel, alors le mal et
chaque changement de moment, je devrais changer mon échelle de valeur.
Les Mitsvot sont le bien absolu et éternel non reliées à une échelle de valeur. Seul, l'amour
de Dieu doit être mon déclenchement d'action, cet amour va apporter l'homme dans une échelle
de valeur différente o il n'y a plus de notion de récompense et de punition. Mais la majorité
des hommes sont dans ce niveau de perception du bien et du mal continuel, de
l'intérêt du personnel. Ces hommes ne perdent pas les Mitsvot mais ne font pas partie des
hommes parfaits. Il y a trois groupes d'hommes qui accomplissent les commandements. 1 /
la majorité des hommes qui comprennent le sens simple de la Torah, le sens révélé et
superficiel de la Torah et qui ne descend pas dans l'intériorité des choses. C'est une
Torah de l'ordre du social et du moral qui n'est pas au niveau de la perception du sens.
2 / il s'agit du groupe des penseurs et des philosophes qui discutent sur la véracité des
enseignements de nos maîtres. Toute leur Torah n'est pas fondée sur le produit de leur
logique. Ces philosophes pensent que leur intelligence est plus aiguisée que celle des
Sages. Mais en fait, ils n'emploient pas leurs enseignements. Pour le Rambam, ce
groupe est le premier que le premier. Ce groupe se maudissant lui-même car se croyant grand. 3 /
c'est un groupe qui a très peu d'hommes. Ce sont ceux qui ont compris la grandeur
des sages. Ils ont compris que les sages s'expriment par la métaphore pour
enseignements et que derrière ces métaphores se cachent des secrets d'une profondeur extême. Il faut ouvrir le paradigme pour comprendre le secret qui est véhiculé à l'intérieur.
Ceux qui ne sont pas à ce niveau de pouvoir ouvrent le paradigme, l'interprétation de la
parabole, en fait sont dans une perception matérielle de la Torah. C'est la génération du
désert qui supportait plus la mane et qui voulait goutter de nouveaux aux aliments
terrestres ''.
Le Rambam dans le traité Makot dit que l'homme dans l'action doit épurer son esprit de
toute pensée étrangère au commandement lui-même. Et celui qui fait le commandement
divin par amour, aura droit au monde futur.
Pour le Ramh'al ce désintéressement traduit non pas par un amour mais par la pureté de
l'esprit. Quand la pensée est pure, la raison est annihilée. L'esprit est au-delà de la raison
et se surpasse pour s'unir à l'action et par ceci, entrer dans l'infini. L'action n'est pas
suffisante si elle n'est pas accompagnée de la pureté du cur, de la pureté de l'esprit
de faire un service intègre. Sinon, cela s'appelle la prostitution du curur comme il est dit et
ne vous détournez pas après vos cursurs et après vos yeux qui vous avez fait prostituer ''
car lorsque le curur se sépare de l'action, il se détourne du but ultime du service divin.
L'action elle-même de la crémation de la vache roussese: cette vache qui n'a jamais été sur
Elle a joué dans un état dynamique. Et c'est
en fait cette matrice que l'on doit brlerler qui est la cause proche du veau d'or. Ce veau d'or
étant la compréhension raisonnable des choses '' fais nous un dieu '' demande le peuple à
Aaron. Fais nous un dieu que l'on puisse comprendre, fais que notre raison soit notre dieu.
C'est cela en vérité la véritable idolâtrie, idéaliser la compréhension. Cette crémation de la
matrice est en fait l'annihilation de la raison, de la raison proche de la voiture en donnant une raison,
nous limitons notre perception à nos seuls sens. En brulant la matrice, nous annihilons la
un nombre infini d'événements et de cela, nous nous ouvrons à une perception infinie
du divin. Il y a une cause proche de tous les événements qui s'appellent la mère ou la matrice
mais il y a une cause lointaine de l'ordre de l'efficacité originelle, Dieu. Le Ramh'al veut nous
expliquer que la cause proche, la matrice est le rationnel, la littéralité des événements.
L'irrationnel va me donner la possibilité de trouver une cause qui ne se conçoit pas
l'habillement. Lorsque Moshé Rabbénou frappe le rocher alors que Dieu lui dit de parler au
rocher est de cet ordre. Et sa punition sera pas entrer en Israël car il n'a pas cru qu'il
était capable de sanctifier Dieu aux yeux de tout Israël. Il a voulu faire un acte au niveau du
rationnel: Dieu lui dit deux choses 1 / prend le bâton 2 / parle au rocher. Il y avait un rocher
spécifique qui cachait le puits d'eau de Myriam. Dieu demande à Moshé de parler au rocher
Pour qu'il se retire de devant le puits. Moshé n'a pas trouvé ce rocher. Il perd la référence
de ce rocher. Il a peur de parler à un rocher qui n'est pas le bon rocher.
Nous comprenons que même dans la prophétie, il y a un double
lorsque celle-ci descend au niveau du cognitif, au niveau du rationnel, de la dualité. Au
départ de sa prophétie, il n'y avait qu'un seul rocher. Dieu lui dit de parler à n'importe quel
rocher voiture les enfants d'Israël voulaient à ce moment de l'eau de n'importe quel rocher voiture
en fait ce n'est pas le puits qui donne l'eau, ce n'est pas le rocher qui cache l'eau. Donc peu
importe le rocher. Ici, vient la notification de l'action LICHMA o mon mon raisonnement ne
rentre plus en compte.
Le raisonnement ne viens pas affecter la valeur de l'ordre divin. Le raisonnement
est là que pour commencer l'acte mais il ne faut pas s'arrêter au recouvrement
nous sommes alors affectés. Ceux qui s'arrêtent au raisonnement ne tact que la
supericialité des choses car elles n'agissent que par intérêt.
L'intérêt de Moshé n'était pas né de la profanation du nom divin en parlant au
mauvais rocher. Mais même ce genre d'intérêt est une limite qui dénature l'essence divine
de l'action et c'est le contraire qui s'est produit: en frappant le rocher, il y a eu profanation du
nom divin. Celui qui fait l'action pour la gloire de Dieu, ne peut se tromper par contre
celui qui suit le rationnel, n'est pas dans l'absolue ... Et donc même Moshé peut se
Tromper.
D'après le Zohar, le rocher est la représentation de Malkhout dans ce monde, la présence
divine. Encore plus fort que fort frapper la voiture frapper la conduite de la récompense
et de la punition, la voie de la dualité. La parole est un niveau de perception lié à l'unité
divine. C'est cela la sanctification du nom, sortir de la conduite de la dualité à la
conduite de l'unité absolue que même la matière peut percevoir.
La Torah peut être comprese de deux manières soit de manière rationnelle soit de façon
irrationnelle. Mais le rationnel sera alors le moyen de rentrer dans l'automobile irrationnelle
sans intérêt, un homme ne peut avancer.
L'intellect nous permet de s'affranchir mais après, il faut secomplir. Etcomplplir
passe l'annihilation de ce rationnel à la fin.

jeudi 14 juin 2018

Paracha-Korah-

Korah' 

La controverse est ce qui anime toute notre vie tant que le temple n'est pas reconstruit. L'édification même de tout enseignement est basée sur la controverse. Et pourtant dans Korah', nous voyons les côtés négatifs de la dispute où même la terre devient l'élément actif pour avaler Korah' et son assemblée. Combien de personnes sont mortes dans cette dispute et cette controverse entre Korah' et son assemblée.
Dans les chapitres des sages, il nous est révélé qu'il y a deux genres de dispute, une dispute générée par un intérêt et une dispute sans intérêt dont le seul but est la révélation de la gloire divine. Et ce n'est que cette dispute qui est permise.
Où se trouve donc l'erreur de Korah'? D'où naît en vérité la controverse? Si l'origine est l'unité, comment la controverse peut-elle se révéler? D'où viennent les avis différents sur différentes situations? Pourquoi n'y aurait-il pas qu'un seul avis? La controverse est souhaitable pour retrouver le chemin de l'unification.
Nous savons que le deuxième jour de la création, Dieu créa le firmament qui sépare les eaux d'en-haut et les eaux d'en-bas. Nos maîtres disent qu'à ce moment précis, l'enfer est né, la controverse est née. C'est Dieu qui divise les eaux qui auparavant n'avaient pas de distinction. La controverse dans son étymologie veut dire ''séparer'' mais aussi ''prendre part'' en considérant sa propre place comme importante, son propre avis comme le seul vrai. De même que nos visages sont différents de même nos pensées sont différentes. Il faut accepter ces différences, il ne faut pas confondre tout le monde dans une pensée unique.
La part de Korah' se trouve dans la gauche, la Guévoura, la rigueur et il veut rentrer dans la colonne de droite, le H'essed, la bonté. Le Zohar dit que Korah' était une réincarnation de Caïn qui est la représentation de la rigueur qui veut tout prendre, c'est le symbole de la conquête où tout m'appartient. C'est le pouvoir absolu. Il va jusqu'à tuer pour assouvir cette soif de pouvoir. Son frère Ével qu'il va tuer, va se réincarner en Moshé. Pour lui, le monde n'est que vanité. ''Ével'' étant la traduction de ''vanité''. Le Ari Zal explique que les âmes qui procèdent de Caïn sont plus grandes dans la connaissance mais non dans l'humilité. Ils peuvent devenir alors des assassins et des voleurs mais ils peuvent aussi devenir des gens exceptionnels comme Rabbi Akiba qui est une continuité inexorable de Caïn mais dans la voie du Tikoun. Car il n'y a pas un degré qui est mauvais et un autre degré qui est bon car c'est dans le degré le plus mauvais que la révélation de l'unité peut se faire, où se trouve la réalité la plus parfaite. Et plus le mal est grand, plus la révélation divine va être grande. Dans le degré le plus dégradant, se tapi le degré le plus exceptionnel car il n'y a pas de bien et de mal mais une orientation vers la présence divine ou non. Donc toute qualité même négative lorsqu'elle est dirigée vers la grandeur de Dieu s'avère être bénéfique mais pour révéler cette orientation vers le divin, il faut une humilité, un effacement. Un maître peut développer une grande sagesse tout en étant très arrogant s'il ne répare pas cette orientation vers son pouvoir, vers son autorité où tout revient à lui. Et donc nous pouvons comprendre que le même degré qui a servi pour le mal peut servir pour le bien. Le mal n'est pas inhérent à une nature mais c'est une orientation, un regard dissocié. Et donc différentes personnes peuvent percevoir de manière différente le même événement, l'un verra le bien et l'autre le mal. Encore plus, une même personne selon ses tendances du moment percevra le même événement d'une manière différente. Le mal et le bien n'étant qu'une perception relative des choses. Seule notre orientation au dévoilement divin est réelle.
Dieu a créé la dispute le deuxième jour, par cette dispute, il crée la dualité. La lumière au départ englobe le tout où la confrontation n'existe pas car tout est visible et perceptible de manière globale. C'est la voie de l'arbre de la vie où on ne rentre pas dans l'expérimentation du détail. Et il y a une autre voie, celle de la l'arbre de la connaissance qui se révèle au deuxième jour. Cette voie s'appelle la ''rigueur'' qui exprime en fait les limites, le fini de la création. Cet acte créateur se matérialise par le firmament qui est alors l'origine du purgatoire. Ce purgatoire étant cette séparation d'avec l'unité divine, c'est l'origine de tout et donc de la mort aussi. C'est le feu qui sépare les eaux et qui engendre la réalité du monde. Il est nécessaire pour distinguer. S'il n'y a pas de dissociation dans le blanc, aucune couleur ne peut se percevoir. Il y a un grand secret dans la séparation, dans la Nessira. C'est cette séparation qui fait la distinction entre le masculin et le féminin. Au départ ces deux principes ne sont qu'un qu'il faut séparer en masculin et féminin, en haut et bas, en droite et gauche, le nord et le sud, l'est et l'ouest. Sans cette séparation, tout est confondu et donc elle est nécessaire. La dichotomie est nécessaire.
Le Zohar affirme que toute la faute de Korah' est que cette gauche veut devenir droite. Il veut prendre cette droite sans l'accepter en tant que droite. Il veut s'accaparer ce pouvoir de distinction pour pouvoir tout dominer.
Le firmament a un double rôle, il sépare et il distingue et c'est cela le mystère du Yessod, du Tsadik, du juste. Le juste relie, réunit au contraire du mécréant qui lui sépare. Il y a la séparation pour la séparation, la dispute intéressée mais il y a la séparation pour distinguer qui à la fin revient à l'union. La distinction dans l'unité, la conscience de l'unité.


Rav Mordékhaï Chriqui 5777
Retranscription Rav Michael Smadja
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Paracha-Korah- le Secret du firmament


Korah', le secret du firmament


Dans le Talmud Yérouchalmi, il y a une discussion si c'est sa richesse qui a trompé Korah' ou sa science.
D'après ce dernier avis, il était tellement intelligent qu'il en est arrivé à se demander si la Torah venait du ciel ou si ce n'est pas une invention de Moshé et par cela, il est devenu un épicurien. Bien que certains maîtres expliquent que Korah' était en avance sur sa génération en proclamant que toute l'assemblée d'Israël était sainte et donc pourquoi est-ce à Moshé de diriger?
Bien que Moshé a été choisi par Dieu, c'est cela que réfute Korah, la Torah ne vient pas du ciel.
''Dieu dit à Moshé de dire à Éliazar le fils de Aaron, de prendre les encensoirs pour les fondre et en faire des plaques qui vont recouvrir l'autel des sacrifices. Le Zohar se pose la question: pourquoi élever ces encensoirs qui viennent d'une source profane car ce n'est pas Dieu qui leur a demandés d'apporter la Kétoret?
En fait Dieu demande de récupérer quelque chose de cette dispute, il demande d'en faire des plaques fines de cuivre. En langage saint le mot ''plaque'' se dit ''rikoué'' qui fait rappeler le mot ''rakiya'', le ''firmament''.
Le firmament étant créé au deuxième jour de la création pour séparer les eaux d'en-haut et les eaux d'en-bas. C'est ce jour que Dieu crée la distinction, la différenciation.
Avant tout était d'un niveau supérieur et maintenant, se crée un niveau inférieur par ce firmament. Et le troisième jour, il y a une autre distinction entre la mer et la terre. Cette deuxième distinction va révéler la terre.
Le Zohar dit que ces divisions sont de l'ordre de la dispute et ainsi dit le Zohar:'' il s'agit de la rigueur de Ytsah'ak qui correspond aussi au feu, le feu à l'intérieur de l'eau car le ciel est composé d'eau et de feu. Ce firmament qui divise les eaux peut être vu comme du feu énergétique qui sépare ces eaux.
Il y a écrit ''Avraham a engendré Ytsh'ak'' c'est-à-dire que la bonté engendre la rigueur. Le premier jour de la création étant la bonté et le deuxième jour la rigueur. Et ce jour, dit le Zohar, le Guéhinam, le purgatoire a été créé car il procède de ce feu du firmament et donc de la controverse et de la dispute. Et c'est pour cela que ce second jour est un jour de rigueur.
Le Rav Moshé Cordovéro explique ainsi: « il y a deux sortes de division, une controverse au début et une controverse à la fin. La première est la dispute de Korah', c'est le début de toute dispute selon la force et la puissance qui se colle à l'enfer et ce mystère est le firmament qui sépare les eaux. Ces disputes existeront jusqu'à ce que vienne le Shabbat qui est la représentation du Shalom, de la paix. C'est l'harmonie qui se profile déjà depuis le troisième jour où commence un autre genre de dispute et de confrontation. C'est avec la première dispute que Korah' est descendu en enfer».
La confrontation est au départ positive car elle permet de distinguer les choses car il n'y a pas au moment de la création de distinction, de division. Comment distinguer le haut et le bas, la droite et la gauche?
Si au début, le premier jour, nous sommes dans une lumière enveloppante qui est un épanchement de bonté où tout est englobé du début jusqu'à la fin. La lumière englobante était trop forte et ne révélait rien. On ne pouvait distinguer les choses. Et c'est le deuxième jour qui permet cette distinction, cette séparation des choses. Ce firmament va permettre de distinguer entre le haut et le bas, entre le ciel et la terre. Par cette distinction, la terre va se dévoiler. Donc on peut créer une distinction, une division positive en restant à sa place en permettant à l'autre de se dévoiler aussi. Le troisième jour, la Torah va évoquer deux fois les mots ''Ki Tov'' car la création va mettre une autre limite entre la mer et la terre, chacune ayant son identité propre alors qu'au départ, l'eau était la terre et la terre était eau.
Korah' lui aussi sépare selon une séparation qui est de l'ordre de la séparation ontologique. Ce n'est pas lui qui crée cette division mais il la supporte. D'ailleurs nos sages nous exhortent à ne pas être comme Korah' c'est-à-dire à soutenir et renforcer la division par la dispute en soutenant une des parties plus que l'autre ou plutôt soutenir celui qui a tord. Mais comment savoir qui a tord? Nos maîtres disent que celui qui est désintéressé est celui qui a raison, à savoir celui qui ne cherche pas un honneur dans l'histoire. Ce que nous enseignons comme étant une dispute pour l'honneur du ciel c'est-à-dire pour découvrir la vérité. Il ne cherche pas à exister de lui-même, à se faire connaître. Il cherche juste la vérité.
Korah' en fait se pose la question après avoir quitter le mont Sinaï et que Moshé a envoyé des explorateurs en terre d'Israël et il ne savait pas que ces explorateurs allaient calomnier la terre, et donc Moshé n'est plus dans ce niveau d'intellect-agent, de souffle divin. Et donc apparemment, Moshé n'est plus le prophète élu puisqu'il ne connaissait pas les conséquences de cette mission d'aller explorer la terre, 40 ans d'exil dans le désert. Et si Moshé est de nouveau dans une perception humaine, il peut aussi être dans l'erreur ou plutôt dans une vérité relative. Et donc pour quelle raison, veut-il imposer ses lois?
Il n'est plus l'élu. Comme punition, Korah' et son assemblée ont été avalés par la terre qui s'est ouverte et donc qui s'est divisée pour les avaler.
Qu'appelle t-on la dispute au nom du ciel? Pourquoi la nommer ''au nom du ciel''?
Elle aurait du être appelée ''au nom de Dieu''!
En fait c'est une métaphore pour désigner le divin. Et si les deux protagonistes se disputent au nom de Dieu, on dit alors que les deux avis sont les paroles du Dieu vivant. Ces deux avis ont une même et unique base, la Torah que Moshé a reçue de Dieu. Et tous les prophètes tirent leurs prophéties de la révélation que Moshé a reçue du mont Sinaï. Et même Myriam en critiquant son frère de s'être séparé de sa femme, a un doute et pense que peut-être a t-il fait cela de lui-même et non sur ordre divin ou bien il est en inspiration continuelle avec le divin. Deux personnes après Moshé peuvent être en dispute car chacun peut parler d'une partie de la Torah car nous n'avons plus la vérité absolue mais chacun peut puiser à partir de la Torah de Moshé un aspect ou une idée de la vérité et non sa perfection dans sa globalité. Et donc les deux sages que sont Hillel et Chamaï peuvent se disputer pour l'honneur du ciel, percevant chacun un aspect de ce joyau qu'est la Torah qui peuvent apparemment se contredire jusqu'à vouloir tuer l'autre mais à la fin de la dispute, il n'en sort que l'amour.
Mais s'il n'y a pas cet amour à la fin c'est que cette dispute n'est pas pour l'honneur du ciel car en fait chacun reste à sa place et veut la garder, il ne peut accepter que l'autre puisse avoir raison en pensant détenir la vérité absolue alors que plus personne ne la détient.
Dieu n'a pas voulu appeler le ciel ''firmament'', ''Rakiya'' car cela fait rappeler la dispersion, la division. Le mot lui même veut dire ''tracé'', ''gravé'', ''séparé'' car tout mot ''Rakya'' est une paroi. Au second jour, il n'est pas écrit ''ki Tov'' c'est bon, car la division n'est bonne en soi.
Par contre le troisième jour, il est écrit deux fois ''Ki Tov'' car le troisième jour, cette séparation du second jour va amener une unité en révélant la terre car cette division a fait se séparer la terre et les eaux d'en bas et par cela, remettre un ordre parfait car au début de cette division, la terre et l'eau étaient dans un chaos ambiant de dispersion des forces. Le deuxième jour est déjà la dualité et c'est cela la notion de firmament, Rakya où il n'y a pas d'unité. Et donc cela ne peut être bon et pourtant on a besoin de ce Rakya, de ce firmament car en lui, il y a du positif.
Le mot ''ciel'' en hébreu se dit ''Chamaïm'' association de ech et maïm, de feu et d'eau, le feu et l'eau cohabitant ensemble et c'est cela la dispute pour l'honneur du ciel, lorsqu'il y a une dispute qui à la fin de cette dispute, sort une union du feu et de l'eau, de deux opposés même si chacun garde sa singularité. Cette union que Dieu lui-même a décrétée qui n'est pas naturelle, se fait car Dieu l'a décrétée. Le feu étant la rigueur et l'eau la bonté, ''Avraham a engendré Ytsh'ak'', le premier jour étant le géniteur du second jour comme l'eau peut être le géniteur du feu.
Le Zohar explique qu'il y a deux sortes de Rakya, cela peut être le juste ou le mécréant. Le juste étant la séparation pour l'union, en l'honneur du ciel ou plutôt comme le ciel, étant dans la même unité où malgré nos particularités, nous nous unissons à ce qui est différent de nous, acceptant cet état de fait car c'est un décret divin.
Par contre le mécréant est la séparation mais sans le décret divin c'est-à-dire que ce sont nos particularités qui vont être mis en exergue et qui ne vont justement pas s'annuler devant les particularités de l'autre et au contraire, ce semblant d'union ne sera qu'un renforcement de cette séparation où le feu et l'eau ne peuvent cohabiter et que l'un va étouffer l'autre, un seul existera et l'autre sera en tant que serviteur. Et cela car notre logique va prendre le commandement des opérations, où il est impossible que le feu cohabite avec l'eau. Le feu étant le symbole de l'orgueil. Cet orgueil ne peut cohabiter avec l'eau qui est le symbole de l'humilité que si Dieu le décrète.
Ce décret Korah' ne l'a pas accepté car il n'y a pas de logique. Korah' comme le serpent originel vont utiliser le même argument, ils vont commencer leur rhétorique par les mots ''si tu dis que....'' qui n'est issue que de l'imaginaire. Et donc ces discussions sont de l'ordre de l'humain et non du divin.
Le Tsadik, le juste est la Rakiya, le firmament, la séparation qui est là pour séparer le ciel de la terre où plutôt pour révéler le ciel sur la terre. En fait le Tsadik est là pour relier le ciel à la terre car en fait pour l'instant, le ciel et la terre sont séparés. Afin de dévoiler toutes les créatures qu'elles soient végétales, animales ou humaines, il fallait séparer le ciel de la terre sinon la création ne peut commencer à exister. Il a fallu au départ séparer le haut du bas et maintenant il faut ramener le haut au bas. Et le Tsadik fait cette union. En fait ce firmament qui sépare au début est là pour qu'à la fin il y ai de nouveau cette union et c'est lorsque l'homme devient Tsadik, qu'il pourra unir ces deux entités séparées, le ciel et la terre, l'âme et le corps, le spirituel et le matériel.
Il y a dans la vie ceux qui séparent pour rester séparer. Ceux-là croient que l''existence ne peut perdurer que dans la séparation. Car c'est cette séparation qui crée la conscience de l'existence. Mais ils se trompent car cette conscience ne doit exister que pour ressentir le retour à l'unité. C'est cela le plus grand bien que Dieu fait à la création: révéler l'unité divine dans la création. Pour cela, il est dit que la dispute de Korah' et de son assemblée est au sujet de la Kéhouna qui par cela, affaiblissent le niveau du grand prêtre. Et Korah' était un Lévi.
Dans le Zohar, il est expliqué que le Cohen correspond au Attik, à l'ancien, à la manifestation de Dieu avant la création alors que le Lévi correspond à la rigueur qui est la manifestation de Dieu dans la création, Élokim. Korah' donc remet en cause même l'ancien, le nom AVAYA, la manifestation divine dans ce monde. Il veut surtout faire régner Dieu par le rationnel, la conduite divine par les lois de la Nature qui passe par la perception des sens. Et tous les justes vont être happés par sa logique. Et cette logique est coupée de l'axiome qui est que tous les événements sont reliés au décret du ciel, qu'il y a derrière tous ces événements, une conduite divine cachée au delà des sens qui par elle, vont pouvoir réellement comprendre l'extériorité de la direction de ce monde. Et Korah' veut que le ciel soit comme la terre et non que la terre soit comme le ciel.
Mais Moshé qui a la tête dans les cieux et qui fait descendre ceux-ci sur terre demande donc que celle-ci avale Korah', pour lui montrer que rien n'est ferme dans ce monde, que tout n'est qu'impermanence, illusoire éternité de ce monde dirigé par les lois des sens coupées du divin. Tout ce qui passe par les sens n'est pas absolu mais relatif si cela est coupé de son origine. De même que Dieu a décrété la division, il a aussi décrété l'union et l'amour à la fin.
La dispute de Korah' ne remet pas seulement le pouvoir de Moshé Rabbénou en cause mais surtout la Torah qui ne proviendrait pas du ciel et donc il remet en cause l'influence divine dans ce monde autre que par les lois de Élokim. Est-ce que l'on peut déduire la Torah de notre esprit et donc la loi venant de l'homme ou non, la Torah ayant une source divine, du ciel qui va émaner son influence sur la matière. La terre doit se convertir au ciel c'est-à-dire que tous les événements doivent au départ passer par la perception de la connaissance supérieure divine pour s'épancher par les sens afin d'interpréter réellement les événements de la vie et non shunter le divin et percevoir directement les événements par les sens qui coupent alors le divin de toute chose et ne perçoit que la Nature extérieure. C'est cela la différence entre la dispute pour le ciel ou dans mon intérêt.
Korah' était dans une vérité relative et non objective car il avait un intérêt personnel qui l'empêchait de relier cette dispute à la vérité divine. Les vérités du ciel sont toujours objectives et absolues car elles ne dépendent pas d'un contraire illusoire et dualiste, le bien n'étant pas défini par l'absence de mal. Korah' est dans une autre perception de la Rakiya où la division n'est là que pour séparer et réunir. Ce n'est que lorsque les maîtres se disputent à partir d'un texte qui est absolu que la vérité peut sortir de cette dispute car la perception vient du divin pour s'épancher par les sens dans la matière. Cette parole de la Torah n'est pas affectée par un vouloir égoïste et personnel.


Rav Mordékhaï Chriqui 5776
Retranscription Rav Michael Smadja
Publie par la Source des sagesses

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