dimanche 31 décembre 2017

Les Portes De la Sagesse 7/138


Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 7

Chapitre 2 - Portes 7   " Les Séphirot et les Lettres "



Nous avons expliqué le principe même des Séphirot c'est-à-dire la fonction des Séphirot en tant que forces avec lesquelles D-ieu a créé le monde donc que ce sont les mesures de la création et aussi que ce sont les principes, les mesures de la conduite et de la direction de la providence divine dans le monde. Le principe créant, contrôlant et dirigeant. C'est aussi une mesure du Eïn Sof. C'est-à-dire que si le Eïn Sof ne se révèle pas, les Séphirot elles, se révèlent.
À propos des forces de la conduite et des forces de la création, qu'est-ce qui se révèle des Séphirot? Quelle est la nature même des Séphirot?
On les définie comme des émanations de la divinité.
Est-ce la divinité elle-même lorsque nous parlons de la révélation de la divinité?
Est-ce qu'elles sont des créatures comme les anges, comme des esprits, comme des Néchamot? Est-ce que ces forces sont des créatures spirituelles? Est-ce qu'elles sont séparées de D-ieu ou bien ne sont-elles pas séparées de lui?
Le Ramh'al est arrivé à la conclusion que le Or est divin dans les Séphirot mais que le Kéli à savoir l'action ou révélation n'est pas divin.
Qu'est-ce qui se révèle réellement?
Le Ramh'al va aller plus loin que l'expression des Séphirot. Le blanc exprimant la bonté, le H'essed, le rouge la rigueur, la Guévoura, le feu, la Guévoura, l'eau, le H'essed, c'est l'expression du H'essed. Le H'essed engendrant l'eau. La Guévoura va créer le feu, la couleur rouge. Donc il y a un rapport entre les Séphirot et les créatures, la Séphira s'exprimant à travers la créature.
Un livre, qui se dit ''Sépher'' d'après le Zohar, représente la Malkhout car le livre contient ''tout'' les éléments. Mais cela n'est que l'expression de la Séphira de Malkhout, la conséquence de la révélation mais en aucun cas la nature de la Séphira. Le taureau dans le char céleste n'est que l'expression de la Séphira mais en aucun cas, la Séphira est un taureau. On ne parle pas de la divinité de la Séphira mais du Kéli, de la révélation de la Séphira.
Qu'est-ce que la révélation?
Car en tant que Or (lumière) de Hessed-Guévoura-Tiphéret....de Abba et Ima, c'est le même. C'est la Néchama des Séphirot, c'est divin et la divinité ne change jamais. La Néchama est partout la même dans tout le corps, une seule entité. Mais l'oeil a une fonction, le pied une autre fonction. La Néchama est en fait la vitalité qui se trouve dans tous les membres du corps. C'est le mouvement du membre, l'essence du membre. C'est quelque chose qui est commun à tous les membres. C'est cela le Eïn Sof. Le Ramh'al compare la Néchama au Eïn Sof même s'il va dire que la Néchama est différente car elle est créée. Alors que la lumière de la Séphira n'est pas une créature. La Néchama dans les 613 membres et parties du corps est comme le Eïn Sof dans toutes les dix parties, les dix Partsoufim, les dix Séphirot, le même partout:'' je suis D-ieu, je ne change pas''.
Les Séphirot peuvent se révéler soit par une grande illumination soit par une petite illumination. Ici, nous parlons donc des mesures des Séphirot. Puisque la volonté suprême qui est le Eïn Sof veut révéler ses forces par la voie de l'émanation c'est-à-dire le Or, elle va devoir mettre des mesures dans ces lumières plus ou moins grandes. Et c'est ce que le Zohar et le Ari Zal veulent nous expliquer: l'idée des Séphirot et des Partsoufim. La Séphira peut être considérée comme une faible lumière et le Partsouf est la même illumination mais qui se révèle à travers tous ses aspects. La Séphira étant une illumination et quand elle se révèle par les 613 Orot c'est-à-dire par ses 613 aspects, elle devient alors un Partsouf, un ''visage''.
Par exemple quelle différence y a-t-il entre ''H'okhma'' et ''Abba'' ou bien ''Bina'' et ''Ima''? ''Bina'' est une Séphira qui illumine sous un état, sous une dimension par contre la même Séphira, lorsqu'elle illumine de toutes ses possibilités, une lumière devenant dix, elle révèle alors par exemple, Kéter qui est dans H'okhma ou H'okhma qui est dans Kéter. Cette même Bina devient alors dix Séphirot qui deviennent elles-mêmes cent qui deviennent elles-mêmes mille qui en vérité est la perfection. C'est un axiome et 613 seulement ont été choisies parmi les mille. Et c'est cela un Partsouf, c'est une perfection qui n'exprime que 613 aspects. Peut-être que si les mille s'exprimaient, il y aurait déjà l'éternité. Et du fait que ces Partsoufim sont manquant, le corps peut en être affecté.
Même dans le Partsouf lui-même, on peut distinguer un état qui est petit sans Moh'in où il n'a pas ''Ha-Ba-D'', un état où il a ''Ha-Ba-D'', un état où il a un super ''Ha-Ba-D'', où il a des Makifin au-dessus de lui, un état de grandeur. On voit que la Séphira en tant qu'illumination divine se révèle sous plusieurs formes.
Pourquoi y a t-il dix Séphirot?
Nous pouvons déjà introduire de ce fait la notion de petit et de grand. Kéter est le plus proche puis plus bas H'okhma donc plus petit. La notion de petit et grand s'attache aux Séphirot car à partir du moment où la volonté divine veut révéler quelque chose de simple, une illumination simple sans agrégats, non-composée, Or Pachout, il faut passer par la gradation, du plus petit au plus grand afin de donner cette différenciation entre les Séphirot elles-mêmes, les Séphirot et les Partsoufim et entre les Partsoufim eux-mêmes. Donc la notion d'évolution et de gradation, de croissance et de décroissance fait la différence.
Pour l'instant, nous voulons expliquer que la notion de révélation est liée dans une première étape à une échelle de valeur.
Deuxième idée qui se dégage de la notion de révélation: la forme et l'interprétation. Il y a beaucoup de formes qui sont révélées dans les Séphirot tels que la barbe, les couleurs, les animaux, tous ces exemples sont reliés aux Séphirot et qui sont pourtant matérielles. On ne peut pas dire que ces formes soient la réalité dans les Séphirot car cela serait de l'ordre du déni car le verset nous prévient qu'il n'y a aucune image, aucune forme à la divinité. Alors qu'est-ce que cette image qui est rapportée? Quelle est cette symbolique?
Est-ce juste un anthropomorphisme pour comprendre ou bien y a-t-il un réel rapport entre ce qui se révèle et la Séphira?
C'est cela le but de la prophétie, c'est la possibilité de comprendre la nature de la Séphira qui se définie par la révélation. Celui qui ne comprend pas la Torah de la prophétie ne peut comprendre les Séphirot.
Tout d'abord le Ramh'al commence à écarter ce que l'on ne doit pas comprendre. ‘‘Les Séphirot ne peuvent être ainsi''. Même si nous avons déjà dit qu'ils sont les principes de la pensée suprême qui se révèlent au prophète c'est-à-dire les mesures de la pensée, mais où est cette pensée?
Comment s'exprime-t-elle?
De la même manière que l'on peut prêter une forme aux pensées dans l'âme humaine bien qu'elles soient elles aussi de l'ordre du créé, ainsi les Séphirot qui sont les forces de la pensée suprême se révèlent sous forme de gradation. Et donc chaque Séphira est un principe de la pensée. Prenons comme exemple la construction d'une maison: il faut un plan initial. Ainsi en est-il de la création.
Et ce plan s'appelle les dix Séphirot et tout le reste n'est que des définitions et des sous-définitions, des expressions et des sous-expressions de ces dix Séphirot. C'est de la volonté de D-ieu que la création s'élabore ainsi. Il est vrai que dans la pensée humaine, on va parler de suite de prophétie car lorsqu'un homme rêve, les formes qui se révèlent à lui sont-elles réelles?
Qui a créé dans son intellect, la compréhension des formes?
C'est l'imagination, la faculté imaginative. Chez D-ieu, cette faculté n'existe pas afin de faire des différenciations dans les formes. Quant à nous, l'intellect et la faculté imaginative nous permettent de percevoir afin de comprendre. La compréhension ne peut venir qu'après une perception. Dans la réalité de la vie, cela passe par les sens mais dans les rêves, cela passe par l'imaginaire qui va créer la forme pour permettre de comprendre la Séphira.
Les Séphirot sont les forces de D-ieu qui n'ont aucune forme et en aucun cas, on ne peut leur prêter une forme car D-ieu se distingue de tout événement, de tout accident qui se rapporte à la nature de tout élément. Et pourtant dans la Kabbalah, on parle de ''Katnout'' ''étroitesse'' et de ''Gadlout'' de ''grandeur'', d'élévation et de descente, de formes et de principes qui sont dans une forme matérielle.
Que représentent tous ces éléments?
Tout ce que nous définissons maintenant et que rapportent les Mékoubalim, on ne peut dire que cela est ainsi dans les Séphirot. Et si nous disons que tout ceci n’est que de l'ordre de la symbolique, alors cela ne se référerait qu'à un principe dans la direction divine. Mais même cela, il est impossible de le dire. Le Ari nous a donné des Partsoufim, des visages comme une réalité à part. La Chékhina a son cerveau. Abba a son cerveau (Moh'in) qui est différent du cerveau de Ima. Il a ses réparations, il a ses pieds, ses mains, ses actions, ses mouvements. On dirait que nous avons à faire à une autonomie d'un Partsouf à l'autre. C'est plus qu'une émanation, le Ari Zal est allé très loin. Les autres Mékoubalim se sont éloignés de tout cet anthropomorphisme. Avec toutes ces images que le Ari a révélées, un homme peut arriver à l'idolâtrie.
En vérité toutes ses images ne sont que des expressions de sa nature mais de la Séphira elle-même, nous ne connaissons rien. Il n'y a rien de tout cela dans les Séphirot. Ce n'est qu'une correspondance afin de retenir une idée. Les Séphirot seraient donc des paraboles et la conduite générée par elles, l'histoire, la créature seraient l'idée que l'on peut percevoir de cette parabole que sont les Séphirot. Mais même cette comparaison est fausse. Les Séphirot ne sont pas que des paraboles uniquement car sinon toutes les explications du Ari Zal ne seraient que néant sans contenu car cela voudrait dire qu'il a comparé l'infini avec quelque chose de fini et cela est impossible. Il y a une réalité dans les Séphirot de toutes ces créations que sont les couleurs ou les animaux. Ici, il faut faire l'analyse de la vérité car les Séphirot sont les clés de la Kabbala. Mais si ce n'est que de la symbolique, le Ramh'al peut se percevoir effectivement comme une philosophie de l'histoire. Lorsque nous disons que le livre c'est la Malkhout, est-ce que le livre a un rapport avec Malkhout?
Ou bien le lion est le Partsouf de Abba, est-ce que le lion a un rapport avec Abba?
Est-ce la nature de la Séphira ou bien n'est-ce seulement qu'une parabole?
Est-ce une force qui engendre dans ce monde une créature qui s'appelle le lion car nous ne pouvons dire que c'est uniquement une parabole?
Les Séphirot sont les principes de la pensée divine qui ont une action dans ce monde, elles agissent et s'expriment à travers une action dynamique en tant qu'instrument, Kéli. Elles ont toutes un but ultime qui est l'unité divine, de tout ramener à la perfection. Dans ces principes, ces forces, ces Séphirot, il y a tout
L’A-D-N du temps.
Prenons l'exemple de la Séphira du H'essed, de la bonté, dans son potentiel, toutes ses voies vont s'exprimer dans les actions, dans l'histoire, dans tous les mondes, de Atsilout jusqu'à la fin de Assya. Des fois, le H'essed va dominer, parfois il ne va pas dominer, dominer peu ou beaucoup, s'habiller dans la Guévoura, dans la rigueur. Le Ramh'al donne ici une allusion au fait qu'il y a des relations entre chaque Séphira et Séphira. Elle peut intégrer une Séphira, dominer au sein d'une autre Séphira, ou bien s'insérer sans dominer et alors la Guévoura va dominer. Il y a ainsi une combinaison infinie de possibilités du Hessed mais toutes sont enfermées dans le principe même du H'essed et selon toutes les voies d'expression qui sont préparées d'agir sous une forme révélée ou cachée. Et ainsi en est-il pour la Guévoura et toutes les autres Séphirot. Parfois, il faut agir pour donner une récompense, parfois une punition où pour donner l'existence au monde et parfois c'est une action au niveau de l'éternité.
Le salaire et la punition sont au niveau de Z-A, les six Séphirot inférieures. L'existence du monde c'est Arikh Anpin, H'okhma-Bina-Daat, le salaire éternel c'est A-K, Adam Kadmon.
En fait le Ramh'al parle des grandes dimensions dans les Partsoufim. Il y a donc ''A-K'', ''Arikh'' et ''Z-A'', l'éternité, l'existence et la rétribution. Ce sont les trois grands Partsoufim. A-K c'est pour donner l'éternité. Arikh c'est pour donner le bien même quand il ne le mérite pas, donc c'est la longévité dans l'existence et Z-a pour donner la rétribution aux actions de ce monde.
La pensée suprême a déjà évalué tout ce qui va se passer dans toutes les créatures jusqu'à la fin du cycle. Et donc toutes les Séphirot ne sont qu'une synthèse, une association de ces trois forces ou de ces trois dimensions que l'on appelle ''H'essed-Din-Rah'amim''. H'essed sous-entend ''H'okhma-Hessed-Netsah''', Din sous-entend ''Bina-Guévoura-Hod'' et Rah'amim sous-entend '' Daat-Tiphéret-Yessod''. Toutes les Séphirot sont la Merkava, le char céleste, la conduite divine dans le monde. La pensée divine est la Merkava qui est la matérialisation de l'union de ces trois principes, trois qui deviennent neuf. Comment chacune de ces neuf principes se relie avec les autres. Toute la pensée réunie tous les événements qui ne sont qu'une association de trois possibilités, des trois dimensions de ''H'eder'' ''H'essed-Din-Rah'amim''.
Les maîtres de la prophétie sont appelés ''Yordé Merkava'',''ceux qui descendent dans le char céleste'', ceux qui descendent dans la pensée divine. Ils voient la dynamique des principes au moment présent et donc ils voient les conséquences de leurs associations. En fait cela est ''anticiper l'histoire'' car la Merkava est le plan divin de ce qui va se passer dans les créatures. Le plan étant l'association de tous ces principes, comment se relient les forces de la pensée divine. Il y a tout un mode de lois et c'est ce que le Ari Zal explique: le mode de relation entre les principes entre eux. Et c'est cet enchevêtrement qui va engendrer les créatures et l'histoire.
Voici un exemple concret: Israël se trouve en exil en Égypte et lorsqu'il est sorti d'Égypte, le Zohar dit que cela a été la naissance de Z-A qui est sorti de Ima. Donc Ima c'est l'Égypte. Et donc Z-A lorsqu'il est dans Ima est en Katnout, dans l'étroitesse comme un fœtus dans le ventre de sa mère. Le prophète voit que Z-A va sortir du ventre de Ima, (ce n'est qu'un symbole) comment cette prophétie va s'interpréter?
Par la sortie du peuple d'Israël de l'Égypte en sachant que l'Égypte correspond au partsouf de Ima et Israël au Partsouf de Z-A.
Le prophète Yermiya voit un feu qui brûle sous une marmite et sort une fumée de la marmite. Alors le prophète interprète cette vision ainsi: ''du nord sortira le malheur'' la guerre. C'est-à-dire qu'il faut comprendre la correspondance. Il y a l'image et son explication. Les Séphirot ne s'expriment à ce moment précis que pour cette histoire. Ce que nous percevons de la volonté divine n'est que ce que D-ieu va vouloir révéler au moment précis. Les Séphirot elles-mêmes enferment le programme. Et de la manière dont elles sont attachées l'une avec l'autre, va créer l'événement. L'association des dix Séphirot offre d’innombrables possibilités de combinaisons. Tous les événements de toutes les créatures sont la somme de toutes les associations des Séphirot qui vont se révéler et c'est cela la pensée suprême. Le Ramh'al nous révèle que les Séphirot sont tous les événements de toutes les créatures.
Cet enchevêtrement, cette synthèse des Séphirot, cette relation entre les Séphirot est la toile que voient les prophètes. Cependant on ne peut les percevoir telle qu'elles sont en tant qu'éléments séparés. Mais la volonté divine veut quand même qu'elles soient perçues. Mais puisque en tant que telles, elles ne peuvent être perçues, elles doivent se révéler d'une manière prophétique, par le chemin des Orot qui s'appelle l'imaginaire prophétique. Ce sont des illuminations ou des étincelles, des projections qui sont saisies par l'imaginaire prophétique.
Le prophète voit tout ce que le Ari Zal a décrit. Il voit les cheveux, il voit les yeux...mais ce n'est pas la vision matérielle de la Séphira, c'est la vision prophétique qui ne passe pas par les sens. Il faut donc comprendre ce qu'est cette barbe les cheveux, les oreilles...monter descendre. Ce ne sont que des notions matérielles, comment dans la vision prophétique cela peut-il se révéler?
Il y a dans l'imaginaire prophétique toutes ces notions. Dans leur essence divine, ce n'est pas ainsi mais dans la vision prophétique, cela est ainsi comme il est dit ''à travers la main du prophète, je veux me révéler''. À travers une plate-forme, comme une sorte d'écran, D-ieu nous révèle les choses qu'il veut nous révéler.
Quelle différence y a-t-il avec la symbolique?
La différence est que c'est une réalité. La révélation du prophète est la connaissance de D-ieu. Personne n'a de connaissance de sa nature. Mais il y a sa volonté, l'histoire est la matérialisation de sa volonté et c'est cela qu'il révèle au prophète. En vérité, chacun est capable de révéler la Torah car elle est en lui. Mais puisque le mal nous a complètement envahis par les envies, nous ne sommes plus capables de révéler la Torah et donc il nous faut la Torah de Moshé Rabbénou.
Le Ramh'al explique pourquoi la Torah n'a pas été donnée avant. Car ils n'avaient pas besoin de la Torah. Par la faute de la génération de Noah', il a été donné sept Mitsvot afin de réparer la faute. Ces sept Mitsvot étant toute la Torah. Mais maintenant, il y a besoin des 613 Mitsvot pour réparer le monde. De même que maintenant, nous n'avons plus besoin de faire les sacrifices. Car ce qui n'est pas révélé, n'est pas utile pour la réparation. Une femme n'a pas besoin des Téphilines pour faire son Tikoun, un Israël n'a pas besoin des Mitsvot des Cohanim pour faire son Tikoun.
D-ieu dissimule l'idée de sa pensée mystérieuse dans ces métaphores. Mais en vérité, le prophète voit vraiment cette forme dans son esprit. C'est une image qui est une réalité pour lui. Ce n'est pas une vision matérielle issue de ses sens. Le prophète voit des sujets spirituels qui s'habillent l'un dans l'autre, intégrés l'un dans l'autre, montée descente, comme tous les exemples du Ari Zal. C'est une autre vision que la vision des sens, c'est la réalité du prophète.
Les explications du Ari Zal et de la Kabbala ne sont pas de la symbolique car toutes ces formes existent dans la prophétie. Il voit et il comprend ce qu'il a vu. Il comprend que la vision veut lui révéler un lion mais il n'a pas vu de lion. La vision prophétique est plus une compréhension qu'une vision, c'est une amorce qui déclenche une compréhension.
Le Ramh'al compare les éléments de la Merkava aux Séphirot et aux Partsoufim. Dès que la volonté divine rentre dans la Merkava, dans ce plan, alors elle peut être révélée. Mais dans l'essence de ces visions, il n'y a aucune forme, les Séphirot n'enferment aucune forme, aucune image. Mais elles se révèlent dans un plan qui est une image. Ce n'est pas uniquement une métaphore mais la vision est réellement ainsi dans la perception prophétique car cela est ainsi qu'il voit dans la Merkava.
Tout le sujet des Séphirot, s'il n'est pas compris convenablement, ne peut être appréhendé correctement et cela est plus proche alors de l'idolâtrie que de la véritable connaissance. Il faut comprendre la correspondance de l'image, de la métaphore. C'est cela toute la notion de la prophétie. Mais en tant que telles, les Séphirot ne sont qu'une association, un jumelage des forces entre elles, un mode de relation. Il n'y a que trois niveaux des Séphirot ''H'éder'' 1/ H'essed 2/ Din 3/ Rah'amim. Et tout le reste ne sont que des détails de ces trois expressions et surtout de leurs relations: H'okhma avec H'essed, Din avec Bina. Mais le tout ne correspond qu'aux trois axes que sont ''H'essed-Din-Rah'amim''. Les trois axes: droite ''H'okhma-H'essed-Netsah'' gauche ''Bina-Guévoura-Hod'' et centrale ''Daat-Tiphéret-Yessod''.
Le mode de relations et d'enchevêtrements entre les Séphirot a été codifié. On a donné des noms à ces relations et à ces enchevêtrements: le lion, le taureau, le bœuf, l'aigle.... Abba c'est le lion, Ima, Z-A, Noukva ce sont les points essentiels du char céleste et le reste sont leurs relations entre elles. Il ne s'agit en vérité que d'émanations divines qui s'unissent entre elles. Ce sont des sujets qui sont complètement spirituels, abstraits, éloignés de toute idée matérielle. Cependant ces émanations se rapprochent se rapportent et engendrent les choses matérielles.
Mais en aucun cas, la barbe, les cheveux, les yeux définissent ces énergies car cela serait de l'idolâtrie pure. Tout ce que l'on parle est au niveau des visions prophétiques. À partir du moment où les Séphirot sont données à être perçues donc il y a possibilité à la perception prophétique par leurs révélations sous plusieurs formes. Ce n'est pas l'image qui engendre la vision prophétique mais c'est parce qu'il y a la possibilité aux Séphirot d'être perçues que la prophétie donne accès aux différentes images. Ces Séphirot peuvent se révéler de plusieurs manières. Et ce que le Ari Zal et le Zohar parlent au sujet des mondes Atsilout-Bryia-Yétsira-Assya et des Partsoufim et tous leurs détails, sont tous des images prophétiques. Cela correspond effectivement à quelque chose de concret dans ce monde mais dans l'autre monde, elles ne correspondent pas à quelque chose de concret car ce n'est qu'une vision prophétique qui n'est que l'image de ce qu'il y a dans ce monde mais dans l'autre monde, c'est autre chose. En elles-mêmes, les Séphirot n'ont aucune forme ni aucune image. Et c'est clair que cette perception prophétique n'est que le moyen donné à celles-ci de se réveiller. Mais ces visions ne sont pas seulement des métaphores, des modes de direction qui sont appelés Abba, Ima...car sinon, on ne comprendrait pas pourquoi le Ari Zal donne tant de métaphores pour dire très peu. Mais ces images correspondent aussi à une réalité et si nous disons qu'il n'y a absolument rien à voir avec la réalité suprême, alors toutes ces images ne sont d'aucune façon reliée à celle-ci. Il faut donc dire que c'est une métaphore qui correspond à une conduite réellement mais c'est aussi une réalité mais pas au niveau matériel. Car la manière dont les Partsoufim sont décrits est réellement la vision que les prophètes perçoivent dans la Merkava. Et ceux qui contemplent ces visions, voient que l'image qu'ils retiennent, n'est que fortuite, accidentelle. Elle est relative au prophète et ne se relie en aucun cas à la réalité suprême. Ce n'est que celui qui perçoit pas sa puissance imaginative, qui provoque une réalité subjective propre à lui comme dans le rêve où le rêveur voit une table ou tout autre objet qui ne sont en aucun cas réels mais qui pour lui, cela provient de son imaginaire et que personne d'autre ne peut percevoir. Ce n'est qu'une décharge énergétique qui a révélé en lui quelque chose issue de sa conscience. La table s'est réellement révélée au rêveur mais concrètement, elle n'existe pas. Cette image vient de son plus profond intérieur, des Séphirot et qui par elle, le message peut être perçu. C'est cela l'image prophétique. C'est une image accidentelle qui provient des Séphirot mais qui ne correspond pas à l'essence de celles-ci. Dans le monde de la matière, l'image fait UN avec l'objet lui-même. Exemple: un lingot d'or est relié à une forme rectangulaire de couleur jaune. L'esprit par la puissance imaginative va former les contours même de l'objet qui entre au contact de sa perception qui ne sont pas l'objet lui-même mais qui proviennent de lui, (la couleur bleue ne va jamais apparaître dans l'esprit lorsque celui-ci va évoquer un lingot d'or).
Dans la Séphira, l'image qu'elle va déclencher dans l'esprit n'est pas attachée à elle. Elle n'est pas inhérente à elle. Alors que dans le monde matériel, l'image est inhérente à l'objet. Celui qui ne comprend pas que dans les Séphirot, la forme, l'image n'est pas inhérente à elle, est dans l'idolâtrie pure. La forme n'est liée que par accident à la Séphira selon le visionnaire. Lorsqu'une image apparaît de manière prophétique, elle n'est pas induite par la Séphira elle-même mais c'est la perception qui va se révéler dans l'esprit prophétique.
Lorsque le prophète perçoit la vision, il comprend de suite le message. Celui-ci venant en même temps que l'image et il sait aussi que cette image n'est que fortuite et relative uniquement à lui.
Lorsque D-ieu est apparu aux hébreux à la mer en tant que guerrier, cela est l'image de la révélation mais ce n'est pas la Séphira elle-même, ce n'est que la représentation de la conduite de Z-A qui se révèle à eux. De même lorsque D-ieu se révèle aux hébreux au mont Sinaï en tant que vieillard, cela correspond à la conduite de Arikh' la conduite de la clémence. Mais D-ieu n'a aucune image!
Tous ces changements, toutes ces interférences d'images ne pourraient se révéler si cela était inhérent à la Séphira, l'image ne pourrait changer. Par contre, du fait que l'image n'est qu'accidentelle, alors ces interférences sont compréhensibles. Car l'image est liée à la volonté et non à l'essence. L'image se matérialise à travers le prophète qui lui est une inter-face, cette vitre claire qui permet de former l'image venant de la Séphira que le prophète perçoit. Cette vitre que seul Moshé avait purifiée est la Malkhout que chaque âme a en elle. Même le mécréant a cette inter-face qui donne sur le ''méta-temps''. L'image est dans la perception et non dans la Séphira. Et dans sa perception, l'image se réalise. C'est cela la Malkhout. Dans chaque prophète, il y a la Malkhout qui est un état dans la Néchama. À travers la Malkhout, le prophète voit. La Malkhout étant l'écran qui permet à l'image de se former. Dans chaque Séphira, il y a une Malkhout qui est son écran. Il y a quelque chose derrière cet écran que l'on attribue en fait à l'écran lui-même. Notre œil a aussi une Malkhout et c'est la même vitre pour tous les humains, tout le monde voit la même table car en vérité cette vitre est matérielle donc la vision est la même pour tous. De même la Néchama a un œil qui engendre la vision prophétique, c'est la Malkhout que le prophète a purifiée.
C'est grâce à la pupille de l'œil que je peux percevoir et saisir l'objet mais en vérité je ne sais pas ce qu'est cet objet. À la résurrection des morts, ce même verre sera perçu autrement car notre œil percevra autrement. Notre perception de maintenant ne correspond pas à la réalité. La réalité est complètement différente et donc note perception de la vie n'est pas loin d'être illusoire. Mais c'est une illusion qui est inéluctable par laquelle nous devons travailler car toute notre vie n'est axée que dans cette illusion et donc elle en devient notre réalité. Seul celui qui n'est plus dans ce niveau de perception peut dire qu'elle est illusoire. Seul celui qui a l'expérience prophétique ressent ce monde comme illusoire.
Par l'œil prophétique, le prophète voit les Séphirot, les principes des choses. Il y a une barbe dans la vision c'est-à-dire le principe de la barbe. L'œil voit la barbe et la Néchama voit le principe. Car les Séphirot en tant que telles ne sont qu'une expansion d'énergies, de forces, ce sont des révélations d'une force. Il y a tellement de formes, tellement d'événements qui viennent de différents modes. Chaque mode correspond à un événement, à un objet, à une nature. Toute la pluralité du monde correspond à une myriade d'enchevêtrement des forces en présence. Ces forces limitées expriment des lois. Le Ari Zal a dévoilé tous les ordres de ces forces. Elles ne sont qu'une relation et un enchaînement.
Les Séphirot se présentent de deux manières, soit par enchaînement, (comment l'un sort de l'autre) soit par voilement (comment l'une s'habille avec l'autre). Abba et Ima s'unissent et sortent Z-A. Les sept Séphirot de Atik deviennent la tête de Arikh, ce sont des enchaînements. Arikh, ses bras s'habillent, le bras droit par Abba et le bras gauche par Ima. Et celui qui perçoit l'enchaînement ou l'habit de ces principes comprend de suite et les applique dans le monde de la matière.
Dans notre monde, l'enchaînement peut se percevoir par la famille avec le grand-père, Arikh', le père, Aba, la mère, Ima et il y a Z-A et Noukva, le mari et la femme. La famille étant un mode social. Les sociétés sont aussi composées de cette manière. Il y a des correspondances à des principes qui sont en haut qui sont entrelacés de la même manière. Mais le mode que l'on appelle ''famille'' est en haut un accident qui donc est susceptible d'être inversé. Tous ces modes qu'ils soient métaphysiques, physiques où même sociaux, ne sont que des accidents qui sont relatifs et qui sont sujet aux changements. Mêmes les objets de culte sont des formes qui correspondent à des enchevêtrements et des habits de toutes les Séphirot. Parfois Aba domine Ima ou parfois Aba domine Z-A. Chaque Séphira dépendant l'une de l'autre. Il y a une séphira sous forme d'habit et il y a une Séphira qui est habillée par elle.
Tout cela procède d'une seule volonté: la perfection. La mesure du Tsimtsoum. Il y a un but final à tout cela. Chaque créature, chaque événement est une possibilité soit d'enchaînement soit d'habit qui est la conduite dans l'histoire. Le Ari Zal a donné le principe de l'enchaînement, c'est l'arbre de vie.

Rav Mordékhaï Chriqui
Retranscription Rav Michael Smadaj
Publie par la Source des sagesses


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Hannouccah - 8 ieme jour - Zohar


Hannoucah,  le 8 ieme jour d'après  l'étude du Zohar


Il faut savoir que le Zohar a changé toute la perception que l'on avait jusqu'à présent du judaïsme. Bien que nombre de sages connaissaient la Kabbale jusqu'à l'époque de Rabbi Shimon, personne n'a réussi à faire des groupes d'études, ''Idra''', des lieux d'études de la Torah de la Kabbale. Rabbi Shimon a été le seul car il a reçu les secrets de la Kabbale de manière ordonnée, du début jusqu'à la fin. Seul, celui qui a une image complète et globale de la Kabbale peut enseigner celle-ci. Chacun des sages connaissait une partie spécifique tels que les Partsoufim: Abba-Ima-Arikh' Anpin...

La Chékhina se remplie de tous les noms divins que sont ''Ab-Sag-Ma-Ben'' avec tous leurs remplissages. Ces quatre remplissages forment la valeur numérique de 232 qui est la valeur de ''הברכה'', ''la bénédiction''. C'est ce point infime qui s'épanche à l'infini. C'est la présence divine qui se remplie. Au départ, elle est ''pauvre'', ''דל'', valeur numérique 34, seule pour devenir ''שם'' ''là-bas'' de valeur numérique 340, proche de Dieu dans une révélation extrême.
 En fait Rashbi veut changer tout le moule de la foi que nous avons en Dieu. En vérité sans le Zohar, nous n'avons aucune chance de comprendre la foi en Dieu, c'est ce que le Ramh'al appelle ''l'étude approfondie de la divinité'' comme le prophète le demande « connais Hachem ton Dieu». Pour pouvoir aimer et donc s'unir à Dieu, il faut obligatoirement le ''connaître''. 
Il ne suffit pas d'accomplir les Mitsvot et de se retenir de fauter, pour s'auto- proclamer juste ayant peur et aimant Dieu. « afin de connaître et d'avoir foi en Dieu» proclame le prophète. 
La foi ne se développe chez l'homme que par la connaissance vraie de la révélation de sa volonté dans le monde. Moshé Rabbénou proclame à propos de Dieu: « regardez que je suis celui qui est» réfléchissez, méditez afin de connaître Dieu. «je suis celui qui tue et qui fait revivre, je suis celui qui amène la maladie et qui guérit...» qui peut expliquer ces conduites divines, les visages ( Partsoufim) divins? Il y a un visage spécifique et supérieur que le Ramh'al a approfondi de tous les Mékoubalim et que Rashbi a révélé dans le Zohar. Nous ne connaissons de Dieu que son petit visage ''Zéïr Anpin'', le visage du salaire et de la punition. Nous vivons et nous déplaçons dans ce niveau de perception. Mais le véritable visage qu'est Arikh' Anpin, le grand visage qui s'est révélé au moment de l'ouverture de la mer comme le Midrash l'explique: « ils l'ont vu avec l'apparence d'un vieux sage». C'est le visage qui s'est révélé au don de la Torah, c'est le niveau de Attik. Celui qui étudie la Torah de ''Attika Kadisha'', ressent de plus en plus l'amour envers Dieu car le mal n'a pas de prise sur lui. Le mal n’apparaît que lorsque les choses ne sont pas ordonnées. Mais lorsqu'un homme connaît l'ordonnancement des choses depuis le Tsimtsoum jusqu'au monde de la Assya, le mal alors ne peut apparaître. Par l'étude de la Torah de Attik, l'homme a une parfaite connaissance de l'ordonnancement des forces créatrices où le mal n'a pas sa place. Le Zohar nous révèle qu'il y a une conduite dans une autre conduite, la conduite de Attik qui dirige la conduite de Zéïr Anpin. Celui qui arrive à percevoir cette voie intérieure de Attik, ne percevra plus aucun mal dans son monde. Celui qui a peur de la punition, du mal donc, ne craint pas Dieu, il ne craint que la perte de son confort, de son patrimoine, de sa perception de soi. La conduite de Dieu dans ce monde n'est pas pour faire la police, ce n'est pas une conduite dirigée vers la récompense et la punition. Cette conduite du petit visage n'est qu'un moyen pour Dieu de réparer les manques qui se dressent devant nous et nous amener à l'éternité, il ne s'en sert que lorsque la création en a besoin. Mais la conduite de Attik est la conduite divine de l'amour dans sa parfaite complétude qui s'épanche sur le peuple d'Israël. Car cet amour divin est pour la Noukva, la Chékhina, la présence divine. L'expression de la Noukva dans ce monde est le peuple d'Israël. Pourquoi y a t-il besoin d'Israël dans ce monde? Pourquoi y a t-il besoin d'un peuple différent et particulier parmi toutes les nations? En vérité, Hachem veut que toutes les créatures le reconnaissent, qu'elles puissent adhérer à son unité et pour cela, le but de toute la création est d'aimer Israël car ce peuple représente la Chékhina dans ce monde. Un être humain peut s'unir à Dieu avec amour mais s'il a une haine du peuple d'Israël, son amour n'est que vanité et mensonge. Car Israël est sa Noukva, son côté féminin et sans cette envie de s'unir que représente la Noukva et donc Israël, il n'y a pas de possibilité de pouvoir s'unir à la volonté divine. En réveillant cet amour pour Dieu, nous ouvrons les portes de la conduite de Attik. Il faut arrêter de vivre notre Torah avec cette peur de la punition ou avec l'espoir de recevoir un salaire. Ce n'est pas cela la véritable peur et le véritable amour. Ce ne sont que des conséquences de la conduite du petit visage. La véritable peur est la peur engendrée par sa domination totale sur tout et son amour est cette union totale sans la moindre once d'autonomie séparatrice. Et même si la punition se matérialise, et même si la mort arrive, la joie et l'amour pour Dieu ne se séparent pas de cet homme qui ne perçoit alors que cette conduite de Attik, cette conduite de l'amour infinie divine. Il se sent envahir d'une énergie supérieure qui le contrôle complètement à tout moment. Celui qui ''connaît'' Dieu, est alors investi de sa force à tout moment. Si nous arrivons à adhérer complètement à la Chékhina, à la présence divine qui est notre mission dans le monde, nous devenons alors une partie de cette même Chékhina. Dans chaque âme d'Israël, il y a une illumination provenant de la présence divine. Le Ramh'al explique que même le mécréant s'il se réveille en lui une crainte de Dieu au moment de la faute, la Chékhina se réveille en lui et s'attache à lui. Cette crainte de Dieu est née en lui car il a ressenti qu'il abîmait la gloire divine et non qu'il avait peur de la punition. Cela s'appelle l'union engendrée par la crainte de sa grandeur. Mais sa perception divine n'est pas venue dans un ordre adéquat comme un juste peut l'atteindre.
Yéhochoua dit « par ceci vous saurez dans vos seins que héritez vous hériterez de la terre des Kénaanin....» ''par ceci'' ''בזאות'' par le fait que Dieu est avec vous, par le fait que vous saurez que seul Dieu agit dans ce monde, vous pourrez percevoir Dieu sur terre. ''זאות'' représente la Chékhina, la présence divine. Par la présence divine, Israël comprendra que Dieu dirige le monde. Au moment du don de la Torah, il a fallu que la voix divine nous parle pour percevoir Dieu dans ce monde. Mais maintenant dans la terre d'Israël, Dieu se perçoit d'une autre manière car cette terre est la Noukva. Le manque dans cette connaissance de la présence divine dans cette terre, entraîne que le nom divin ne peut être sanctifié pour faire régner Dieu sur terre. Le prophète dit « vous vous êtes occupés de ma Torah et non de ma délivrance». Le Zohar s'occupe de la délivrance de la Chékhina. Le Ramh'al écrit dans Adir Bamarom que le Zohar n'a été écrit que pour la libération de la Chékhina. C'est la révélation de la Chékhina non pas au mont Sinaï mais au sein de la terre sainte qu'est la terre d'Israël. Cette terre a été donnée au peuple d'Israël pour leur montrer que Dieu les aime. Chaque juif a le pouvoir de réparer la Chékhina et pour cela, il faut étudier le Zohar afin de faire grandir en nous la foi en Dieu.


La lumière de la réparation se trouve dans le remplissage du nom de 45 qui se trouve au niveau du front de Adam Kadmon. La volonté divine est de faire le Tikoun des créatures. Toute chose qui fausse notre vision, doit être réparée, c'est notre service sur terre. Le but de notre venue au monde est de se relier de nouveau à notre source divine. Notre erreur est justement de ne pas rechercher cette adhésion avec Dieu. Le but de l'étude de la Torah n'est pas de se remplir de connaissances mais de vouloir s'unir à Dieu, c'est l'étude de la Torah de Attik, du longanime, du grand visage. Dans ce niveau de perception, tout se trouve sans distinction, tout n'est qu'unité.
 Tous les événements, toutes les créatures, tous les mondes se trouvent inclus dans sa volonté unique. La Noukva, la Chékhina, la présence divine a pour rôle de séparer, de distinguer toutes choses, leur donner une existence spécifique. Dieu c'est-à-dire le petit visage, Zéïr Anpin s'unit à la Noukva afin de séparer et sortir tout ce qu'il y a dans la création. Tout ce qui se révèle dans la création est né d'une union de Z-A et de Noukva, d'un regard de Dieu vers le peuple d'Israël. Il y a deux sortes d'union, il y a une union par le baiser et une union par le regard. La Chékhina est le peuple d'Israël, ce regard de Dieu vers Israël, engendre tout ce qui existe dans le monde. Pour cela, le Talmud enseigne que celui qui veut devenir important dans ce monde doit se coller à se peuple et lutter contre lui afin de ressentir une puissance (illusoire et éphémère). 
Tout ce qui s'exprime dans la création est l'expression de son unité, c'est ce qui s'appelle ''généralité et particularité''. Le petit visage est la généralité et la Noukva la particularité. Les lettres de la Torah sont les principes séparateurs de la création: Dieu regarde la Torah pour créer le monde. Par le fait que Israël étudie la Torah, Dieu crée le monde à chaque moment. Tout celui qui ne garde pas les préceptes de la Torah, tout celui qui n'étudie pas la Torah de manière complètement désintéressée, la Chékhina est en exil en lui. La réparation de la Chékhina et du monde ne peut se faire qu'en réintégrant la source divine commune à toute chose. Par l'union avec Dieu et donc par l'annulation de sa spécificité, un homme peut tout réparer et c'est le but de tous les préceptes de la Torah. Le but de la création est d'arriver à la perfection qui est ce goût de l'éternité. Ce qui nous fait avancer vers ce but est la foi en Dieu. 

Le but de notre venue dans ce monde est de le transformer en monde futur. Comment?
 En le rattachant à sa source divine et éternelle, en reliant les sept branches de la Ménorah qui sont la représentation des sept rois antérieurs, des sept Séphirot inférieures à la branche du milieu qui représente la tête de Arikh' Anpin. Alors la perception du mal ne se ressentira plus car le mal à ce niveau reviendra à sa véritable source qu'est le bien parfait. Le monde de Attik n'est pas binaire, bien et mal séparés, mais unité car à ce niveau, il n'y a plus de place à l'autonomie du vase. Et la seule volonté unificatrice est d'épancher le bien parfait sur toutes ses créatures.

Rav Mordékhaï Chriqui
Retranscription Rav Michael Smadaj
Publie par la Source des sagesses


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Paracha - Vayehi - La Fin des temps


Paracha - Vayéh'i - La fin des temps

« et Yaacov appela ses enfants et leur dit: rassemblez-vous et je vous raconterai ce qu'il va vous arriver à la fin des temps» à ce moment, les commentateurs ont expliqué que la présence divine s'est retirée de sur Yaacov. L'esprit prophétique l'a quitté au moment où il voulait révéler la fin des temps.
Qu'est-ce que la fin des temps exactement?
 La dernière des Séphirot est la Malkhout, la royauté qui est la présence divine dans ce monde. En fait cette fin des temps pour le Zohar est la rencontre avec la Chékhina, la dernière des Séphirot. Pour le Zohar, la Chékhina n'a jamais quitté Yaacov. Car en vérité la fin ou plutôt la finalité est la révélation de la présence divine. La présence divine est omniprésente, omniscience et donc à tout moment, elle se trouve comme le prophète le dit « c'est toi qui donne la subsistance à tous». Par cette émanation du divin que l'on appelle la Chékhina, il y a une relation entre Dieu et ses créatures. Les lois de la création font partie de l'extériorité de la Chékhina. Ce sont les ramifications et les principes premiers de la création. Mais l'intériorité de la Chékhina est l'âme du monde.
Yaacov veut réunir ses enfants non pas pour raconter la fin des jours mais leur faire rencontrer la Chékhina.
La fin des temps d'après le Rambam s'exprimera par la sagesse, la connaissance divine. Il s'agit donc de la prophétie, de la compréhension de la racine des choses. La joie alors se répandra aussi bien sur Israël que sur les nations. La fin des temps est une époque de sagesse et non une époque de guerre. La seule différence sera au niveau de la perception de Dieu dans tous les moments de notre vie.
Lorsque Yaacov a réuni ses enfants, il doutait d'eux car il ne ressentait pas l'harmonie entre eux. Pour cette raison, il n'était pas joyeux et de ce fait, la présence divine s'était retirée et il n'y avait plus alors de prophétie. Alors ses enfants lui répondent «écoutes Israël, Hachem est notre Dieu, Hachem est UN» nous croyons au même Dieu que toi, en son unicité, à la même direction divine. Nous acceptons la volonté de Dieu de la même manière que toi. Yaaccov leur répondit « que soit béni le nom glorieux de sa royauté à jamais». Le Zohar dit que la prophétie est revenue sur lui. Celle-ci va se révéler dans les bénédictions que Yaacov va faire à ses enfants qui vont alors révéler cette fin des temps. 

«La fin des jours» « Ah'arit Ayamim». Il y a la ''fin'' et il y a les ''jours''. 
Les jours signifient les six extrémités de la création (les six jours par lesquelles Dieu a créé le monde) que sont l'est, l'ouest, le sud, le nord, le haut et le bas qui correspondent aux six dimensions de l'espace-temps et à tout ce qui existe.
 La ''fin'' de ces jours correspond à la Malkhout, la royauté qui est la dernière des Séphirot et qui intègre toutes les six extrémités que sont les six Séphirot qui sont au-dessus de la Malkhout appelées le ''petit visage'', ''Zéïr Anpin''. Ces six Séphirot correspondent aux six dimensions de la création. Lorsque ces six degrés seront intégrés dans le dernier degré qu'est la Malkhout, la Noukva, se révélera la fin ou plutôt la finalité de toutes ces extrémités et cette finalité est la révélation de l'unité divine dans la création.
L'auteur du ''Pardess Rimonim'' nous explique que le mot «Ah'arit» ''fin'' a une double signification: elle correspond à la Bina qui est le Yovel et qui est la fin de tout car tout doit retourner au Yovel. Littéralement ''Bina'' veut dire le discernement, la compréhension, vision globale et juste de toute la réalité. Le premier homme possédait cette vision que nos maîtres appellent la ''lumière cachée''. La Bina correspond à la véritable liberté, la connaissance issue d'elle permet d'être libre même de la mort. Il n'y a pas de limite à ce niveau et la mort n'est pas une fin en soit véritablement. Ce niveau de Bina délivre de l'ange de la mort. C'est la cinquantième porte de la sagesse, c'est le niveau du don de la Torah.
Il y a donc une autre signification à ce mot ''fin'' selon le ''Pardess Rimonim'' qui est du niveau de la septième année. C'est le niveau du Shabbat, c'est la Malkhout d'en bas. Lorsque la Malkhout intégrera les extrémités qui sont les anges, les lois et aussi les âmes et qui forment les jours, les six Séphirot, les six principes premiers, lorsque la présence divine rassemblera toutes ces ramifications, la sagesse suprême sera atteinte. C'est l'allusion de ce verset «celui qui raconte au début la fin» qui nous révèle qu'il faut connaître depuis le début, le but final de la création, la fin en tant que finalité. Si la Sagesse est appelé ''début'', l'origine de tout alors la fin est la Malkhout qui est la révélation de cette sagesse. Cette révélation est l'ensemble de tous les existants. Tout commence avec les douze enfants de Yaacov qui s'insèrent et qui deviennent UN dans ce programme « rassemblez-vous» ordonne Yaacov à ce moment. Ce rassemblement a pour but de ramener les ramifications de la réalité dans l'âme du monde qui s'appelle la Chékhina, de ramener le tout à l'essentiel qui est l'âme du monde. Le but de cette finalité des jours est de s'unir à Dieu. L'unification ne veut pas dire seulement l'unité de Dieu dans la création mais aussi dans le sens qualitatif où il y a une unification de son âme à la présence divine. 
En prononçant le Shéma, il faut méditer sur le don de soi où notre existence n'a de sens qu'au moment où elle s'unit à l'essence divine. Cela ne suffit pas de proclamer que Dieu est UN mais il faut vivre avec ce UN, dans la voie du UN. 

Il y a ceux qui attendent la libération et ceux qui la vivent. Vivre l'unité est d'arriver à la connaissance du cœur que tout est animé par le UN. Mais pour cela, il faut arriver à adhérer à la présence divine qui est dynamique et qui agit dans tout. Même si les lois de la création et de la société nous montrent en fait que le monde est projeté dans l'inconnu, dans un processus inéluctable et hasardeux en même temps. 
Comment comprendre cette racine de tout?
 C'est le Messie qui va amener tout d'abord le peuple d'Israël puis les nations dans ce niveau de perfection sans aucune perception de manque. Le Messie est un moyen et non un but pour atteindre la connaissance de la perfection. Il ne faut pas en faire un dieu. Il n'est là que pour nous amener à une prise de conscience de l'immanent où toutes les extrémités du monde se rejoignent à la cinquantième porte du jubilé. 
La fin est ce qui révèle la sagesse divine. La Malkhout comme le féminin est révélatrice comme la terre révèle la semence. Par le rassemblement des douze enfants qui sont les douze configurations de la présence divine au sein même d'Israël, on arrive alors à la connaissance divine de l'unité qui anime et qui dirige tout. Dans un niveau de perception où il n'y a rien pour rien, où tout est à sa place. La Malkhout est en fait la matrice du monde. En rassemblant toutes les ramifications de cette matrice nous pourrons alors retourner à la cause efficiente de toute chose.


Rav Mordékhaï Chriqui
Retranscription Rav Michael Smadja
Publie par la Source des sagesses


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lundi 18 décembre 2017

Paracha - Vayigach


Paracha ''Vayigach'' 

C'est l'union de la dualité ontologique qui persiste depuis la création du monde qui s'exprime par la lettre ''beth'' de ''Béréchit'' comme le Zohar explique: ''deux commencements''. 
Ce ''Beth''' exprime la dualité et donc ces deux commencements représentent les deux conduites divines que sont l'arbre de vie et l'arbre de la connaissance qui expriment la création. On retrouve ces deux conduites dans les deux fils de Adam: Caïn et Abel. Caïn représentant la terre, le monde d'en-bas, le monde présent, la Nature, Abel correspond au souffle, au monde de l'intériorité. Cette lutte des deux mondes va se perdurer jusqu'à Yossef et ses frères. Elle se perdure avec la lutte entre Essav et Yaacov qui ne se termine pas avec un Tikoun, c'est-à-dire une union. 
La rencontre de Yéhouda et de Yossef exprime le Tikoun du monde car ces deux principes que sont l'arbre de vie, la voie de l'éternité et l'arbre de la connaissance, la voie de la temporalité, depuis le début de la création sont séparés et antinomiques. Ce sont deux visions une unioniste et une dualiste. L'union de ces deux voies étant l'union de la lumière et du vase, du Or et du Kéli. Il ne s'agit pas de choisir une des deux perceptions mais d'unir ces deux perceptions pour atteindre le Tikoun Olam
Le Zohar explique que lorsque ces deux voies se rapprochent, deux mondes se parent ensemble d'une même couronne, (de même que la lune et le soleil se servant de la même couronne avant leur séparation, avant la division de l'intériorité et l'extériorité). Alors tous les pêchers du monde sont effacés. L'union de ces deux rois que sont Yossef et Yéhouda non seulement rétablissent un ordre, un couronnement uni-ciste mais efface toutes les fautes du monde. Cela vient montrer que le Tikoun doit atteindre une véritable vision universelle de la création. Le Tikoun n'est pas une séparation des forces pour n'être que dans le paradis, dans le monde dit de l'éternité comme la vision orientale où au contraire être plongé dans le monde matériel comme la vision occidentale où notre conception est liée aux lois de la Nature. Notre comportement est alors dominé par la perception de nos sens. Mais il y a une autre perception de la vie qui est au-delà des sens qui est de l'ordre de la Kédoucha, de la sainteté. Les deux femmes de Yaacov, Rah'el et Léa avec leurs enfants expriment ces deux principes fondamentaux de la création du monde. Et par leur union va se réaliser le Tikoun qui va prendre beaucoup de temps. Il y a comme une sorte de drame entre les deux frères pour arriver à cette union exceptionnelle qui exprime la perfection de ces deux mondes. C'est aussi l'union des deux principes qui font l'histoire de l'humanité. La majorité des gens s'arrête à la perception des sens, à la vision dualiste du monde. Seuls ceux qui sont dans l'ésotérisme, peuvent comprendre qu'à l'intérieur de ce monde de l'extériorité que l'on appelle le vase, le Kéli, il y a ce rayon de lumière, ce Kav de l'infini qui dirige et qui amène le monde à sa perfection. Ce ne sont pas en vérité les lois physiques qui agissent le plus dans l'histoire du monde.
Cette rencontre de Yossef et de Yéhouda n'est pas fortuite, elle est là pour donner le modèle de la réparation universelle qui est l'union de ces deux mondes apparemment antinomiques, le ciel et la terre. Le Ramh'al dans son livre ''les nouveaux arrangements'' écrit que les deux Messies sont là pour réparer où arranger l'arbre de vie et l'arbre de la connaissance.
 Cette réparation de ces deux arbres ne peut se faire que par leur union. Yossef va révéler à Yéhouda le plan mystérieux de la création (le profond conseil qui est enfoui dans la Radla). C'est la révélation du plan secret de l'histoire qui va être la clé de voûte pour unir ces deux mondes. Il y a un aspect de l'histoire qui est le fruit de la dualité où les choses se divisent en deux compartiments bien distincts, le bien et le mal, la récompense et la punition. Tout le jugement de l'homme est alors voué et soumis à cette dualité. Cette vision selon la perception des sens ne peut pas être remise en question car elle est réelle, elle n'est pas fictive, ce n'est pas une illusion. Il faut cependant comprendre comment cette perception est engendrée. Comment arrive t-on à ce que Caïn tue Abel, que ses frères haïssent Yossef?
 C'est l'envie, l'attrait de ce monde qui va fausser le jugement humain. Dans cette voie qu'est la perception des sens, personne n'est objectif. Il est impossible de trouver l'objectivité dans le raisonnement de l'homme. L'homme a en lui ces deux aspects qui tendent vers les extrêmes et aussi un troisième aspect qui va essayer d'harmoniser ces deux penchants du bien et du mal. Il faut savoir que cette vision n'est pas authentique. Il y a une autre vision beaucoup plus profonde qui est appelée ''le profond conseil'' qui est du niveau de la Radla qui est la tête inconnaissable au niveau de Atik au-dessus de Arikh'. C'est le plan inconnaissable de Dieu mais qui s'inscrit dans la temporalité et donc dans la dualité où l'on comprend une chose par son contraire. Cette compréhension ne se déclenche que par l'envie. Je comprend la vie par la mort, la satiété par la faim...il faut Parho pour révéler Moshé, Aman pour révéler Mordékhaï. Tout cela n'est que la vision dualiste déclenchée par l'envie des sens et de la matière.

 Mais il y a une perception du monde où Mordékhaï peut exister sans Aman où plutôt dans une union parfaite avec Aman, un Moshé qui comprend parfaitement le processus intérieur de Parrho. Chacun étant un rouage essentielle de la direction divine qui va arriver au processus du dévoilement divin dans ce monde. En s'unifiant, ces deux forces opposées vont devenir un épanchement parfaitement bénéfique. C'est l'union de ces deux principes, de ces deux Messies, de ces deux voies. Pour arriver à cette perception, il faut comprendre ce plan mystérieux. C'est la voie de l'éternité, de l'arbre de vie, du rayon de l'infini. Ce rayon lorsqu'il entre dans le vase, va se diviser pour donner naissance à la dualité des forces positives et négatives jusqu'à la dispute de Yossef et de ses frères où il va y avoir une grande révélation qui est le secret de l'existence issue du profond conseil de la Radla, le secret de l'union. 
Dans le logos des grecs, tout événement est la conséquence d'une cause proche. Dans cette approche, la cause de la libération de Yossef de prison est le rêve de Parrho. La libération étant donc la conséquence du rêve. Mais en vérité c'est parce qu'il doit sortir que Parrho rêve. Il faut renverser la vision des choses pour percevoir une nouvelle perception des événements. Notre perception liée à l'envie du corps et donc à la dualité va comprendre que c'est par le médicament que Dieu me guérit, qu'il y a une cause proche obligatoirement qui agit et cette cause proche étant ma volonté. Mais en vérité, ce n'est pas le médicament qui guérit mais le décret divin qui a décidé de ma guérison, cette guérison étant cachée par un processus causale qu'est le médicament. Ce n'est pas l'huile qui allume la flamme. En d'autres termes, ce n'est pas la loi qui est la cause efficiente mais le décret divin. 
La loi que nous percevons n'est en vérité qu'un effet et la cause principielle est la volonté divine issue de ce conseil profond. Et justement par ces lois causales, Dieu permet la dissimulation de la cause des causes. Yossef enseigne à ses frères que la véritable cause efficiente de l'histoire du monde n'est que la volonté divine pure sans aucune interférence humaine. Ce n'est pas vous qui m'avez vendu aux égyptiens. De même Yossef dit à Parrho que la traduction du rêve ne vient pas de lui mais de la cause efficiente qu'est la volonté divine. 
Toutes les créatures sont les ustensiles de Dieu pour accomplir son conseil profond. Il vient nous enseigner que cette conduite de la dualité n'est qu'une dissimulation de la véritable conduite qui dirige tout de manière cachée.
 Le monde futur de l'ordre de l'éternité agissant de manière absolue dans ce monde de la temporalité. Nous devons entrer dans cette voie de l'humilité afin d'accepter de n'être que des ustensiles dans les mains de sa volonté. Et ainsi, toutes nos actions seront animées par le savoir divin pour vivre cette fin des temps, c'est-à-dire la fin de cette perception des événements où nous sommes les maîtres de notre vie. 
Pour arriver à cette fin, il y a deux voies: la fin par la gauche et la fin par la droite. 
- La voie de la gauche est la voie des épreuves, de l'expérimentation. Ce qui est décrété va se réaliser mais notre libre-arbitre va agir sur la manière que nous allons percevoir ce décret. Choisir la droite qui est le bien parfait de l'unité où choisir la gauche où nous avons l'impression de dominer les événements mais qui en fait est une voie de la souffrance basée sur l'expérimentation et la compréhension par les sens. Mais même cette voie qui est la voie sinueuse du serpent arrivera en fin de compte au but qui est la révélation divine de l'unité dans ce monde duel. 
Ces deux voies sont appelées ''la fin de l'obscurité (la gauche-Kets ah'ochekh') et la fin des jours (Kets Yamin) qui signifie aussi la droite (Yamin). Cette voie passe par une annihilation de l'ego, c'est la voie du Shabbat, de la sérénité, du repos des sens. Ce n'est que par cette voie que nous pourrons unifier les mondes d'en-haut et les mondes d'en-bas et comprendre de manière vraie l'histoire du monde. Yossef est ce principe unificateur même s'il correspond à l'aspect de l'extériorité de l'arbre de la connaissance car seul celui qui est dans la voie du bien et du mal pourra comprendre que le mal lui-même est dirigé par Dieu et n'est ni autonome ni souverain. C'est notre vision qui correspond aux ténèbres. C'est la matérialité qui est les ténèbres de l'intellect. Les lois mêmes de la nature ne sont que des vases, réceptacles de lumière qui doivent être dirigés par ces même lumières et non devenir eux-mêmes les dirigeants.

Rav Mordékhaï Chriqui
Retranscription Rav Michael Smadaj
Publie par la Source des sagesses


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Hannoucah - l Illusion du règne multiples



Hannoucah - l Illusion du règne multiples


''Ce que nous ne savons pas de H'anouka''
L'origine du mot ''H'anouka'' est ''intronisation'', la fête de l'édification, de l'inauguration de l'autel du temple.
 Cette inauguration s'est passée après que les grecs aient pris le pouvoir et qu'ils aient interdit le service dans le temple. Il y eu alors une guerre et les juifs ont vaincu les grecs. Le service divin a alors redémarré et les sages ont institué une fête pour cette nouvelle inauguration. Cette fête marque aussi une importante victoire militaire des Maccabis. Elle symbolise aussi une résistance pas uniquement physique mais aussi spirituelle à la civilisation grec car c'est le seul exil qui se trouve sur leur propre terre. C'est un exil plutôt spirituel, la royauté de la Grèce est fait allusion dans le verset « et l'obscurité était à la surface de l'abîme».

 C'est l'exil de la connaissance car la pensée grecque est une sagesse, une puissance dans la manière de percevoir l'existence. Le Talmud ne veut retenir qu'un seul événement qui est le miracle de l'unique fiole d'huile pure qui a été retrouvée après que les grecs aient souillé toutes les huiles. Cette fiole d'huile a duré afin d'allumer la Ménorah pendant 8 jours.

D'un point de vue mystique, cette fête est la réparation de la Malkhout, de l'immanence divine, de la présence divine dans ce monde. Mais les ténèbres c'est-à-dire ce qui obstrue notre vision empêchent de la percevoir. La matérialité correspond aux ténèbres pour l'intellect. Lorsque l'on est enfoncé dans le matérialisme, dans la course à la matérialité, on ne peut voir l'intériorité de toute chose. Mais aussi, lorsque nous sommes envahis par les problèmes de tous les jours, nous en arrivons à ne plus percevoir la réalité des choses. Il y a encore un autre niveau des ténèbres de manière symbolique qui se trouvent dans les sciences. Il est évident que les sciences ont permis à l'humanité d'évoluer peut être pas au niveau moral et éthique, mais au moins au niveau social et matériel. La vie de tous les jours s'en est trouvé plus facile. Les sciences proviennent aussi d'une connaissance divine mais elles correspondent à ce que la Kabbale appelle les ''vanités'', les ''Avalim''. Ces sciences sont en fait les instruments par lesquels Dieu a créé le monde. Ces instruments, les Kélim, qui sont démunis de leur lumière c'est-à-dire de la cause principielle, deviennent alors des idoles.

 Dans la Kabbale, ils sont appelés les ''rois primordiaux''. Les gens croient à ces forces angéliques, astrologiques qui agissent dans ce monde. Cette trace de la force de la création veut occulter la véritable force divine qui agit en secret. Les grecs pensent que le monde est ancien et premier, dieu se confondant avec la nature. Il faut savoir qu'il y a un autre aspect de Dieu qui est transcendant, distinct et séparé de la nature.
 La fête de H'anouka est au niveau de l'immanence de Dieu, au niveau de sa présence dans le monde. Nous posons cette lumière à 30cm de la terre pour justement illuminer l'écorce du monde, cette partie matérielle, pour éclairer les ténèbres. Cette allumage est une nouvelle perception de la réalité.

 Par la science, les gens ont fait de cette immanence divine, des dieux étrangers. Ces forces de la nature deviennent des lois immuables qui repoussent alors la lumière divine. Il faut trouver maintenant le moyen d'intégrer la science dans le divin, il ne faut pas la rejeter. La science est la résultante de la perception des sens, de l'expérience et donc de la voie expérimentale mais cela ne reste seulement que des théories. Chaque théorie étant basée sur des suppositions. Ces suppositions ont amené le monde à évoluer tout le temps que cela marche car ce sont des théories qui procèdent à partir des pensées de l'homme. « car Dieu connaît les pensées des hommes qui ne sont que vanités» il n'est pas dit qu'elles sont fausses mais vaines car si elles ne sont pas reliées à leur source divine, elles ne seront qu'éphémères et vaines.
 Ce n'est que leur connexion avec Dieu qui va leur donner leur puissance éternelle. Par la pensée humaine, on ne fait que comprendre partiellement l'existence.
Malgré ce manque dans la compréhension, ces théories fonctionnent. Mais ce manque de compréhension est issu de cette séparation d'avec l'immanent.

 Cet immanent est la source d'une théorie unificatrice de toutes les lois. Dieu est plus qu'une théorie, c'est une réalité, la seule réalité.
 Mais cette réalité est invisible car elle est de l'ordre du supra-mental, de l'ordre de l'infini.

 Et ce qui est infini n'est pas de l'ordre de la perception, de la mesure et de la définition. La création est l'expression de Dieu par le verbe. On ne peut parler de Dieu qu'à son niveau d'immanence, de sa révélation dans la création, à travers toutes ses créatures. En vérité, les grecs veulent montrer que l'homme est au centre de la création et seule, donc sa perception existe et ce qu'il ne peut définir, ne peut exister. Pour percevoir la vérité de l'infini, il manque à l'homme, le lien, la corrélation avec le tout. Pour cela, il faut dépasser sa perception spécifique et particulière, cette perception anthropocentrique et retrouver une perception universelle où Dieu est le centre de la création, une vue théocentrique. Mais cette vue théocentrique n'est pas qu'au niveau de la création mais aussi au niveau de l'histoire, des événements.
 Maintenant, les scientifiques acceptent l'idée qu'il y ai une intelligence créatrice mais toujours pas une intelligence dirigeante au niveau de l'histoire. Est-ce que tous les événements sont reliés ou bien ne sont-ils que le fruit du hasard, action-réaction, cause et effet?

À H'anouka, il y a la réparation de la forme. La création ne se perçoit que par la forme, il y a plusieurs formes à la création. Il y a la forme de la table, de la chaise, les carrés, les ronds...les formes définissent en général le caractère, la nature des choses. La multiplicité des formes déconnecte de l'unité
Tout a commencé avec les sept rois primordiaux, avec les Séphirot, forces, inférieures. Il y a quelque chose dans le temple qui relie toutes ces forces, cette chose est la Ménorah, le candélabre. Elle relie justement les six extrémités du monde. 
La branche du milieu représente la sagesse divine, la crainte divine qui unifie toutes les lumières des six autres branches qui convergent vers elle. Toutes ces sciences doivent être rattachées à la cause première et divine. Le but des grecs est de séparer toutes ces forces-sciences à la cause principielle. Cette lumière centrale représente la cause des causes. Elle correspond à un ordre de l'éternité, de l'infini qui ne s'éteint pas, c'est une lumière permanente. Le chiffre 8 des huit jours de H'annouka, correspond au niveau de l'au-delà de la nature. Les sciences sans cette lumière divine, ne sont qu'éphémères même si elles nous permettent de progresser. Le but de l'homme dans ce monde est de faire de nouveau converger toutes ces forces vers l'unité que révèle et diffuse le nom divin de quatre lettres sur Élokim. C'est cela la véritable guerre entre les grecs et les H'achmonaïm.

Ces H'achmonaïm étaient de la tribu des prêtres, des Cohanim. Ils ne devaient pas s'occuper de guerre ni des affaires royales. En vérité, les H'achmonaïm ne font pas une guerre physique, ils font une guerre spirituelle, une guerre d'idées. Ils luttent contre ceux qui veulent séparer le haut du bas comme ce firmament qui sépare le ciel de la terre, qui sépare la droite de la gauche, le sud du nord. Ils luttent contre ceux qui veulent renforcer la force de la dualité. 
Il faut comprendre que par les H'achmonaïm, que par H'anouka, il y a une réparation de la faute de Aaron leur ancêtre qui a vécu la faute du veau d'or et dont Moshé lui reproche d'en avoir été la cause. 
Le véritable but de la prêtrise est de réparer le monde inférieur. Si les enfants d'Israël ont fait le veau d'or, c'est que Aaron n'a pas bien fait son travail, lui reproche Moshé. Il est aussi là pour réparer le monde de la science qui est relativement inférieur à la sagesse suprême. Ces degrés de sagesse sont plus bas que la sagesse divine qu'il faut élever à son niveau.
 C'est ce que demande Moshé à Aaron « lorsque tu élèveras les lumières (de la Ménorah)» car ces lumières ne sont issues que de l'obscurité qu'il faut élever afin de les anoblir. Il faut leur enlever leur habit obscur afin de les rendre lumière.
Aaron n'a pas eu de place dans l'inauguration du temple et cela le rendait soucieux. Dieu veut lui montrer que son service n'est pas du niveau des sept forces inférieurs qui n'ont de force que dans le temps. Lui est au-dessus du temps, son service est de l'ordre de l'infini qui va se perpétuer même après la destruction du temple par l'allumage des lumières de H'anouka.
Par le veau d'or, Aaron a fait entrer dans le sacré, ce mal, ce paganisme, cette notion plurielle. Le travail de tout prêtre (tout homme qui veut servir Dieu) n'est pas dans des états extatiques de méditation mais dans le quotidien, dans ce monde pluriel. Ramener l'unité dans tous les actes de la vie sociale et sociétaire, ramener la présence divine dans tous nos actes c'est-à-dire ressentir Dieu dans chacun de nos actes, ressentir que Dieu dirige toutes nos pensées, toutes nos paroles, tous nos actes. 

C'est le rayon de l'infini qui transperce et qui entre dans le Kéli, le ''vase'' de la temporalité, dans la matérialité. À un moment donné, doit se faire ce mariage des sciences et de la philosophie avec la Torah qui est ce rayon de l'infini qui traverse le fini pour l'élever et le faire revenir à l'infini d'où il vient. Il faut considérer les sciences comme des instruments de Dieu mais en aucun cas des divinités. Le paganisme est de considérer une force divine comme Dieu lui-même. 

En allumant la lumière de H'anouka à la tombée de la nuit, nous faisons un acte qui amène la lumière divine et infinie dans l'obscurité de la matière. Nous relions Dieu à sa création non pas uniquement dans sa transcendance mais surtout dans son immanence. Nous montrons que Dieu est partout dans la temporalité et non seulement qu'il la crée mais aussi qu'il la dirige pour l'amener au véritable but qui est de ressentir Dieu partout dans la dualité. Cette obscurité est la conséquence de ces idées fallacieuses des sciences qui veulent à tout prix délier les événements de leur source unitaire et les jeter en pâture au hasard. Pour faire venir la lumière, il ne faut pas séparer toute chose de Dieu « je suis celui qui tue et celui qui ressuscite, je suis celui qui envoie la maladie et qui guérit».

Le veau d'or était la première entreprise de séparation de l'unité après le don de la Torah. C'est sa forme qui a matérialisé cette séparation. Même le mal en tant que force séparée n'est en faite que volonté divine comme dit Rabbi Akiba: ''même ceci est pour le bien», même ceci est déclenché et dirigé par le bien éternel qu'est la volonté divine. Le règne du multiple n'existe pas, seul le règne de l'unité existe.

Rav Mordékhaï Chriqui 5778