lundi 30 octobre 2017

Abraham lekh lekha d après le Zohar


Zohar sur la Paracha ''Lekh'-lékh'a'' 5778

Dieu demande à Avraham de retourner vers le niveau le plus profond de lui, vers son intériorité afin de l'arranger et de ce fait Dieu lui donne la sagesse de comprendre tous les épanchements divins qui viennent dans ce monde.

 Avraham commence alors à rechercher quelle est la source de la création, la cause originale et vraie de tous les événements qui surgissent dans l'histoire de la création, de toutes les forces de la Nature, des intellects séparés tels que les forces angéliques. Par cette sagesse, Avraham connaissait exactement quel ange, quelle force spirituelle dirigeait chaque parcelle de terre
Alors Avraham a commencé à percevoir toutes les forces qui régissaient la terre par cette ''balance'' intérieure que Dieu lui avait fait atteindre par son introspection spirituelle. Lorsqu'il est arrivé au point central des forces spirituelles de ce monde, il n'a pas su percevoir quelle force angélique dominait et épanchait sur cette parcelle de terre représentant ce point central spirituel. Alors il a commencé à rechercher encore plus profondément dans ces forces angéliques. 
Il a compris alors que toute chose prenait sa source de cet endroit. Il commença alors à rechercher quelle est la cause, l'origine de cette source, de cette matrice. Il compris que cette source ne provenait d'aucun astre ou force spirituelle déjà connue dans le monde mais il perçu la racine même de toutes ces forces angéliques. Celles-ci ne se trouvant donc pas au-delà de la nature mais dans la nature elle-même. 
Avraham compris donc que même toutes ces forces angéliques qui dirigeaient la terre provenaient de ce même point central où il se trouvait à ce moment. Ce point central est la fournaise de Kasdim dans laquelle Nimrod a jeté Avraham. 

Le Ramh'al explique dans ''Adir Bamarom'' que ''our Kasdim'' ''la fournaise de Kasdim'' est le mystère du Tsimtsoum et du Réchimou. 
Avraham a voyagé jusqu'à l'origine des origines, jusqu'au point unique où la trace de la création est apparue, jusqu'à l'espace primordial, la racine de toutes les créations et créatures. Our Kasdim est l'existence même avant la création. C'est ce que les astrophysiciens appellent la ''soupe en fusion'' où la température était extrêmement élevée. Cette situation était bien avant le premier homme. Il y a eu alors une baisse de température extrême qui a cassé cette symétrie et même d'après la physique moderne, c'est le début de la création. Le Ramh'al nous enseigne que la fournaise de Kasdim est le début de la création, de tous les événements et de toutes les créatures. Avant Our Kasdim, Avraham percevait grâce à une introspection spirituelle, toutes les forces angéliques ne provenant que du monde de la création, de la ''Yétsira''. Ce n'est qu'en se plongeant dans la fournaise qu'il a pu saisir l'origine de tout. 
Alors Dieu lui est apparu pour lui dire de sortir de ces principes naturels de la perception. Bien que sa perception était exceptionnelle, il ne pouvait atteindre que l'extériorité des choses. Pour atteindre l'intériorité, il fallait qu'il sorte de cet intellect basé sur ses propres sens afin d'atteindre l'unique créateur de toutes ces forces. Il faut abandonner toutes ces vérités issues de la perception des sens qui nous fait ressentir que c'est l'oxygène qui nous fait vivre, où c'est la nourriture qui nous maintient en bonne santé, où c'est notre travail qui nous donne notre subsistance. Cette sensation de vivre par les lois de la nature emprisonne l'esprit et l'empêche d'atteindre la véritable matrice.

 Il faut abandonner aussi cette sagesse qui relie tous les événements entre eux par cet enchaînement de cause proche à conséquence, où l'homme est le décideur et la cause de sa propre vie. La véritable racine des événements de la vie n'est pas issues de ma décision personnelle. La racine des causes proches, Avraham pouvait les atteindre jusqu'aux anges par la sagesse de l'astrologie mais la véritable source de toute chose ne peut être atteinte par cette sagesse.

 Il faut s'extraire de ce système de pensée afin de libérer l'esprit et ceci passe aussi par se libérer du temps, de cette création graduelle qui permet aux créatures d'exister de manière illusoire. 
Dieu demande à Avraham lorsqu'il a perçu l'origine de la création de ne plus aller après les sagesses liées aux sens pour se concentrer sur la sagesse divine. Il faut arrêter de percevoir comme nous percevons, il faut arrêter de vouloir comprendre les choses pour les percevoir. La compréhension intellectuelle ne nous fait atteindre que l'extériorité des choses. L'accès à l'intériorité des choses passe par un abandon de cette compréhension pour atteindre une compréhension beaucoup subtile révélée par un intellect qui est au-delà de la nature humaine. Le début de cette sagesse véritable se trouve dans la terre d'Israël qui est la matrice des matrices, la présence divine. Avant d'arriver à la dixième épreuve au mont Moriah, Avraham ne percevait que la voix divine, arriver en terre d'Israël, il percevait la vision divine.


Rav Mordékhaï Chriqui (5777)
Retranscription Rav Michael Smadja
Publie par la Source des sagesses


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Abraham, du totalitarisme de Nemrod à l'universalisme d'Abraham

Lekh' lékh'a 5778Du totalitarisme de Nimrod à l'universalité d'Avraham

Il faut comprendre ce passage entre le totalitarisme de Nimrod et l'universalité que Avraham va révéler au monde. 
Pour le Ramban, il y a lieu de parler au tout début de la genèse car c'est la racine même de la foi. Ce début est le Dieu transcendant, le principe premier, l'infini, l'insaisissable, le Dieu séparé et qui est en même temps rattaché par un acte à sa création. 
Le deuxième chapitre parle de Noah' et de la justice, c'est la révélation du Dieu immanent qui veut avoir un regard sur sa création. Cette justice divine va devenir humaine et donc va être altérée et intéressée. Cette nouvelle justice va se matérialiser par le règne de Nimrod qui veut imposer une vision de la justice très relative et coupée de la perception divine. C'est cela le totalitarisme: imposer son système politique en dehors de la perception universelle de la création
Sans Dieu, les idées deviennent erronées et relatives. Contre ce système de pensée tournée vers l'homme, Avraham va révéler un autre système de pensée où Dieu en est le centre, où la pensée humaine est englobée dans la pensée universelle et divine. C'est le règne de l'unité qui va diriger le multiple. 

L'acte le plus important qu'a fait Avraham est d'avoir quitté H'aran, le monde de l'illusion des sens et de toute cette construction mentale qui en découle. Sortir de ces calculs intellectuels qui ne sont qu'une perception humaine et donc altérée de la vérité. 
Avraham va alors trouver ce Dieu unique qui est le Dieu universel. Il est le contraire de Nimrod et de sa perception humaine qui va lui, contre la voie de l'unique. En fait Avraham en écoutant la voix divine, va quitter le monde de l'illusion. La terre d'Israël n'a rien à voir avec les autres pays. C'est un endroit métaphysique et pas uniquement physique qui est l'origine des origines et qui se trouve surtout en nous.
La finalité de la Torah n'est pas politique ou sociétale mais elle est l'adhésion au Dieu unique qui passe par le règne de la présence divine sur terre. Et ceci se fera pour Avraham par la dixième épreuve qu'est le ligotage de Ytsh'ak qui est en vérité l’aliénation totale du corps et de ses forces à la lumière divine. Alors Avraham va percevoir la révélation de l'infini ''et il a vu de loin l'endroit'' il visualise la terre d'Israël qui est l'âme de la terre. Il quitte l'espace sensorielle pour entrer dans l'espace divin et la perception supérieure et universelle.

Rav Mordékhaï Chriqui
Retranscription Rav Michael Smadja
Publie par la Source des sagesses


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jeudi 26 octobre 2017

Abraham, l évolution de la Création, Noah et Abraham



Paracha ''Béréchit-Noah-Lekh lékha''

Que signifie le mot ''Béréchit'' ''au commencement''?
 Cela signifie le début de la création. Le Midrash demande pourquoi la Torah commence par la création du monde et non par la première Mitsva donnée au peuple d'Israël car la Torah est le livre des Mitsvot? 
Pourquoi la Torah se montre t-elle plutôt comme un livre de la cosmogonie, de la Théogonie, du Dieu de la création plutôt que comme un livre de commandements et d'éthiques, un livre sur le comportement humain? 
Le Ramban explique qu'il est nécessaire de parler de la création car c'est la racine de toute la croyance en un Dieu créateur, c'est la source de la foi. Et celui qui ne croit pas dans ce commencement de la création c'est-à-dire qu'il pense que le monde est antérieur et non créé qui est l'avis de Aristote et de la plus grande majorité des penseurs grecs, renie le principe même de la création, il nie l'origine des origines. Il renie en fait le Dieu transcendant, le Dieu précédant la création. Le principe premier de la foi est qu'il y a un Dieu transcendant qui a créé le monde. Et celui qui ne croit pas à ce principe, tous les commandements de cette Torah n'ont aucun sens pour lui bien qu'il les accomplit. Pour cela, il faut d'abord affirmer le premier principe de cette croyance en Dieu même si cela n'est pas démontrable de manière expérimentale. Il faut savoir qu'il y a une racine, un début. Penser qu'il n'y a pas de commencement est remettre en cause toute la Torah, c'est la raison pour laquelle la Torah a commencé par ''Béréchit'', la description de la création. Rashi explique plutôt que la Torah commence par la création pour donner le droit à Israël de vivre dans la terre que Dieu lui a donné.
Ce sont deux vues différentes de la Torah. Il y a une vue anthropocentrique qui montre que la Torah a été donnée aux hommes (Rashi) pour leur enseigner comment se conduire et pour cela, il fallait commencer la Torah par la première des Mitsvot. Mais d'après la raison du Ramban, la Torah est une vue théocentrique ou Dieu est le centre et où toute la Torah tourne autour de cette connaissance divine. C'est le Dieu créateur qui nous fait prendre connaissance du commencement de la création. C'est la Torah du Dieu transcendant qui veut se révéler à la création.
Mais il ne faut pas tomber dans l'erreur que la création est le but ultime de la volonté divine. La création et les créatures aussi, d'après le Ramh'al, ne sont qu'un moyen, une étape et non un but en soi pour cette volonté primordiale, pour cette cause principielle qui est de révéler son unité. Et donc, si le but n'est pas la création, pourquoi donc avoir commencer par la création?
 En fait Dieu veut révéler une œuvre qui n'est pas en fait obligatoire mais il l'a choisie pour se révéler. Il aurait pu choisir une autre voie. Cette voie est la voie de la création dit le Ramh'al. Il y a d'innombrables autres voies que l'on ne peut même pas imaginer pour révéler son unité mais il a choisi cette voie de la création. Elle est essentielle et c'est pour cette raison que la Torah commence avec le récit de la création.
Le récit de la genèse vient nous révéler le Dieu créateur mais ce Dieu créateur n'est qu'un aspect de l'éternel. Selon la Kabbala, il y aurait plusieurs visages de Dieu et un de ses visages s'appelle le ''créateur''. Mais par ce visage, nous ne pouvons pas connaître cet être premier. On connaît le Dieu créateur et plusieurs peuples ont retenu cette idée unique de Dieu en tant que créateur. Mais pour Israël, ce Dieu créateur n'est qu'un aspect du divin comme il y a un autre aspect de Dieu qui est celui du Dieu libérateur qui nous fait sortir d’Égypte, qui nous fait sortir de notre perception limitée, illusoire et erronée, de cette prison psychique qu'est notre perception sensitive. Mais pour l'instant, avec Adam, Dieu se révèle en tant que Dieu créateur. Mais ce n'est pas l'unique visage de Dieu.
Avec Noah, nous allons comprendre un autre aspect de Dieu. Dans la génération de Noah', le monde atteint un niveau de dégradation totale, le chaos, la confusion et la débauche à tous les niveaux de la création. Cette débauche amène Dieu à décider non pas de détruire le monde mais de révéler ce second aspect, ce second visage. Il est vrai que cela passe par une certaine destruction du monde mais ce qui est important est de saisir une sorte de trame derrière tout le récit de la Torah où tous les événements décrits ne sont que des révélations des aspects du divin. Avec Noah, nous allons découvrir un nouvel aspect divin, le Dieu de la justice. Alors Dieu dit à Noah de prendre de toutes les espèces de créature ''mâle et femelle''. Le Ramh'al explique que cette dualité ''mâle et femelle'' est le principe même du Tikoun, de la réparation. Ce mélange de ces deux forces est en fait la véritable détérioration du monde. C'est aussi une confusion entre le ciel et la terre, deux pôles opposés qui se mélangent. Les cieux étant considérés comme l'énergie masculine qui engendre et la terre comme l'énergie féminine qui reçoit et qui produit. Il faut marquer une distinction, un firmament entre ces deux forces créatrices. À la génération du déluge, il n'y avait plus cette distinction et c'est ce qui a provoqué le chaos. Alors le visage de Dieu en tant que Dieu de la justice va alors se révéler. Ces visages dans la Kabbala sont appelés ''Partsoufim'' ce visage de la justice est lié aussi aux sept lois Noah'ides qui représentent les sept qualités inférieurs, les sept Séphirot inférieurs qu'il faut réorganiser. Ces sept Séphirot sont le fondement même qui constituent les bases d'une société saine. Ces sept Séphirot correspondent aussi au règne des sept rois primordiaux qui vont régner avant que ne règnent les rois d'Israël. Ces rois qui veulent dominer de manière individuelle ressentant chacun d'eux, une illusoire sensation d'autonomie qui sont le résultat de la brisure des vases. Ces sept causes de la création en voulant devenir rois se sont déconnectés de la cause première. La réparation de ces vases va se faire avec Noah. Noah va faire entrer dans l'arche sept spécimen de chaque sorte de bête pure et deux spécimen mâle et femelle pour les bêtes impures car le Tikoun passe toujours pas l'accouplement. Le couple qu'est le ciel et la terre, l'homme et la femme. C'est la confusion, ce mélange de ces deux forces qui a provoqué et engendré la confusion. Et justement par le déluge, Dieu dévoile son visage de justice qui est l'union de la bonté et de la rigueur. La bonté étant la fonction de l'expansion et la rigueur étant la fonction de la limite. Ces deux forces sont représentées par l'homme et la femme. Et c'est justement ces deux forces ''bonté-rigueur, homme et femme, masculin et féminin qu'il faut mettre en place grâce justement au Dieu de la justice. La justice stipule cet ordre qui est établie par les sept lois de Noah. C'est aussi la conduite de la rétribution, de la récompense et de la punition. Dans l'idée de l'arche de Noah, il n'y a pas que la notion de ''sauver le monde'' mais il faut surtout reconnaître la notion de justice divine, le Dieu de la limite, dans la limite et qui nous limite. Mais cet aspect de Dieu n'est pas seule, il y a bien d'autres aspects de Dieu qui définissent ses qualités mais non son essence. Nous avons vu donc un visage de Dieu créateur, du Dieu transcendant d'avant la création et avec Noah, un autre visage de Dieu, celui de la justice. C'est la conduite du jugement dans la dualité. La Torah n'est pas l'histoire des hommes mais c'est la Torah de Dieu qui va se réaliser par l'histoire des hommes.
Le troisième chapitre de la Torah est lié au récit de Avraham qui va révéler l'aspect du Dieu unique qui n'accepte plus d'autres dieux, d'autres divinités, d'autres forces indépendantes et séparées de lui. Jusque là, il a laissé les hommes aller dans des voies erronées de la divinité. Avraham va casser les statues représentant les dieux de son père. Ces dieux étant des représentations des envies de l'homme, il y a un dieu pour la subsistance, un dieu pour la guérison, pour le mariage... avec Avraham, nous arrivons au monothéisme, au Dieu unique diffusant toutes ces différentes énergies. Avant Avraham, ce Dieu unique agissait mais ne se faisait pas connaître. Avec Avraham, nous avons affaire à un Dieu que l'on ne voit pas mais que l'on entend. Avraham est le premier prophète. Il connaît Dieu par la parole. Sa première parole était qu'il parte de son pays, de cette perception idolâtre de la vie, de toutes ces connaissances qui sont sa matrice. Quitter la ville où est né Avraham, ''Our Kasdim'' qui est le berceau de toutes les civilisations. Avraham quitte alors une très grande civilisation! Pour aller dans une terre en friche, sans aucune civilisation.
 Il doit quitter cette perception humaine d'une extrême complexité pour arriver à la perception divine complètement épurée de toute notion humaine et duelle. Et c'est en quittant cette terre berceau de la civilisation pour entrer dans cette terre de Kanaan qu'il va réussir à percevoir quelque chose d'insaisissable, la parole de Dieu.
 Quand Dieu dit à Avraham de quitter la terre, cela veut dire ''quitter ce monde construit par la perception des sens'', sort de toutes les sciences issues de ces sens, de l'intelligence humaine. La connaissance de Avraham est énorme avant de connaître Dieu. Il avait une maîtrise sur toutes les forces angéliques qui se diffusent dans la matière. (il y a une tradition que toutes les Médecines orientales notamment les centres énergétiques, la Medecine par les plantes, ...proviennent du livre d'Abraham). Mais il a cherché la cause première et non les causes proches de toute chose. Il rejetait les causes proches que les gens ont rendues divinité. Lorsque les causes apparaissent, ce sont les divinités qui apparaissent, ce sont les lois de la nature, c'est cela l’idolâtrie. C'est la cause de toutes les causes que Avraham recherchait. Et en allant en terre de Kénaan, il trouve le point central, la pierre fondamentale qui est la racine de toutes les humanités. C'est la matrice du monde. Mais qui est au-dessus de ce point? 
C'est cela qu'il va découvrir par la voix et non par l'image. Il va comprendre que Dieu est aussi dans l'histoire non dans l'histoire des hommes mais dans l'histoire divine qui a un but précis: révéler son unité dans la création. Les hommes n'étant que l'expression de cette histoire de l'unique. 
Avec le premier homme, c'est le Dieu de la création qui s'est révélé par la création mais non le Dieu de l'histoire. Avec Noah c'est le Dieu de la loi, le sens des responsabilités qui incombent à l'homme. Avec Avraham, le Dieu universel s'est révélé, le monothéisme est apparu et ceci par la négation des autres Dieux. Ce n'est pas une perception active mais passive. Il n'est à ce niveau qu'une voix. Dans l'épreuve de la ligature de son fils, la voix de Dieu lui montre que même sa compassion ne doit pas être ce qui le dirige. Il ne faut pas la transformer en divinité. Certaines religions se trompent et font de la compassion un Dieu. Le Dieu universel contient tous les aspects qui se révèlent dans la création. En limitant Dieu à ses qualités, l'homme lui donne une forme, il le caractérise. Comment peut-il être amour et rigueur en même temps?
 Car en fait il est le Dieu des contraires, des paradoxes. Avraham va donc connaître Dieu par la négation. (il n'est pas amour, il n'est pas rigueur, il n'est pas compassion...). La plus grande épreuve qu'a traversé Avraham est son départ pour la terre de Kénaan car à ce moment, Dieu révèle une qualité qui est au-delà de l'universalité de l'humanité, se séparer du monde pour aller dans une terre isolée. Et donc Dieu lui montre qu'il y a une terre choisie et de même il y a un peuple choisi. À partir de Avraham, Dieu veut montrer qu'il y a une âme aux nations. Dieu veut alors construire non pas une nouvelle humanité mais une âme à cette humanité. C'est cette épreuve que Avraham a du mal à accepter. Ainsi au moment de l'ordre de la circoncision, il va demander conseil à ses amis! Pourquoi? Car il voit dans cet acte, une manière de se singulariser. Cette alliance avec Dieu, il ne la comprend pas car cela sous-entend, une séparation d'avec l'humanité. Cette singularité qu'elle soit au niveau du corps ou de la terre, est en fait une élévation pour toute l'humanité. Le Dieu qui est apparu à Avraham est un Dieu souverain qui domine toute chose et que rien n'influence. Pour lui être fidèle, il faut accepter les paradoxes, à savoir cette dualité du bien et du mal. Il faut accepter cette injustice qui surnage au-dessus de la création. Avec Noah, nous percevons la justice alors qu'avec Avraham c'est l'injustice qui apparaît avec le sacrifice de son fils. Qu'est-ce que l'injustice remet en cause si ce n'est la loyauté de Dieu, sa sincérité! Non, en fait elle remet en cause juste l'idée que nous avons de la justice qui est une perception anthropocentrique de la notion de justice. La justice divine n'est pas une justice humaine changeante et intéressée. Il nous faut nous annuler devant la volonté divine et ne pas croire que nos envies sont volontés divines. Il nous faut nous abandonner au gré de cette énergie divine qu'est la volonté divine. Et par ce lâcher-prise, l'homme amène le monde à la perfection.
 Mais cette idée de perfection, ce n'est pas Avraham qui va la révéler dans le monde, c'est avec la Torah de Moshé que cette notion de perfection va se révéler, la voie de l'éternité. C'est le Dieu de la libération qui va se dévoiler à Moshé. Le véritable message de la Torah est l'évolution même du divin c'est-à-dire la révélation même de l'être premier. Au début, il n'est que créateur, après il est justice pour devenir gouverneur. Et pour cela, il définit ce que l'on appelle le cœur du monde, l'âme du monde. Mais à la fin, Dieu va nous libérer du temps par la sortie d’Égypte. Il nous libère de la limite. Dieu est l'idée de l'éternité et de l'infini. On peut dire que la Torah vient nous apprendre les différentes configurations de la Torah. Avec la création, on n'a pas affaire avec l'infini mais plutôt avec la limite, le fini, le Tsimtsoum. Pour cela Aristote s'est trompé car il pensait que le monde lui-même était Dieu. Mais la Torah est là pour montrer l'évolution de la création vers la complétude, vers l'éternité.
Rav Mordékhaï Chriqui (5777)
Retranscription Rav Michael Smadja
Publie par la Source des sagesses

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Abraham "Va vers Toi"

Abraham, l âme des multitudes, "Va vers toi", va pour toi-même! ( lekha,50  va vers la 50° porte)

Voici une étude du texte biblique qui nous amène en entrant dans son intériorité, le sens caché du merveilleux voyage d'Abraham.

Au tout début du chapitre, le nom d'Abraham était Abram.
"YKVK(un des noms de Dieu), dit à Abram: "Lekh lekha", Va pour toi, va vers toi, de ta terre et de ton enfantement et de la maison de ton père, vers la terre que je te montrerai" (Gen 12,1)
"Va pour toi", voilà la réponse à ta question.


Abram signifie en hébreux "Av-Ram, père-des multitudes" ou père d'en Haut. Donc, Abraham est le messager de la transcendance.

Nous allons donc étudiez ce passage sur 4 différents niveaux.
- Au premier degré, ce texte nous apprend qu'Abram entend la voix de YKVK et obéit à son injonction de partir.
"Térah" son père, fabriquait des idoles. On le sait par Josué.

 Abram fuit donc l’idolâtrie, la religion aliénante de ceux qui ne sont non-libres, soumis aux dieux, fidèles a leurs peurs et attachés aux apparences du monde. 
En fait, Dieu le libère de sa tribu, de ses coutumes et de ses croyances. 

- Au deuxième degré, YKVK, ne dit pas: "Viens vers moi", comme on pourrait s'y attendre de la part d'un Dieu qui entendrait lutter contre l’idolâtrie et le polythéisme. YKVK ne tente pas de remplacer l’aliénation aux multiples dieux  par une aliénation au Dieu Unique. Il dit "Va vers toi", Va pour toi", parce qu'il s'agit de tout autre chose!
 "Va-t'en pour toi", pour te connaitre toi-même, pour rencontrer les hauteurs dont tu es le père. Abram  s'appelle père des Hauteurs.

On dira alors qu’après notre éveil, cela devient notre deuxième naissance, bien après être venu au monde, nous nous donnons naissance à nous mêmes en acceptant notre liberté.
Quitte tes habitudes et tes désirs anciens, tes conditionnements, tes attaches, tes liens et ta prison quotidienne. 

YKVK, pousse chacun d'entre nous à se libérer
Laisse tes anciennes références, tes dieux, tes idées toutes faites, tes croyances limitantes; laisse absolument tout. Tout est possible dans cette seconde vie grâce à ce nouveau départ. Par pour te trouver, te re-trouver car il n'y a qu'ailleurs que nous sommes neufs (on parlerais de nos jours
donne toi la possibilité de faire "un saut Quantique")

"YKVK" s'occupe toujours  avant tout de t'émanciper. Même lorsqu'il tonne des commandements, c'est pour te libérer.

 Certains ne s'en occupent pas, quelques'uns se libèrent en une seconde (la techouvah), d'autres y consacrent leur vie. "Va pour toi", que le vertige de la liberté te fasse moins peur que les certitudes des contraintes, dépasse ton conditionnement social, le bien et le mal, vers la transcendance des contraires.

- Au troisième degré, dans le Talmud, il se trouve une question que traitèrent les écoles de Rav Hillel et Rav Chamai:

 "Est il préférable de ne pas naître?
"Ou la vie, pour le vivant est une bénédictions?" (TB ER 13b), sujet traité pendant plus de 2 années.
Nous n'allons pas entré ici dans le sujet, mais voyons les implications des deux réponses possibles.
. Si tu prétends qu'il eut mieux valu n'avoir jamais été, alors tu dois être prêt à renier tout ce que tu es, tout ce que tu as fait jusqu'à maintenant, tout ce que tu es devenu.
Il y a une invitation à bien peser la portée de cette décision. Ton chemin spirituel, consiste dans ce cas là à expliquer à Dieu comment cesser de créer le monde et la vie. Cela commencerait par nous même et devrons découvrir par nous même comment dé-naître de notre vivant. Il nous faudrait nous demander ce que signifient Etre et n’Etre pas, et plus encore, ce que suppose n'avoir jamais été.
. Si nous pensons, c'est une bénédictions d'avoir été crée, tu dois préciser pourquoi?
 et dans cet exercice nous vas découvrir quelque chose...de notre propre désir d’Être.
La tradition juive nous transmet ce commentaire laconique: " il aurait mieux valu pour l'homme ne pas avoir été créé, mais puisqu'il l'a été, il lui appartient d'examiner sa conduite"
Donc pour répondre à une forme de la question existentielle: "Pourquoi la vie ou est il préférable de ne pas naître", les rabbins renvoient chacun à lui même "il lui appartient d'examiner sa conduite"

Examiner sa conduite, c'est s'interroger sur le sens de sa vie, de ses actes, puis observer leurs motivations, chercher en soi, à la racine de tout acte, la pulsion qui en déclenche l'idée, le besoin, la nécessité,....le Désir.

Une réponse personnelle et universelle se révèle dans cette introspection: je veux vivre.
La racine du moindre de mes actes , quelque soit les formes de lesquelles ils s'expriment, ce sont toujours le désir d’être et le désir de vivre, apercevoir cet réponse , et même assumer être le créateur de sa propre pulsion voilà un chemin possible pour son progrés spirituel.

"Va vers toi", Abraham va découvrir ce qu'il n'aurait pas vu s'il n'était pas allé vers lui-même: au delà du désir, du 
bons ou mauvais, de l'arbre de la connaissance pour trouver l'arbre de VIE.
il a contemplé le désir tout court, ni bon ni mauvais voir au delà, le désir d’être..."Adam, le père de l'humanité, affirme que les mesures de l'intérieur et de l'extérieur de sa tombe sont identiques, cad que les parois n'ont pas d'épaisseur. Il nous indique qu'entre ce monde -ci et l'autre , la frontière est sans mesure, sans importance. La vie et la non vie ont quelque chose de commun (voir l'article la lumière à partir de rien) 

Ce quelque chose , c'est le désir d’être ou le non désir d’être. Va vers toi même pour le savoir par toi-même.
Dans le Zohar, il est dit: "les justes se mettent à l’écoute de leur voix" alors que les injustes sont privés de leur lumière, leur lumière est dispersée vers l'extérieur, dans l'extériorité. Ils vivent dans des désirs sans percevoir leurs racines.
Le juste, lui écoute sa voix au plus profond de lui même "Va vers toi-même" Lorsque nous quittons tout qui est alors notre guide ? Ou sont nos repères, le lieu de la connaissance, la sagesse? interroge Job (job 28.13). En toi, nulle par ailleurs, déplace ton intention vers l'intérieur du monde , au plus profond de toi, et dévoile alors ton désir d’Être.  

- Au quatrième degrés, le niveau secret, tout va être élucider. Abraham, représente l’Âme de l’âme enseigne un maître. 
Le propre de l'homme est d'oublier d'ou il vient.
Le rôle de Dieu est de le lui demander sans cesse: d'ou viens tu? Ou vas tu ? (Gen 3.9). Mais l'ennui, c'est que l'homme lui retourne la question, Qui suis je? D’Où viens-je ? Ou vais je?
"Va vers toi-même!", tu viens de toi même et tu vas vers toi même.
Certains désirent avoir des enfants, ils veulent les voir installé et heureux, d'autres veulent réussir leurs carrières, devenir riche, célèbre, travailler.....
Mais quelle est la racine de ces désirs? 
Va vers toi même, mets toi à l'écoute de ta voix, du lieu ou tu te trouves , "Ici et Maintenant"

Abram et Abraham, c'est chacun de nous
. Avant qu'Abraham ou Abram, l’Âme de l’âme était avec l’Être YKVK. L’Âme de ton âme aussi car c’était la même car à ce niveau tout est UN.
Au niveau métaphysique, "...de ta terre" c'est ton lieu originel, "...de ta maison" c'est la présence et"... de ton père" c'est le saint, "... vers la terre que je te montrerai..." c'est ce monde ci, si tu accepte de naître, de t'éveiller car (tu possèdes le libre arbitre).


"le lieu originel", le maître désigne l’Âme de ton âme, le désir Initial.
"la présence du saint", c'est l'ame, le souffle de vies (Rouah ou les sentiments) qui pénètre le corps au moment de la création du corps.
"ce monde", représente le corps

"Va pour toi", l’Âme de ton âme au sein de l'UN désire l’être, la vie, le monde, et pour répondre à ces aspirations, elle doit se séparer de sa source qui est l’être absolu. YKVK, lui accorde ce désir.
Le Désir qui a frémi au sein de l'Un le ״י״, et qui a eu la création des mondes, pour conséquence,est le meme que celui de l’Âme de ton âme. L'enfantement de tous les enfantements, c'est le départ.
Tu es le fils de ton père et de ta mère, et le petit fils de quatre grands-parents, mais nos parents ne nous apportent que le corps de chair nécessaire pour vivre dans ce monde. Fondamentalement, tu es ton propre père.
Mais une fois, dans ce monde, YKVK s'adresse à l’Âme de l'âme qui a désiré s'en aller dans ce monde-ci "Va vers toi-même" Maintenant, que tu es né, observe le désir d’être qui ta fait naître est le sage voit alors ce qu'il prenait pour un exil est en fait fait un Exode!
L'exil est un départ involontaire, un séjour force, un acte sans désir, l'Exode est une Libération, une aventure, un départ désiré, un commencement...

de l'En Haut à l'En Bas et de l'En Bas à l'En  Haut:
- de Haut en Bas, YKVK, accorde à l’Âme de l’âme qui désire être, son désir d’Être.
- de Bas en Haut, YKVK, enjoint à l'homme "va vers toi même", ainsi si il entend l'appel, son âme se connectera à la source.

Malheureusement, l'homme a tendance à oublier sa source, ainsi l’Âme de l'âme ne s'éveille en l'homme que par la sagesse ou par la crainte ( cad par la voie de la dualité de l'arbre de la connaissance)
 Le but est d'éveiller en soi , de façon à ce que Tout soit en soi. Un vouloir unifié, un désir assumé, une union du Divin et de l'humain... "la voie du milieu,  l'arbre de Vie" 



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lundi 16 octobre 2017

Les Portes de la Sagesse 1/138


Les 138 Portes de la Sagesse du Ramh'al -

 Porte 1


Chapitre 1: Portique 1  " L'Unite et son dévoilement "


 Ce livre contient tous les principes dévoilés par le Ari Zal.
Il y a deux aspects dans ce livre :
 1/ la vision de la prophétie, le ''Marhé Anévoua'' c'est-à-dire la métaphore.
 2/ le Paradigme qui est l'interprétation de la métaphore. D'après le Ramh'al, tout ce que le Ari Zal a dit n'est qu'une symbolique. Lorsque nous parlons d'un ''kav'' d'un trait ou d'un rayon qui entre dans le H'allal, dans l'espace primordial, en fait il n'y a ni rayon ni d'espace vide. Ce n'est qu'une image pour cela, il y a lieu de comprendre l'image comme pour l'exemple de la ''barbe sacrée'', ''Dikna Kadicha'', cela ne veut pas dire qu'il y a des poils de barbe ou des cheveux. Et pourtant le Zohar est rempli de ces métaphores ou de ces symboliques que sont les yeux, les oreilles les cheveux... dans ce livre nous allons voir d'une part le premier aspect de la Kabbala que l'on appelle la ''métaphore'', la symbolique et d'autre part l'interprétation de cette symbolique.
 Dans une introduction qui s'appelle ''Dérekh Ets H'aÏm'', il est écrit ainsi:'' je te présente les 138 portes de la connaissance et si tu connais ces 138 portes, tu pourras aller dans n'importe quel livre de Kabbalah et comprendre exactement la portée de chaque enseignement''.

  Il y a trois niveaux dans la Kabbalah:
 Le premier niveau est de comprendre les Séphirot comme les principes-moteurs de la création. Et comme la création est le principe primordial, on explique alors D-ieu à travers cette création.
 Le Ramh'al dit que celui qui n'a pas atteint le deuxième niveau qui est que tout ce qui a été créé est pour le bien, D-ieu voulant révéler le bien et la création étant le moyen pour révéler ce bien.
Le troisième niveau est de révéler que tout ce qu'il a créé est pour son unité: ''tout ce qu'il a créé est pour son honneur'' c'est-à-dire révéler son unité.
Pour le Ramh'al, celui qui n'a pas compris le deuxième niveau, il n'a pas compris la Kabbalah. Car définir les Séphirot uniquement comme des moteurs et des forces de la création est très simpliste. La Kabbala n'est pas qu'une théorie de la création. Tout doit être dirigé vers une conduite qui amène à la révélation de l'unité divine. Nous verrons que dans chaque définition, le Ramh'al nous ramènera à la conduite divine. En fait c'est la définition même de la volonté divine. Il donne la possibilité à l'imparfait, à la lacune de se réaliser. D-ieu par la création ne veut révéler que sa volonté et tout le reste n'est qu'une expression de sa volonté. Pour cela, le Ramh'al ne commence pas par l'explication de la création mais par l'explication de sa volonté. Car en comprenant sa volonté, nous pourrons comprendre la création comme une expression de sa volonté.

 Il y a la volonté et les volontés.
 Il faut distinguer entre la volonté et celui émet la volonté. La volonté est ce qui s'exprime mais il faut distinguer celui qui est le créateur de la volonté. Ici, nous n'allons parler que de la volonté qui est sans fin et sans but et d'après le Ramh'al, il est autorisé d'en parler mais cependant avec une limite jusqu'où nous pouvons nous plonger. Dans la porte quinze, le Ramh'al va dévoiler quelle est la limite de cette volonté.

De quoi parle-t-on dans cet infini?
Car s'il n'y a pas de fini, il ne peut y avoir de définition. Il y a cependant une idée du sans-fin que D-ieu veut révéler. Mais puisque nous ne parlons pas de son essence même, nous avons le droit de parler de sa volonté sans fin et sans but et aussi de sa volonté avec but qui est le dévoilement de son unité.

 Il y a deux définitions dans l'unité.
L'unité dans l'existence et l'unité dans la domination. Deux sortes de connaissance dans l'unité, D-ieu étant le seul qui existe et étant le seul qui domine. La véritable croyance est la croyance dans sa domination mais l'unité dans son existence, le Rambam l'explique ainsi: il y a une existence qui fait exister toutes les existences. Nous pourrions dire qu'après qu'il ait créé les existants, il se peut qu'il y ai plusieurs existences. Le soleil est bien une existence, l'homme a une existence, l'eau a une existence! Mais en fait, la différence est que D-ieu a une existence qui est nécessaire aux autres existences et lui ne dépend d'aucune autre existence. Donc si aux autres existences, elles leur sont enlevées la cause ou une condition et bien elles disparaissent.

 Mais D-ieu puisqu'il ne dépend de rien, ne peut disparaître. Il est unique dans l'existence. Lorsque l'on dit qu'il est Un, cela veut dire que lui est et les autres ne sont que des extensions de son existence qui n'ont rien à voir avec lui. Un homme peut être ici ou pas mais lui ne peut pas ne pas être ici. Tout être créé n’est pas nécessaire. Seul D-ieu est nécessaire.

 Le Ramh'al dit que cette croyance n'est pas le principe de la croyance mais le principe de la croyance est qu'il est le seul dans la domination.

 Dans les quatre premières portes, le Ramh'al va nous expliquer l'unité dans la domination et non pas l'unité dans l'existence.
 Il est le seul qui domine. Qu'est-ce que cela veut dire?
Un homme a une volonté et il peut la mettre en pratique ou non. Que veut dire exactement ''dominer''?
 Pourquoi doit-on comprendre l'unité dans la domination?

À priori, cette unité découle de la première unité de son existence car puisque D-ieu fait tout exister donc seule sa volonté existe et domine réellement!

 Malgré cela, cette connaissance est une connaissance séparée et indépendante. C'est une connaissance dans la foi particulière. Car les incroyants peuvent dire qu'au début D-ieu est seul et par sa seule volonté il a créé des créatures mais puisqu'il les a créés avec le libre-arbitre donc pouvant décider et créer des volontés propres et indépendantes, il leur a été donné la possibilité d'empêcher sa volonté de se réaliser.

 Cela est faux de dire qu'il veut se laisser faire et que cela serait sa volonté, que c'est sa volonté que d'autres volontés puissent aller contre sa propre volonté puisqu'il est le seul qui décide. Mais cela est impossible car il ne peut y avoir deux volontés qui s'opposent.

Dans la deuxième porte, le Ramh'al va expliquer cette théorie qui dit qu'une autre volonté ne peut être en contradiction avec la première même si à priori, c'est aussi sa volonté de laisser une autre volonté se réaliser. Mais cette théorie que le Ramh'al réfute, est vraie d'un côté car elle amène au mérite et à la punition, aux épreuves. Le roi laissant son fils devant la porte d'une prostituée ayant la possibilité de faire la faute et devenant ainsi un animal ou bien il a la possibilité de s'en écarter et il devient alors un juste. Ce n'est donc pas faux mais ce n'est pas encore complètement juste car c'est la vision de l'arbre de la connaissance.

Il y a une autre perception de la vérité qui est la vision de l'arbre de vie. Dans la conduite de ''Z-A'', c'est tout à fait juste mais dans la conduite de ''arikh Anpin'' et de ''Atik'', ce n'est pas juste. Nous ne voulons pas expliquer la volonté finale dans les limites du Tsimtsoum mais nous voulons expliquer ici, la volonté parfaite. Lorsque le Ramh'al parle de l'unité de la domination, il parle au niveau du Kéter, de l'unité parfaite et totale dans sa volonté. Et même si nous nous trouvons après confrontés face à d’autres possibilités dans la conduite, il faut savoir dans quel mode on se trouve.

Le Ramh'al veut expliquer le premier axiome où il n'y a aucune autre volonté que la sienne. Il a créé la possibilité que les hommes peuvent devenir des mécréants et il a aussi créé la Sitra Ah'ara. Et donc à priori l'homme a détérioré sa nature et la volonté de D-ieu ne s'exprime pas. Il veut le temple et il n'est plus, il veut les sacrifices et ils ne sont plus, il veut la terre d'Israël et elle n'est plus!

Tout ceci à priori à cause de nos fautes et donc on l'a affecté! Cela veut-il dire qu'il a changé d'avis?
 C'est une pensée qui existe mais qui est trop simpliste. Il faut reconnaître que c'est une lecture de la Torah mais celui qui n'a pas la véritable connaissance va s'arrêter à cette volonté intermédiaire comme la nomme le Ramh'al dans ''Adir Bamarom''. C'est-à-dire que nous voyons la moitié du chemin mais D-ieu ne se situe pas au milieu, il est à la fin.

 Et en vérité celui qui perçoit la conduite de l'unité, voit maintenant aussi la fin comme Rabbi Akiba qui voit la finalité de la destruction du Beth Hamikdach, c'est-à-dire sa reconstruction au moment même où le renard foule de ses pattes, l'endroit détruit du saint des saints et rabbi Akiba se mettant à rire de joie. Pour cela, non seulement il faut avoir une connaissance parfaite de son unité dans l'existence mais aussi une connaissance de son unité dans sa volonté. Et que même ce qui à priori est contraire à sa volonté est en fait sa volonté et son unique volonté que nous percevons comme étant contre sa volonté.

Mais en fait, D-ieu est le metteur en scène de tout ce livre qu'est la création. Il est impossible qu'une volonté puisse annuler sa volonté suprême d'aucune manière. Quelque soit la situation, rien ne peut annuler et aller contre sa volonté. Et tout le temps que nous ressentons que ce qui se passe est ''à priori'' contraire à sa volonté est en fait la conséquence d'un projet très profond qu'il nous est impossible de percevoir si nous nous appuyons uniquement sur le moment présent. Notre volonté personnelle n'étant qu'un vêtement de la volonté divine suprême.
Car en fait qui anime notre soi-disant ''propre-volonté'' si ce n'est la volonté divine qui fait avancer les choses pour amener la création à la réparation universelle.
En vérité, D-ieu n'annule pas le libre-arbitre car il y a une volonté qui permet effectivement au libre-arbitre de s'exprimer qui se trouve au niveau de Z-A, lorsque se produit la ''Nessira'' la séparation.

Le Ramh'al met cette notion de ''libre-arbitre'' dans Z-A au niveau de la Nessira. C'est le principe de Rosh Hachana. Mais il y a réellement un libre-arbitre mais qui est très trompeur et qui peut amener l'homme au déni de D-ieu.

 D-ieu va ramener l'homme à sa volonté de deux manières soit par la punition ou soit par la Téchuva, par le repentir. Le Ramh'al rajoute aussi par la pureté, la Tsidkout. En vérité, toutes ces manières ne sont que pour faire annuler à l'homme son libre-arbitre de sa propre volonté, soit par les coups soit par une prise de conscience soit par la pureté de ses actions qui de ce fait, annulent automatiquement cette impression d'autonomie. Le Ramh'al dit dans '' la voie des justes'' que les souffrances ne viennent que par le manque de conscience et que si un homme prend conscience du but de son travail et de son comportement, il ne sera pas éprouvé par son corps car celui-ci sera dominé par sa conscience. Les souffrances ne viennent que pour prendre conscience de la vanité du corps.

C'est cela le libre-arbitre, le pouvoir de revenir vers lui, la manière comment revenir vers lui. Mettre ou non sa conscience au devant du corps. Mais en fin de compte tout doit revenir à la réparation finale. Nous pourrions dire aussi qu'à la fin c'est sa volonté mais au milieu, il y a des modes différents. C'est cela les partsoufim, les visages. Au milieu apparemment, il y a des modes différents.

 Comme nous devons croire à l'unité de son existence, nous devons croire aussi à l'unité de sa volonté qui domine et qui ne dépend de personne. De la même manière que de son unité existentielle, procèdent toutes les autres existences, ainsi de sa volonté unifié, procèdent toutes les autres volontés. De la même manière que sans son existence, il est impossible d'être, ainsi sans sa volonté, il est impossible qu'il y ai une autre volonté. Sans lui, il n'y a pas de volonté propre. Toutes les autres volontés ne sont que des conséquences de cette volonté divine qui procède d'un plan profond. Il ne faut pas croire qu'à partir du moment qu'il a voulu des volontés, qu'il lui a légué le Rouah' et qu'il a donné à l'homme un pouvoir, cela le distingue complètement de lui. Cela est impossible à penser car il est le seul qui domine.

  Que signifie ''domination''?
 Cela veut dire une domination totale et absolue que rien ne peut empêcher. En vérité, un homme a une volonté mais il y a beaucoup de choses qui peuvent l'empêcher de la réaliser. Donc s'il y a une possibilité d'être empêchée, bien que cela soit une volonté, cela n'est pas une volonté absolue. Chez D-ieu, rien ne peut l'empêcher. Et même si apparemment, ce sont des volontés contraires à sa volonté, elles ne sont pas du même genre de volonté. En fait ces volontés sont des désirs humains qui ne sont pas égales à sa volonté. Du fait qu'elles procèdent de sa volonté, nous les appelons des volontés mais en vérité lorsque nous parlons de volontés humaines, ce n'est qu'un langage emprunté. Ces volontés n'ont rien avoir avec ce qu'est la véritable volonté mais elles lui ressemblent de manière superficielle.

 Il est vrai qu'il y a une certaine domination de l'homme mais ce n'est pas cela réellement la domination. Il faut comprendre notre croyance non seulement dans son existence mais aussi dans sa domination car les scientifiques eux-mêmes sont arrivés à une connaissance de l'existence de l'unité divine. Mais cela ne suffit pas pour servir D-ieu. Ce n'est que par la proximité dans sa conduite, que nous pouvons le servir, que par rapport à ce qu'il se passe dans l'histoire, donc dans sa gouvernance. L'unité dans sa domination est le véritable infini, elle est dans son existence qui est insaisissable.

 Puisque deux dominations ne peuvent exister, donc elles existent mais sans commander car ainsi, cela ne contredit pas le pouvoir de l'existant premier.

 Dans l'existence première, il est acceptable de trouver un créateur et des créatures tout en ne contredisant pas son unité. Mais dans l'unité de la domination, il est impossible de dire cela car si nous disons qu'il y a une volonté complète et totale à par sa volonté suprême, et même si nous disons que ces volontés ne sont pas nécessaires et que la première oui et qui se déduisent de la première volonté, cela contredirait la volonté primordiale et suprême car nous ne pouvons concevoir deux dominations en même temps, car l'une remettrait en cause l'autre. Alors que dans l'unité de l'existence, l'une ne remet pas en cause l'autre à partir du moment que nous acceptons qu'elle est la première et que les autres ne sont que des conséquences de son existence.

Mais dans la domination de l'unité, l'une remet en cause l'autre. Nous pouvons comprendre qu'une existence limitée puisse être englobée dans une existence sans limite. Mais au niveau des volontés on ne peut ainsi accepter qu'une autre volonté puisse exister en dehors de la volonté suprême même si elle en découle. Donc lorsque l'on dit que seule sa volonté domine, on ne peut croire qu''il y ait une autre volonté dominante. Croire en D-ieu sous-entend croire en son existence primordiale et surtout en sa domination suprême dans sa conduite dans le monde. Et c'est ce que D-ieu veut révéler dans l'histoire du monde: montrer un unique dominateur et dirigeant.

     À partir du moment que l'on accepte l'idée de l'unique, cette idée ne s'exprime qu'à travers la domination, à savoir que si dans le monde, il y a quelqu'un d'autre qui domine et même pour un court moment comme Aman ou bien Hitler, il faut comprendre que ce n'est pas une domination totale. Et il faut tout ramener à la cause première que tout vient de lui.

Il y a deux manières de voir les événements: soit à fortiori soit à priori. Ceux qui ne connaissent pas la Torah de l'unité, ils disent que tous les événements sont à fortiori et que tout ce que fait D-ieu est pour le bien. Plus tard, ce mal arrivera au bien. Mais au départ, le mal existe. Mais cela n'est pas ainsi car en vérité ce mal renie la souveraineté de sa volonté si nous disons qu'il l'a lui-même permis. La volonté des hommes ne peut en autant cas empêcher la volonté divine. Et donc si nous disons que seule sa volonté est réelle et que rien ne peut l'empêcher, donc à chaque instant, c'est sa volonté qui domine et donc son action est à priori. Et même dans l'instant du temps présent, le mal n'a jamais été à l'encontre de sa volonté.
 Ici, on n'explique pas l'enveloppe de ces moteurs qui vont engendrer toutes les vicissitudes du monde mais on explique l'âme de ce moteur, l'infini, l'âme de toute la direction.
 Toutes les créatures, tous les mondes, toutes les conduites, toutes les différentes directions, tous les événements ne sont qu'une expression de cette unité.
Le seul problème est que l'on parle d'un pluralisme, d'une dimension infinie d'attributs de D-ieu mais ils ne vont qu'exprimer qu'une seule expression unique: le règne de D-ieu. Et tout ce qui a été créé n'est que pour la révélation de son règne.

Il n'y a pas de création pour la création elle-même mais pour le but de faire régner D-ieu sur elle. Le Ramh'al explique que tout ce que le Ari Zal a expliqué est l'union dans les six mille ans de la création, rien que les partsoufim du milieu et le Ramh'al va expliquer l'union avant et après les six mille ans. Comment s'unit le début à la fin. Comment la fin est le début et le début la fin.

Rav Mordékhaï Chriqui (5777)
Retranscription Rav Michael Smadja
Publie par la Source des sagesses

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mercredi 4 octobre 2017

La Souccot et le souffle saint


La Soucca et le souffle saint

Il faut savoir que l'essence véritable de la Soucca ne peut se percevoir que de manière passive car nous voyons que la bénédiction que nos sages ont instaurée, est: ''qui nous a ordonnés de s'installer dans la Soucca''. 

Cette notion de ''Yéchiva'' de ''s'asseoir dans la Soucca''est en fait toute la notion de sortir de la conduite de la nature. Un homme lorsqu'il se trouve dans sa maison, s'appuie sur des certitudes précises qui émanent des lois de la nature. Son environnement naturel devient sa réalité fixe. Même lorsqu'il sort de son ''chez soi'', son esprit est figé et emprisonné dans ces certitudes qui émanent de SA maison. En sortant de SA maison, de ces vérités issues de la conduite naturelle et en entrant dans la Soucca, l'homme change de niveau de perception et entre dans une conduite supra-naturelle, il entre sous la protection de la providence divine, c'est le mystère du DAAT ( situé au niveau de la glande pineale ) de la connaissance supérieure du niveau de l'intellect séparé de la nature qui ne se base pas sur les sens et ses lois.
Il y a les Moh'in de l'enfance qui sont les cerveaux issus de la perception des sens qui sont liés aux lois de la nature. Les lois de la nature étant les rigueurs, les Guévourot. Mais il y a les grands Moh'in et les Makifin qui sont issus de l'intellect séparé. Il y a un intellect naturel que l'homme utilise pour percevoir ce monde qui est un intellect qui est la conséquence de ses expériences et qui fonctionne selon la conduite de ce monde. 

À Souccot, après un travail de purification que nous avons effectué, nous sommes sortis des limites de cette nature et nous sommes entrés dans une conduite d'un autre niveau, d'une autre nature où l'homme est transporté dans la Kédoucha. C'est la voie de la sérénité, la voie de l'arbre de vie alors que la voie de l'arbre de la connaissance est la voie de l'expérimentation, de l'épreuve, la voie des lois de la nature, la perception des sens, la voie de la causalité proche.
Il y a une autre voie donc qui est la voie du souffle saint, le chemin de l'arbre de vie. 

Seulement, Adam et après lui sa progéniture ont préféré aller selon la nature de ce monde qui est la perception du bien et du mal, le chemin de l'épreuve et de l'expérimentation. La notion de l'arbre de la vie est au contraire la notion passive de la ''Yéchiva'' de ''s'asseoir dans la Soucca''. Il est vrai qu'après la faute de Adam et du veau d'or, l'homme a la sensation qu'il doit agir pour que les choses fonctionnent et s'enclenchent mais cette sensation peut se réduire ou s'augmenter selon la proximité ou l'éloignement qu'il a avec son créateur. Le labeur étant là pour casser les écorces, Klippot de l'impureté.
La Soucca est une conduite complètement opposée, c'est une conduite qui se fait par la sérénité, la non-action, le non-labeur. C'est cela la notion de ''Léchev BaSoucca'' ''s'asseoir dans la Soucca''. Il n'y a aucune action autonome, le mouvement ne se perçoit venant que de la source originelle.
Cette perception de la réalité ne peut s'atteindre que par l'intellect séparé, le souffle saint. L'homme dans ce niveau de perception sait quoi faire selon l'intellect supérieur.
Le Ari Zal enseigne que chaque jour de Souccot, il faut épancher un aspect de la Lumière du Makif qui se trouve dans l'intellect, dans le DAAT, (se matérialisant en H'assadim) et le propager dans l'existence du monde qui est le principe de la Noukva. 

À la fin des sept jours de Soucot, les niveaux de DAAT sont complets pour s'épancher dans ce monde. Le monde doit atteindre ce DAAT par lequel il est relié afin de ressentir qu'il ne reçoit son existence uniquement de Dieu. À ce niveau de perception, nous annulons toutes les causes de la dissimulation divine. C'est la notion du Léviathan qui a tué sa Noukva, son corps, afin d'annuler la cause proche de toute chose qui dissimule la véritable cause originelle. L'enfant naît de l'union d'un masculin et d'un féminin et lorsque le féminin s'annule, apparaît alors la véritable cause de la naissance qui est la volonté divine. C'est le principe du Lévi qui a dit au moment de tuer ceux qui ont fait le veau d'or avec préméditation ''mon père et ma mère je ne reconnaissais pas'' c'est-à-dire que Lévi était arrivé à un niveau de perception où les causes proches de toute chose n'étaient plus perçues mais uniquement la cause originelle divine. C'est le symbole du Léviathan qui accompagne Dieu et qui en tuant son côté féminin, n'a plus d'envie de ce monde. La Soucca unit le souffle saint et la H'okhma, la Soucca étant l'union des deux noms ''י.ה.ו.ה'' et ''אדני'' qui est le mystère de la Émouna, de la confiance en l'unité divine, cette notion d'intellect séparé.

La Soucca renferme en elle aussi cette notion de séparation des autres nations de ce monde comme à Pessah. À Pessah c'est la séparation du peuple d'Israël par le corps et à Souccot par les lumières c'est-à-dire l'âme. La Soucca nous sépare et nous déconnecte de ce monde grâce aux Makifim et aux nuées de gloire. La véritable séparation ne se faisant que par le DAAT et par le moyen de la Soucca et des quatre sortes de végétaux, Israël se sépare pour percevoir cette lumière de sainteté qui va le transporter dans les mondes supérieurs et l'élever pour dominer les nations par sa perception issue de l'intellect séparé. Et plus encore, Israël devient alors le transpondeur de la Kédoucha qui va par son biais s'épancher sur toute la création et sur toutes les nations.
De même que l'arche de Noé et l'arche de Moshé faisaient écran pour les séparer de la matière afin de faire épancher de IMA, l'énergie divine qui renforçait son DAAT ainsi la Soucca fait aussi office d'écran et épanche la lumière divine de IMA dans la création. 

L'homme en entrant dans la Soucca, se sépare des lois de la nature et entre dans une autre sphère de perception, une autre conduite divine qui va le diriger dans la création. Il sort de la conduite où les référents sont dans les limites de l'espace-temps pour entrer sous les nuées de gloire.
Cette nuée représente les compréhensions divines qui arrivent sur l'homme d'elles-mêmes, une compréhension au niveau de l'âme. Mais il y a une autre compréhension issue de l'intellect physique qui perçoit les choses selon son contraire, le bien par rapport au mal. C'est l'arbre de la connaissance. C'est le DAAT inférieur mais il y a le DAAT supérieur qui se révèle dans la soucca.
C'est une connaissance qui est purifiée du mal et qui s'épanche de la source qu'est BINA. Le Yessod de BINA s'habille dans Zéïr Anpin, se sépare en Hassadim et Guévourot. Et nous ne voulons épancher que les H'assadim de DAAT vers la Noukva. Et c'est ce qui différencie Israël des nations. Mais s'il nous manque cette sagesse venant de ce DAAT, il manque alors cette intériorité et cela a pour conséquence que nous ne sommes plus séparés des nations. Et au contraire nous devenons inférieurs à eux qui sont eux, le symbole de l'expérience issue de l'arbre de la connaissance. 

Cette Torah qui va nous élever est la Torah qui provient de BINA, c'est cela le souffle saint. Pour cette raison, le saint temple est appelé ''Souccat Shalom''. Lorsque le temple a été détruit, la prophétie a été annulée et a été remplacée par l'extériorité de la sagesse c'est-à-dire la Torah orale qui est la période des sages. Du temps du temple, c'était la période des prophètes car le temple comme la Soucca relie les cieux et la terre. Le matériel étant élevé au niveau du spirituel pour être sous sa domination.
Le mot ''Soucca'' a la même valeur numérique que ''AVAYA'' le monde de la Atsilout et ''ADNOUT'' les trois mondes inférieurs ''B-Y-A'' et la même valeur que ''AMEN' qui est de 91. il n'y a plus besoin de travailler la terre afin qu'elle sorte ses fruits mais de suite les cieux s'unissent à la terre et sort alors le souffle saint. Ainsi la Soucca a cette aspect du souffle divin.

Le Gaon de Vilna enseigne qu'il y a deux Mitsvot qui se font par le corps entièrement: résider en terre sainte et résider dans la Soucca.

Maintenant après la faute de Adam et du veau d'or, nous avons rejeté cette compréhension de l'intellect séparé pour nous laisser dominer par l'intellect inférieur issu du corps et de ses sens.

Ainsi à Rosh Hachana, nous faisons régner Dieu sur la création, à Yom Kippour nous annulons les forces du corps et à Souccot commence l'amour divin.

Rav Mordékhaï Chriqui (5777)
Retranscription Rav Michael Smadja
Publie par la Source des sagesses

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