jeudi 31 mai 2018

Hilloula-Ramhal



Hilloula du Ramh'al 



Rabbi Shimon Bar Yoh'aï a révélé le commencement de la création ex-nihilo. Il nous a révélés comment l'infini a pu être saisi et comment tous les mondes se sont enchaînés de manière graduelle pour arriver jusqu'à nous. Le Ramh'al a révélé comment revenir au commencement, comment faire le chemin inverse et remonter de la création à l'infini par la sagesse et la connaissance afin de nous annuler pour adhérer à l'infini divin.

Rabbi Shimon Bar Yohaï est entré dans le saint des saints pour faire descendre pour nous cette Torah que même Moshé Rabbénou n'a pu faire descendre dans ce monde. Il est entré dans une unité parfaite avec Dieu où aucune trace de mal ne pouvait s'insinuer pour empêcher cette adhésion extrême. Il a atteint un endroit de perception au delà du monde de la Atsilout. Dans ce monde de la Atsilout, la droite et la gauche existent, sont différenciées dans ZOUN et réunies dans ABBA et IMA, mais qui sont distinctes. Il a atteint un niveau de perception où la gauche est la droite, où le dos est la face. Dans un niveau où il n'y a qu'une seule tête, où il n'y a ni droite ni gauche. Il y a un visage qui est en même temps face et dos. Rashbi a fait une révolution en révélant ce niveau de perception dans le saint Zohar. C'est le visage de Attika Yomin qui est un niveau d'avant la création.
Il y a le monde de la Atsilout qui est le monde des forces, des visages qui va créer le monde et le diriger jusqu'à sa fin. Mais il y a un degré qui est au-delà de la Atsilout, au-delà de notre intellect.
Le peuple d'Israël a eu le mérite au moment de l'ouverture de la mer d'atteindre ce niveau comme il est dit ''dans Attik, (l'ancien) dépend la chose''. Avant l'ouverture de la mer, Moshé a prié et Dieu lui a reproché: ''pourquoi pries tu? Son ouverture ne dépend pas de ta prière'' car elle est déjà inscrite dans le conseil profond de la RADLA, (tête inconnaissable) la tête de Attik yomin où nos actions ne sont en rien le déclencheur de toute action.
Les gens pensent que la conduite du monde se fait selon la conduite du jugement, la conduite des limites, du salaire et de la punition. Mais il y a une conduite qui est au-dessus de toutes ces conduites. Il y a un visage qui est au-dessus de tous les visages. C'est le visage du Attik, la conduite de l'unité.
Dans la Idra Zouta, Rasbi a dit à ses six élèves: « nous sommes les sept yeux de Dieu. Nous sommes les observateurs, les ''yeux'' de Dieu». Son fils lui répondit: « nous sommes les six yeux par rapport aux six jours de la semaine mais toi tu est le sept, tu a atteint le niveau du Shabbat». Ce que le Shabbat est saint pour Dieu, même Rabbi Shimon est saint pour Dieu. Rasbi a atteint ce niveau de sainteté que beaucoup ont essayé d'atteindre mais que seul Rabbi Shimon a vécu. C'est le niveau où le travail est inutile, où la terre donne ses fruits sans avoir besoin de semer, c'est le niveau de la fin des temps. Il vivait dans ce monde déjà le monde futur. Ce niveau Rabbi Shimon a voulu le dévoiler à tout le peuple d'Israël. Il a voulu enlever le joug de la matière de nos épaules. Le Ramh'al explique que la matérialité n'est qu'un obscurcissement de notre intellect. Il faut transformer cette obscurité en lumière et ceci est possible par le service divin. Mais entre-temps, la matière fait ce qu'elle doit faire, obscurcir nos yeux. Rabbi Shimon explique que le Shabbat, il n'y a pas cette obscurité de la matière mais au contraire, tout ce qui naît de cette obscurité tels que les mauvais décrets, les jugements durs, toutes punitions, tous travaux durs disparaissent pour laisser apparaître la véritable existence dans ce monde. Pour cela, il est enseigné que le Shabbat est l'équivalent de toute la Torah. Et cette luminosité se révèle en particulier au moment de la fin de l'après-midi qui est un moment d'agrément. À ce moment du Shabbat, se révèle une proximité divine particulière que personne ne peut percevoir dans les jours profanes de la semaine. Rabbi Shimon vivait chaque instant de sa vie ainsi. Il a proclamé « de même que le Shabbat est au delà du travail, ainsi le Juste est au delà du travail». Le Yessod est relié à la Chékhina. La Chékhina est le Shabbat et celui qui est Tsadik atteint ce niveau et toutes ses actions matérielles deviennent alors saintes et épurées de tout mal. Rabbi Shimon n'attendait pas, n'espérait pas le monde futur car il le vivait à chaque instant. C'est le niveau de Attika Kadisha et il est possible de le dévoiler. Ce niveau est le contraire du dur labeur, de la colère, de la conduite du salaire et de la punition, de la conduite du jugement.

Qu'est-ce que l'unité divine?

C'est ce qui ne dépend de rien et que tout dépend d'elle. Y a t-il un niveau de création telle que cette définition de l'unité? Un niveau où il n'y a pas de début ni de fin. Mais il y a une autre conception de l'unité qui est l'unité dans sa domination, dans la conduite de ce monde. L'unité divine dominant dans tous les temps et à tout moment. Tout naît selon sa volonté divine et c'est cela la providence divine selon le Ramh'al. Ce n'est pas un rôle passif comme dans la conduite du jugement mais c'est un rôle actif où rien ne peut exister si ce n'est qu'il l'a voulu et en même temps, qu'il le dirige. Cette même force créatrice va observer et en même temps faire exister et agir seul pour amener la création à la perfection. Dieu domine tout du début jusqu'à la fin, rien n'échappe à sa volonté.

Attika Yomin

C'est le mystère de Attika (l'ancien) qui est un niveau d'avant le temps, le niveau de l'éternité. Attik est le pont entre l'éternité de la structure parfaite de Adam Kadmon et le temps du monde des Nékoudim (des points), de la Atsilout et de B-Y-A. Attik a en lui sept forces qui sont de l'ordre du temps, des sept jours de la création. Ses sept forces sont le vêtement de Attik Yomin dans Attika Kadisha. Ces sept forces sont aussi représentées par les sept yeux de cette Idra Zouta, les sept Séphirot qui s'habillent dans le temps. Ce même monde de Attik va transformer nos actions pour les dépouiller de ce vêtement qu'est le temps afin de les amener au monde de A-K, et de leur donner leur véritable aspect dans l'éternité.
Le temps a pour fonction de découper les actions, de révéler l'action dans un temps fini. Je me lève puis je m'habille, je fais les bénédictions, je mange je travaille.....l'éternité apparaît lorsque toutes ces actions sont dépouillées de ce temps qui les limite. Alors toutes ces actions se réunissent ensemble pour rayonner d'un unique épanchement, pour se transformer en une intensité énergétique extraordinaire. Chaque action séparée produit une certaine intensité d'énergie mais lorsqu'elle est reliée à toutes les autres actions, son intensité se multiplie de manière exponentielle. En vérité dans l'éternité, il n'y a qu'une seule luminosité, qu'un seul épanchement, c'est le temps où tout est allongé, sans fin ni limite. Mais la différence se fera au niveau de l'intensité de cette lumière. Qui ramène ces actions de leur état particulier et limité à leur état d'éternité? C'est Attik!

La Idra de Rabbi Shimon

Rabbi Shimon veut nous faire savoir qu'il y a un temps qui n'est pas un temps et ce temps est le véritable temps divin. Attik est le visage vrai que Dieu veut révéler où il n'est pas imbriqué dans nos actions, où il n'est pas un policier, un juge et un bourreau. Dieu à ce niveau, n'est pas en réaction à nos pensées, nos paroles, nos ressentis et nos actions. Cela est certain que ce niveau existe mais c'est un petit visage de Dieu où il récompense, punit et ''agit'' selon nos actions. Le petit visage est une conduite pour les enfants afin de les faire grandir. Le véritable pieu n'agit plus pour recevoir un salaire où pour ne pas recevoir une punition, il n'agit plus pour lui mais il s'élève dans une conscience universelle où sa conduite est dictée par Dieu et non le contraire. Dieu devient alors le centre de la création. Tout celui qui agit pour un but personnel aussi pur soit-il comme recevoir le monde futur, n'agit pas dans le but de s'unir à Dieu. Il n'agit que pour lui et non pour la volonté divine. Le pieu qui arrive à s'extraire de cette perception personnelle de sa vie, se retrouve alors dans la caverne de Rabbi Shimon, dans l'arche de Noé, dans ce niveau de Attik où le mal ne peut se réaliser car il n'y a qu'unité divine. Celui qui se consacre même 30 minutes par jour à cette Torah dénuée d'intérêt personnel, peut se déconnecter de la dualité et du mal. La seule intention dans nos prières et nos sujets d'études est que se révèle la gloire divine sur terre et qu'elle la remplisse. Rabbi Shimon est venu nous révéler que nous ne servons pas Dieu dans ce monde pour recevoir un salaire dans le monde futur. Le monde futur est déjà dans ce monde et le Zohar est le moyen de le vivre en ce moment (ce moment Présent).

La conduite du jugement

La conduite du jugement existe vraiment mais c'est une conduite dirigée par Mattat, l'ange préposé au monde de la Yétsira. C'est la conduite de l'exil où l'homme est encore un enfant. Il faut utiliser cette conduite afin de le faire grandir comme un tuteur. Mais même dans cette conduite de Zéïr Anpin, de petitesse, la conduite de Attik Yomin est présente et s'en habille afin d'en adoucir ses rigueurs. Tous les Tikounim (réparations) de Arikh' Anpin (le grand visage) sont pour adoucir le jugement.

La conduite de l'unité

Celui qui s'occupe du Zohar et de Attika kadisha n'a pas besoin de passer par les souffrances qu'engendrera la venue du Messie. Celui qui adhère à ce souffle provenant du ''nez'', provenant de la sagesse cachée, se protège de toutes ces souffrances. Cette vie est une vie à priori que le peuple d'Israël a pu vivre au moment du don de la Torah mais il y a eu la faute du veau d'or pour vivre alors une vie à fortiori où le pardon est imbriqué, c'est alors la Torah du petit visage et de Yom Kippour. C'est alors un service tronqué résultant d'un intérêt particulier: la récompense et le pardon. Même notre compréhension de la Torah est tronquée car nous voulons la saisir par nos sens, par notre intellect inférieur et donc par des axiomes duels tels que le bien et le mal, la vie et la mort, la lumière et l'obscurité... Rabbi Shimon refuse de naviguer dans ce système de penser duel des différents temps que le roi Salomon a exprimé. Ce sont les temps de la progression de la lune (14 jours) et de sa diminution (14 jours). Rabbi Shimon veut vivre le moment d'agrément, de volonté, ''ET ATSON'' où il n'y a ni jour ni nuit, où le firmament ne sépare plus entre les eaux supérieures et les eaux inférieures. Rabbi Shimon veut nous amener dans un niveau où tout s'unit, où il n'y a aucune séparation, ni de haut ni de bas...ce n'est plus la Torah des 49 manières de rendre impur et 49 manières de rendre pur. C'est une nouvelle façon de percevoir la Torah. Rabbi Shimon est la Torah du Messie qui ramène la Torah d'après la faute du veau d'or à une ''vanité'' de ce monde. Le Midrash dit que le Messie vient tous les matins dans l'endroit de Rabbi Shimon pour apprendre de lui la Torah. Même Moshé Rabbénou est lié d'un lien très fort à Rabbi shimon. Le jour de la semaine de la mort de Moshé est le même jour que la mort de Rashbi. En montant sur le mont Sinaï, pour recevoir la Torah, il a pris en captif Rabbi Shimon car de lui-même, il ne pouvait comprendre cette Torah qui est la Torah d'avant la faute, la Torah de l'arbre de la vie éternelle. C'est la Torah qui va amener la délivrance finale et annuler les souffrances de l'exil. Par l'étude du Zohar, nous vivons la délivrance à chaque instant.

Le moment d'agrément
Dans la Idra, Rabbi Shimon a dévoilé un temps qui n'est pas un temps. « et moi, ma prière est pour toi, un temps d'agrément» c'est le niveau de Attik Yomin. C'est le niveau du front de Adam Kadmon qui se révèle à Minh'a de Shabbat. Mais pour Rabbi Shimon, ce moment d'agrément est à chaque instant de sa vie. Ce front enlève tous les jugements, toute la colère. Ce niveau de Attik Yomin dessille les yeux de l'intelligence. Ce niveau de Attik Yomin dirige le visage de Arikh' Anpin, il s'habille dans la tête de Arikh' et il y a un Tikoun au niveau des yeux de Arikh'. Il y a un temps qui se révèle où le maître du monde n'est que pure bonté où tout n'est qu'éternité, un temps où l'enfance disparaît.

Le saint des saints

Au moment de Yom Kippour, la Torah précise que le grand prêtre ne doit pas venir dans le saint des saints à tout moment mais uniquement le jour de Yom Kippour. Le Zohar explique ce verset ainsi: ''ce n'est que lorsque l'homme atteint ce temps d'agrément, qu'il pourra atteindre ce niveau du saint des saints qu'est Attika Yomin''.
« par ceci, tu viendras dans le saint des saints» ce verset parle du grand prêtre qui rentre dans le saint des saints à Yom Kippour. Mais les mots ''par ceci'' représentent la Chékhina. C'est par l'élévation de la Chékhina (en s'annulant et dirigeant ses pensées vers sa réparation au moment d'agir) qu'un homme peut entrer dans ce niveau d'agrément extrême qu'est Attika Yomin. Il y a un temps qui ne change pas et qui est fixé dans l'éternité.

Attika Kadisha

Attika Kadisha est une conduite qui est au-delà du temps et qui a été perçue au moment de l'ouverture de la mer. Si les enfants d'Israël avaient proclamé au moment de son ouverture la royauté divine au présent ''Dieu règne à jamais'' (au lieu de la proclamer au futur ''Dieu régnera à jamais'') il n'y aurait aucun peuple qui aurait pu se tenir devant Israël. À ce moment, ils avaient atteint le niveau de Attik Yomin où ils ont perçu la fin du voyage, la conduite de l'éternité où l'homme a la possibilité d'adhérer complètement à la volonté divine. C'est ce niveau que Rabbi Shimon a révélé à ses élèves.

La Idra Rabba

Le Ramh'al explique que par la Idra rabba, Rabbi Shimon a réparé toute la création. La Idra a été écrite pour préparer la délivrance finale. Elle dévoile le véritable temps, Attik est l'éternité qui s'habille dans le temps, dans cet habit qui s'appelle ''ABBA-IMA-Z-A-NOUKVA'' où dès fois c'est la rigueur qui se révèle mais en vérité ''et sa royauté dans tout, elle domine'' qui est la conduite de l'amour, la conduite de l'éternité, la conduite de Attik Yomin. Le véritable visage n'est pas Z-A ou Noukva ou Ima ou ABBA qui sont des visages de la conduite dans le jugement où la rigueur se révèle bien qu'adoucit par la bonté de Arikh'. Mais c'est la conduite de Attik où les rigueurs n'apparaissent pas puisque tout n'est qu'unité divine qui s'épanche dans la création.

Attik et la Torah

Le nom de Attik n'est mentionné qu'une seule fois dans la Torah écrite au moment de la ligature de Ytsh'ak par Avraham, Dieu dit: « en moi, je jure parole de Dieu» tout celui qui jure, jure sur ce qui est au-dessus de lui! Sur qui Dieu jure? Zéïr Anpin (le petit visage) jure sur Attik Yomin. Ce qui a été révélé à Avraham n'est qu'un seul visage, le visage de la conduite du jugement. Dieu s'est révélé à Avraham par un chemin étriqué et non par le grand chemin de Attik. Mais au moment de la ligature, Dieu s'est révélé dans sa plus grande expression, dans cette conduite de Attik de l'éternité. Jusqu'à ce moment, ce n'est que le petit visage qui s'est révélé à Avraham comme dans la fournaise où il était prêt à mourir car il n'avait pas atteint cette expression divine de l'éternité. Mais en acceptant de sacrifier son fils, il montre que rien ne pouvait l'atteindre et ainsi, il a atteint ce niveau de Attik de l'éternité. Ce niveau s'est révélé à lui lorsqu'il a lié le corps à l'âme qui est le niveau du monde des Akoudim, où le vase ne s'est pas encore séparé de la lumière. C'est cela le niveau de Attik Yomin, le niveau de la résurrection des morts. Cette résurrection n'est pas que la résurrection des âmes mais celle des âmes avec leurs corps où il n'y a plus de différenciation entre l'âme et le corps. Là-bas dans le monde des Akoudim, se situe le visage de Attik. Celui qui vit avec cette connaissance de Attik, alors il est dans l'éternité déjà dans ce monde. Il voit Dieu dans toute chose, dans tout événement. Ce niveau se révèle à l'homme lorsque son corps est relié et dirigé par son âme. Celui qui vit dans ce monde avec pour valeur majoritaire son travail, ses efforts où il croit dans les médicaments pour se guérir, où il met sa confiance dans les médecins, dans les progrès de la science, dans son intelligence, ne vit sa vie que dans le petit visage de la conduite du jugement où le corps est dominant.

Deux niveaux de révélation

Dans Attik, il n'y a pas de dissimulation et pour atteindre la vie éternelle de Attik, il faut n'avoir foi qu'en la volonté divine dirigeant ce monde et où rien n'est laissé au hasard et donc à ma volonté séparée de Dieu. Il y a donc deux situations qui se tiennent devant nous: une situation de face et de face et une situation de face à dos, une situation de dévoilement et une situation de dissimulation mais Dieu en vérité ne change en aucun cas, le problème ne vient que de nous et de notre ''libre-arbitre'' de choisir notre perception de la vie: soit nous nous effaçons (Attik) soit nous sommes acteurs (Z-A), soit nous sommes dans le ''moment'' où il n'y a pas de changement soit nous sommes dans les moments de changement où tout est en fusion « je n'ai jamais changé» rapporte le prophète à propos de Dieu le mot ''je'' fait référence à la Malkhout qui elle est toujours dans ce niveau d'union avec le Kéter. Tout le travail des Mékoubalim dans la prière qui font les unions des visages du monde la Atsilout n'est que par rapport à celui qui reçoit et non aux visages proprement dit. Ces situations de dos à dos de Z-A et de Noukva ne sont que superficielles, elles ne sont perçues que par notre perception et non des situations réelles.
''Un temps qui est entièrement Shabbat'' où il n'y a plus de situation ''profane'' des six jours de la création qui sont du niveau de la différenciation du petit visage. C'est le temps de l'union du niveau de Attik où la Kédousha se trouve dans toutes les actions de notre monde. C'est le mystère du saint temple qui réunit la matière à la lumière, le corps à l'âme.
Le prophète Daniel parle du trône divin qu'il faut réparer et cela passe par le ''nez'' de Arikh' qui épanche ''le souffle'' divin où il n'y a plus de perception graduelle. Tout se déverse d'un coup ( c'est la révélation de l'éternité) et donc en dehors de la notion de temps humain. Il faut réparer ce trône divin qui est ''Attik Yomin''.

Le trône divin et le souffle du Messie

Tous les trônes des royautés qui ont dominé Israël sont en fait des niveaux graduels du nom divin ''Tétragramme'' ''AVAYA'' ce sont des royautés tronçonnées de la Royauté du Messie qui ne se révèle donc que de manière partielle et qui ne peut dominer dans ce monde si ce n'est grâce au souffle du nez de Arikh'. Ce souffle ne se révélera que lorsque le Messie réunira toutes ces parties ensemble. Tous ces souffles vont alors se réunir par le pouvoir du souffle de son ''Nez'' et toutes les créatures viendront alors reconnaître Dieu et le couvrir de louanges.

La valeur du Zohar et du Adir Bamarom

Celui qui se dit qu'il lui est impossible d'étudier le Zohar et Adir Bamrom renie Dieu et ne croit que dans les forces de la Nature et dans son pouvoir de décision et de compréhension. Si l'homme ressent que toutes ses forces, toutes ses pensées ne proviennent que de sa volonté, « je suis Dieu qui fait tout ceci», il atteint alors ce niveau de Attik. Mais s'il reçoit toutes ces informations de manière morcelée, c'est le serpent ontologique qui le domine. Il faut que l'homme perçoive de manière globale, où le Rayon épanche dans le vase son énergie bénéfique de manière continue sans interruption. Car la source de tous les visages ne se trouve pas dans les unions des Séphirot de MA et de BEN mais dans Attik Yomin. Dans les 138 portes de la sagesse, le Ramh'al dit que Attik est la racine de tous les visages de Atsilout. Attika Kadisha qui est Arikh' Anpin, le grand visage, la tête de Atsilout, habille tous ces visages ''ABBA (cerveau droit) -IMA ( cerveau gauche) -ZEÏR ANPIN (le corps)- NOUKVA (les membres inférieurs)'' et la perception de tous les événements ressentis de manière fractionnée n'est dû qu'à cette perception infantile de Z-A et de Noukva.

La Kabbale: le lien entre l'infini et le fini

La véritable Torah parle de l'intériorité de la création alors que les sciences profanes ne parlent que de son extériorité. L'intériorité est dissimulée que par ce fractionnement du temps issu de l'extériorité des forces de la Nature. Il y a un lien entre la conduite intérieure et la conduite extérieure. Dans cette conduite de l'extériorité, il y a un dos et une face, il y a une droite et une gauche mais il y a un visage où tout est Un, le haut et le bas, la droite et la gauche sont unis, où il n'y a pas de face et de dos, de révélation du mal et de la souffrance. La souffrance ne se révèle que dans le fractionnement du temps et des événements. L'unité qui s'épanche de Attik Yomin, va habiller tous ces visages et ces niveaux divins afin que se révèlent des conduites différentes mais en vérité, la véritable conduite n'est que bonté que Rabbi Akiba a eu le mérite d'atteindre « tout ce que fait Dieu n'est que bien». Dans les situations où ses amis pleuraient, lui riait. Un homme peut se transporter d'une conduite ponctuelle à la conduite de l'éternité au-delà des événements temporels. Pour cela, il faut annuler les forces du corps afin qu'il adhère complètement à la lumière de l'âme. Celui qui vit dans ce visage de Attika Yomin, rien ne peut l'atteindre, aucune domination des nations ne peut se révéler sur lui.
La Kabbale est le lien entre l'infini divin et la matérialité. La constante de la structure universelle est de 137 qui est un nombre pur selon les scientifiques. C'est la valeur numérique de ''Kabbale''. C'est l'âge qu'avait Avraham au moment du ligotage de Ytsh'ak (de l'union du vase et de la lumière). Mais en vérité la constante qui régit toute la matière est Attika Yomin. C'est la dissimulation de ce visage qui va donner une réalité au libre-arbitre. Dans ce visage tout est inscrit, ce qu'il y a eu, ce qu'il y a et tout ce qu'il y aura. Ce visage fixe toute la matière! La sagesse de la Kabbale vient épurer la réalité de la confiance divine pour à la fin exprimer l'unité de sa gloire.


Le Messie et les quatre exils

Les quatre exils, les quatre royautés correspondent aux quatre lettres du tétragramme et celui qui sait les relier, révèle le souffle du Messie et atteint alors ce niveau de Attik. C'est l'axiome fixe qui régit toute la création. Ce n'est que par la crainte de l'immensité abyssale de la volonté divine qui va faire passer l'homme du niveau des visages de Atsilout au niveau de Attika Yomin. Ce niveau où il n'y a plus de droite et de gauche, où il n'y a qu'un seul cerveau, la tête inconnaissable. Rabbi Akiba a atteint cette tête, Israël est du niveau de cette tête. Il nous est interdit d'être dirigé par la conduite des nations.
Le Zohar est le saint des saints dans lequel à tout moment, nous pouvons nous introduire et pas seulement le grand prêtre le jour de Kippour. Rabbi Shimon a fait descendre le saint des saints dans ce monde bien que le saint temple n'est pas reconstruit. « par cela, tu viendras dans le saint des saints», ''cela'' fait référence à la Présence divine qui s'unit à la gloire divine. La racine de la Malkhout, de la Chékhina n'est pas dans Z-A mais dans Attika Kadisha. Même dans la Torah, la gloire divine est dissimulée si nous la saisissons dans la gradation des événements décrits par elle. Celui qui se trouve dans Attik Yomin, ne se trouve plus dans les méandres des visages multiples de Atsilout car il se trouve alors dans la source des sources.



Rav Mordékhaï Chriqui 5778
Retranscription Rav Michael Smadja
Publie par la Source des sagesses

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mercredi 23 mai 2018

Zohar-Bamidbar


Shavouot selon le Zohar 5778

Dans la Paracha ''Bamidbar'', il est écrit « et Dieu parla à Moshé dans le désert du Sinaï, dans la tente de rendez-vous...» le Zohar rapporte le verset « et Élokim créa l'homme à son image et à sa forme...» « au moment où Dieu a créé l'homme, il l'a fait dans la forme des mondes supérieurs (son image-principe masculin) et des mondes inférieurs (sa forme-principe masculin). Et malgré cette construction, le monde inférieur n'était pas parfait, il ne pouvait perdurer ainsi jusqu'à ce que vienne Avraham et l'ai renforcé.» cette situation des deux principes masculin et féminin face à face, était suffisante à amener la création à sa perfection.

« Malgré cela, le monde n'a pu atteindre cette perfection jusqu'à ce que vienne Avraham et le renforce mais il n'a pu le rendre parfait. Il a uni ce monde à sa droite comme un homme qui tend la main à son ami qui est tombé. Puis est venu Ytsh'ak et a uni le monde à sa gauche et le monde s'est renforcé. Puisque Yaacov est venu, il l'a uni en son centre et a englobé la droite et la gauche. Alors le monde s'est tenu dans sa force et ne pouvait plus se restreindre. Mais le monde n'a pas atteint la perfection dans sa racine jusqu'à ce que naissent les 12 tribus ( qui correspondent aux 12 visages) et les 70 âmes qui sont descendues en Égypte. Et avec tout cela, le monde n'a pas atteint la perfection jusqu'à ce que Israël soit de 600 000 âmes qui sont les ramifications de l'arbre saint, reçoive la Torah (qui contient 600 000 lettres) et construise la tente de rendez-vous. Alors se sont affermis les mondes inférieurs et supérieurs et Israël a alors atteint la perfection et a réussi à adoucir les rigueurs des jugements.»

Alors les 2 000 ans de chaos se sont terminés et ont commencé les 2 000 ans de Torah. Mais nous remarquons que pour le Zohar, le monde n'a pas atteint la perfection uniquement avec la Torah, il a fallu la construction du Mishkan (tente d'assignation) pour atteindre cette perfection.

« À partir du moment que la Torah et le Mishkan se sont tenus , Dieu a nommé ses soldats pour faire les réparations de ses mondes. Combien de soldats venant de la Torah et combien de soldats venant du Mishkan....et pour cela, le verset s'exprime ainsi « et Dieu parla à Moshé depuis le mont Sinaï, dans le Mishkan...» s'il parle depuis le Mishkan, il ne parle pas depuis le mont Sinaï! Quel est le lien entre ces deux endroits? En fait les deux endroits représentent les deux principes que sont la Torah (le mont Sinaï) et la tente de rendez-vous (le Mishkan). Ce sont les deux principes masculin et féminin qui se sont unis à ce moment pour ne faire qu'UN. La Torah sans le temple ne suffit pas, c'est le principe masculin sans le principe féminin. Le Sinaï est le mystère du masculin et le Mishkan est le mystère du féminin. Avraham représente le masculin et Ytsh'ak le féminin qui s'unissent pour donner Yaacov le principe de l'unification des deux pôles puis Yaacov donne les 12 tribus. Yaacov étant le principe masculin, A-K, l'homme primordial, la structure parfaite du monde futur et les 12 tribus, le principe féminin, les 12 visages du monde de la Atsilout. Cette notion de masculin et féminin a d'innombrables expressions. Le peuple d'Israël est l'expression parfaite de l'union de la Torah et du Mishkan. Il est mentionné après « le premier du deuxième mois de la deuxième année» c'est-à-dire l'union (le premier) des deux principes (du deuxième mois- de la deuxième année) masculin et féminin. De même le fait de mentionner le mois fait référence à la lune (principe féminin) et le fait de mentionner l'année fait référence au soleil (principe masculin). Et c'est par l'union de ces deux principes que se perfectionnent les mondes.»

 

Quel a été le besoin de donner la Torah? D'après le Rambam, la Torah et ses commandements ont pour fonction de purifier l'homme. Mais même cette purification par l'accomplissement des Mitsvot n'est pas le but mais le moyen d'atteindre quelque chose d'autre. Et même les récits de la Torah, quel est leur but? Apprendre un bon comportement dans la vie? La Torah n'est pas un but en soi mais un moyen d'arriver à quelque chose, mais à quoi? Déjà depuis le premier homme, la Torah était connue et il y avait déjà des Mistvot! La seule chose qui manquait jusqu'à présent était le don de la Torah, la réception de la Torah. Le don de la Torah est le contrat de mariage d'Israël avec Dieu, le don de la Torah est le mariage de Dieu avec Israël. Il est évident que dans le don de la Torah, il y a ces côtés de connaissance de la Torah et des Mitsvot. Les récits étant le vêtement qui préserve les secrets de la création et sa conduite divine et donc ils viennent aussi en tant que base de révélation des secrets de la direction divine. Mais si l'homme ne s'en tient qu'à ce niveau de révélation des récits et des Mitsvot, il n'atteindra que la superficialité de leur but qui est de purifier l'homme de ses défauts. Cette Torah deviendra donc d'un niveau bas car pour arriver à ce but, il y a d'autres moyens beaucoup plus efficaces tels que les jeûnes et les souffrances physiques.

 

La Torah par sa simple lecture, par sa compréhension chacun selon son niveau, renforce à l'intérieur de l'homme sa force d'unification. Puisque la Torah est de la même veine que l'existence vraie, Dieu a concentré toute sa puissance dans un nombre précis de mots, ces mêmes mots se matérialisant en des récits et des commandements. Par la lecture même de la Torah avec toute la crainte divine nécessaire, l'homme peut arriver à la perfection car derrière tous les récits et les Mitsvot de la Torah, il y a l'éternité qui est inscrite en filigrane.

 

La construction intérieure de la Torah est faite de deux parties: l'image et la forme, masculin et féminin, corps et âme, lumière et réceptacle. Comme il est dit « ceci est mon souvenir (principe masculin) et ceci est mon nom (principe féminin)». Les 613 Mitsvot sont partagées en 248 commandements positifs (principe masculin) et 365 commandements négatifs (principe féminin).

Il ne faut pas penser que la Torah a été donnée pour uniquement accomplir les Mitsvot car nous voyons que sans elle, les patriarches accomplissaient déjà certaines Mitsvot d'eux-mêmes. Ils étudiaient déjà tout l'enseignement de la Torah. Le don de la Torah est en fait le contrat de mariage du peuple d'Israël. Toute cette Torah faites de récits et de Mistvot n'est que la Torah d'après la faute du veau d'or, la Torah primordiale est la Torah de ''Attika'' c'est le visage d'avant la Atsilout où il n'y a pas de dos, tout n'est que face, il n'y a pas de droite et de gauche, il n'y a pas de principes masculin et féminin. Car même dans le premier visage de Atsilout, Arikh', il y a cette notion de féminin qui est sa gauche. La Torah que nous pratiquons est la Torah de Z-A, du petit visage où la droite et la gauche, le principe masculin et féminin sont complètement séparés et dès fois, ils sont ''dos à dos'' et dès fois, il faut les réunir. Tout cela dépend des temps. C'est ce qui est appelé ''la force des moments''. Mais dans Attik, tout est en harmonie, il n'y a que la perfection en tout temps et tout moment. Le mal et le penchant au mal ne se trouvent que dans une situation de ''dos à dos'' mais dans Attik, il n'y a que des situations de ''face'' et donc le mal n'a aucune réalité. C'est le niveau des premières tables où son écriture était la même dans ces deux faces. Il n'y a alors plus de mort car celle-ci ne se matérialise que dans des niveaux de ''dos''. Le serpent n'a amené la mort que du fait que la première femme était dans une situation de ''dos''. C'est un niveau qui annule l'attirance à l'intériorité divine qui est le principe de la ''face''. Le but du don de la Torah n'est pas de recevoir les Mitsvot ou de connaître l'histoire du monde et des patriarches mais de nous montrer l'amour que Dieu a pour nous. La nuit du 6 Sivan, c'est la préparation à l'union et cette préparation se fait par une veillée à étudier le Zohar. Cette veillée a pour but de préparer la fiancée au mariage.

La Chékhina est l'âme du monde mais dans l'exil, elle est pauvre et abandonnée. Dieu a donné un travail au peuple d'Israël, réparer l'âme de la création. La Chékhina fait vivre toute la création, même les Klippot, les écorces. Cette nuit du 6 Sivan, il faut la sortir des Klippot et la rendre belle, l'orner de ses plus belles parures pour la ramener vers le roi afin qu'il se marie avec elle. C'est cela le but du don de la Torah, l'union de la Chékhina avec Dieu. Et donc chaque Mitsva, chaque pensée liée à la Mitsva doit être reliée à Dieu par les mots issus de la Torah.

Le but de la Torah est de relier la Chékhina à Z-A et c'est ce qui est dit « dans le désert de Sinaï (Z-A), dans la tente d'assignation (Noukva)». Le but n'est pas d'étudier la Torah pour l'étude elle-même, pour Z-A mais pour relier la Chékhina à sa source, pour réparer la Chékhina. Le Ramh'al explique que la majorité des sages d'Israël s'occupent par l'étude de la Torah, de développer leur amour envers Dieu (Z-A) mais pas de développer leur amour envers la chékhina (Noukva). Et même Moshé Rabbénou s'est trompé lorsqu'il a frappé le rocher. Le Zohar explique sa faute ainsi: '' car il a frappé la Chékhina au lieu de lui parler'' la ''bouche'' fait référence à la Torah orale. Alors l'enseignement n'est plus clair, toujours dans des doutes car la Chékhina n'est plus reliée à sa source. La véritable réparation de la Chékhina est de relier tous les êtres séparés à leur racine. Le but du don de la Torah est de construire le Mishkan et ceci se fera dix mois après. Et maintenant que le Temple est détruit, notre travail est de réparer la Chékhina qui est représentée par le Temple. Le Ramh'al est le seul à s'être occupé de la réparation de la Chékhina. L'essentiel de ses Kavanot dans la prière sont pour la Chékhina, le principe de la Noukva, de la Malkhout. Son but n'est pas de travailler les noms divins correspondants au principe masculin du petit visage, Z-A car ils sont déjà réparés. Ce qui n'a pas encore été réparé est ce qui dépend du temps, notre part dans la création. Les visages de Atsilout sont en dehors du temps et donc déjà réparés. Notre travail est de réparer ces temps qui sont de l'ordre de la dualité: le temps de déchirer et le temps de coudre, le temps de mourir et le temps de vivre, le temps de l'oraison funèbre et le temps de la joie....il faut transformer ces temps en une unité complète. La Noukva se trouve dans la fin et non au début.

Le véritable but de la Torah est de réunir la fin au début. Ce qui va arriver à la fin est le dévoilement de ce qu'il y a au début: ce que le début est unité ainsi la fin est unité et le temps du milieu n'est que le moyen de réunir la fin au début, réunir la Chékhina, tous les mondes et toutes ses créatures à l'unité divine. Notre pensée ne doit être que de se soucier comment réparer la Chékhina afin qu'elle puisse remonter vers Dieu avec toutes les créatures qu'elle a créés. Notre principale pensée est d'arriver à faire remonter la Malkhout jusqu'au Kéter.

Rav Mordékhaï Chriqui

 

 

Chavouot-le don de la Torah

Rav Moshé Shapira: paracha ''bamidbar'' le don de la Torah

 

que recherchons nous exactement le jour du don de la Torah, chaque année? L'acceptation du joug des Mitsvot?
Mais voici que tous les jours et deux fois par jours, nous recevons le joug des Mitsvot par la lecture du Shéma soir et matin dans le chapitre '' et ce sera si vous écoutez mes mitsvot...''!

Le Ramh'al écrit dans son livre ''maamar avikouah'' [où il est question d'un dialogue entre celui qui fait une introspection intellectuelle, approfondissant ses connaissances par son intelligence personnelle et celui qui reçoit les sagesses de toute chose par le don et l'acceptation de ses maîtres]
ainsi:« Dieu a créé le monde entier par cette parole:'' au commencement, Elokim a créé les cieux et la terre''. La terre représentant la partie dévoilée de la création et les cieux, la partie cachée.

Tous les secrets sont là-bas et toutes les choses dévoilées sont ici. Les choses dévoilées sont la conséquence des choses cachées qui se trouvent là-bas.

Toutes les choses qui se trouvent ici-bas, toutes, tirent leur source de la profondeur de ces mêmes choses qui se trouvent dans les cieux. Les racines de toute chose se trouvant dans les cieux.
''la terre a été donnée aux hommes mais les cieux sont restées à Dieu''. Donc les hommes n'ont pas accès à ces secrets divins.

Au moment du don de la Torah, Dieu a déchiré les cieux pour nous et nous a montrés les racines de toute chose. Au moment du don de la Torah, Dieu a déchiré le voile qui nous sépare de la vérité de toute chose.
Et ceci s'est passé au moment du dévoilement des dix paroles. Cela n'a pas pris beaucoup de temps car Dieu a dit les dix paroles en une seule parole, le temps d'un clignement d’œil. Dans cette fraction de seconde, ce sont déchirés les cieux et tous les secrets de toute chose leur a été dévoilés.

Il y a quelque chose d'étrange dans cet enseignement. Comment en une fraction de seconde, un homme peut-il percevoir toutes les choses dévoilées et secrètes de la Torah et de la création?
Il est impossible qu'un cerveau aussi puissant soit-il, puisse enregistrer en une fraction de seconde toute la Torah entière.

Il nous est obligé de constater que la Torah ne s'est pas dévoilée au cerveau et à l'intellect. Mais à quoi alors s'est-elle dévoilée?
Hillel le sage disait ainsi au moment de la fête de ''simha bet hachoéva'':''
si JE suis ici, alors tout est ici''.
C'est-à-dire que lorsque l'homme est dans sa plénitude, dans sa perfection comme l'était le sage Hillel au moment de la joie de Souccot, son ''moi'' qui est en fait la conscience pure de son être épurée de toute saleté issue de son petit ego, alors toute la création était en lui.
Il ressentait qu'il avait en lui toute la création. Il avait alors en lui la conscience universelle.

Le traité ''h'aguiga'' explique que le premier homme ressentait les moindres soubresauts de la création dans toute son immensité. Mais après la faute, sa conscience s'est recentrée en lui et est devenue incapable de s'épancher dans tout l'univers.

L'homme vrai a en lui une conscience extraordinaire où la conscience universelle peut se déverser elle. Sa conscience, lorsqu'elle se relie à la conscience universelle ne perçoit plus par l'intellect.
Ma réalité véritable, mon véritable ''moi'' n'a pas conscience que ''je suis'' car à ce moment, l'ego s'annule de lui-même. Ma perception ne passe plus par les sens et donc par l'intellect mais par un ''supra-mental''.

Le Midrash explique la différence dans la perception de la prophétie par Moshé au contraire de Bilham: Moshé ne savait pas que Dieu lui parlait alors que Bilham, lui savait que Dieu lui parlait. Car Moshé avait complètement annihilé son ego et ne percevait uniquement que par le supra-mental. Il avait atteint la conscience universelle que tout juif a atteint au moment du don de la Torah.

L'homme est créé à ''l'image de Dieu'', et par son acte, sa parole et sa pensée, il peut se relier à la conscience universelle (la Chékhina) et par cela agir sur les mondes de façon bénéfique. L'homme peut arriver à se relier à la présence divine.
C'est cela que Dieu nous a donnés au moment du don de la Torah. Cette possibilité de relier notre conscience à la conscience universel c'est-à-dire à la présence divine.
La Torah entière est inclue en nous, en notre conscience universelle en notre ''moi'' véritable. Seulement les gens se suffise de ce ''moi'' tronqué que l'on croit être notre réalité mais qui en fait est n'est qu'une illusion issue de la perversion de nos pulsions animales.

La Torah est en nous mais nous nous trompons comment l'atteindre. Nous croyons que la Torah peut s'appréhender par l'intellect. Mais ceci est une erreur que nous avons ''hérité'' de l'exil grec.
Il faut surtout se débarrasser de son ego et développer sa conscience et par cela, atteindre son véritable ''moi'' et par cela, la Torah se déversera en nous ou plutôt s'épanchera en nous de l'intérieur.

 

jeudi 17 mai 2018

Adir Bamarom-Chavouot

Afin que sa crainte et la parfaite connaissance de sa volonté soient: Adir Bamarom




Le sujet étant qu'au moment du don de la Torah, il a été dit: « afin qu'il y ai sa crainte» car à ce moment, Israël a vu la vérité et ceci par l'intermédiaire de la révélation des lumières de la sagesse cachée et du Tiphéret de Zéïr Anpin. Et de ces lumières s'est révélée à eux la notion d'unité.

Ainsi il est dit: « qui donnera et sera pour leur cœur de me craindre» puisque se trouvent ces deux existences que sont la crainte et la connaissance c'est-à-dire la sagesse, la racine de ces deux notions se trouve dans la sagesse cachée.
 Il faut savoir que la sagesse elle-même est appelée ''crainte'' et donc, ce ne sont pas deux notions distinctes mais au contraire dans la sagesse cachée sont reliées et la sagesse et la crainte qui ne font qu'une seule réalité où l'une ne peut être sans l'autre. Et cela est vrai que ce sont deux aspects de la Sagesse cachée où les lumières de la crainte frappent les lumières de la sagesses qui s'enflamment alors pour se révéler et qui vont elles-mêmes frapper les lumières de la crainte pour les faire s'enflammer. Et de ces deux flammes va naître un niveau de réalité qui est une connaissance claire et parfaite. 
Le mystère de cette existence est le nom AVAYA,י.ה.ו.ה avec la vocalisation ''Yrha'' ''crainte'' qui fait ''YIHEVA'' qui va descendre jusqu'au Tiphéret de Zéïr Anpin. C'est ce qui est appelé ''craindre Dieu'' incruster les voyelles du mot ''crainte'' dans les quatre lettres du nom divin AVAYA. 
C'est le sens profond de l'enseignement: '' s'il n'y a pas de crainte, il n'y a pas de sagesse'' car la sagesse ne s'enflamme et ne se déverse que si la crainte la frappe pour la réveiller et par cela réveiller aussi de nouveau la crainte.
 Pour cela ces deux aspects sont primordiaux et celui qui se relâche dans ce cheminement, ne peut arriver à la perfection de la véritable sagesse. Et ceci est la direction qu'il faut incruster dans Tiphéret de Zéïr Anpin afin de la faire remonter jusqu'à la sagesse cachée qui va redescendre jusqu'à Tiphéret. Et par ce moyen, même les mécréants d'Israël peuvent recevoir la sagesse suprême. Par le fait de réveiller en eux la crainte révérencielle de l'infini, l'homme va arriver à concevoir le cachet de la sagesse cachée qui va s'épancher automatiquement dans Tiphéret de Zéïr Anpin.

Et sur cela, le Rashbi pleurait en craignant « de peur que les mécréants atteignent sa connaissance» mais ce n'est pas ce que désire Hachem mais au contraire, il veut que les hommes aient le moyen d'atteindre ce niveau de perception par la purification de leurs actions. Il faut savoir aussi que rien ne peut abîmer cette crainte divine: c'est un état de perception qui ne peut être abîmé soit nous l'atteignons et alors tout s'enclenche de soi-même soit nous ne l'atteignons pas et alors nous sommes coincés dans notre perception sensorielle comme il est dit: « la crainte de Dieu est pure».

Celui qui craint Dieu d'une mauvaise crainte c'est-à-dire de la crainte de la punition qui est la conséquence de l'influence de la Klippa ''Noga'', se trouve emprisonné dans les pulsions que cette Klippa épanche dans le corps comme un enfant qui est transmis dans les mains de la servante pour le faire grandir et redresser ses chemins comme un tuteur. Elle le punit lorsqu'il en a besoin pour améliorer ses actions. Cependant dans cette perception, il n'y a aucune connaissance si ce n'est de la science de la nature et des vanités de ce monde ou bien des sagesses extérieures et superficielles qui sont toutes dans le chemin du profane. Il se trouve donc que bien que ce genre de personne ne soit pas impur car suivant les prescriptions divines, il est toujours dans une perception profane de la vie et de ce fait, ne pourra pas recevoir les lumières profondes et intérieures de la sagesse cachée de la Torah. Mais celui qui se parfait dans la crainte de la grandeur divine alors la présence divine elle-même le dirige dans le chemin de la rectitude et lui révèle les mystères spirituels cachés qui se révèlent selon la puissance de la crainte révérencielle que l'homme réveille en lui par le principe « le mystère de Dieu ne se révèle qu'à ceux qui le craignent et son alliance à ceux qui le connaissent».

Voici que le véritable chemin est de faire épancher les grandes lumières de l'au-delà et les profondes connaissances. Ceci ne peut se faire que par le chemin de la crainte où l'homme place son esprit et ses pensées dans l'immensité de l'infini et cela passe par l'annulation totale de ses pulsions organiques qui vont amener sur son esprit un vertige qui va lui faire oublier la prison qu'est son corps et alors la Chékhina va le prendre dans ses bras, le rapprocher et lui donna une place dans les hauteurs de la pure connaissance.

[le but de la Torah- le vertige qui se répand dans l'esprit de l'homme par la perception de l'immensité de son infinitude- est en vérité la réparation finale de l'existence et aussi l'unification dans cette crainte. Et voici lorsque l'homme se travaille et réveille en lui ce vertige, alors il pourra diriger ses pensées dans les secrets de la Torah comme il est dit «la crainte de Dieu pure se tient éternellement» la valeur numérique de ''Torah'' ''תורה'' étant de 611 la même valeur numérique que ''crainte'', ''יראת''. Et par cette crainte se révèle tous les secrets de la Torah. Tout l'épanchement de ses lumières va se faire au moment de l'accomplissement des commandements en faisant revenir le mal au bien. Alors s'épanchent toutes les Séphirot en tant que Néchamot selon leur travail dans ce monde faisant par cela, une union entre les lumières et les hommes car ce que nous pouvons percevoir des Séphirot est selon ce que la Torah nous révèle.]

Nos sages enseignent que tout celui qui a Torah, a la crainte de Dieu. La Torah est dans le principe de Zéïr Anpin (c'est-à-dire Dieu- le principe masculin, le principe d'épanchement) et la crainte dans le principe de la Malkhout (le principe féminin) c'est-à-dire dans cette situation de n'être qu'un réceptacle et non de ressentir une quelconque existence spécifique et individuelle. Celui qui a Torah et qui n'a pas de crainte ressemble à quelqu'un à qui est transmis la clé intérieure et non la clé extérieure, comment pourrait-il s'introduire? Comment réveiller les lumières de Zéïr Anpin sans réveiller les lumières de la Malkhout auparavant? Les choses doivent se dérouler selon un ordre précis: d'abord recevoir sur soi la Malkhout afin de se fondre dans les lumières de Zéïr Anpin. Pour cela, au départ il est écrit « Hachem tu craindras» puis « et tu le serviras» et alors « en lui tu te colleras» automatiquement sans aucun empêchement et alors « en son nom tu pourras jurer» le serment étant le mystère de l'union suprême. Pour cela, celui qui se parfait dans la crainte et le service (qui sont la réparation de Zéïr Anpin et Noukva), va s'attacher d'un lien supérieur par la prononciation du serment.

Comment arriver à cette crainte révérencielle? Il y a quatre étapes: 
1/ressentir Dieu partout et en face de nous 
2/ lui parler 
3/ ressentir son infinitude 
4/ ressentir notre bassesse et notre petitesse. 
Par cela, l'homme pourra réveiller en lui une crainte révérencielle qui va faire sortir son souffle de ce corps qui l'emprisonne et alors se déversera automatiquement la véritable Torah issue du l'intellect-agent, de l'intelligence séparée qui est au-delà de la perception sensorielle et humaine qui elle, engendre une Torah profane et sensorielle, dénuée de caractère sacré.

Rav Mordékhaï Chriqui 5778
Retranscription Rav Michael Smadja

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dimanche 13 mai 2018

Zohar, Paracha Behar

Zohar Paracha Béhar 

« et la septième année sera une année de repos...» le Zohar parle à ce niveau de la notion du nombre ''7''. le Zohar dans les Mitsvot, ne voit pas uniquement des notions spécifiques dans la réparation particulière de l'homme ou même de la communauté. Il y a derrière toute Mitsva, un secret. Ainsi, celui qui ne comprend pas le mystère de cette notion qu'est le nombre 7 ne peut comprendre ce qu'est la Chémita, l'année de jachère de la terre sainte. Cette notion de Chémita n'est pas uniquement un repos de la terre comme nous avons appris aussi à propos de Shabbat et du Yovel, du jubilé. Nous voyons que la Chémita (tous les sept ans) le Yovel (50ème année après sept fois sept années) et même le Shabbat (le septième jour de la semaine) tournent autour du nombre sept. Ce nombre dans la Torah n'est pas accidentel. En général, le nombre est accidentel et n'interfère pas en quoi que ce soit sur la nature de l'objet compté comme celui qui a dix oranges, le nombre est accidentel, il ne change pas la nature même de l'orange. Ainsi lorsque nous parlons de fer ou de bois, nous comprenons le changement dans la nature de l'objet dont nous parlons mais lorsque nous parlons du nombre de morceaux de bois, cela ne va pas changer la nature de ce quoi nous parlons. Cette vision du nombre n'est qu'au niveau de la Torah de la logique.
Que représente ce nombre sept dans la perception profonde de la Torah? (Sept jours, sept semaines, sept années, sept fois sept années) Tout nombre dans la Torah vient nous enseigner quelque chose. Ce chiffre ''sept'' vient nous enseigner la fin d'un cycle. La septième année est la fin d'un cycle de six années, ainsi le Shabbat est la fin d'un cycle de six jours... la Chémita donc comme le Shabbat et le Yovel sortent d'un cycle pour entrer dans une autre dimension. Ainsi la femme a un cycle de sept ''les sept jours de pureté'' qui va la faire entrer dans un nouveau cycle. De même les sept premiers jours du mariage font entrer le couple dans une nouvelle forme de vie, au préalable, ils étaient deux personnes différentes et après ces sept jours de mariage, ils deviennent maintenant un couple. Ce nombre dès la création, a été un élément actif: « Dieu créa le monde en six jours et le septième jour, il s'est reposé». Ce nombre dans la Torah définit l'essence même de ce qu'il décrit. Ce nombre va fixer l'essence même, il ne va pas agir dans la quantité mais dans la qualité.
Le nombre sept enseigne sur la situation de la Chékhina, de la présence divine qui est appelée ''bat Shéva'' (fille agée de sept ans, femme du roi David et mère du roi Shlomo). La Chékhina est la septième des Séphirot en commençant par le ''H'essed-Guévoura-Tiphéret-Netsah'-Hod-Yessod-Malkhout''. Mais elle est la dixième si nous commençons les Séphirot par le Kéter. La Chékhina est la septième Séphira par rapport à la création qui est constituée des sept rois primordiaux, les sept forces créatrices qui sont les fondations de la création. Mais en vérité, il n'y a que six forces créatrices car la septième, la Malkhout est celle qui va compléter les six premières Séphirot. Bien que sur cette Séphirot, il est dit qu'elle n'a rien de spécifique, il faut savoir aussi que sans elle, les autres Séphirot ne sont rien. De même que la perfection de la création s'est réalisée le sixième jour, le principe du Yessod qui est représenté par le premier homme, la Malkhout, le Shabbat est représenté par H'ava, par Ève la première femme. La Malkhout étant la complétude, H'ava est alors celle qui va parfaire l'homme.'' un homme sans femme vit une vie qui est sans joie, sans Torah'' enseignent nos sages. H'ava était destinée à être la perfection de toute la création car elle avait le pouvoir de réunir cette création au Kéter, à la première des Séphirot comme le roi Shlomo dit « la femme est la couronne de son mari». Mais elle a aussi le pouvoir d'unir la création à Plounit, la mauvaise servante (et c'est ce qu'à fait H'ava en faisant manger à l'homme le fruit de la connaissance) et qui l'a faite revenir au chaos. La Malkhout soit elle élève la création soit elle la fait tomber. Si l'homme le jour de Shabbat ne fait que manger et se détendre, parler de sujets futiles, alors c'est la descente dans les affres du chaos mais si son repos est pour s'unir à Dieu, alors le Shabbat peut l'élever jusqu'au Kéter et c'est la réparation. Ce nombre de sept peut être en soit la fin d'un cycle qui amène au chaos mais il peut aussi être le point de passage qui amène jusqu'au Kéter ou comme au Yovel ou dans le compte des jours du Omer qui amène au niveau du nombre cinquante qui correspond à la bina et à la délivrance. Et donc, si nous observions le Shabbat de manière parfaite, nous atteindrions la délivrance, si nous gardions la jachère la septième année, nous atteindrions la délivrance. Ce niveau du sept, peut nous faire atteindre la liberté. Mais cette porte peut amener l'homme aussi à l'esclavage et donc pour lui le Shabbat est accidentel et non essentiel. Il est le sept qui vient après le six et non un ascenseur qui le projette dans un autre cycle bien plus élevé. Mais si l'homme fixe ce Shabbat en tant qu'essence même d'une réalité provenant de ce sept, de cette Malkhout, de ce temps que je sanctifie, alors le Shabbat va le transporter dans un autre cycle de sept. c'est cela la sanctification du Shabbat, de la septième année et du Yovel, la séparation de la situation précédente pour entrer dans une situation plus élevée.
Nous voyons dans la ''petite assemblée'' lorsque Rabbi Shimon a dit à ces six élèves ''nous sommes des yeux de Dieu'', alors Rabbi Éliézer lui répondit ''nous sommes six et toi tu est le septième, ce que le Shabbat est saint pour Dieu, toi aussi Rabbi Shimon tu es saint pour Dieu''. Cela veut dire qu'un homme a le pouvoir de vivre le Shabbat tous les jours de sa vie, Il ne ressent plus alors le besoin de travailler. Il est vrai qu'un homme ne peut vivre s'il ne travaille pas et ne subvient pas à ses besoins mais il ne vit que la vie d'un âne, d'un esclave. Seul celui qui sanctifie sa vie, son essence peut sortir de ce cycle d'esclavage des six jours de la création, des six années de travail de la terre.
À la fin des temps, au septième millénaire, la terre ne donnera plus ses fruits non pas à cause d'une malédiction mais du fait qu'à ce moment, la création va se déshabiller de sa forme matérielle et se revêtir d'une autre forme spirituelle issue du monde futur. Cette fin des temps sera la fin d'un cycle de six millénaires pour entrer dans un nouveau cycle, le septième millénaire. Alors, l'homme n'aura plus besoin de manger, de boire, de vivre une vie humaine pour subsister car il vivra une vie engendrée par l'épanchement divin qui provient de la Chékhina délivrée des imperfections, des détériorations de la création issue du chaos.
Ces notions de la Shémita, de Bat Shéva, du Shabbat, de l'arche de Noah qui se pose le septième mois sur la terre ferme, renferment le même secret, celui de la conduite divine de Attik, de l'ancien, dans le monde, renferment la révélation de présence divine dans ce monde. Ce nombre ''sept'' est le moyen de révéler la Chékhina mais aussi Plounit, son pendant dans le mal. Shabbat peut être sanctifié et alors nous entrons dans la conduite de Attik ou bien il peut être profané par nos actes, nos paroles ou nos pensées, s'ouvrent alors les portes de l'impureté. C'est la conduite du jugement dans son paroxysme.
Rabbi Shimon n'avait pas besoin d'attendre Shabbat pour entrer en relation avec cette conduite de Attik car à tout moment il était dans cet état du niveau du monde futur où la Chékhina monte, où la Malkhout s'élève pour s'unir à la cause originelle ''je suis le premier (la Tête) et je suis le dernier (la Malkhout)'' c'est l'union du début avec la fin. Cette Malkhout amène la création soit au chaos soit à la tête, il n'y a pas d'autre alternative. Le peuple d'Israël est arrivé à un niveau extrême grâce au roi David qui est le niveau du sept (la Malkhout, royauté, étant la septième Séphira), alors vient Bat Chéva qui est d'un niveau encore plus élevé le ''huit'' et c'est son fils le roi Shlomo qui va construire le saint temple et amener le monde futur dans ce monde. Car il n'y a pas d'autre alternative sinon la Malkhout retombe dans le chaos et les Klippot adhèrent à elle. Elle s'habille alors de vêtements de chauffe. Rabbi Shimon ne voulait pas s'occuper des affaires de ce monde profane, il voulait aller encore plus haut car le sept n'est pas un but en soi mais une porte, un ascenseur qui donne accès à un autre monde, celui du monde futur même dans ce monde.
En comprenant la notion du ''sept'', nous pouvons comprendre le besoin de la Chémita. C'est le moyen de ne pas tomber dans les affres des Klippot et de remonter au niveau ''je suis le premier'' car le sept montre le ''je suis le dernier'' qui doit alors revenir au ''je suis le premier''. Celui qui profane le Shabbat, doit mourir car cet homme ne prend pas le temps de ressentir, de comprendre, de connaître Shabbat, d'être dans le mystère du ''sept''. Soit l'homme rejoint Plounit et c'est à la mort qu'il se destine soit il monte jusqu'au Kéter, et c'est à l'éternité qu'il se destine.
Le Zohar est le mystère de la goutte qui s'épanche de Ima (de la mère suprême). Ima est la source de la Malkhout. Par le sept, par le Shabbat, par l'étude du Zohar, nous pouvons retourner à la source qu'est Ima. En vérité, ce chiffre ''sept'' ne désigne pas une situation dans le temps où Shabbat est la suite des six jours, la septième année étant la suite des six années...mais c'est la Malkhout qui est dans toute la création que Rabbi Shimon avait rendu parfaite. C'est cette ''vitre'' qu'il avait nettoyé afin de percevoir les lumières de Ima comme le Roi David qui est le mystère même de la Malkhout. Ce n'est pas le septième jour qui retombe au premier jour de la semaine mais qui amène au jour UN. Uniquement par le fait de sanctifier ce jour ''sept'' ou cette année ''sept'', la Malkhout peut se relier à Bina qui est le Kéter de la Malkhout sinon, elle se relie automatiquement à Plounit.
La cinquantième porte qui est Bina, est la couronne, Kéter, de la Malkhout. La Bina fait partie d'un niveau des grands Moh'in qui sont en dehors de la création et c'est la Malkhout qui fait se lien entre les six Séphirot inférieures et les grands Moh'in, sans elle, la création n'a pas de ''goût''. C'est grâce au Shabbat que les six jours profanes peuvent se transformer en un plan divin de dix Séphirot, sinon ces six Séphirot restent dans la domination individuelle des ''rois précédents'', des forces de la nature.
Tous les jours de sa vie, Rabbi Shimon était dans ce niveau du ''sept'' où les six Séphirot sont reliées et dominées par la Malkout pour vivre l'unité de ses sept Séphirot. En vérité, le monde futur n'est pas un autre monde mais ce même monde qui a été sanctifié. Par le chiffre ''sept'', par le Shabbat, par la Chémita, l'homme se déconnecte de cette prison des sens, de l'emprise du corps, de l'esclavage des six Séphirot inférieures. Un moment ''d'étude sans intérêt'' uniquement pour la gloire de la Malkhout et de la Chékhina suffit pour entrer dans la dimension du Shabbat.
La Chékhina est l'âme de la création et en laissant le corps (la terre) se reposer, elle reçoit l'esprit saint. Elle commence à faire le service divin. En abandonnant l'esclavage issue de la perception des sens, l'âme reçoit le souffle divin mais en étant dominé par les sens, le corps asservi l'âme. La construction du corps est la destruction de l'âme et sa destruction est la construction de l'âme. L'âme de la création est la Malkhout si elle ne contrôle pas la matière, celle-ci va la dominer et la soumettre sous la domination des sens, de Plounit. Alors la création devient en apparence profane. Mais lorsque l'âme sanctifie la Malkhout, alors le mal, la Klippa ne peut que se soumettre à elle. Alors même le profane devient saint, même en mangeant, l'homme sanctifie la matière. Soit la Malkhout s'élève jusqu'au Kéter soit elle descend dans les profondeurs de Plounit.
Nous demandons au septième mois de l'année, dans les dix jours redoutables entre Rosh Hachana et Yom Kippour d'être inscrit dans le livre de la vie. Le livre ''Sépher'' c'est la septième Séphira, la Malkhout et la ''vie'' ''H'aïm'' c'est Bina. Nous demandons que la Malkhout s'unisse à Ima. C'est-à-dire nous demandons de vivre une vie sainte tournée vers Dieu. Alors que le livre des morts est la Malkhout qui est dominée par la Klippa, par Plounit où la perception de notre vie n'est que profane, déconnectée complètement de la sainteté. Le Ari Zal dit que le fait de dire une seule parole profane le Shabbat, expulse l'homme du domaine privé de la Ima vers le domaine public de l'autre côté, de Plounit. La brisure des vases ne s'est produite que du fait que les six Séphirot inférieures n'étaient pas soumises à la Malkhout qui est reliée à Ima. Mais si ces six Séphirot se tournent vers la Malkhout, alors l'éternité va apparaître où la faute n'existe pas. Le Roi Shlomo qui est de l'ordre de Bina, du ''Huit'' étant le fils de Bat Shéva (la fille de sept années), a fait l'inauguration du temple le jour de Kippour, le peuple alors n'a pas jeûné car il avait atteint le niveau de Ima où la faute n'existe pas.
L'action de l'homme est dans le mystère de la Malkhout mais la pensée qui engendre cet acte est issue soit des mondes inférieurs soit des mondes supérieurs. La pensée n'est que l'engendrement de la soumission de la Malkhout à Plounit ou au contraire de la domination de la Malkhout qui va alors s'élever vers Ima.
En faisant une bénédiction, il faut diriger notre pensée au moment de dire ''Baroukh'' en pensant que c'est l'épanchement de Ima sur la Malkhout par l'intermédiaire de Z-A. ''Chéakol'', ''Boré Péri Adama'' étant la Malkhout. Nous faisons les bénédictions dans cette direction: réunir la Malkhout à Ima.

Rav Mordékhaï Chriqui 5778
Retranscription Rav Michael Smadja

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mercredi 9 mai 2018

Les Portes de la sagesse 11/138

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 11

Chapitre 2 - Portes 11   " Les Séphirot et les Lettres "


Dans la porte 10, il est décrit la situation des Séphirot. Les états différents des Séphirot en tant qu'enchaînement et en tant qu'habillement qui sont les deux modes essentiels qui se révèlent dans les Séphirot.
Un mode où les Séphirot procèdent chacune de l'autre et un mode où les Séphirot s'insèrent chacune dans l'autre, agit une à l'intérieur de l'autre.
Soit l'on parle d'un Partsouf, d'un visage soit d'une Séphira qui rentre dans un Partsouf pour agir en lui d'une manière cachée ou bien on perçoit une Séphira qui sort d'une autre Séphira qui elle agit toute seule. Comme par exemple Z-A qui sort de Ima ou bien Tiphéret sortant de Guévoura....

Tout cela se passe dans la ''vitre'' dans le ''marhé'', dans la vision du prophète. Nous avons déjà dit dans la porte 9 que la vision de l'image procède de la Malkhout. La Malkhout étant l'origine de la vision, cette Malkhout s'appelant l'image de D-ieu. Et même s'il n'y a pas d'image car dans la Séphira elle-même il n'y a pas d'image mais ce qui émane dans la dernière Séphira qu'est la Malkhout, par l'intervention de l'imaginaire du prophète, celui-ci voit l'image. 


Toute image sort de la Séphira de la Malkhout. Il faut rappeler que chaque Séphira à sa Malkhout qui est la dernière partie de chaque Séphira qui est la racine, la cause des mondes inférieurs et de toutes les créatures séparées. Et c'est par rapport à elle que toutes les formes des créatures sont gravées.


La Malkhout étant en vérité une inter-face afin de se relier au suprême et à n'importe quel Parstouf, afin de s'élever et de faire descendre. C'est un ascenseur. Et même lorsque nous parlons des images, celles-ci ne font que refléter et exprimer la science et la sagesse suprême quand à la direction divine. Il ne s'agit pas d'une forme matérielle mais plutôt d'une histoire, d'une action dans l'histoire.
Par l'image, nous comprenons comment la Chékhina va diriger tel événement et l'amener aux créatures terrestres. À partir de la Malkhout, on peut percevoir des choses supérieures à la Malkhout elle-même, les Parstoufim de Abba et de Ima jusqu'à Adam Kadmon. C'est la vitre pour atteindre tous les mondes supérieurs où il n'y a que des forces, des principes qui dirigent. Les Séphirot sont les principes par lesquelles, D-ieu crée et dirige. Et passant par cette inter-face qui est la Malkhout, il y a des formes. La forme n'est reliée qu'à la Malkhout. 

Chaque Séphira a une particularité et donc sa Malkhout qui exprime cette particularité. La femme comme la terre dans ce monde va révéler la semence qui va entrer en elle. Une graine extérieurement est identique à une autre et ce n'est que grâce à la terre qui est la Malkhout générale, que la forme d'une orange ou d'un blé va se révéler. Mais même le grain de blé à sa Malkhout particulière. L'écorce étant sa Malkhout et c'est elle qui va révéler sa particularité. Le féminin est la Malkhout et c'est par celle-ci qu'il y à une révélation de la divinité dans ce monde. Comme si D-ieu était les neuf Séphirot et la Malkhout, le premier homme, la Klippa de la Malkhout.

Le Tikoun se fait par les patriarches, Moshé et le roi David. Tout le reste n'est que ramification. Les nations sont les habits des âmes. Mais même cette Klippa fait partie du programme de la réparation et sans elle, il n'y a pas de réparation.
L'origine de la forme se trouve dans la Malkhout. Le Ramh'al va ici nous révéler pourquoi est-ce dans la Malkhout que se révèle la forme des Séphirot qui ne sont que des énergies. La Malkhout va les révéler de même que le premier homme puis après l'assemblée d'Israël sont la Malkhout qui révèlent D-ieu dans le monde. Comme la femme révèle la semence, la terre révèle le grain, Israël révèle D-ieu. Le premier homme devait révéler D-ieu et donc c'est lui la Malkhout de D-ieu. C'est un inter-face car elle est la cause des êtres inférieurs et donc leur forme s'y trouve. Puisqu'elle est l'origine, elle est leur révélateur aussi.


La Malkhout est donc la vision mais aussi le miroir. Ce miroir ne fait que refléter l'image qu'il reçoit. Ce miroir à une nature, à la particularité de refléter. Le prophète ne peut monter et descendre que par elle dit le Zohar. Nous avons besoin de la Malkhout pour percevoir les formes, les couleurs les événements dans ce monde. De même dans la vision prophétique, il est impossible de s'élever, de percevoir le suprême, le monde des Séphirot autrement que par elle comme il est impossible de recevoir, de capter autrement que par elle. La Malkhout est utilisée donc à double sens, du haut vers le bas pour percevoir et du bas vers le haut pour recevoir.
La Séphira se révèle donc à travers la Malkhout par une image qui n'est pas complètement déconnectée du principe et même si nous disons que l'image n'est qu'accidentelle et non inhérente à elle et qui n'existe pas dans la Séphira, elle est engendrée par elle. C'est-à-dire que l'image vient de la Malkhout qui est comme la terre qui n'a rien d'elle-même, elle ne fait sortir que ce qu'on lui donne à sortir. Elle a un autre aspect qui va faire qu'elle va émaner quelque chose d'inhérente à elle, c'est le principe de Rah'el et de Léa qui sont les deux aspects de la Malkhout.

La Séphira étant le principe masculin et la Malkhout étant le principe féminin. Mais ce n'est pas suffisant de comprendre la Séphira qui se révèle à travers la Malkhout. Il faut comprendre aussi la relation entre la Séphira et la Malkhout. Car l'image n'est relative qu'à la Malkhout et que les Séphirot ne sont que des forces et donc comment se fait cette relation entre elles?
Pourquoi la Guévoura se matérialise t-elle par le rouge?
Pourquoi le lion dans le char céleste représente le Partsouf de Abba?
Car ce n'est uniquement dans le miroir qu'est la Malkhout, qu'il y a ce lion et non dans le Partsouf. Pourquoi Abba se traduit-il en lion?
Car il y a réellement une relation très subtile entre la Séphira et l'image que traduit sa Malkhout. Il faut comprendre le rapport qui existe entre l'image et la Séphira car il y a une véritable sagesse entre la Séphira et l'image. Cette image correspond en fait à une direction d'après le Ramh'al. Cette direction est une histoire, un événement car la Malkhout est la source des mondes inférieurs et il faut comprendre le mode des relations qu'il y a avec la divinité, avec les Séphirot par le principe des palais. Entre la Séphira et la Malkhout, il y a les palais. Et lorsque le prophète voit les lumières se définir selon ces formes spécifiques dans les palais, alors il comprend pourquoi cette lumière, ce flux divin s'exprime et se réalise sous une forme précise dans la créature et tout cela à cause de la Malkhout et de ses particularités. Comme l'exemple du lion que le prophète perçoit, cette image est liée soit à la bonté, Hessed en tant que Séphira ou bien à Abba en tant que Partsouf. Lorsque nous comprendrons le sens de la forme, nous comprendrons comment le Hessed peut être sa source à partir de la Chékhina car c'est elle l'inter-face.
Comment Abba en passant par la Malkhout produit la forme d'un lion? Ou bien comment Hessed en passant par la Malkhout, par la Chékhina donne un lion. Le sens de la forme du lion fera comprendre le rapport avec l'au-delà. Ce lion n'est pas accidentel, il y a une volonté derrière, il est une expression de la Séphira. Le rapport entre la Malkout et la Séphira peut être saisi de deux manières.
Soit par les palais ou soit par le sens profond de la forme qui reflète l'idée qui est en haut. Pour cela, il faut essayer d'analyser la forme en bas et par ceci comprendre son lien en haut. Il faut savoir que la forme est multi-dimensionnelle et étape par étape atteindre la volonté d'en-haut. En vérité, la définition de la forme est la relation qui relie la Malkhout et l'objet pour agir de telle ou telle manière. La forme n'est pas ce qui se reflète mais ce qui agit, c'est l'événement qui découle à partir de la Malkhout. C'est la Malkhout qui donne en vérité le mouvement. Exemple: le soleil vient d'une Séphira mais il n'est pas une Séphira. Que fait le soleil? Il brille, il chauffe, il donne une force, il est une force extraordinaire. C'est l'autorité, c'est Tiphéret.
Il faut retrouver le principe divin dans chaque chose. La forme est l'oeuvre, l'action, la direction. Grâce à l'acte je connais la forme et grâce à la forme je connais la force qui influe. Il y a une inter-face au milieu entre le flux divin et la réception, la créature car les forces suprêmes sont simples et non-composées mais en descendant, elles s'enchevêtrent dans la Chékhina, dans la Malkhout par des liens subtils que sont les palais. Et selon ce principe, sort cette lumière transformée en créature et donc à partir de cette créature, on peut refaire le parcours inverse. Et percevoir que chaque créature, chaque événement n'est que l'association de principes subtils, purs et non-composés qui eux vont donner les apparences, les visions et les images.

Rav Mordékhaï Chriqui 


Retranscription Rav Michael Smadja

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