mardi 27 novembre 2018

Les 138 Portes de la Sagesse 32/138

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 32

Chapitre 4 - Porte 32- Adam Kadmon et ses ramifications

Porte 32- cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita
Porte 32 - cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita


Après avoir vu Adam Kadmon qui est la première structure, avec laquelle, le maître du monde va ordonner, organiser tous les mondes, nous allons parler maintenant de la face ''Panim'' de Adam Kadmon.

En fait le Ari Zal n'a parlé en majorité que de la face de A-K, des lumières des cheveux des oreilles, des narines et de la bouche....nous allons voir au départ la généralité de la notion de ''visage''-''Panim''. La face est organisée pour émaner, illuminer ce qui s'organise à l'intérieur de Adam Kadmon. La face est en fait le symbole, le reflet de ce qui est caché. Ainsi le visage dégage la joie où la colère qui sont des pulsions intérieures du corps. Le visage reflète l'intériorité d'une personne. Donc de chaque porte sensorielle de A-K va sortir une illumination. Pour cette raison, nous parlerons de quatre mondes, le monde de la vision, de l'ouïe de l'odorat et de la parole. Il y a aussi ces lumières qui sortent du front même s'il n'y a pas de porte sensorielle pour faire sortir ses lumières. En vérité, toutes les lumières du tikoun sortent du front. Il se trouve donc que tous ces quatre premiers mondes sont la splendeur, le reflet du visage de A-K. L'intériorité de A-K ne peut être conçue. Nous n'allons alors traiter que le reflet du visage et de ce reflet, vont sortir tous les mondes.

Explication:
Nous allons essayer de comprendre la structure de A-K dans ses détails pour que l'on puisse comprendre plus tard la direction qui en résulte. Il y a la vision qui est la structure de A-K et l'interprétation qui est la direction. Ces détails vont rappeler la forme du visage de l'homme (oreilles-narines-yeux-bouche-front) qui sont bien sûr de l'ordre de la symbolique mais qui correspondent à une réalité.
Quelle est la symbolique de la face? Elle est faite pour refléter, pour éclairer. Les membres du corps.
Dans ce monde, correspondent à des principes dans la direction, le visage correspond aux orientations de l'âme pour contrôler, observer et contempler l'autre. Nous avons comme une sorte de radar avec des portes qui permettent à l'âme de sortir et de percevoir ce qu'il y a à l'extérieur de lui.
Ce sont les quatre sens qui vont permettre à l'âme de ressentir. Il y a deux actions différentes, faire entrer et faire sortir. Les sens sont des sortes de capteurs qui font rentrer l'information et aussi ces capteurs permettent de refléter, d'exprimer vers l'extérieur, s'orienter vers l'extérieur.
L'âme quand à elle se trouve à sa place. Il y a donc les orifices que nous trouvons dans la face et l'utilisation que l'âme va faire d'eux. En vérité, il faut savoir que ces orifices sont réalisés à partir de l'âme elle-même. Ces orifices ne sont pas uniquement des trous issus de la matière du corps. Mais c'est une extension de l'âme avec une même constitution.
Prenons l'exemple du fœtus, l'esprit général qui le forme, qui détermine sa structure et qui l'anime, va traverser la paroi de sa chair pour faire ses orifices au contraire des autres membres comme les pieds ou les mains où l'esprit reste à l'intérieur et n'éclate pas la paroi. Alors que dans la face, l'esprit va traverser la paroi et sortir.
À partir de ces orifices, vont se créer les sens qui sont des sortes de capteurs. Cependant, il faut savoir que cette traversée ne dépend pas des sens car plusieurs personnes peuvent avoir les mêmes membres sans avoir les mêmes sensations et même sans avoir aucune perception comme l'aveugle qui a des yeux mais qui ne voit pas. Il y a donc les orifices et les sens. Ils ne sont pas liés automatiquement. C'est par ces orifices que l'âme contrôle aussi en percevant le monde ambiant où le corps se déplace. Il y a aussi un autre aspect du visage, il reflète aussi le tempérament comme par exemple, la colère, la tranquillité....il faut pour cela que le visage lui-même soit sensible à cela. Car les autres membres du corps ne reflètent pas ce que le visage peut exprimer.
Il y a un autre aspect du visage qui s'appelle le rayonnement, la splendeur comme le rayonnement du soleil. Comme au sujet de Moshé Rabénou lorsqu'il est redescendu du mont Sinaï, il avait ce reflet. De même au sujet de Pinhas, au moment où il recevait l'esprit sacré, son visage reflétait comme l'éclair. Et si cet aspect du visage ne se révèle pas chez tout homme, c'est parce qu'il n'est pas parfait. Le visage de l'homme étant incomplet. Il y a un manque depuis la faute du premier homme. Et à la fin des temps, ce reflet va revenir sur le visage des hommes.
De même ceux qui approfondissent la H'okhma, resplendissent comme le firmament. La face est faite pour s'orienter vers les autres et aussi pour révéler l'âme selon le comportement et aussi pour révéler la splendeur. Les orifices qui sont constitués par le souffle, le Rouah', qui les arrange au moment de leur formation. Et enfin, ce visage reflète aussi les sens par ces orifices par lesquelles, l'âme va ressentir l'extérieur. Il y a donc ce que capte l'âme, ce qu'elle reflète et les orifices. Même si cette notion d'orifice est liée aux sens, la matière par laquelle les organes des sens que sont les oreilles, les yeux, le nez la bouche, va être de différente forme selon la fonction de ces organes. L'âme ressent à partir des orifices et s'il y a un défaut dans les portes de la perception, c'est un problème au niveau de l'âme.
Même si nous disons que ce n'est qu'un problème mécanique au niveau du sens lui-même, de l'oreille ou des yeux...le Ramh'al nous dit que ce n'est pas uniquement un problème mécanique car en fait c'est l'âme qui capte à travers ses organes. L'âme ressent à travers ces orifices.

Nous allons expliquer maintenant en haut au niveau de A-K. Les faces sont les ustensiles du Réchimou. Nous avons déjà dit que A-K est composé du Kav et du Réchimou. Les faces, les orifices sont des ustensiles, des instruments qui sont fabriqués à partir du Réchimou mais à travers ces ustensiles, le Eïn Sof qui est le Kav, qui est la Néchama, l'âme et qui se trouve à l'intérieur, va s'orienter et s'adresser aux autres pour diriger tous les visages qui sont ce qui va résulter de toutes les directions et faire sortir tous les mondes. De même que l'âme dirige le corps ainsi le kav dirige les visages.
Comme si ces visages étaient des genres d'ustensiles. Ces ustensiles qui font toute la constitution du visage sont représentés dans un autre monde, dans un autre visage tel que Arikh' ou Zéïr Anpin comme les 13 poils de barbes qui sont aussi un reflet, un épanchement de la sagesse. La barbe étant la sagesse qui se reflète à l'extérieur. Nous avons donc ici au niveau de A-K aussi un reflet de l'intérieur et qui ressort à l'extérieur. Le premier reflet du visage est un reflet qui est scellé. Cependant tout ce qui est caché à l'intérieur du corps de A-K va être reflété par le visage, tous les aspects de l'âme vont se refléter sur le visage.
La première étape est le reflet de la face que l'on retrouve aussi dans les partsoufim, les visages. Dans Arikh', le grand visage, on parle de 310 lumières, dans Z-A, le petit visage, on parle de 150 lumières. Il y a donc à ce niveau, une première étape d'un rayonnement qui est caché et qui va traverser et réaliser les quatre orifices que sont les yeux, les oreilles, le nez et la bouche. Le véritable rayonnement est celui qui est avant ces traversées de la lumière vers l'extérieur. Ces traversées ne sortent pas d'un seul coup. Son rôle essentiel est de faire les orifices et puisque le reflet est constitué à partir de la Néchama, qui est pour le moment cachée, c'est la raison pour laquelle, on peut trouver dans le visage l'idée du caractère, du tempérament qui est caché car avant les orifices. Mais dans les orifices eux-mêmes, rien n'apparaît.
Ces orifices sont comme une interface. Le reflet intérieur qui est le reflet du visage a une représentation générale, il représente le tempérament général. Par contres les orifices ne représentent que partiellement un élément selon l'endroit où il se trouve soit dans la vision, soit dans l'odorat...
Au moment où les lumières vont sortir, nous sommes dans la direction elle-même. Ces lumières qui sortent sont utilisées par la Néchama en tant que flux pour aller contrôler ce qu'il se passe dehors. Mais la racine de toute cette providence, de tout ce contrôle et de cette direction.

En vérité cette direction est une chose à part. Nous parlons maintenant de ces lumières qui sortent et qui vont faire la réalité des orifices et des sens. Après avoir fait les orifices et les sens, il va y avoir un deuxième reflet qui va cacher le reflet intérieur, le flux intérieur. La Néchama ne se montre pas du tout puis elle se révèle par le tempérament et à partir de ce moment, c'est le rayonnement qui commence à sortir à l'extérieur et qui va se refléter dans les quatre orifices que sont les oreilles le nez la bouche et les yeux.
Apparaît alors le deuxième reflet que l'on appelle la brillance du visage. Ce n'est seulement que par le deuxième reflet que la Néchama va capter, ressentir et agir au niveau de l'entrée et de la sortie. Mais toute l'existence de ce reflet lui-même n'est issue que du premier reflet qui va traverser et faire les orifices. L'ustensile, le Kéli est apparemment à l'extérieur provenant du deuxième reflet.

Mais le Ramh'al veut nous dire que le Kéli est construit par le Or, la lumière du Kav. Comment considérer ces lumières qui sortent de Adam Kadmon?
Est-ce qu'on les considèrent comme une marmite avec des trous d'où le feu qui est en-dessous de la marmite pénètre par ces trous dans la marmite?
Dans ce cas, il n'y a pas de différence dans la nature du feu. Mais en fait, la lumière qui va sortir par ce trou va être différente que celle qui sort par un autre trou car c'est la lumière elle-même qui a fait ce trou et donc la lumière ne peut passer que par ce canal qu'elle a perforé.
Donc Adam Kadmon n'est pas comme une marmite qui a déjà des orifices formés. Il y a donc un rayon, un point de traverse et il y a un deuxième rayon. C'est donc la Néchama qui fabrique les orifices après s'être installée dans la trame. À partir du moment que nous parlons de quatre sens, cela doit procéder de la force qui est inclue en elle. Donc telle action correspond à telle expression et ce qui se fait dans une ouverture ne se fait pas dans une autre ouverture. L'oreille n'est pas la bouche qui n'est pas le nez car ces organes correspondent aux forces qui sont à l'intérieur même, dans la Néchama elle-même.
En d'autres termes, ces quatre sens correspondent à l'ensemble de la Néchama qui représentent les quatre lettres du tétragramme, ''AB-SAG-MA-BEN''. Toutes les lumières qui reflètent de Adam Kadmon c'est la AVAYA et elles correspondent aux quatre aspects de ce visage. Les orifices eu-mêmes reflètent la nature de la lumière qui va sortir et qui va s'exprimer. En premier, la lumière crée l'orifice puis après elle revient pour repasser par l'orifice et s'extérioriser. La construction des orifices est inhérente à l'essence même de ces lumières qui vont sortir à l'extérieur. Ici, nous avons des lumières différentes qui sortent de la même source qu'est l'âme.

En résumé, nous pouvons dire que la Néchama est là pour refléter et éclairer le visage et même pour sortir sans être interrompue par une cloison afin de ressentir. Ce même aspect qui se trouve dans le visage fait les orifices des sens. Ces Kélim qui sont les orifices vont servir à refléter la Néchama tout le temps qu'elle se trouve dans le visage et aussi, ils vont sortir et fabriquer le second rayonnement qui est la synthèse des orifices. À la différence du premier rayonnement, le deuxième rayonnement va aller dans le détail. Le premier rayonnement étant une lumière générale alors que le deuxième rayonnement est une lumière dans le détail. Et à partir de la Néchama, quelque chose de particulier va se révéler par les orifices en dehors des sens eux-mêmes. Ces sens ne sont pas le résultat uniquement des orifices, ils sont aussi de l'ordre de la Néchama qui se grave dans ce premier rayonnement qui est la lumière intérieure. Ce que reflète le visage de la Néchama est l'ensemble de sa situation. Comme pour l'homme, il y a le tempérament et de cet aspect vont sortir les orifices qui sont l'expression de la première lumière générale. Il y a donc une première expression et une deuxième expression et les orifices ne sont que les détails d'une expression générale.

D'après le Ramh'al, il faut toujours voir l'unification et de ces quatre mondes, ''oreilles-nez-bouche- yeux'', il faut voir le but unique, il n'y a pas quatre buts différents. Le seul but est de faire le monde de la Atsilout. Mais celui-ci va se construire par quatre étapes qui correspondent aux septième, huitième, neuvième et dixième millénaire où le corps va s'intégrer avec la Néchama.
Dans le sixième millénaire, il y a tous les détails du corps, dans le septième millénaire, les principes premiers du corps disparaissent petit à petit. On a alors un début de généralité. Et le huitième millénaire le corps perd les généralités et aussi le neuvième jusqu'à ce qu'au dixième millénaire, il n'y ai plus de trace du corps et c'est ce qui fait l'unification du corps à l'âme. Mais dans les six premiers millénaires, tous les détails sont créés par tous ces quatre mondes ''Ozen-H'oten-Pé-énaÏm'', ''oreilles-nez-bouche- yeux''.
Tous ces mondes qui vont se révéler maintenant sont les quatre étapes de la construction du corps mais ce qu'il y a dans l'oreille, il y a dans le nez et ce qu'il y a dans le nez, il y a dans la bouche et ce qu'il y a dans la bouche, il y a dans les yeux. Ce sont les mêmes dix Séphirot mais qui se détaillent différemment. Dans l'un des orifices, l'extériorité est plus grande que l'intériorité alors que dans un autre l'intériorité est plus grande que l'extériorité jusqu'à ce que le Kéli se révèle. Et où se révèle t-il?
Il se révèle dans la bouche puis dans les yeux. Il y a dix Kélim mais dans la bouche, c'est la première révélation. Et dans les yeux, il y a plus de détails, il y a dix Kélim et dix lumières. Dans les oreilles, il n'y a qu'un signe, la lettre ''ה'' le ''Hé''. Dans le nez, il y a la lettre ''ואו'', le ''Vav''.
Le Ramh'al veut garder l'idée générale avant les détails car ces orifices ne font détailler qu'un élément de la Néchama.
Au début, l'ensemble de la Néchama se révèle dans le visage puis il a ces orifices, ces traversées puis il y a la seconde lumière et celui-ci même s'il ne reflète que des détails, à partir de lui, on peut remonter à la première lumière et de cette lumière intérieure, on peut remonter ce qu'il y a à l'intérieur du corps c'est-à-dire la Néchama. On a trois éléments à la fin. Une deuxième lumière qui est la symbiose des détails des orifices, une première lumière intérieure et l'âme, la Néchama. En somme, la direction de D-ieu est cachée à l'intérieur qui va se révéler dans une première étape dans le visage et ensuite par les orifices.

Dans cette porte, le Ramh'al introduit la notion de ''Ozen-H'otem-Pé'', ''l'oreille-le nez-la bouche'', il y a aussi la lumière des yeux. Le visage de A-K est fait pour émaner et faire resplendir ce qui se trouve à l'intérieur du corps de Adam Kadmon. Car ce qui se passe à l'intérieur n'est pas accessible et ce que l'on va saisir n'est uniquement ces émanations, ces mondes qui surgissent de son visage. Ces mondes sont de l'ordre de quatre: la vision-l'ouïe-l'odorat-et la parole. La lumière des yeux vient à la fin car il y a une contradiction dans le Ets H'aïm quand les yeux ont-ils été créés dans la gradation au niveau du temps soit avant la lumière des oreilles ou soit après la lumière de la bouche.
En vérité, la lumière des yeux a un niveau plus grand que celle de la bouche. Pour cela, le Ramh'al reprend cette structure en mettant la vue en premier comme dans les Tikouné Zohar. Une autre émanation procède du front de Adam Kadmon. Tout le Tikoun dépend de cette lumière qui sort du front. Tous les mondes ne sont en vérité que le rayonnement, la splendeur de ces lumières de Adam Kadmon. Mais A-K lui-même est insaisissable. Ce que l'on saisit n'est uniquement cette émanation qui procèdent de son visage.

On a déjà expliqué toute la notion de la traversée où la lumière éclate et sort de l'intérieur de Adam Kadmon vers l'extérieur. En vérité cette lumière a déjà une caractéristique avant de sortir. Tout le sujet est de savoir comment elle prend cette caractéristique? Est-ce qu'elle prend cette caractéristique avec l'orifice qu'elle crée en traversant la paroi de A-K c'est-à-dire que la lumière devient lumière de l'oreille et non lumière de la vision uniquement au moment où l'orifice de l'ouïe se crée ou bien il y a déjà une nature spécifique avant que l'éclatement de la paroi se fasse car si elle n'avait pas une nature caractéristique au départ, alors n'importe quelle lumière pourrait sortir et serait déterminée par sa sortie. Mais le Ramh'al enseigne ici qu'il y a un rayonnement intérieur et un rayonnement extérieur. Il y a donc une brillance intérieure spécifique qu'il y a avant même les orifices et une seconde brillance qui va se construire à partir de tous les orifices en même temps. Lorsque le visage exprime la joie ou la tristesse ou l'angoisse.....cette expression du visage est une synthèse de plusieurs éléments, c'est à partir du rayonnement extérieur. Le rayonnement intérieur est le rayonnement qui va déterminer la sortie comme un vêtement de la Néchama, celle-ci serait l'intériorité de Adam Kadmon puis il y aurait un premier vêtement, les orifices et un deuxième vêtement.
La Néchama qui est intérieure se trouve cachée dans le corps et ne se dévoile jamais puis nous avons à faire à un premier rayonnement où la Néchama se dévoile. En étant à ce premier niveau de ce rayonnement comme une sorte de splendeur dans le visage (où il n'y a pas encore les orifices) qui va se renforcer, éclater et sortir. Il va défoncer la paroi et fabriquer les quatre orifices du visage. Et ensuite il y a un second rayonnement qui se tient au-dessus du rayonnement intérieur, comme un rayonnement à l'intérieur d'un autre rayonnement. Et c'est à partir du second rayonnement que le tempérament se marque.
La Néchama est faite pour éclairer dans le visage et aussi elle est prédisposée à sortir à l'extérieur mais ce qui va sortir n'est rien qu'une splendeur, un rayonnement d'elle. La Néchama reste toujours à l'intérieur. (dans Adir Bamarom, le Ramh'al dit que la Néchama sort des yeux, comme nous voyons dans le Talmud, qu'il y a des justes qui pouvaient tuer quelqu'un avec le regard).
Ici le Ramhal explique que c'est la splendeur, la lumière de la Néchama qui sort. C'est comme une émanation d'elle qui brille à l'extérieur. Les orifices ont un double rôle: un rôle de capteur afin de faire rentrer de l'extérieur vers l'intérieur mais ils servent aussi à ressentir et à faire révéler. Car la face révèle aussi l'intériorité de l'homme, son tempérament du moment. La Néchama fait ressentir ses besoins mais elle capte aussi. Selon ce rôle et cette fonction, elle va faire les fractures et par cela les orifices afin de sortir et créer les sens. Et donc le visage est disposé à ces deux rôles: se tenir à l'intérieur de ces quatre sens.
Le Ari Zal enseigne que le mystère des Kélim va commencer avec les lumières de ''Ozeine-H'otem-Pé'' les oreilles-le nez-la bouche''. Par cette révélation, va se révéler le Kéli. Ces mondes sont appelés les mondes de Adam Kadmon:''A-H'A-P''. Quels sont leurs rôles dans la Torah du Ari? C'est la révélation du Kéli.
C'est une gradation pour la perception du Kéli. Il y a un Kéli qui est caché à l'intérieur de la Néchama et celle-ci veut révéler la notion de l'instrument qui est une préparation à la création. C'est dans les lumières des yeux qu'il va y avoir une révélation de dix Kélim par rapport aux dix lumières. Et c'est à ce niveau que le monde va commencer, le début de la création. C'est une préparation au Kéli. D'après le Ramh'al, ''A-H'A-P'' est la direction du monde dans l'éternité. Ce que l'on appelle le ''monde futur'', le septième, huitième, neuvième et dixième millénaire. La lumière de la bouche est le septième millénaire, le huitième millénaire est la lumière du nez, le neuvième millénaire est la lumière des oreilles et le dixième millénaire est les lumières des cheveux.
Pour le Ramh'al, ce n'est pas seulement la révélation d'un Kéli mais c'est aussi une conduite.
La Néchama en étant dans le visage sans les orifices va faire le second rayonnement. Donc nous voyons que les Kélim sont une révélation de la Néchama. Ce sont quatre sortes de révélation que sont les sens et qui sont les ramifications de la Néchama. Ce que la Néchama faisait au niveau général, elle va le faire en détail par les ''Ozeine-H'otem-Pé''. Chaque sortie de chaque orifice dévoile un aspect de la Néchama. Et tout cela, en dehors des sens eux-mêmes qui vont agir. Il y a les sens qui vont se révéler à travers ces orifices et ce que eux, ils font, indépendamment de ce que la Néchama fait d'eux selon ce que le mouvement et de ce qu'elle va réaliser à l'intérieur et de ce qu'elle veut exprimer à l'extérieur. Il y a ce que la Néchama va révéler à travers eux et ce que eux, ils font indépendamment de ce que la Néchama fait d'eux.
Selon ce que le mouvement et ce qu'elle veut réaliser à l'intérieur et ce qu'elle veut exprimer à l'extérieur, elle va les utiliser. Les sens ont un rôle de capteur, saisir les informations de l'extérieur afin de se relier à l'extérieur. Ils ont aussi un premier rôle qui est de révéler l'intérieur. Ce que la Néchama révèle dans le visage en vérité, c'est l'aspect général de sa situation, de son état et selon cet état, elle fait les orifices. Et à partir des orifices, on peut analyser ce qui se passe à l'intérieur même si ce qui est à l'intérieur de A-K est imperceptible, cependant, on peut revenir et remonter de l'extérieur à l'intérieur.
Il y a trois niveau: la Néchama qui est l'intérieur du corps de A-K, se trouve au niveau du cœur, du corps et du visage. Et du visage, elle se révèle par les orifices. En fait chaque membre du corps reflète la Néchama entièrement. La dernière révélation de la Néchama se fait dans le rayonnement du visage et c'est ce que nous pouvons atteindre.
On ne peut connaître l'intérieur même du visage. Tous les détails de ce rayonnement sont les mondes dont parle le Ari Zal:''Ozeine-H'otem-Pé''. Nous savons quand même qu'il y a une racine à l'intérieur qui correspond à la direction suprême de A-K lui-même. De là nous pouvons saisir combien notre compréhension est petite car nous ne pouvons atteindre le plan interne de toute la direction. Ce que nous allons atteindre à la fin n'est rien que la lumière des yeux mais ''Ozeine-H'otem-Pé'', cela ne sera qu'après la résurrection des morts car maintenant, l'homme est limité par la mort mais s'il n'y avait pas la mort, il aurait pu comprendre même la bouche et le nez. Pour cela, le Ari n'a parlé principalement que des lumières des yeux, de la brisure des vases. Et c'est au niveau des lumières des yeux, qu'il y a la création des quatre mondes ''Atsilout-Bryia-Yétsira-Assyia'' mais au-delà des yeux, on ne connaît rien, on sait juste que c'est un préambule, une préparation aux lumières des yeux.
Mais en vérité, la direction profonde est au-delà de notre entendement, au-dessus de ''Ozeine-H'otem-Pé'' qui est de l'ordre de l'intériorité de A-K. Nous ne connaissons que ce qui resplendit à l'extérieur. Il faut savoir que dans ce territoire du visage de A-K, il y a toute la direction du début jusqu'à la fin, du premier millénaire au dixième millénaire. Ce n'est qu'après la fin du dixième millénaire où il y a la purification de tous les mondes, de tous les corps qui vont rester et qui ont subi une adhésion depuis le septième millénaire.
Au dixième millénaire, on parle de l'éternité de l'éternité, un niveau où on ne peut même pas parler de quoi que ce soit. Déjà qu'à partir du septième millénaire, il n'y a que le Ramh'al qui en parle. Même si nous arrivons à saisir au niveau de ''Ozeine-H'otem-Pé'', son but qui est la révélation de l'unité, on ne connaît pas plus que cela. Cependant dans ''Ozeine-H'otem-Pé'', il y a quelques détails qu'en même.
Il faut comprendre un concept qui est général: tout ce qui se fait dans une place est réalisé et déterminé selon cette place. Dans le visage de A-K, l'oreille est la place qui va affecter l'action elle-même et donc ce qu'il se fait, se fait selon la place. C'est par rapport à la place que nous pouvons atteindre. Toute notre perception ne se fait que parce qu'elle est liée à cette place. Il n'y a pas de possibilité de percevoir la Néchama ou une qualité de la Néchama s'il n'y a pas cette place.
Lorsque nous disons ''Zéïr Anpin, Abba, Ima'', en vérité, c'est la même lumière du Eïn Sof qui s'épanche dans plusieurs éléments, dans plusieurs partsoufim (visages) selon l'endroit où la lumière va se révéler alors va se révéler une configuration, un aspect déterminé. Lorsque nous parlons d'une place spécifique, c'est qu'il y a une raison car c'est cette place que nous allons percevoir. C'est la structure par laquelle les êtres inférieurs peuvent comprendre. Mais il faut savoir que nous ne comprenons que la forme, le superficiel de ce que la direction a mesuré. C'est comme une sorte de Tsimtsoum, de vêtement afin de pouvoir saisir une réalité. Et donc, on ne peut percevoir que les limites de cette réalité qui correspond cependant à la véracité de la chose. Il faut seulement approfondir et ne pas s'arrêter à la forme. C'est ce que l'on appelle la symbolique. Lorsque l'on parle de l'oreille, on parle de la symbolique de l'oreille, de même pour les lumières des cheveux, les poils de barbe. Ce sont les racines de ce qui se trouve dans ce monde. Si le maître voit que l'élève ne peut pas comprendre, il lui donne une image afin de comprendre et pouvoir accéder à cet enseignement. Mais à la fin, lorsqu'il comprendra la vérité, il verra la différence comme la lumière avec les ténèbres. Ce que nous recevons de manière superficielle, lorsque l'on comprendra la vérité des choses, on verra qu'il y a une mesure incommensurable.
On a dit que la direction est dans le Réchimou et le Kav est caché à l'intérieur. Le Réchimou étant la racine de la direction et le Kav, le rayon, il intègre et agit de manière cachée à l'intérieur de ce Réchimou. Selon cela, le Kav qui est la lumière du Eïn Sof, rentre à l'intérieur du Réchimou. Par ces deux axes, le Kav et le Réchimou, va se former Adam Kadmon. A-K est la synthèse du Kav et du Réchimou, c'est l'association du corps et de l'âme. Jusqu'à présent, nous avons parlé de la Néchama donc du Kav. Si toute la direction est de l'ordre de la Néchama et qui sort à l'extérieur, alors il y a une contradiction avec la porte 27 où le Ramh'al dit que la direction est de l'ordre du Réchimou, le Kav ne faisant que ressortir ce qui est caché dans le Réchimou du potentiel en acte. Une deuxième action du Kav étant de tout ramener à l'unité, de ramener le mal au bien alors que maintenant, le Ramh'al nous dit que le principe de l'action de la direction se fait par le Kav!

Ce qui se révèle ne se révèle pas selon la Néchama mais au contraire selon le corps car c'est l'endroit, c'est l'espace qui détermine. Le corps est appelé ''espace'' car la Néchama le remplit. L'âme prend un aspect du corps. En vérité la Néchama agit selon le corps. Comme le corps est composé d'orifices, la Néchama va pouvoir utiliser le corps comme un ustensile que l'on vide et que l'on remplit. Ceci selon les aspects du corps et la nature de ses orifices. La Néchama n'agit pas selon elle mais selon le corps. Et c'est cela le mystère de ''Ozeine-H'otem-Pé'', c'est le mystère des Kélim. Ce sont eux qui déterminent la manière comment la direction va se révéler dans le monde. Donc ''Ozeine-H'otem-Pé'' ne sont pas que des trous pour diffuser mais ils donnent aussi une forme à la direction, une caractéristique. C'est cela le mystère du Kéli.

Le corps n'est pas quelque chose d'accessoire, il va permettre à la Néchama de se dévoiler. Et c'est selon le corps que la Néchama se dévoile. Pour cela, dans le Ramh'al, le principe premier de la réparation des Mitsvot se fait par le corps. Les Mitsvot ne sont pas pour la réparation de la Néchama mais pour le corps. C'est une purification du corps afin que la Néchama puisse plus se révéler.
Le principe du service est le Tikoun des Kélim, des sens mais il faut savoir ici déjà dans A-K que la Néchama se présente et se révèle à travers ces Kélim. La Néchama agit selon la nature de ''Ozeine-H'otem-Pé'', selon les caractéristiques des Kélim du corps. En sortant des Kélim, c'est là que la Néchama fait le rayonnement et c'est cela toute la notion de Adam Kadmon. C'est ce rayonnement qui se forme comme une sorte de tempérament qui se révèle à travers et à partir des Kélim que sont ''Ozeine-H'otem-Pé''. La Néchama n'ajoute rien au corps selon ce qu'il est. Même en sortant ses rayons, la Néchama ne les sort que selon le corps comme nous verrons toutes ces notions où les Moh'in sont appelés soit le nom de 72, ''AB'' qui fait allusion au crâne de A-K. Ozeine étant le nom de 63, ''SAG''. Ce nom de 63 qui est reliée à l'oreille est en vérité une lumière de la Néchama mais c'est le Ozeine qui va déterminer le nom de SAG à savoir la nature.
Cependant ces orifices ont un rôle de révélateur. Pour le Ramh'al, le Kéli est là pour révéler une action. Le Kéli n'est pas uniquement un réceptacle mais le moyen de révéler une action. C'est cela, la fonction du Kéli, révéler la direction de la Néchama.
La direction étant l'union de la Néchama avec ce qui le relie à l'intérieur avec le corps mais la révélation de cette union de la Néchama avec le corps à savoir le Kéli se fait dans le visage par la traversée de ces orifices. La révélation se fait dans ce rayonnement d'après les orifices. On voit qu'il y a ici une union du Kav et du Réchimou, du Or et du Kéli. Le rayonnement étant le résultat d'une synthèse. Ce n'est pas l'âme et ce n'est pas le corps. Un homme qui dort, n'a pas de rayonnement donc ce rayonnement ne provient pas du corps. Il faut une Néchama pour qu'il y ai un rayonnement. Donc c'est la Néchama avec le corps qui forment le rayonnement.
On voit aussi que le rayonnement de Adam Kadmon reflète le corps car sans lui, il ne peut se révéler. Tout ce que nous connaissons est seulement après que le Kav se soit habillé dans le Réchimou c'est-à-dire lorsque le Or est dans le Kéli et après le rayonnement va sortir dans le visage et donc le Or possède déjà l'aspect du Kéli avant de sortir. En d'autres termes, il n'y a pas de hasard car le Or a déjà une caractéristique avant qu'il ne sorte. Il va dans l'orifice où il doit aller pour sortir. Il a donc un aspect du Réchimou à l'intérieur avant de sortir. Mais en fait, nous ne connaissons pas sans le revêtement.
Est-ce que la Torah peut être comprise sans qu'elle ne parle d'animaux ou d'homme? On a besoin d'histoires, d'éléments de ce monde pour révéler de grands mystères. Mais tout cela n'est que l'habit et celui qui s'arrête à l'histoire reste dans le superficiel. Et même dans la Kabbala, il y a une superficialité et il faut remonter à l'intérieur où il y a un symbole qui se révèle. Dans l'oreille de Adam Kadmon, Hachem veut révéler quelque chose à travers cet habit, à travers cet orifice. Tout ce qui sort à l'extérieur a déjà été préparé à l'intérieur du corps. Pour cela, en vérité, il faut qu'il y ai un parallèle entre ce qu'il y a à l'extérieur et ce qu'il se passe à l'intérieur. Donc un détail va se révéler ici dans un élément du visage et un autre détail se révèle dans un autre élément du visage. De chaque sens va sortir une émanation et donc ces quatre éléments vont révéler un certain ordre. Ils ont chacun une particularité et aussi un point commun. Ce sont quatre genres d'homme, un étant plus pur que l'autre, la Néchama se révélant plus.
L'union du corps avec la Néchama est plus puissante dans l'oreille que dans le nez et celle du nez est plus puissante que celle de la bouche. Pour cela, le septième millénaire révèle les créatures dans certains aspects où le corps est plus pur par rapport aux six premiers millénaires qui eux vont développer les sens. Nous voyons nous-mêmes qu'à la fin du sixième millénaire, les découvertes scientifiques sont exceptionnelles. Et au septième millénaire, on va être au niveau du Rouah' Akodesh, de l'esprit pur où le corps n'a plus besoin de se nourrir. Au septième millénaire, la Néchama nourrit le corps car il est soumis à sa force. Mais pendant les six premiers millénaires, le corps n'est pas soumis à la souveraineté de la Néchama.

Il ne s'agit pas des sens mais des mondes qui vont sortir donc des directions et même du front, va sortir une direction car dans ce front, il y a aussi un orifice qui est très subtil. Ce sont les Téphilin qui se tiennent au niveau du front et ''à la fin des temps on verra que le nom AVAYA est appelé sur toi'', cela parle des Téphilin. C'est une sorte d’œil que l'on n'utilise pas pour le moment. Il faut le voir comme un sens. Tous les mondes de A-K ne procèdent que de cette illumination qui resplendit de A-K. Ce n'est pas l'essence même de A-K mais sa brillance comme la brillance d'un lingot d'or qui n'est pas le lingot lui-même.
Tout ce que l'on voit dans l'arbre est une chaîne comme Arikh qui va sortir Abba et Ima. De Abba et Ima sort Zéïr Anpin et de Z-A va sortir Noukva. Il y a un enchaînement. De Atsilout sort Béryia qui sort Yétsira qui sort Assyia car tous ces mondes sont des continuités des mondes qui les précèdent. Dans A-K, il n'y a pas cette gradation. Dans cet arbre il y a des voiles, des points de traverse qui vont créer ces mondes l'un après l'autre. Il y a alors une naissance de la création. Dans cette manière de percevoir, on peut dire que les mondes sont l'un en-dessous de l'autre. Ainsi en est-il des Partsoufim, de Arikh' sort Abba et Ima, par l'unification de Abba et de Ima sortent Z-A et Noukva. On voit ici que les mondes ''A-H'A-P-E'' ''oreilles-nez-bouche-oeil'' ne sont pas issus d'un enchaînement l'un de l'autre. Tous sont comme parallèle. On ne peut pas dire que ''A-H'A-P-E'' serait sous Adam Kadmon car ils ne sortent pas de la même manière que sortent les Partsoufim. Au niveau de A-K, il y aurait comme un saut.
Qu'est cette notion d'enchaînement?
On a un monde A puis un monde B qui est comme A mais réduit et moins puissant. C'est cela la gradation, l'un au dessous de l'autre ayant une correspondance mais ce n'est qu'uniquement par rapport à leur niveau que la différence se fait. Ce que nous avons vu jusqu'à présent dans les Séphirot, Kéter-H'okma-Bina-Zéïr Anpin-Noukva, est qu'il y a un ordre décroissant mais ce ''A-H'A-P-E'', ces mondes sortent d'une manière qui n'est pas ordonnée selon cet ordre de la gradation.
Pourquoi ces mondes ne sont-ils pas sortis de manière décroissante?
Car il y a un ''saut'' d'un sujet à un autre, le nez ne procède pas de l'oreille, la bouche ne sort pas du nez. Nous ne percevons pas à priori une relation dans cette structure. C'est une structure qui n'est pas une structure. Il n'y a qu'une seule réalité qui est essentielle dans cet espace primordial, c'est Adam Kadmon qui est l'arbre essentiel qui est composé d'une Néchama et d'un corps et de la splendeur de son visage. Cette structure remplit tout l'espace primordial. Et c'est cela toute la structure de ''Avaya''. Mais nous ne recevons rien que l'image de sa direction qui est l'aspect le plus bas. Et c'est dans l'image qui se révèle à nous, ce ''Ozen-H'oten-Pé-Enayim'' que se révèle la gradation. Car un homme ne peut comprendre que s'il y a un enchaînement. Les éléments qui ne s'enchaînent pas, l'homme ne peut en saisir la réalité.
Aujourd'hui, même dans la physique, nous essayons de comprendre les différentes lois qui régissent toute la création, tous l'univers afin de trouver quelque chose qui relie tous les êtres entre eux. Le Ramh'al nous dit que l'origine de tous ces aspects ne sont pas liés entre eux. Il n'y a qu'un aspect, une image que nous recevons qui va se lier, ce ''Ozen-H'oten-Pé-Enayim'' qui sont relier l'un avec l'autre. Et en vérité c'est dans l'aspect inférieur que l'on appelle la ''révélation'' que l'homme va pouvoir saisir la création car nous relions quelque chose. Les événements se relient entre eux. Pour cette raison, les mondes ''A-B-Y-A'' vont être compris par cette relation qu'est la gradation avec ''Ozen-H'oten-Pé-Enayim'' par les noms ''AB-SAG-MA-BEN''. En vérité ces lumières que sont ''AB-SAG-MA-BEN'' ne sont pas sortis d'une manière graduelle. Ils se révèlent d'une manière ordonnée mais ils sont sortis par ''saut'' et non par ''gradation''.

Adam Kadmon est en vérité la structure de ''AVAYA'' qui est l'ordre général. Mais ce n'est qu'un aspect de la ''AVAYA'' que nous allons recevoir. Nous allons percevoir un aspect de ''AB'', un niveau de ''SAG'', un niveau de ''MA'' et un niveau de ''BEN''. Nous parlons à ce moment d'un niveau ordonné, au niveau de ce qui se révèle à nous mais pas de ce qui est sorti et comment ils sont sortis. En d'autres termes, ce que nous allons recevoir n'est que par les Kélim, les ustensiles de ''OZEN-H'OTEN-Pé-ENAYIM''. Par cette ordre qui sort de ''OZEN-H'OTEN-Pé-ENAYIM'', nous pouvons percevoir une gradation. Mais il faut savoir que de la structure elle-même, la structure de AVAYA qui s'appelle Adam Kadmon, n'est perceptible que la brillance. C'est la raison pour laquelle le Ari Zal n'a pas expliqué tout ce qui se passe dans A-K et n'a parlé que de ces mondes car A-K lui-même est caché dans toute cette direction. Même si les sorties ne sont pas ordonnées, cela n'est pas le chaos, le Tohou-Bohou. Il n'y a pas un désordre à ce niveau bien qu'il n'y ai pas encore une gradation. Il y a une structure selon le plan infini. On peut voir le visage de A-K dans sa splendeur et ces brillances qui sortent de lui sont en vérité selon la structure ''AB-SAG-MA-BEN''. Ces lumières de ''AB-SAG-MA-BEN'' ne sont pas sorties l'une de l'autre comme nous pouvons le voir dans ''ARIKH- ABBA- IMA- ZEÏR ANPIN- NOUKVA'' où les lumières sortent l'une de l'autre. De même que de Atsilout sort Brya, Yétsira sort de Brya et Assyia sort de Yétsira. Mais en vérité, chacun a sa source séparée.

Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja

Publié par Blog Rabbi Moche Haim Luzzato 
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mardi 6 novembre 2018

La Kabbale du Ramhal 2



La Kabbale du Ramh'al (2)

Adam Kadmon (A.K)

 

Ce qui s'est révélé en premier du Tsimtsoum (restriction), de ce H'allal (espace vacant), est cette structure que la Kabbale appelle ''Adam Kadmon'', ''l'homme primordial''.

Selon le Ari, dans ce H'allal, se sont révélées dix Séphirot, dix mesures divines qui sont en parallèle aux dix paroles créatrices. Ces dix Séphirot au départ, étaient dans un ordre appelé ''circulaire''. La lumière ''Kav'' ''rayon'' entre dans cet espace vacant ''H'allal'', en ce courbant selon la forme de cette cavité circulaire. Alors se révèlent les dix Séphirot, l'une dans l'autre comme des pelures d'oignon l'une recouvrant l'autre, jusqu'au point central appelé ''Malkhout'' du monde de la ''Assya'' (monde de l'action), notre monde, comme si tous les mondes se tiennent l'un dans l'autre. Puis ces mêmes Séphirot vont s'ordonner dans ce qui est appelé ''Yocher'', de manière ''droite'', en trois axes, l'axe droit (H'okhma-H'essed-Nestah') gauche (Bina-Guévoura-Hod) et central (Kéter-Daat-Tiphéret-Yessod-Malkhout). Ces trois axes sont la première construction qui s'est révélée dans ce H'allal, de suite après le Tsimtsoum.

La majorité des commentaires du Ari s'occupent de ces Séphirot au niveau de A.K. Cette structure est révélée dans la Torah par le verset « à sa forme et à son image, Dieu a créé l'homme». C'est la première forme des Séphirot structurées en axes ''droite-gauche-centre''. Le Ramh'al la définit ainsi; « c'est le premier ordre que reçoit la lumière émanée pour se tenir dans le mystère des dix Séphirot, dans cette notion de ''structure'' d'homme appelée ''Adam Kadmon'', ''homme primordial''».

Le Ramh'al à ce niveau, ne tient pas compte des Séphirot circulaires qui est la première chose qui s'est révélée d'après le Ari. Cette lumière émanée dont parle le Ramh'al est le Réchimou, la trace de l'infini qui s'est enlevé au moment de la création. Pour le Ramh'al, la création n'est pas uniquement la résultante de l'entrée du Kav dans le H'allal au contraire de l'élève du Ari, Rabbi H'aïm Vital. Le Tsimtsoum est l'A.D.N de toute la création, il est la racine des Séphirot. Il y a deux aspects dans la notion de Séphirot, les notions de Kéli (moyen-réceptacle) et Or (moteur-lumière). Ce qui se révèle est le réceptacle et la lumière est l'âme. Le Réchimou, la trace est la racine du Kéli et le Or est la racine de l'âme. Le premier ordre dans lequel se tient la lumière émanée est le mystère de ce qui est appelé ''la forme de l'homme'' où les dix Séphirot s'ordonnent de manière précise. Au départ, elles étaient l'une sous l'autre ou l'une dans l'autre puis se révèle un autre ordre des Séphirot qui s'appelle la ''forme de l'homme'', qui est la première construction qui va engendrer par un processus d'enchaînement de ces Séphirot, tous les mondes. « Dieu a fait l'homme à sa forme et à son image» de quel homme parle le verset? De cette structure appelée ''l'homme primordial'', ''Adam Kadmon'' qui est construite avec une ''tête'' ''Kéter'' et les deux Moh'in (cerveaux) H'okhma et Bina, une main droite ''H'essed'', une main gauche ''Guévoura'', un buste, ''Tiphéret', deux jambes ''Nestah'-Hod'', l'appareil reproducteur ''Yessod'' et la force d'union qu'est la Malkhout. De cet ordre sont sortis toutes les lois, tous les mondes. C'est une structure constituée de lumières, battît selon le forme d'un homme.

La Kabbale ne va pas s'occuper directement de A.K mais de ses ramifications, des rayonnements qui s'échappent de lui: les lumières des cheveux, des oreilles, des narines, de la bouche, des yeux et du front. Les lumières des yeux sont le principal sujet de discussion comme le verset dit « et Dieu a ''vu'' que c'était bien». Toutes les détériorations et les réparations pour arriver à la perfection vont se faire au niveau des yeux. Ce que le Ari appelle ''la destruction'', la ''mort'', la ''brisure des vases'', va se réaliser au niveau de ces ''yeux''. Les lumières des yeux sont englobées dans ce qui est appelé le ''monde du chaos''. Dans ce niveau des ''yeux'', le Or et le Kéli sont séparés, le Kéli devient alors autonome et le Or se tient autour et attend que le Kéli le recherche afin de s'unir à lui.

Dans le monde du Tikoun, de la réparation, il y a un lien qui se fait petit à petit entre le Or et le Kéli qui n'est pas permanent. Ce n'est qu'au niveau du monde appelé ''monde futur'' qu'il y aura véritablement un lien continuel entre le Or et le Kéli, entre la lumière et le réceptacle, entre l'âme et le corps. Alors la création arrivera à la perfection.

En résumé, il y a les ramifications de A.K: du haut vers le bas, les lumières des cheveux, des oreilles, des narines, de la bouche. Toutes ces lumières ne sont pas perceptibles ce qui n'est pas le cas à partir des lumières des yeux qui sont le ''démarreur'' de toute la création. À ce moment le monde est chaos, c'est le règne des rois primordiaux, le règne des Kélim, des réceptacles, de ces sept forces inférieures.

Au niveau des lumières des yeux, il y a une domination des Kélim, où se révèle la séparation de l'ustensile (qui est aussi de la lumière mais dépourvue de son infinitude) et de la lumière. C'est cette séparation qui engendre la création car tant que le Kéli est englobé dans le Or, la création est avalée par le divin. Ce n'est que lorsque la lumière infinie se sépare de cette lumière altérée de son infinitude qu'il y a possibilité à la création de se révéler. La brisure d'après le Ramh'al, n'est pas une destruction mais le moyen de révéler la création. Les réceptacles sont eux-mêmes les lois de la créations qui ont alors une autonomie et ce n'est qu'à ce moment que nous pouvons parler de création car à ce moment la lumière est séparée de sa source d'émanation.

Le Ari parle à ce niveau d'une destruction, la brisure n'étant pas uniquement une séparation amenant à une révélation de la création mais aussi une destruction. Cette destruction amène au monde des ''points'' où va se révéler le mal ontologique qui va se transformer en monde de la ''réparation'', du ''Tikoun''. Ce monde étant un processus qui va amener l'union du Or et du Kéli, de l'âme et du corps. Ce monde est appelé le monde de la ''Atsilout'', de l'émanation qui va diriger et agir dans la création pour amener celle-ci à la réparation.

 

Adam Kadmon a deux sortes de ramification. 1/ les lumières des ''oreilles-narines-bouche'' 2/ les lumières des yeux qui vont amener une nouvelle réalité, la réalité des êtres séparés par la séparation du Or et du Kéli. C'est ce qui est appelé la ''brisure des vases'' qui se situe au niveaux des lumières des yeux.

L'union du Kav, du rayon avec le Réchimou, la trace de l'infini, est faite dans cette structure appelée ''Adam Kadmon''. Il y a alors déjà révélation et dissimulation. La révélation se fait par l'introduction de la lumière infinie qui s'épanche dans le H'allal et la dissimulation se fait par le Réchimou. L'union de ces deux états engendre l'âme et le corps. Tout le rayonnement de Adam Kadmon n'est que la révélation de cette union de ces deux états: intériorité et extériorité, révélation et dissimulation. Ce rayonnement donc de la ''face'' de A.K est la résultante de cette union du Or et du Kéli. Il se trouve donc que ces lumières qui sont dévolues à sortir de cette face de A.K, sont l'expression de ces unions du Kav et du Réchimou, du Or et du Kéli, de l'âme et du corps.

Cette situation des lumières des yeux qui entraîne une autonomie du corps, est fait allusion dans ce verset: « moi et lui ne pouvons résider dans un même endroit».

Les lumières des cheveux qui se sont révélées en premier, est comme le mystère du Kéter dont il est impossible de parler au contraire des lumières des ''oreilles-narines-bouche'' dont il est déjà possible de parler. Des lumières des oreilles, se révèle la lettre ה, des lumières des narines, se révèle la

lettre ו, des lumières de la bouche se révèle la lettre ד et ensuite toutes les autres lettres. Au niveau de la bouche se révèlent en fait toutes les 22 lettres de la création car c'est à ce niveau que se révèle le Kéli.

Que se révèlent alors dans ces lumières des narines et des oreilles? Il faut savoir que les lettres sont en fait les Kélim. La pensée est le secret des Séphirot et la parole comme le moyen d'exprimer cette pensée. En fait, le Kéli est l'action, il est le moyen de sortir en acte la pensée. Chez le Ramh'al, le Kéli n'est pas uniquement un réceptacle mais cela est surtout une action. Donc, les lettres qui expriment la parole sont les Kélim de la pensée. Au niveau des lumières des oreilles de A.K, il y a déjà une expression du Kéli, c'est la première expression de la pensée qui sort en acte mais de manière très subtile, où il n'y a qu'une seule lettre. Ce n'est qu'au niveau des lumières de la bouche qu'il y a l'expression complète du Kéli par la sortie en acte des 22 lettres de l'alphabet. Il y a alors la possibilité de donner une forme à toute pensée possible. Ce qui n'est pas le cas au niveau des narines et des oreilles où le Kéli est alors restreint à sa forme la plus simple.

Au niveau des narines, il y a donc la lettre ו(en vérité il s'agit de ו xא) et au niveau de la bouche, s'expriment toutes les lettre. Quelle différence y a t-il entre ces deux niveaux de lumière? En vérité tout découle de la lettre ה du niveau des oreilles qui se sépare en ו au niveau des narines plus le דau niveau de la bouche (la lettre ה peut se décomposer enד ו). au niveau des oreilles, les lumières droite et gauche qui sont appelées ''englobante'' et ''intérieure'', étaient éloignées l'une de l'autre. Dans les narines, elles se rapprochent et dans la bouche, elles s'unissent et alors se révèle le Kéli.

Comment cette union des deux sortes de lumières que sont les ''englobantes'' et les ''intérieures'' peuvent révéler le Kéli? En vérité, à l'intérieur même de la lumière, il y a cette notion appelée ''Kéli''. Celui-ci est avalé à l'intérieur du Or. Dans les lumières des cheveux, le Kéli est tellement avalé qu'il est complètement annulé, n'ayant aucune réalité pouvant être défini par une qualité ou par une lettre. Bien que nous pourrions le définir à ce niveau par la lettreי, mais cela n'est pas écrit dans les livres, nous ne pouvons alors pas affirmer ceci. Malgré tout, il y a certaines allusions faisant référence au Kéter et à la H'okhma alors que les oreilles font référence à la Bina.

Dans A.K, il y a déjà une certaine matérialisation de la droite et de la gauche, ce qui n'est pas le cas au niveau du Tsimtsoum, où les Séphirot se révèlent en cercles où il n'y a ni droite ni gauche.

Et donc, le Kéli pour le Ramh'al ne se crée pas au niveau de la bouche, ex-nihilo mais il se révèle petit à petit à partir des lumières des oreilles. Car le simple fait de définir ces lumières en ''Makif'' et ''Pénimi'', sont le signe d'une création, d'un Kéli où il y a un contour ''Makif'' et un volume ''Pénimi''. Bien que le Kéli à ce niveau est virtuel mais ces lumières sont la preuve de son existence. Nous comprenons que le corps qui est un engendrement du Kéli, n'est pas insignifiant, il ne provient pas que de la poussière de la terre, sa source est divine. Il est d'un niveau extrême qui révèle aussi le Or. Ce n'est pas la lumière qui révèle le réceptacle mais bien le contraire, c'est le Kéli qui révèle le Or.

Au départ, le Makif et le Pénimi au niveau des oreilles, sont éloignés l'un de l'autre. Cette expression ''éloignés'' ne définit pas une notion d'espace car à ce niveau, il n'y a pas encore la notion d'espace-temps. Cela veut plutôt dire que le Kéli ne peut être saisi à ce niveau car son contour et son volume sont ''éloignées'' l'un de l'autre. Cette notion de droite et de gauche au niveau des oreilles est effectivement le commencement de la création mais pas comme nous la connaissons. C'est un niveau de perception de l'unité divine extrême, de même que les lumières des narines et de la bouche, dans un niveau moindre. Tous ces niveaux sont tout de même des niveaux dans la création qui amènent au rapprochement et à l'adhésion à l'unité divine qui est l'intériorité même de Adam Kadmon. Ces lumières des oreilles-narines-bouche sont déjà des ramifications du temps, des échelons qui amènent à l'autonomie du corps, à la rencontre de la révélation du corps.

Pour le Ari, ces lumières des oreilles-narines-bouche ne sont mentionnées que pour une seule chose, la révélation du Kéli. Pour le Ramh'al, elles sont aussi des moyens de s'élever, elle révèlent des niveaux d'adhésion divine du monde futur. Il y a une élévation dans la perception divine même dans le monde futur qui correspond aux septième, huitième, neuvième et dixième millénaire. Ce dixième millénaire étant le niveau des lumières des cheveux où il n'y a pas la moindre trace du corps.

Les lumières de la bouche sont considérées comme la révélation du Kéli. Comment le Kéli se révèle des lumières de ce niveau? Par le retour des lumières à leur source comme il est dit: ''la lumière ne se parfait et ne se révèle que par son retour''. La lumière ''sort'' de la bouche et ne se parfait que par son retour à l'intérieur de la bouche. C'est ce qui est appelé ''Or H'ozer'' ''le retour de la lumière''. Il y a un ''or Yachar'' ''lumière sortante'' et un ''Or H'ozer'' ''une lumière revenant à sa source''. Cette ''sortie'' et ce ''retour'' à sa source sont en fait les deux éléments du principe même de la révélation du Kéli. Sa source est à l'intérieur de A.K et ce n'est que sa révélation qui se fait par la sortie.

Le Réchimou est la trace de la lumière alors que le Kéli est une révélation de cette lumière par une action. Le Kéli est cette trace de la lumière qui se révèle, il est lui-même la lumière qui provient de cette restriction de l'infini. Le Kéli est une trace de la lumière infinie, il n'est que le contour de cette lumière qui va délimiter l'action. Tout forme définit une action: en voyant un crayon, nous comprenons sa fonction. Nous voyons bien que l'action révèle la pensée. La trace de la lumière, le Réchimou du Or, est en fait l'expression de cette même lumière. Ce n'est que par le fait que la lumière sorte en laissant sa partie grossière et en faisant revenir à l'intérieur sa partie fine que le Kéli se révèle. La partie grossière est la forme qui se révèle à l'extérieur et la partie fine qui est l'âme du Kéli retourne à l'intérieur. Ce Kéli à ce niveau de révélation n'a aucune autonomie, ce Réchimou n'a alors aucune réalité propre. Il n'a de réalité uniquement parce que le Or rayonne sur lui.

En vérité, le Réchimou n'est pas qu'une simple trace de ce qu'il y avait mais l'histoire de tout ce qu'il va se passer dans la création. Le Réchimou est une trace qui va petit à petit se révéler en des temps précis et amener cette même création à la perfection où le Kéli va revenir à sa source qui est le Or infini. Le Kéli ne se révèle que par la matérialisation d'un manque et plus le manque va se compléter plus le Kéli va revenir à sa forme fine qu'est la lumière. Dans le temps, le Kéli n'est que la matérialisation d'une partie de ce Réchimou qui doit alors se révéler pour exprimer son manque. Le corps en soit est une partie du Réchimou qui va en se complétant pour adhérer à la lumière.

Rav Mordékhaï Chriqui