Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 32
Chapitre 4 - Porte 32- Adam Kadmon et ses ramifications
Ce sont les quatre sens qui vont permettre à l'âme de ressentir. Il y a deux actions différentes, faire entrer et faire sortir. Les sens sont des sortes de capteurs qui font rentrer l'information et aussi ces capteurs permettent de refléter, d'exprimer vers l'extérieur, s'orienter vers l'extérieur.
L'âme quand à elle se trouve à sa place. Il y a donc les orifices que nous trouvons dans la face et l'utilisation que l'âme va faire d'eux. En vérité, il faut savoir que ces orifices sont réalisés à partir de l'âme elle-même. Ces orifices ne sont pas uniquement des trous issus de la matière du corps. Mais c'est une extension de l'âme avec une même constitution.
Prenons l'exemple du fœtus, l'esprit général qui le forme, qui détermine sa structure et qui l'anime, va traverser la paroi de sa chair pour faire ses orifices au contraire des autres membres comme les pieds ou les mains où l'esprit reste à l'intérieur et n'éclate pas la paroi. Alors que dans la face, l'esprit va traverser la paroi et sortir.
À partir de ces orifices, vont se créer les sens qui sont des sortes de capteurs. Cependant, il faut savoir que cette traversée ne dépend pas des sens car plusieurs personnes peuvent avoir les mêmes membres sans avoir les mêmes sensations et même sans avoir aucune perception comme l'aveugle qui a des yeux mais qui ne voit pas. Il y a donc les orifices et les sens. Ils ne sont pas liés automatiquement. C'est par ces orifices que l'âme contrôle aussi en percevant le monde ambiant où le corps se déplace. Il y a aussi un autre aspect du visage, il reflète aussi le tempérament comme par exemple, la colère, la tranquillité....il faut pour cela que le visage lui-même soit sensible à cela. Car les autres membres du corps ne reflètent pas ce que le visage peut exprimer.
Il y a un autre aspect du visage qui s'appelle le rayonnement, la splendeur comme le rayonnement du soleil. Comme au sujet de Moshé Rabénou lorsqu'il est redescendu du mont Sinaï, il avait ce reflet. De même au sujet de Pinhas, au moment où il recevait l'esprit sacré, son visage reflétait comme l'éclair. Et si cet aspect du visage ne se révèle pas chez tout homme, c'est parce qu'il n'est pas parfait. Le visage de l'homme étant incomplet. Il y a un manque depuis la faute du premier homme. Et à la fin des temps, ce reflet va revenir sur le visage des hommes.
De même ceux qui approfondissent la H'okhma, resplendissent comme le firmament. La face est faite pour s'orienter vers les autres et aussi pour révéler l'âme selon le comportement et aussi pour révéler la splendeur. Les orifices qui sont constitués par le souffle, le Rouah', qui les arrange au moment de leur formation. Et enfin, ce visage reflète aussi les sens par ces orifices par lesquelles, l'âme va ressentir l'extérieur. Il y a donc ce que capte l'âme, ce qu'elle reflète et les orifices. Même si cette notion d'orifice est liée aux sens, la matière par laquelle les organes des sens que sont les oreilles, les yeux, le nez la bouche, va être de différente forme selon la fonction de ces organes. L'âme ressent à partir des orifices et s'il y a un défaut dans les portes de la perception, c'est un problème au niveau de l'âme.
Même si nous disons que ce n'est qu'un problème mécanique au niveau du sens lui-même, de l'oreille ou des yeux...le Ramh'al nous dit que ce n'est pas uniquement un problème mécanique car en fait c'est l'âme qui capte à travers ses organes. L'âme ressent à travers ces orifices.
Comme si ces visages étaient des genres d'ustensiles. Ces ustensiles qui font toute la constitution du visage sont représentés dans un autre monde, dans un autre visage tel que Arikh' ou Zéïr Anpin comme les 13 poils de barbes qui sont aussi un reflet, un épanchement de la sagesse. La barbe étant la sagesse qui se reflète à l'extérieur. Nous avons donc ici au niveau de A-K aussi un reflet de l'intérieur et qui ressort à l'extérieur. Le premier reflet du visage est un reflet qui est scellé. Cependant tout ce qui est caché à l'intérieur du corps de A-K va être reflété par le visage, tous les aspects de l'âme vont se refléter sur le visage.
La première étape est le reflet de la face que l'on retrouve aussi dans les partsoufim, les visages. Dans Arikh', le grand visage, on parle de 310 lumières, dans Z-A, le petit visage, on parle de 150 lumières. Il y a donc à ce niveau, une première étape d'un rayonnement qui est caché et qui va traverser et réaliser les quatre orifices que sont les yeux, les oreilles, le nez et la bouche. Le véritable rayonnement est celui qui est avant ces traversées de la lumière vers l'extérieur. Ces traversées ne sortent pas d'un seul coup. Son rôle essentiel est de faire les orifices et puisque le reflet est constitué à partir de la Néchama, qui est pour le moment cachée, c'est la raison pour laquelle, on peut trouver dans le visage l'idée du caractère, du tempérament qui est caché car avant les orifices. Mais dans les orifices eux-mêmes, rien n'apparaît.
Ces orifices sont comme une interface. Le reflet intérieur qui est le reflet du visage a une représentation générale, il représente le tempérament général. Par contres les orifices ne représentent que partiellement un élément selon l'endroit où il se trouve soit dans la vision, soit dans l'odorat...
En vérité cette direction est une chose à part. Nous parlons maintenant de ces lumières qui sortent et qui vont faire la réalité des orifices et des sens. Après avoir fait les orifices et les sens, il va y avoir un deuxième reflet qui va cacher le reflet intérieur, le flux intérieur. La Néchama ne se montre pas du tout puis elle se révèle par le tempérament et à partir de ce moment, c'est le rayonnement qui commence à sortir à l'extérieur et qui va se refléter dans les quatre orifices que sont les oreilles le nez la bouche et les yeux.
Apparaît alors le deuxième reflet que l'on appelle la brillance du visage. Ce n'est seulement que par le deuxième reflet que la Néchama va capter, ressentir et agir au niveau de l'entrée et de la sortie. Mais toute l'existence de ce reflet lui-même n'est issue que du premier reflet qui va traverser et faire les orifices. L'ustensile, le Kéli est apparemment à l'extérieur provenant du deuxième reflet.
Mais le Ramh'al veut nous dire que le Kéli est construit par le Or, la lumière du Kav. Comment considérer ces lumières qui sortent de Adam Kadmon?
Est-ce qu'on les considèrent comme une marmite avec des trous d'où le feu qui est en-dessous de la marmite pénètre par ces trous dans la marmite?
Dans ce cas, il n'y a pas de différence dans la nature du feu. Mais en fait, la lumière qui va sortir par ce trou va être différente que celle qui sort par un autre trou car c'est la lumière elle-même qui a fait ce trou et donc la lumière ne peut passer que par ce canal qu'elle a perforé.
Donc Adam Kadmon n'est pas comme une marmite qui a déjà des orifices formés. Il y a donc un rayon, un point de traverse et il y a un deuxième rayon. C'est donc la Néchama qui fabrique les orifices après s'être installée dans la trame. À partir du moment que nous parlons de quatre sens, cela doit procéder de la force qui est inclue en elle. Donc telle action correspond à telle expression et ce qui se fait dans une ouverture ne se fait pas dans une autre ouverture. L'oreille n'est pas la bouche qui n'est pas le nez car ces organes correspondent aux forces qui sont à l'intérieur même, dans la Néchama elle-même.
En d'autres termes, ces quatre sens correspondent à l'ensemble de la Néchama qui représentent les quatre lettres du tétragramme, ''AB-SAG-MA-BEN''. Toutes les lumières qui reflètent de Adam Kadmon c'est la AVAYA et elles correspondent aux quatre aspects de ce visage. Les orifices eu-mêmes reflètent la nature de la lumière qui va sortir et qui va s'exprimer. En premier, la lumière crée l'orifice puis après elle revient pour repasser par l'orifice et s'extérioriser. La construction des orifices est inhérente à l'essence même de ces lumières qui vont sortir à l'extérieur. Ici, nous avons des lumières différentes qui sortent de la même source qu'est l'âme.
Dans le sixième millénaire, il y a tous les détails du corps, dans le septième millénaire, les principes premiers du corps disparaissent petit à petit. On a alors un début de généralité. Et le huitième millénaire le corps perd les généralités et aussi le neuvième jusqu'à ce qu'au dixième millénaire, il n'y ai plus de trace du corps et c'est ce qui fait l'unification du corps à l'âme. Mais dans les six premiers millénaires, tous les détails sont créés par tous ces quatre mondes ''Ozen-H'oten-Pé-énaÏm'', ''oreilles-nez-bouche- yeux''.
Tous ces mondes qui vont se révéler maintenant sont les quatre étapes de la construction du corps mais ce qu'il y a dans l'oreille, il y a dans le nez et ce qu'il y a dans le nez, il y a dans la bouche et ce qu'il y a dans la bouche, il y a dans les yeux. Ce sont les mêmes dix Séphirot mais qui se détaillent différemment. Dans l'un des orifices, l'extériorité est plus grande que l'intériorité alors que dans un autre l'intériorité est plus grande que l'extériorité jusqu'à ce que le Kéli se révèle. Et où se révèle t-il?
Il se révèle dans la bouche puis dans les yeux. Il y a dix Kélim mais dans la bouche, c'est la première révélation. Et dans les yeux, il y a plus de détails, il y a dix Kélim et dix lumières. Dans les oreilles, il n'y a qu'un signe, la lettre ''ה'' le ''Hé''. Dans le nez, il y a la lettre ''ואו'', le ''Vav''.
En vérité, la lumière des yeux a un niveau plus grand que celle de la bouche. Pour cela, le Ramh'al reprend cette structure en mettant la vue en premier comme dans les Tikouné Zohar. Une autre émanation procède du front de Adam Kadmon. Tout le Tikoun dépend de cette lumière qui sort du front. Tous les mondes ne sont en vérité que le rayonnement, la splendeur de ces lumières de Adam Kadmon. Mais A-K lui-même est insaisissable. Ce que l'on saisit n'est uniquement cette émanation qui procèdent de son visage.
La Néchama qui est intérieure se trouve cachée dans le corps et ne se dévoile jamais puis nous avons à faire à un premier rayonnement où la Néchama se dévoile. En étant à ce premier niveau de ce rayonnement comme une sorte de splendeur dans le visage (où il n'y a pas encore les orifices) qui va se renforcer, éclater et sortir. Il va défoncer la paroi et fabriquer les quatre orifices du visage. Et ensuite il y a un second rayonnement qui se tient au-dessus du rayonnement intérieur, comme un rayonnement à l'intérieur d'un autre rayonnement. Et c'est à partir du second rayonnement que le tempérament se marque.
Ici le Ramhal explique que c'est la splendeur, la lumière de la Néchama qui sort. C'est comme une émanation d'elle qui brille à l'extérieur. Les orifices ont un double rôle: un rôle de capteur afin de faire rentrer de l'extérieur vers l'intérieur mais ils servent aussi à ressentir et à faire révéler. Car la face révèle aussi l'intériorité de l'homme, son tempérament du moment. La Néchama fait ressentir ses besoins mais elle capte aussi. Selon ce rôle et cette fonction, elle va faire les fractures et par cela les orifices afin de sortir et créer les sens. Et donc le visage est disposé à ces deux rôles: se tenir à l'intérieur de ces quatre sens.
Le Ari Zal enseigne que le mystère des Kélim va commencer avec les lumières de ''Ozeine-H'otem-Pé'' les oreilles-le nez-la bouche''. Par cette révélation, va se révéler le Kéli. Ces mondes sont appelés les mondes de Adam Kadmon:''A-H'A-P''. Quels sont leurs rôles dans la Torah du Ari? C'est la révélation du Kéli.
C'est une gradation pour la perception du Kéli. Il y a un Kéli qui est caché à l'intérieur de la Néchama et celle-ci veut révéler la notion de l'instrument qui est une préparation à la création. C'est dans les lumières des yeux qu'il va y avoir une révélation de dix Kélim par rapport aux dix lumières. Et c'est à ce niveau que le monde va commencer, le début de la création. C'est une préparation au Kéli. D'après le Ramh'al, ''A-H'A-P'' est la direction du monde dans l'éternité. Ce que l'on appelle le ''monde futur'', le septième, huitième, neuvième et dixième millénaire. La lumière de la bouche est le septième millénaire, le huitième millénaire est la lumière du nez, le neuvième millénaire est la lumière des oreilles et le dixième millénaire est les lumières des cheveux.
Pour le Ramh'al, ce n'est pas seulement la révélation d'un Kéli mais c'est aussi une conduite.
Selon ce que le mouvement et ce qu'elle veut réaliser à l'intérieur et ce qu'elle veut exprimer à l'extérieur, elle va les utiliser. Les sens ont un rôle de capteur, saisir les informations de l'extérieur afin de se relier à l'extérieur. Ils ont aussi un premier rôle qui est de révéler l'intérieur. Ce que la Néchama révèle dans le visage en vérité, c'est l'aspect général de sa situation, de son état et selon cet état, elle fait les orifices. Et à partir des orifices, on peut analyser ce qui se passe à l'intérieur même si ce qui est à l'intérieur de A-K est imperceptible, cependant, on peut revenir et remonter de l'extérieur à l'intérieur.
Il y a trois niveau: la Néchama qui est l'intérieur du corps de A-K, se trouve au niveau du cœur, du corps et du visage. Et du visage, elle se révèle par les orifices. En fait chaque membre du corps reflète la Néchama entièrement. La dernière révélation de la Néchama se fait dans le rayonnement du visage et c'est ce que nous pouvons atteindre.
On ne peut connaître l'intérieur même du visage. Tous les détails de ce rayonnement sont les mondes dont parle le Ari Zal:''Ozeine-H'otem-Pé''. Nous savons quand même qu'il y a une racine à l'intérieur qui correspond à la direction suprême de A-K lui-même. De là nous pouvons saisir combien notre compréhension est petite car nous ne pouvons atteindre le plan interne de toute la direction. Ce que nous allons atteindre à la fin n'est rien que la lumière des yeux mais ''Ozeine-H'otem-Pé'', cela ne sera qu'après la résurrection des morts car maintenant, l'homme est limité par la mort mais s'il n'y avait pas la mort, il aurait pu comprendre même la bouche et le nez. Pour cela, le Ari n'a parlé principalement que des lumières des yeux, de la brisure des vases. Et c'est au niveau des lumières des yeux, qu'il y a la création des quatre mondes ''Atsilout-Bryia-Yétsira-Assyia'' mais au-delà des yeux, on ne connaît rien, on sait juste que c'est un préambule, une préparation aux lumières des yeux.
Mais en vérité, la direction profonde est au-delà de notre entendement, au-dessus de ''Ozeine-H'otem-Pé'' qui est de l'ordre de l'intériorité de A-K. Nous ne connaissons que ce qui resplendit à l'extérieur. Il faut savoir que dans ce territoire du visage de A-K, il y a toute la direction du début jusqu'à la fin, du premier millénaire au dixième millénaire. Ce n'est qu'après la fin du dixième millénaire où il y a la purification de tous les mondes, de tous les corps qui vont rester et qui ont subi une adhésion depuis le septième millénaire.
Au dixième millénaire, on parle de l'éternité de l'éternité, un niveau où on ne peut même pas parler de quoi que ce soit. Déjà qu'à partir du septième millénaire, il n'y a que le Ramh'al qui en parle. Même si nous arrivons à saisir au niveau de ''Ozeine-H'otem-Pé'', son but qui est la révélation de l'unité, on ne connaît pas plus que cela. Cependant dans ''Ozeine-H'otem-Pé'', il y a quelques détails qu'en même.
Le corps n'est pas quelque chose d'accessoire, il va permettre à la Néchama de se dévoiler. Et c'est selon le corps que la Néchama se dévoile. Pour cela, dans le Ramh'al, le principe premier de la réparation des Mitsvot se fait par le corps. Les Mitsvot ne sont pas pour la réparation de la Néchama mais pour le corps. C'est une purification du corps afin que la Néchama puisse plus se révéler.
Le principe du service est le Tikoun des Kélim, des sens mais il faut savoir ici déjà dans A-K que la Néchama se présente et se révèle à travers ces Kélim. La Néchama agit selon la nature de ''Ozeine-H'otem-Pé'', selon les caractéristiques des Kélim du corps. En sortant des Kélim, c'est là que la Néchama fait le rayonnement et c'est cela toute la notion de Adam Kadmon. C'est ce rayonnement qui se forme comme une sorte de tempérament qui se révèle à travers et à partir des Kélim que sont ''Ozeine-H'otem-Pé''. La Néchama n'ajoute rien au corps selon ce qu'il est. Même en sortant ses rayons, la Néchama ne les sort que selon le corps comme nous verrons toutes ces notions où les Moh'in sont appelés soit le nom de 72, ''AB'' qui fait allusion au crâne de A-K. Ozeine étant le nom de 63, ''SAG''. Ce nom de 63 qui est reliée à l'oreille est en vérité une lumière de la Néchama mais c'est le Ozeine qui va déterminer le nom de SAG à savoir la nature.
Cependant ces orifices ont un rôle de révélateur. Pour le Ramh'al, le Kéli est là pour révéler une action. Le Kéli n'est pas uniquement un réceptacle mais le moyen de révéler une action. C'est cela, la fonction du Kéli, révéler la direction de la Néchama.
La direction étant l'union de la Néchama avec ce qui le relie à l'intérieur avec le corps mais la révélation de cette union de la Néchama avec le corps à savoir le Kéli se fait dans le visage par la traversée de ces orifices. La révélation se fait dans ce rayonnement d'après les orifices. On voit qu'il y a ici une union du Kav et du Réchimou, du Or et du Kéli. Le rayonnement étant le résultat d'une synthèse. Ce n'est pas l'âme et ce n'est pas le corps. Un homme qui dort, n'a pas de rayonnement donc ce rayonnement ne provient pas du corps. Il faut une Néchama pour qu'il y ai un rayonnement. Donc c'est la Néchama avec le corps qui forment le rayonnement.
On voit aussi que le rayonnement de Adam Kadmon reflète le corps car sans lui, il ne peut se révéler. Tout ce que nous connaissons est seulement après que le Kav se soit habillé dans le Réchimou c'est-à-dire lorsque le Or est dans le Kéli et après le rayonnement va sortir dans le visage et donc le Or possède déjà l'aspect du Kéli avant de sortir. En d'autres termes, il n'y a pas de hasard car le Or a déjà une caractéristique avant qu'il ne sorte. Il va dans l'orifice où il doit aller pour sortir. Il a donc un aspect du Réchimou à l'intérieur avant de sortir. Mais en fait, nous ne connaissons pas sans le revêtement.
Est-ce que la Torah peut être comprise sans qu'elle ne parle d'animaux ou d'homme? On a besoin d'histoires, d'éléments de ce monde pour révéler de grands mystères. Mais tout cela n'est que l'habit et celui qui s'arrête à l'histoire reste dans le superficiel. Et même dans la Kabbala, il y a une superficialité et il faut remonter à l'intérieur où il y a un symbole qui se révèle. Dans l'oreille de Adam Kadmon, Hachem veut révéler quelque chose à travers cet habit, à travers cet orifice. Tout ce qui sort à l'extérieur a déjà été préparé à l'intérieur du corps. Pour cela, en vérité, il faut qu'il y ai un parallèle entre ce qu'il y a à l'extérieur et ce qu'il se passe à l'intérieur. Donc un détail va se révéler ici dans un élément du visage et un autre détail se révèle dans un autre élément du visage. De chaque sens va sortir une émanation et donc ces quatre éléments vont révéler un certain ordre. Ils ont chacun une particularité et aussi un point commun. Ce sont quatre genres d'homme, un étant plus pur que l'autre, la Néchama se révélant plus.
L'union du corps avec la Néchama est plus puissante dans l'oreille que dans le nez et celle du nez est plus puissante que celle de la bouche. Pour cela, le septième millénaire révèle les créatures dans certains aspects où le corps est plus pur par rapport aux six premiers millénaires qui eux vont développer les sens. Nous voyons nous-mêmes qu'à la fin du sixième millénaire, les découvertes scientifiques sont exceptionnelles. Et au septième millénaire, on va être au niveau du Rouah' Akodesh, de l'esprit pur où le corps n'a plus besoin de se nourrir. Au septième millénaire, la Néchama nourrit le corps car il est soumis à sa force. Mais pendant les six premiers millénaires, le corps n'est pas soumis à la souveraineté de la Néchama.
On a un monde A puis un monde B qui est comme A mais réduit et moins puissant. C'est cela la gradation, l'un au dessous de l'autre ayant une correspondance mais ce n'est qu'uniquement par rapport à leur niveau que la différence se fait. Ce que nous avons vu jusqu'à présent dans les Séphirot, Kéter-H'okma-Bina-Zéïr Anpin-Noukva, est qu'il y a un ordre décroissant mais ce ''A-H'A-P-E'', ces mondes sortent d'une manière qui n'est pas ordonnée selon cet ordre de la gradation.
Pourquoi ces mondes ne sont-ils pas sortis de manière décroissante?
Car il y a un ''saut'' d'un sujet à un autre, le nez ne procède pas de l'oreille, la bouche ne sort pas du nez. Nous ne percevons pas à priori une relation dans cette structure. C'est une structure qui n'est pas une structure. Il n'y a qu'une seule réalité qui est essentielle dans cet espace primordial, c'est Adam Kadmon qui est l'arbre essentiel qui est composé d'une Néchama et d'un corps et de la splendeur de son visage. Cette structure remplit tout l'espace primordial. Et c'est cela toute la structure de ''Avaya''. Mais nous ne recevons rien que l'image de sa direction qui est l'aspect le plus bas. Et c'est dans l'image qui se révèle à nous, ce ''Ozen-H'oten-Pé-Enayim'' que se révèle la gradation. Car un homme ne peut comprendre que s'il y a un enchaînement. Les éléments qui ne s'enchaînent pas, l'homme ne peut en saisir la réalité.
Aujourd'hui, même dans la physique, nous essayons de comprendre les différentes lois qui régissent toute la création, tous l'univers afin de trouver quelque chose qui relie tous les êtres entre eux. Le Ramh'al nous dit que l'origine de tous ces aspects ne sont pas liés entre eux. Il n'y a qu'un aspect, une image que nous recevons qui va se lier, ce ''Ozen-H'oten-Pé-Enayim'' qui sont relier l'un avec l'autre. Et en vérité c'est dans l'aspect inférieur que l'on appelle la ''révélation'' que l'homme va pouvoir saisir la création car nous relions quelque chose. Les événements se relient entre eux. Pour cette raison, les mondes ''A-B-Y-A'' vont être compris par cette relation qu'est la gradation avec ''Ozen-H'oten-Pé-Enayim'' par les noms ''AB-SAG-MA-BEN''. En vérité ces lumières que sont ''AB-SAG-MA-BEN'' ne sont pas sortis d'une manière graduelle. Ils se révèlent d'une manière ordonnée mais ils sont sortis par ''saut'' et non par ''gradation''.
Adam Kadmon est en vérité la structure de ''AVAYA'' qui est l'ordre général. Mais ce n'est qu'un aspect de la ''AVAYA'' que nous allons recevoir. Nous allons percevoir un aspect de ''AB'', un niveau de ''SAG'', un niveau de ''MA'' et un niveau de ''BEN''. Nous parlons à ce moment d'un niveau ordonné, au niveau de ce qui se révèle à nous mais pas de ce qui est sorti et comment ils sont sortis. En d'autres termes, ce que nous allons recevoir n'est que par les Kélim, les ustensiles de ''OZEN-H'OTEN-Pé-ENAYIM''. Par cette ordre qui sort de ''OZEN-H'OTEN-Pé-ENAYIM'', nous pouvons percevoir une gradation. Mais il faut savoir que de la structure elle-même, la structure de AVAYA qui s'appelle Adam Kadmon, n'est perceptible que la brillance. C'est la raison pour laquelle le Ari Zal n'a pas expliqué tout ce qui se passe dans A-K et n'a parlé que de ces mondes car A-K lui-même est caché dans toute cette direction. Même si les sorties ne sont pas ordonnées, cela n'est pas le chaos, le Tohou-Bohou. Il n'y a pas un désordre à ce niveau bien qu'il n'y ai pas encore une gradation. Il y a une structure selon le plan infini. On peut voir le visage de A-K dans sa splendeur et ces brillances qui sortent de lui sont en vérité selon la structure ''AB-SAG-MA-BEN''. Ces lumières de ''AB-SAG-MA-BEN'' ne sont pas sorties l'une de l'autre comme nous pouvons le voir dans ''ARIKH- ABBA- IMA- ZEÏR ANPIN- NOUKVA'' où les lumières sortent l'une de l'autre. De même que de Atsilout sort Brya, Yétsira sort de Brya et Assyia sort de Yétsira. Mais en vérité, chacun a sa source séparée.
Rav Mordékhaï Chriqui
Publié par Blog Rabbi Moche Haim Luzzato