mercredi 26 février 2020

Les 138 Portes de la Sagesse 18/138

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 18

Chapitre 2 - Portes 18   " Les Séphirot et les Lettres "

Porte 18 - cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita


Dans ce chapitre, nous allons parler des lettres. D'après le Ramh'al, les Séphirot sont des pensées divines, ce sont des principes potentiels qui doivent arriver en acte comme une pensée qui a besoin de la parole pour être exprimée. Donc les lettres vont être l'expression des Séphirot.
Dans le livre de la création, il est écrit:'' les 32 voies de la sagesses sont composées de dix Séphirot qui sont les dix principes de la pensée et les 22 lettres''. En vérité toute la création et toute la direction ne peuvent être perçues que par ces dix et ces 22. Pour cela, ''Béréchit'', veut dire ''le commencement de la sagesse qui sont les 32 chemins de la sagesse qui sont les dix Séphirot et les 22 lettres.
Toutes les dix Séphirot avant qu'elles n'arrivent au niveau de l'action, doivent passer par les lettres. Il s'agit d'un système qui permet de réaliser tout, du potentiel à l'acte. Et ainsi est l'explication du verset:'' et par la parole de D-ieu, les cieux ont été réalisés et la terre s'est matérialisée'' car il n'y a pas de réalité de la parole sans les lettres. Les lettres et les mots vont permettre de concrétiser les choses dans ce monde. Non seulement pour D-ieu mais aussi pour l'histoire et la direction. Les principes sont donc liés à toute la notion du verbe.
Il y a donc deux systèmes, un système de pensées divines et un système d'application de ces pensées. Cette application de la pensée va passer par les lettres. La Kabbala parle soit des Séphirot et des Partsoufim soit des lettres, les noms divins. Ces noms en vérité sont une composition de plusieurs lettres. Celui qui connaît comment utiliser les noms, peut tout faire. Toute la Torah en vérité est des noms de D-ieu mais ils ne sont pas écrits de manière correcte. Il faut changer l'association des lettres. Chaque chose dans la création est contrôlée par un nom. Il y a une pensée qui domine la création et qui est son origine et il y a une parole qui la contrôle. La parole peut sortir en acte ou bien bloquer aussi. Par la parole, on peut arrêter l'expansion et on peut l'accélérer. La force de la parole et des mots est extraordinaire. Pour cela la lecture de la Torah et des Téhilim ont cette faculté d'amener les choses en acte. La prière aussi va amener les choses qui étaient enfermées dans un potentiel des Séphirot en acte.
Pourquoi dans la Torah il est écrit:'' et D-ieu dit''? Qu'a-t-il besoin de dire? Il peut créer sans dire! En fait la parole va concrétiser sa pensée. Il peut créer sans parole mais la parole créatrice est pour apprendre à l'homme le chemin et c'est la différence entre l'homme et l'animal, la parole.


Commentaire:
Toute la sagesse de la Kabbala va nous expliquer l'origine de chaque action mais aussi l'action elle-même. En vérité, cette sortie du potentiel en acte est un système à part entière. En d'autres termes, il y a la pensée et donc toutes les créatures et tous les êtres étaient contenus dans la pensée avant qu'ils ne soient révélés mais pour qu'ils se concrétisent, il faut la parole. Il faut obligatoirement une pensée pour qu'il y ait une parole et donc la parole est l'instrument de la pensée. Mais il y a aussi une origine des lettres qui est distincte de celle de la pensée et donc des Séphirot, une source particulière et autonome. Les mots en hébreux n'ont pas été créés par l'homme. Avant la tour de Bavel, tous les êtres ne parlaient qu'une seule langue. Bavel est en fait la destruction du mot et donc alors ton signifiant n'est pas mon signifiant. L'unité a alors disparue car celle-ci se faisait par le langage. Mais il reste qu'il y a des termes qui sont communs à tous les êtres, à toutes les nations. Et cette langue commune qu'est l'hébreu est appelé ''langage sacré'' car c'est avec ce langage que D-ieu a créé. Il y a un mystère de la concrétisation de la pensée qui est le langage mais ce n'est pas seulement cela mais aussi la nature même de cette chose qui va être défini par le mot. Une nature va s'exprimer par les lettres. Toute la création n'est que la matérialisation des lettres.
Il faut que la pensée se canalise dans les lettres. Le système des lettres serait comme un adaptateur pour arriver à la concrétisation. Les lettres seraient comme la sortie. Toute pensée, toute Séphira doit passer par le niveau des lettres. Il y a un grand parallèle entre les palais et les lettres. Le palais sert pour le passage des Séphirot comme le système des lettres.
Tout doit passer selon cet ordre qui amène les choses en actes. Les lettres ne rentrent pas dans la catégorie de la direction divine car c'est une autre étape. La direction étant les Séphirot, ce sont les mesures. Les lettres sont le système qui permet de faire sortir en acte. Au début, il y a la pensée qui correspond au plan qui est Adam Kadmon mais elle reste cachée, personne ne peut connaître la volonté divine alors sa révélation se fait par les paroles et les lettres. Les prophètes lorsqu'ils parlent, ils rapportent la parole de D-ieu, ils saisissent la parole de D-ieu. Les différentes parties de la pensée, sa structure n'est pas la même que celle de la parole. La parole est composée différemment. La pensée a son mode d'action de même que la parole. Dans la Kabbalah, on parle de cinq sorties de la bouche, les dents les lèvres le palais et la gorge par lesquelles le souffle devient des lettres et des paroles. Et la pensée est soumise au système de la parole. La parole précède la pensée. Il faut d'abord créer la parole pour que la pensée s'insère dans les lettres et les mots.
Le seul qui pouvait comprendre et retranscrire les paroles du Ari Zal n'était que le Rav H'aïm Vital.
Est-ce que les lettres rentrent dans la catégorie d'après le Tsimtsoum ou bien c'est déjà un autre niveau. D'après le Ari Zal, les lettres seraient la conséquence du Tsimtsoum. Elles sont les Kélim, l'ustensile lui-même, une sorte de réceptacle. Le Kéli pour le Ramh'al n'est pas seulement un réceptacle mais c''est aussi un instrument où la force de la pensée s'exprime. Donc les lettres seraient une conséquence du Tsimtsoum, de la limite. La pensée doit se conformer au système de la parole pour être réalisée. La création du monde concrètement ne s'est faite que par la parole et donc par les lettres qui arrivent après Adam Kadmon qui est lui, la première structure des Séphirot qui est le système de la pensée. Les lettres arrivant des lumières des oreilles des narines et de la bouche de Adam Kadmon.
D'après le Ari Zal, les lettres sont un ustensile, un Kéli, un instrument et donc elle ne sont que l'expression de la pensée. Elles ne sont que la forme de la volonté divine de la pensée des Séphirot.
Mais si nous disons que la pensée est de se soumettre ou plutôt de se conformer à la parole, il y a donc un système qui s'appelle la parole qui par elle, la pensée va être obliger de se limiter, de se réduire, de faire un Tsimtsoum pour se concrétiser à devenir soit un lion ou toute autre forme. Ce que nous percevons, ce n'est jamais la pensée totale et parfaite. Il est vrai que les créatures sont appelées à se perfectionner et à atteindre chacune sa perfection comme le prophète enseigne qu'à la fin des temps le loup et la brebis vivront ensemble car maintenant ils n'ont pas atteint leur perfection. Mais à la fin, il y aura une sorte d'union de la parole et de la pensée. Un homme peut arriver à ce niveau de perfection où la parole et le cœur, c'est-à-dire la pensée sont en phase. Mais en général, la parole limite la pensée. Ainsi si l'on peut dire lorsque D-ieu a créé, il a créé avec une limite. Une seule chose exprime complètement la pensée infinie, c'est la Torah. Les mots de la Torah ont une correspondance entre la volonté c'est-à-dire la pensée pure, la substance et la parole qui est la concrétisation de cette pensée. Il y a donc à un moment donné une unification de la pensée et de la parole. Mais en général, on parle de la création dans toutes ses formes où la parole ne correspond pas entièrement à la pensée. La pensée doit remplir complètement la parole sinon elle la laisse vide et celle-ci se remplie alors d'autre chose. En d'autres termes, il faut aller d'après le Kéli qu'est la parole. Se concentrer sur le mot afin qu'il se remplisse de la pensée divine.
Mais ce mot limite en tout cas la pensée divine. Et donc en changeant l'ordre des lettres des mots de la Torah, par une permutation, apparaîtra le nom de D-ieu, c'est-à-dire sa pensée parfaite. Les lettres sont appelées à devenir la pensée divine.

Rav Mordékhaï Chriqui 

Retranscription Rav Michael Smadja

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mercredi 19 février 2020

Paracha-Pekoude- Zohar

Paracha ''Pékoudé''

Les fondements du temple et l'unification des mondes

 La construction du Mishkan nous apprend que le but de la création n'est pas seulement de goûter le transcendant mais aussi l'immanent, la présence de Dieu dans ce monde à tout moment. 
Sans cette vie divine ici bas, l'homme reste alors dans une certaine théorie de la connaissance de Dieu, dans une foi platonique. 
Par le Mishkan, l'homme va transcender sa foi et l'expérimenter dans sa propre vie. C'est vivre avec Dieu et non seulement l'accepter en tant que créateur. Grâce au Temple, on vit l'expérience divine. Dans le Temple, va se faire l'union des êtres avec Dieu comme l'union d'un homme et d'une femme, d'un peuple avec Dieu. Mais il y a encore beaucoup plus que cela qui est un arrangement, une réparation de toutes les créatures pour les amener et les élever aussi à cette adhésion.
« Au commencement, Élokim a créé les cieux et la terre». Dieu a créé le monde en créant son modèle dans les mondes supérieurs. Ce monde tel qu'il est, ressemble au modèle suprême afin que ce monde soit conforme au monde supérieur. Et toutes les facettes qui sont installées en haut, sont préparées en bas afin d'unifier le monde supérieur au monde inférieur. Car s'il n'y a pas cette ressemblance, ce parallèle entre l'univers métaphysique et l'univers physique, il ne pourrait se faire cette fusion entre les deux mondes. Pour qu'il y ai union, il faut un rapport, une relation entre ces deux mondes. Chaque chose de ce monde a une correspondance dans les mondes supérieurs.
« au moment où Dieu a créé le monde, il a scruté la Torah comme un architecte scrutant les plans d'une construction». Dieu en fait médite sur son nom pour créer le monde. On considère la Torah comme le nom suprême. Tout ce qui est rapporté dans la Torah, sont en fait des noms divins. Toute la Torah est en fait un seul nom divin constitué de toutes les lettres attachées l'une à l'autre.
« le monde se tient alors sur trois axes qui sont la H'okhma (sagesse), Bina (le discernement) et Daat (le savoir)» ce sont les trois premiers principes de la création. Il n'est pas mentionné le ''Kéter'' dans le Zohar et il est remplacé par un autre principe qui s'appelle ''Daat''. Il s'agit des trois principes de l'univers et par ces mêmes principes, le Temple a été construit. Dans la création, il est écrit ''travail'' ''l’œuvre divine'' comme dans la construction du Mishkan.
La H'okhma ne peut être saisie de manière automatique, c'est comme une sorte d'axiome que l'on reçoit sans comprendre. C'est comme une graine qui contient tout ce qui doit sortir mais n'est pas percevable dans sa constitution (ajout une même graine qui selon la terre ou elle a été plantée donnera une vigne avec un gout différent).
 Ce n'est que par la rencontre avec un autre principe que l'on appelle ''Bina'', discernement, que va se révéler et être perçue cette sagesse car la sagesse en elle-même est cachée. La véritable raison de toute chose nous échappe en vérité. Il n'y a rien de rationnel dans les Mitsvot car leur source provient d'un endroit insaisissable. Par la Bina, il y a une fragmentation de la sagesse, de la graine, (c'est le rôle de la terre) il y a alors une révélation. Tout fonctionne de cette manière, de l'union de la H'okhma avec la Bina, entre la sagesse et le discernement, entre le principe masculin et le principe féminin. Cette union engendre le Daat, le savoir (c'est le fruit). C'est par le savoir aussi que l'abîme du monde se crée dit le prophète. Le savoir engendre notre comportement, c'est en fait l'expérience. Ces trois principes vont être les fondations mêmes du Temple et de l'univers.
Dans le verset de la genèse, le mot ''béréchit'', ''au commencement'' correspond à la H'okhma, au père. Le mot ''Bara'', ''a créé'' correspond à la Bina, à la mère. '' les cieux'' correspondent au Daat et au petit visage, c'est aussi l'expansion vers la matière. Et c'est la terre qui est le produit de ces trois principes.
« Voici les comptes du Mishkan» le Zohar explique que cela fait référence à la H'okhma. C'est le sens caché de sa construction qui est de l'ordre de la sagesse. «Voici le plan caché du Mishkan» c'est cette même sagesse qui s'est exprimée au moment de la création du monde. Le verset continue avec les mots « la tente de témoignage» ''cette tente d'assignation qui témoigne et donc qui révèle'' représente la Bina, le discernement. « Qui fut dressée selon l'ordre de Moshé» c'est la révélation physique du Mishkan par le Daat. 
L’œuvre du temple est donc en parallèle avec l’œuvre de la création. Il y a donc un lien entre les mondes métaphysiques et le monde physique qui se révèle par cette structure des trois principes de H'okhma, Bina et Daat. Tout cela est enregistré dans cette construction du Mishkan. Il y a donc trois plans: un plan suprême, le divin, un plan physique, l'univers dans toutes ses facettes et nous avons le Temple qui a en lui une trace de tout ce qui existe en haut et en bas.
 Le Temple étant une clé de jonction et d'unification entre le haut et le bas. Cette jonction a elle-aussi cette même correspondance afin d'unifier ces deux plans supérieur et inférieur. Chaque plan correspond à sa réalité, il existe donc dans le Temple, une forme de tout l'univers qui est lui-même une forme de tout le plan suprême. Le Temple possède donc en lui une forme de cette structure extraordinaire du plan divin. Ces mêmes mesures avec lesquelles Dieu a fait le monde, il les a utilisées pour faire le Temple. Il est donc une représentation de tous les mondes suprêmes et de tous les mondes inférieurs. Le Temple a une fonction qui lui est particulière qui est cette clé de voûte qui va permettre d'unifier ces deux plans de la création.
Le Zohar enseigne que Moshé a été très étonné de l'ordre de construire le Mishkan car il se disait: « comment le maître du monde qui contient tout peut-il demander qu'on lui construise une maison matérielle?» le Temple est le témoignage de la présence divine sur terre. Mais d'un autre côté, dès que l'on parle d'enfermer le divin dans la matière, cela est proche de l'idolâtrie. Et c'est cela l'étonnement de Moshé. Certains sages expliquent que le Temple est venu après le veau d'or où on a montré notre incapacité à vivre l'expérience divine sans objet, rien qu'avec l'esprit. Le Temple devient alors comme Moshé, l'intermédiaire sans frôler l'idolâtrie.
Tous les prophètes vont être de cet ordre où il va y avoir une altération de la parole divine mais Moshé n'est pas de cet ordre, il retransmet directement la parole divine sans interprétation et donc sans altération et dégradation. Chaque prophète transmet ce qu'il reçoit par rapport à un temps, par rapport à un événement, il n'est pas dans l'éternité. Moshé va transmettre la voie de l'éternité qui va s'habiller dans la temporalité.
C'est Moshé qui va dresser le Temple et c'est lui seul qui comprend sa signification exacte. Dieu a montré par sa construction toutes les créatures de ce monde et tous les événements qui ont une forme suprême et une correspondance dans les mondes supérieurs. Dieu lui a montré aussi le passage de la forme subtile à la forme matérielle. C'est ce passage qui s'appelle ''ex-nihilo'' qui est cette extraction de l'existence à partir du néant, le néant en tant qu'insaisissable et infini. Il y a donc un passage de la forme subtile à la forme épaisse de la matière. Moshé a vu exactement ce que Dieu veut et ce passage, cette clé de voûte est le Temple. C'est tout le mystère des Palais, des Hékhalot. 
Ce sont ces palais qui transforment la lumière subtile et qui les orientent vers les formes terrestres et universelles. Mais elles ne prennent forment que lorsqu'elles passent à travers un Mishkan qui est la résidence de la présence divine. Et c'est par ce passage de la présence divine dans ce Temple et dans ces palais, que vont se matérialiser les lumières divines en formes telles que nous les pensons, telles que nous les imaginons, telles que nous les réalisons.
« vois les formes qui sont vues en toi» c'est ainsi qu'explique le Zohar la perception de la construction du Mishkan. 
Le Temple en fait est ces sept palais qui se réunissent dans un seul palais qu'est le Temple et que le Zohar appelle ''miroir'' qui permet de voir au-delà de la perception sensorielle. C'est un niveau de perception de l'ordre du supra-mental. 
Nous percevons alors par ce miroir, l'origine de toutes les formes, de tous les accidents, de tous les événements. Nous ne parlons que de cette sphère, de ce miroir qui n'est pas transparent et qui permet alors de transformer par la faculté imaginative les lumières en formes et de visualiser quelque chose de concret. Le Temple n'est pas un lieu de culte comme la synagogue mais l'endroit où se révèlent les unions du haut et du bas. Alors notre vie a un sens car elle est reliée à quelque chose qui est dans la pensée même de Dieu et qui est éternelle.


Rav Mordékhaï Chriqui 5778
Retranscription Rav Michael Smadja

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les Portes de la sagesse 17/138

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 17

Chapitre 2 - Portes 17   " Les Séphirot et les Lettres "

Porte 17 - cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita


Dans ce Chapitre, le Ramh'al va nous expliquer la différence qu'il y a entre une Séphira, un principe et un Partsouf, un visage.
Les deux fonctions importantes de la Séphira sont la création et la direction. Dans les écrits du Ari Zal, on trouve cette notion de Partsouf. C'est la Séphira elle-même lorsqu'elle révèle tous ses détails. La Séphira est une connaissance générale et le Partsouf est une connaissance détaillée. La Torah des Partsoufim est plus proche de la vérité. En rentrant dans le détail de l'acte divin, il y a alors une connaissance parfaite.
La Bina est la compréhension qui va devenir Ima, le visage de la mère. Ce Partsouf a une Séphira principale qui s'appelle H'essed et il y a aussi Guévoura....Kippour est le Yessod de Ima. Avant le Ari Zal, on parlait de Kippour comme étant du niveau de Ima mais maintenant on détaille et on comprend que c'est du niveau de Yessod de Ima. Grâce au Ari, on va arriver au détail, à la vérité très pointue de la connaissance. La Guévoura signifie la rigueur mais celui qui approfondit dans les Partsoufim, comprend que toute la notion de Guévoura est dans le nœud, le lien. Dans la Guévoura, il y a aussi le sens de la relation. Le ciel c'est le feu et donc la Guévoura mais il y a aussi l'eau chamaïm, ech-maïm, feu et eau, donc il y a l'union de la rigueur, feu et du H'essed, eau qui s'opposent et c'est la rigueur qui va permettre la relation entre ces deux opposés. Et cette notion de relation dans la Guévoura, on ne l'aurait jamais comprise sans la Torah des Partsoufim.
Chaque Séphira est mieux perçue grâce au Partsouf. Nous connaissons alors en profondeur la volonté divine car chaque principe, chaque Séphira s'exprime à travers 613 expressions ( les 613 mitzvot sont des partsoufim , des visages). Dans l'action elle-même de la Séphira, il faut savoir quel est le principe moteur.
Dans le Partsouf, nous savons ce qui anime la Séphira, comme un champ magnétique, et aussi connaissons sa fonction. Dans la Torah, il nous est dévoilé que le détail de l'action final mais elle ne parle pas du moteur, elle ne parle pas de l'action cachée. Dans le Partsouf, tout est détallé, même ce qui déclenche et anime l'action. La Torah ne parle que de la phase révélée mais le visage va révéler l'intériorité. La Séphira révèle la phase finale mais pour approfondir, il y a besoin de tous les détails qui sont révélés par le visage. Comme un ascenseur, la Torah va révéler la Séphira qui est l'action d'élever ou de descendre mais par les partsoufim, nous accédons à l'intériorité du mécanisme, du fonctionnement interne et de l'assemblage de tous ses rouages. Même chez un homme, le visage, le Partsouf révèle tout.

Rav Mordékhaï Chriqui 

Retranscription Rav Michael Smadja

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mercredi 12 février 2020

Les Portes de la sagesse 16/138

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 16

Chapitre 2 - Portes 16   " Les Séphirot et les Lettres "

Porte 16 - cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita




Dans les Séphirot, nous allons parler du mystère de la Malkhout en tant que ''lumière revenante''.
Nous avons parlé dans la porte précédente que le Kéter était à l'origine de tout et le premier plan de tout. Maintenant nous allons parler de la finalité de tout.
Après que la lumière descende d'une manière droite, Or Yachar, il y a une réflexion ou plutôt un retour, le Or H'oser, la lumière qui retourne. C'est une notion qui est très connue dans la Kabbalah et dans le Ari Zal. Il y a donc dans les Séphirot cette notion de Or Yachar et de Or H'oser. Le Ramh'al dit qu'il y a deux genres de Or Yachar et Or H'oser.
1/ lorsque les Séphirot procèdent l'une de l'autre du Kéter jusqu'à la Malkhout puis revient la lumière depuis la Malkhout qui devient elle-même la source et devient donc Kéter. Du fait que la Malkhout devient la source où tout procède d'elle, elle devient le Kéter et ce qui était Kéter, à la fin devient Malkhout. Cette situation montre la domination du Eïn Sof, de la volonté infinie, elle montre la perfection de la souveraineté du Eïn Sof. Cela montre qu'il est l'origine de tout et la fin de tout. ‘‘Je suis le premier et je suis le dernier'', je suis au début et je suis à la fin.
La Malkhout qui est la fin est le ''Aïn'' l'inexistant et le Kéter qui est le début est le ''Ani'', l'existant. Et l'existant le ''Ani'' devient l'inexistant le ''Aïn''. Toutes les Séphirot, les degrés ici ne sont qu'une appellation.
Le premier est Kéter, le deuxième est H'okhma, le troisième est Bina. Ce n'est que sa proximité qui lui donne ce titre. De même lorsque Malkhout devient le début, alors le deuxième principe qui était Hod va devenir H'okhma et le troisième Bina. Dans le Or H'oser, la Malkhout devient première et donc devient le Kéter. C'est le premier genre du Or Yachar et du Or H'oser.
2/ Le deuxième genre est que tout flux n'est parfait seulement lorsqu'il retourne à sa place, à sa source. Tant que la lumière ne retourne pas (le Ari Zal parle des lumières de la bouche dans Akoudim) elle n'a pas fini son travail. Et donc dans cette définition, le Or Yachar et le Or H'oser ne sont qu'une seule lumière. Ce n'est qu'un seul effet. Il termine de se réaliser par le retour. Le Or H'oser dans ce genre, montre la perfection. C'est comme un peu la notion de la répétition de la Amida. On est monté dans Atsilout et par la répétition, on retourne vers le bas en remettant tous les mondes ''B-Y-A'' à leur place. Dans la Amida, on est dans le monde de la Atsilout, en reculant de trois pas, on revient dans les mondes de Briya, Yétsira et Assiya. Mais après, il faut revenir dans la Atsilout et donc pour la répétition, on refait trois pas en avant pour prendre l'abondance de ce monde et ramener la lumière qui vient de la Atsilout vers son endroit originel de la Atsilout.
Lorsque cette lumière droite descend, elle descend de toutes ses forces en créant tous les niveaux mais en fait, elle ne donne que la marque des niveaux, ce n'est que virtuel, toujours en potentiel et ce n'est seulement au retour que les niveaux vont se révéler. Par ce flux qui va et revient, se fait la construction du niveau. Dans ce genre, la lumière en descendant marque le Kéter, puis la H'okhma puis la Bina...pour marquer la Malkhout et en revenant de cette Malkhout, la lumière va révéler tous ces niveaux que sont les dix principes jusqu'au Kéter à leur place. Le retour révèle les Séphirot.
Revenons au premier genre. On peut donner comme exemple cette vision de l'éclair qui sort d'un endroit pour aller dans une autre place mais on perçoit qu'il n'est plus à cet endroit mais qu'il revient à sa place initiale. C'est le prophète qui donne cet exemple dans la vision du char céleste. Ainsi, la lumière commence par le Kéter pour descendre l'une après l'autre jusqu'à la Malkhout et après la Malkhout elle-même devient le Kéter et la lumière repart de ce Kéter tirant sa source du Eïn Sof.
Le Or Makif, la lumière englobante, entoure tout l'espace primordial et lorsque le Kav, le rayon de lumière descend cet espace, il crée les Séphirot et en arrivant à la fin, il touche le Eïn Sof et donc par ce raccord, la Malkhout devient le Kéter car tout ce qui est à la proximité de l'infini, devient l'origine, devient UN, devient premier. Cette lumière rencontre le Eïn Sof par la fin.
Le Ramh'al explique ce premier genre de ''Or Yachar et Or H'oser'' dans la direction alors que le deuxième genre est dans l'enchaînement. Nous pouvons donner l'exemple de ce premier genre des six jours de la création qui partent d'un point de l'infini pour descendre du premier au sixième jour et arriver à la fin au septième jours de la création qu'est le Shabbat, la Malkhout qui en fait est ce même point de l'infini d'avant la création. Le Shabbat n'est pas seulement une finalité mais aussi la matrice de toutes les bénédictions. La Makhout devient Kéter car elle touche le Eïn Sof car elle arrive jusqu'au Eïn Sof. En fait la lumière qui est partie de la source par le haut, revient à sa source par le bas car la lumière du Eïn Sof entoure l'espace primordial.
D'après le deuxième genre, aucune lumière n'arrive à sa plénitude tant qu'elle ne revient à sa source. La lumière descend jusqu'en bas avec toutes ses forces en laissant une trace du principe dans lequel il se trouve et lorsque la lumière retourne à sa source, le principe se révèle et prend sa place au niveau de la construction.
Le Or Yachar et le Or H'oser dans la direction est ''je suis premier au début qui est le Or Yachar (qui se cache au milieu) pour redevenir premier à la fin qui est le Or H'oser''. Ce Or H'oser vient montrer la souveraineté divine car s'il est à la fin c'est qu'il dirigeait aussi tout ce cheminement du milieu.
À la sortie d'Égypte, il s'est complètement révélé par le Or Yachar puis la lumière s'est cachée pendant 49 jours pour arriver au mont Sinaï qui est le Or H'oser. Les Moh'in que l'on avait à la sortie d'Égypte sont revenus au don de la Torah de manière évolutive. Le retour de la lumière veut dire qu'il y a l'origine à la fin. Le roi David est le dernier, il est la Malkhout et c'est lui qui a la couronne, le Kéter et il est devenu premier.
Tout cela montre la perfection car la fin est en fait un recommencement et qu'il n'y a pas de hasard puisque tout va vers un but complètement contrôlé. Le Or H'oser vient montrer que tout recommence. Ceci dit, les lois ne sont pas abandonnées à elles-mêmes. Le fait de dire que tout retourne à l'origine, vient montrer qu'il est partout, qu'il est omniscient. Le Or H'oser montre la perfection dans la direction. Pourquoi la lumière doit revenir dans les Séphirot d'après cette définition que l'on vient de donner, qui est la direction?
Pour montrer le pouvoir infini de D-ieu qu'il n'y a pas de fin, interminable et éternel recommencement, la fin devenant un nouveau début. Ce Or H'oser vient montrer ''je suis au début, je suis à la fin, il n'y a rien d'autre que lui''. En d'autres termes, il n'y a pas de fin, la fin étant un début. C'est cela la souveraineté de D-ieu. Et c'est cela le pouvoir de la Téchuva, du retour à D-ieu. Rien n'est perdu. Si D-ieu n'était pas à la fin, un homme ne pourrait jamais revenir à lui. Et de l'endroit le plus obscur, D-ieu le ramènera car il est en bas aussi, Malkhout devenant Kéter. Aucune lumière ne peut être complète jusqu'à ce qu'elle retourne à sa source.
Dans le deuxième genre, le Or H'oser sert à donner une position dynamique, sortir du potentiel à l'acte. Lorsque la lumière descend, Or Yachar, elle ne fait que la gradation mais lorsqu'elle revient, Or H'oser, elle donne l'énergie pour agir, pour donner une dynamique aux Séphirot. Lorsque la lumière descend, elle descend de toute sa force et d'une seule source qui est l'infini car toutes les lumières sortent de lui. En descendant la lumière donne la spécificité de la place que la Séphira va avoir. Et en revenant à sa source, la lumière lui donne sa place réelle. Tant que la lumière se répand dans son aller, il ne fait lui donner que sa place et ce n'est que dans le retour que la Séphira se révèle.
Cela montre l'harmonie qu'il y a dans toutes les lumières et elles restent attachées après leur sortie à leur source qu'est l'infini. Le flux restant continuellement rattaché à sa source infinie. En gagnant sa place, la source se sépare de la Séphira, la lumière retourne à sa source mais la ramification qu'est la Séphira reste à sa place. La lumière en retournant à sa source, n'a rien perdu mais par contre, dans la place, se révèle la Séphira c'est-à-dire le degré en question.
Et tout le temps, la Séphira cherche à revenir à sa source infinie. Car en fait maintenant, la Séphira n'est plus infinie. Elle est à sa place réduite à ce qu'elle est. Elle a maintenant une fonction uniquement par le Or H'oser. Celui-ci permet au principe de se révéler. C'est le principe de la Téchuva. Il y a donc la nécessité de l'exil afin de revenir et au moment du retour se réalise réellement l'existence de l'être.
Pourquoi avoir eu besoin des deux tables de la loi?
Car la première table n'est que l'aller, le Or Yachar. Il a fallu la brisure des premières tables pour que le Or H'oser retourne à sa source et dévoile par cela les deuxièmes tables de la loi. C'est cela la Téchuva, la nécessité du retour. C'est cela qui nous donne notre position.
Nos sages enseignent qu'un homme ne peut devenir maître de lui-même qu'à l'endroit où il a trébuché. Il faut trébucher pour prendre conscience de son erreur et par cela, en ressortir et devenir plus fort. Il faut tomber (Or Yachar) pour remonter (Or H'oser).
Il y a donc mais il faut faire très attention, la nécessité de la faute. Moshé rabbénou lorsqu'il brise les tables ou bien Aharon lorsqu'il fait le veau d'or, ils font une faute pure pour sauver le peuple d'Israël. La faute n'est là que pour faire Téchuva. Par la faute nous prenons conscience de D-ieu et par cela, nous revenons vers lui.



Rav Mordékhaï Chriqui 

Retranscription Rav Michael Smadja

Publie par la Source des sagesses

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