dimanche 13 mai 2018

Zohar, Paracha Behar

Zohar Paracha Béhar 

« et la septième année sera une année de repos...» le Zohar parle à ce niveau de la notion du nombre ''7''. le Zohar dans les Mitsvot, ne voit pas uniquement des notions spécifiques dans la réparation particulière de l'homme ou même de la communauté. Il y a derrière toute Mitsva, un secret. Ainsi, celui qui ne comprend pas le mystère de cette notion qu'est le nombre 7 ne peut comprendre ce qu'est la Chémita, l'année de jachère de la terre sainte. Cette notion de Chémita n'est pas uniquement un repos de la terre comme nous avons appris aussi à propos de Shabbat et du Yovel, du jubilé. Nous voyons que la Chémita (tous les sept ans) le Yovel (50ème année après sept fois sept années) et même le Shabbat (le septième jour de la semaine) tournent autour du nombre sept. Ce nombre dans la Torah n'est pas accidentel. En général, le nombre est accidentel et n'interfère pas en quoi que ce soit sur la nature de l'objet compté comme celui qui a dix oranges, le nombre est accidentel, il ne change pas la nature même de l'orange. Ainsi lorsque nous parlons de fer ou de bois, nous comprenons le changement dans la nature de l'objet dont nous parlons mais lorsque nous parlons du nombre de morceaux de bois, cela ne va pas changer la nature de ce quoi nous parlons. Cette vision du nombre n'est qu'au niveau de la Torah de la logique.
Que représente ce nombre sept dans la perception profonde de la Torah? (Sept jours, sept semaines, sept années, sept fois sept années) Tout nombre dans la Torah vient nous enseigner quelque chose. Ce chiffre ''sept'' vient nous enseigner la fin d'un cycle. La septième année est la fin d'un cycle de six années, ainsi le Shabbat est la fin d'un cycle de six jours... la Chémita donc comme le Shabbat et le Yovel sortent d'un cycle pour entrer dans une autre dimension. Ainsi la femme a un cycle de sept ''les sept jours de pureté'' qui va la faire entrer dans un nouveau cycle. De même les sept premiers jours du mariage font entrer le couple dans une nouvelle forme de vie, au préalable, ils étaient deux personnes différentes et après ces sept jours de mariage, ils deviennent maintenant un couple. Ce nombre dès la création, a été un élément actif: « Dieu créa le monde en six jours et le septième jour, il s'est reposé». Ce nombre dans la Torah définit l'essence même de ce qu'il décrit. Ce nombre va fixer l'essence même, il ne va pas agir dans la quantité mais dans la qualité.
Le nombre sept enseigne sur la situation de la Chékhina, de la présence divine qui est appelée ''bat Shéva'' (fille agée de sept ans, femme du roi David et mère du roi Shlomo). La Chékhina est la septième des Séphirot en commençant par le ''H'essed-Guévoura-Tiphéret-Netsah'-Hod-Yessod-Malkhout''. Mais elle est la dixième si nous commençons les Séphirot par le Kéter. La Chékhina est la septième Séphira par rapport à la création qui est constituée des sept rois primordiaux, les sept forces créatrices qui sont les fondations de la création. Mais en vérité, il n'y a que six forces créatrices car la septième, la Malkhout est celle qui va compléter les six premières Séphirot. Bien que sur cette Séphirot, il est dit qu'elle n'a rien de spécifique, il faut savoir aussi que sans elle, les autres Séphirot ne sont rien. De même que la perfection de la création s'est réalisée le sixième jour, le principe du Yessod qui est représenté par le premier homme, la Malkhout, le Shabbat est représenté par H'ava, par Ève la première femme. La Malkhout étant la complétude, H'ava est alors celle qui va parfaire l'homme.'' un homme sans femme vit une vie qui est sans joie, sans Torah'' enseignent nos sages. H'ava était destinée à être la perfection de toute la création car elle avait le pouvoir de réunir cette création au Kéter, à la première des Séphirot comme le roi Shlomo dit « la femme est la couronne de son mari». Mais elle a aussi le pouvoir d'unir la création à Plounit, la mauvaise servante (et c'est ce qu'à fait H'ava en faisant manger à l'homme le fruit de la connaissance) et qui l'a faite revenir au chaos. La Malkhout soit elle élève la création soit elle la fait tomber. Si l'homme le jour de Shabbat ne fait que manger et se détendre, parler de sujets futiles, alors c'est la descente dans les affres du chaos mais si son repos est pour s'unir à Dieu, alors le Shabbat peut l'élever jusqu'au Kéter et c'est la réparation. Ce nombre de sept peut être en soit la fin d'un cycle qui amène au chaos mais il peut aussi être le point de passage qui amène jusqu'au Kéter ou comme au Yovel ou dans le compte des jours du Omer qui amène au niveau du nombre cinquante qui correspond à la bina et à la délivrance. Et donc, si nous observions le Shabbat de manière parfaite, nous atteindrions la délivrance, si nous gardions la jachère la septième année, nous atteindrions la délivrance. Ce niveau du sept, peut nous faire atteindre la liberté. Mais cette porte peut amener l'homme aussi à l'esclavage et donc pour lui le Shabbat est accidentel et non essentiel. Il est le sept qui vient après le six et non un ascenseur qui le projette dans un autre cycle bien plus élevé. Mais si l'homme fixe ce Shabbat en tant qu'essence même d'une réalité provenant de ce sept, de cette Malkhout, de ce temps que je sanctifie, alors le Shabbat va le transporter dans un autre cycle de sept. c'est cela la sanctification du Shabbat, de la septième année et du Yovel, la séparation de la situation précédente pour entrer dans une situation plus élevée.
Nous voyons dans la ''petite assemblée'' lorsque Rabbi Shimon a dit à ces six élèves ''nous sommes des yeux de Dieu'', alors Rabbi Éliézer lui répondit ''nous sommes six et toi tu est le septième, ce que le Shabbat est saint pour Dieu, toi aussi Rabbi Shimon tu es saint pour Dieu''. Cela veut dire qu'un homme a le pouvoir de vivre le Shabbat tous les jours de sa vie, Il ne ressent plus alors le besoin de travailler. Il est vrai qu'un homme ne peut vivre s'il ne travaille pas et ne subvient pas à ses besoins mais il ne vit que la vie d'un âne, d'un esclave. Seul celui qui sanctifie sa vie, son essence peut sortir de ce cycle d'esclavage des six jours de la création, des six années de travail de la terre.
À la fin des temps, au septième millénaire, la terre ne donnera plus ses fruits non pas à cause d'une malédiction mais du fait qu'à ce moment, la création va se déshabiller de sa forme matérielle et se revêtir d'une autre forme spirituelle issue du monde futur. Cette fin des temps sera la fin d'un cycle de six millénaires pour entrer dans un nouveau cycle, le septième millénaire. Alors, l'homme n'aura plus besoin de manger, de boire, de vivre une vie humaine pour subsister car il vivra une vie engendrée par l'épanchement divin qui provient de la Chékhina délivrée des imperfections, des détériorations de la création issue du chaos.
Ces notions de la Shémita, de Bat Shéva, du Shabbat, de l'arche de Noah qui se pose le septième mois sur la terre ferme, renferment le même secret, celui de la conduite divine de Attik, de l'ancien, dans le monde, renferment la révélation de présence divine dans ce monde. Ce nombre ''sept'' est le moyen de révéler la Chékhina mais aussi Plounit, son pendant dans le mal. Shabbat peut être sanctifié et alors nous entrons dans la conduite de Attik ou bien il peut être profané par nos actes, nos paroles ou nos pensées, s'ouvrent alors les portes de l'impureté. C'est la conduite du jugement dans son paroxysme.
Rabbi Shimon n'avait pas besoin d'attendre Shabbat pour entrer en relation avec cette conduite de Attik car à tout moment il était dans cet état du niveau du monde futur où la Chékhina monte, où la Malkhout s'élève pour s'unir à la cause originelle ''je suis le premier (la Tête) et je suis le dernier (la Malkhout)'' c'est l'union du début avec la fin. Cette Malkhout amène la création soit au chaos soit à la tête, il n'y a pas d'autre alternative. Le peuple d'Israël est arrivé à un niveau extrême grâce au roi David qui est le niveau du sept (la Malkhout, royauté, étant la septième Séphira), alors vient Bat Chéva qui est d'un niveau encore plus élevé le ''huit'' et c'est son fils le roi Shlomo qui va construire le saint temple et amener le monde futur dans ce monde. Car il n'y a pas d'autre alternative sinon la Malkhout retombe dans le chaos et les Klippot adhèrent à elle. Elle s'habille alors de vêtements de chauffe. Rabbi Shimon ne voulait pas s'occuper des affaires de ce monde profane, il voulait aller encore plus haut car le sept n'est pas un but en soi mais une porte, un ascenseur qui donne accès à un autre monde, celui du monde futur même dans ce monde.
En comprenant la notion du ''sept'', nous pouvons comprendre le besoin de la Chémita. C'est le moyen de ne pas tomber dans les affres des Klippot et de remonter au niveau ''je suis le premier'' car le sept montre le ''je suis le dernier'' qui doit alors revenir au ''je suis le premier''. Celui qui profane le Shabbat, doit mourir car cet homme ne prend pas le temps de ressentir, de comprendre, de connaître Shabbat, d'être dans le mystère du ''sept''. Soit l'homme rejoint Plounit et c'est à la mort qu'il se destine soit il monte jusqu'au Kéter, et c'est à l'éternité qu'il se destine.
Le Zohar est le mystère de la goutte qui s'épanche de Ima (de la mère suprême). Ima est la source de la Malkhout. Par le sept, par le Shabbat, par l'étude du Zohar, nous pouvons retourner à la source qu'est Ima. En vérité, ce chiffre ''sept'' ne désigne pas une situation dans le temps où Shabbat est la suite des six jours, la septième année étant la suite des six années...mais c'est la Malkhout qui est dans toute la création que Rabbi Shimon avait rendu parfaite. C'est cette ''vitre'' qu'il avait nettoyé afin de percevoir les lumières de Ima comme le Roi David qui est le mystère même de la Malkhout. Ce n'est pas le septième jour qui retombe au premier jour de la semaine mais qui amène au jour UN. Uniquement par le fait de sanctifier ce jour ''sept'' ou cette année ''sept'', la Malkhout peut se relier à Bina qui est le Kéter de la Malkhout sinon, elle se relie automatiquement à Plounit.
La cinquantième porte qui est Bina, est la couronne, Kéter, de la Malkhout. La Bina fait partie d'un niveau des grands Moh'in qui sont en dehors de la création et c'est la Malkhout qui fait se lien entre les six Séphirot inférieures et les grands Moh'in, sans elle, la création n'a pas de ''goût''. C'est grâce au Shabbat que les six jours profanes peuvent se transformer en un plan divin de dix Séphirot, sinon ces six Séphirot restent dans la domination individuelle des ''rois précédents'', des forces de la nature.
Tous les jours de sa vie, Rabbi Shimon était dans ce niveau du ''sept'' où les six Séphirot sont reliées et dominées par la Malkout pour vivre l'unité de ses sept Séphirot. En vérité, le monde futur n'est pas un autre monde mais ce même monde qui a été sanctifié. Par le chiffre ''sept'', par le Shabbat, par la Chémita, l'homme se déconnecte de cette prison des sens, de l'emprise du corps, de l'esclavage des six Séphirot inférieures. Un moment ''d'étude sans intérêt'' uniquement pour la gloire de la Malkhout et de la Chékhina suffit pour entrer dans la dimension du Shabbat.
La Chékhina est l'âme de la création et en laissant le corps (la terre) se reposer, elle reçoit l'esprit saint. Elle commence à faire le service divin. En abandonnant l'esclavage issue de la perception des sens, l'âme reçoit le souffle divin mais en étant dominé par les sens, le corps asservi l'âme. La construction du corps est la destruction de l'âme et sa destruction est la construction de l'âme. L'âme de la création est la Malkhout si elle ne contrôle pas la matière, celle-ci va la dominer et la soumettre sous la domination des sens, de Plounit. Alors la création devient en apparence profane. Mais lorsque l'âme sanctifie la Malkhout, alors le mal, la Klippa ne peut que se soumettre à elle. Alors même le profane devient saint, même en mangeant, l'homme sanctifie la matière. Soit la Malkhout s'élève jusqu'au Kéter soit elle descend dans les profondeurs de Plounit.
Nous demandons au septième mois de l'année, dans les dix jours redoutables entre Rosh Hachana et Yom Kippour d'être inscrit dans le livre de la vie. Le livre ''Sépher'' c'est la septième Séphira, la Malkhout et la ''vie'' ''H'aïm'' c'est Bina. Nous demandons que la Malkhout s'unisse à Ima. C'est-à-dire nous demandons de vivre une vie sainte tournée vers Dieu. Alors que le livre des morts est la Malkhout qui est dominée par la Klippa, par Plounit où la perception de notre vie n'est que profane, déconnectée complètement de la sainteté. Le Ari Zal dit que le fait de dire une seule parole profane le Shabbat, expulse l'homme du domaine privé de la Ima vers le domaine public de l'autre côté, de Plounit. La brisure des vases ne s'est produite que du fait que les six Séphirot inférieures n'étaient pas soumises à la Malkhout qui est reliée à Ima. Mais si ces six Séphirot se tournent vers la Malkhout, alors l'éternité va apparaître où la faute n'existe pas. Le Roi Shlomo qui est de l'ordre de Bina, du ''Huit'' étant le fils de Bat Shéva (la fille de sept années), a fait l'inauguration du temple le jour de Kippour, le peuple alors n'a pas jeûné car il avait atteint le niveau de Ima où la faute n'existe pas.
L'action de l'homme est dans le mystère de la Malkhout mais la pensée qui engendre cet acte est issue soit des mondes inférieurs soit des mondes supérieurs. La pensée n'est que l'engendrement de la soumission de la Malkhout à Plounit ou au contraire de la domination de la Malkhout qui va alors s'élever vers Ima.
En faisant une bénédiction, il faut diriger notre pensée au moment de dire ''Baroukh'' en pensant que c'est l'épanchement de Ima sur la Malkhout par l'intermédiaire de Z-A. ''Chéakol'', ''Boré Péri Adama'' étant la Malkhout. Nous faisons les bénédictions dans cette direction: réunir la Malkhout à Ima.

Rav Mordékhaï Chriqui 5778
Retranscription Rav Michael Smadja

Publie par la Source des sagesses
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