mercredi 4 octobre 2017

La Souccot et le souffle saint


La Soucca et le souffle saint

Il faut savoir que l'essence véritable de la Soucca ne peut se percevoir que de manière passive car nous voyons que la bénédiction que nos sages ont instaurée, est: ''qui nous a ordonnés de s'installer dans la Soucca''. 

Cette notion de ''Yéchiva'' de ''s'asseoir dans la Soucca''est en fait toute la notion de sortir de la conduite de la nature. Un homme lorsqu'il se trouve dans sa maison, s'appuie sur des certitudes précises qui émanent des lois de la nature. Son environnement naturel devient sa réalité fixe. Même lorsqu'il sort de son ''chez soi'', son esprit est figé et emprisonné dans ces certitudes qui émanent de SA maison. En sortant de SA maison, de ces vérités issues de la conduite naturelle et en entrant dans la Soucca, l'homme change de niveau de perception et entre dans une conduite supra-naturelle, il entre sous la protection de la providence divine, c'est le mystère du DAAT ( situé au niveau de la glande pineale ) de la connaissance supérieure du niveau de l'intellect séparé de la nature qui ne se base pas sur les sens et ses lois.
Il y a les Moh'in de l'enfance qui sont les cerveaux issus de la perception des sens qui sont liés aux lois de la nature. Les lois de la nature étant les rigueurs, les Guévourot. Mais il y a les grands Moh'in et les Makifin qui sont issus de l'intellect séparé. Il y a un intellect naturel que l'homme utilise pour percevoir ce monde qui est un intellect qui est la conséquence de ses expériences et qui fonctionne selon la conduite de ce monde. 

À Souccot, après un travail de purification que nous avons effectué, nous sommes sortis des limites de cette nature et nous sommes entrés dans une conduite d'un autre niveau, d'une autre nature où l'homme est transporté dans la Kédoucha. C'est la voie de la sérénité, la voie de l'arbre de vie alors que la voie de l'arbre de la connaissance est la voie de l'expérimentation, de l'épreuve, la voie des lois de la nature, la perception des sens, la voie de la causalité proche.
Il y a une autre voie donc qui est la voie du souffle saint, le chemin de l'arbre de vie. 

Seulement, Adam et après lui sa progéniture ont préféré aller selon la nature de ce monde qui est la perception du bien et du mal, le chemin de l'épreuve et de l'expérimentation. La notion de l'arbre de la vie est au contraire la notion passive de la ''Yéchiva'' de ''s'asseoir dans la Soucca''. Il est vrai qu'après la faute de Adam et du veau d'or, l'homme a la sensation qu'il doit agir pour que les choses fonctionnent et s'enclenchent mais cette sensation peut se réduire ou s'augmenter selon la proximité ou l'éloignement qu'il a avec son créateur. Le labeur étant là pour casser les écorces, Klippot de l'impureté.
La Soucca est une conduite complètement opposée, c'est une conduite qui se fait par la sérénité, la non-action, le non-labeur. C'est cela la notion de ''Léchev BaSoucca'' ''s'asseoir dans la Soucca''. Il n'y a aucune action autonome, le mouvement ne se perçoit venant que de la source originelle.
Cette perception de la réalité ne peut s'atteindre que par l'intellect séparé, le souffle saint. L'homme dans ce niveau de perception sait quoi faire selon l'intellect supérieur.
Le Ari Zal enseigne que chaque jour de Souccot, il faut épancher un aspect de la Lumière du Makif qui se trouve dans l'intellect, dans le DAAT, (se matérialisant en H'assadim) et le propager dans l'existence du monde qui est le principe de la Noukva. 

À la fin des sept jours de Soucot, les niveaux de DAAT sont complets pour s'épancher dans ce monde. Le monde doit atteindre ce DAAT par lequel il est relié afin de ressentir qu'il ne reçoit son existence uniquement de Dieu. À ce niveau de perception, nous annulons toutes les causes de la dissimulation divine. C'est la notion du Léviathan qui a tué sa Noukva, son corps, afin d'annuler la cause proche de toute chose qui dissimule la véritable cause originelle. L'enfant naît de l'union d'un masculin et d'un féminin et lorsque le féminin s'annule, apparaît alors la véritable cause de la naissance qui est la volonté divine. C'est le principe du Lévi qui a dit au moment de tuer ceux qui ont fait le veau d'or avec préméditation ''mon père et ma mère je ne reconnaissais pas'' c'est-à-dire que Lévi était arrivé à un niveau de perception où les causes proches de toute chose n'étaient plus perçues mais uniquement la cause originelle divine. C'est le symbole du Léviathan qui accompagne Dieu et qui en tuant son côté féminin, n'a plus d'envie de ce monde. La Soucca unit le souffle saint et la H'okhma, la Soucca étant l'union des deux noms ''י.ה.ו.ה'' et ''אדני'' qui est le mystère de la Émouna, de la confiance en l'unité divine, cette notion d'intellect séparé.

La Soucca renferme en elle aussi cette notion de séparation des autres nations de ce monde comme à Pessah. À Pessah c'est la séparation du peuple d'Israël par le corps et à Souccot par les lumières c'est-à-dire l'âme. La Soucca nous sépare et nous déconnecte de ce monde grâce aux Makifim et aux nuées de gloire. La véritable séparation ne se faisant que par le DAAT et par le moyen de la Soucca et des quatre sortes de végétaux, Israël se sépare pour percevoir cette lumière de sainteté qui va le transporter dans les mondes supérieurs et l'élever pour dominer les nations par sa perception issue de l'intellect séparé. Et plus encore, Israël devient alors le transpondeur de la Kédoucha qui va par son biais s'épancher sur toute la création et sur toutes les nations.
De même que l'arche de Noé et l'arche de Moshé faisaient écran pour les séparer de la matière afin de faire épancher de IMA, l'énergie divine qui renforçait son DAAT ainsi la Soucca fait aussi office d'écran et épanche la lumière divine de IMA dans la création. 

L'homme en entrant dans la Soucca, se sépare des lois de la nature et entre dans une autre sphère de perception, une autre conduite divine qui va le diriger dans la création. Il sort de la conduite où les référents sont dans les limites de l'espace-temps pour entrer sous les nuées de gloire.
Cette nuée représente les compréhensions divines qui arrivent sur l'homme d'elles-mêmes, une compréhension au niveau de l'âme. Mais il y a une autre compréhension issue de l'intellect physique qui perçoit les choses selon son contraire, le bien par rapport au mal. C'est l'arbre de la connaissance. C'est le DAAT inférieur mais il y a le DAAT supérieur qui se révèle dans la soucca.
C'est une connaissance qui est purifiée du mal et qui s'épanche de la source qu'est BINA. Le Yessod de BINA s'habille dans Zéïr Anpin, se sépare en Hassadim et Guévourot. Et nous ne voulons épancher que les H'assadim de DAAT vers la Noukva. Et c'est ce qui différencie Israël des nations. Mais s'il nous manque cette sagesse venant de ce DAAT, il manque alors cette intériorité et cela a pour conséquence que nous ne sommes plus séparés des nations. Et au contraire nous devenons inférieurs à eux qui sont eux, le symbole de l'expérience issue de l'arbre de la connaissance. 

Cette Torah qui va nous élever est la Torah qui provient de BINA, c'est cela le souffle saint. Pour cette raison, le saint temple est appelé ''Souccat Shalom''. Lorsque le temple a été détruit, la prophétie a été annulée et a été remplacée par l'extériorité de la sagesse c'est-à-dire la Torah orale qui est la période des sages. Du temps du temple, c'était la période des prophètes car le temple comme la Soucca relie les cieux et la terre. Le matériel étant élevé au niveau du spirituel pour être sous sa domination.
Le mot ''Soucca'' a la même valeur numérique que ''AVAYA'' le monde de la Atsilout et ''ADNOUT'' les trois mondes inférieurs ''B-Y-A'' et la même valeur que ''AMEN' qui est de 91. il n'y a plus besoin de travailler la terre afin qu'elle sorte ses fruits mais de suite les cieux s'unissent à la terre et sort alors le souffle saint. Ainsi la Soucca a cette aspect du souffle divin.

Le Gaon de Vilna enseigne qu'il y a deux Mitsvot qui se font par le corps entièrement: résider en terre sainte et résider dans la Soucca.

Maintenant après la faute de Adam et du veau d'or, nous avons rejeté cette compréhension de l'intellect séparé pour nous laisser dominer par l'intellect inférieur issu du corps et de ses sens.

Ainsi à Rosh Hachana, nous faisons régner Dieu sur la création, à Yom Kippour nous annulons les forces du corps et à Souccot commence l'amour divin.

Rav Mordékhaï Chriqui (5777)
Retranscription Rav Michael Smadja
Publie par la Source des sagesses

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