dimanche 26 avril 2020

Les 138 Portes de la Sagesse 27/138 - Partie 2



Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 27

Chapitre 3 - Portes 27 - Partie 2    " Le TsimTsoum "

Porte 27- cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita

Il faut savoir que le kav sans fin ne va agir que par rapport à ce qui est gravé dans le Réchimou. Même si nous disons que le début, le démarrage de la direction commence par le Eïn Sof et donc agit selon sa perfection, il a été décrété que de son action, n'arrivera que l'ordre qui est lié à la limite même si l'intention générale et la véracité de l'action sont la perfection que tout est bien:
'' tout ce que D-ieu fait est bien'' car l'intention est la perfection et la perfection est le bien. C'est le principe du verset qui dit qu'à la fin des temps, on remerciera D-ieu de nous avoir rejetés car même si apparemment c'est le mal qui se révèle dans le Réchimou, il faut savoir que l'âme de chaque action, de chaque événement est tirée à partir du Kav et c'est le Kav qui la dirige, qui l'accomplie. Cependant quand l'action arrive dans les mondes inférieurs, la perfection disparaît, se dissimule et il ne va arriver aux êtres inférieurs que le plan de la dissimulation. Mais celui-ci n'est animé et n'agit que par la perfection. Et par cela, il y a un espoir pour le monde car puisque tout provient du Kav qui est la direction de la perfection du bien, certainement cela finira par le bien. Mais maintenant aussi c'est pour le bien. Seulement ce bien qui arrive aux êtres inférieurs, est perçu par eux de différentes manières, cela dépend de leur préparation, de leur état. Il faut savoir que la dissimulation est animée, agit, ne tourne que par la force et le principe même de la perfection. Cette perfection ne se révélera qu'à la fin bien qu'elle agisse à chaque instant car elle dirige le Réchimou selon sa propre nature comme l'âme qui dirige le corps. Le Kav réparant par son action, la nature du Réchimou. 
Il y a deux éléments à tirer de cette information.
1/ la Néchama ne dirige le corps que par rapport à sa nature qui la constitue ainsi le Kav ne dirige le Réchimou que par rapport à la nature du Réchimou. Il n'ajoute rien de nouveau.
2/ cette situation où le Kav se trouve dans le Réchimou permet la possibilité à un état divin de diriger le corps. 
Le kav qui est la perfection, dirige le Réchimou et l'amène à la perfection. Mais en attendant, ce qui va se révéler est du niveau de la dissimulation car le Kav ne permet de révéler à ce moment que ce que le Réchimou permet de révéler. Dans n'importe quel événement dans la création, il y a en vérité une perfection cependant, lorsqu'il se réalise, il y a un décret qui va se révéler et empêcher cette perfection de se réaliser. C'est un canal qui va se former entre le Kav et le Réchimou. C'est le Tsimtsoum qui permet cette inter-face entre l'action du Kav et le Réchimou et fait que l'action infini du Kav sorte en action finie.
Le rayon que D-ieu a tiré de l'infini pénètre dans l'espace primordial. Le Kav est d'abord une sorte de canal qui va drainer la lumière du Eïn Sof jusqu'aux créatures en passant en premier par les Séphirot. À l'intérieur du canal, il y a la lumière du Eïn Sof. Ce canal permet donc l'union du créateur et de ses créatures. 
Le Eïn Sof enveloppe tout l'espace primordial et donc, il y a un regard de l'autre qui agit par lui. Même si D-ieu a créé ce chemin de la limite, il le regarde grâce à cette lumière enveloppante de toute sa perfection. Donc encore une fois, le Eïn Sof agit selon sa perfection et ce que l'on perçoit est selon la limite du Réchimou. Par le Or Amakif, la lumière enveloppante, le tout-puissant a un regard sur la limite que nous recevons. Ce regard parfait s'appelle le ''canal'' et a aussi le titre de 'Kav''. Il y a donc la toute puissance du flux qui est Eïn Sof qui agit en toute perfection et qui rentre à l'intérieur du canal qui apparemment relie le Kav au Réchimou et ce canal est donc l'adaptateur entre l'infini et le fini. Ce canal permet le drainage de l'infini jusqu'au Réchimou. Et cette lumière qui rentre à l'intérieur de ce canal va pouvoir être perçue par le Réchimou et par cela, l''union se fera entre le créateur et la création. Cette lumière qui entre à l'intérieur du canal, attache le tout-puissant à la créature. C'est justement cette lumière uniquement qui dirige le Réchimou car le regard est comme un adaptateur afin de voir que devient le Réchimou et par cela, il va agir sur lui. Cependant cette lumière du Eïn Sof qui rentre à l'intérieur est différente du Réchimou. Par contre le canal ne change rien à l'état du Réchimou car il est pareil que lui. Il n'y a de rapport entre le fini et l'infini uniquement par cet état particulier du canal qui permet une action en ''dehors'' de l'infini c'est-à-dire le Tsimtsoum. Toute la notion du Tsimtsoum se résume à ce canal qui permet l'adaptation où l'action de départ de la lumière se retire de l'infini pour atteindre l'ordre de la limite. Et donc, il peut agir de manière illimitée mais nous ne percevons que selon la limite de notre nature à l'instar de la voix que Moshé Rabbénou entendait et que tout le peuple n'entendait pas. La voix est illimitée et Moshé qui était à un niveau supérieur où son Réchimou était purifié, percevait cette voix venue de l'illimité mais les autres à côté de lui ne pouvait percevoir cette voix illimitée. Car en fait D-ieu agit d'une manière totale et le Réchimou par rapport à Moshé Rabbénou est complet et donc il peut recevoir parfaitement cette lumière divine alors que les autres ne peuvent la recevoir. Donc, l'action est la même et seulement la différence va se faire au niveau du Réchimou. Tout dépend de chacun comment il a parfait son propre Réchimou, où se trouve sa limite. 
Il faut savoir que ce canal ne se différencie pas du Réchimou et donc, nous avons à faire uniquement au Or et au Réchimou. Le Réchimou est l'ensemble des lois du salaire et de la punition et selon cette voie, il y a beaucoup de détériorations dans le monde selon les fautes des hommes. Par contre la lumière qui est à l'intérieur du Réchimou, le Kav est la voie de l'unité qui est cachée où il n'y a aucun mal et seule la perfection du bien se révèle. Le but est d'arriver au bien parfait. Ces deux voix du Kav et du Réchimou sont appelées le ''nom'' ''Avaya'' et le ''surnom'' qui est l'attribut divin, ''Élokim''. L'action de la perfection procède du Makif, de la lumière ''enveloppante'' où le bien n'a aucun lien avec le mal. C'est le ''nom Avaya'' où depuis le début, la fin apparaît et donc où tout est bien et parfait. Cependant après la dissimulation donc après le Tsimtsoum, vont apparaître deux aspects: le début et la fin, c'est-à-dire le nom Avaya et sa qualité de Élokim. Le nom étant la nature de sa perfection et le nom étant sa qualité. À la fin, il n'y aura que le nom ''Avaya'' qui se révélera et qui ramènera toutes les conduites de ses qualités issues de Élokim au niveau de ce qu'il était au début au niveau du Or Amakif. 
Il y a donc ce qu'il était au début et ce qu'il va être à la fin, le retour du mal au bien et ce qui se trouve entre les deux que l'on appelle le ''milieu'' qui est le canal, l'intermédiaire de ce qui va se passer entre le début et la fin. Mais à la fin, on va retourner à l'état du début. Au départ, le début et la fin étaient unis. Qu'est-ce qui a fait cette séparation du début et de la fin? Tout ce cheminement pour arriver jusqu'à la fin s'appelle le milieu. Cet état intermédiaire procède du Tsimtsoum. C'est lui qui différencie le début de la fin. ''je suis le premier et je suis le dernier, et sans moi, c'est-à-dire à la fin, il n'y a plus de Élokim''. Il n'y a plus cet état de Élokim. Mais tant que l'on n'est pas arrivé à la fin, il y a cet état de Élokim, c'est-à-dire la conduite du salaire et de la punition, du libre-arbitre où la perception est manquante au contraire du début et de la fin. Il y a une situation qui fait que l'on ne reçoit pas les choses. Cette situation est l'attribut divin mais cet état de la qualité de Élokim va s'intégrer à l'état du nom Avaya pour revenir à l'état primordial du nom Avaya. 
Bien que le Réchimou soit constitué de nombreuses parties, elles ne sont pas des parties véritablement distinctes mais plutôt des différentes parties d'un même ensemble, d'un même corps, d'une seule construction. Uniquement par rapport à nous elles semblent nombreuses et différentes afin de pouvoir les distinguer. Mais le Kav agit dans un sens unique afin de ramener le tout à l'unité c'est-à-dire au principe du retour du mal au bien, la perfection complète. Et donc dans le Réchimou qui révèle toutes ces particularités, il y a la possibilité de percevoir aussi une vision totalement globale de l'unité divine où tout le déroulement de l'histoire n'est qu'une seule réalité. Et donc le Kav ne fait qu'une seule action, amener la révélation de son unité, ramener le mal au bien. Cependant dans le temps nous ne pouvons percevoir cette unité et chacun reçoit selon ce qu'il doit recevoir mais il faut savoir que le Kav lui est UN allant dans une direction même si pour nous, il y a plusieurs éléments qui se distinguent car dans le Eïn Sof, il n'y a pas de différenciation comme cette lumière qui procède du soleil. 
Le canal correspond à une enveloppe du Kav. Ce Kav en question est composé de deux choses: le canal et la lumière qui est à l'intérieur. Et les deux sont appelés dans leur ensemble ''UN Kav'' . Il faut savoir que le Kav n'est pas qu'un moteur, qu'un démarreur. C'est en fait la direction de l'unité. Et cette direction ne se révèle pas. Seule la direction du jugement se révèle. Il faut savoir que tout ce qui procède dans le monde procède de la direction de l'unité qui est parfaite et entière. De plus cette direction voit la fin dès le début. Ce regard est un regard global de la finalité de toutes les créatures et donc l'action du moment présent va engendrer des conséquences jusqu'à plusieurs milliers d'années pour arriver à la perfection. Dans le Kav unique, le Ramh'al veut englober aussi le but, la finalité. Même si le réchimou est la matérialisation de la gradation, le Kav est l'unité afin d'amener toutes les créatures à cette plénitude. C'est une seule action qui se décompose dans le temps mais le Kav agit dans une seule direction et une seule action. Du début à la fin, ce n'est qu'une seule chose. Tous les êtres séparés correspondent à une seule idée, une seule vérité. Même si dans le Réchimou, ils sont composés de plusieurs parties, ils ne sont pas en réalité décomposés. Ils correspondent à un seul corps, à une seule réalité et toutes les actions des êtres séparés ne correspondent qu'à une seule réalité, celle du Kav.


Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja

Publié par Blog Rabbi Moche Haim Luzzato 
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mercredi 22 avril 2020

Les 138 Portes de la Sagesse 27/138 - Partie 1



Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 27

Chapitre 3 - Portes 27 - Partie 1    " Le TsimTsoum "

Porte 27- cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita


Dans le Réchimou, dans l'empreinte, tout ce qui va être et tout ce qui va arriver est déjà enraciné. Et ce qui n'est pas enraciné là-bas ne pourra être. Cependant, tout ce qui est enraciné ne pourra pas exister réellement si le sans-fin ne le dirige pas, ne l'anime pas, s'il ne lui donne pas cette possibilité. Mais le sans-fin ne fera que ce qui est gravé dans le Réchimou à l'instar de l'âme qui dirige le corps selon uniquement ce que le corps est. Et ce que l'on appelle le Kav Eïn Sof, le rayon de l'infini qui rentre à l'intérieur du H'alal, agit dans celui-ci selon les créatures. Cependant, le Kav lorsqu'il agit, il agit avec perfection et l'imperfection ne se révèle qu'au niveau du Réchimou, des créatures. Ce qui est réalisé dans ce monde selon les créatures, c'est le Réchimou mais la voie dans laquelle agit le Eïn Sof est par le Kav et avec perfection et sans fin.

Dans le Réchimou, est gravé tout ce qui va se passer. Il est clair que du fait que nous disons que le Réchimou est la trace de tout ce qui s'est retiré, de tout ce qui existait au sein de l'infini, il y a un regard de l'infini avec les êtres inférieurs. Tout ce qui va se passer, était contenu dans ce qui existait et qui s'est retiré. Donc, le Réchimou est la racine de tout ce qui va être, de tout ce qui va se passer dans les mondes inférieurs. Car en vérité, tout ce qui s'est retiré est le Eïn Sof et l'infini contient tout et automatiquement cette trace de l'infini contient la trace de tous les événements qui vont se passer. Et ce qui n'est pas enraciné, ne peut pas y être. Il ne s'agit pas seulement d'être la cause et la racine des principes premiers qui d'eux vont sortir tous les événements particuliers. Le Réchimou est la racine et la cause de tous les états particuliers et pas seulement des cas généraux. Dans le tout-puissant, il n'y a pas un détail qui n'est pas inclus donc le Réchimou qui n'est que la trace de l'infini, en ce qui concerne les êtres inférieurs, dévoile tout ce qui était contenu dans l'infini.

Ce qui est gravé dans le Réchimou, ne peut sortir que grâce au Kav. Le Kav a plusieurs fonctions. Sa première fonction est de sortir du potentiel en acte un peu comme le masculin et le féminin. Il y a des objets, des événements qui ont leurs propres mouvements et d'autres dont leurs mouvements proviennent de l'extérieur. Le corps lui-même ne peut pas bouger sans être animé par l'âme. Par contre la Néchama a un mouvement autonome. Tout cela doit avoir une racine en haut. Il y a donc des lumières, des émanations dont leurs mouvements sont à partir d'eux-mêmes et d'autres à partir de forces externes. Le Réchimou est la racine du corps et le Kav Eïn Sof est la racine de la Néchama. Il faut que l'infini, le Kav dirige et agisse au sein du Réchimou. Même si nous considérons que les lois de la direction, les Séphirot sont dans le Réchimou, cependant, la racine, la cause et l'origine première de toute la direction est dans le Kav. Donc les lois de la direction et des Séphirot limitées sont les Kélim, et en tant que Kélim, elles sont dans le Réchimou. On peut dire qu'il y a un double aspect dans les Séphirot: les Kélim et les Orot. En tant que Kélim, ils sont dans le Réchimou. Celui-ci enferme l'idée des Kélim, des instruments. Par contre l'intériorité, l'âme des Séphirot n'est pas là-bas. La Séphira en tant que Or est dans l'infini. Ainsi, le Réchimou ne peut être considéré que comme un instrument dans la main de l'artisan. Ce n'est pas la scie qui coupe l'arbre mais la main. Le Réchimou est considéré comme l'instrument.
Nous déduisons de cet enseignement deux choses:
-1/ il n'y a pas de possibilité d'action par le Réchimou lui-même mais uniquement par l'intermédiaire du Kav.
-2/ le Kav conduit et dirige le Réchimou. Il ne s'agit pas d'animer, de lui donner un mouvement mais de le diriger car si nous disons que le rayon n'est que le démarreur, il n'y avait pas besoin de l'énergie de l'infini pour cela. Lorsque nous disons que le Réchimou agit d'une manière limitée, cela ne veut pas dire que ce qui en sort est une action limitée comme l'acte d'un homme où celui qui agit est lui-même limité. En vérité, le Kav agit de toute sa puissance, sans fin mais seulement par le décret de sa volonté, arrivera dans ce monde une action limitée. Malgré que le Kav agit avec toute sa puissance, nous le percevons seulement en tant qu'action limitée. En fait on comprendra plus loin que l'on parle du principe du canal. Dans le Kav, il y a deux idées: il y a le rayon, le Or et le canal. Le Or est sans fin car la lumière est liée à l'infini bien qu'elle rentre dans le H'alal. Cependant cette lumière nous arrive de manière limitée et ceci grâce à un canal. Il se trouve donc que l'action elle-même n'est pas limitée mais celui qui reçoit cette lumière, l'objet lui-même est limité. Ce n'est que lorsqu'elle sort en acte c'est-à-dire lorsque nous la percevons, qu'elle est limitée. Mais la lumière elle-même n'agit pas dans la limite. Car les êtres inférieurs ne reçoivent que selon leur préparation, selon leur état. Alors que le flux donne de manière infinie.
Nous ne recevons que par le Tsimtsoum, par un voile. Pour cela, il faut dire que le canal commence au début du Kav qui entoure. Cette lumière enveloppant tout l'espace primordial et de là-bas commence le canal jusqu'aux créatures. Mais de quelle manière il agit, on ne peut le comprendre car nous n'avons un rapport seulement qu'avec l'Action. On sait qu'il y une création ex-nihilo mais comment elle se matérialise, on ne peut le comprendre. De même, Il agit de manière infinie et nous recevons de manière finie. Il y a quelque part un inter-face, un transformateur qui permet que nous puissions percevoir. Nous savons qu'il y a des Séphirot restreintes qui sont faites à partir de sa lumière et uniquement à partir de cette restriction, nous pouvons parler, détailler et comprendre la manière car la lumière à partir du Tsimtsoum agit selon le mode des créatures et donc nous pouvons alors comprendre. Mais avant le Tsimtsoum, la manière dont se font les choses est insaisissable.
Les Séphirot que D-ieu a créées à partir de sa lumière, comment a t-il fait pour la restreindre? On ne peut le savoir. Pourtant nous savons qu'il y a des Séphirot qui sont limitées, de l'ordre de la limite. Et donc nous pourrons comprendre comment les Partsoufim se forment, comment ils dirigent, comment ils résultent l'un de l'autre. Tout ceci est possible car nous sommes après le Tsimtsoum. Ce qui n'est pas le cas dans le Eïn Sof. Et nous ne parlons que de l'action du Eïn Sof.
De même comment sortent de lui les Séphirot en tant que Kélim dans le H'allal? Tout cela reste et s'inscrit dans l'action de l'infini. D-ieu est sans fin mais aussi son action est sans fin. Car dans le Eïn Sof, il n'y a pas de changement, pas de différenciation. La Torah nous dit ''de la même manière que D-ieu se délecte à t'attribuer le bien, ainsi il se délectera à te détruire''. Le même flux qui prodigue le bien arrive par le même canal qui prodigue le mal. Car on ne peut attribuer le bien et le mal au Eïn Sof. Cela dépend de notre positionnement si nous sommes face à lui ou dos à lui. En lui donnant le dos, nous convertissons le flux qui était bon en quelque chose qui est mauvais. Tout se passe dans les Kélim qui sont limités car au niveau du flux, il n'y a pas de limite. La différenciation se fait dans les Kélim. Au niveau du Kav, il est le même. Il n'y a pas de différence dans l'unité. Ce qui nous arrive de manière limitée, le Kav le réalise sans fin, selon sa voie. Nous comprenons qu'à l'origine donc tout est pour le bien. En retournant à la source, nous retrouverons le bien. Mais nous recevons seulement par rapport à notre état. Le changement d'état ne se fait qu'au niveau du Kéli, c'est un accident par rapport au corps et non par rapport à l'infini.
En résumé, il y a deux choses: ce qui est réalisé est selon une limite par l'action qui elle-même nous échappe car sans fin. La réalisation est le Réchimou mais il a besoin de celui qui agit c'est-à-dire du moteur, l'âme qui est le Eïn Sof. Ce qui est gravé dans le Réchimou ne peut résulter, sortir en acte seulement par l'infini. Si nous disions que l'acte est réveillée d'une manière limitée, alors le Réchimou n'a plus besoin du Kav. Car en fait le Kav infini dirige aussi jusqu'à la fin. Il agit continuellement. Il agit en arrangeant. En même temps, il agit et dirige. L'arrangement lui-même est fait par la direction du début jusqu'à la fin. Le sans fin a comme caractéristique la perfection. Et cette perfection est le bien parfait où il n'y a pas de mal. Ce n'est que par la dissimulation de la perfection qu'il y a une existence, une possibilité au mal de se matérialiser. Mais lorsque se révèle sa perfection, le mal disparaît et est avalé complètement par l'éternité. Cependant afin de révéler l'unité d'une manière claire dans toutes les étapes, dans tous les aspects, D-ieu dissimule la perfection par le Tsimtsoum et laisse apparaître une voie incomplète afin de créer les créatures qui ne sont pas parfaites et de les diriger et c'est cela le Réchimou. C'est la voie qui est imparfaite mais le Kav va amener la perfection dans la création. C'est aussi le rôle de la Néchama qui ne fait pas qu'animer le corps mais elle l'arrange aussi. Elle purifie le corps, elle l'amène à sa perfection. Les créatures seront toujours des créatures et ne seront jamais au niveau de la perfection de l'éternel. Mais puisque maintenant ce Réchimou sort par la dissimulation de la perfection, les lacunes automatiquement vont être enracinées en lui.
Toutes ces idées des lacunes ne sont là que pour donner la possibilité à la gradation, aux différents états des créatures et leur proximité avec la perfection. Pour le Ramh'al, le Tsimtoum sert à mettre en place la gradation qui est le résultat des manques. Il faut combler les manques. Toutes les idées, toutes les Séphirot sont les mêmes, ce qui fait la différence est la proximité. Le Kéter est proche, la H'okhma moins proche, la bina est plus loin....toutes ces différenciations, c'est le Tsimtsoum qui les fait. Entre chaque Séphira, il y a un manque qui se révèle par cet éloignement de la source. Et donc ce qui caractérise une Séphira est le manque. Ces manques montrent une gradation. Au contraire du Eïn Sof, le Kav est sans gradation et donc il est à priori et tout le temps complet. Si nous disons que les créatures sont créées et dirigées par le Tsimtsoum, donc avec des lacunes, elles ne pourront jamais atteindre la perfection. Mais si nous disons qu'il y a une autre loi qui créé dans ce Tsimtsoum, le Kav, nous pouvons comprendre qu'elles évoluent dans le sens de la perfection. Mais cette direction est cachée de la même manière que la Néchama dirige de manière cachée.
Par exemple, la récompense et la punition ne proviennent que du manque de perfection car dans la perfection, il faut considérer que tout est bon. Mais lorsqu'il y a dissimulation de la perfection, la direction divine est dans une voie à double sens, où il y a un doute. Va t-elle aller dans le bien ou dans le mal. C'est une direction cachée derrière l'action des hommes. Toute la notion de salaire et punition trouve son origine dans le Réchimou car celui-ci va selon le bien et le mal, selon les créatures. Et si le Réchimou n'était pas dirigé par le Kav, alors cette situation de bien, de Justes et de mal, de Mécréants serait une situation fixe et immuable. Le juste resterait juste et le mécréant resterait mécréant. Mais puisque c'est le Kav du Eïn Sof qui dirige le Réchimou, il faut savoir que les voies du Réchimou, les voies de la récompense et de la punition ne sont pas fixes et seront ramenées à la perfection de l'unité divine. Il y a un temps limité à la liberté, à la récompense et à la punition, c'est-à-dire jusqu'à la fin des six millénaires.
En vérité, en même temps, il y a une direction divine du jugement, de Z-A, où il est laissé la liberté humaine et il y a une direction qui ramène tout à la perfection et au bien. Il est très difficile de comprendre que D-ieu laisse la liberté qui amène une action imparfaite et en même temps, il agit de la manière la plus parfaite qui il est vrai ne se révélera qu'à la fin lorsque seront terminés tous les événements du Réchimou, mais maintenant aussi cette direction agit. Cette direction qui réalise le bien, se matérialise en même temps que le mal se perçoit où l'homme a l'impression d'avoir la liberté d'action. Car ma perception ne se perçoit que par la limite de la récompense et de la punition. Même s'il y a le Tsimtsoum, le Eïn Sof agit dans tous les événements, dans toutes les créatures, dans toutes les situations. Et donc en finalité, la perfection va arriver inéluctablement dans le Réchimou. Nous pouvons aussi comprendre que même dans cette voie de la dualité où l'homme a l'impression d'agir d'une façon autonome, il peut se transporter dans la voie de l'unité où il n'est qu'un maillon d'un programme parfait, devenant lui-même par cela la perfection et atteignant ainsi l'éternité du Kav.

Il faut savoir que le kav sans fin ne va agir que par rapport à ce qui est gravé dans le Réchimou. Même si nous disons que le début, le démarrage de la direction commence par le Eïn Sof et donc agit selon sa perfection, il a été décrété que de son action, n'arrivera que l'ordre qui est lié à la limite même si l'intention générale et la véracité de l'action sont la perfection que tout est bien:
'' tout ce que D-ieu fait est bien'' car l'intention est la perfection et la perfection est le bien. C'est le principe du verset qui dit qu'à la fin des temps, on remerciera D-ieu de nous avoir rejetés car même si apparemment c'est le mal qui se révèle dans le Réchimou, il faut savoir que l'âme de chaque action, de chaque événement est tirée à partir du Kav et c'est le Kav qui la dirige, qui l'accomplie. Cependant quand l'action arrive dans les mondes inférieurs, la perfection disparaît, se dissimule et il ne va arriver aux êtres inférieurs que le plan de la dissimulation. Mais celui-ci n'est animé et n'agit que par la perfection. Et par cela, il y a un espoir pour le monde car puisque tout provient du Kav qui est la direction de la perfection du bien, certainement cela finira par le bien. Mais maintenant aussi c'est pour le bien. Seulement ce bien qui arrive aux êtres inférieurs, est perçu par eux de différentes manières, cela dépend de leur préparation, de leur état. Il faut savoir que la dissimulation est animée, agit, ne tourne que par la force et le principe même de la perfection. Cette perfection ne se révélera qu'à la fin bien qu'elle agisse à chaque instant car elle dirige le Réchimou selon sa propre nature comme l'âme qui dirige le corps. Le Kav réparant par son action, la nature du Réchimou.
Il y a deux éléments à tirer de cette information.
1/ la Néchama ne dirige le corps que par rapport à sa nature qui la constitue ainsi le Kav ne dirige le Réchimou que par rapport à la nature du Réchimou. Il n'ajoute rien de nouveau.
2/ cette situation où le Kav se trouve dans le Réchimou permet la possibilité à un état divin de diriger le corps.
Le kav qui est la perfection, dirige le Réchimou et l'amène à la perfection. Mais en attendant, ce qui va se révéler est du niveau de la dissimulation car le Kav ne permet de révéler à ce moment que ce que le Réchimou permet de révéler. Dans n'importe quel événement dans la création, il y a en vérité une perfection cependant, lorsqu'il se réalise, il y a un décret qui va se révéler et empêcher cette perfection de se réaliser. C'est un canal qui va se former entre le Kav et le Réchimou. C'est le Tsimtsoum qui permet cette inter-face entre l'action du Kav et le Réchimou et fait que l'action infini du Kav sorte en action finie.

Le rayon que D-ieu a tiré de l'infini pénètre dans l'espace primordial. Le Kav est d'abord une sorte de canal qui va drainer la lumière du Eïn Sof jusqu'aux créatures en passant en premier par les Séphirot. À l'intérieur du canal, il y a la lumière du Eïn Sof. Ce canal permet donc l'union du créateur et de ses créatures.
Le Eïn Sof enveloppe tout l'espace primordial et donc, il y a un regard de l'autre qui agit par lui. Même si D-ieu a créé ce chemin de la limite, il le regarde grâce à cette lumière enveloppante de toute sa perfection. Donc encore une fois, le Eïn Sof agit selon sa perfection et ce que l'on perçoit est selon la limite du Réchimou. Par le Or Makif, la lumière enveloppante, le tout-puissant a un regard sur la limite que nous recevons. Ce regard parfait s'appelle le ''canal'' et a aussi le titre de 'Kav''. Il y a donc la toute puissance du flux qui est Eïn Sof qui agit en toute perfection et qui rentre à l'intérieur du canal qui apparemment relie le Kav au Réchimou et ce canal est donc l'adaptateur entre l'infini et le fini. Ce canal permet le drainage de l'infini jusqu'au Réchimou. Et cette lumière qui rentre à l'intérieur de ce canal va pouvoir être perçue par le Réchimou et par cela, l''union se fera entre le créateur et la création. Cette lumière qui entre à l'intérieur du canal, attache le tout-puissant à la créature. C'est justement cette lumière uniquement qui dirige le Réchimou car le regard est comme un adaptateur afin de voir ce que devient le Réchimou et par cela, il va agir sur lui. Cependant cette lumière du Eïn Sof qui rentre à l'intérieur est différente du Réchimou. Par contre le canal ne change rien à l'état du Réchimou car il est pareil que lui. Il n'y a de rapport entre le fini et l'infini uniquement par cet état particulier du canal qui permet une action en ''dehors'' de l'infini c'est-à-dire le Tsimtsoum. Toute la notion du Tsimtsoum se résume à ce canal qui permet l'adaptation où l'action de départ de la lumière se retire de l'infini pour atteindre l'ordre de la limite. Et donc, il peut agir de manière illimitée mais nous ne percevons que selon la limite de notre nature à l'instar de la voix que Moshé Rabbénou entendait et que tout le peuple n'entendait pas. La voix est illimitée et Moshé qui était à un niveau supérieur où son Réchimou était purifié, percevait cette voix venue de l'illimité mais les autres à côté de lui ne pouvait percevoir cette voix illimitée. Car en fait D-ieu agit d'une manière totale et le Réchimou par rapport à Moshé Rabbénou est complet et donc il peut recevoir parfaitement cette lumière divine alors que les autres ne peuvent la recevoir. Donc, l'action est la même et seulement la différence va se faire au niveau du Réchimou. Tout dépend de chacun comment il a parfait son propre Réchimou, où se trouve sa limite.
Il faut savoir que ce canal ne se différencie pas du Réchimou et donc, nous avons à faire uniquement au Or et au Réchimou. Le Réchimou est l'ensemble des lois du salaire et de la punition et selon cette voie, il y a beaucoup de détériorations dans le monde selon les fautes des hommes. Par contre la lumière qui est à l'intérieur du Réchimou, le Kav est la voie de l'unité qui est cachée où il n'y a aucun mal et seule la perfection du bien se révèle. Le but est d'arriver au bien parfait. Ces deux voies du Kav et du Réchimou sont appelées le ''nom'' ''Avaya'' et le ''surnom'' qui est l'attribut divin, ''Élokim''. L'action de la perfection procède du Makif, de la lumière ''enveloppante'' où le bien n'a aucun lien avec le mal. C'est le ''nom Avaya'' où depuis le début, la fin apparaît et donc où tout est bien et parfait. Cependant après la dissimulation donc après le Tsimtsoum, vont apparaître deux aspects: le début et la fin, c'est-à-dire le nom Avaya et sa qualité de Élokim. Le nom étant la nature de sa perfection et le nom étant sa qualité. À la fin, il n'y aura que le nom ''Avaya'' qui se révélera et qui ramènera toutes les conduites de ses qualités issues de Élokim au niveau de ce qu'il était au début au niveau du Or Makif.
Il y a donc ce qu'il était au début et ce qu'il va être à la fin, le retour du mal au bien et ce qui se trouve entre les deux que l'on appelle le ''milieu'' qui est le canal, l'intermédiaire de ce qui va se passer entre le début et la fin. Mais à la fin, on va retourner à l'état du début. Au départ, le début et la fin étaient unis.
Qu'est-ce qui a fait cette séparation du début et de la fin? Tout ce cheminement pour arriver jusqu'à la fin s'appelle le milieu. Cet état intermédiaire procède du Tsimtsoum. C'est lui qui différencie le début de la fin. ''je suis le premier et je suis le dernier, et sans moi, c'est-à-dire à la fin, il n'y a plus de Élokim''. Il n'y a plus cet état de Élokim. Mais tant que l'on n'est pas arrivé à la fin, il y a cet état de Élokim, c'est-à-dire la conduite du salaire et de la punition, du libre-arbitre où la perception est manquante au contraire du début et de la fin. Il y a une situation qui fait que l'on ne reçoit pas les choses. Cette situation est l'attribut divin mais cet état de la qualité de Élokim va s'intégrer à l'état du nom Avaya pour revenir à l'état primordial du nom Avaya.
Bien que le Réchimou soit constitué de nombreuses parties, elles ne sont pas des parties véritablement distinctes mais plutôt des différentes parties d'un même ensemble, d'un même corps, d'une seule construction. Uniquement par rapport à nous, elles semblent nombreuses et différentes afin de pouvoir les distinguer. Mais le Kav agit dans un sens unique afin de ramener le tout à l'unité c'est-à-dire au principe du retour du mal au bien, la perfection complète. Et donc dans le Réchimou qui révèle toutes ces particularités, il y a la possibilité de percevoir aussi une vision totalement globale de l'unité divine où tout le déroulement de l'histoire n'est qu'une seule réalité. Et donc le Kav ne fait qu'une seule action, amener la révélation de son unité, ramener le mal au bien. Cependant dans le temps nous ne pouvons percevoir cette unité et chacun reçoit selon ce qu'il doit recevoir mais il faut savoir que le Kav lui est UN allant dans une direction même si pour nous, il y a plusieurs éléments qui se distinguent car dans le Eïn Sof, il n'y a pas de différenciation comme cette lumière qui procède du soleil.
Le canal correspond à une enveloppe du Kav. Ce Kav en question est composé de deux choses: le canal et la lumière qui est à l'intérieur. Et les deux sont appelés dans leur ensemble ''UN Kav'' . Il faut savoir que le Kav n'est pas qu'un moteur, qu'un démarreur, C'est en fait la direction de l'unité. Et cette direction ne se révèle pas. Seule la direction du jugement se révèle. Il faut savoir que tout ce qui procède dans le monde procède de la direction de l'unité qui est parfaite et entière. De plus cette direction voit la fin dès le début. Ce regard est un regard global de la finalité de toutes les créatures et donc l'action du moment présent va engendrer des conséquences jusqu'à plusieurs milliers d'années pour arriver à la perfection. Dans le Kav unique, le Ramh'al veut englober aussi le but, la finalité. Même si le réchimou est la matérialisation de la gradation, le Kav est l'unité afin d'amener toutes les créatures à cette plénitude. C'est une seule action qui se décompose dans le temps mais le Kav agit dans une seule direction et une seule action. Du début à la fin, ce n'est qu'une seule chose. Tous les êtres séparés correspondent à une seule idée, une seule vérité. Même si dans le Réchimou, ils sont composés de plusieurs parties, ils ne sont pas en réalité décomposés. Ils correspondent à un seul corps, à une seule réalité et toutes les actions des êtres séparés ne correspondent qu'à une seule réalité, celle du Kav.




Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja

Publié par Blog Rabbi Moche Haim Luzzato 
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mardi 21 avril 2020

Les 138 Portes de la Sagesse 26/138

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 26

Chapitre 3 - Portes 26   " Le TsimTsoum "

Porte 26- cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita






Il y a trois définitions de la Lumière émanée:

1/ Le Réchimou, la trace.
2/ Makom, endroit, ce n'est pas un endroit physique mais la possibilité à la création d'exister
3/ H'allal, espace primordial, vide que D-ieu va remplir.

1/ Le Réchimou, est la réalité qui est la racine des mondes inférieurs, son A-D-N où il est inscrit tout ce qui va se passer. 2/ Makom, cela veut dire '' donner la possibilité aux êtres inférieurs d'exister. 3/ H'allal, car à ce moment, il n'y avait rien de créé si ce n'est sa lumière infinie. Dans les écrits du Ari, il n'est mentionné que les deux dernières définitions pour la lumière émanée: ''H'allal'' et ''Makom'' car ces deux définitions vont de paire. Mais la notion de ''Réchimou'' n'est mentionnée que par un ou deux sages de la Kabbala et bien sûr par le Ramh'al.

Pour lui, le Tsimtsoum n'est qu'un retrait de l'infini, d'une force spécifique que D-ieu veut dévoiler. Et de cette force limitée, va naître toute la création. Le Tsimtsoum a fait que se dévoile de lui, une force de parmi une infinie possibilités de forces. C'est cela que le Ramh'al appelle ''Réchimou'', la trace de son infini dans le fini, une lumière nouvelle qui n'est pas nouvelle mais qui paraît nouvelle. Cette lumière qui est l'engendrement du Tsimtsoum est la racine de tous les mondes inférieurs. C'est le Réchimou c'est-à-dire la trace de ce qu'il y avait, c'est la Malkhout du Eïn Sof, de l'infini.

Quel est le lien avec la définition de ''Makom'' ou ''H'allal''? Car ces deux définitions expriment une idée de vide dissociées de la définition du Réchimou! En vérité, le Ramh'al a une nouvelle définition du ''Makom'' et aussi du ''H'allal''.
La lumière émanée a été appelée ''Réchimou'' car on été renouvelées d'autres choses. Le mot ''Réchimou'' est un nom qui fait référence au passé car à un moment, de nouvelles choses se sont produites et donc, son nom a changé. Le nom éveille en fait son action.

La lumière émanée est appelée ''Réchimou'', la trace de la lumière primordiale infinie qui est restée dans le ''H'allal'', dans l'espace 'vacant', c'est-à-dire au moment du Tsimtsoum. Cette trace peut être expliquée ainsi: la trace d'un pas sur le sable. Au début, l'infini remplissait tout l'espace. Il n'y a rien en dehors de lui. Mais à un moment donné, il détermine un ''H'allal'', un espace dans lequel va se jouer tout l'enjeu de la création. Cette empreinte donc s'appelle aussi ''Makom'', l'espace de toute l'existence car il leur donne l'existence. L'expression ''endroit'', ''Makom'' ici veut dire ''possibilité d'être'' ce que le sans-fin qui est le sans-but, ne peut pas donner comme possibilité d'exister. Cet endroit, ce ''Makom'' s'appelle aussi ''H'allal'' ''espace vacant'', littéralement cela veut dire le ''vide'' mais en fait c'est l'espace vacant de sa lumière infinie, l'infinie ne se trouvant pas comme auparavant.D-ieu crée à partir d'un espace. Il crée d'abord un espace primordial avant qu'il y ai la révélation des Séphirot, des premiers principes de la création.

C'est ainsi que l'on comprend superficiellement. Cet espace primordial est le résultat du Tsimtsoum, du retrait. Il crée la possibilité d'exister par une limite. Cette limite va créer l'espace entre lui et nous. S'il n'y a pas cette limite, nous retournons en lui.
Il y a comme une sorte de barrière qui permet une existence en dehors de lui. Mais en réalité, il n'y a rien en dehors de lui. Nous, nous sommes en dehors de lui mais lui n'est pas en dehors de nous. C'est-à-dire que par cette conscience d'être séparé de lui, nous pouvons exister mais en réalité, il n'est jamais séparé de nous. Ce n'est qu'une impression qui s'appelle le Réchimou, le Makom et le H'alllal.
Le Ramh'al dans Adir Bamarom explique cela ainsi: ''il y a un tsimtsoum pour les émanations (les créatures) mais pas pour la source de l'émanation (D-ieu). Puisqu'en fait il nous dirige et nous donne l'existence, cela veut dire qu'il est en nous.
Cet espace primordial qui crée cette séparation, est en lui. Pour pouvoir faire les Séphirot qui sont les premiers principes de la création, il crée cet espace qui va contenir ces Séphirot.
D'où viennent ces Séphirot?
Elles viennent d'une trace, la trace de l'infini qui était là auparavant. De cette trace, va surgir les Séphirot. Au départ, il est appelé ''H'allal'', espace vide, ensuite ''espace de l'existence'' et ensuite le ''Réchimou''.
Mais à quel moment vient l'idée du Réchimou?
On peut changer le nom des différentes émanations selon son état ou son action. Cette émanation que l'on appelle la ''Trace'' sera appelée plus tard les ''différents mondes'' et la ''construction de tout ce qui va exister''. Mais avant de l'appeler avec tous les autres qualificatifs selon les étapes de révélation de cette émanation, on va l'appeler par son premier nom ''Réchimou''. Ce nom de ''trace'' est par défaut. Car une trace, une empreinte est reliée à ce qui se rapporte à elle, elle est du même genre que ce qu'il y avait auparavant.
Le Réchimou ne peut correspondre à l'idée première de l'origine. La première différence est que la lumière primordiale qui a quitté l'infini, la lumière du Tsimtsoum, n'était pas perceptible. Mais cette lumière après le Tsimtsoum est perceptible donc on ne peut les comparer réellement.
Elles ne sont pas du même genre et donc on ne peut pas vraiment l'appeler ''Rechimou'', la Trace ou l'empreinte. Il faut rappeler que le Ari Zal n'a pas donner comme définition de la création le nom de ''Réchimou''.
D'après lui, les Séphirot se sont réalisées avec le Kav, le trait de lumière qui entre dans l'espace vacant.
Mais d'après le Ramh'al, c'est le Réchimou lui-même avec le Kav qui révèle les Séphirot. Le Kav, le rayon, serait la Néchama, le Or et le Réchimou, le Kéli des Séphirot.
Pour cela, on peut l'appeler l'empreinte car en vérité, ce qui se révèle n'est pas quelque chose de nouveau mais il est comme une petite part de lui. Et tant qu'il n'y avait pas l'acte de la restriction, rien ne pouvait se révéler en lui-même. Mais après le Tsimtsoum, cela devient perceptible.
On peut expliquer tout cela selon l'idée de la Malkhout. Car celle-ci est la racine de toutes les créatures. La Malkhout est la synthèse de chaque Séphira de Zéïr Anpin. La Malkhout de H'essed, la Malkhout de Guévoura....et toutes ces Malkhout forment la Malkhout générale.
Puisqu'il y a dans les mondes inférieurs, dix racines, est-ce que l'on peut dire que les racines de toute créature sont en vérité dans la dernière partie de chaque Séphira?
Cette loi qui donne la possibilité à ce qu'il y ai des créatures s'appelle ''Malkhout'' car c'est la synthèse, le lien qui existe dans les différentes parties de chaque Séphira. Dans chaque Séphira, il y a une idée, une image spirituelle de l'être inférieur. La Malkhout englobe en elle toutes les Malkhout des sept Séphirot et les réunit toutes ensemble. Pour cela, elle est la loi qui donne l'existence à toutes les créatures.
Comment est constituée cette loi, cette lumière, cette émanation dans la Malkhout?
Elle est composée de la force du principe qui donne l'existence dans chaque Séphira. Il y a une loi dont toute sa réalité est de donner l'existence qui trouve son origine dans les différentes forces qui existent dans chaque Séphira. Tout ce que nous avons expliqué est du niveau de la Malkhout de la Atsilout, la Malkhout de Z-A.
Maintenant nous allons voir cela au niveau du Eïn Sof. Car ce qui se révèle en vérité dans l'espace de la restriction, la trace est la Malkhout du Eïn Sof et ce qui se cachent, ce qui se retirent sont les neuf autres Séphirot. On peut comparer ce qui se retire aux neuf Séphirot. En bas, nous avons Noukva, la Malkhout qui est composée des neuf Séphirot de Z-A ou plutôt des Malkhout des neuf Séphirot, de même la Malkhout du Eïn Sof est une synthèse de toutes les malkhout des neuf Séphirot qui vont se retirer et qui échappent à toutes les créatures. Et ce qu'il reste est ce que l'on a besoin pour la créature elle-même. C'est cela la force de la limite dont on a parlé: la Malkhout étant composée des neuf Séphirot et elle est la synthèse de toutes les forces qui existent dans toutes les Séphirot pour sortir les êtres séparés. Il s'agit du principe de la loi et non pas de la source, des racines des êtres qui se trouvent dans la Malkhout de la Atsilout qui à partir d'elle, se forment Brya, Yétsira et Assya. Car nous sommes à un niveau très haut, au niveau de ce que l'on appelle la loi.
Pour cela, cette lumière dévoilée, la trace en d'autres termes peut être appelée la ''Malkhout''. Et on peut dire qu'elle est comme la dernière partie de ce qui s'est retiré c'est-à-dire que l'on peut considérer la Malkhout à l'instar des neuf Séphirot qui se sont retirées. Et c'est pour cela que l'on peut l'appeler ''Réchimou'', l'empreinte, la trace de ce qui s'est retiré.
Les neuf Séphirot qui se retirent dans l'infini sont comparées à une entité entière car l'infini n'est pas quantifiable mais le fait de les nommer ''neuf Séphirot'' c'est pour percevoir l'idée de ce qu'il reste. La Malkhout elle-même enferme les germes de tout ce qui s'est retiré. C'est donc vraiment une empreinte de l'infini car l'antithèse contient l'idée de la thèse. L'illimité contient le limité et lorsque l'infini se retire, reste cette trace qui a toujours été en lui, le fini.

Il y a deux idées que l'on doit retenir sur la Malkhout:
1/ cette synthèse qui correspond à la loi qui donne l'existence aux créatures, existe aussi en-haut que l'on appelle ''la première existence'', ''la possibilité d'être'', c'est la force qui donne une possibilité aux êtres séparés d'exister.
2/ mais puisqu'elle est constituée du Réchimou, elle correspond à une force dans chaque Séphira et est appelée aussi la racine des mondes inférieurs.
Donc la Malkhout donne la possibilité à l'existence et est aussi la racine des créatures.
Quel est l'élément qui donne cette notion de ''Racine''?
La Malkhout a deux idées. Il y a l'idée d'être l'espace et aussi d'être la racine. Cela fait allusion aux deux aspects de la Malkhout: Rah'el et Léa.
Dans la Atsilout, il y a deux Partsoufim qui correspondent à la Noukva. Dans l'infini, au niveau du Tsimtsoum, dans le Makom, la Malkhout du Eïn Sof correspond à ces deux aspects.
Léa correspond aux racines elles-mêmes. En tant que racine, Léa est la mère des enfants. Rah'el est le Makom, l'endroit, l'espace, la possibilité.
Yaacov vient pour Rah'el. Mais en pratique ce n'est pas elle qui va donner car elle est stérile. Elle n'a pas besoin d'enfant car elle n'est que beauté. Rah'el est la première notion du féminin et Léa bien qu'elle est d'un niveau plus haut est l'idée de la racine.
La Malkhout du Eïn Sof donne deux aspects: la possibilité d'être, l'espace qui correspond à la Malkhout et l'autre aspect qui correspond à la synthèse de toutes les racines, la dernière de toutes les parties qui existe dans toutes les Séphirot.
Voilà la raison pourquoi, on l'appelle ''Réchimou'', la trace même s'il ne correspond pas car il est perceptible donc fini alors que l'infini n'est pas perceptible.
Et pourtant, on l'appelle l'empreinte, il faut alors qu'il lui ressemble!
Puisqu'en fait, le Eïn Sof a été appelé ''Rayon'', ''flux'', et le Réchimou aussi est une émanation, un flux, donc les deux sont du même genre bien que le Eïn Sof soit une lumière imperceptible et que le Réchimou est une lumière perceptible. Car cette possibilité d'être visualisée est rattachée au Réchimou en tant qu'accident, la lumière peut se révéler comme elle peut ne pas se révéler. Ce n'est pas dans son essence.
Par contre dans la première lumière qui est l'infini, il n'y a aucune possibilité d'être perceptible. Dans les Séphirot, cette possibilité de percevoir n'est pas naturelle car elle est liée à une volonté. Toute la création n'est liée qu'à une volonté, à une force qui est limitée, pour cela elle est appelée ''Réchimou'', la trace qui procède de l'illimité. La limite se révélant du sans-fin.
Et c'est cette force que D-ieu veut révéler. Comment peut-on dire que ce qui se retire pour laisser apparaître le fini, sont les neuf Séphirot et ce qui se révèle est la Malkhout?
Voici que les Séphirot sont limitées et ce qui se retire revient à l'infini, redevient sans fin. Donc ce ne peut être les neuf Séphirot qui se sont retirées! De plus lorsque nous parlons de ''neuf'' Séphirot, ce sont neuf actions qui se distinguent l'une de l'autre. Et dans l'infini, il est impossible de les séparer!
On ne peut parler de distinction. Et donc ce qui se retire n'est pas les neuf Séphirot! En vérité, les Séphirot ne sont pas nouvelles car procédant de l'infini, elles sont divines. Ce qui est nouveau est leur révélation. Nous savons qu'une partie se distingue de l'autre uniquement par la limite. C'est la limite qui révèle la distinction. Et dans l'infini, il n'est pas apte de parler de limite donc de distinction. Il est vrai que les Séphirot ont un aspect de limite et ce qui se retire est sans fin et de ce point de vue, cela ne peut être comparé à cette idée des neuf Séphirot, à cette idée de limite. Mais ces neuf Séphirot mêmes si elles sont limitées, elles enferment une idée de l'infini. Car elles ne se définissent comme neuf qu'au niveau du Tsimtsoum. La Malkhout est cette limite qui fait la distinction des Séphirot. Comme le grain dans la terre qui se désagrège et qui révèle la couleur, la forme, la qualité... toutes ces distinctions sont enfermées dans le grain mais peut-on réellement les distinguer?
Leur distinction ne se produit qu'au contact de la Malkhout. Donc c'est la Malkhout qui contient les limites, les aspects de la limite. Mais les Séphirot elles-mêmes n'ont rien de ce qui est la limite. Les forces qui sont en fait les Séphirot, qui sont limitées, qui sont primordiales pour toutes les créatures, en vérités sont constituées de neuf parties qui sont la construction et la structure même de la Malkhout elle-même. Et c'est cette force, cette voie de la limite qui était enfermée dans l'infini et l'infini émanait de toute sa force sur chaque partie et les faisait ramener en lui vers l'infini.
À quel moment se révèlent-elles en tant que Séphirot séparées? Seulement lorsqu'elles entrent en contact avec l'espace primordial, avec la notion de la limite. Mais ces mêmes parties, si elles sont rapprochées, ramenées vers l'infini, elles deviennent elles-mêmes infinies. elles s'engloutissent, elles s'insèrent dans l'infini. Ce n'est qu'après la révélation que l'on dit qu'elles sont neuf. Les neuf Séphirot ne se distinguent pas selon leur nature car elles ne correspondent qu'à une seule idée, au principe des Séphirot qui ne correspond qu'à une seule Séphira comme si ce n'était qu'une émanation car dans chaque Séphira est enfermée la limite qui fait sa révélation dans ce monde.
Mais dans l'infini, cette force que l'on appelle la limite, est engloutie, insérée et donc ne correspond en rien à quelque chose de limitée car il n'y a pas de limite. Chaque Séphira étant ramenée au sans-fin. Pour cela elles ne sont pas appelées neuf Séphirot mais le principe des neuf Séphirot.

Seuls les Séphirot après le Tsimtsoum sont des parties de la Malkhout. Pour cela, elles sont toutes limitées. La Malkhout qui est dans chaque Séphira, correspond à la voie de la limite qui est aussi en-haut, dans l'infini qui la domine et qui la transforme en infini comme les neuf autres Séphirot.
Quand aux neuf Séphirot, elles ne sont que des éléments qui correspondent à une idée qui domine la limite, qui est au-dessus de la limite et de ses différentes parties. Ces neuf Séphirot correspondent à la force de l'infini qui domine la voie de la limite. Il s'agit donc de lois qui vont se révéler dans la Malkhout pour le besoin nécessaire de la direction.
Puisque la Malkhout après le Tsimtsoum va révéler dix Séphirot, alors ces dix états, rétroactivement vont se révéler en tant que neuf niveau plus un niveau de synthèse. Donc ces neuf particularités existent au sein de l'infini qui ne sont pas à ce moment des particularités en elle car est retirée de ces Séphirot, leur particularité, leur distinction qui est leur limite. Dans l'infini, ces distinctions sont transformées. Et donc la Malkhout donne d'abord dans le Tsimtsoum, la possibilité de la limite, elle révèle la limite qui va révéler les particularités des Séphirot. Pour cela, nous disons qu'il y a les racines et aussi l'espace. L'espace crée la possibilité, le Tsimtsoum va révéler la possibilité et après, il y a les racines.
Prenons l'exemple d'un grain. Il est entièrement blanc, il n'y a pas la couleur de l'arbre, de la feuille, du fruit. Et pourtant toutes ces particularités qui vont se révéler, sont contenues dans la graine. Et donc toutes les particularités des Séphirot sont contenues dans l'infini mais elle les transforme pour les rendre comme elle. À quel moment, les particularités des Séphirot se révèlent?
Là, il y a un danger. Dire que D-ieu se transforme en création est du déni en disant que tout ce qui existait, se révèle. Nous ne disons pas cela mais plutôt que D-ieu se retire et ne se révèle pas car il est imperceptible. Il n'y a qu'une chose de l'infini qui se révèle, une trace qui est la synthèse des limites de chaque Séphira. Chaque Séphira en tant qu'infini se retire du fini car il y a une révélation par le Tsimtsoum. C'est le Or des Séphirot qui se retire. Mais on a dit que c'est uniquement dans une force que D-ieu veut révéler la création. Et donc ce n'est pas la divinité entière qui se révèle. Mais cette force est aussi infinie. De cette force se révèle deux choses: la Malkhout et les neuf Séphirot. Les neuf Séphirot étant l'infini qu'il y a dans la Malkhout. La Malkhout étant la limite qu'il y a dans les neuf Séphirot.

Nous avons deux noms pour définir le Réchimou, l'empreinte: le H'allal, l'espace primordial vacant qui est l'empreinte de la lumière qui la précède et le Makom, l'endroit.Cela serait l'empreinte des neuf Séphirot qui se sont retirées et ce qui se révèle serait la dixième Séphira qui est la Malkhout.

On considère ce qui se retire, comme les Séphirot du Eïn Sof qui est une idée très difficile à accepter d'après le Ari Zal qui dit que les Séphirot sont ce qui se révèle après le Tsimtsoum. Donc le Réchimou lui-même représente les dix Séphirot mais pour le Ramh'al les Séphirot ont leur source dans l'infini. Puisque d'après lui, le Tsimtsoum n'est qu'un retrait de l'infini et donc cette force de la limite qui se révèle dans les Séphirot est une révélation de ce qui existait déjà au sein de l'infini. Il a juste été retiré le sans-fin d'une force, d'une certaine dimension que l'on va appeler les ''Séphirot''.
Elles existaient auparavant et donc la Malkhout et le Réchimou qui se révèlent sont vraiment une trace ce cette infinie qui existait avant le Tsimtsoum.

Mais d'après cette explication si les neuf Séphirot se sont retirées dans l'infini, comment peut-on les avoir distinguées comme étant neuf car ce qui se retire est de l'ordre de l'infini. Il y a en vérité un principe de neuf Séphirot qui ne sont qu'une seule entité, qu'une seule Séphira. Donc la domination sur chaque degré pour le ramener à l'infini, c'est cela le Tsimtsoum, c'est cela qui s'est retiré. Il s'est retiré l'idée des neuf Séphirot mais il ne s'agit pas de neuf Séphirot séparées. On ne peut les subdiviser et les considérer comme des entités séparées. La Malkhout est ce qui relie les forces entre elles pour créer une loi qui donne l'existence aux êtres. Chaque Séphira a sa Malkhout, sa partie inférieure qui est le principe même de l'existence. La Malkhout générale est le Réchimou, cette trace qui se révèle et représente en vérité toutes les parties inférieures des neuf Séphirot qui sont représentées par ce départ de l'infini. Cette relation qu'il y a lorsque se réunissent toutes les forces qui viennent de l'infini, forment le Réchimou. Et cet aspect et ce niveau sont l'espace primordiale de toutes les créatures. C'est la loi même qui leur donne la possibilité d'être. Il y a quand même une différence entre le Réchimou et le Makom bien que nous parlons de la même chose. Le Réchimou est la racine des êtres inférieurs et le Makom est la possibilité d'être. C'est une loi qui donne la possibilité à l'existence d'apparaître.

Nous avons vu deux aspects de la Malkhout en bas et pour le Ramh'al, ils sont aussi en haut dans le Réchimou:
-1/ l'idée de la Malkhout en tant que racine des êtres inférieurs
-2/ l'idée de la Malkhout en tant que Makom pour donner la possibilité aux êtres inférieurs d'exister. Ce que l'infini ne pouvait leur donner. Il est appelé ''espace'' mais ce n'est pas un espace physique. L'espace s'est révélée dans le Tsimtsoum car les Séphirot sont de l'ordre du divin donc sans matérialité aucune. Mais en fait l'espace dont on parle est la possibilité de se révéler et d'exister. Une sorte de séparation de l'infini. Dans son ''esprit'', D-ieu a donné à l'idée de la création de se révéler comme un homme qui de célibataire devient un homme marié, il a dans son esprit une toute autre manière de penser, il lui faut admettre maintenant qu'il vit à deux et avec toutes les conséquences que cela entraîne. Le désir en fait crée un espace cérébral. Ainsi D-ieu crée un espace limité pour ses Séphirot qui vont donner naissance à toutes les créatures. Cet espace étant ce Réchimou, une empreinte de quelque chose qui existait déjà auparavant. D-ieu a retiré l'infini d'une force, d'une réalité qui se révèle alors et qui va donner naissance aux dix Séphirot. Que signifie ''H'allal'', ''espace vacant''?
Il ne s'agit pas de vide réellement mais plutôt d'un principe de réception pour pouvoir percevoir. C'est un niveau qui donne la possibilité à d'autres de résulter à partir de lui. La Malkhout de Atsilout donne la possibilité à d'autres mondes de résulter à partir d'elle. La Malkhout est comme une femme qui va donner des enfants. Elle a une matrice qui va faire sortir des enfant de même que la terre qui reçoit la graine pour faire pousser des plantes. Ainsi la Malkhout est un espace d'où va procéder la création. Mais tout le temps que cet espace n'a pas sorti les mondes, on peut dire qu'il est vide dans le sens qu'il ne contient pas encore ce qu'il va sortir. Et lorsque cet espace sortira les mondes, on dira que ce H'allal est rempli. ''Vide'' veut dire qu'il n'a pas encore révélé son potentiel et ''rempli'' veut dire qu'il a sorti en acte son potentiel.
Tout le temps que l'infini dominait, il y avait une perfection partout. Une fois que cet infini s'est retiré, la Malkhout s'est révélée. Cette Malkhout, ce Réchimou est appelé ''vide'' car il n'a pas encore révélé ce qu'il contient. Cette Malkhout est capable de faire sortir donc de contenir et puisqu'elle n'a pas encore sorti et révélé les mondes, elle est appelée ''H'allal'' ''vide'' mais attention elle n'est pas réellement vide car en vérité il y a la racine, le Réchimou de tous les mondes qui vont sortir à l'intérieur de cet espace. En vérité, il ne s'agit seulement que d'une empreinte de monde comme les gènes des mondes futurs. Il s'agit d'un souffle imperceptible, pour cela on le défini comme ''vide''. D'après le Ramh'al, la réalité des Séphirot n'est que dans leur révélation. Car en vérité la lumière des Séphirot est de l'ordre du divin, donc elle existe tout le temps. Ce qui est nouveau dans la Séphira est sa révélation. Et donc même si cet espace primordial est rempli, il est considéré comme vide par rapport au Eïn Sof qu'il a quitté car avant le Tsimtsoum, il n'y avait qu'un espace infini, cet espace même était contenu dans l'infini et il n'y a pas besoin de compléter, d'ajouter. Donc ce n'est pas un espace vide mais un espace plein.
Mais puisque cet espace primordial a besoin d'être révélé, pour cela il est appelé ''H'allal''.
Pour cela, lorsque le Kav, le rayon descend dans le Réchimou pour révéler les Séphirot, nous dirons qu'il a rempli le H'allal.
Adam Kadmon remplit tout le H'allal par les dix Séphirot.
Quel est le besoin de dire que par rapport au Eïn Sof, il s'appelle H'allal, ''vide'' alors qu'il n'est pas vide? Deux raisons:
-1/ car c'est un vide qui est relatif par rapport au Eïn Sof.
-2/ puisque le potentiel qui est enfermé dans cet espace doit se révéler, il y a besoin donc d'une complétude, il s'appelle pour cela H'allal. Il est appelé ''vide'' car il doit recevoir quelque chose.
Pourquoi avoir besoin de comparer ce vide à l'infini puisque nous savons qu'il s'appelle ''vide'' du fait qu'il doit se compléter? Car en vérité, cet espace primordial est rempli de Réchimou et Il n'y a pas besoin de l'appeler H'allal mais quand je parle de ce qu'il contient, pour lui donner le titre de ''vide'' il faut le comparer au Eïn Sof. Par rapport à son état antérieur qui était rempli, il s'est vidé et donc relativement, il est appelé ''vide'' car l'infini ne se trouve plus en lui comme auparavant. Et maintenant il y a la possibilité aux mondes d'exister. Il y a dans cet espace, une fine une pellicule qui l'a rempli. Cette fine pellicule est appelé le Réchimou où tous les mondes sont inclus dedans. Ces deux définitions du vide sont par rapport au passé qui est le Eïn Sof et du futur qui est la révélation de tous les mondes.


Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja

Publié par Blog Rabbi Moche Haim Luzzato 
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