lundi 8 janvier 2018

Zohar - Chemot

Zohar Paracha Chémot

« il s'est tourné de ce côté et de ce côté et il a vu qu'il n'y avait pas d'homme et il a vu l'égyptien et il l'a enterré dans le sable»
Au moment où les enfants d'Israël prient vers Dieu, il disent « où est allé ton proche, ton Dieu?» le Zohar parle du lien qui s'est tissé entre les enfants d'Israël et Dieu au moment de la sortie d’Égypte. Jusqu'à ce moment, le nom de tétragramme n'était pas connu d'eux. Au moment de l'esclavage, il y a eu la gestation du peuple. L’Égypte étant la matrice du monde selon le Zohar.
« Malheur à nous gens du monde puisque Dieu et la chékhina, la providence divine sont en exil avec nous. Sa délivrance se fera par le retour vers la mère suprême qui est représentée par le premier ''Hé'' de ''Youd.Hé.Vav.Hé''. Le deuxième Hé représentant la Chékhina, la présence divine. La Chékhina étant la Malkhout, la dernière des Séphirot alors que la mère suprême étant le visage de la Bina. C'est en atteignant ce niveau de Bina que Israël va sortir libre de l'exil.
 Cette Bina représente la cinquantième porte de la sagesse, le jubilé par lequel tous les esclaves vont redevenir libres. C'est cela le niveau de la Téchouva, du repentir, du retour vers Dieu. Moshé Rabbénou représente lui-même ce niveau d'adhésion à Dieu, il est du niveau de la Bina. Et grâce à la Téchouva, les enfants d'Israël sont sortis d’Égypte, grâce à ce niveau de Bina, de la mère supérieure comme au moment du don de la Torah au mont Sinaï. Sans la Bina qui est appelée la Téchouva et qui est aussi appelée Moshé, il est impossible à la Chékhina qui est appelée ''assemblée d'Israël'' de sortir de l'esclavage. Dans la Ima (mère) il y a cinquante portes de sagesse (Bina) et ce n'est qu'à la cinquantième porte que se trouve la liberté. Jusqu'à la cinquantième, nous percevons toujours selon la dualité, ''interdit-autorisé'', ''pur-impur''. À la cinquantième porte, la dualité s'estompe et l'unité de toute chose se perçoit. Ce niveau s'appelle le ''Kéter'', la ''couronne'' de la Bina. Nous voyons qu'il est mentionné cinquante fois la sortie d’Égypte dans la Torah, cela montre qu'il y a des niveaux à franchir pour arriver à la sortie parfaite de l'exil. Au cinquantième niveau, le mauvais côté n'a plus d'adhésion à la Kédoucha. Elle est alors complètement avalée par elle. À chaque moment de notre vie, il faut désacraliser ce mal jusqu'à qu'il n'est plus ce pouvoir d'attraction sur nous.
« et il s'est tourné là (Ko) et là (Ko)» la valeur numérique de Ko est de 25, et deux fois 25 cela fait 50. ce 50 représentent les 50 lettres du Shéma que l'on prononcent deux fois par jour pour unir Dieu avec sa Chékhina. 25 lettres du ''Shéma Israël Hachem est notre Dieu Hachem est UN'' qui représentent Zéïr Anpin et 25 lettres de ''que soit béni le nom de la gloire de sa royauté à jamais'' qui représentent la Chékhina, la Malkhout. Et Moshé n'a pas vu d'homme qui s'occupait de cette union à cause de l'exil. Afin de mériter cette union qui est le niveau cinquante de Bina, la sortie d’Égypte, il faut faire l'union avec Dieu par le Shéma. Le but de l'étude de la Torah est de s'empresser de se rattacher à l'unité divine, rien d'autre.
 Le premier verset du Shéma montre en lui-même l'unité divine mais uniquement dans sa transcendance, le deuxième verset montre son unité dans ce monde même, dans son immanence. Par l'union du premier verset qui se fait par le don de soi, nous avons le mérite de pouvoir percevoir l'unité divine dans ce monde qui se révèle par le deuxième verset. La présence divine est la révélation, l'expression divine dans ce monde par le moyen de l'assemblée d'Israël. La Chékhina est l'expression et la révélation de Dieu dans ce monde par l'intermédiaire de l'assemblée d'Israël.
Moshé voit à ce moment qu'il n'y a aucun homme qui s'occupe de la réparation de la présence divine sur terre parmi l'assemblée d'Israël. Israël croit qu'il y a un créateur unique mais il ne croit plus qu'il est toujours sur terre car après 210 ans d'esclavage, ils n'ont plus d'espoir. Ils croient toujours dans l'unité de la création mais plus en l'unité de sa volonté car ils sont sous la domination de Parho. Il y a alors besoin de réveiller la présence divine qui sommeille au sein de l'écorce de la création. À ce moment, la Chékhina est malade, il faut prier alors à Dieu '' El Na Réfa Na La'', ''Dieu je t'en prie, guéris la''. En agissant sans intention de révéler la présence divine, Israël abîme la lumière, le rayonnement de la Chékhina dans le monde. Lorsqu'un homme ressent cette sensation d'autonomie, agissant de lui-même, il cache cette présence divine. En faisant attention à toutes ses actions et en les reliant directement à la puissance divine, il renforce en lui et dans la création la perception de la présence divine. Alors il ressent une peur indicible de la grandeur divine. L'exil est dans le fait de ne pas relier la création à son créateur.
Le Zohar rapporte sur ce verset ''et il s'est tourné là et là et il n'y avait pas d'homme'' l'allusion à un homme enfermé dans une prison et qui ne veut pas sortir de sa prison. C'est en fait la situation d'un fauteur qui ne veut pas se repentir. ''il n'y avait pas d'homme'', chacun était tourné vers ses propres centres d'intérêt, ne s'occupant que de ses affaires, croyant être l'héritier et le propriétaire de son monde. Même dans sa relation avec Dieu et la Torah, un homme peut se tromper et se les accaparer pour un but personnel. Toutes ses actions sont alors engendrées par un besoin personnel, soit par un besoin matériel ou bien même par un besoin spirituel mais jamais par ce besoin de réparer la présence divine sur terre. Au contraire, il ne fait alors que détériorer son rayonnement. Ainsi le Zohar appelle celui qui prie le jour de Kippour pour son pardon personnel, pour sa rédemption matérielle et même spirituelle comme un chien qui aboie. Sa seule préoccupation devrait être au sujet de la réparation de la présence divine en ce jour saint. Lorsqu'un homme a la présence divine en son esprit, il est alors dirigé et envoûté par elle, c'est son G.P.S. Il faut alors la sortir de cette prison qu'a construit l'autre côté pour utiliser sa force. Le Zohar prévient que la Chékhina ne peut se délivrer d'elle-même et ce n'est que par notre retour à la mère suprême que nous aurons la force de la délivrer. Mais il faut pour cela, vouloir revenir à Dieu et à sa volonté unique et non à nos multiples volontés imaginaires. En vérité, la Téchouva n'est pas un retour personnel mais un retour de la Chékhina à son origine. Le mot ''Téchouva'' se décompose ainsi ''Tachouv'' ''Hé'' fait revenir le ''Hé'' la dernière lettre du Tétragramme qui représente la Malkhout, la Noukva, la Chékhina, la présence divine. Faire revenir la présence divine sur notre tête, c'est cela la véritable crainte. La véritable libération est d'arrêter de penser à soi pour ne penser qu'à la révélation de la présence divine dans ce monde. 

Rav Mordehai Chriqui (5778)
Retranscription Rav Michael Smadja, Publie par la Source des sagesses
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