mercredi 14 février 2018

Le Messie et Messianite


Le Messie et la messianité 


« Jamais le sceptre n'abandonnera la tribus de Yéhouda jusqu'à ce que viendra Shilo» le sceptre représente le Messie. Il faut savoir que pas une fois, la Torah parle du Messie de manière claire. Cette idée du Messie est surtout rapportée chez les prophètes d'Israël. 

La création est une dissimulation de Dieu et ses lois (Élokim) correspondent aussi aux lois divines . On ne parle pas de Dieu mais de ses lois. La loi des lois ou bien la cause des causes, on n'en parle pas. Il y a un principe qui relie toutes ces lois et il est essentiel de croire en ce principe qui est le commencement de tout. Dans l'histoire, Dieu se révèle et on peut lui attribuer la justice, la compassion, l'amour...mais ni l'amour, ni la compassion, ni la création, ni l'harmonie de toute la création ni le chef d'orchestre ne peuvent signifier et définir exactement la nature de Dieu. Mais nous pouvons parler de ses actions car ce que nous connaissons de Dieu est la relation. Dans le judaïsme, l'idée de la création n'est pas tellement importante car la majorité des enseignements ne s'occupent pas de cela, il n'y a pas de cosmogonie juive. Ce n'est qu'à partir du Ari Zal, il y a 500 ans qu'a été composée une cosmogonie, une théorie divine de la création à partir de l'enseignement du Zohar. Le Zohar ne parle pas seulement de la création, il prodigue un enseignement ésotérique aussi bien dans l'histoire, dans la création, dans la psychologie, dans l'être, dans l'âme humaine, dans la réincarnation. Le Ari Zal s'est fixé sur l'idée de l'infini et de tous ses degrés et ses enchaînements jusqu'à arriver à la création du monde.
Le Rambam explique que le fait que jésus soit venu dans ce monde, a préparé le monde à l'idée du Messie. Cette idée est alors propagée partout alors que dans le judaïsme, elle est très peu exprimée. Avant la H'assidout, on n'en parle que très peu. Cette notion du Messie n'est pas très acceptée par les maîtres de la Torah. Que va vraiment apporter le Messie au monde? Mais Maïmonide remet à sa place cette notion du libérateur comme étant un des principes de foi du judaïsme. Il va être celui qui va nous préparer à l'expérience de l'unité divine. Il va nous révéler que le Messie est le moyen de passer de la vie matérielle à la vie divine, il arrange le monde pour le préparer à l'éternité, à vivre la révélation de l'unité. Pour l'instant, nous ne sommes pas prêt à vivre ce niveau de réalité. Avec le Zohar, a commencé déjà cet enseignement de la délivrance pour se préparer à la révélation. Dieu enverra un intermédiaire, un moyen qui sera de la descendance de David pour faire passer le monde de la temporalité à un monde qui ne vit plus la désuétude, la détérioration, le mal. Il faut donc amener le monde à l'éternité qui est la perfection de ce monde. Pour cette mission, Dieu va envoyer le Messie. À son époque, Israël sera réparé en premier lieu et après toute la création entière, les hommes changeront leur cœur de pierre en cœur de chair. Il n'y aura alors comme orientation dans le monde que la connaissance de Dieu. Il déversera de son souffle lui-même, l'énergie divine et tout le monde sera dans la joie et la plénitude. L'ambition de chacun sera de se rapprocher et de s'unir à Dieu. Rabbi Akiva déjà il y a 2 000 ans, vivait le Messie. Pour Maïmonide, ne pas croire en la venue du Messie remet en cause, tous les principes de foi du judaïsme.
Le Ramh'al va faire une distinction claire entre le Messie fils de Yossef et le Messie fils de David. Une seule fois dans le Talmud, il est fait mention du Messie fils de Yossef à propos de son oraison funèbre. Dans le Midrash, il en est fait révérence dans la confrontation de Yéhouda et de Yossef. Le Gaon de Vilna explique que le Messie fils de Yossef a pour tâche de rassembler les exilés et de se confronter avec les nations. Dans chaque génération, il y a un ou même plusieurs Messie fils de Yossef. C'est une étape de réunification du peuple juif qui doit amener à la fin à la révélation du Messie fils de David. C'est une étape qui va sortir ce peuple de la dégradation, de la honte alors les nations commenceront à considérer, à respecter Israël. C'est lui qui va rehausser le peuple juif dans l'exil. Comme Yossef, tant qu'il était vivant, l'esclavage ne pouvait commencer. Esther et Mordékhaï avaient endossé ce rôle de Messie fils de Yossef, ils vont réussir à rehausser l'image d'Israël et beaucoup de non-juifs vont se convertir, Israël va alors retourner dans sa terre. 
Mais le Messie fils de Yossef a une autre fonction: il est lié au secret. Le Ramh'al va s'étendre sur cette notion de secret à son propos. Il se tient dans les écorces, les Klippot des mondes. Ces écorces correspondent aux fautes, aux erreurs et celui qui ne descend pas dans le monde du mal, dans le monde des écorces, ne pourra pas sortir le peuple d'Israël de l'exil. Cette idée de faire une ''faute au nom de Dieu'' c'est-à-dire de faire sortir le mal de l'écorce, purifier l'écorce, est très délicate. Ce sont les actes de Yaël, de Yéhoudite, de Esther mais surtout de Tamar avec son beau-père Yéhouda qui va engendrer la descendance du roi Messie fils de David. Tout cela prouve qu'il faut rentrer dans les ténèbres et par une action terrible descendre dans le mal. Ce n'est que par une telle action que les plus grands secrets vont être révélés. Même Moshé est descendu dans cette écorce, il est enterré dans un endroit terrible d'idolâtrie. Donc, le Messie fils de Yossef se trouve aussi dans ces écorces et c'est de là-bas que les secrets vont se révéler. C'est ce qui va libérer l'emprise de toutes les écorces sur les âmes d'Israël et plus tard sur les corps d'Israël. Les écorces sont représentées par les idées fallacieuses du monde. Ces idées sont liées aux envies mais aussi aux sciences, à tout ce qui peut occulter la présence divine et remettre en question l'idée de l'être primordial. L'écorce est en fait Amalek, le dieu étranger. Il représente celui qui se prend pour le créateur. Il se présente non pas comme une idole mais plutôt comme une force, une science. C'est cela que le Messie fils de Yossef va combattre, ces idées fallacieuses où Dieu est occulté. Le Messie fils de Yossef va révéler le secret de la véritable force du monde, il explique à Pharaon comment sauver son pays de la destruction. En fait, Dieu a voulu révéler Yossef en mettant la famine dans le pays. Le secret que révèle Yossef est la perception de l'au-delà afin de sortir de cette soupe cosmique d'où toutes les créatures sont issues. Yossef navigue dans ce monde de la connaissance par la perception des sens qu'est l’Égypte. Ces sens qui vont révéler la sagesse exotérique, les sciences et même au-delà des sciences. Le Zohar dit que le Messie fils de Yossef doit se trouver dans une place où tout se joue, où la puissance du monde se génère. C'est là-bas où l'âme du Messie, l'âme de Moshé et de tous les Messies fils de Yossef se trouvent enfermés dans ces écorces de la création. Et pourquoi? Pour faire la transformation, la réparation du mal en bien. Il y a écrit dans les prophéties que dans le décret de l'exil, les ''femmes coucheront''. Puisque la femme n'est pas affectée par l'union comme nous le voyons lorsqu'une femme juive a une relation avec un homme non-juif, l'enfant est juif car elle n'est pas affectée, donc les femmes dans leur union, ne transgressent pas. Au contraire des hommes qui eux doivent se laisser tuer plutôt que de s'unir de façon interdite.
Il y a un secret dans la personne même du Messie fils de Yossef. Il existe deux aspects dans le Messie:1/ l'unification des forces (la Yéh'ida), en langage moderne c'est la théorie de l'unification. Le Messie va terminer le perfectionnement de cette unité, c'est la messianité 2/ l'homme qui est apte à être roi. Le Ramh'al dit qu'il y aura beaucoup de personnes qui vont s'occuper de ce travail. C'est le travail qui va se faire au niveau des écorces afin qu'elles n'obstruent pas notre vision afin de ne pas être corrompu ni par la gloire, ni par l'argent ni par tous les vices de ce monde. Cet homme n'est pas le véritable Messie mais il travaille pour lui, il s'inscrit dans la messianité. Le Messie fils de Yossef est l'esprit messianique et il peut y avoir plusieurs hommes dans une génération qui œuvrent à amener l'esprit d'unitude sur terre. Ils sont englobés dans cette partie d'âme appelée ''Yéh'ida''. Yossef dans le chariot divin est appelé ''taureau'' qui représente la gauche de cet enchevêtrement de forces qui procèdent de ce char divin. Il est la rigueur, la loi, la rationalité. Le Messie fils de Yossef peut être pris dans le piège de ces idées fallacieuses et c'est l'âme de Moshé, sa Torah qui va le protéger car elle aussi est entrée dans cette écorce. Cette écorce est cet esprit qui bouleverse tout le monde et qui occulte l'essentiel qui est la relation avec Dieu. Alors l'homme s'enfonce de plus en plus dans l'attraction de cette écorce qui va en fin de compte l'amener à la mort. Moshé avec la Torah est le véritable libérateur. Il est le premier libérateur et sera le dernier libérateur. Moshé dans les écorces continue un travail qui n'a pas été fini par le Messie fils de Yossef. Josué qui est le Messie fils de Yossef n'a fait qu'affaiblir Amalek, il n'a pu retirer cette esprit qui remet en cause l'unité divine, l'unité de Dieu dans l'histoire. Yossef est un fils de Rah'el qui correspond à la beauté de ce monde et il y a un danger à cette beauté si elle n'est pas reliée au Messie fils de David. Mais en attendant le Messie libérateur, c'est le Messie fils de Yossef qui fait le travail de la messianité qui est la fabrication de la ''Yéh'ida''. Ce sont les âmes liées à cette messianité qui vont retirer ces imperfections de la vision humaine. Ces imperfections sont les raisons causales de toute chose. On croit à cette relation de cause proche à un effet immédiat. C'est l'écorce qui engendre cette façon de comprendre les choses. Dieu a voulu faire sortir les choses sans l'écorce comme il demande à la terre: « fais sortir des arbres-fruits produisant des fruits». Mais la terre désobéit et crée un arbre qui donne des fruits, c'est la matérialisation de l'écorce de la racine même de l'arbre et aussi l'écorce du fruit. C'est le refus d'accepter l'ordre suprême pour aller selon sa liberté, selon sa nature. C'est ajouter une part qui s'exprime par l'écorce. L'écorce elle-même peut se matérialiser dans l'ego, l'esprit fallacieux, l'esprit malin...cette écorce est tout sauf la réalité. Mais cette écorce a un rôle exceptionnel de protection du fruit. Il y a un aspect beaucoup plus profond dans cette écorce. Pour le Ramh'al, il ne s'agit pas de jeter l'écorce. Comme le mal lui-même, il faut la transformer, il faut lui donner un rôle dans ce travail, un peu comme la vésicule biliaire et le foie. Le foie est une usine extraordinaire qui transforme tout sauf certaines choses qu'il rejette et la vésicule est là pour les recycler. Le prophète dit au nom de Dieu que tout est au service de Dieu et même le plus petit des insectes, même l'écorce est un maillon dans la conduite divine dans ce monde. Il y a un travail à faire avec le mal comme Aman qui a fait revenir le peuple d'Israël vers son Dieu ce que 48 prophètes et 7 prophétesses n'ont pu réussir à faire. Il ne faut pas en vouloir à Pharaon et à Aman car ils sont eux-aussi des canaux et des instruments comme les prophètes. Cela dépendra des mérites du peuple. Yossef a compris cela: on peut amener même avec Pharaon quelque chose de vrai. Pharaon lui-même reconnaît qu'il n'y a pas un homme comme Yossef qui possède l'esprit divin. Yossef va alors comprendre que ce n'est pas le hasard qui engendre cette situation mais bien Dieu lui-même.
La couronne qui transforme l'homme en roi Messie est cette fabrication de tous ces sages qui étaient engloutis dans les grandes épreuves de ce monde et qui ont réparé l'unification, l'unitude des esprits et de toutes les forces qui existent dans la création. Cette couronne est le niveau d'âme appelé ''Yéh'ida''. Cette couronne est fabriquée par les hommes de la messianité.
Un homme possède trois degrés principaux d'âme: le Néfech-le Rouah'-la Néchama, l'âme animale-l'esprit cognitif- l'âme divine. Le rôle d'une personne est dans ce troisième niveau d'âme. Le Néfech et le Rouah' peuvent être commun à nombre de personnes. Mais il y a un niveau spécifique à chacun qui s'appelle la ''Néchama''. Le prophète possède un quatrième degré supérieur aux trois autres: l'intellect-agent qui procède d'un autre monde. Cette intelligence est une intuition vraie, c'est l'esprit prophétique. Le prophète a une vision car il devient le réceptacle de la lumière divine. Ce degré d'âme s'appelle ''H'aya''. À sa création, le premier homme a reçu ces deux extrémités d'âme que sont Néfech et H'aya: l'âme animale qui le branche avec la matière et la partie supérieure, la H'aya qui le relie à l'infini et qui permet de percevoir la réalité de toute chose. C'est comme une sorte d'aura au-dessus de la tête du prophète mais en fait tout le monde la possède mais personne est en contact avec elle, avec ce degré de communication. Cette âme fait de l'homme quelqu'un qui comprend les choses avant tout le monde car il est dans le surpassement de l'être. Notre intelligence humaine est construite par nos sens et nos perceptions mais ce n'est pas la véritable connaissance qui est puisée par l'au-delà de notre perception physique, d'ailleurs, l'aura de cette H'aya est au-dessus de la tête. Il y a un niveau encore plus grand de l'âme et qui est l'âme universelle, la ''Yéh'ida''. Ce n'est pas un niveau d'âme qui appartient spécifiquement à une personne. Même la H'aya n'appartient pas à l'homme car elle n'intègre pas le corps mais elle est là aussi pour le protéger, elle apporte la vie divine en l'homme. La Yéh'ida est commune à toutes les créatures comme il est enseigné ''et toi tu donnes la vie (MéH'ayé) à toutes les créatures''. La Yéh'ida est la présence divine qui marque le caractère de l'unitude qui relie et rattache l'histoire de tout le monde. C'est cette Yéh'ida qui est enfermée dans les Klippot. Ce sont les Klipot qui commandent alors la Yéh'ida. Les gens de la messianité essaient de sortir la Chékhina, cette présence divine par la véritable sagesse, la H'okhma. C'est la science du monde, du Arikh' Anpin. Il y a deux H'okhmot, la sagesse du petit visage, la sagesse de Élokim, c'est la science de la nature, des 32 chemins de la sagesse qui correspondent aux 32 fois énoncés le nom Élokim dans le récit de la création. Ces 32 chemins correspondent à la sagesse du monde. Mais il y a une autre sagesse qui n'est pas celle du monde et qui est celle de l'éternité, celle qui amène le monde à sa plénitude, à sa perfection, à l'infini. C'est la sagesse cachée qui est la science du Messie. Le Messie va être le révélateur du souffle de Dieu. Ce souffle est symboliquement issue des narines du grand visage qui est un plan de la création d'avant la création. Et dans ce plan, il y a une sagesse qui n'est pas cachée mais dès qu'elle se révèle, il y a une dissimulation qui se forme et qui ne laisse pas cette sagesse descendre. Avec Moshé, cette sagesse s'est révélée mais en brisant les tables de la loi, cette sagesse s'est de nouveau dissimulée. Et même Moshé a perdu cette cinquantième porte et est resté dans les écorces de la dualité des 49 portes de la sagesse. C'est le roi David qui va ouvrir la cinquantième porte. Les psaumes sont compartimentés en cinq livres comme la Torah. La couronne du roi David est aussi enfoncée dans les écorces mais par la messianité, vont être ramenés non seulement le peuple d'Israël mais aussi toutes les nations au service de la sainteté, et les soumettre à la sainteté comme il est dit « je transformerai toutes les nations en un langage pur et clair». Toutes les sciences alors seront obsolètes, il n'y aura plus que le langage divin, l'esprit divin qui se révélera.
Ce n'est que l'esprit de la sagesse de la Yéh'ida qui va permettre ce travail de l'unitude, de l'unification des valeurs et même si elles paraissent antinomiques et antagoniques. La soumission des nations va se faire par l'union des contraires. Comme nous voyons à propos de l'agneau pascal que l'on fête tous les ans à Pessah' qui est en fait l'idole et le dieu égyptien. En fait c'est la force même de l'écorce qui est utilisée pour revenir à l'unité divine à la fête de Pessah'. De même à Pourim, le service se fait par le vin qui est en fait le support du festin de Assuérus. Qui révèle Esther si ce n'est Vachti! C'est la fête de la transformation du mal en bien où le désespoir se transforme en joie. Il faut rentrer dans l'écorce pour comprendre d'où elle puise sa force, sa véritable énergie. Ce ne sont pas les causes proches qui sont les véritables causes. L'écorce ne veut révéler que les causes proches mais le Messie va révéler la véritable cause qui est l'origine de tout. Les causes proches ne sont des causes qu'à la condition qu'elles soient animées par l'âme universelle qu'est la Yéh'ida. Ces causes ne  marchent que lorsqu'elles sont reliées à ce rayon de l'infini, à la Yéh'ida cette force qui relie le tout. Cette Yéh'ida est représentée par la ''grande couronne en or'' et aussi par la Ménorah qui est fabriquée avec les sept branches qui correspondent aux sciences qui convergent toutes vers la science centrale qui est représentée par la lumière centrale de la Ménorah. Toutes les réparations du roi David vont dans ce sens, il prend la puissance du monde que Moshé a révélée auparavant et qui montre que tout a été créé par une même et unique volonté pour ramener les écorces à leur origine. Si Moshé a fait descendre la Torah sur la terre, David doit faire revenir par la Torah, le mal au bien sur la terre. Le roi David est la réparation du mal. Moshé frappe le mal, il se confronte au mal mais il n'a pas la possibilité de l'amadouer, de le dompter, de l'apprivoiser. Avec David, la faute n'est pas une faute car il est arrivé à un niveau où la ruse est absente. La ruse étant la conséquence de cette situation où Dieu n'est pas présent. David est sorti de la logique et des causes proches. Il a compris que la force ne venait ni de lui ni d'autre chose que Dieu alors la peur, la ruse l'ont quitté comme le psaume le dit « même dans les profondeurs de l'enfer, rien ne m'arrivera». Il n'y a que Dieu qui existe et il est avec lui et lui est avec Dieu. Personne dans ce monde ne peut lui faire de mal. Lorsque Dieu aime les voies justes d'un homme, même ses ennemis le servent. À la fin des temps, tous viendront apporter au Messie des plateaux d'argent et d'or, se prosterneront et reconnaîtront que seul le Messie peut leur enseigner. L'ennemi n'est ennemi que par ignorance. Le mal ne se révèle que par le manque d'influence de cette Yéh'ida. Yossef est devenu le maître du secret et qui va enseigner à David, c'est le Messie fils de Yossef qui va enseigner au Messie fils de David mais il n'a rien en lui du libérateur. Le Messie fils de David est une âme pure qui ne connaît rien de ce monde. Le travail du Messie fils de Yossef est de faire descendre sur terre la sagesse cachée et c'est Amalek qui contient cette couronne, cette sagesse cachée et l'empêche de sortir. Amalek amène la fausse foi tout comme les faux messies. La Torah s'affaiblit en cachant le secret et en révélant ce secret, on donne la force à la Torah. Le Messie fils de Yossef va relier cette sagesse exceptionnelle à la création. Elle a le pouvoir d'unifier toutes les forces de la nature car il y a une sagesse qui divise en 32 chemins, c'est la sagesse du petit visage. Dans cette voie, c'est grâce à la différenciation que l'on comprend. On distingue alors le jour et la nuit, l'homme et la femme, la lune et le soleil, l'arbre et le fruit. Et même la foi du juif va se diluer dans cette distinction des antagonismes. Et cela est la conséquence de la fermeture des sources de la sagesse cachée. Ce secret a été caché à Moshé lui-même. En cassant les tables de la loi, il a perdu l'accès au secret. 
Pourquoi Dieu a t-il proposé la Torah à Essav et à Yishmaël? Seul Moshé a compris le message divin donc ce qui manquait aux nation pour recevoir la Torah était un Moshé! Les enfants d'Israël ont reçu deux couronnes chacun sous le mont Sinaï en recevant la Torah. Ces deux couronnes représentent Essav et Yishmaël. Ces deux couronnes correspondent aux deux parties supérieures de l'âme: la H'aya et la Yéh'ida. Par ces deux couronnes, Israël domine et les nations n'ont plus d'autre choix que d'apprendre d'eux. Toute la nature repose sur ces deux fondements que sont Essav et Yishmaël. Et lorsque le peuple d'Israël a fait le veau d'or, ces deux couronnes leur ont été repris. À partir de ce moment, Israël ne peut plus dominer et au contraire, il est soumis au pouvoir de la nature des autres nations. Cette connaissance issue de ces deux parties d'âme se trouve maintenant dans l'unification qui est faite par le roi David et son Messie. Il est le synthétiseur final mais avant cette unification, il y a beaucoup de sages qui vont essayer de trouver et de relier justement la matière et la lumière. Le Zohar dit que les vêtements de lumière du premier homme sont devenus matière. La lumière est alors devenue matière mais avant la faute, le corps n'était pas corrompu, il était lui-même une énergie lumineuse. Le corps est corrompu seulement s'il est matière, il est éternel seulement s'il est lumière. Tant que le corps est matière, il est dans la temporalité et a besoin de la matière pour exister. Le Messie fils de Yossef n'est pas un homme mais une grande époque qui a commencé avec la destruction du temple et avec la révélation du secret par le Zohar. C'est grâce à l'islam que l'idée de l'unité du monde s'est propagée dans le monde et c'est grâce au christianisme, que la notion du Messie s'est propagée dans le monde. Ce sont ces deux couronnes qui ont été données au peuple juif au moment du don de la Torah. C'est par la messianité que va se révéler le secret de ce qui anime réellement toutes les créatures, toute l'histoire et c'est ce que Yossef dit à ses frères « ce n'est pas vous qui m'avez envoyé en Égypte mais c'est Élokim qui m'a placé ici pour préparer l'exil». Cette couronne qui perçoit Dieu dans toute la création est construite par Rabbi Akiba, par Rabbi Shimon, par le Ramh'al...par tous ces maîtres et même par nous-mêmes si nous savons relier tout à la cause première. La compréhension vient tout d'abord en acceptant que tout vient de Dieu, l'écorce devenant fruit alors. C'est cela sortir de la Klippa, c'est sortir des causes proches pour rejoindre la cause originelle. Ce n'est qu'au moment où nous cessons de croire à l'autonomie et à la souveraineté du dieu étranger, des forces étrangères de notre corps que nous sortons de ces écorces pour devenir fruit et énergie divine.

Rav M.Chriqui Fevrier 2018
Retranscription Rav M. Smadja

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