jeudi 3 mai 2018

La delivrance-Peut elle etre une idolatrie




La délivrance peut elle être une idolâtrie?


La Sortie d’Égypte est le prototype de toutes les délivrances et de toutes les rédemptions d'Israël. La délivrance est un des treize principes de la foi. Le dernier principe étant la foi en la venue du Messie. Le premier des principes de la foi est de reconnaître qu'il y a une existence unique qui fait exister tous les existants, qui crée toutes les créatures. Il faut croire qu'il y a un être qui donne existence à tous les existants. Il n'y a rien avant lui, il n'y a pas un temps pour son existence. Il ne commence pas et ne termine pas.

Dans le traité ''le service idolâtre'', il est enseigné à propos de l'étude de la Torah: « tout celui qui s'occupe de la Torah uniquement, ressemble à un idolâtre qui n'a pas de Dieu comme il est écrit: ''de nombreux jours, Israël vivait sans Dieu de vérité''. Que signifie ''sans Dieu de vérité''?
 Car il vit sa Torah sans Dieu!» cela nous apprend que même de la Torah, on peut en faire une idole. Faire de la Torah une religion et non une étude et un moyen de rechercher la vérité, devient alors de l'idolâtrie.

La Torah étant la chose la plus élevée dans le monde comme le Zohar le dit « Dieu, la Torah et Israël ne sont qu'une seule et même entité». La Torah étant la pensée de Dieu. Étudier la Torah c'est-à-dire la pensée de Dieu, est le moyen de s'attacher à Dieu. Pour cela, il ne se suffit pas d'étudier mais il faut aussi faire les bonnes actions. Il ne faut se cloisonner dans une certaine casuistique et une certaine intellectualité de la Torah car cela nous déconnecte de ce Dieu de vérité. Mais ce n'est pas seulement par les bonnes actions que l'on peut atteindre la connaissance de Dieu. Un homme bon peut être idolâtre. De même lorsque nous espérons la délivrance tous les jours, ne tombons nous pas dans ce même système de penser où Dieu est ''absent''? 
Notre relation avec Dieu n'en est elle pas affectée?
Il y a quatre grandes étapes et quatre significations dans le déroulement de la délivrance comme il est fait allusion dans le verset: « je vous sortirai, je vous sauverai, je vous libérerai, je vous prendrai en tant que peuple, je serai votre Dieu et vous reconnaîtrez que moi, l'éternel je suis Dieu».
 Ces quatre termes employés par la Torah pour exprimer la délivrance sont représentés par les quatre coupes de vin à Pessah'. 
Un homme peut sortir de prison mais s'il se trouve dans le désert, cela ne s'appelle pas ''vivre la délivrance''! 
Cette étape dans la délivrance est appelée ''je vous sortirai'' lorsque le verset dit ''je vous sauverai'' cela fait référence à une protection mais cela ne reste qu'au niveau physique. 
Ces deux verbes correspondent à une délivrance matérielle. Mais est-ce cela la véritable délivrance?
 Ce niveau de liberté physique est-il le niveau le plus parfait de la délivrance? Être comme tous les peuples est-il le but de la sortie d’Égypte? 
Il y a en fait une délivrance qui est spirituelle et qui est la véritable délivrance. Dans ces quatre verbes du verset, sont inclus les quatre exils et les quatre délivrances que nous allons vivre dans notre histoire. Les deux premiers exils de Bavel et de Perse était des exils physiques alors que le troisième exil qui est celui de la Grèce est un exil spirituel car Israël vivait dans sa terre. Les grecs ont obscurci la compréhension de la Torah. Cet exil correspond aux ténèbres. Il y a donc un exil bien qu'étant dans notre terre. Mais l'exil de Rome est encore plus terrible où l'Etat s'est substitué à la providence divine. 

Seul Rabbi Shimon s'est dressé contre ce système étatique. C'est l'exil du temps car le César n'était pas contre la religion comme il a dit ''que revienne à Dieu ce qui appartient à Dieu et à César ce que revient à César!'' 
il sépare alors la religion de l'état. L'exil de Rome est le plus profond, il correspond au ''Tohou'' à l'abîme. C'est le concept de l'état qui va amener cet abîme au sein du peuple d'Israël. C'est l'idée de l'état-providence. L'état prend la place de Dieu, il subvient à tous les besoins du peuple. Petit à petit, la foi en Dieu s'estompe pour faire place à la confiance en une institution étatique. C'est un exil qui ne se termine pas car cet exil est très perfide. Nous pensons qu'avec la liberté, nous vivons la délivrance. Il est vrai que la liberté est nécessaire et fait partie de la délivrance. On a besoin d'une terre mais en vérité, nous n'avons pas de terre bien que tous les textes parlent de cette terre promise. Car nous avons occulté ce qu'est la véritable Jérusalem. 
La sortie d’Égypte n'est pas qu'une sortie vers la liberté d'agir mais c'est surtout une liberté de l'esprit, la libération des sens.
C'était aussi l'exil de la parole. Il y a écrit à propos de la terre d'Israël: « il raconte l’œuvre de la création pour leur donner l'héritage des nations».
 Pourquoi Dieu nous a donnés une terre qui était déjà habitée?
 Pourquoi avoir eu besoin de conquérir cette terre? 
De même, nous voyons à propos de la Torah, l'acceptation de celle-ci par le peuple d'Israël a entraîné une haine des nations! En nous donnant la Torah, Dieu nous a singularisés, il nous a distingués de toutes les autres nations.
 Les deux plus grands cadeaux que Dieu nous a donnés, ont entraîné de la haine. Ce que Dieu veut montrer par cela est qu'il est le directeur et le dirigeant même de ce monde. Tout événement, toute créature ne sont créés et dirigés que par lui.
 Le mot Exil se dit ''Gola'' en lui rajoutant un aleph, se transforme en ''Guéoula'', le Aleph qui est la première lettre de l'alphabet, représente l'unité divine. Donc l'exil est dans le multiple et la délivrance est dans l'unité
Le tétragramme représente la sortie d’Égypte. La création du monde s'est faite par le nom divin Élokim. Ces deux événements que sont la création et la sortie d’Égypte sont les deux événements majeurs de ces six mille ans. 
Pour quelle raison, la Torah a commencé son enseignement par la création et non par la sortie d’Égypte? 
Que nous apportent toutes les histoires révélées dans le livre de la genèse? 

Commençons la Torah avec la première des Mitsvot qu'est la sanctification du mois, du temps! Pour Israël, le premier mois est le mois de Nissan, le mois de la sortie d’Égypte alors que pour les nations, le premier mois est le mois de Tichré qui est le premier mois de la création. 
Il y aurait donc deux commencements, un commencement universel et un commencement particulier qui ne concerne que Israël. 
Israël a été conçu avant même la création comme il est enseigné: « il est ''monté'' dans l'esprit de Dieu au départ» c'est-à-dire avant la conception des créatures». Donc le concept de ce peuple n'est pas un concept humain mais un concept divin. C'est un concept immatériel qui deviendra matériel plus tard au moment de la sortie d’Égypte. Et donc la véritable création ne commence qu'au moment où ce peuple se révèle dans le monde jusqu'au moment du don de la Torah et de la révélation de l'unité divine. Bien que la création est une preuve qu'il y ai un créateur, Dieu ne s'est révélé au peuple d'Israël au mont Sinaï qu'en tant que le Dieu qui les a sortis d’Égypte. 
C'est la différence entre Élokim et Avaya, entre le Créateur et le Dirigeant. Dieu en tant que créateur ou Dieu en tant que maître du temps et de l'espace. 
Ce nom ''Avaya' est le nom de la délivrance. Les quatre lettres du tétragramme sont la représentation des quatre niveaux de libération. 
La première lettre est le Youd qui correspond à la sagesse divine mais la pointe de ce Youd correspond au Kéter, à la couronne, à l'esprit divin lui-même. 

Pendant plus de deux mille, avant le don de la Torah, Dieu a préparé ce peuple, il était en gestation. Et ceci déjà après la faute du premier homme. Car avant la faute, l'homme était du niveau de l'éternité, il était au niveau de l'arbre de vie donc au niveau du principe de l'infini. Après la faute, l'homme rentre dans la limite, dans la perception des sens, dans le monde de l'envie et du désir. L'homme meurt avec ses envies qui en fait le dirigent jusqu'à sa mort. 
En rentrant dans cette conduite de l'expérience et de l'envie de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, l'homme a changé d'esprit. Il a quitté l'esprit primordial, du Kéter, de l'au-delà de l'exil pour entrer en Égypte. L'esclavage d’Égypte commence déjà depuis la faute du premier homme. 
Le Ari Zal explique que les 130 années que le premier homme s'est séparé de sa femme après la faute est le niveau des 130 premières années de l'esclavage en Égypte où vont se réincarner les âmes qui devaient sortir de la semence du premier homme jusqu'à la naissance du libérateur Moshé. L’Égypte correspond à toutes les sciences, à toutes les connaissances, à tous les pouvoirs, à toutes les forces.
 Par la mort de Yossef, on a perdu ce lien avec le Dieu du temps, avec Avaya, ce Dieu qui est au-dessus de tous les dieux de toutes les forces de cet espace-temps. Par la sortie d’Égypte ce Dieu du temps va véritablement se révéler. C'est la révélation de l'infini qui va alors se révéler. 

La sortie d’Égypte n'est pas seulement la sortie d'un peuple mais c'est surtout la sortie du Dieu en tant que Dieu de la création. Il n'est plus uniquement le Dieu de la création mais à la sortie d’Égypte, il révèle une autre facette, une autre configuration de Dieu. Jusqu'à présent, Dieu était connu comme le Dieu de la création, le Dieu qui a dit au monde ''stop'' ''El Chadaï''. Avraham a perçu qu'il y a un maître à cet univers. Mais en dehors de cette idée de Dieu créateur, nous n'avons alors aucune connaissance de Dieu. Même Avraham ne comprend pas la direction divine au moment de la destruction de Sodome.

 En vérité jusqu'à la sortie d’Égypte, il est impossible de percevoir quelque chose de Dieu. Alors certaines nations ont rendu le sauveur en tant que Dieu mais ce n'est que de l'idolâtrie. La rédemption chez les chrétiens n'est que de l'idolâtrie. Cette idée de ''salut'' n'est qu'idolâtrie. En croyant en cette idée ''je serai sauvé même de l'enfer'' n'est que de l'ordre de l'intérêt personnel et donc idolâtre. Le service divin n'est pas une garantie pour le monde futur. Rien n'est sûr dans ce monde même pour Moshé, rien n'est garantie. Moshé qui est le sauveur d'Israël n'a pu entrer en Israël!

Il faut savoir que le monde a été créé d'une manière imparfaite, la lacune étant inhérente à la création, il n'y a rien d'éternel dans ce monde même le soleil a une fin. Dieu propose au premier homme la voie de l'éternité bien qu'il ne soit qu'une créature vouée à disparaître. C'est la voie de l'arbre de la vie éternelle où l'homme s'unit à Dieu, la voie de l'adhésion à l'unité divine. C'est la voie de l'expérimentation de l'infini et non la voie de l'expérimentation de nos envies. Les désirs et les envies de l'homme ne sont que ses limites. En quittant cette perception des sens qui est le monde des envies et du désir, on entre alors dans le désir divin comme l'union d'un couple où l'un se confond dans l'autre, n'ayant d'existence que par son conjoint.
 Dieu veut nous faire sortir de ces calculs pour nous amener dans un niveau où la mesure est insondable, le monde de l'impalpable où les sens ne servent à rien. D'ailleurs après le don de la Torah, ils n'ont pu accepter cette perception qui est de l'ordre de l'infini. Ils voulaient retourner à cette position du Dieu créateur, à une forme de la création. Il est très difficile de rester tout le temps dans le Tétragramme. 
Le secret du Tétragramme étant que le passé est un présent et le présent un futur. Une réalité où il n'y a pas de véritable présent où celui-ci est déjà passé car le flux divin n'est pas immobile, il va vers un avenir. 
Le Tétragramme exprime le Méta-temps, l'expression de l'au-delà du temps car « il n'y a pas de temps dans son existence». L'existence de Dieu ne commence pas et c'est ce qui échappe à la perception de la création.
 Le monde s'arrange très bien avec le Dieu de la création car il y a une cause qui est Dieu et un effet qui est la création. C'est une unité mais qu'à travers le début de la création. Mais l'unité qui échappe aux créatures est ce Dieu qui s'épanche à travers le temps. C'est le Dieu des événements mais à partir du moment où l'homme oriente sa vie de manière autonome, il se déconnecte de ce Dieu de l'unité dans le temps. Alors tous ces désirs que l'homme produit même les plus légitimes et louables tels que la santé, la famille, la subsistance pour servir Dieu, deviennent déconnectés de son origine qu'est le Dieu du temps, déconnectés de sa volonté. Ces désirs sont louables et recommandés mais uniquement dans cette perception duelle qu'est l'exil de l’Égypte. C'est au moment où l'on arrête de vouloir que notre volonté devient alors sa volonté et nécessairement, sa volonté devient notre volonté, où nous sommes dans cette union, dans cette intimité que Dieu se révèle au peuple d'Israël.

Tous les peuples sont créés par une géographie comme le verset dit: « Dieu a ordonné des limites aux nations et pour Israël des comptes». Le Ramh'al enseigne que ce n'est que lorsque l'arbre des âmes a atteint le nombre de 600 000, que Israël est sorti d’Égypte. Il y a un compte d'âmes spécifiques et tout doit se rattacher à ce compte, ces 600 000 âmes sont la racine de toutes les autres âmes qui vont se révéler dans le temps. Ce nombre de 600 000 est le secret de la création. Élokim est le Dieu de la limite et Israël va connaître le Dieu dans son infinie volonté. L’Égypte ne voulait pas connaître l'infini car cet infini fait peur! Ce Dieu est le contraire de la création. Les scientifiques ont compris que le monde est en expansion et il va vers l'infini mais cet infini qu'ils perçoivent n'est en fait que l'expansion du fini car perceptible. Ils ne font que renforcer les limites de la création. 
Le véritable infini échappe complètement à la perception humaine. La sortie d’Égypte définit exactement cette notion de la sortie des limites qui est la sortie de la création. Dans le désert, le peuple d'Israël a expérimenté ce ''en-dehors de la création'' pendant 40 ans. Par le don de la Torah, Dieu nous a sortis du cycle de la naissance et de la mort. Le peuple juif a alors atteint ce niveau de l'éternité, de l'infini. 
Après 50 jours dans le désert 'correspondant au compte de l'Omer), il y a eu la révélation sinaïtique. Israël a atteint cette extrême foi où Dieu lui a parlé. Il a atteint le summum de la relation divine. Pour vivre la pensée divine, il faut vivre à chaque instant, la sortie d’Égypte. Il faut sortir continuellement de ses propres limites, des contraintes, des limites du temps. Celui qui est dans les contraintes du temps, se trouve dans les restrictions, les épreuves, les dissimulations, les empêchements. La seule manière de sortir des vicissitudes du temps est d'arriver à cette foi du Tétragramme qui exprime la délivrance des forces de Élokim, des lois de la nature.

La sagesse suprême a ordonné aux hommes de compléter le monde, d'amener le monde à sa complétude car le monde a été créé incomplet. Il faut donc le réparer et consciemment ( par l'union) ou inconsciemment ( par la separation, voir KIPPOUR), le monde est amené à se parfaire. Il y a dans l'essence même de l'homme cette notion de réparation qui se révèle soit de manière consciente soit de manière inconsciente. Les avancées dans la physique, dans la médecine... sont des échelons dans la révélation de la réparation du monde. L'idée de la réparation est inhérente à l'homme. Il y a une brisure au niveau de la création entre le vase et la lumière qu'il faut réparer. Les gens cherchent à combler ce manque issu de cette brisure par un tas de choses comme le roi Salomon l'exprime « l'âme ne se rassasie jamais des affaires de ce monde».
 À la fin de l'expérimentation des choses de ce monde, il affirme « vanité des vanités sont les sciences de ce monde». Car l'âme a accès en vérité à l'infini et la perception des sens ne peut en aucun cas combler ce vide de l'infini. Le monde a été créé incomplet par le nom Élokim, il va se compléter par le nom AVAYA. C'est cette dynamique du temps révélé par AVAYA qui amène le monde à sa perfection. Arrivé à sa perfection, le monde ne révèle plus de désuétude, de détérioration. Au moment où le monde va se remplir de la science divine, il n'y aura plus de destruction. Tous les contraires vont se rejoindre, la nature même va changer. 
Le Ramh'al explique que Dieu a donné une limite à l'effort humain pour atteindre cette perfection. Il manque à l'homme la perfection afin qu'il puisse penser l'éternité, vivre l'éternité et dans l'éternité. La pensée humaine est alors dans l'éphémère, dans la limite. Mais pour penser l'éternité, il faut d'abord qu'un peuple vive cette éternité, ce désir de s'unir avec Dieu en passant par l'éternité. C'est la promesse qu'est faite au peuple d'Israël par l'intermédiaire des prophètes.
Qui est le roi Messie
C'est celui qui va aider le monde à atteindre sa plénitude. Il va remplacer le cœur de pierre par un cœur de chair. L'homme va alors être amplifié d'un savoir et d'une orientation uniquement pour s'élever au delà de la matière pour s'unir à Dieu et amener la création à l'harmonie. Alors le monde va se déshabiller de sa forme temporelle pour une autre forme. 
Le Ramh'al nous enseigne que le Messie n'est pas le but mais le moyen. Ceux qui transforment le Messie comme le but ultime de leur vie sont dans l'erreur. Le Messie est une âme comme Moshé qui va amener un enseignement, une nouvelle éducation qui a commencé avec le Zohar. Le Messie a commencé avec le Zohar. Il a commencé avec son combat contre les romains, contre cette notion d'état-providence qui nous enferme. Tous les problèmes étant résolus par cet état-providence. Cet état étant régit par ces dieux étrangers. Le Messie ne doit pas prendre le pouvoir, il doit amener l'autorité de Dieu à remplacer l'autorité de ces forces générées par cet état-providence qu'est le domaine du multiple. Il doit installer la crainte de Dieu. 
Il n'y a qu'un seul commandement qui concerne le Messie: révéler la crainte révérencielle. Il doit enseigner la présence divine, la crainte non pas de la punition mais la crainte de l'immensité de sa présence où les limites sont annulées. C'est lui qui va amener le monde à la perfection. Il va révéler les secrets de l'existence qui ont déjà été donnés par les grands sages de la Kabbale. Son but est d'amener le monde à sa perfection. Tant que nous n'arriverons pas à ressentir que la vie n'est pas générée par l'oxygène mais par la volonté divine alors la perception du monde réelle nous sera impossible. Dans l'exil, sans oxygène, nous ne pouvons pas vivre mais sans Dieu nous pouvons vivre. 
Par les plaies d’Égypte, Dieu a démontré que justement l'oxygène n'est pas la source de l'existence. Il y a les dix paroles créatrices et il y a les dix plaies. Chaque plaie va retirer à chaque parole créatrice sa force illusoire d'infini et d'éternité. Les lois de la Nature vont redevenir profanes. Et par les dix paroles de la Torah au mont Sinaï, Dieu va insuffler la véritable oxygénation dans la création. Par ces dix paroles, nous allons comprendre que le temps aussi est une création comme la matière et qui procède de Dieu. Chaque instant procède de sa volonté créatrice et dirigeante et tant que l'homme vit, il procède inéluctablement de cette volonté qui amène la création à sa perfection. Quelque soit la créature, lorsqu'elle a fini sa tâche ou qu'elle n'a pas accompli sa tâche dans le temps alloué, elle doit partir pour après revenir jusqu'à parfaire sa tâche. Il n'y a rien de superflu dans ce monde, il n'y a pas une chose qui n'a pas sa place, il n'y a pas un homme qui n'a pas son heure. Tout ce qui existe n'est là uniquement pour atteindre cette perfection du monde car si la créature n'a pas d'utilité dans cette perfection, elle n'aurait pas existé. Toute créature de la plus petite à la pus grande a une raison d'être. Lorsque l'homme change son regard par rapport à la création et voit en elle une matérialisation de la réparation de la perfection divine, voit que tous événements, toutes les créatures sont reliés entre eux, alors apparaîtra devant lui l'énergie divine telle qu'elle est réellement. Le Messie est le dernier maillon de cette évolution de la création vers sa perfection.

La délivrance peut être une idolâtrie lorsque l'homme oublie le but ultime de la sortie d’Égypte. Cette sortie est pour devenir un peuple qui est le modèle de la perfection qui va amener et qui doit amener par son éducation, par son enseignement et non par des miracles, cette réalité qui est la foi dans un Dieu unique dans l'histoire même de la création. Il est vrai que la délivrance passe par une libération dans l'espace et le temps mais il ne faut pas oublier que Dieu nous donne l'héritage des nations qui est au-delà de l'espace-temps. Notre droit de vie est dans le divin non dans la temporalité. Israël est une notion divine non une notion matérielle en réalité. Le but de la sortie de cet espace-temps est de révéler et d'épancher la connaissance divine dans ce même espace-temps. C'est notre fonction et c'est pour cela que nous avons été délivrés de cette prison qu'est en quelque sorte la création de la conduite du multiple. La délivrance est cet état de conscience de l'éternité dans ce monde du fini et des limites. L'exil est la temporalité, sortir de l'exil est sortir de la temporalité vers l'infini.

Jérusalem au centre de la réparation du monde
C'est la réparation d'une conscience universelle où toutes les créatures font partie d'un même projet. Cette réparation amène à la perfection du monde. Extérieurement, nous avons l'impression de vivre notre vie de manière singulière mais inconsciemment si nous faisons partie de la création, c'est que nous avons chacun une utilité dans la direction divine. Cette raison d'être nous échappe souvent. Comme le dit l'enseignement « il n'y a pas de chose qui n'a pas sa fonction, qui n'a pas son endroit, qui n'a pas son heure». Tous les moments, tous les instants, toutes les créatures convergent vers un même but. Chaque créature tant qu'elle est dans ce monde, a un rôle a joué. La fin n'arrive que parce que sa mission est terminée. Nous devons être conscient que nous jouons un rôle tous ensemble , il y a un plan divin et la majorité des gens ne le connaissent pas. 
Ce ne sont pas uniquement ceux qui accomplissent les commandements de la Torah qui accomplissent le plan divin mais même ceux qui n'étudient pas ou n'accomplissent pas les commandements car nous sommes tous reliés à un même principe universel qui unit aussi bien les enfants de Noé que les enfants d'Israël. Ce principe est la foi dans l'unité primordiale de cette même création. Cette unité primordiale n'existe pas seulement en restant passif mais elle agit continuellement pour justement amener la création à sa perfection. Car le monde a été créé avec des lacunes et par ces lacunes. Ces lacunes vont progressivement être réparées par les hommes non seulement par les difficultés et les épreuves mais aussi par cette conscience de faire partie de cette réparation. Être un sujet dans l'histoire est justement d'être conscient de ce plan divin. Dieu n'a pas créé le monde pour faire la police car le but ultime de la direction divine est de révéler sa présence dans la création, il est le moteur même de la direction de ce monde. Dieu n'est pas que la puissance créatrice qui se retire après de ce monde où il n'est là qu'en simple observateur pour juger ses créatures et faire la police. 
La foi en Dieu est beaucoup plus profonde que cela. C'est la foi qu'il y a un sens à la conduite de l'histoire inexorable en dehors même de la volonté humaine. Il y a une harmonie extraordinaire dans les lois de la création afin que les créatures puissent exister. Il faut un nombre illimité de paramètres pour que les créatures puissent exister au moment présent et il est impossible de croire que ces paramètres soient de l'ordre du hasard ou liés à une cause proche déclenchée par une action humaine. Tout le monde reconnaît qu'il y a un ordre mais uniquement dans la création et non dans l'histoire car le libre arbitre intervient et semble régir toute action qu'elle soit bonne ou mauvaise. Les gens ont donc une difficulté à comprendre le sens de leur vie. Il est plus facile de comprendre à posteriori que Dieu n'agit que pour le bien mais le vivre au moment présent, il faut une étude approfondie dans la structure même de la création. Pour le Ramh'al, la perfection n'est pas le bien mais la transformation du mal en bien. Car le monde est duel et au moment de la création, il y avait déjà deux arbres: l'arbre de l'éternité et l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Ce sont les deux voies de la conduite divine mais notre foi est de faire l'unification de ces deux axes, de ces deux arbres. C'est l'union du Dieu transcendant d'avant la création ''AVAYA'' avec ses configurations de la création car en vérité nous ne connaissons Dieu qu'à partir de ses créatures. Ce n'est qu'en faisant l'unification de ces deux aspects du divin que nous percevrons Dieu dans la conduite de l'histoire. 
Cette existence d'avant l'espace-temps est la même après la création. Avaya est seulement dissimulé par ses propres lois qu'il a créées qui sont Élokim, les lois de la création et de la nature. Il n'est pas que le Dieu transcendant mais il est immanent. Il ne crée pas uniquement, il dirige aussi, il amène inexorablement la création à sa perfection par le moyen de ses créatures. 
Pour le Ramh'al, la Kabbale n'est pas qu'une science de la cosmogonie c'est-à dire la sagesse de l'insaisissable mais c'est la sagesse du Dieu directeur qui dirige en permanence sa création. Il l'a renouvelle à chaque instant, il renouvelle toutes ses créatures en même temps jusqu'à leur dernier souffle de vie. C'est le Dieu omniscient et omnipotent. Il est non seulement le Dieu de la création mais aussi le Dieu de l'histoire comme le verset proclame: « je suis Hachem ton Dieu qui t'as fait sortir d’Égypte» et non pas « qui a créé le monde».

D'après le Ramh'al, les 210 ans d'esclavage avaient pour but de façonner cet arbre constitué de 600 000 âmes d'Israël afin de révéler l'unité divine de manière parfaite. Ces âmes représentent l'âme universelle de la création. Il ne s'agit pas de séparer un peuple de parmi les peuples et de créer la zizanie bien que la plus grande partie des hommes et des juifs aussi pensent que c'est ce qui s'est passé et qui a entraîné encore d'autres tragédie car ils ne perçoivent que l'extériorité des choses. Il y a alors une tragédie qui se révèle, la haine du peuple d'Israël par cette sortie d’Égypte et surtout par le don de la Torah. La Torah qui nous singularise a en même temps créé une haine car ses lois nous obligent à nous écarter des nations! 
De même en nous donnant la terre d'Israël, Dieu ne nous donne pas une terre vierge mais une terre déjà habitée par les nations. Cela va donc engendrer encore de la haine. Mais en vérité, il y a une universalité de la Torah et du peuple d'Israël qui le relie à toutes les nations. Nous voyons que si un seul homme fait un retour authentique vers Dieu, le monde est réparé par lui. Un petit groupe de dix personnes si elles sont dans la même fréquence, ayant la même relation avec Dieu, peuvent réparer toute la création car elles vivent une même expérience divine. Un petit groupe d'hommes peut amener tout un monde à cette conscience d'âme du sens de l'existence. En recherchant dans toutes les sciences et même dans la Torah exotérique, nous ne pouvons trouver le véritable sens de la vie car cette démarche n'est déclenchée que par la perception des sens. Même le roi David ne comprenait pas le rôle de l'araignée dans la création. 
Pour comprendre la création, l'homme a besoin d'être en relation avec elle. Ainsi lorsque le roi David a vu que l'araignée l'avait sauvé, il a compris son utilité mais ce n'est qu'une compréhension des sens et donc subjective et relative. Il y a une autre forme de relation qui est universelle pour comprendre le sens de la création et qui est objective. Tout ce qui existe dans le monde a une utilité et la même pensée suprême qui a créé toutes les créatures et qui les a disposées dans cet univers, leur permet aussi de subsister. Tant que la créature existe et perdure, cela veut dire qu'elle a encore une utilité dans la création et dans son histoire. Cette utilité est d'amener le monde à sa perfection c'est-à-dire à l'éternité. Tant qu'il y a la détérioration et donc la mort, tant qu'il y a la désuétude et donc la limite, il y a une force qui ne permet pas au monde de se perpétuer. La perfection n'est liée qu'à l'infini et à l'éternité. Puisque toutes les créatures ne peuvent se perpétuer indéfiniment car il y a une force qui les en empêche. Cette force dans la Kabbale s'appelle ''les rois primordiaux''. Ces rois représentent les vases, les réceptacles qui permettent de percevoir et de recevoir donc la lumière divine. Toute forme d'existence est un réceptacle. Il y a un émetteur et un récepteur et un récepteur peut aussi être un émetteur, une force dirigeante comme des parents par rapport aux enfants, comme la terre par rapport aux graines, aux semences. 
Mais en vérité, toutes les créatures n'ont que ce titre de vase et même les lois de la création, les lois de la nature ne sont que des vases et donc ne sont pas perpétuelles et même le soleil n'est pas éternel. 
Le Ramh'al nous enseigne que le monde évolue vers cette perfection qu'est l'éternité où tout est ressenti comme étant dirigé par une force suprême et qui organise tous les événements pour arriver à un but commun. En d'autres termes, nous allons comprendre que l'histoire a un but. Tout le monde est conscient maintenant qu'il y a un début à cette création et donc un Dieu créateur mais qui ressent qu'il est le Dieu de l'histoire? 
Le prophète proclame « je suis le premier et je suis le dernier» c'est-à-dire je suis UN avant la création et UN même après la création des multitudes de créatures. 
Comment cela est-il possible? 
L'histoire du monde n'est pas en fait l'histoire de l'homme mais l'histoire de Dieu. C'est l'histoire du dévoilement de son unité car la création n'est pas un acte révélateur mais au contraire un acte de dissimulation. Le monde ''olam'' devient ''élem'' dissimulation mais la dissimulation de qui?
 Du chef d'orchestre, du maître de l'histoire. C'est la cause des causes qui unifie et qui fait l'harmonie entre toutes ces causes.

Chacun de nous par sa prière, par sa méditation, par ses actions aussi a une influence dans le cours des choses non seulement à un niveau individuel mais aussi à un niveau universel, par sa capacité à se concentrater et par son lien avec l'âme universelle qui s'appelle la ''Chékhina'', la présence divine. 
Selon notre degré d'adhésion avec la Chékhina, une influence se révèle et s'épanche sur la création.
 Le Talmud enseigne que la mort d'un juste est plus dévastatrice que la destruction du temple. Il faut pleurer le juste plus que le temple. Celui qui tue une personne, retire la présence divine de ce monde. Donc il y a un lien qui unifie le microcosme et le macrocosme.

Rabbi Shimon qui a expliqué les plus grands mystères du monde et de l'existence, finit son œuvre avec une phrase incompréhensible. En expliquant les différentes configurations de Dieu, que l'on appelle les ''PartsoufIm'', les ''visages'', il y a un visage qui s'appelle le ''féminin divin'', la ''Noukva'' qui se traduit en français par ''immanence'', la présence divine, le Dieu ''d'en bas''. Comme la terre qui représente le principe féminin, ainsi, il y a dans la symbolique de la configuration des visages de Dieu, un principe qui reçoit. Il y a un capteur dans le monde qui capte et qui ramène le tout. Un peu comme la terre qui capte la semence et qui fait sortir les plantes et aussi les ronces, les épines et les fruits.
 Au niveau métaphysique, existe ce principe qui s'appelle la ''présence divine''. Cette présence n'a pas une place spécifique même si au début du début elle a une place dans la création originelle. Avant de sortir en action, il y a la restriction de la lumière infinie divine qui est une sorte de communication qui se crée entre Dieu et lui-même c'est-à-dire entre l'être et cette présence qui est la conséquence d'une ''séparation'' de ces ''deux'' principes comme il est ainsi enseigné à propos de la création de l'homme, Dieu dit: « nous allons faire....» à qui Dieu dit ''nous''?
 En fait ce sont les visages de Dieu qui se parlent entre eux d'après le Zohar. (Il est difficile en vérité de parler de configuration dans l'unité de Dieu mais il faut s'habituer à ce langage du Zohar). Ces configurations en vérité ne sont pas séparées. Au moment de la création, les lettres commencent à apparaître l'une après l'autre afin de dire à Dieu de créer le monde. Ce sont les 22 lettres de la présence divine, du principe féminin. Cette âme du monde correspond à ces 22 lettres et chacune de ces lettres vient devant Dieu et lui demande d'être le principe créateur du monde. Mais Dieu repousse chacune des lettres jusqu'à la lettre Beth, la deuxième lettre de l'alphabet qui est l'initiale du mot ''Brakh'a'', bénédiction. Le verset dit « car c'est là-bas que Dieu a ordonné la bénédiction, la vie jusqu'à l'éternité». Les mots de ce verset ont été les derniers mots prononcés par Rabbi Shimon. Son dernier mot prononcé a été le mot ''vie''. Il a été prononcé lorsqu'il parlait de Sion et de Jérusalem.
 Il y a une différence entre Sion et Jérusalem.
Sion représente les nations et Jérusalem représente Israël. Si la présence divine est partout, pourquoi Dieu nous a t-il donnés une terre spécifique?
 En quoi une terre est-elle nécessaire pour servir Dieu puisqu'il est partout? Encore plus, lorsque le temple sera construit, le service des sacrifices ne pourra plus se faire ailleurs que dans ce temple!
Il y a dans le temple, une pierre angulaire qui puise de l'au-delà et qui épanche vers le monde. L'univers a été installé à partir de cette pierre qui se trouve dans le saint des saints. Jérusalem n'est pas uniquement la capitale d'Israël mais elle est aussi la capitale de l'univers. Cette place qu'est Jérusalem appartient à tout le monde.
Jérusalem vient du mot ''Yéroucha'' héritage et ''Chalem'' parfait, c'est la complétude de toutes les plus grandes villes du monde. Il n'y avait pas une sagesse qui ne se trouvait pas en elle. Jérusalem était la plus grande des villes aussi au niveau de la connaissance. La grande intelligence du Roi Salomon était d'avoir construit le temple.
Les mesures mêmes du temple sont les mêmes mesures avec lesquelles le monde a été créé, ce sont les Séphirot, les principes premiers avec lesquelles Dieu crée. Ces mesures prennent une dimension avec un nombre comme si le nombre était le début de tout. Le nom ''Séphirot'' a en lui la racine du mot ''compte''. Par des calculs astronomiques exceptionnels, le temple va regrouper le temps universel. 
Ce n'est pas l'espace comme dans l’Égypte car les pyramides correspondent à l'espace. Par contre le temple correspond au temps, le Roi Salomon est un bâtisseur du temps. Pour cela, dans le temple, il y avait un service lié au temps. 
Il y avait 24 groupes de prêtres par rapport aux 24 heures de la journée. Le temple reliait toutes les créatures au projet divin qui est d'amener le monde à cette conscience de la direction de l'unité absolue. Pour construire ce temple, il fallait quelqu'un qui connaît très bien le comportement humain afin de relier aussi bien l'espace que l'être par le temps. C'est un espace qui n'est pas lié qu'avec le temps mais qui est aussi lié avec l'être. C'est l'être qui va relier cet espace au temps comme le verset le dit: « et vous me ferez un sanctuaire et je résiderais parmi vous» par cette construction issu de l'espace-temps, Dieu va se réaliser dans les êtres, dans l'âme humaine. 
Jusqu'à présent l'âme est passive, elle n'est pas dans la dynamique du temps. Mais avec le temple, il y a un travail qui commence par l'âme humaine. Avant le service du temple, il n'y a pas un partage entre le maître du monde et la créature car l'être se dissipe dans cet être suprême. Cette relation qui fait que nous avons aussi un rôle à jouer dans la transformation de la matière, dans la transformation du temps, dans la transformation de l'histoire, se fait à partir justement de cette union avec la Chékhina. 
À l'époque du Roi Salomon qui était une relation exceptionnelle pour des êtres exceptionnelles, cela va devenir élémentaire pour chacun. La prophétie va devenir quelque chose de naturel pour tout homme qui entrait dans le temple. Au moment de la destruction du temple, cette relation s'est évaporée.
À quoi correspond le temple de Jérusalem?
 Car en vérité, le problème n'est pas Jérusalem mais le temple!

 Dieu a créé entre Israël et les nations une zizanie et en même temps il veut que l'on réalise cette réparation avec toutes les nations. D'un côté, Dieu donne à Israël une terre déjà habitée qu'il faut alors conquérir, il donne à Israël une Torah et non aux nations. Cela crée une haine des nations sur Israël.
 Ces deux pans de l'histoire correspondent à Essav et Ichmaël, la foi est révélée par les chrétiens, c'est la connaissance de Dieu et donc la jalousie de la Torah. Yshmaël correspond à la poussière et la terre, les musulmans revendiquent donc la terre d'Israël. Les musulmans vont devenir les bâtisseurs d'Israël. 
Alors que les chrétiens ont un problème avec la perception de Dieu et de sa Torah et vont donc faire d'un homme un dieu avec une nouvelle torah. 
C'est un peuple qui veut à tout prix exprimer l'être alors que Ishmaël veut exprimer la terre. Donc l'espace est représenté par Ishmaël et l'être par Essav. 

Israël est lié à cette dimension du temps qui est révélée par le tétragramme car en fait Dieu n'est pas l'être mais celui qui réalise le temps. Il n'y a pas un instant sans son existence, il ne peut y avoir de séparation entre lui et les êtres existants. L'être primordial permet l'existence de chaque créature à chaque instant. Le temple est la matérialisation de ce temps éternel et qui produit une vie qui va vers l'éternité et non vers l'éphémère de la dualité. La sortie d’Égypte est cette relation avec l'infini, c'est la sortie du temps humain pour entrer dans un temps divin. Ce temps divin est représenté par le tétragramme ''AVAYA'' qui veut dire ''il était-il est-il sera'', ce passé-présent-futur est lié à un instant et cet instant est la présence divine actuelle non pas dans le passé ni dans le futur mais dans le présent. C'est cela la ''vie'', cette énergie liée à l'instant présent. C'est un présent en continuel devenir. l'homme ne connaît pas ce temps car il faut sortir de l’Égypte qui correspond à l'espace.
 En sortant de cet espace-temps, Israël a franchi 42 étapes pour arriver à la terre sainte au-delà de l'espace-temps. Ce chiffre de 42 correspond aux initiales hébraïques ''MAB'' pour ''MAassé Béréchit'', l'acte de la genèse, l’œuvre de la création. La création est terminée et nous ne sommes plus alors dans l'histoire de la création. Nous sommes alors dans le temps divin et au moment du don de la Torah, Israël a déjà expérimenté cette quintessence de la vie éternelle en atteignant la 50ème porte de la sagesse, le 50ème jour de la sortie d’Égypte.
Le monde se dirige vers un but qui est le retour vers l'éternel. Toutes les créatures doivent amener le monde, l'univers et tout ce qu'il contient à cette dernière phase qui est le dévoilement de l'unité. C'est-à-dire comprendre que toutes les créatures et les événements ont une utilité dans l'histoire. C'est cela ''AVAYA'' c'est Dieu dans le temps et pas uniquement Dieu de la création qui aurait un regard sur sa création pour la récompenser ou la punir. Il est le Dieu qui anime tous les moments, tous les instants de toutes les créatures en même temps dans ce présent éternel.
 Certains êtres sont liés à cette conscience universelle de l'instant présent, à la présence divine. Leur cœur bat en même temps que cette âme. Il y a un cœur qui bat pour tout le monde. Les grands sages lorsqu'ils voient les malheurs dans le monde disaient ''malheur à ma tête'' ''malheur à mon cœur'' car leur cœur battait avec le cœur du monde. Ils ressentaient l'évolution du monde.
Le temple reconstitue toute l'histoire du monde non pas les mesures de la création du monde comme les pyramides d’Égypte, non pas les milliards d'années de la construction du monde ou bien les milliards de neurones ou d'étoiles dans la voie lactée. 
La véritable révélation de Dieu ne se fait pas dans la création bien que celle-ci soit absolument parfaite dans sa réalisation mais dans l'harmonie qui se révèle par l'histoire au travers des hommes.
 Comment peut apparaître un ordre dans cette histoire des hommes qui ne se révèle que par le désordre et le mal?
 Cet ordre de l'harmonie parfaite divine de l'histoire ne pourra se percevoir que lorsque le mal et cette opposition de forces seront perçues de manière unitaire. Cela ne dépend que de la perception de l'homme qui de spécifique doit devenir universelle. C'est la perception individuelle de la vie qui révèle le mal. Cette perception duelle, cette logique qui est basée sur la perception des sens qui fait comprendre à l'homme une chose par son contraire. C'est la lune qui provoque cette dualité, 14 jours de croissance et 14 jours de décroissance. Ces 28 jours représentent la dualité que le roi Salomon a révélé qui est liée justement au temps. 
La première Mitsva qui a été donnée à Israël a été de sanctifier la lune c'est-à-dire le temps, percevoir Dieu dans le temps à chaque moment de l'histoire de la création. Car il y a un temps humain qui est lié à l'espace et non pas à l'être suprême et ce temps va révéler l'être singulier qui est la résultante de la séparation d'avec l'être primordial. Cet être singulier ne peut perdurer que dans un temps restreint en dehors du temps divin qui n'est que présent. Il lui faut un espace pour réaliser ce temps afin que son être puisse exister en tant que tel et se mouvoir dans cet espace-temps créé par sa perception sensorielle. Se révèlent à l'homme alors le doute du lendemain et les regrets du passé.
 Le temple va donner un sens à toute l'histoire de l'humanité en révélant le véritable temps car ce qui manque à l'homme dans son espace-temps est le futur, la direction qui l'amène au véritable futur qui en vérité n'est que la révélation du véritable présent.
C'est avec les deux grandes nations que sont Essav et Ishmaël et à partir d'eux que va se réaliser la construction du temple. Tout procède de cette place et tout revient à cette place. Le temps n'existe pas en vérité, la seule chose qui existe est l'unité. Cette unité a été découpée en une multitude de parcelles dispersées dans le temps et l'espace. En réunissant toutes ces parcelles d'espace-temps, la révélation divine alors apparaîtra. L'homme comprendra d'où le monde procède et où le monde doit arriver c'est-à-dire au temple. 
C'est le seul lieu où l'émanation divine et Dieu vont commencer à se séparer. C'est l'espace où la brisure de symétrie des forces créatrices va se faire.
 C'est l'endroit où il y a la séparation du récepteur et de l'émetteur qu'est le rayon de l'infini.
 À partir de ce moment, l'homme est ''libre'' et n'est donc plus en communication avec l'infini. Tant que l'homme était dans le nombril du monde, il était animé par quelque chose qui le dépasse. Dieu par la brisure de symétrie veut que l'homme expérimente cette séparation et soit autonome. Grâce au temple, qui est une sorte d'écran par lequel Dieu voit tout et dirige tout, le saint des saints, la salle des machines, il envoie tout à tout le monde. Il y a donc un lieu où toutes les actions se réunissent et où tous les cœurs doivent se pencher et s'orienter pour le reconstruire. Alors le temple deviendra une maison de prière pour toutes les nations. Toute l'humanité se reconstruit grâce à cette connaissance issue du temple et que le roi Salomon avait atteint.
 C'est la connaissance du roi Salomon qui relie le vase et le rayon.
 Le Zohar est cette science qui unifie le rayon au vase. Lorsque l'on saura rattacher chaque moment éphémère, chaque événement à l'éternité, alors l'unification de la lumière et du vase se fera:
« AVAYA est Élokim» les lois de la nature, les vases, représentées par Élokim ne sont pas autre chose que l'éternité du rayon divin représenté par AVAYA.
 La vie n'a de sens que dans l'éternité, que dans la relation que l''homme forge avec Dieu. Et cette éternité ne se révélera que dans le saint temple de Jérusalem.

Le Messie et la messianité
« Jamais le sceptre n'abandonnera la tribus de Yéhouda jusqu'à ce que viendra Shilo» le sceptre représente le Messie. Il faut savoir que pas une fois, la Torah parle du Messie de manière claire. Cette idée du Messie est surtout rapportée chez les prophètes d'Israël.
La création est une dissimulation de Dieu et ses lois (Élokim) correspondent aussi aux lois divines . On ne parle pas de Dieu mais de ses lois. La loi des lois ou bien la cause des causes, on n'en parle pas. 
Il y a un principe qui relie toutes ces lois et il est essentiel de croire en ce principe qui est le commencement de tout. Dans l'histoire, Dieu se révèle et on peut lui attribuer la justice, la compassion, l'amour...
mais ni l'amour, ni la compassion, ni la création, ni l'harmonie de toute la création ni le chef d'orchestre ne peuvent signifier et définir exactement la nature de Dieu. Mais nous pouvons parler de ses actions car ce que nous connaissons de Dieu est la relation.
 Dans le judaïsme, l'idée de la création n'est pas tellement importante car la majorité des enseignements ne s'occupent pas de cela, il n'y a pas de cosmogonie juive. Ce n'est qu'à partir du Ari Zal, il y a 500 ans qu'a été composée une cosmogonie, une théorie divine de la création à partir de l'enseignement du Zohar. Le Zohar ne parle pas seulement de la création, il prodigue un enseignement ésotérique aussi bien dans l'histoire, dans la création, dans la psychologie, dans l'être, dans l'âme humaine, dans la réincarnation. Le Ari Zal s'est fixé sur l'idée de l'infini et de tous ses degrés et ses enchaînements jusqu'à arriver à la création du monde.
Le Rambam explique que le fait que jésus soit venu dans ce monde, a préparé le monde à l'idée du Messie. Cette idée est alors propagée partout alors que dans le judaïsme, elle est très peu exprimée. 
Avant la H'assidout, on n'en parle que très peu. 
Cette notion du Messie n'est pas très acceptée par les maîtres de la Torah. Que va vraiment apporter le Messie au monde? 
Mais Maïmonide remet à sa place cette notion du libérateur comme étant un des principes de foi du judaïsme. Il va être celui qui va nous préparer à l'expérience de l'unité divine. Il va nous révéler que le Messie est le moyen de passer de la vie matérielle à la vie divine, il arrange le monde pour le préparer à l'éternité, à vivre la révélation de l'unité. 
Pour l'instant, nous ne sommes pas prêt à vivre ce niveau de réalité. Avec le Zohar, a commencé déjà cet enseignement de la délivrance pour se préparer à la révélation. Dieu enverra un intermédiaire, un moyen qui sera de la descendance de David pour faire passer le monde de la temporalité à un monde qui ne vit plus la désuétude, la détérioration, le mal. Il faut donc amener le monde à l'éternité qui est la perfection de ce monde. Pour cette mission, Dieu va envoyer le Messie. À son époque, Israël sera réparé en premier lieu et après toute la création entière, les hommes changeront leur cœur de pierre en cœur de chair. 
Il n'y aura alors comme orientation dans le monde que la connaissance de Dieu. Il déversera de son souffle lui-même, l'énergie divine et tout le monde sera dans la joie et la plénitude. L'ambition de chacun sera de se rapprocher et de s'unir à Dieu. Rabbi Akiva déjà il y a 2 000 ans, vivait le Messie. Pour Maïmonide, ne pas croire en la venue du Messie remet en cause, tous les principes de foi du judaïsme.
Le Ramh'al va faire une distinction claire entre le Messie fils de Yossef et le Messie fils de David. Une seule fois dans le Talmud, il est fait mention du Messie fils de Yossef à propos de son oraison funèbre. Dans le Midrash, il en est fait révérence dans la confrontation de Yéhouda et de Yossef. Le Gaon de Vilna explique que le Messie fils de Yossef a pour tâche de rassembler les exilés et de se confronter avec les nations. Dans chaque génération, il y a un ou même plusieurs Messie fils de Yossef. C'est une étape de réunification du peuple juif qui doit amener à la fin à la révélation du Messie fils de David. 
C'est une étape qui va sortir ce peuple de la dégradation, de la honte alors les nations commenceront à considérer, à respecter Israël. C'est lui qui va rehausser le peuple juif dans l'exil. Comme Yossef, tant qu'il était vivant, l'esclavage ne pouvait commencer. Esther et Mordékhaï avaient endossé ce rôle de Messie fils de Yossef, ils vont réussir à rehausser l'image d'Israël et beaucoup de non-juifs vont se convertir, Israël va alors retourner dans sa terre. Mais le Messie fils de Yossef a une autre fonction: il est lié au secret. 
Le Ramh'al va s'étendre sur cette notion de secret à son propos. Il se tient dans les écorces, les Klippot des mondes. Ces écorces correspondent aux fautes, aux erreurs et celui qui ne descend pas dans le monde du mal, dans le monde des écorces, ne pourra pas sortir le peuple d'Israël de l'exil. Cette idée de faire une ''faute au nom de Dieu'' c'est-à-dire de faire sortir le mal de l'écorce, purifier l'écorce, est très délicate. Ce sont les actes de Yaël, de Yéhoudite, de Esther mais surtout de Tamar avec son beau-père Yéhouda qui va engendrer la descendance du roi Messie fils de David. Tout cela prouve qu'il faut rentrer dans les ténèbres et par une action terrible descendre dans le mal. Ce n'est que par une telle action que les plus grands secrets vont être révélés. Même Moshé est descendu dans cette écorce, il est enterré dans un endroit terrible d'idolâtrie. Donc, le Messie fils de Yossef se trouve aussi dans ces écorces et c'est de là-bas que les secrets vont se révéler. C'est ce qui va libérer l'emprise de toutes les écorces sur les âmes d'Israël et plus tard sur les corps d'Israël. Les écorces sont représentées par les idées fallacieuses du monde. Ces idées sont liées aux envies mais aussi aux sciences, à tout ce qui peut occulter la présence divine et remettre en question l'idée de l'être primordial. L'écorce est en fait Amalek, le dieu étranger. Il représente celui qui se prend pour le créateur. Il se présente non pas comme une idole mais plutôt comme une force, une science. C'est cela que le Messie fils de Yossef va combattre, ces idées fallacieuses où Dieu est occulté. Le Messie fils de Yossef va révéler le secret de la véritable force du monde, il explique à Pharaon comment sauver son pays de la destruction. En fait, Dieu a voulu révéler Yossef en mettant la famine dans le pays. 
Le secret que révèle Yossef est la perception de l'au-delà afin de sortir de cette soupe cosmique d'où toutes les créatures sont issues. Yossef navigue dans ce monde de la connaissance par la perception des sens qu'est l’Égypte. Ces sens qui vont révéler la sagesse exotérique, les sciences et même au-delà des sciences.
 Le Zohar dit que le Messie fils de Yossef doit se trouver dans une place où tout se joue, où la puissance du monde se génère. C'est là-bas où l'âme du Messie, l'âme de Moshé et de tous les Messies fils de Yossef se trouvent enfermés dans ces écorces de la création. Et pourquoi?
 Pour faire la transformation, la réparation du mal en bien. Il y a écrit dans les prophéties que dans le décret de l'exil, les ''femmes coucheront''. Puisque la femme n'est pas affectée par l'union comme nous le voyons lorsqu'une femme juive a une relation avec un homme non-juif, l'enfant est juif car elle n'est pas affectée, donc les femmes dans leur union, ne transgressent pas. Au contraire des hommes qui eux doivent se laisser tuer plutôt que de s'unir de façon interdite.
Il y a un secret dans la personne même du Messie fils de Yossef. Il existe deux aspects dans le Messie:
1/ l'unification des forces (la Yéh'ida), en langage moderne c'est la théorie de l'unification. Le Messie va terminer le perfectionnement de cette unité, c'est la messianité 
2/ l'homme qui est apte à être roi. Le Ramh'al dit qu'il y aura beaucoup de personnes qui vont s'occuper de ce travail. C'est le travail qui va se faire au niveau des écorces afin qu'elles n'obstruent pas notre vision afin de ne pas être corrompu ni par la gloire, ni par l'argent ni par tous les vices de ce monde.
 Cet homme n'est pas le véritable Messie mais il travaille pour lui, il s'inscrit dans la messianité. Le Messie fils de Yossef est l'esprit messianique et il peut y avoir plusieurs hommes dans une génération qui œuvrent à amener l'esprit d'unitude sur terre. Ils sont englobés dans cette partie d'âme appelée ''Yéh'ida''. Yossef dans le chariot divin est appelé ''taureau'' qui représente la gauche de cet enchevêtrement de forces qui procèdent de ce char divin. Il est la rigueur, la loi, la rationalité. Le Messie fils de Yossef peut être pris dans le piège de ces idées fallacieuses et c'est l'âme de Moshé, sa Torah qui va le protéger car elle aussi est entrée dans cette écorce. Cette écorce est cet esprit qui bouleverse tout le monde et qui occulte l'essentiel qui est la relation avec Dieu. Alors l'homme s'enfonce de plus en plus dans l'attraction de cette écorce qui va en fin de compte l'amener à la mort. 
Moshé avec la Torah est le véritable libérateur. Il est le premier libérateur et sera le dernier libérateur. Moshé dans les écorces continue un travail qui n'a pas été fini par le Messie fils de Yossef. Josué qui est le Messie fils de Yossef n'a fait qu'affaiblir Amalek, il n'a pu retirer cette esprit qui remet en cause l'unité divine, l'unité de Dieu dans l'histoire. Yossef est un fils de Rah'el qui correspond à la beauté de ce monde et il y a un danger à cette beauté si elle n'est pas reliée au Messie fils de David. Mais en attendant le Messie libérateur, c'est le Messie fils de Yossef qui fait le travail de la messianité qui est la fabrication de la ''Yéh'ida''. Ce sont les âmes liées à cette messianité qui vont retirer ces imperfections de la vision humaine. Ces imperfections sont les raisons causales de toute chose. On croit à cette relation de cause proche à un effet immédiat. C'est l'écorce qui engendre cette façon de comprendre les choses. Dieu a voulu faire sortir les choses sans l'écorce comme il demande à la terre: « fais sortir des arbres-fruits produisant des fruits». Mais la terre désobéit et crée un arbre qui donne des fruits, c'est la matérialisation de l'écorce de la racine même de l'arbre et aussi l'écorce du fruit. C'est le refus d'accepter l'ordre suprême pour aller selon sa liberté, selon sa nature. C'est ajouter une part qui s'exprime par l'écorce. L'écorce elle-même peut se matérialiser dans l'ego, l'esprit fallacieux, l'esprit malin...cette écorce est tout sauf la réalité. 
Mais cette écorce a un rôle exceptionnel de protection du fruit. Il y a un aspect beaucoup plus profond dans cette écorce. Pour le Ramh'al, il ne s'agit pas de jeter l'écorce. Comme le mal lui-même, il faut la transformer, il faut lui donner un rôle dans ce travail, un peu comme la vésicule biliaire et le foie. Le foie est une usine extraordinaire qui transforme tout sauf certaines choses qu'il rejette et la vésicule est là pour les recycler. 
Le prophète dit au nom de Dieu que tout est au service de Dieu et même le plus petit des insectes, même l'écorce est un maillon dans la conduite divine dans ce monde. Il y a un travail à faire avec le mal comme Aman qui a fait revenir le peuple d'Israël vers son Dieu ce que 48 prophètes et 7 prophétesses n'ont pu réussir à faire. Il ne faut pas en vouloir à Pharaon et à Aman car ils sont eux-aussi des canaux et des instruments comme les prophètes. Cela dépendra des mérites du peuple. Yossef a compris cela: on peut amener même avec Pharaon quelque chose de vrai. Pharaon lui-même reconnaît qu'il n'y a pas un homme comme Yossef qui possède l'esprit divin. Yossef va alors comprendre que ce n'est pas le hasard qui engendre cette situation mais bien Dieu lui-même.

La couronne qui transforme l'homme en roi Messie est cette fabrication de tous ces sages qui étaient engloutis dans les grandes épreuves de ce monde et qui ont réparé l'unification, l'unitude des esprits et de toutes les forces qui existent dans la création. Cette couronne est le niveau d'âme appelé ''Yéh'ida''. Cette couronne est fabriquée par les hommes de la messianité.
Un homme possède trois degrés principaux d'âme: le Néfech-le Rouah'-la Néchama, l'âme animale-l'esprit cognitif- l'âme divine. 
Le rôle d'une personne est dans ce troisième niveau d'âme. Le Néfech et le Rouah' peuvent être commun à nombre de personnes. Mais il y a un niveau spécifique à chacun qui s'appelle la ''Néchama''. Le prophète possède un quatrième degré supérieur aux trois autres: l'intellect-agent qui procède d'un autre monde. Cette intelligence est une intuition vraie, c'est l'esprit prophétique. Le prophète a une vision car il devient le réceptacle de la lumière divine. Ce degré d'âme s'appelle ''H'aya''. À sa création, le premier homme a reçu ces deux extrémités d'âme que sont Néfech et H'aya: l'âme animale qui le branche avec la matière et la partie supérieure, la H'aya qui le relie à l'infini et qui permet de percevoir la réalité de toute chose. C'est comme une sorte d'aura au-dessus de la tête du prophète mais en fait tout le monde la possède mais personne est en contact avec elle, avec ce degré de communication. 
Cette âme fait de l'homme quelqu'un qui comprend les choses avant tout le monde car il est dans le surpassement de l'être. Notre intelligence humaine est construite par nos sens et nos perceptions mais ce n'est pas la véritable connaissance qui est puisée par l'au-delà de notre perception physique, d'ailleurs, l'aura de cette H'aya est au-dessus de la tête. Il y a un niveau encore plus grand de l'âme et qui est l'âme universelle, la ''Yéh'ida''. Ce n'est pas un niveau d'âme qui appartient spécifiquement à une personne. Même la H'aya n'appartient pas à l'homme car elle n'intègre pas le corps mais elle est là aussi pour le protéger, elle apporte la vie divine en l'homme. 
La Yéh'ida est commune à toutes les créatures comme il est enseigné ''et toi tu donnes la vie (MéH'ayé) à toutes les créatures''. La Yéh'ida est la présence divine qui marque le caractère de l'unitude qui relie et rattache l'histoire de tout le monde. C'est cette Yéh'ida qui est enfermée dans les Klippot. Ce sont les Klipot qui commandent alors la Yéh'ida. 
Les gens de la messianité essaient de sortir la Chékhina, cette présence divine par la véritable sagesse, la H'okhma. C'est la science du monde, du Arikh' Anpin. Il y a deux H'okhmot, la sagesse du petit visage, la sagesse de Élokim, c'est la science de la nature, des 32 chemins de la sagesse qui correspondent aux 32 fois énoncés le nom Élokim dans le récit de la création. Ces 32 chemins correspondent à la sagesse du monde. Mais il y a une autre sagesse qui n'est pas celle du monde et qui est celle de l'éternité, celle qui amène le monde à sa plénitude, à sa perfection, à l'infini. 
C'est la sagesse cachée qui est la science du Messie.
 Le Messie va être le révélateur du souffle de Dieu. 
Ce souffle est symboliquement issue des narines du grand visage qui est un plan de la création d'avant la création. Et dans ce plan, il y a une sagesse qui n'est pas cachée mais dès qu'elle se révèle, il y a une dissimulation qui se forme et qui ne laisse pas cette sagesse descendre. Avec Moshé, cette sagesse s'est révélée mais en brisant les tables de la loi, cette sagesse s'est de nouveau dissimulée. Et même Moshé a perdu cette cinquantième porte et est resté dans les écorces de la dualité des 49 portes de la sagesse. C'est le roi David qui va ouvrir la cinquantième porte. Les psaumes sont compartimentés en cinq livres comme la Torah. La couronne du roi David est aussi enfoncée dans les écorces mais par la messianité, vont être ramenés non seulement le peuple d'Israël mais aussi toutes les nations au service de la sainteté, et les soumettre à la sainteté comme il est dit « je transformerai toutes les nations en un langage pur et clair». Toutes les sciences alors seront obsolètes, il n'y aura plus que le langage divin, l'esprit divin qui se révélera.
Ce n'est que l'esprit de la sagesse de la Yéh'ida qui va permettre ce travail de l'unitude, de l'unification des valeurs et même si elles paraissent antinomiques et antagoniques. La soumission des nations va se faire par l'union des contraires. Comme nous voyons à propos de l'agneau pascal que l'on fête tous les ans à Pessah' qui est en fait l'idole et le dieu égyptien. En fait c'est la force même de l'écorce qui est utilisée pour revenir à l'unité divine à la fête de Pessah'. De même à Pourim, le service se fait par le vin qui est en fait le support du festin de Assuérus. Qui révèle Esther si ce n'est Vachti! C'est la fête de la transformation du mal en bien où le désespoir se transforme en joie. Il faut rentrer dans l'écorce pour comprendre d'où elle puise sa force, sa véritable énergie. Ce ne sont pas les causes proches qui sont les véritables causes. L'écorce ne veut révéler que les causes proches mais le Messie va révéler la véritable cause qui est l'origine de tout. Les causes proches ne sont des causes qu'à la condition qu'elles soient animées par l'âme universelle qu'est la Yéh'ida. Ces causes ne marchent que lorsqu'elles sont reliées à ce rayon de l'infini, à la Yéh'ida cette force qui relie le tout. 
Cette Yéh'ida est représentée par la ''grande couronne en or'' et aussi par la Ménorah qui est fabriquée avec les sept branches qui correspondent aux sciences qui convergent toutes vers la science centrale qui est représentée par la lumière centrale de la Ménorah. Toutes les réparations du roi David vont dans ce sens, il prend la puissance du monde que Moshé a révélée auparavant et qui montre que tout a été créé par une même et unique volonté pour ramener les écorces à leur origine. Si Moshé a fait descendre la Torah sur la terre, David doit faire revenir par la Torah, le mal au bien sur la terre. 
Le roi David est la réparation du mal. Moshé frappe le mal, il se confronte au mal mais il n'a pas la possibilité de l'amadouer, de le dompter, de l'apprivoiser. Avec David, la faute n'est pas une faute car il est arrivé à un niveau où la ruse est absente. La ruse étant la conséquence de cette situation où Dieu n'est pas présent. David est sorti de la logique et des causes proches. 
Il a compris que la force ne venait ni de lui ni d'autre chose que Dieu alors la peur, la ruse l'ont quitté comme le psaume le dit « même dans les profondeurs de l'enfer, rien ne m'arrivera». 
Il n'y a que Dieu qui existe et il est avec lui et lui est avec Dieu. 
Personne dans ce monde ne peut lui faire de mal. 
Lorsque Dieu aime les voies justes d'un homme, même ses ennemis le servent. À la fin des temps, tous viendront apporter au Messie des plateaux d'argent et d'or, se prosterneront et reconnaîtront que seul le Messie peut leur enseigner. L'ennemi n'est ennemi que par ignorance. 
Le mal ne se révèle que par le manque d'influence de cette Yéh'ida. Yossef est devenu le maître du secret et qui va enseigner à David, c'est le Messie fils de Yossef qui va enseigner au Messie fils de David mais il n'a rien en lui du libérateur. 
Le Messie fils de David est une âme pure qui ne connaît rien de ce monde. Le travail du Messie fils de Yossef est de faire descendre sur terre la sagesse cachée et c'est Amalek qui contient cette couronne, cette sagesse cachée et l'empêche de sortir. Amalek amène la fausse foi tout comme les faux messies. La Torah s'affaiblit en cachant le secret et en révélant ce secret, on donne la force à la Torah. Le Messie fils de Yossef va relier cette sagesse exceptionnelle à la création. Elle a le pouvoir d'unifier toutes les forces de la nature car il y a une sagesse qui divise en 32 chemins, c'est la sagesse du petit visage. Dans cette voie, c'est grâce à la différenciation que l'on comprend. On distingue alors le jour et la nuit, l'homme et la femme, la lune et le soleil, l'arbre et le fruit. Et même la foi du juif va se diluer dans cette distinction des antagonismes. Et cela est la conséquence de la fermeture des sources de la sagesse cachée. Ce secret a été caché à Moshé lui-même. En cassant les tables de la loi, il a perdu l'accès au secret.
Pourquoi Dieu a t-il proposé la Torah à Essav et à Yishmaël?
 Seul Moshé a compris le message divin donc ce qui manquait aux nation pour recevoir la Torah était un Moshé! 
Les enfants d'Israël ont reçu deux couronnes chacun sous le mont Sinaï en recevant la Torah. Ces deux couronnes représentent Essav et Yishmaël. Ces deux couronnes correspondent aux deux parties supérieures de l'âme: la H'aya et la Yéh'ida. Par ces deux couronnes, Israël domine et les nations n'ont plus d'autre choix que d'apprendre d'eux. Toute la nature repose sur ces deux fondements que sont Essav et Yishmaël. Et lorsque le peuple d'Israël a fait le veau d'or, ces deux couronnes leur ont été repris. À partir de ce moment, Israël ne peut plus dominer et au contraire, il est soumis au pouvoir de la nature des autres nations. 
Cette connaissance issue de ces deux parties d'âme se trouve maintenant dans l'unification qui est faite par le roi David et son Messie. Il est le synthétiseur final mais avant cette unification, il y a beaucoup de sages qui vont essayer de trouver et de relier justement la matière et la lumière. Le Zohar dit que les vêtements de lumière du premier homme sont devenus matière. La lumière est alors devenue matière mais avant la faute, le corps n'était pas corrompu, il était lui-même une énergie lumineuse. Le corps est corrompu seulement s'il est matière, il est éternel seulement s'il est lumière. 
Tant que le corps est matière, il est dans la temporalité et a besoin de la matière pour exister. Le Messie fils de Yossef n'est pas un homme mais une grande époque qui a commencé avec la destruction du temple et avec la révélation du secret par le Zohar. 
C'est grâce à l'islam que l'idée de l'unité du monde s'est propagée dans le monde et c'est grâce au christianisme, que la notion du Messie s'est propagée dans le monde.
 Ce sont ces deux couronnes qui ont été données au peuple juif au moment du don de la Torah. C'est par la messianité que va se révéler le secret de ce qui anime réellement toutes les créatures, toute l'histoire et c'est ce que Yossef dit à ses frères « ce n'est pas vous qui m'avez envoyé en Égypte mais c'est Élokim qui m'a placé ici pour préparer l'exil». Cette couronne qui perçoit Dieu dans toute la création est construite par Rabbi Akiba, par Rabbi Shimon, par le Ramh'al...par tous ces maîtres et même par nous-mêmes si nous savons relier tout à la cause première. La compréhension vient tout d'abord en acceptant que tout vient de Dieu, l'écorce devenant fruit alors. C'est cela sortir de la Klippa, c'est sortir des causes proches pour rejoindre la cause originelle. 
Ce n'est qu'au moment où nous cessons de croire à l'autonomie et à la souveraineté du dieu étranger, des forces étrangères de notre corps que nous sortons de ces écorces pour devenir fruit et énergie divine.


 Rav Mordékhaï Chriqui 5778
Retranscription Rav Michael Smadja

Publie par la Source des sagesses
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