dimanche 28 janvier 2018

Jerusalem - Le centre de la réparation du monde

Jérusalem au centre de la réparation du monde


C'est la réparation d'une conscience universelle où toutes les créatures font partie d'un même projet. Cette réparation amène à la perfection du monde. 

Extérieurement, nous avons l'impression de vivre notre vie de manière singulière mais inconsciemment si nous faisons partie de la création, c'est que nous avons chacun une utilité dans la direction divine. Cette raison d'être nous échappe souvent. Comme le dit l'enseignement « il n'y a pas de chose qui n'a pas sa fonction, qui n'a pas son endroit, qui n'a pas son heure». 
Tous les moments, tous les instants, toutes les créatures convergent vers un même but. Chaque créature tant qu'elle est dans ce monde, a un rôle a joué. 
La fin n'arrive que parce que sa mission est terminée. Nous devons être conscient que nous jouons un rôle tous ensemble , il y a un plan divin et la majorité des gens ne le connaissent pas. 
Ce ne sont pas uniquement ceux qui accomplissent les commandements de la Torah qui accomplissent le plan divin mais même ceux qui n'étudient pas ou n'accomplissent pas les commandements car nous sommes tous reliés à un même principe universel qui unit aussi bien les enfants de Noé que les enfants d'Israël. 
Ce principe est la foi dans l'unité primordiale de cette même création. Cette unité primordiale n'existe pas seulement en restant passif mais elle agit continuellement pour justement amener la création à sa perfection. Car le monde a été créé avec des lacunes et par ces lacunes. Ces lacunes vont progressivement être réparées par les hommes non seulement par les difficultés et les épreuves mais aussi par cette conscience de faire partie de cette réparation. Être un sujet dans l'histoire est justement d'être conscient de ce plan divin. Dieu n'a pas créé le monde pour faire la police car le but ultime de la direction divine est de révéler sa présence dans la création, il est le moteur même de la direction de ce monde. Dieu n'est pas que la puissance créatrice qui se retire après de ce monde où il n'est là qu'en simple observateur pour juger ses créatures et faire la police. La foi en Dieu est beaucoup plus profonde que cela. C'est la foi qu'il y a un sens à la conduite de l'histoire inexorable en dehors même de la volonté humaine. 
Il y a une harmonie extraordinaire dans les lois de la création afin que les créatures puissent exister. Il faut un nombre illimité de paramètres pour que les créatures puissent exister au moment présent et il est impossible de croire que ces paramètres soient de l'ordre du hasard ou liés à une cause proche déclenchée par une action humaine. Tout le monde reconnaît qu'il y a un ordre mais uniquement dans la création et non dans l'histoire car le libre arbitre intervient et semble régir toute action qu'elle soit bonne ou mauvaise. Les gens ont donc une difficulté à comprendre le sens de leur vie. Il est plus facile de comprendre à posteriori que Dieu n'agit que pour le bien mais le vivre au moment présent, il faut une étude approfondie dans la structure même de la création. Pour le Ramh'al, la perfection n'est pas le bien mais la transformation du mal en bien. Car le monde est duel et au moment de la création, il y avait déjà deux arbres: l'arbre de l'éternité et l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Ce sont les deux voies de la conduite divine mais notre foi est de faire l'unification de ces deux axes, de ces deux arbres. 
C'est l'union du Dieu transcendant d'avant la création ''AVAYA'' avec ses configurations de la création car en vérité nous ne connaissons Dieu qu'à partir de ses créatures. Ce n'est qu'en faisant l'unification de ces deux aspects du divin que nous percevrons Dieu dans la conduite de l'histoire. Cette existence d'avant l'espace-temps est la même après la création. Avaya est seulement dissimulé par ses propres lois qu'il a créées qui sont Élokim, les lois de la création et de la nature. Il n'est pas que le Dieu transcendant mais il est immanent. Il ne crée pas uniquement, il dirige aussi, il amène inexorablement la création à sa perfection par le moyen de ses créatures. Pour le Ramh'al, la Kabbale n'est pas qu'une science de la cosmogonie c'est-à dire la sagesse de l'insaisissable mais c'est la sagesse du Dieu directeur qui dirige en permanence sa création. Il l'a renouvelle à chaque instant, il renouvelle toutes ses créatures en même temps jusqu'à leur dernier souffle de vie. C'est le Dieu omniscient et omnipotent. Il est non seulement le Dieu de la création mais aussi le Dieu de l'histoire comme le verset proclame: « je suis Hachem ton Dieu qui t'as fait sortir d’Égypte» et non pas « qui a créé le monde».

D'après le Ramh'al, les 210 ans d'esclavage avaient pour but de façonner cet arbre constitué de 600 000 âmes d'Israël afin de révéler l'unité divine de manière parfaite. Ces âmes représentent l'âme universelle de la création. Il ne s'agit pas de séparer un peuple de parmi les peuples et de créer la zizanie bien que la plus grande partie des hommes et des juifs aussi pensent que c'est ce qui s'est passé et qui a entraîné encore d'autres tragédie car ils ne perçoivent que l'extériorité des choses. Il y a alors une tragédie qui se révèle, la haine du peuple d'Israël par cette sortie d’Égypte et surtout par le don de la Torah. 
La Torah qui nous singularise a en même temps créé une haine car ses lois nous obligent à nous écarter des nations! 
De même en nous donnant la terre d'Israël, Dieu ne nous donne pas une terre vierge mais une terre déjà habitée par les nations. Cela va donc engendrer encore de la haine. 
Mais en vérité, il y a une universalité de la Torah et du peuple d'Israël qui le relie à toutes les nations. Nous voyons que si un seul homme fait un retour authentique vers Dieu, le monde est réparé par lui. Un petit groupe de dix personnes si elles sont dans la même fréquence, ayant la même relation avec Dieu, peuvent réparer toute la création car elles vivent une même expérience divine. Un petit groupe d'hommes peut amener tout un monde à cette conscience d'âme du sens de l'existence. En recherchant dans toutes les sciences et même dans la Torah exotérique, nous ne pouvons trouver le véritable sens de la vie car cette démarche n'est déclenchée que par la perception des sens. Même le roi David ne comprenait pas le rôle de l'araignée dans la création. Pour comprendre la création, l'homme a besoin d'être en relation avec elle. Ainsi lorsque le roi David a vu que l'araignée l'avait sauvé, il a compris son utilité mais ce n'est qu'une compréhension des sens et donc subjective et relative. Il y a une autre forme de relation qui est universelle pour comprendre le sens de la création et qui est objective. Tout ce qui existe dans le monde a une utilité et la même pensée suprême qui a créé toutes les créatures et qui les a disposées dans cet univers, leur permet aussi de subsister. Tant que la créature existe et perdure, cela veut dire qu'elle a encore une utilité dans la création et dans son histoire. Cette utilité est d'amener le monde à sa perfection c'est-à-dire à l'éternité. Tant qu'il y a la détérioration et donc la mort, tant qu'il y a la désuétude et donc la limite, il y a une force qui ne permet pas au monde de se perpétuer. La perfection n'est liée qu'à l'infini et à l'éternité. Puisque toutes les créatures ne peuvent se perpétuer indéfiniment car il y a une force qui les en empêche. Cette force dans la Kabbale s'appelle ''les rois primordiaux''. Ces rois représentent les vases, les réceptacles qui permettent de percevoir et de recevoir donc la lumière divine. Toute forme d'existence est un réceptacle. Il y a un émetteur et un récepteur et un récepteur peut aussi être un émetteur, une force dirigeante comme des parents par rapport aux enfants, comme la terre par rapport aux graines, aux semences. Mais en vérité, toutes les créatures n'ont que ce titre de vase et même les lois de la création, les lois de la nature ne sont que des vases et donc ne sont pas perpétuelles et même le soleil n'est pas éternel. Le Ramh'al nous enseigne que le monde évolue vers cette perfection qu'est l'éternité où tout est ressenti comme étant dirigé par une force suprême et qui organise tous les événements pour arriver à un but commun. En d'autres termes, nous allons comprendre que l'histoire a un but. Tout le monde est conscient maintenant qu'il y a un début à cette création et donc un Dieu créateur mais qui ressent qu'il est le Dieu de l'histoire? Le prophète proclame « je suis le premier et je suis le dernier» c'est-à-dire je suis UN avant la création et UN même après la création des multitudes de créatures. Comment cela est-il possible? L'histoire du monde n'est pas en fait l'histoire de l'homme mais l'histoire de Dieu. C'est l'histoire du dévoilement de son unité car la création n'est pas un acte révélateur mais au contraire un acte de dissimulation. Le monde ''olam'' devient ''élem'' dissimulation mais la dissimulation de qui? Du chef d'orchestre, du maître de l'histoire. C'est la cause des causes qui unifie et qui fait l'harmonie entre toutes ces causes. 

Chacun de nous par sa prière, par sa méditation, par ses actions aussi a une influence dans le cours des choses non seulement à un niveau individuel mais aussi à un niveau universel, par sa capacité à se concentrater et par son lien avec l'âme universelle qui s'appelle la ''Chékhina'', la présence divine. Selon notre degré d'adhésion avec la Chékhina, une influence se révèle et s'épanche sur la création. Le Talmud enseigne que la mort d'un juste est plus dévastatrice que la destruction du temple. Il faut pleurer le juste plus que le temple. Celui qui tue une personne, retire la présence divine de ce monde. Donc il y a un lien qui unifie le microcosme et le macrocosme.
Rabbi Shimon qui a expliqué les plus grands mystères du monde et de l'existence, finit son œuvre avec une phrase incompréhensible. En expliquant les différentes configurations de Dieu, que l'on appelle les ''Partsoufom'', les ''visages'', il y a un visage qui s'appelle le ''féminin divin'', la ''Noukva'' qui se traduit en français par ''immanence'', la présence divine, le Dieu ''d'en bas''. Comme la terre qui représente le principe féminin, ainsi, il y a dans la symbolique de la configuration des visages de Dieu, un principe qui reçoit. Il y a un capteur dans le monde qui capte et qui ramène le tout. Un peu comme la terre qui capte la semence et qui fait sortir les plantes et aussi les ronces, les épines et les fruits. Au niveau métaphysique, existe ce principe qui s'appelle la ''présence divine''. Cette présence n'a pas une place spécifique même si au début du début elle a une place dans la création originelle. Avant de sortir en action, il y a la restriction de la lumière infinie divine qui est une sorte de communication qui se crée entre Dieu et lui-même c'est-à-dire entre l'être et cette présence qui est la conséquence d'une ''séparation'' de ces ''deux'' principes comme il est ainsi enseigné à propos de la création de l'homme, Dieu dit: « nous allons faire....» à qui Dieu dit ''nous''? En fait ce sont les visages de Dieu qui se parlent entre eux d'après le Zohar. (Il est difficile en vérité de parler de configuration dans l'unité de Dieu mais il faut s'habituer à ce langage du Zohar). Ces configurations en vérité ne sont pas séparées. Au moment de la création, les lettres commencent à apparaître l'une après l'autre afin de dire à Dieu de créer le monde. Ce sont les 22 lettres de la présence divine, du principe féminin. Cette âme du monde correspond à ces 22 lettres et chacune de ces lettres vient devant Dieu et lui demande d'être le principe créateur du monde. Mais Dieu repousse chacune des lettres jusqu'à la lettre Beth, la deuxième lettre de l'alphabet qui est l'initiale du mot ''Brakh'a'', bénédiction. Le verset dit « car c'est là-bas que Dieu a ordonné la bénédiction, la vie jusqu'à l'éternité». Les mots de ce verset ont été les derniers mots prononcés par Rabbi Shimon. Son dernier mot prononcé a été le mot ''vie''. Il a été prononcé lorsqu'il parlait de Sion et de Jérusalem. Il y a une différence entre Sion et Jérusalem. Sion représente les nations et Jérusalem représente Israël. Si la présence divine est partout, pourquoi Dieu nous a t-il donnés une terre spécifique? En quoi une terre est-elle nécessaire pour servir Dieu puisqu'il est partout? Encore plus, lorsque le temple sera construit, le service des sacrifices ne pourra plus se faire ailleurs que dans ce temple!
Il y a dans le temple, une pierre angulaire qui puise de l'au-delà et qui épanche vers le monde. L'univers a été installé à partir de cette pierre qui se trouve dans le saint des saints. Jérusalem n'est pas uniquement la capitale d'Israël mais elle est aussi la capitale de l'univers. Cette place qu'est Jérusalem appartient à tout le monde.
Jérusalem vient du mot ''Yéroucha'' héritage et ''Chalem'' parfait, c'est la complétude de toutes les plus grandes villes du monde. Il n'y avait pas une sagesse qui ne se trouvait pas en elle. Jérusalem était la plus grande des villes aussi au niveau de la connaissance. La grande intelligence du Roi Salomon était d'avoir construit le temple.
Les mesures mêmes du temple sont les mêmes mesures avec lesquelles le monde a été créé, ce sont les Séphirot, les principes premiers avec lesquelles Dieu crée. Ces mesures prennent une dimension avec un nombre comme si le nombre était le début de tout. Le nom ''Séphirot'' a en lui la racine du mot ''compte''. Par des calculs astronomiques exceptionnels, le temple va regrouper le temps universel. Ce n'est pas l'espace comme dans l’Égypte car les pyramides correspondent à l'espace. Par contre le temple correspond au temps, le Roi Salomon est un bâtisseur du temps. Pour cela, dans le temple, il y avait un service lié au temps. Il y avait 24 groupes de prêtres par rapport aux 24 heures de la journée. Le temple reliait toutes les créatures au projet divin qui est d'amener le monde à cette conscience de la direction de l'unité absolue. Pour construire ce temple, il fallait quelqu'un qui connaît très bien le comportement humain afin de relier aussi bien l'espace que l'être par le temps. C'est un espace qui n'est pas lié qu'avec le temps mais qui est aussi lié avec l'être. C'est l'être qui va relier cet espace au temps comme le verset le dit: « et vous me ferez un sanctuaire et je résiderais parmi vous» par cette construction issu de l'espace-temps, Dieu va se réaliser dans les êtres, dans l'âme humaine. Jusqu'à présent l'âme est passive, elle n'est pas dans la dynamique du temps. Mais avec le temple, il y a un travail qui commence par l'âme humaine. Avant le service du temple, il n'y a pas un partage entre le maître du monde et la créature car l'être se dissipe dans cet être suprême. Cette relation qui fait que nous avons aussi un rôle à jouer dans la transformation de la matière, dans la transformation du temps, dans la transformation de l'histoire, se fait à partir justement de cette union avec la Chékhina. À l'époque du Roi Salomon qui était une relation exceptionnelle pour des êtres exceptionnelles, cela va devenir élémentaire pour chacun. La prophétie va devenir quelque chose de naturel pour tout homme qui entrait dans le temple. Au moment de la destruction du temple, cette relation s'est évaporée.
À quoi correspond le temple de Jérusalem? Car en vérité, le problème n'est pas Jérusalem mais le temple! Dieu a créé entre Israël et les nations une zizanie et en même temps il veut que l'on réalise cette réparation avec toutes les nations. D'un côté, Dieu donne à Israël une terre déjà habitée qu'il faut alors conquérir, il donne à Israël une Torah et non aux nations. Cela crée une haine des nations sur Israël. Ces deux pans de l'histoire correspondent à Essav et Ichmaël, la foi est révélée par les chrétiens, c'est la connaissance de Dieu et donc la jalousie de la Torah. Yshmaël correspond à la poussière et la terre, les musulmans revendiquent donc la terre d'Israël. Les musulmans vont devenir les bâtisseurs d'Israël. Alors que les chrétiens ont un problème avec la perception de Dieu et de sa Torah et vont donc faire d'un homme un dieu avec une nouvelle torah. C'est un peuple qui veut à tout prix exprimer l'être alors que Ishmaël veut exprimer la terre. Donc l'espace est représenté par Ishmaël et l'être par Essav. Israël est lié à cette dimension du temps qui est révélée par le tétragramme car en fait Dieu n'est pas l'être mais celui qui réalise le temps. Il n'y a pas un instant sans son existence, il ne peut y avoir de séparation entre lui et les êtres existants. L'être primordial permet l'existence de chaque créature à chaque instant. Le temple est la matérialisation de ce temps éternel et qui produit une vie qui va vers l'éternité et non vers l'éphémère de la dualité. La sortie d’Égypte est cette relation avec l'infini, c'est la sortie du temps humain pour entrer dans un temps divin. Ce temps divin est représenté par le tétragramme ''AVAYA'' qui veut dire ''il était-il est-il sera'', ce passé-présent-futur est lié à un instant et cet instant est la présence divine actuelle non pas dans le passé ni dans le futur mais dans le présent. C'est cela la ''vie'', cette énergie liée à l'instant présent. C'est un présent en continuel devenir. l'homme ne connaît pas ce temps car il faut sortir de l’Égypte qui correspond à l'espace. En sortant de cet espace-temps, Israël a franchi 42 étapes pour arriver à la terre sainte au-delà de l'espace-temps. Ce chiffre de 42 correspond aux initiales hébraïques ''MAB'' pour ''MAassé Béréchit'', l'acte de la genèse, l’œuvre de la création. La création est terminée et nous ne sommes plus alors dans l'histoire de la création. Nous sommes alors dans le temps divin et au moment du don de la Torah, Israël a déjà expérimenté cette quintessence de la vie éternelle en atteignant la 50ème porte de la sagesse, le 50ème jour de la sortie d’Égypte. 
Le monde se dirige vers un but qui est le retour vers l'éternel. Toutes les créatures doivent amener le monde, l'univers et tout ce qu'il contient à cette dernière phase qui est le dévoilement de l'unité. C'est-à-dire comprendre que toutes les créatures et les événements ont une utilité dans l'histoire. C'est cela ''AVAYA'' c'est Dieu dans le temps et pas uniquement Dieu de la création qui aurait un regard sur sa création pour la récompenser ou la punir. Il est le Dieu qui anime tous les moments, tous les instants de toutes les créatures en même temps dans ce présent éternel. Certains êtres sont liés à cette conscience universelle de l'instant présent, à la présence divine. Leur cœur bat en même temps que cette âme. Il y a un cœur qui bat pour tout le monde. Les grands sages lorsqu'ils voient les malheurs dans le monde disaient ''malheur à ma tête'' ''malheur à mon cœur'' car leur cœur battait avec le cœur du monde. Ils ressentaient l'évolution du monde.
Le temple reconstitue toute l'histoire du monde non pas les mesures de la création du monde comme les pyramides d’Égypte, non pas les milliards d'années de la construction du monde ou bien les milliards de neurones ou d'étoiles dans la voie lactée. La véritable révélation de Dieu ne se fait pas dans la création bien que celle-ci soit absolument parfaite dans sa réalisation mais dans l'harmonie qui se révèle par l'histoire au travers des hommes. Comment peut apparaître un ordre dans cette histoire des hommes qui ne se révèle que par le désordre et le mal? Cet ordre de l'harmonie parfaite divine de l'histoire ne pourra se percevoir que lorsque le mal et cette opposition de forces seront perçues de manière unitaire. Cela ne dépend que de la perception de l'homme qui de spécifique doit devenir universelle. C'est la perception individuelle de la vie qui révèle le mal. Cette perception duelle, cette logique qui est basée sur la perception des sens qui fait comprendre à l'homme une chose par son contraire. C'est la lune qui provoque cette dualité, 14 jours de croissance et 14 jours de décroissance. Ces 28 jours représentent la dualité que le roi Salomon a révélé qui est liée justement au temps. La première Mitsva qui a été donnée à Israël a été de sanctifier la lune c'est-à-dire le temps, percevoir Dieu dans le temps à chaque moment de l'histoire de la création. Car il y a un temps humain qui est lié à l'espace et non pas à l'être suprême et ce temps va révéler l'être singulier qui est la résultante de la séparation d'avec l'être primordial. Cet être singulier ne peut perdurer que dans un temps restreint en dehors du temps divin qui n'est que présent. Il lui faut un espace pour réaliser ce temps afin que son être puisse exister en tant que tel et se mouvoir dans cet espace-temps créé par sa perception sensorielle. Se révèlent à l'homme alors le doute du lendemain et les regrets du passé. Le temple va donner un sens à toute l'histoire de l'humanité en révélant le véritable temps car ce qui manque à l'homme dans son espace-temps est le futur, la direction qui l'amène au véritable futur qui en vérité n'est que la révélation du véritable présent.
C'est avec les deux grandes nations que sont Essav et Ishmaël et à partir d'eux que va se réaliser la construction du temple. Tout procède de cette place et tout revient à cette place. Le temps n'existe pas en vérité, la seule chose qui existe est l'unité. Cette unité a été découpée en une multitude de parcelles dispersées dans le temps et l'espace. En réunissant toutes ces parcelles d'espace-temps, la révélation divine alors apparaîtra. L'homme comprendra d'où le monde procède et où le monde doit arriver c'est-à-dire au temple. C'est le seul lieu où l'émanation divine et Dieu vont commencer à se séparer. C'est l'espace où la brisure de symétrie des forces créatrices va se faire. C'est l'endroit où il y a la séparation du récepteur et de l'émetteur qu'est le rayon de l'infini. À partir de ce moment, l'homme est ''libre'' et n'est donc plus en communication avec l'infini. Tant que l'homme était dans le nombril du monde, il était animé par quelque chose qui le dépasse. Dieu par la brisure de symétrie veut que l'homme expérimente cette séparation et soit autonome. Grâce au temple, qui est une sorte d'écran par lequel Dieu voit tout et dirige tout, le saint des saints, la salle des machines, il envoie tout à tout le monde. Il y a donc un lieu où toutes les actions se réunissent et où tous les cœurs doivent se pencher et s'orienter pour le reconstruire. Alors le temple deviendra une maison de prière pour toutes les nations. Toute l'humanité se reconstruit grâce à cette connaissance issue du temple et que le roi Salomon avait atteint. C'est la connaissance du roi Salomon qui relie le vase et le rayon. Le Zohar est cette science qui unifie le rayon au vase. Lorsque l'on saura rattacher chaque moment éphémère, chaque événement à l'éternité, alors l'unification de la lumière et du vase se fera: 
« AVAYA est Élokim» les lois de la nature, les vases, représentées par Élokim ne sont pas autre chose que l'éternité du rayon divin représenté par AVAYA. La vie n'a de sens que dans l'éternité, que dans la relation que l''homme forge avec Dieu. Et cette éternité ne se révélera que dans le saint temple de Jérusalem.

Rav Mordékhaï Chriqui 5778
Retranscription Rav Michael Smadaj
Publie par la Source des sagesses


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