lundi 5 février 2018

Religion-Delivrance-Etude de la torah et Idolatrie

 

 

La Religion, La délivrance, L'Etude de la Torah peut elle être une idolâtrie? 

La Sortie d’Égypte est le prototype de toutes les délivrances et de toutes les rédemptions d'Israël. La délivrance est un des treize principes de la foi. Le dernier principe étant la foi en la venue du Messie. Le premier des principes de la foi est de reconnaître qu'il y a une existence unique qui fait exister tous les existants, qui crée toutes les créatures. Il faut croire qu'il y a un être qui donne existence à tous les existants. Il n'y a rien avant lui, il n'y a pas un temps pour son existence. Il ne commence pas et ne termine pas. 

Dans le traité ''le service idolâtre'', il est enseigné à propos de l'étude de la Torah: « tout celui qui s'occupe de la Torah uniquement, ressemble à un idolâtre qui n'a pas de Dieu comme il est écrit: ''de nombreux jours, Israël vivait sans Dieu de vérité''. Que signifie ''sans Dieu de vérité''? Car il vit sa Torah sans Dieu!» cela nous apprend que même de la Torah, on peut en faire une idole. Faire de la Torah une religion et non une étude et un moyen de rechercher la vérité, devient alors de l'idolâtrie. La Torah étant la chose la plus élevée dans le monde comme le Zohar le dit « Dieu, la Torah et Israël ne sont qu'une seule et même entité». La Torah étant la pensée de Dieu. Étudier la Torah c'est-à-dire la pensée de Dieu, est le moyen de s'attacher à Dieu. Pour cela, il ne se suffit pas d'étudier mais il faut aussi faire les bonnes actions. Il ne faut se cloisonner dans une certaine casuistique et une certaine intellectualité de la Torah car cela nous déconnecte de ce Dieu de vérité. Mais ce n'est pas seulement par les bonnes actions que l'on peut atteindre la connaissance de Dieu. Un homme bon peut être idolâtre. De même lorsque nous espérons la délivrance tous les jours, ne tombons nous pas dans ce même système de penser où Dieu est ''absent''? Notre relation avec Dieu n'en est elle pas affectée? 

Il y a quatre grandes étapes et quatre significations dans le déroulement de la délivrance comme il est fait allusion dans le verset: « je vous sortirai, je vous sauverai, je vous libérerai, je vous prendrai en tant que peuple, je serai votre Dieu et vous reconnaîtrez que moi, l'éternel je suis Dieu». Ces quatre termes employés par la Torah pour exprimer la délivrance sont représentés par les quatre coupes de vin à Pessah'. Un homme peut sortir de prison mais s'il se trouve dans le désert, cela ne s'appelle pas ''vivre la délivrance''! Cette étape dans la délivrance est appelée ''je vous sortirai'' lorsque le verset dit ''je vous sauverai'' cela fait référence à une protection mais cela ne reste qu'au niveau physique. Ces deux verbes correspondent à une délivrance matérielle.

Mais est-ce cela la véritable délivrance? Ce niveau de liberté physique est-il le niveau le plus parfait de la délivrance? Être comme tous les peuples est-il le but de la sortie d’Égypte? Il y a en fait une délivrance qui est spirituelle et qui est la véritable délivrance. Dans ces quatre verbes du verset, sont inclus les quatre exils et les quatre délivrances que nous allons vivre dans notre histoire. Les deux premiers exils de Bavel et de Perse était des exils physiques alors que le troisième exil qui est celui de la Grèce est un exil spirituel car Israël vivait dans sa terre. Les grecs ont obscurci la compréhension de la Torah. Cet exil correspond aux ténèbres. Il y a donc un exil bien qu'étant dans notre terre. Mais l'exil de Rome est encore plus terrible où l'état s'est substitué à la providence divine. Seul Rabbi Shimon s'est dressé contre ce système étatique. C'est l'exil du temps car le César n'était pas contre la religion comme il a dit ''que revienne à Dieu ce qui appartient à Dieu et à César ce que revient à César!'' il sépare alors la religion de l'état. L'exil de Rome est le plus profond, il correspond au ''Tohou'' à l'abîme. C'est le concept de l'état qui va amener cet abîme au sein du peuple d'Israël. C'est l'idée de l'état-providence. L'état prend la place de Dieu, il subvient à tous les besoins du peuple. Petit à petit, la foi en Dieu s'estompe pour faire place à la confiance en une institution étatique. C'est un exil qui ne se termine pas car cet exil est très perfide. Nous pensons qu'avec la liberté, nous vivons la délivrance. Il est vrai que la liberté est nécessaire et fait partie de la délivrance. On a besoin d'une terre mais en vérité, nous n'avons pas de terre bien que tous les textes parlent de cette terre promise. Car nous avons occulté ce qu'est la véritable Jérusalem. La sortie d’Égypte n'est pas qu'une sortie vers la liberté d'agir mais c'est surtout une liberté de l'esprit, la libération des sens. C'était aussi l'exil de la parole. Il y a écrit à propos de la terre d'Israël: « il raconte l’œuvre de la création pour leur donner l'héritage des nations». Pourquoi Dieu nous a donnés une terre qui était déjà habitée? Pourquoi avoir eu besoin de conquérir cette terre? De même, nous voyons à propos de la Torah, l'acceptation de celle-ci par le peuple d'Israël a entraîné une haine des nations! En nous donnant la Torah, Dieu nous a singularisés, il nous a distingués de toutes les autres nations. Les deux plus grands cadeaux que Dieu nous a donnés, ont entraîné de la haine. Ce que Dieu veut montrer par cela est qu'il est le directeur et le dirigeant même de ce monde. Tout événement, toute créature ne sont créés et dirigés que par lui. Le mot exil se dit ''Gola'' en lui rajoutant un aleph, se transforme en ''Guéoula'', le Aleph qui est la première lettre de l'alphabet, représente l'unité divine. Donc l'exil est dans le multiple et la délivrance est dans l'unité.

 Le tétragramme représente la sortie d’Égypte. La création du monde s'est faite par le nom divin Élokim. Ces deux événements que sont la création et la sortie d’Égypte sont les deux événements majeurs de ces six mille ans. Pour quelle raison, la Torah a commencé son enseignement par la création et non par la sortie d’Égypte? Que nous apportent toutes les histoires révélées dans le livre de la genèse? Commençons la Torah avec la première des Mitsvot qu'est la sanctification du mois, du temps! Pour Israël, le premier mois est le mois de Nissan, le mois de la sortie d’Égypte alors que pour les nations, le premier mois est le mois de Tichré qui est le premier mois de la création. Il y aurait donc deux commencements, un commencement universel et un commencement particulier qui ne concerne que Israël. Israël a été conçu avant même la création comme il est enseigné: « il est ''monté'' dans l'esprit de Dieu au départ» c'est-à-dire avant la conception des créatures». Donc le concept de ce peuple n'est pas un concept humain mais un concept divin. C'est un concept immatériel qui deviendra matériel plus tard au moment de la sortie d’Égypte. Et donc la véritable création ne commence qu'au moment où ce peuple se révèle dans le monde jusqu'au moment du don de la Torah et de la révélation de l'unité divine. Bien que la création est une preuve qu'il y ai un créateur, Dieu ne s'est révélé au peuple d'Israël au mont Sinaï qu'en tant que le Dieu qui les a sortis d’Égypte. C'est la différence entre Élokim et Avaya, entre le créateur et le dirigeant. Dieu en tant que créateur ou Dieu en tant que maître du temps et de l'espace. Ce nom ''Avaya' est le nom de la délivrance. Les quatre lettres du tétragramme sont la représentation des quatre niveaux de libération. La première lettre est le Youd qui correspond à la sagesse divine mais la pointe de ce Youd correspond au Kéter, à la couronne, à l'esprit divin lui-même. Pendant plus de deux mille, avant le don de la Torah, Dieu a préparé ce peuple, il était en gestation. Et ceci déjà après la faute du premier homme. Car avant la faute, l'homme était du niveau de l'éternité, il était au niveau de l'arbre de vie donc au niveau du principe de l'infini. Après la faute, l'homme rentre dans la limite, dans la perception des sens, dans le monde de l'envie et du désir. L'homme meurt avec ses envies qui en fait le dirigent jusqu'à sa mort. En rentrant dans cette conduite de l'expérience et de l'envie de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, l'homme a changé d'esprit. Il a quitté l'esprit primordial, du Kéter, de l'au-delà de l'exil pour entrer en Égypte. L'esclavage d’Égypte commence déjà depuis la faute du premier homme. Le Ari Zal explique que les 130 années que le premier homme s'est séparé de sa femme après la faute est le niveau des 130 premières années de l'esclavage en Égypte où vont se réincarner les âmes qui devaient sortir de la semence du premier homme jusqu'à la naissance du libérateur Moshé. L’Égypte correspond à toutes les sciences, à toutes les connaissances, à tous les pouvoirs, à toutes les forces. Par la mort de Yossef, on a perdu ce lien avec le Dieu du temps, avec Avaya, ce Dieu qui est au-dessus de tous les dieux de toutes les forces de cet espace-temps. Par la sortie d’Égypte ce Dieu du temps va véritablement se révéler. C'est la révélation de l'infini qui va alors se révéler. La sortie d’Égypte n'est pas seulement la sortie d'un peuple mais c'est surtout la sortie du Dieu en tant que Dieu de la création. Il n'est plus uniquement le Dieu de la création mais à la sortie d’Égypte, il révèle une autre facette, une autre configuration de Dieu. Jusqu'à présent, Dieu était connu comme le Dieu de la création, le Dieu qui a dit au monde ''stop'' ''El Chadaï''. Avraham a perçu qu'il y a un maître à cet univers. Mais en dehors de cette idée de Dieu créateur, nous n'avons alors aucune connaissance de Dieu. Même Avraham ne comprend pas la direction divine au moment de la destruction de Sédom. En vérité jusqu'à la sortie d’Égypte, il est impossible de percevoir quelque chose de Dieu. Alors certaines nations ont rendu le sauveur en tant que Dieu mais ce n'est que de l'idolâtrie. La rédemption chez les chrétiens n'est que de l'idolâtrie. Cette idée de ''salut'' n'est qu'idolâtrie. En croyant en cette idée ''je serai sauvé même de l'enfer'' n'est que de l'ordre de l'intérêt personnel et donc idolâtre. Le service divin n'est pas une garantie pour le monde futur. Rien n'est sûr dans ce monde même pour Moshé, rien n'est garantie. Moshé qui est le sauveur d'Israël n'a pu entrer en Israël!

Il faut savoir que le monde a été créé d'une manière imparfaite, la lacune étant inhérente à la création, il n'y a rien d'éternel dans ce monde même le soleil a une fin. Dieu propose au premier homme la voie de l'éternité bien qu'il ne soit qu'une créature vouée à disparaître. C'est la voie de l'arbre de la vie éternelle où l'homme s'unit à Dieu, la voie de l'adhésion à l'unité divine. C'est la voie de l'expérimentation de l'infini et non la voie de l'expérimentation de nos envies. Les désirs et les envies de l'homme ne sont que ses limites. En quittant cette perception des sens qui est le monde des envies et du désir, on entre alors dans le désir divin comme l'union d'un couple où l'un se confond dans l'autre, n'ayant d'existence que par son conjoint. Dieu veut nous faire sortir de ces calculs pour nous amener dans un niveau où la mesure est insondable, le monde de l'impalpable où les sens ne servent à rien. D'ailleurs après le don de la Torah, ils n'ont pu accepter cette perception qui est de l'ordre de l'infini. Ils voulaient retourner à cette position du Dieu créateur, à une forme de la création. Il est très difficile de rester tout le temps dans le Tétragramme. Le secret du Tétragramme étant que le passé est un présent et le présent un futur. Une réalité où il n'y a pas de véritable présent où celui-ci est déjà passé car le flux divin n'est pas immobile, il va vers un avenir. Le Tétragramme exprime le Méta-temps, l'expression de l'au-delà du temps car « il n'y a pas de temps dans son existence». L'existence de Dieu ne commence pas et c'est ce qui échappe à la perception de la création. Le monde s'arrange très bien avec le Dieu de la création car il y a une cause qui est Dieu et un effet qui est la création. C'est une unité mais qu'à travers le début de la création. Mais l'unité qui échappe aux créatures est ce Dieu qui s'épanche à travers le temps. C'est le Dieu des événements mais à partir du moment où l'homme oriente sa vie de manière autonome, il se déconnecte de ce Dieu de l'unité dans le temps. Alors tous ces désirs que l'homme produit même les plus légitimes et louables tels que la santé, la famille, la subsistance pour servir Dieu, deviennent déconnectés de son origine qu'est le Dieu du temps, déconnectés de sa volonté. Ces désirs sont louables et recommandés mais uniquement dans cette perception duelle qu'est l'exil de l’Égypte. C'est au moment où l'on arrête de vouloir que notre volonté devient alors sa volonté et nécessairement, sa volonté devient notre volonté, où nous sommes dans cette union, dans cette intimité que Dieu se révèle au peuple d'Israël. 

Tous les peuples sont créés par une géographie comme le verset dit: « Dieu a ordonné des limites aux nations et pour Israël des comptes». Le Ramh'al enseigne que ce n'est que lorsque l'arbre des âmes a atteint le nombre de 600 000, que Israël est sorti d’Égypte. Il y a un compte d'âmes spécifiques et tout doit se rattacher à ce compte, ces 600 000 âmes sont la racine de toutes les autres âmes qui vont se révéler dans le temps. Ce nombre de 600 000 est le secret de la création. Élokim est le Dieu de la limite et Israël va connaître le Dieu dans son infinie volonté. L’Égypte ne voulait pas connaître l'infini car cet infini fait peur! Ce Dieu est le contraire de la création. Les scientifiques ont compris que le monde est en expansion et il va vers l'infini mais cet infini qu'ils perçoivent n'est en fait que l'expansion du fini car perceptible. Ils ne font que renforcer les limites de la création. Le véritable infini échappe complètement à la perception humaine. La sortie d’Égypte définit exactement cette notion de la sortie des limites qui est la sortie de la création. Dans le désert, le peuple d'Israël a expérimenté ce ''en-dehors de la création'' pendant 40 ans. Par le don de la Torah, Dieu nous a sortis du cycle de la naissance et de la mort. Le peuple juif a alors atteint ce niveau de l'éternité, de l'infini. Après 50 jours dans le désert, il y a eu la révélation sinaïtique. Israël a atteint cette extrême foi où Dieu lui a parlé. Il a atteint le summum de la relation divine. Pour vivre la pensée divine, il faut vivre à chaque instant, la sortie d’Égypte. Il faut sortir continuellement de ses propres limites, des contraintes, des limites du temps. Celui qui est dans les contraintes du temps, se trouve dans les restrictions, les épreuves, les dissimulations, les empêchements. La seule manière de sortir des vicissitudes du temps est d'arriver à cette foi du Tétragramme qui exprime la délivrance des forces de Élokim, des lois de la nature.

La sagesse suprême a ordonné aux hommes de compléter le monde, d'amener le monde à sa complétude car le monde a été créé incomplet. Il faut donc le réparer et consciemment ou inconsciemment, le monde est amené à se parfaire. Il y a dans l'essence même de l'homme cette notion de réparation qui se révèle soit de manière consciente soit de manière inconsciente. Les avancées dans la physique, dans la médecine... sont des échelons dans la révélation de la réparation du monde. L'idée de la réparation est inhérente à l'homme. Il y a une brisure au niveau de la création entre le vase et la lumière qu'il faut réparer. Les gens cherchent à combler ce manque issu de cette brisure par un tas de choses comme le roi Salomon l'exprime « l'âme ne se rassasie jamais des affaires de ce monde». À la fin de l'expérimentation des choses de ce monde, il affirme « vanité des vanités sont les sciences de ce monde». Car l'âme a accès en vérité à l'infini et la perception des sens ne peut en aucun cas combler ce vide de l'infini. Le monde a été créé incomplet par le nom Élokim, il va se compléter par le nom AVAYA. C'est cette dynamique du temps révélé par AVAYA qui amène le monde à sa perfection. Arrivé à sa perfection, le monde ne révèle plus de désuétude, de détérioration. Au moment où le monde va se remplir de la science divine, il n'y aura plus de destruction. Tous les contraires vont se rejoindre, la nature même va changer. Le Ramh'al explique que Dieu a donné une limite à l'effort humain pour atteindre cette perfection. Il manque à l'homme la perfection afin qu'il puisse penser l'éternité, vivre l'éternité et dans l'éternité. La pensée humaine est alors dans l'éphémère, dans la limite. Mais pour penser l'éternité, il faut d'abord qu'un peuple vive cette éternité, ce désir de s'unir avec Dieu en passant par l'éternité. C'est la promesse qu'est faite au peuple d'Israël par l'intermédiaire des prophètes.

Qui est le roi Messie? C'est celui qui va aider le monde à atteindre sa plénitude. Il va remplacer le cœur de pierre par un cœur de chair. L'homme va alors être amplifié d'un savoir et d'une orientation uniquement pour s'élever au delà de la matière pour s'unir à Dieu et amener la création à l'harmonie. Alors le monde va se déshabiller de sa forme temporelle pour une autre forme. Le Ramh'al nous enseigne que le Messie n'est pas le but mais le moyen. Ceux qui transforment le Messie comme le but ultime de leur vie sont dans l'erreur. Le Messie est une âme comme Moshé qui va amener un enseignement, une nouvelle éducation qui a commencé avec le Zohar. Le Messie a commencé avec le Zohar. Il a commencé avec son combat contre les romains, contre cette notion d'état-providence qui nous enferme. Tous les problèmes étant résolus par cet état-providence. Cet état étant régit par ces dieux étrangers. Le Messie ne doit pas prendre le pouvoir, il doit amener l'autorité de Dieu à remplacer l'autorité de ces forces générées par cet état-providence qu'est le domaine du multiple. Il doit installer la crainte de Dieu. Il n'y a qu'un seul commandement qui concerne le Messie: révéler la crainte révérencielle. Il doit enseigner la présence divine, la crainte non pas de la punition mais la crainte de l'immensité de sa présence où les limites sont annulées. C'est lui qui va amener le monde à la perfection. Il va révéler les secrets de l'existence qui ont déjà été donnés par les grands sages de la Kabbale. Son but est d'amener le monde à sa perfection. Tant que nous n'arriverons pas à ressentir que la vie n'est pas générée par l'oxygène mais par la volonté divine alors la perception du monde réelle nous sera impossible. Dans l'exil, sans oxygène, nous ne pouvons pas vivre mais sans Dieu nous pouvons vivre. Par les plaies d’Égypte, Dieu a démontré que justement l'oxygène n'est pas la source de l'existence. Il y a les dix paroles créatrices et il y a les dix plaies. Chaque plaie va retirer à chaque parole créatrice sa force illusoire d'infini et d'éternité. Les lois de la Nature vont redevenir profanes. Et par les dix paroles de la Torah au mont Sinaï, Dieu va insuffler la véritable oxygénation dans la création. Par ces dix paroles, nous allons comprendre que le temps aussi est une création comme la matière et qui procède de Dieu. Chaque instant procède de sa volonté créatrice et dirigeante et tant que l'homme vit, il procède inéluctablement de cette volonté qui amène la création à sa perfection. Quelque soit la créature, lorsqu'elle a fini sa tâche ou qu'elle n'a pas accompli sa tâche dans le temps alloué, elle doit partir pour après revenir jusqu'à parfaire sa tâche. Il n'y a rien de superflu dans ce monde, il n'y a pas une chose qui n'a pas sa place, il n'y a pas un homme qui n'a pas son heure. Tout ce qui existe n'est là uniquement pour atteindre cette perfection du monde car si la créature n'a pas d'utilité dans cette perfection, elle n'aurait pas existé. Toute créature de la plus petite à la pus grande a une raison d'être. Lorsque l'homme change son regard par rapport à la création et voit en elle une matérialisation de la réparation de la perfection divine, voit que tous événements, toutes les créatures sont reliés entre eux, alors apparaîtra devant lui l'énergie divine telle qu'elle est réellement. Le Messie est le dernier maillon de cette évolution de la création vers sa perfection.

La délivrance peut être une idolâtrie lorsque l'homme oublie le but ultime de la sortie d’Égypte. Cette sortie est pour devenir un peuple qui est le modèle de la perfection qui va amener et qui doit amener par son éducation, par son enseignement et non par des miracles, cette réalité qui est la foi dans un Dieu unique dans l'histoire même de la création. Il est vrai que la délivrance passe par une libération dans l'espace et le temps mais il ne faut pas oublier que Dieu nous donne l'héritage des nations qui est au-delà de l'espace-temps. Notre droit de vie est dans le divin non dans la temporalité. Israël est une notion divine non une notion matérielle en réalité. Le but de la sortie de cet espace-temps est de révéler et d'épancher la connaissance divine dans ce même espace-temps. C'est notre fonction et c'est pour cela que nous avons été délivrés de cette prison qu'est en quelque sorte la création de la conduite du multiple. La délivrance est cet état de conscience de l'éternité dans ce monde du fini et des limites. L'exil est la temporalité, sortir de l'exil est sortir de la temporalité vers l'infini.


Rav Mordékhaï Chriqui



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