samedi 24 mars 2018

fête-Pessah-le Tikoun de la Chehina


le Séder et le Tikoun de la Chékhina

Il est écrit dans le Zohar que toute la notion de la sortie d’Égypte en elle-même est la révélation du nom AVAYA qui est une sortie de cette attraction divine exprimée par le nom Élokim, car ce nom de Élokim exprime au contraire l'aspect divin dissimulé qui donne existence à la nature par le Tsimtsoum, la restriction divine. 

Il y a deux révélations de Dieu, la première révélation est dans la création, c'est l'aspect de Dieu qui se révèle par ce nom de Élokim comme le verset dit « au commencement, Élokim a créé les cieux et la terre» mais nous savons que le ''monde'', ''Olam'' vient du mot ''dissimulation'', ''Élem'' car la création elle-même est la dissimulation de Dieu, elle ne peut exister que par sa dissimulation. Dieu se cache à l'intérieur même de la création. La cause originelle de toute action ne se perçoit pas car elle est dissimulée par les lois de la nature qui se place en tant qu'intermédiaire entre la cause originelle et l'action elle-même. La valeur numérique de ''Téva'' ''nature'' est de 85 comme le nom divin Élokim. C'est ce monde présent qui est une construction basée sur les sens. Cette construction est vraie mais n'est que la superficialité ("illusoire" comme également affirmé dans d'autres traditions car en fait nous sommes limité nous même par nos sens) de la création qui n'est que le Tsimtsoum, la limite issue des lois de la nature. 
Il y a cependant une autre révélation qui est beaucoup plus grande qui ne s'est dévoilée qu'à partir de la sortie d’Égypte jusqu'au don de la Torah comme le verset dit « par ceci, tu sauras que je suis AVAYA» « et mon nom AVAYA, je ne leur ai pas fait connaître». Par les plaies d’Égypte, Dieu veut se révéler en tant que AVAYA, le contraire de la dissimulation, du Tsimtsoum.

 Toute la foi du peule d'Israël est basée sur la sortie d’Égypte « tu te souviendras de la sortie d’Égypte tous les jours de ta vie». 
C'est le fondement que Dieu est le déclencheur unique de la nature, le maître de toutes les actions de ce monde, ce qui est appelé l'unité divine selon le Ramh'al. C'est cela la notion de ''sortie d’Égypte''. 
Avant cette sortie, nous ne pouvions percevoir uniquement que seules les lois de la nature étaient les éléments déclencheurs et dominateurs de toute la création. Par la révélation des dix plaies, s'annule ce principe que tout est dirigé par la nature. Les dix plaies étant le contraire des dix paroles de la création comme il est dit « par dix paroles, le monde a été créé». 
Par l'annulation de ces dix paroles par les dix plaies, s'est révélé alors Dieu dans toute sa splendeur « moi et non un envoyé, moi et non un ange» révélation divine sans aucune dissimulation, sans aucune cloison, sans aucun revêtement comme cela se faisait jusqu'à maintenant.
 Jusqu'à la sortie d’Égypte, il y avait l'influence des lois de la nature. Mais à partir de la sortie d’Égypte, il n'y a plus que AVAYA
C'est en vérité la sortie de la temporalité pour entrer dans l'éternité, de Élokim à AVAYA.

 Pour cette raison, la sortie d'Égypte est le fondement de toute la foi d'Israël comme le verset l'exprime « je suis AVAYA qui vous ai fait sortir d'Égypte» il s'est révélé au moment du don de la Torah comme celui qui a fait sortir d'Égypte les enfants d'Israël et non comme celui qui a créé le monde! Car c'est la véritable foi du peuple d'Israël qui est que Dieu est au-dessus des lois de la nature et n'est en aucune façon lié et influencé par celles-ci. Mon intention n'est pas vecteur de changement, ma volonté n'est pas l'élément moteur de ma vie comme le prophète l'affirme « il n'y a rein d'autre que lui». Pour que cette foi s'incruste en nous, il fallait casser cette compréhension de la nature qui est engendrée par une cause proche par les dix plaies sur terre et les 50 plaies dans la mer (qui sont en rapport aux 5 Guévourot issues des 5 lettres finales ''MaNTSaPaKH'). 
Par les dix plaies se sont renforcées et se sont révélées toutes les couleurs de ces lettres sur la mer. Après l'ouverture de la mer les enfants d'Israël ont alors proclamé « qui est comme toi parmi les dieux, AVAYA?» car ils ont atteint une proximité extrême avec Dieu où la servante a perçu une révélation divine plus grande que le plus grand des prophètes d'Israël, du niveau du ''Atik'', de l'ancien. C'est l'aspect primordial (Arikh' Anpin) qui s'est révélé au-delà de la conduite du jugement (Zéïr Anpin) où il faut crier et se plaindre pour être exaucé c'est ce que Moshé avait commencé à faire et Dieu lui répondant « pourquoi cries tu, ce n'est plus le moment de crier car la mer ne se trouve pas en tant que mur devant toi». 
Dans la conduite du jugement du petit visage, les cries et les prières agissent pour annuler le décret de même que les mérites et les bonnes actions. Cependant lorsque les choses ne dépendent plus de la conduite du jugement mais de la conduite de l''unité, aucune action, aucune prière, aucune supplication ne peuvent changer le cours des événements et aider la personne car c'est dans Attika, dans l'ancien que dépendent les choses. Il n'y a plus un besoin d'agir! Il n'y a plus aucun revêtement que cela soit au niveau de l'acte, de la parole ou de la pensée de l'homme qui serait obligatoire afin de s'exprimer de manière individuelle et spécifique. Toutes les bonnes action, toutes les Mitsvot, tous les Tikounim que nous accomplissons ne sont que pour les besoins des revêtements de Dieu afin d'adoucir la rigueur de la loi et de renforcer les bontés. Mais si tout dépend de lui, aucune action ne peut changer la volonté divine ''je suis et je ne change jamais''.

La nuit même de la sortie d'Égypte, le Ari Zal enseigne au nom du Zohar que ce sont révélés les grands cerveaux, les ''Moh'in dégadlout'' car la conduite du monde en temps normal est du niveau de Élokim qui est appelée par le Zohar ''Zéïr Anpin'', le ''petit visage''. C'est la conduite du Tsimtsoum. Le mal s'habillant dans la petitesse des cerveaux. 
Cependant même Zéïr Anpin qui est l'aspect de Élokim, reçoit des Moh'in lorsque le peuple d'Israël et la création elle-même atteint le niveau de la réparation complète. 
Cette même nuit, Zéïr Anpin a atteint les Moh'in degadlout, les grands cerveaux par le fait qu'il ai reçu ces grandes lumières au moment de la sortie d’Égypte provenant de l'ancien, du Atik, de AVAYA lui-même sans habit. Alors il n'y a plus rien qui peut empêcher le peuple d'Israël de sortir d'Égypte, de passer de l'exil à la libération, de la superficialité de la nature à son intériorité, à la réalité.
 Le mal ne peut plus l'atteindre. Si la lumière intense de la sortie d’Égypte pouvait se révéler maintenant sur Zéïr Anpin et sur la Chékina, le mal n'aurait aucune emprise sur les vêtements qui habillent la création. Lorsque la connaissance s'épanche, il n'y a plus de possibilité à la matérialisation du mal. Cette connaissance se concrétise par la grandeur des Moh'in. 
Le mal ne domine que lorsqu'il n'y a pas d'épanchement de la lumière. Et donc lorsqu'il y a l'épanchement de la lumière des grands cerveaux, « le chien ne pouvait aboyer au passage des enfants d'Israël devant eux». Le mal lui-même recevant l'influence de cette lumière malgré lui.

Cette influence divine devait normalement aller de degré en degré. 
De la gestation (l'état de l'exil) à la naissance jusqu'au sevrage puis à l'enfance où se forment les petits cerveaux pour arriver à l'adolescence (les premiers grands cerveaux de 13 à 15 ans et les Makifim jusqu'à 17 ans) pour recevoir enfin les deuxièmes grands cerveaux et ses deux Makifim (de 18 ans à 20 ans). 

Le Ari Zal enseigne qu'au moment de la sortie d’Égypte, il fallait que le peuple d'Israël reçoive de suite tous les cerveaux afin que la force de la Klippa ne puisse se saisir de cette lumière divine qui lui viendrait petit à petit.
Parrho qui représente la nuque et donc le mal qui saisit l'homme dans son enfance peut alors maintenir le peuple en esclavage donc si les cerveaux grandissaient en l'homme de manière graduelle, le mal aussi grandirait avec lui pour garder son emprise sur lui car le mal s'habituerait à cette lumière qui grandit petit à petit dans l'homme. 
Pour cette raison, Dieu a révélé de manière soudaine ''avec empressement'' toute cette lumière, toute la force des cerveaux, d'un coup. 
Le verset s'exprime ainsi « la nuit comme le jour, brille», la nuit qui est le principe de l'enfance où la lumière ne s'épanche pas, devient brillance et lumière comme le jour qui est le principe de l'âge adulte « et la lumière était présente pour tous les enfants d'Israël». Alors tout le mal devenait nul sans aucune force. Le mal ne s'accroche qu'à la connaissance, qu'au Daat.
Dans le monde, le Daat ne se révèle pas. Tout ce qui se passe dans la période de l'enfance de Z-A, c'est le Daat qui le réalise. Qui fait que Z-A est dans l'enfance ou dans l'âge adulte? C'est le Daat! 
Un homme peut être âgé de 80 ans et être un enfant ou le contraire, un adolescent de 14 ans peut être déjà un homme!

 Dans la période du temple, c'est la révélation des premiers grands cerveaux grâce aux miracles journaliers qui se révélaient à l'intérieur du temple. Mais les deuxièmes grands cerveaux ne se révèlent que par le Daat, la foi étant le déclencheur du Daat. C'est la révélation du temps du Messie. 
La connaissance de Dieu ne se fera pas par des miracles mais par la connaissance. Par le Daat, la perception divine est plus grande que par les miracles car cette perception atteint et se grave dans le cœur des hommes.
 Rien ne peut la faire trembler, elle est gravée et peu importe ce qui peu arriver au contraire du miracle qui lorsqu'il s'éloigne du souvenir, la foi elle-même s'éloigne. Cette foi provient des premiers grands cerveaux au contraire des deuxièmes grands cerveaux qui vont engendrer une foi véritable issue de la compréhension provenant du Daat. 
Ce Daat ayant en lui la force de révéler réellement qui est le maître des événements et qui est celui qui conduit le monde.

 La nuit de Pessah', il est écrit: « et par ceci, vous CONNAÎTREZ que je suis AVAYA». À ce moment, nous avons atteint la véritable connaissance parfaite que même nos patriarches n'ont pas perçue comme il est dit: « et mon nom AVAYA, je ne leur ai pas fait connaître!» Toute la notion de la sortie d’Égypte est du niveau de la révélation du tétragramme ''AVAYA''. Le principe du Daat était ce qui manquait au temps de la sortie d’Égypte, ce principe ne s'est réellement révélé qu'au moment du don de la Torah comme la première parole le prouve « je suis AVAYA ton Dieu qui t'a fait sortir d’Égypte». Et le Ari Zal explique qu'au moment de la sortie d’Égypte, ils ont atteint ce degré de perception de la réalité. Mais la différence est qu'à ce moment, tout est venu d'un seul coup, en dehors de la conduite de la gradation
Pour cela, le ''Hallel'' est lu entièrement uniquement la nuit de Pessah' car tous les Moh'in étaient présents alors que le lendemain, ces Moh'in sont partis. Ils ne vont revenir qu'après 49 jours par gradation, le jour du don de la Torah. Ce jour, nous sommes revenus à la même révélation qu'à la sortie d’Égypte mais d'une manière plus forte car la connaissance était gravée alors dans le cœur de l'homme.

Le fœtus dans le ventre de sa mère, ne peut parler et même en venant au moment, il ne sait pas parler. Cela prend du temps pour pouvoir parler, c'est la petitesse des cerveaux, ''Katnout déMoh'in''. 
Par la lumière qui arrive sur l'enfant se créent les petits cerveaux qui lui permettront de parler. 
Dans le ventre, le fœtus ne prend son énergie vitale que de la mère elle-même, de Ima. Son Daat ne commence pas encore à fonctionner.
 En naissant, il reçoit un tout petit peu des Moh'in mais dans le ventre de sa mère, ces petits Moh'in sont complètement annulés. C'est la situation du peuple d'Israël en Égypte. L'esclavage d’Égypte étant considéré comme la matrice où le peuple d'Israël va se former et la sortie d’Égypte est considérée comme la naissance de l'enfant.
Dans l'esclavage le Daat de Z-A est enfermé dans le Yessod de Ima et donc le peuple d'Israël ne peut révéler de Daat (si ce n'est de manière superficielle) pour percevoir la révélation divine dans ce monde. 
Dans ce niveau de création, il n'y a ni dirigeant ni juge. La conduite est dans un état de gestation. Cette conduite même de Élokim est appelé Élokim dans la gestation chez le Ari Zal. Dans ce niveau de conduite, le jugement, la justice ne se perçoivent pas. Le mal alors se renforce et Israël est asservi à lui.
 Parrho lui-même étant le principe de la nuque car lorsqu'il n'y a pas de Daat, il n'y a que les arrières, la nuque. Le mot ''nuque'' en hébreu se dit ''עורף'' la même valeur numérique que ''Parho'' ''פרעה'' qui est de 355 et avec le Kollel, cela fait 356. il manquait alors à ce moment, l'épanchement des bontés, des Hassadim sur les enfants d'Israël qui se fait par le Daat. Il manquait donc cette notion de Hassadim sur le peuple d'Israël, il n'y avait sur eux que les Guévourot, les rigueurs du jugement. Pour cela, c'est Parho qui a dévoilé cette notion de la nuque, de l'empêchement de l'épanchement des Hassadim. Ce non-épanchement, cette domination des arrières, de la nuque va révéler cette dissimulation de la face divine, de la force de la création. Il ne se perçoit alors que la force du Nil, que la force du soleil, ces forces deviennent des dieux. Par les plaies, le Nil devient sang, le soleil n'est qu'obscurité, la conduite de Élokim va complètement s'annuler afin que se révèle la véritable conduite de AVAYA, la conduite de l'unité.

Que faisons nous au moment du Séder
Le Séder n'est pas en vérité un véritable Séder, un véritable ordre. C'est le contraire d'un ordre. Car si les Moh'in venaient de manière graduelle, alors le mal se serait accroché. Pour arriver à le perturber, il faut amener ces Moh'in d'une manière désordonnée. Et ce n'est que par ce dévoilement des Moh'in d'une manière non-graduelle qu'il y a une possibilité de sortie de l'esclavage d’Égypte. Et au contraire si les Moh'in se seraient révélée d'une manière graduelle, il n'y aurait eu aucune possibilité de sortie de cet esclavage. C'est le mystère de ce verset « car avec empressement, ils sont sortis» sortir de la temporalité des Moh'in (la gradation) et révéler directement et en un seul moment tous les Moh'in. La seule manière de se séparer du mal est de révéler d'un coup tous les Moh'in sinon le mal grandit en même temps en s'accrochant à la lumière divine. Il faut arriver à sortir de cette notion de la temporalité pour enlever le mal de nous. Comme il est dit « la nuit brille comme le jour» où il n'y a plus de différence entre le jour et la nuit. La temporalité ne se matérialise que lorsque les degrés (Séphirot) se révèlent de manière individuelle alors que l'éternité n'apparaît que lorsque les Séphirot brillent de manière égale. Alors sera atteint le niveau de révélation de AVAYA et de la perception « il n'y a rien d'autre que lui».
Nous faisons dans l'ordre de Pessah' ce qui s'est révélé à la sortie d’Égypte. Il faut passer de la Katnout à la Gadlout. Même cette brillance qui s'appelle Zéïr Anpin, Élokim, la conduite du jugement, ne se révèle pas de suite.
 Lorsqu'un homme fait une action bonne ou mauvaise, la conséquence ne se révèle pas de suite. Il faut qu'elle arrive d'une manière graduelle. Comprendre d'abord ce qui a entraîné l'action, le mal qui en était la cause puis vient le jugement de cet acte selon la situation exacte...
cependant la base de la conduite du jugement est la conduite de l'unité. Zéïr Anpin est la conduite du jugement et Dieu veut révéler par elle son unité où il est le maître de tout et fait tout mais au préalable, il veut ''se venger des étrangers'', c'est la notion du jugement, des fauteurs, des esclaves...qu'il faut délivrer.
 Toutes les particularités des Mitsvot qui sont accomplies la nuit du Séder sont les détails de la délivrance finale. Il faut que cette conduite de ''Zéïr Anpin'' reçoivent les petits Moh'in puis les grands Moh'in de Abba et de Ima c'est-à-dire les lumières par l'intermédiaire de la H'okhma qui s'appellent ''ABBA'' et les lumières par l'intermédiaire de la Bina qui s'appellent IMA. Après avoir reçu ces lumières, alors nous sortons de l'exil.

Comment cette sortie du mal et cette révélation de ces lumières peuvent s'intégrer dans le Séder de Pessah'?
Les quatre verres de vin représente le ''rouge'', la Séphira de la Guévoura. La Matsa est le blanc de la Séphira du H'essed.
 Nos sages enseignent qu'il y a trois associés dans la création du fœtus: le père donne le blanc, la mère, le rouge et Dieu donne le souffle.
 Il y a donc aussi dans Zéïr Anpin, cet aspect de Ima c'est-à-dire la Bina qui illumine et aussi cet aspect de Abba c'est-à-dire la H'okhma. 
Les quatre verres de vin sont les lumières du côté de Ima et les quatre morceaux de Matsa sont les lumières du côté de Abba. 
Tout le temps que l'enfant ne peut manger de la farine de blé, il ne peut parler et prononcer le mot ''Abba'' ''Papa''. 
Tant que l'enfant est allaité par la mère, cela correspond aux petits Moh'in mais après deux ans de sevrage, l'enfant est capable de digérer le blé dont la valeur numérique est de 22 qui correspond aux 22 lettres de l'alphabet hébraïque et donc la possibilité de parler, c'est déjà les grands Moh'in par lesquels la conduite divine dans ce monde peut être perçue. 
Il y a des situations de petitesse où la conduite ne se voit pas et où il n'y a que la rigueur du Din qui se perçoit et où la perfection du jugement ne se ressent pas où le mécréant vit le bonheur et le juste, la souffrance. Et donc même dans la petitesse, la conduite n'est pas réparée complètement mais elle peut être perçue. Mais lorsque le mal se renforce de plus en plus, même Parho, même la nuque devient la face de la conduite ''qui est comme toi dans les cieux, AVAYA'' ''car la terre est remplie de connaissance'' car c'est la face et non la nuque qui se révèle. 
Et alors '' toute créature connaîtra que tu es son créateur'' même dans le monde de l'action, même dans la Klippa, il sera reconnu que l'action ne naît pas d'elle-même mais de Dieu.
 Mais ceci ne peut se faire que lorsque la ''terre '' c'est-à-dire le monde présent, la Malkhout, la Chékhina se remplie de connaissance.

La nuit de Pessah', au début nous disons le Kidouch, la sanctification du jour ''Kadesh''. Il y a quatre niveaux de Moh'in:
 H'okhma
-Bina
-H'assadim de Daat
- Guévourot de Daat. 
Comme dans les Téphilines où il y a quatre compartiments.
 Ima a quatre cerveaux qui correspondent aux Téphilines de Rashi selon le Ari Zal, de même que Abba a quatre Moh'in qui correspondent aux Téphilines de Rabénou Tam. 
Il y a donc même dans ce monde d'en bas deux sortes de lumière: les Moh'in par Ima et les Moh'in par Abba. Pour Ima, il y a les moh'in de Katnout et de Gadlout de même que pour Abba. La Katnout englobe les H'assadim et les Guévourot et la Gadlout, H'okhma et Bina.
 Dans la conduite du monde, il y a aussi quatre sortes de lumière. Lorsque Ima domine et illumine Z-A et lorsque c'est Abba qui domine et qui illumine Z-A. Pour cela, il y a quatre verres de vin:
 1/ le cerveau de H'okhma de Ima, c'est le Kidouch
 2/ à la fin de la Haggada, le cerveau de Bina de Ima 
 3/ à la fin du repas, le cerveau des H'assadim de Ima. ( une mère est remplie de bontés pour son enfant lorsqu'il est petit) 
 4/ les Guévourot de Ima, c'est la lecture du Hallel qui aurait du se lire au début lorsque l'enfant est encore petit. C'est la preuve qu'il n'y a pas d'ordre dans la sortie de Pessah'. 
Les H'assadim et les Guévourot auraient du être au début de la soirée de Pessah' au minimum selon les Kavanot. Dans la perception de la gradation, il fallait d'abord révéler les Moh'in des H'assadim et des Guévourot.
 Pour cette raison, dans la Hagada, on pose la question ''Ma Nichtana Hallaïla Hazé'' ''quelle différence y a t-il entre cette nuit et toutes les autres nuits de l'année?''
le Karpass selon le Sod est aussi une notion d'amertume car c'est la racine de la réparation de l'exil avant même le Maror, c'est la tunique de Yossef qui a entraîné la vente de Yossef et l'exil d’Égypte. C'est donc la racine de la détérioration.
''Yah'ats'' est une notion de rigueur qui est la brillance de la Katnout du côté de Abba et non le cerveau lui-même. Toutes les mitsvot liées à la Matsa sont lié au blanc et donc à Abba. Motsi est la révélation de H'okhma de Abba. Matsa est la révélation de Bina de Abba. Koreh' est la révélation des H'assadim de Abba puis l'Afikomen à la fin pour les Guévourot de Abba. Donc encore une fois l'ordre n'est pas respecté.

Nous voyons donc qu'il y a une similitude dans l'ordre des quatre verres et des quatre morceaux de Matsa. ''H'okhma-bina-H'essed-Guévoura du Daat'' par Ima et par Abba. Les deux sanctifications des mains par l'eau qui se font, une après le Kidouch et une au moment de la Matsa sont des rayonnements qui proviennent du Kidouch, de la H'okhma de Ima donc même le lavage des mains juste après le Kidouch et à la fin du récit de la Haggada, après le deuxième verre, proviennent donc de Ima pour adoucir les rigueur du Din. Le deuxième lavage est un rayonnement de Bina de Ima alors que le premier lavage est un rayonnement de H'okhma de Ima.
Tout cet ordre doit être fait avant la moitié de la nuit afin d'être associé à la révélation de tous les Moh'in sinon, après la moitié de la nuit, cette révélation se fait d'elle-même car à ce moment la réparation est complète. Tout ce travail doit être fait avant la sortie c'est-à-dire avant que l'éternité ne se révèle sur nous car après, ce travail ne sert à rien.

 Le méchant demande une question profonde ''quel est ce service que vous faites?''  car en vérité ce n'est pas vous qui agissez mais Dieu!
 La réponse est que Dieu nous a donnés une part dans la réparation de cette nuit. Il faut donc essayer d'approfondir les subtilités de ce service que nous faisons le soir de Pessah'. Tout ce travail d'après le Ari Zal est pour réveiller les petits cerveaux comme il est fait allusion dans cet enseignement ''afin de réveiller la curiosité des enfants''. Il faut élever les Moh'in de Katnout au niveau des Moh'in de Gadlout. Le récit de la sortie d’Égypte est dans sa majorité pour les enfants. Il faut donc transformer ces petits cerveaux en grands cerveaux. C'est cela le Séder du Tikoun de Pessah'.

Nos sages enseignent que les deux premiers millénaires sont de l'ordre du Tohou, du chaos. 
Les deux autres millénaires sont de l'ordre de la Torah 
et les deux derniers millénaires sont de l'ordre du Messie. 
Dieu ne se révèle pas de suite aux yeux des êtres vivants et ce n'est qu'à la fin que son unitude se révélera. Cependant les deux premiers millénaires sont la période de la gestation. Le chaos, le Tohou est la gestation où il n'y a ni juge ni jugement, Dieu ne se dévoile pas. Jusqu'à la sortie d’Égypte, se sont écoulées deux mille quatre cent ans. C'est le mystère des 400 chékel de la grotte de Avraham et des 400 années du verset « et ils seront asservis et souffriront 400 années». 
À partir de la naissance de Ytsh'ak ont commencé les années d'esclavage et donc la fin des deux milles ans de chaos. Ytsh'ak étant représenté par la deuxième Matsa qui représente en vérité le cerveau des Guévourot. Les enfants d'Israël se trouvent dans cette matrice qu'est le monde du chaos en pleine gestation où la conduite divine ne se perçoit pas, elle est en gestation. Mais cette conduite doit se révélée, elle doit sortir. Même Dieu doit sortir et se révéler ''moi et non un ange, moi et non un envoyé'' il faut que cet aspect du ''ANI'' ''Moi'', se révèle. Avraham, Ytsh'ak et Yaacov sont les différents aspects des petits cerveaux au niveau de cette conduite, ils ne peuvent amener le monde à la Torah et même Yaacov ne peut amener le monde à la perception de la proximité divine. Mais il y a des étapes à franchir et même les enfants d'Israël auraient du passer par ce chemin graduel pour arriver à la réparation s'ils n'étaient pas passés par l'exil d’Égypte. Cette réparation étant le don de la Torah et la réception des grands cerveaux « vous êtes mes témoins» devant toute la création! C'est cela le but de toute la création, le peuple d'Israël et la Torah sont le but de toute la création. 
Dieu pour cela, nous a placés en exil, afin de nous purifier du mal pour accepter son joug car sans purification, rien qu'avec la gradation naturelle, le mal s'accroche à l'homme et se réveille de nouveaux. Afin de révéler le Yessod pour unir le masculin et le féminin, il faut que le féminin ne soit pas dans un état d'impureté menstruelle. Il faut se séparer complètement de ce sang d’Égypte et si non, le mal est toujours présent. En vérité, Israël est sorti d’Égypte avec encore un peu de mal, le ''mélange des peuples''. Le levain est encore en nous. Et donc la réparation n'est pas terminée, il faut l'éliminer. Pour cela, après le don de la Torah, il y a eu le veau d'or juste au moment où se révèle le Yessod: « car est venue la sixième heure». Ce retard de six heures représente la Séphira du Yessod qui va se révéler sur le féminin, sur la Malkhout. C'est le mystère de ce ''mélange de peuples'' qui veut s'unir avec Israël et veut faire une union parfaite, il y a alors impossibilité de réparer tous les mondes. Il y eu alors le veau d'or.

Quelle est la différence entre les Moh'in de Abba et les Moh'in de Ima, entre les quatre verres de vin et les quatre morceaux de Matsa?
 Il y a une différence dans la conduite du monde. La conduite de Z-A, la conduite du jugement va en se révélant par gradation. Ima (la mère) éprouve son enfant (Z-A) disent nos sages. Ce sont les épreuves, les jugements (Dinim), les duretés de la vie qui peuvent amener l'homme à la reconnaissance de la vérité. Les 40 coups de bâton, les 4 morts du tribunal proviennent du Yessod de Ima afin de montrer la force de ce rayonnement du dominant et par cela, punir les méchants. Au contraire des Moh'in de Abba qui sont là pour révéler non pas par les coups mais par la sagesse. C'est "le mystère du coup que Moshé" a donné sur le rocher au lieu de lui parler. 
C'est cela la différence entre le coup (conduite par Ima) et la parole (conduite par Abba). 
Les 4 morceaux de Matsa sont la réparation par le rayonnement de Abba. La conduite de Élokim qui reçoit un rayonnement de la H'okhma, n'a plus besoin d'aucun policier dans le monde. Chacun étant son propre policier. L'homme alors se sépare du mal non pas à cause des conséquences du mal mais par l'amour que lui porte Dieu. Par Ima, l'homme s'écarte du mal par les punitions. Pour cette raison, les malheurs arrivent dans le monde. Mais il y a une autre conduite, celle de Abba, de l'amour, où l'homme n'a même pas l'envie d'une action ou même d'une pensée issue du mal car il perçoit la véritable bonté divine. Tout autre chose que cette proximité n'est qu'illusion et mensonge. C'est la Matsa, le pain de la foi, le niveau de proximité parfaite où aucun élément de la nature ne peut influencer. Ce blé sans levain, ce blé sans cette influence de l'environnement de ce monde. La conduite de ce monde par gradation va à la fin se remplir de connaissance issue de Abba.

Il y a une autre direction à révéler dans le Séder de Pessah' d'après le Ramh'al. Les quatre verres correspondent aux quatre lettres de la Adnout ''אדני'' qui est dans la Chékhina afin de les réparer et de les diriger vers leur source. Chacun des verres révèle une facette de celle-ci. À chacun des verres, il faut penser à une de ses quatre lettres. 
Dans chacune de ces lettres, il y a deux ramifications, une intériorité (les âmes) et une extériorité (les anges). Les anges sont dans le mystère du ''verre'', de l'ordre de l'extériorité et les âmes dans le mystère du vin de l'ordre de l'intériorité. 
Il faut alors s'accouder sur la gauche et boire avec la main droite. Et par cela, se fait la réparation de la droite et de la gauche. Le Tikoun du monde passe par le tikoun de la Chékhina au contraire de Zéïr Anpin
En vérité toute la Téphila d'après le Ari Zal, c'est la réparation de Z-A, de Zéïr Anpin. Mais d'après le Ramh'al, toute la réparation de la création par la Téphila est la réparation de la Chékhina, la gloire divine étant la Chékhina, le dernier degré de son rayonnement, c'est la Malkhout de la Atsilout, la dixième des Séphirot. C'est elle qui va s'habiller et s'introduire dans les ''chambres'' de la Bérya, dans les Hékhalot pour descendre jusque dans notre monde. Et de ces chambres, la Malkhout va sortir la création du néant. Elle est appelée le ''néant'', c'est la fin du ''néant''. 
Ce rayonnement s'appelle ''Malkhout''. C'est un rayonnement de Kédoucha, du divin qui va sortir les êtres séparés de la Source. 
Il y a trois sortes d'êtres séparés: les anges sont des intellects séparés du monde de la Yétsira, certaines âmes sont aussi des créatures séparées du monde de la Bérya et les êtres matériels du monde de la Assiya. 
Toutes ces créatures proviennent de la Chékhina. Elle est la ''mère'' de toutes les créatures, la source de tout. 
Et non seulement, elle crée mais elle permet l'existence dans le temps de toute chose. La Chékhina fait sortir les créatures d'elle, du néant mais à la fin des temps, tous les êtres créés vont devoir s'unir à la Chékhina. 
La séparation, l'individualisme, le mal est l'éloignement de cette Chékhina. La réparation, le Tikoun est l'union des êtres créés à leur source. Et cette union passe par le Daat, par la connaissance, l'être séparé peut s'unir comme le verset dit « et Adam connu Ève sa femme».
Le Ramh'al dit que la nuit de Pessah', tout retourne à la Chékhina. אדני c'est la Chékhina, c'est la chambre ''Hékhal'' de la création ''היכל'' dont la valeur numérique est la même, 65. le Kavod, la gloire se trouve dans le Hékhal comme le verset dit « et dans sa chambre, tous proclament la ''gloire''» la Chékhina entre en premier dans les Hékhalot de Bérya et fait sortir les âmes puis dans les Hékhalot de Yétsira et fait sortir les anges et enfin dans les Hékhalot de Assiya et fait sortir les créatures de matière. Tout sort de ce rayonnement qui s'appelle la ''Chékhina'' « et sa royauté est partout». Mais cette royauté ne se perçoit pas, les créatures se sont complètement séparées de la Chékhina. 

La nuit de Pessah', toute la création retourne à l'unité de la Chékhina. Grâce aux quatre verres, les créatures peuvent revenir à l'union dans la Chékhina, les quatre mondes s'unissent alors dans l'infini divin et même le monde de la Atsilout. C'est le véritable travail de l'homme sur terre, relier toutes les créatures et tous les mondes à leur source. L'épanchement des Moh'in est l'intention qui s'épanche de lui-même.
 Le Tikoun se fait par l'union des créatures à la Chékhina et ceci de deux manières, par les quatre verres de vin et par les quatre morceaux de Matsa. C'est le mystère de « et la terre sera remplie de connaissance». La sortie d’Égypte est la révélation de la Chékhina. La création est une autre révélation qui dissimule la révélation de la Chékhina. La création est fermée. La nuit de Pessah', il y a un retour de la création à son créateur, le retour du créé à l'incréé, au néant de la Malkhout, de la Chékhina, la réinsertion des ramifications à leur racine. Les quatre Morceaux de Matsa représentent les quatre mondes de deux manières, par le Din et par la Ima ensuite puis par la ADNOUT et ensuite par la AVAYA elle-même. On commence par la honte qui est le Din, la Katnout et on termine par la gloire ''il n'y a rien d'autre que lui''. La chékhina s'élevant de palier en palier.

 Rav Mordékhaï Chriqui 5777
Retranscription Rav Michael Smadja

Publie par la Source des sagesses
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