Rosh Hachana

Roch Hachana

Rosh Hachana 1 - Le Roi du jugement

À priori, il y a une contradiction dans cette définition de Dieu car un roi n'est pas un juge!
Le roi pardonne plutôt qu'il ne sanctionne et donc, il n'est pas correct de le nommer ''juge''!

Ce jour de Rosh Hachana, la force de sa royauté se révèle surtout dans le fait que rien ne peut l'empêcher de faire ce qu'il veut faire. Mais d'un autre côté, ce jour est le jour du jugement. Comment arriver à englober ces deux notions à priori contraire?

La royauté définissant son pouvoir illimité au-dessus même des lois et de l'autre le jugement qui est la définition même de la limite.

En vérité, dans la Torah, il n'est mentionné ni la royauté ni le jugement à propos de ce jour. Dans la Torah, il n'est mentionné que le ''jour du son du Chofar'' ou le ''jour du souvenir''. Peut-être peut-on dire que le Chofar est le symbole de la royauté et le souvenir, le symbole du jugement. De même le Chofar peut être le symbole de la peur réveillée par le jugement.
Dans la Mishna, il est écrit ''le jour de Rosh Hachana, tous les habitants de ce monde passent devant le juge comme les animaux d'un troupeau''. Ce jugement se fait sur nous comme tous les dixièmes bêtes sont marquées.

À priori c'est cela le jugement de Rosh Hachana, marquer les événements, faire une trace par le jugement, ordonner le jugement.

Devant Dieu, tout est dressé, le passé, le présent et le futur. Ce jour, il remet en place tous les événements. Le jugement étant en vérité une mise en ordre des événements. Est-ce que ce souvenir est là pour réellement amener le jugement?
Le Zohar explique:''le jour de Rosh Hachana, le jugement s'assoit''.

À Rosh Hachana, le jugement n'agit pas, il est là en potentiel et non en acte. Même si nous disons que ce jour est le jour du jugement, ce n'est pas un jugement qui va se matérialiser.

C'est à Kippour que le décret va se matérialiser. Mais à Rosh Hachana, quelle est l'utilité du jugement?

Le jugement de Rosh Hachana n'étant que dans la limite du ''potentiel''. Quel est le besoin d'ordonner les événements s'ils ne sont qu'en potentiel?

Nous pouvons nous interroger d'une autre manière: quelle est la nature, l'essence du jugement de Rosh Hachana?

Il est interdit le jour de Rosh Hachana de mentionner nos fautes, de réveiller le jugement. Il est interdit de se repentir ce jour car c'est un ''YOM TOV''.
Il y a en vérité un ordonnancement du jugement mais sans l'action du jugement. Chaque année, ce type de jugement se renouvelle qui juge même les morts. Il faut comprendre quel est le besoin de juger chaque année les morts!

En vérité le jugement n'est pas un acte tranché qui déclenche une sentence soit bonne soit mauvaise.Dans la porte 79, le Ramh'al parle d'une autre sorte de jugement, il parle du jugement dernier, du jugement du ''grand jour'' Le ''jour du grand jugement'' qui fait référence au jour de la résurrection des morts où tout le monde est jugé s'il va revivre ou non. Le jugement pour Dieu est d'ordonner devant lui tous les actes depuis le début de la création jusqu'à sa fin. Et selon cet ordonnancement de tous ces actes, il sera connu la perfection de l'unité de Dieu. Et selon cette perfection, l'éternité va alors apparaître, une éternité sans fin et sans but. Chaque action a un but, la révélation de l'unité divine qu'il soit bon ou mauvais. Et cette révélation va se faire par la force de l'enchaînement de toutes ces actions, de tous ces événements qui se révèlent être une trame dans la conduite divine dont le but est la révélation de son unité. Dieu étant le maître de toutes les actions de ce monde depuis sa création jusqu'à la révélation finale. Rien n'est laissé au hasard, rien n'est accidentel, tout est calculé. Il est vrai qu'il y a le libre-arbitre pour définir qui est mécréant et qui est juste. Mais le mécréant en fait n'est que celui qui a l'illusion d'agir contre la volonté divine et même un acte bon s'il est fait dans cette optique d'autonomie, il n'est pas jugé bien car il est toujours perçu de manière duelle où la présence divine est absente. Mais en réalité, l'acte en lui-même procède de cette unité. Et c'est cela, sa royauté, la révélation de son unité dans l'ordonnancement de tous les actes. Ces actes seront la révélation de son unité qu'ils soient accomplis de manière juste ou de manière duelle et même en ressentant que l'homme se révolte et agit contre la volonté divine.

Le septième millénaire est dans le mystère du septième mois, le mois de Tichri. C'est le mois de la Malkhout. C'est la fin d'un cycle qui a duré un an de même que le septième millénaire est la fin d'un cycle de six millénaires de dualité. En réalité, le jugement de fin de cycle est un ordonnancement de tous les actes qui s'enchaînent l'un dans l'autre. C'est une prise de conscience dans la manière d'agir. Si l'acte était en union avec Dieu où Dieu est non seulement le créateur mais aussi l'acteur ou bien non, c'est MOI qui agit et même en son nom, étant le déclencheur et l'acteur où JE suis au même niveau que Dieu et donc au-dessus de lui car ayant force de décision.

Est-ce que l'homme agit dans cette voie de l'unité ou bien dans cette voie duelle de la récompense et de la punition. Est-ce que son acte a été pour révéler l'unité divine ou pour son intérêt personnel. C'est sur cela qu'est le jugement de Rosh Hachana. L'homme moyen ou plutôt l'homme agissant des fois de manière intéressée des fois de manière désintéressée.

Dans quelle voie se trouve l'homme tout au long de cette année? Dans la voie de l'unité ou bien dans la voie de la dualité, dans la perception de l'arbre de vie ou bien dans la perception de l'arbre de la connaissance? C'est ce qui est englobé dans la définition de la Mitsva lichma, dénuée d'intérêt personnel ou bien de la Mitsva ché lo lichma, avec un intérêt personnel. Car même dans les Mitsvot qui sont les commandements divins donc à priori dirigés vers Dieu, il y a place à la dualité et à la dissimulation de l'unité divine. Nos maîtres vont jusqu'à dire qu'une faute accomplie par inadvertance, ne sachant pas que cela était une faute pour l'honneur de Dieu, Lichma est plus grande qu'une Mitsva pour son intérêt, Ché lo lichma.
Comment à la fin des temps, Dieu va fixer qui a droit à l'éternité c'est-à-dire vivre avec cette perception continuelle que Dieu est NOUS? C'est justement comment toutes ces actions qui étaient dans le chemin de la révélation divine, ont été accomplies.


Nous pouvons comprendre maintenant ce que dit le Ramh'al sur les mots ''souviens toi de nous pour la vie'' ou bien ''les livres des vivants et des morts sont ouverts ce jour-là''. Que représentent ces ''livres des vivants et des morts''?

Ce sont les livres des justes et des mécréants. Un homme peut vivre toute l'année et toute sa vie tout en étant écrit sur le livre des morts. C'est-à-dire que cet homme ne prend pas conscience de sa fonction dans la direction divine. Il pense vivre selon sa propre volonté déconnecté de la présence divine bien qu'il puisse agir pour la gloire divine car tant qu'il ressentira une autonomie dans ses gestes, il aura la preuve qu'il n'est pas dans la direction divine de manière consciente.

Nous devons prendre conscience que Dieu est en nous à chacune de nos pensées, de nos paroles et de nos actions. Nous pouvons accomplir nombre de Mitsvot mais les accomplir de manière habituelle en étant toujours connecté à la conscience pulsionnelle du corps.

Nous devons ressentir que nous ne sommes que l'engendrement de Dieu et non une entité autonome séparée de lui.

Ces livres qui sont ouverts ce jour précis vont fixer la vie spirituelle de l'homme.

Est-ce que l'homme sera proche ou non de la présence divine ou non dans sa vie?

Est-ce que la vie de l'homme sera une vie de Kédoucha ou non.

Le juste est celui qui fait épancher sa vitalité de la Kédoucha, du sacré lui-même. C'est cela la vie, cette énergie divine qui coule au plus profond de la conscience humaine et qui la renforce de plus en plus. La mort dans cette perception est une mort spirituelle où Dieu n'est pas présent dans la conscience humaine, où le corps est de plus en plus épais c'est-à-dire ayant cette sensation que rien ne peut se faire sans cette volonté pulsionnelle du corps. Le corps dominant la conscience en lui faisant croire qu'il est lui-même sa propre conscience.
C'est une vie de mort. Ce n'est pas une vie qui tire sa vitalité de l'énergie supérieure mais d'une sorte de batterie qui fait vivre le corps sans lien avec la source divine et génératrice. Et c'est ce qui est inclus dans le principe du prélèvement de la dixième bête qui est réservée pour Dieu, c'est la vie dans la Kédoucha. Et même si cette bête a un défaut, elle est sacrée de même notre vie même si elle est parsemée de fautes, si elle est tournée vers le sacré, cela est considéré comme la vie et non comme la mort. Dieu a un but à la création du monde: la révélation de son unicité.

Le jour de Rosh Hachana, Dieu regarde où en est sa création dans cette réparation et que doit-il faire tout au long de cette année. Rosh Hachana d'après le Zohar et le Ramh'al n'est pas un jour de jugement mais le jour de la construction de la Chékhina, de la Noukva une nouvelle fois en la purifiant de tous les défauts des actions de ce bas-monde afin d'épancher sa vitalité bénéfique dans toute la création.

Les fautes bouchant si l'on peut s'exprimer ainsi ces canaux qui permettent l'épanchement de l'énergie divine. Ce jour, la Malkhout se purifie de toutes ses actions. Il y a une nouvelle construction qui se met en place, une purification des mondes. Se purifient tous les Partsoufim des mondes supérieurs et alors se renouvelle la construction de la Malkhout de cette année. Rosh Hachana, les MOH'IN, les grands cerveaux se renouvellent pour s'épancher de nouveaux vers la Noukva. C'est ce que nous définissions auparavant comme étant la Kédoucha.


Le livre des vivants étant le principe des MOH'IN, le principe de la Kédoucha qui se déverse sur la personne. C'est cela en vérité la révélation de la Malkhout. Et sans la Kédoucha, sans les MOH'IN, le roi ne peut se révéler. Ainsi l'homme qui va s'attacher à la Kédoucha va se transformer lui-même en Kédoucha. C'est cela le jour de Rosh Hachana, le moyen de se relier à la Kédoucha malgré tout notre passé comme la dixième bête du troupeau qui devient sacrée d'elle-même. C'est cela le souvenir, la possibilité à l'homme par l'intermédiaire des MOH'IN, de se relier à la vie éternelle. Et par le son du Chofar, les MOH'IN vont pouvoir s'introduire dans la Noukva. Le son du chofar est considéré comme le souffle divin qui donne vie à l'homme, le souffle des MOH'IN qui s'épanche dans la Noukva.
Chaque année, toutes les actions passées reviennent devant la conduite divine afin de voir comment elles s'incrustent à ce moment dans la conduite vers la révélation de l'unité de la fin des temps.




Rosh Hachana 2 - Jugement ou Séparation


En comprenant la nature de ce qu'est le jugement, nous comprendrons la nature de la Royauté. En vérité, tout cela naît de la Néssira, de la séparation. Le jugement n'est pas du niveau de la punition et de la récompense mais du niveau de la Royauté. Le but du jugement et de cette séparation est la Royauté de Dieu sur la création. Le véritable jugement se fera au septième millénaire à la fin des temps de la conduite du milieu de même, Rosh Hachana se fait le septième mois de l'année. Ce chiffre sept est le chiffre de la Malkhout, de la Royauté. De même le septième jour de la semaine, le Shabbat représente aussi la Malkhout.


Le Ramh'al explique que le jour du grand jugement, tous les événements de la création sont ordonnés devant Dieu. Alors se révélera la perfection de son unité dans toute sa création et apparaîtra une nouvelle conduite, la conduite de l'éternité. Ce jour, Dieu va fixer la conduite de l'éternité pour tout un chacun. Cette conduite sera fixée en détaillant tous les événements de la création. Le but du jugement est la révélation de la Royauté de Dieu. Le but de cet ordre des événements est de trier le bien du mal comme le compte des neuf premières bêtes pour choisir la dixième qui est Kodesh. Ce compte, cet ordonnancement du jugement n'est là que pour épurer nos actes de toute impureté et ne garder que le sacré de l'acte. Le jugement de Rosh Hachana est d'éclaircir qui va pouvoir entrer dans le sacré et celui qui ne va pas pouvoir y entrer. Ressentir l'unité divine dans tous nos actes ou ne pas ressentir cette unité et au contraire s'enfoncer de plus en plus dans cette perception autonome et duelle des événements. C'est cela que l'on fait régner ce jour ''le Roi saint'' car la sainteté est l'adhésion parfaite avec Dieu. Et cela passe par l'annulation de ma perception duelle et anthropocentrique. C'est ce que le Midrash nous enseigne ''les livres des vivants et des morts sont ouverts devant Dieu''. La véritable vie n'est que l'adhésion à Dieu où l'épanchement de l'énergie divine se fait de manière directe et la mort étant cet écran qui empêche l'énergie divine de s'épancher, n'utilisant alors que la ''batterie'' que sont les 288 étincelles qui font exister le corps de manière autonome.

Comment arriver à mériter l'éternité à Rosh Hachana? En recentrant notre perception de la vie, d'une perception anthropocentrique en une perception théocentrique.

Le jugement n'est pas la récompense et la punition mais la construction nouvelle de la Noukva qui est la racine de tous les mondes inférieurs. Rosh Hachana est la construction de la Malkhout qui est l'essence même des créatures. Comment se relient les créatures avec Dieu? Il y a un écran qui s'appelle ''SOF'' mais la Malkhout est la source de tous les mondes inférieurs. Il y a un lien entre elle et les créatures et chaque année se renouvelle ce lien. C'est ce que nos sages appellent des ''canaux''. Est-ce que ces canaux vont se déboucher ou non? Est-ce que ce lien entre la Malkhout et les créatures va se renforcer ou non? Rosh Hachana est le début de la Malkhout. Et chaque année, l'homme a la possibilité de renforcer ce lien et ne plus passer par les épreuves pour épurer cet écran qui empêche l'énergie de la Malkhout de s'épancher. Chaque année, il y a un renouvellement de la perception des événements de notre vie. Chaque année, s'éclaircit un peu plus le mal du bien. Et le départ de tout est de sanctifier et renforcer ce lien avec Dieu. Faire de plus en plus une place à Dieu dans nos actions.



Rosh Hachana 3 - Kéter et Malkhout: la couronne et la royauté



le principe de ce jour de Rosh Hachana est de faire régner le ROI. Il y a écrit dans la Torah à propos de ce jour ''le jour du son du choffar'' pas plus. Cela fait allusion à la crainte et au jugement de ce jour saint. Le Ari Zal explique que le son du Chofar est en fait l'épanchement des Moh'in, des grands cerveaux sur la Malkhout.

Toute la notion de séparation ''Néssira'' est une notion de ''Din'', de jugement. Dans les dix jours de pénitence se fait la séparation de Dieu et de sa présence divine, la séparation de Zéïr Anpin et de Noukva afin de retourner ce dos à dos de Z-A et de Noukva en face à face comme Adam et H'ava qui étaient dos à dos et qui par la séparation se sont placés face à face. Ce travail va se faire jusqu'au huitième jour de Souccot. La préparation à ce travail se faisant à Rosh Hachana. Le but de cette séparation étant la joie de l'union de Dieu et de son peuple Israël mais ceci ne se fera qu'à Simh'a Torah, à la fin des jours redoutables. À partir de Rosh Hachana, se fait la préparation de cette union qui passe automatiquement par la séparation de Z-A d'avec Noukva. Car sans séparation, l'union ne peut se faire. Bien que tous les jours de l'année, il y a une séparation et une union, mais la séparation de Rosh Hachana est de l'ordre de l'année selon les Mékoubalim, c'est-à-dire une séparation et une union universelle car voici pour que Dieu se dévoile à ce moment dans le monde en tant que créateur, il faut qu'il se sépare de la présence divine.
 La notion de Néssira est le mystère du libre-arbitre car tant que l'existence de la création était inclue en Dieu, il n'y avait aucune autonomie des mondes, Atsilout ayant trois enveloppes que la Chékhina va séparer pour devenir des mondes autonomes. C'est la Chékhina qui va engendrer l'existence de la création, c'est elle qui va engendrer les mondes de la Bérya-Yétsira-Assya. La fin de la Atsilout est la Malkhout, la Chékhina qui va engendrer ces mondes mais afin de les sortir de Atsilout, la Chékhina elle-même en tant que Mère qui est la matrice de toutes les créatures, a besoin de se séparer de l'Émanateur divin car tant qu'elle n'est pas séparée, elle ne peut engendrer. Cette séparation va révéler une certaine force qui va créer une certaine autonomie afin d'engendrer les mondes inférieurs.
 Cette séparation est le commencement de l'existence de la création en tant que mondes séparés.

Où se situe la Chékhina lorsqu'elle se sépare de Dieu, lorsque la Noukva se sépare de Zéïr Anpin? Se trouve t-elle au niveau de son ''cœur''? Sa tête, son Kéter étant en face de son cœur. C'est-à-dire que sa stature serait plus petite où sa tête serait au niveau de Tiphéret, alors l'union serait entre Yaacov et Rah'el, Rah'el étant la Chékhina et la petite partie de Zéïr Anpin étant appelée Yaacov. Ou bien nous allons dire que cette sorte d'union au niveau du cœur est l'union de tous les jours de l'année mais à Rosh Hachan, il y aurait une union universelle où Zéïr Anpin et Noukva seraient de même taille et où la Malkhout, la Chékhina, arriverait au même niveau que Zéïr Anpin.
La Néssira en elle-même est mentionnée dans les mots ''souviens toi de nous pour la vie''. Chaque jour des dix jours de pénitence, il y a une séparation de la Noukva. Il y a en tout dix séparations des dix Séphirot d'avec la Noukva et le jour de Yom Kippour se termine la séparation et par cela nous nous préparons aux jours de Souccot où la mère s'introduit sous la Houppa pour arriver à Simh'a Torah à l'union finale.
Mais en vérité le principal de Rosh Hachana n'est pas cette Néssira car celle-ci serait une partie des dix séparations. Le principal est la royauté et c'est cette séparation qui va la révéler. Il y a donc une Néssira pour l'union que l'on fait au moment de la Téphila journalière et une Néssira à Rosh Hachana qui va révéler sa royauté. La Néssira commence par les arrières de Kéter de Zéïr Anpin qui est sa tête pour arriver au Kéter de Noukva et ce jour, toutes les rigueurs du Kéter de Z-A sont placées dans le Kéter de Noukva par l'intermédiaire du Shofar. C'est le mystère du verset ''que le nom ''CHEM'' soit béni ''MEVORAKH''. ''CHEM'' sous entend la Malkhout, par ce verset, nous grandissons sa royauté dans le monde. Le mot ''MEVORAKH'' est composé des lettres ''M-B'', le nom AVAYA dont la valeur numérique est de 72 est le nom au tout départ de la création qui est la notion des rigueurs qui sont placées au départ de la création. Le premier jour de Rosh Hachana, Rah'el et Léa qui sont les deux visages ''partsouf'' de la Noukva, se finalisent. Toute la stature de la Noukva se place en face de Z-A. Sa partie supérieure, la tête, se trouve retournée. La tête de Léa se trouvant au niveau du Daleth des Téphilin dans le DAAT de Z-A jusqu'à son Tiphéret. La première stature est Léa et sous elle, se trouve Rah'el, dont la tête se trouve au niveau de Tiphéret de Z-A jusqu'en bas. Léa et Rah'el étant la stature de la Chékhina. Le premier jour se sépare Léa entièrement, c'est le jugement dur où il y a aussi la séparation du Kéter de Rah'el qui se fait aussi. Le deuxième jour de Rosh Hachana, se révèle la H'okhma de Rah'el, le troisième jour, Bina. Chaque jour se forme une Séphira. La Malkhout qui est la Chékhina et l'existence de la création, se crée de nouveau dans ces dix jours de pénitence. C'est ce que le Ari Zal appelle la ''Néssira'', la ''séparation''.
La Néssira du deuxième jour est la séparation de la H'okhma. La Néssira du premier jour révèle aussi le Kéter de Rah'el. Léa étant complète déjà dès le premier jour alors que Rah'el ne va être complétée qu'au huitième jour de Souccot. La construction de la Noukva commence déjà depuis Rosh Hachana. ''Rosh'' représente le Kéter et ''Chana'', la Malkhout. Ce jour se révèle le Kéter de la Malkhout. Jusqu'à ce jour, ce point de Kéter était avalé dans Z-A comme Ève qui est avalée dans Adam. L'existence de la création étant Ève, la Malkhout. Il faut la révéler et cela va se faire par la séparation jusqu'au jour de Yom Kippour. Mais déjà le premier jour se sépare le Kéter de la Malkhout. Tout le but de cette révélation de la Malkhout étant l'union de la Malkhout avec Z-A face à face qui va se faire à Simha Torah. Ce jour de Roch Hachana, se construit le Partsouf de la Noukva. La Malkhout de la Noukva devient très grande ce jour jusqu'à la poitrine. Elle se construit maintenant comme un visage à partir de la poitrine de Z-A jusqu'au bas. Le Kéter de Rah'el est le cœur de Yaacov. Lorsque Rah'el est dos à dos, sa stature est au niveau de la poitrine. Par la Néssira le jour de Rosh Hachana, les deux statures seront à égalité face à face. Yaacov étant une stature plus petite que Israël et qui commence à partir de Tiphéret de Z-A. Yaacov représente la stature inférieure de Z-A, de Élokim et Rah'el représente la situation de petitesse de la Chékhina. L'union du matin est alors l'union de Yaacov et de Rah'el. L'union de Rah'el le jour de Rosh Hachana est d'un niveau très haut du niveau de Kéter et non de Tiphéret, c'est l'union universelle. Alors que les unions journalières ne sont que d'un niveau particulier et spécifique.
D'après le Ramh'al comme d'après le Ari Zal, la prière du matin de Rosh Hachana est comme la prière de toute l'année. Seulement toute l'année, notre intention est de remettre à ''SIM CHALOM'' face à face Rah'el et Yaacov, afin de faire l'union entre Z-A et Noukva qui est une union jusqu'à Tiphéret de Z-A, la stature basse de Yaccov et de Rah'el. Et pour cela, au début de la Téphila, il faut remonter la Chékhina du monde de la Bérya pour qu'à la fin, elle s'élève jusqu'à Tiphéret. La Malkhout étant un point qui s'élève jusqu'à Tiphéret. Mais à Rosh Hachana où toute notre intention est d'amener Noukva face à face au niveau de tout le visage, le Partsouf de Z-A, où Rah'el a la même stature que Z-A jusqu'au Kéter.

Le jugement de Rosh Hachana est de savoir comment toutes les créatures vont recevoir leurs forces de leur racine. Est-ce qu'elles vont se rapprocher de Dieu, c'est la vie ou bien s'éloigner et c'est la mort.
Comment comprendre ce Kéter? Quelle différence si ce Kéter est comme toute l'année ou spécial comme à Rosh Hachana? Ce Kéter qui se sépare le premier jour de l'année est la Royauté elle-même. Cette royauté se révèle à ce moment dans ce monde. Ce jour, se sépare et se révèle de suite la tête, le Kéter de la Malkhout. La Malkhout étant l'existence de toute la création. C'est par l'action de IMA que se fait la séparation, c'est la rigueur qui se réveille, c'est cela la séparation. Mais cette séparation, cette rigueur est pour les besoins de l'union. C'est vrai que la séparation est un jugement dur car si l'union est le bien, la séparation est automatiquement le mal. Mais sans la séparation, c'est une union dos à dos et pour que cette union soit face à face, il faut arriver à une situation de séparation qui se fait en mettant l'homme dans un état de somnolence qui est la dissimulation de la proximité divine dans la création. Mais tout ceci est pour les besoins de l'union avec la divinité. Car sans cette séparation, il est impossible qu'il y est création. La création étant une existence séparée. Le Kéter de la Malkhout est ce point de départ qui va amener la création à son état de séparation, qui va se révéler le premier jour de Rosh Hachana. Le deuxième jour va révéler la H'okhma de la Noukva qui est une part aussi du Kéter, pour cela, les deux jours de Rosh Hachana sont appelé un seul long jour (un jour de 48h).
cette séparation n'est qu'un moyen pour arriver à l'union et s'il était possible de faire autrement, cette séparation ne se ferait pas dit le Ramh'al. Cette séparation est pour les besoins des créatures. Mais cette séparation est aussi le mal. La création est en soit-même le mal. Ce jour de Rosh Hachana, la création se sépare et reçoit donc de suite la Malkhout, ce sont les Moh'in, les grands cerveaux qui ont la force de pouvoir percevoir l'unité de la Malkhout dans la dualité de la création. Ces Moh'in sont dans le principe des Téphilin. Ce jour, nous avons grâce à cette séparation, la possibilité de recevoir le roi c'est-à-dire les Moh'in. Et tant que nous ne recevons pas ces Moh'in, nous ne pouvons recevoir (percevoir) sa royauté. Le juste dès la séparation, reçoit les moh'in et de ce fait reçoit sur lui la Malkhout. Ce n'est que l'homme moyen qui a besoin des dix jours de pénitence pour recevoir les Moh'in et par cela, la Malkhout. Ces Moh'in que nous espérons recevoir ce saint jour est pour recevoir (percevoir) la royauté divine c'est-à-dire cette union d'avec le divin:'' et que toute créature saura que tu es son créateur''. La Malkhout qui est l'assemblée d'Israël est elle-même la Chékhina. Pour cela, lorsque nous prions pour nos besoins, nous prions pour la Chékhina qui est la gloire que Dieu dévoile. La Chékhina recevant cette immense et puissante lumière par l'intermédiaire du peuple d'Israël et alors sa royauté se dévoile sur toute créature. Dès la séparation du premier jour de Rosh Hachana, il faut diriger ses pensées vers l'union. Le Ramh'al explique que le huitième jour de Souccot est dans le mystère de la fin du septième millénaire et déjà au départ, le jour de Rosh Hachana, l'homme peut arriver à cette unité de la fin. C'est-à-dire que depuis le début, se trouve déjà toute la fin.
Dès la création du monde à ce jour spécifiquement, se révèle le Kéter, la couronne de la création dont la lune et le soleil se parent, où Z-A et Noukva, ABBA et IMA, H'okhma et Bina tirent leur énergie. Le but est que Noukva puisse utiliser le Kéter, qu'il puisse arriver au niveau du Kéter. Alors, la Malkhout se révèle dans ce monde. La lune par le fait de se rabaisser et de s'annuler devant le soleil, la Noukva devant Z-A peut arriver au niveau du Kéter pour l'utiliser. Et ce n'est que ce jour de Rosh Hachana que la Malkhout peut s'élever au niveau de Kéter car tous les autres jours de l'année, elle n'est qu'au niveau de Tiphéret.



Rosh Hachana 4- la royauté [Malkhout] et la séparation [Nessira]


Ce qui est demandé à Rosh Hachana à l'homme est la construction de la Malkhout, de la royauté. Le roi n'est pas régit par des lois et en faisant régner Dieu sur nous, nous détruisons ces lois qui nous dirigent et qui nous jugent.
Comment ce même jour pouvons nous faire régner Dieu?
Un roi n'a pas de règle, il n'est soumis à aucune loi. Lorsque la famine est tombée sur la terre d'Israël, rabbi Éliézer est monté à la Téva et a mentionné les treize qualités de Dieu et il n'a pas été répondu. Est monté ensuite Rabbi Akiba et a été exaucé. Et pourtant rabbi Éliézer était plus grand en Torah que Rabbi Akiba! Le Talmud répond parce que Rabbi Éliézer était pointilleux ( il se conduisait selon les qualités de la conduite divine) et Rabbi Akiba n'était pas pointilleux (il se conduisait au-delà des qualités de la conduite divine).

Il y a deux perceptions de la réalité:
soit par la perception des treize qualités divines comme Dieu de miséricorde, Dieu de clémence, longanime et abondant en grâce et en équité, qui supporte le péché.... par la perception de ces qualités, Rabbi Yoh'anan n'a pas été exaucé car c'est le Dieu des limites où l'homme est de facto régit par ces limites.

Il y a une autre perception de la réalité: par une perception d'au-delà des qualités divines. Rabbi Akiva était dans cette perception de la réalité et est sorti de ces limites pour rentrer directement dans la mer de miséricorde.

À Rosh Hachana, on ne s'adresse pas au roi par ces qualités, par ces limites qu'il a utilisées pour créer le monde. On ne mentionne pas les treize qualités par lesquelles, la création peut être définie. Ce jour nous n'essayons pas de ramener la miséricorde afin d'annuler le jugement et de compléter la ''barbe'' de Arikh' Anpin. Nous ne mentionnons seulement ce jour que cette prière:'' nous n'avons de roi que toi'' mais à aucun moment nos fautes. Même mentionner les qualités divines est déjà un problème. Il ne faut mentionner que son unité. ''il n'y a rien d'autre que lui'' comme ce que Rabbi Akiva mentionnait lorsqu'il montait à la Téva.

C'est cela Rosh Hachana, rien d'autre!

Tout est dépendant de toi!

Il n'y a aucune réalité à ce monde si ce n'est TOI:'' et toute créature saura que tu es son créateur''. Nous devons ressentir cette royauté divine dans toutes nos pensées, nos paroles et nos actes ce jour saint:

'' et sa royauté domine tout''.


Nous allons maintenant expliquer le principe de la Nessira, de la séparation. ADAM et H'AVA, (ève) ont été créés UN, dos à dos. Il a fallu les séparer afin de les faire se tenir face à face. Au départ de leur création, ils n'étaient pas dans une situation d'engendrement.

Pour que la création soit dans un état d'engendrement, il faut amener la Chékhina, la présence divine, Noukva et Dieu, Zéïr Anpin face à face.


Le premier jour de Rosh Hachana est cette présence divine représentée par Léa qui s'accouple avec Z-A qui est représenté par Israël et le deuxième jour de Rosh Hachana jusqu'au huitième jour de Souccot est représenté par Rah'el qui s'accouple avec Z-A qui est représenté par Yaacov. Et alors le monde commence à fonctionner. Et donc dans cette période de dix jours de pénitence, l'homme peut agir sur la création car elle est en train de se construire.


De quelle construction parle t-on?

Nous parlons de la construction du lien entre le créature et la création. Ce lien dépend en vérité des actes des mondes inférieurs. Cela fait partie de la construction de la Noukva, de la Malkhout. C'est la construction du lien entre la Malkhout, la royauté et le ROI.

Le jour de Rosh Hachana, se fait le DIN, le jugement. Puisque ce jour, la création se renouvelle, la construction de la Noukva, de la Chékhina, de la Malkhout se recrée chaque année. La Noukva étant la racine de tous les mondes inférieurs. Les ramifications se comportant selon la racine.

Comment se comporte la racine avec ses ramifications?

C'est là que se trouve la clé de la porte qui ouvre cette notion de Rosh Hachana. Si les ramifications (les créatures) se rapprochent de leur racines, c'est la vie et si non, c'est la mort.

Entre ces deux situations extrêmes, le lien entre la créature et la Noukva diffère selon la situation et c'est ce lien qui est jugé à Rosh Hachana.

Toutes les créatures de la plus grande à la plus petite sont appelées ''ramifications'' de la Chékhina.

Chana correspond à la Malkhout et Rosh signifie qu'il faut revenir à la tête, à la racine de la Malkhout. Selon l'intensité que nous allons développer dans notre rapprochement vers la Malkhout, nous allons être jugé ce jour pour toute l'année.

À Rosh Hachana, nous devons être dans une situation de face à face et non de dos à dos. Ce changement de perception ne peut se faire que par la Nessira, la séparation de Z-A et de Noukva, de Dieu et de la Chékhina, de l'homme et de la femme, de Adam et de H'ava.

Le principe de la séparation fait que l'homme peut être mécréant comme juste. C'est le principe même du libre-arbitre. La situation de dos à dos est une situation d'impossibilité de se rapprocher, c'est la situation de l'exil, c'est parho, la nuque raide où chacun a l'impression de faire ce qu'il veut. Alors que la situation de face à face est le contraire où toute l'adhésion vers Dieu se révèle et où cette liberté devient de plus en plus illusoire.

À Rosh Hachana, nous recherchons cette proximité de face à face. Il faut tout d'abord construire ce lien avec la Malkhout pour après faire cette union. Il faut construire cette situation de face à face avec le créateur comme l'approche d'une fiancée face à son futur mari.

Ce jour où il nous ai donnés le libre-arbitre, celui-ci doit être annulé. Car ce jour, IMA se sépare de Z-A pour se tourner vers Noukva. Par cette séparation, se crée le libre-arbitre qui doit de suite s'annuler lorsque IMA entre dans Noukva. Le libre-arbitre est cette notion qui va faire que l'homme est dos à dos ou face à face mais l'acte lui-même se fera.

La seule différence est de ressentir si nous sommes séparés de Dieu ou uni à lui, si l'action est ressentie comme une action autonome ou bien complètement reliée à Dieu. La situation de dos à dos est la situation où le DIN domine, où l'illusion de l'autonomie est au plus fort.

Rosh Hachana 5 - le mystère de la gloire


Le principe de Rosh Hachana est de faire régner le ROI.

Dans la Kabbala, il est évoqué la notion de Tikoun amalkhout, la réparation de la royauté, la construction de la Malkhout. Nous devons réunir la Chana (malkhout) à la Rosh (tête-Radla).

La Malkhout étant tout ce qui doit arriver.

Et maintenant la tête doit construire toute l'année (Roch construit les evenements en potentiel suivant notre degré pour sortir de nos limites toute l année?)

Même dans la Téphila, nous mentionnons ''le roi du monde dans ta gloire''? C'est cela le travail principal de Rosh Hachana. Mais afin de faire régner le ROI, il faut savoir que cette royauté, nous devons la faire se révéler aussi sur les nations, ''et nous ferons une seule assemblée'', ''et tous seront asservis à ta royauté''. Tant que les nations n'auront pas reçu sur elles sa royauté, il y aura un manque dans la révélation. La louange que l'on fait au roi n'est pas une véritable louange si on ne l'accepte pas. La véritable louange ne se fait que lorsque toutes les créatures acceptent sa royauté. Cela sous-entend que les nations doivent arriver au niveau du peuple d'Israël. Il faut donc prier aussi pour les nations ce jour précisément.

Le Ramh'al va plus loin en affirmant que la gloire d'Israël ne se dévoilera que lorsque les nations recevront sur elles la Malkhout. Et tant qu'elles n'accepteront pas sa royauté, le peuple d'Israël ne pourra se séparer des nations.


Le son du Choffar est justement ordonné pour recevoir sur soi la royauté divine et ce n'est que cela, Rosh Hachana, l'acceptation du joug divin qui sous-entend donc la crainte de son jugement mais le jugement de ce jour n'est pas la finalité mais plutôt le moyen de recevoir son joug. Nous avons perdu le principe de Rosh Hachana pour ne s'occuper que du secondaire. Recevoir la royauté divine est le but et ce n'est vraiment pas simple. On peut passer toute sa vie sans recevoir réellement sur soi la royauté divine tout en acceptant soi-disant sa domination (en se suffisant d'avoir la foi qu'il est le créateur) en accomplissant toutes les Mistvot et en étudiant la Torah toute sa vie!


Les nations n'ont pas cette notion d'unité, il ne peuvent percevoir que la dualité. Notre travail est de leur révéler l'unité divine. Leur révéler que le bien et le mal ne sont qu'une même et seule énergie, une seule et même volonté divine. Israël est le déclencheur de la révélation de l'unité divine sur les nations. C'est notre travail sur terre et cela passe bien entendu par le fait de se détacher soi-même de cette perception duelle pour ne percevoir que le UN, afin de transmettre ensuite ce don aux nations. Car le problème des nations et de nous-même est que nous acceptons Dieu mais que nous ne le faisons pas régner sur nous.


Le jour de Rosh Hachana, se réveille de nouveau la racine, le départ, la création du monde alors se réveille l'unique. Il est possible à ce moment d'avoir le mérite de percevoir cette pulsion de renouvellement de la création qui va nous amener à pouvoir le faire régner sur nous. Et chaque année, certaines créatures ont ce mérite, ce sont ceux qui sont écrits dans le livre des justes. La véritable vie est cette acception de la royauté divine, se fondre dans l'unité divine est notre seul moyen de vivre l'éternité. Et cela passe par l'annulation de cette impression d'autonomie illusoire qui se perçoit à chacune de nos pensées, de nos paroles et de nos actes.

L'asservissement du peuple d'Israël à Dieu va transformer ce peuple en un peuple saint mais l'asservissement des nations à Dieu ne va le faire sortir que de cette impression du bien et du mal mais ne va pas les transformer en peuples saints. Par cette sainteté, le peuple d'Israël a le pouvoir de faire sortir les nations de cette perception duelle ou le mal est mal et le bien est bien.

Nous sommes sortis de cette perception au moment de la sortie d’Égypte et nous sommes devenus saints par le don de la Torah. Maintenant, nous devons réveiller cette sainteté, cette Kédoucha: ''qu'il soit sanctifié ton nom sur ton peuple'' mais les nations ne sont jamais sorties d’Égypte, ne sont jamais sorties de cette perception du mal en tant que tel.

Notre asservissement nous amène inéluctablement à la Kédoucha et celle des nations, à la délivrance de la perception de la dualité. Ces deux notions sont des éléments essentiels dans la révélation de la gloire divine.

La gloire divine est la maison que nous construisons petit à petit chaque année. Cette construction est basée sur cette unification des êtres séparés qui acceptent d'être esclave de cette énergie divine qui nous dirige. C'est cette annulation de notre libre-arbitre qui construit chaque année une nouvelle Malkhout.

Cette asservissement à la Malkhout est la véritable gloire divine. Et d'après le Ramh'al, la gloire est la Malkhout elle-même.

En physique, tous les chercheurs sont d'accord que la matière a une seule et même source, l'atome. Tous les composants de la matière sont issus de l'atome. Mais de comprendre que cette matière va vers un but unique, est déjà d'une autre dimension. Et c'est cela la véritable gloire divine, l'unité dans la conduite vers une but unique. Tous les événements, toutes les créatures, tous les mondes n'ont qu'un seul et même but, la révélation de la gloire divine.

Chaque chose dans la création est une pierre de cet édifice qu'est la gloire divine. Le minéral, le végétal et l'animal sont assujettis à l'homme mais l'homme doit être assujetti à la gloire divine et ceci va entraîner que toute la création va être assujettie à sa gloire. Et Israël doit faire sortir les nations d’Égypte, de la domination de l'autre versant.


Bien que tous nos actes soient différents les uns des autres, il y a un point commun à tous. Il y a un degré qui nous unit les uns aux autres. Si ce point est atteint et est réveillé, à ce moment, l'unité se révèle partout.

Quelle est cette lumière qui va révéler l'unité divine?

Comment par la Téphila, les créatures peuvent s'unir avec l'infini divin?

Il y a cette notion qui s'appelle les ''Ékhalot'', les ''chambres''. C'est ce qui donne consistance à toute chose. La lumière est la même mais la ''chambre'' est comme une matrice et cette lumière va se transformer, mûrir en crainte divine qui va s'incruster dans l'A-D-N spirituel de tout homme.

C'est cela les Kédouchim, l'alliance avec le peuple d'Israël


. Pour cela, il faut que le souffle divin entre dans l'écorce de l'impureté afin que se réveille le souffle de sainteté en lui et par cela, s'enlève le souffle d'impureté régnant sur la matière.

Par la Téphila, nous devons atteindre cette servitude, cette annulation devant Zéïr Anpin (Keter), et cela passe par la construction des Ékhalot et par l'unification de toutes les néfachot et de toutes les rouh'ot qui se trouvent dans les ''chambres'' pour atteindre la gloire divine qui est la Néchama universelle de toutes les créatures qui se trouve dans le '' saint des saints''.

Cette gloire étant unique regroupant toutes les créatures en une seule énergie. Il faut arriver à faire un Néfech unique et pour cela, il faut réussir à recevoir un seul Rouah' pour toutes les créatures. (s impregner du Rouah)

Il est possible qu'il n'y ai qu'un seul roi qui révèle sa gloire (cette gloire étant la Néchama du monde) mais pour que cette gloire réside sur le monde, il faut au départ qu'il y ai le Rouah' sur toutes les Néfachot.

Lorsque le Rouah' unique qui est le souffle du Messie, réside sur les créatures, alors la gloire divine se révèle. C'est lui l esprit qui va préparer les créatures à recevoir le véritable roi.

Le Messie n'est que l'intellect universel de toutes les créatures. Le problème est que toutes les créatures sont séparées et ont chacune un intellect spécifique. Mais cela n'est pas juste car il y a une racine commune à tous ces intellects et pour cela, même à Rosh Hachana, nous prions pour le roi Messie. Car tant qu'il manque le réveil d'une seule créature, la gloire divine ne pourra dominer sur terre. C'est cela le mystère du Rouah' et le Rouah' du monde, c'est Israël, la terre d'Israël et le Messie roi d'Israël.

Les 70 nations du monde sont représentées par les 70 enfants de Yaacov notre patriarche qui sont descendus en Égypte et toutes les nations auraient dû sortir d’Égypte derrière Moshé mais seulement le mélange des peuples qui est une partie infime l'a suivi. Ce n'est que le roi Messie qui va avoir la puissance de réunir toutes les nations.

La Torah est ce Rouah' Élokim, ce souffle divin. Mais avant d'arriver à ce niveau de perception divin, il faut que les nations soient asservies à Israël. Et tant que les nations sont séparées alors le mal est autonome et l'esclavage des nations est sur Israël. La gloire de Dieu ne se dévoilera tant qu'il y aura une âme en dehors de ce Rouah'. Il ne faut pas repousser les nations si elles veulent revenir sous les ailes de la Chékhina.




Roch Hachana 6 - Le mystère du Chofar

l'intention du son du Chofar est:
 1/ de faire revenir les Moh'in, les grands cerveaux qui se sont séparés de Zéïr Anpin et de Noukva par le principe de la Nessira dans le mystère de la somnolence.
2/ adoucir les jugements qui ont été donnée à la Noukva.

3/ perturber le Satan. Le nombre de Troumitim (les petits sons) représente est la force qui annule le Satan.

Nous allons nous occuper de la première intention: le retour des Moh'in sur Z-A. Pour comprendre ce retour des Moh'in, il faut comprendre cette séparation de Zéïr Anpin et de Noukva qui est le principe de la Nessira, de la séparation.
Avant que ne vienne dans l'esprit du créature de créer le monde, celui-ci était inclus en lui. La véritable nouveauté n'est pas dans la création mais dans son dévoilement. Ce qui s'est dévoilé est l'existence de la création qui est appelée ''Malkhout'', ce que nous appelons la ''Chékhina''. C'est le dernier niveau de la lumière qui englobe toutes les existences de B-Y-A, Néfech-Rouah'-Néchama. Toutes ces existences sont appelées les ailes de la Chékhina, ses ramifications. Donc la Chékhina devait se séparer de Dieu c'est-à-dire de la volonté de la création, la Noukva devait se séparer de Z-A. Éve et Adam de dos à dos devaient se séparer pour être face à face. La création en elle-même est la Noukva et il faut qu'elle se sépare de cette volonté créatrice pour l'amener à sa réalisation. Il y a la volonté sans fin qui englobe un nombre infini de volontés et Z-A est une de ces volontés qui s'appelle ''Koudcha Bérikh Hou'', ''Élokim'', ''Nature''. La Noukva étant la Malkhout qui est le niveau inférieur. En vérité, il y a des séparations dans de nombreux niveaux. La Nessira est la séparation entre la divinité et le principe de la création. D'après le Ramh'al, la brisure des vases est aussi de l'ordre de la Nessira, c'est la séparation du Or et du Kéli car en vérité le Kéli n'est que Or au départ qui englobe tous les mondes et toutes les créatures. Il faut séparer entre Kéter et H'okhma.
La Nessira en elle-même est le DIN, le jugement. Il faut alors adoucir ce DIN. La forme du Chofar vient alors adoucir ce jugement. Mais les sons du Chofar sont une autre notion, c'est la notion des Moh'in. La réparation de la Nessira se fait par l'union face à face. La Nessira est l'enfantement qui va donner une autonomie, le libre-arbitre à la création car sans elle, la création ne peut arriver à l'existence, ''aujourd'hui est né le monde''. Tout le principe de la Nessira est la force qui donne la possibilité d'agir sans l'impression de recevoir de l'au-delà. Cette Nessira est le principe de la création qui a deux conséquences contraires: soit l'homme va revenir à l'union d'avec sa nature primordiale et alors toute la création va s'élever avec lui soit elle va le desservir pour l'éloigner de son créateur, il va ressentir de plus en plus cette impression de diriger et va grandir en lui ce sentiment que la création n'est que pour lui. Par cela, il se détruit et il détruit la création avec lui. L'autonomie n'est bonne que du fait que la Néchama a la possibilité de se rapprocher de Dieu avec Amour car avant la séparation la situation de la Néchama avec Dieu était au maximum une situation de crainte où Zéïr Anpin prend le contrôle sans que Noukva puisse ressentir quoi que ce soit. Par cette séparation, la Noukva va vouloir revenir à sa source bénéfique et divine avec Amour et volonté. Ce n'est que par la séparation que l'homme peut atteindre ce niveau d'amour d'avec le divin, le niveau où la Noukva devient la femme devant son mari qu'est l'énergie créatrice de Zéïr Anpin, avec une envie extrême de s'unir à lui. Les Moh'in sont la réparation de la Nessira car ils sont l'élément moteur de l'union. 

Le jour de Rosh Hachana, de nouveaux Moh'in sont donnés à la création, Noukva,afin de pouvoir s'unir à cette énergie créatrice qu'est Zéïr Anpin. Ce jour, il y a séparation des Moh'in afin d'amener une somnolence dans l'homme pour le faire entrer dans la matière pour de suite le réveiller par le son du Chofar qui est la réparation de cette séparation hypnotique en faisant revenir les Moh'in à la Noukva, à Rah'el et à Léa. Le premier jour est la séparation de Léa et les neuf autres jours jusqu'à Yom Kippour sont la séparation de Rah'el. Rah'el et Léa étant le mystère de la Noukva. Léa étant l'intériorité de la Noukva alors que Rah'el est la chair de la Noukva et sans la faute du premier homme, Rah'el et Léa auraient été réparées le premier jour. La Malkhout a besoin des Moh'in, elle a besoin de Hokhma, de Bina et de Daat.


Rosh Hachana 7 - le sod de la Nessira: la séparation nécessaire à la création du monde. Le mystère du Chofar comme réparation et union entre le créateur et la créature.


Ce jour de Rosh Hachana, ,nous fêtons le jour de la création et aussi le règne du roi car ce jour, à priori, le roi perd la relation de la création qui était contenue en lui. Maintenant, elle est en dehors de lui. Il y a maintenant une séparation, une dichotomie entre lui et sa création. Cette séparation est symbolisée dans la Kabbala comme la ''Nessira''. Dans la Torah, on nous donne l'exemple de la séparation de l'homme et de la femme le jour-même de leur création. Ils étaient attachés par leurs arrières et il y a lieu de séparer l'homme et la femme qui étaient dans une situation de dos à dos. La séparation étant nécessaire pour les faire venir face à face. La symbolique de l'événement étant que l'homme représente Dieu et la femme la création. Au moment de la révélation, la création n'est pas consciente de Dieu et il y a lieu de la séparer et de la mettre ''face'' à Dieu pour qu'elle prenne conscience de sa ''présence''.
''heureux le peuple qui connaît le mystère des sonneries du Chofar, c'est à la lumière de ton visage que nous te suivrons'' dans ce verset, nous apprenons qu'il ne suffit pas de sonner du Chofar mais de ''connaître'', de comprendre la signification des sons du Chofar. Quel rapport entre le Chofar et la Nessira? Chez les Mékubalim, cela représente le réveil des Moh'in, des grands cerveaux par rapport au petit visage, Zéïr Anpin qui est une manifestation divine. Il y a une autre manifestation divine qui s'appelle le grand visage ''Arikh Anpin'' qui a une autre direction divine '' le longanime'' qui est liée à la délivrance et à la rédemption. Le Chofar lui-même est lié à la rédemption et donc à ces grands cerveaux qui permettent l'entendement et la compréhension de l'existence. Le jour de Rosh Hachana, il y a quelque chose qui est en somnolence qui correspond à la création du monde comme une sorte de naissance et qui s'accompagne donc de gémissements qui eux correspondent aux sons du Chofar en quelque sorte. Dans la Kabbala, on va trouver dans ces sons comme une sorte de puissance qui arrive à déchirer les forces négatives, ces forces qui empêchent l'épanchement de la divinité dans ce monde, de sa sainteté. Car en fait la création occulte le créateur, occulte le pouvoir unique. Et donc à la place de cette force unique, il y a d'autres forces que Dieu a créées et que nous devons rattacher à l'unique. Pour cela, il y a une connaissance qui correspond aux grands cerveaux qui va rendre le petit visage comme le grand visage et qui va donner la possibilité de percevoir le ROI, la véritable ''personnalité'' du créateur du monde. Car ces forces qui vont se révéler dans la création ne sont que des manifestations, ne sont que des Kélim, des instruments dans les ''mains'' du roi. Ce jour de Rosh Hachana, le roi va renouveler ces forces et pour cela, il y a lieu d'extraire et de révéler les cerveaux de l'existence du monde. Cela va se faire par le Chofar qui va entamer le Tikoun, la réparation du monde en lui octroyant ces Moh'in.
''voici l'intention du Chofar est de faire revenir les Moh'in qui se sont séparés de Z-A, le petit visage par la Nessira, le mystère de la somnolence''. Cette Nessira va faire que Z-A va prendre conscience de Noukva car la femme va se trouver en face de lui. Cette séparation s'est faite dans le sommeil où les cerveaux n'existent pas, où ils ne sont pas en éveil. C'est cela qui va faire la séparation de la création avec son créateur. Au moment de l'éveil, les cerveaux reviennent. C'est ce réveil qui se fait par la sonnerie du Chofar. Il y a aussi une autre intention qui est d'adoucir les rigueurs issues de la séparation, ces rigueurs qui ont été données à la Noukva, au Féminin, à la création, à cette manifestation divine lors de la création qui s'appelle ''Noukva''. L'adoucissement de ces rigueurs qui se fait pendant la sonnerie du Chofar va perturber le Satan, ce principe de séparation du créateur et de sa création. Le Chofar va affaiblir cette force de séparation jusqu'à le retirer complètement de la création d'une part en apportant les cerveaux et d'autre part en adoucissant les rigueurs.
La création est liée à la limite. Si au début, avant la création, ce qui commande est l'infini, ce qui va engendrer la création va être le principe de la limite. Car sans cette limite, il y aurait un épanchement de l'infini où la création n'aurait de place, étant absorbée par lui. Même si Dieu pense la création, il lui faut un espace primordial, c'est-à-dire la limite. Et cette limite se forme par le jugement, la justice. Ce jour, Dieu révise, revoit les limites de la création en la rejugeant. Toutes les créatures ''passent'' devant lui pour leur donner leur place dans la création. Il ne s'agit pas d'une justice comme nous l'entendons mais d'une nouvelle répartition des limites de la créature dans la création afin de pouvoir réaliser le projet divin qui est la révélation de son unité.
Les mesures du rapprochement et de l'éloignement des créatures inférieures avec l'influent qui épanche le flux, sont quantifiées par ce que l'on appelle les situations de face et de dos. Le dos est la symbolique de l'éloignement et la face est la symbolique de rapprochement. L'idée du visage (Panim) est l'orientation (Poné) de sa pensée vers les autres (vers Dieu) et donc l'idée des arrières est le refus d'orienter sa pensée vers les autres où il n'y a pas de véritable relation entre l'Émanateur et les créatures ou bien entre les créatures elles-mêmes car elles représentent la présence divine dans ce monde. ''Face à face'' veut dire que les créatures penchent leur regard vers l'Éternel et l'Éternel penchant son regard vers les créatures et parfois il y a l'un qui oriente et l'autre non et des fois les deux sont dos à dos qui signifie l'éloignement total. Cette idée de face à face peut être comprise comme la notion de masculin et féminin, un homme et sa femme où Dieu (Zéïr Anpin) tourne son visage vers sa production (Noukva) qu'il a extraite de lui qui est donc la création. Le contraire de cette situation du Tikoun s'appelle donc ''dos à dos'' où les visages de Dieu et de ses créatures ne s'orientent pas l'un vers l'autre. Bien que les créatures ne sauraient exister sans le créateur, sans une orientation divine vers ses créatures, il y a cependant une subsistance d'un minimum de flux (les 288 étincelles divines). Mais le véritable flux divin ne s'épanche pas dans cet état de ''dos à dos''. En fait ce mur qui les sépare (le dos) en fait les rattache. Il n'y a pas un échange véritable entre les deux mais il y a une sorte de relation qui n'est pas pure, pas sainte. C'est l'état originelle de la création car elle n'a pas encore les Moh'in, les grands cerveaux pour pouvoir s'orienter, rechercher, aimer et s'unir. Cette dimension de la création où plutôt de la séparation car création veut dire séparation, n'est pas une véritable séparation. C'est l'idée de la liberté qui est une certaine autonomie de la créature qui se sépare de la matrice, du monde divin des âmes. Avant de descendre dans ce monde, l'existence même de l'âme est attachée complètement à Dieu, elle profite de sa lumière mais avec une certaine honte car étant complètement asphyxiée par sa luminosité. Les âmes reçoivent de Dieu mais de manière contrainte ne pouvant se ''défaire'' de ce joug si puissant qui ne leur laisse pas la possibilité d'exister en tant qu'âme, ne pouvant ressentir cette présence divine de façon consciente. C'est cela la situation en vérité du monde dans son anthologie. Elle sait qu'elle reçoit mais ne peut pas savoir qui lui donne. C'est l'état premier de la Noukva, de la création qui a peur de voir celui qui lui donne. Et ceci afin que les êtres créés puissent agir de leur propre volonté. Pour cela, ils doivent se séparer de celui qui leur donne. Cette séparation ne peut se faire que par l'esprit car il ne peut y avoir de séparation en acte. C'est cette autonomie fictive qui va donner cette impression de séparation. Les âmes avant de descendre dans un corps comme les anges ne peuvent vivre la présence divine que par crainte, complètement soumises à son énergie créatrice. Mais le fait que l'âme vienne dans un corps, cela a pour conséquence un éloignement de cette attraction céleste qui va permettre quelque chose de positif. Car l'âme dans le corps va rechercher la chambre nuptiale, son origine, cette éternité. Elle va rechercher cette relation d'intimité. Cette relation d'amour n'est possible qui si l'âme descend dans un corps et quitte sa source originelle. Il y a donc quelque chose de paradoxale dans cette situation: d'une part l'éloignement et d'autre part l'amour qui va être engendré par cet éloignement. En fait c'est le corps qui produit cet éloignement et c'est l'âme qui produit cet amour. C'est le conflit de tout homme: qui va dominer? soit le corps par l'intermédiaire des sens qui vont produire un nombre innombrable d'envies et de désirs qui seront cette paroi qui va empêcher l'âme d'exprimer son amour vers Dieu soit l'âme en dominant ces pulsions du corps et qui va pourvoir exprimer cet amour de Dieu. Cette force de l'âme pour dominer ce corps est insufflée au moment de la sonnerie du Chofar qui va créer ces Moh'in, ce Daat, cet esprit que Dieu va donner à l'homme pour le rejoindre, pour se rapprocher de lui, pour lui faire face. Ce face à face est ce qui est recherché à Rosh Hachana. Rester dans cette conformité permanente avec lui. C'est cela: faire régner Dieu. Et ceci se fait dans le fait que IMA sort de Zéïr Anpin pour s'introduire dans Noukva. Le principe même de l'intelligence suprême qui est appelé ''IMA supérieure'' rentre dans cet état de la création (Noukva) et sépare complètement cette création ontologique pour lui donner une liberté apparente et pour la construire. À ce niveau, la création est séparée du créateur mais elle peut s'élever grâce à l'entendement des créatures qui vont acquérir la sagesse par la recherche de la source première. Ce Din qui apparaît à Rosh Hachana est en fait la division, la séparation qui veut dire rigueur, limite. Le Chofar va ajouter une autre dimension qui est ''la voix de mon bien-aimé'', la voix qui nous interpelle qui nous dit d'ouvrir notre esprit et notre visage. Oriente ton visage vers moi. C'est cela en fait ''faire régner'' et donc cette séparation de la Noukva est nécessaire comme la séparation de Éve et de Adam.

 La Noukva étant le féminin qui va engendrer toutes les créatures. Ce féminin est une manifestation du divin mais au départ, elle donne le dos à Dieu, elle s'éloigne de lui afin de pouvoir créer et engendrer mais elle ne peut pas rester uniquement dans l'éloignement. Cet éloignement se traduit par des lois, des jugements, des limites. La loi et la justice sont des réparations mais à posteriori par contre le Chofar est l'entendement, le Daat, la connaissance, la sagesse supérieure. C'est l'arrangement qui est à priori. C'est réparer la séparation. C'est rétablir le lien entre la nature et Dieu, entre l’immanent et le transcendant. L’immanent étant une expression de sa volonté même si elle n'est n'est pas apparemment de l'ordre de la nature de sa dimension. Le dos à dos exprime bien une direction qui doit rejoindre le divin pour créer la complétude. Et pour cela à Rosh Hachana , Dieu insuffle une âme à la création avec le son du Chofar. Ce sont les Moh'in, les grands cerveaux que reçoivent le petit visage (Zéïr Anpin) et le féminin (Noukva) afin qu'ils puissent s'unir ensemble et montrer sa face à ce monde et aussi ce monde doit montrer sa face à Dieu. À Rosh Hachana, on répare la création. Celle-ci se positionne face à face avec son créateur.
Les sages se sont surtout positionnés sur le Din, le jugement, la justice, la séparation de ce jour mais en vérité, le principal est la réparation qui va aussi se faire ce jour par cette attitude de face à face de la création avec son créateur. En se tenant face à face, on répare la limite en faisant régner le roi unique.




Rosh Hachana 8 - le mystère de la sonnerie du Chofar à Rosh Hachana

A propos de Rosh Hachana, il n'est mentionné dans la Torah que ces mots ''le jour de la sonnerie, dans la dissimulation le jour de notre fête'' tout est dissimulé ce jour, de son début jusqu'à sa fin. Le verset ne parle pas uniquement de la lune qui ce jour est complètement cachée mais de la nature même du jour qui n'est que dissimulation. Le Rambam appelle les lois de Rosh Hachana ''les lois du Chofar''. La symbolique du Chofar selon le sens simple est la peur, représentant le jour du jugement.

D'après les Mékoubalim, la notion de Chofar est la révélation des Moh'in, des grands cerveaux de Zéïr Anpin. Ce sont les Moh'in de Élokim: ''est monté Élokim dans la sonnerie'' Élokim si l'on peut dire reçoit les Moh'in et par cela, il les transmet à la Chékhina, à la Malkhout. Zéïr Anpin reçoit les Moh'in et les transmet à Noukva. Bien que tous les jours se fait cette transmission, à Rosh Hachana, les Moh'in se transmettent à la Chékhina par la IMA . IMA qui est BINA est appelée le ''grand Chofar''. Il y a un Chofar qui est appelé ''Malkhout'' et il y a un Chofar qui est appelé ''IMA''. 

Ces Moh'in sont des adoucissements des rigueurs comme si l'action que nous faisons en sonnant du Chofar est d'adoucir les rigueurs des lois. Ce jour, c'est le jour où Ytsh'ak est monté en sacrifice. Il est devenu à ce moment la perfection des créatures, plus grand que ADAM. C'est le jour où les rigueurs représentées par Ytsh'ak ont été liées. Les lois sont les limites de la nature. Il ne voulait pas rester dans ses limites, il voulait briser ses limites. Les Mitsvot sont les limites fixées dans la nature. Ytsh'ak ne voulaient pas être limité, il a voulu les lier car il a été créé ''réparé'', parfait. Sarah était aussi l'être parfait, elle n'avait pas besoin d'engendrer pour se sentir complète. La naissance de Ysth'ak correspond à la naissance du monde qui est le principe du rayon, du Kav qui s'épanche dans l'espace primordial, le H'allal. Yytshak c'est la rigueur de Rosh Hachana dans son essence. Avraham est le principe du Kav (H'essed) qui s'épanche dans l'espace primordial et Ytshak est le principe du Réchimou, le principe des rigueurs (Guévoura). Lorsque Avraham attache Ysth'ak au moment de son sacrifice, c'est la symbolique du Kav de H'essed qui lie les rigueurs du Réchimou, du H'allal afin de les dominer et de les soumettre à sa puissance. En général, il est impossible de soumettre les rigueurs de la limite. Et Yaacov est la réparation de cette domination du Kav sur le Réchimou. C'est la ligature de la Néchama avec le corps. Ytsh'ak est en lui le mystère du Tikoun de la Guévoura. C'est la soumission de la création devant le roi des rois. C'est aussi le symbole de Rosh Hachana: soumettre le jugement (la dualité) afin d'accepter la volonté divine (l'unité divine). Cela n'est apte que pour Israël.

Même, à la délivrance finale, le Chofar va sonner. Le Chofar représente la sortie de l'exil et du chaos, conséquence de la matière, la sortie des désirs matériels de ce monde. Cela est représenté par les cornes du bélier de Ytsh'ak qui étaient emmêlées dans les broussailles. Les deuxièmes sonneries de Rosh Hachana représentent les sonneries du grand Chofar au temps de la délivrance finale où le Satan va mourir. C'est cela l'intention des deuxièmes sonneries du Chofar. Et c'est cela le jugement de Rosh Hachana: l'homme est-il apte à recevoir la délivrance finale ou pas? Est-il apte à être rapproché de cette unité salvatrice ou au contraire va t-il en être éloigné? Mais ce n'est pas le jugement dernier. Les sonneries du Chofar servent à casser les Klipot, les écorces de la matière afin que l'homme puisse se libérer de son emprise et se fondre dans l'unité divine.

D'après les Mékoubalim, le principe de Rosh Hachana n'est pas la crainte révérencielle ni le règne du roi mais la création des Moh'in. La première chose qui a émané de Dieu c'est la notion des Séphirot et les Séphirot au niveau du monde des Nékoudim, des points, ont commencé à vouloir être autonomes et dominer. Les Kélim ne recevant plus la lumière. Des forces sans lumière. À la place du règne de la Kédoucha, il y a le règne de Édom. La Nature, les lois de la nature voulant se dissocier de la conduite divine. Cette impression que la nature se dirige toute seule par des lois qu'elle a elle-même concoctées. La création elle-même est la source du mal et donc elle veut régner et se séparer du roi. C'est le règne du serpent, des rois primordiaux. C'est la brisure des Kélim. Le mal est la domination, l'autonomie. Il y a un seul homme qui est parfait et qui donc a accepté le joug divin, c'est Ytsh'ak. Il est lui-même le bélier, il n'est que rigueur. Au moment du sacrifice, il avait 37 ans la valeur numérique de ''Hével'', ''vapeur''. Le H'essed de Avraham est ce Kav qui va ligoter le Réchimou. Cette lumière infinie est l'annulation de l'esprit du corps, de l'ego.

La Malkhout est la racine de toutes les créatures. c'est la lumière divine qui est la racine de toutes les créatures. Il faut à ce moment séparer cette lumière de Zéïr Anpin afin de créer les créatures pour de nouveau réintégrer cette lumière, Noukva s'unifiant à Zéïr Anpin afin de recevoir les Moh'in de IMA par l'intermédiaire de Zéïr Anpin. Le Chofar fait revenir les Moh'in qui se sont séparés au moment de la Nessira par le principe de la somnolence. C'est la somnolence de la conduite de Zéïr Anpin qui est la révélation de Dieu en tant que création. Les partsoufim sont les manières comment dieu révèle sa conduite. Il y a ''érekh apaïm'' le ''longanime'', c'est la conduite de Arikh' Apin et il y a un autre degré de conduite qui s'appelle ''Zéïr Anpin'', la conduite du Din, de la justice, le déluge, la guerre comme si Dieu est en colère. Mais il n'est pas en colère c'est sa conduite de la dualité qui engendre les rigueurs du jugement. Comment cette conduite peut-elle être réparée? Par les Moh'in, par la conduite de ''érekh apaïm'' de Arikh Anpin, et ce changement de conduite se fait pas le Chofar qui ressemble à la barbe qui est la symbolique de la clémence. C'est ce qui est appelé les 13 qualités de la clémence. C'est la requête que nous invoquons le jour de Rosh Hachana: ''supporter la faute'', passer outre la conduite de Zéïr Anpin pour entrer dans la conduite de Arikh' Anpin. Zéïr Anpin n'est que la révélation des petits cerveaux, des cerveaux d'enfants mais par le fait que Dieu épanche dans la création sa conduite de Arikh'Anpin, les grands cerveaux vont venir et repousser les rigueurs de la conduite de Zéïr Anpin.


Rosh Hachana 9 - le Kéter et la Malkhout: la couronne et la royauté 2

Bien que la notion de Din, de jugement existe et se tient ce jour, le principe de Rosh Hachana est de faire régner le roi. C'est la notion d'épancher les Moh'in, grands cerveaux par la sonnerie du Chofar sur la création. Le Rambam comprend la sonnerie du Chofar comme le moment du jugement et non la possibilité de faire régner Dieu sur nous par la réception des Moh'in. Il est certain que le Chofar contient en lui aussi la notion de Nessira, de la séparation et donc du jugement. Pendant les dix jours de pénitence, se fait cette Nessira de Zéïr Anpin (Dieu) et de Nouva (présence divine). Cette séparation va faire que ces deux forces vont se tourner face à face jusqu'au huitième jour de Souccot pour arriver à l'union parfaite qui est le but de la création, l'union du peuple d'Israël avec Dieu et apparaît alors la joie de issue de cette union ce jour. Mais la préparation à cette union se fait à Rosh Hachana. Ce jour se fait la Nessira qui est la première étape à cette union parfaite. Bien que chaque jour de l'année, il y a une séparation et une union, ce jour de Rosh Hachana est une séparation et une union universelle de l'année, une Nessira et aussi un Zivoug universelle car voici, Dieu qui se dévoile dans son monde en tant que créateur et sa présence divine qui se révèle dans ce monde doivent se séparer. La notion de la Nessira, explique le Ramh'al est le mystère du libre-arbitre. Car tant que l'existence de la création (la Chékhina) était englobée en Dieu, elle ne pouvait pas réellement exister. Il a fallut que Dieu ''enfante'' la création ''Bérya-Yétsira-Assya''. La fin de Atsilout étant la Malkhout qui a enfanté la création en séparant ''Bérya-Yétsira-Assya'' de Atsilout. La Chékhina elle-même en tant que ''mère'' et source de toutes les créatures doit se séparer de l'Émanateur car tant qu'elle est englobée en lui, la création ne peut venir à l'existence. La création qui est englobée dans la Malkhout et qui est appelée ''Chékhina'' doit se séparer de Zéïr Anpin. Cette possibilité de se séparer va réveiller une force spécifique qui engendre l'autonomie de la création sans pour autant être une force en dehors de Dieu. Où se trouve la Chékhina après la Nessira par rapport à Zéïr Anpin? Il y a deux avis: soit elle se trouve au niveau de son cœur c'est-à-dire le Kéter, la ''tête'' de la Chékh'ina se trouve alors en face du ''cœur'' de Zéïr Anpin (Tiphéret) et elle se trouve donc plus petite que lui, c'est l'union de Yaacov (Zéïr Anpin) et de Rah'el (Chékh'ina-Noukva) soit nous disons que cette séparation est de l'ordre de toute l'année mais ce jour de Rosh Hachana, le Kéter de Rah'el se trouve au même niveau que le Kéter de Yaacov, les deux, Zéïr Anpin et Noukva ayant la même stature.

La notion de Nessira en elle-même est comprise dans les mots de la prière ''souviens toi de nous pour la vie''. Chacun des dix jours de pénitence, il y a une partie de la séparation qui se fait, il y a en tout dix séparations des dix Séphirot de la Noukva. Et le jour de Yom Kippour se termine la Nessira pour arriver à l'union de Siimh'a Torah. Dans cette notion de Nessira, Rosh Hachana est un des dix jours de pénitence, pas plus. Le principe de Rosh Hachana est autre chose, c'est le règne de Dieu sur sa création. Et uniquement une seule partie de la Royauté s'est révélée à Rosh Hachana car tant que la Nessira n'est pas complète, la royauté non plus n'est pas complète. La Nessira est pour les besoins de l'union. La Nessira a commencé le jour de Rosh Hachana par la séparation des arrières du Kéter de Z-A, (Kéter de Z-A est sa ''tête'') et elle a été placée sur le Kéter de Noukva car ce jour de Rosh Hachana, tous les jugements sont placés sur le Kéter de la Noukva par le moyen du Chofar pour les adoucir. C'est le mystère du verset ''Yéhi Chem Hachem Mévorah'' ''que le nom de Dieu soit béni''. Tout endroit où il est écrit ''Chem'' cela correspond à la Malkhout, à la royauté. Nous bénissons la Malkhout c'est-à-dire nous grandissons la gloire divine dans le monde. C'est ainsi que nous pouvons en quelque sorte ''bénir'' Dieu. ''Mévorah'' représente le nom de 42 lettres, c'est-à-dire Zéïr Anpin. L'union de Noukva et de Zéïr Anpin.

Le premier jour de Rosh Hachana, doivent se séparer Léa et Rah'el qui sont les deux Partsoufim (visages) de Noukva. La stature de Noukva se trouve en face de la Stature de Zéïr Anpin. La partie supérieure se trouve au niveau du Daat de Z-A, au niveau du nœud des Téphilines, au niveau de la nuque jusqu'à Tiphéret, le plexus, c'est le niveau de Léa et Rah'el se trouve dans la partie basse de Noukva, de Tiphéret jusqu'au bas de Z-A. Léa et Rah'el sont toute la stature de la Chékhina. Le premier jour se séparent Léa et aussi le Kéter de Rah'el. Le jugement de ce jour est appelé le ''jugement sévère'' et le deuxième jour, c'est la H'okhma de Rah'el qui se sépare, le troisième jour, Bina, le quatrième jour, H'essed, le cinquième jour, Guévoura, le sixième jour, Tiphéret, le septième jour, Netsah', le huitième jour Hod le neuvième jour, Yessod pour arriver à la séparation de la Malkhout de Rah'el le jour de Yom Kippour.

Rosh Hachana est décomposé de deux mots ''Rosh'' qui est Kéter et ''Chana'' qui est Malkhout. Ce jour se révèle le Kéter de la Malkhout. Jusqu'à ce jour de la création, le Kéter était aussi avalé dans Z-A. H'ava étant la création de la Noukva qui avant la Nessira est complètement annulée dans Adam. Au moment de leur séparation, se révèle cette Malkhout, mais cette Malkhout ne se révèle qu'à Kippour lorsque Rah'el finit de se séparer de Z-A. Seul, le jour de Rosh Hachana, se révèle le Kéter.

Tout le but de la Nessira de Rosh Hachana est de faire tenir Noukva et Z-A face à face dans sa parfaite stature, Kéter de Noukva face à Kéter de Z-A. Et ce face à face parfait ne peut se faire que le jour de Rosh Hachana.

Le Kéter qui se trouve le premier jour de Rosh Hachana est le Kéter de la Malkhout de Rah'el. La Malkhout se révèle dans ce monde et c'est sa gloire, le Kavod. La Malkhout est l'existence de toute la création et ce jour, uniquement le Kéter se révèle, sa couronne qui est sa gloire. Il est vrai que l'acte de ce jour se fait par Ima et donc se réveillent les Guévourot, les rigueurs. C'est cela la notion de la séparation, le jugement, la rigueur du jugement mais cette séparation est pour les besoins de l'union. Si le bien parfait est la proximité divine, l'union, pour y accéder, il faut passer par la somnolence provoquée par la séparation. Sans cette séparation, la création ne peut exister, elle ne reste qu'en potentialité. La Malkhout est le début de cette séparation, il faut donc la révéler ce jour de Rosh Hachana. Ce jour, ne se révèle que la tête, la couronne qui est la plus haute partie de la révélation. Le deuxième jour où s'est séparée la H'okhma qui est UN avec Kéter est considéré comme le prolongement du premier jour qui sépare Kéter et H'okhma de la Nouukva. Ce sont les principaux Moh'in, les principaux grands cerveaux. La naissance c'est le Mal, car il y a séparation mais si dès sa naissance, la création avait reçu la Malkhout grâce à ces grands cerveaux, la réparation aurait alors été complète. C'est grâce aux Moh'in que la création peut proclamer la royauté du roi sur elle. Et les Téphilines sont en eux-mêmes les Moh'in! Ce jour de Rosh Hachana, nous remercions Dieu de nous donner des Moh'in afin de recevoir sa royauté car sans eux, cela est impossible. Tout le temps que Z-A et Noukva se trouvent dos à dos c'est la situation d'un enfant dans le ventre de sa mère, alors il y a impossibilité de communiquer et d'être autonome. L'autonomie ne vient que par la séparation et dès que cette autonomie vient sur l'homme, de suite, celui-ci a la capacité de recevoir la royauté divine. Les Justes, eux reçoivent de suite ce jour, ces Moh'in et par cela la royauté divine. Les dix jours de pénitence sont pour les gens ''moyens'' qui n'ont pu recevoir la royauté de suite. Notre but ce jour de Rosh Hachana est de recevoir les Moh'in afin de pouvoir recevoir la royauté divine. Qui se tient à la tête, au Kéter de la Malkhout, à Rosh Hachana, c'est la communauté d'Israël. C'est là-bas que se placent les Téphilines. C'est le niveau de Kéter et de H'okhma. Ce jour, nous prions pour cette Chékhina, pour que la gloire divine se révèle. Nous prions pour que la Chékhina reçoive cette grande lumière par l'intermédiaire du peuple d'Israël et alors se dévoile sa royauté sur toute la création. À quoi sert donc la Nessira? Au Zivoug, à l'union! Ne pas croire que cette séparation est une fin en soit où les rigueurs du jugement vont s'abattre et que les sonneries du Chofar ne sont là que pour les adoucir. Non, la Nessira sert à recevoir ces Moh'in afin de revenir à l'union de suite sans attendre Yom Kippour! Ce jour de Rosh Hachana, il faut s'élever au niveau de la délivrance finale. ''je suis le début et je suis la fin''. Le Ramh'al écrit que le huitième jour de Souccot est le mystère du septième millénaire qui est la fin de la création, le retour à l'unité. Dès le Début, Dieu prépare la fin. La fin est déjà dans le début. Le mois de Tichré est le mois de la Noukva, le mois de la fin, le septième mois qui représente la septième Séphira, la Malkhout. C'est à ce moment que commence le Tikoun.

Le Maharal explique à propos de la revendication de la lune ''deux rois ne peuvent utiliser avec une même couronne'': le soleil représente ''Zéïr Anpin'' et la lune ''Noukva''. En vérité, la couronne est la même pour les deux astres car ces deux astres ne sont que les deux parties d'une même entité. À Rosh Hachana, Dieu veut que ces deux parties, Zéïr Anpin et Noukva, le soleil et la lune ne fassent plus qu'un et alors la couronne pourra se révéler. Ce n'est que lorsque la lune veut se différencier d'avec le soleil, qu'elle devient petite, d'elle-même et par cela, la couronne ne peut plus se placer sur les deux. La Noukva est devenue petite et reçoit maintenant de Zéïr Anpin. La royauté est alors petite dans ce monde. La Noukva ne reçoit pas directement de Ima. La Noukva se trouve maintenant dans la Klippa. À Rosh Hachana, nous prions pour que la Malkhout s'élève jusqu'au niveau du Kéter. Touts les changements, toutes les catastrophes viennent de la diminution de la lune. C'est la force des périodes, des fois ce sont des moments positifs, des fois ce sont des moments négatifs. Ce sont les phases de la lune, de la restriction de la lune et de son expansion. Il y a des phases d'élévation et des phases d'abaissement. C'est le libre-arbitre qui se révèle dans toute sa splendeur. Celui qui se place sous le joug du roi, annule son libre-arbitre. Ce libre-arbitre est lié à la création, il est sous-jacent à la création car c'est lui qui fait que la création se ''sépare'' de Dieu. Dès que se crée la création, se révèle le Kéter de la Malkhout. Ce jour se révèle le commencement de tout, le Kéter. Et le but est que la Noukva puisse se relier à ce Kéter, non seulement Abba, Ima et Zéïr Anpin. Si Noukva s'élève au niveau de Kéter, alors elle atteindra la royauté, la couronne, au même titre que Zéïr Anpin. C'est le but de la création, que le roi règne sur ses créatures. Le but est que ces deux astres, la lune et le soleil utilisent la seule et unique couronne, que s'unissent Zéïr Anpin avec Noukva. De même que sa royauté règne en haut au niveau de Zéïr Anpin, il faut la faire régner dans Noukva au milieu de la Klippa. C'est le niveau du Mashiah' Ben Yossef, révéler l'unité divine même à l'intérieur de la Klippa, de l'écorce du monde. Yossef étant placé dans le puits à Rosh Hachana, c'est lui le Mashiah'. La lune par le fait de se diminuer peut arriver à revenir au niveau du soleil. Par l'annulation de soi, Israël peut arriver à l'union avec Dieu et à la perception de l'unité divine. Et c'est tout le Tikoun de Rosh Hachana: élever la Malkhout au niveau du Kéter. Tous les jours de l'année, la Malkhout ne peut s'élever qu'au niveau de Tiphéret de Z-A.

''je suis le premier (c'est Kéter) je suis le dernier (Adnout)'' ''je suis le premier'' c'est le ''Youd'' de Avaya et je suis le dernier c'est le dernier Youd de Adnout. Au début, il y a י.ה.ו.ה, à la fin, il y a אדני et au milieu c'est le règne de אלהים. Le milieu est le règne du mal où il semble qu'il n'y ait pas de domination de Dieu. Le Kéter étant le début d'un cercle et la Malkhout la fin du cercle. Alors au moment où la Malkhout rejoint le Kéter, le Tikoun Olam arrive à sa fin mais tant que ces deux points ne se rejoignent pas, le règne de Élokim, le règne du chaos apparaît. C'est la conduite dans le temps. Le principe même du Kéter est enfoui à l'intérieur de cette conduite de Z-A et lorsque la Malkhout va s'enfoncer au plus profond de la Klippa, c'est à ce moment que va se révéler le Kéter. C'est le principe de Ruth d'où va sortir la plus grande des révélations.

Rosh Hachana à Kippour

la création est liée à la notion de jugement. Le Tsimtsoum, la restriction est la racine du jugement selon le Ari Zal car ce Tsimtsoum révèle les limites de la création, met une limite dans l'infini. Pour le Ramh'al, le Tsimtsoum est la révélation de la limite. Cette limite étant la source de la création, elle est en elle-même cette notion de la rigueur du jugement.

De quels jugements parle t-on? Le livre des vivants est la symbolique des justes et le livre des morts, la symbolique des mécréants. Nos sages enseignent que les justes même morts sont la manifestation de la vie et les mécréants même vivants sont appelés ''morts''. En vérité, celui qui est déconnecté de Dieu vit mais vit d'une vie animal, ce n'est pas la définition de la vie qui est mentionnée à propos de Rosh Hachana. À Rosh Hachana, est décrétée la vie spirituelle, c'est-à-dire cette proximité divine ou bien la mort spirituelle c'est-à-dire l'éloignement d'avec cette proximité divine.

Qu'est-ce qui change dans la création, le jour de Rosh Hachana? Sa racine c'est-à-dire la Malkhout. La réalité de la Malkhout c'est la Chékhina qui elle se renouvelle à Rosh Hachana. Même les Séphirot ne se renouvellent pas ce jour! Nous voyons dans la réalité de la conduite de la gradation que rien ne change! Que signifie alors ce renouveau de la Malkhout? Deux explications sont données par le Ramh'al:

1/ fixer ceux qui vont atteindre l'éternité, qui vont participer de façon consciente à la construction de la conduite qui mène à la révélation de sa gloire. Dieu fait ce jour une purification, un tri. Ce même jugement qui va être fait au septième millénaire est le même que le jugement du septième mois. Le but dans les deux cas est de fixer qui va hériter de l'éternité (être dans le travail conscient de la construction de la gloire divine) et qui ne va pas hériter de cette éternité (être dans le travail sans aucune conscience comme l'animal qui est dirigé par ses instincts). En vérité ce jugement est de fixer si l'homme va être rapprocher de la Kédoucha ou bien en être éloigné. Chaque année, Dieu répare le monde pour l'amener petit à petit à l'accepter. Par cette nouvelle Malkhout qui va renouveler la créations, il y a certaines de ses ramifications qui vont recevoir l'éternité.

2/ la Nessira, la séparation: Adam et H'ava au moment de leur création, se trouvent dos à dos. Et donc il faut les séparer en leur milieu afin de les amener face à face qui est le but de la création. L'homme représente Dieu ou Zéïr Anpin, le petit visage et la femme c'est l'existence, la Noukva, la Malkhout qui se renouvelle tous les ans. Le dos représente cette éloignement de la proximité divine. Il y a un lien mais un lien des ''arrières'' qui va épancher sur Noukav de manière forcée. Z-A épanchant l'énergie divine sur Noukva sans qu'elle puisse ressentir un quelconque désir de cette union. Le but de la séparation est que la création revienne face à face avec les forces divines de Z-A afin de ressentir le besoin de s'unir à Dieu avec amour. Cette union d'après le Ramh'al est la Kédoucha. La Kédoucha étant l'annulation totale d'une quelconque autonomie. Cette situation de face à face, Dieu l'a espérée et réalisée par le moyen de la prière de Adam pour la pluie.

Le jour de Rosh Hachana est jugé le lien entre la Malkhout qui est la source de toute existence et ses ramifications qui sont les créatures. Ce transpondeur qui va transformer l'énergie divine dans l'existence. Et ce n'est que tant que la Nessira n'est pas complète que l'on peut arranger ce lien, c'est-à-dire jusqu'à Yom Kippour où Rah'el sera complètement séparée. Les dix jours de pénitence sont en fait les jours de la construction et dans cette période, il est toujours possible de réparer et de changer ce lien de la Malkhout avec ses ramifications que sont les créatures. Et il est encore possible d'autres réparations même après la séparation jusqu'au moment de l'union qui se fait le jour de Simh'a Torah, soit pendant 22 jours, le lien entre Z-A et Noukva, les énergies divines''Atsilout'' et toutes les créatures des mondes inférieurs que sont ''B-Y-A''. Cette notion de ''face à face'', c'est l'homme qui va la mettre en place par sa prière. C'est lui qui va faire que Z-A et Noukva vont se tourner l'un vers l'autre avec amour.

La Nessira est la racine du libre-arbitre dit le Ramh'al dans les ''premiers principes''. Sans cette séparation, le lien entre Dieu et sa créature est un lien contraint et forcé, Zéïr Anpin épanchant son énergie de manière contrainte dans Noukva. Celle-ci n'ayant pas le choix de recevoir cette énergie divine. La Nessira est la racine de l'autonomie arbitraire qui va faire que le retour à Dieu va se faire avec envie et amour. Le libre-arbitre n'est là que pour révéler une envie de s'unir à Dieu comme une femme avec son mari. Le seul travail qui nous est demandé dans cette union est justement de développer cet amour et cette envie de s'unir avec Dieu. C'est au moment de la sonnerie du Chofar que nous vient ce Daat, cette conscience qui va épancher notre amour, ces Moh'in qui vont grandir en nous. Ces Moh'in qui vont venir sur Noukva non pas par le moyen de Z-A (les petits cerveaux) mais par le moyen de Ima (les grands cerveaux). Il y a donc deux notions à Rosh Hachana, la notion de Nessira et la notion des Moh'in où l'envie n'est pas seulement du haut vers le bas mais aussi du bas vers le haut. Et cet envie du bas vers le haut ne peut se faire que si la créature a des Moh'in, qui la fait passer à l'âge adulte. C'est le mystère des poils de la barbe. Ces Moh'in sont le lien avec le divin, c'est le transpondeur de cette énergie divine qui va se déverser sur la création.


Il y a trois intentions dans la création. 1/ perception des qualités divines, des mesures, des Séphirot. C'est la connaissance de la construction de l'arbre divin: Adam Kadmon, (akoudim, Nékoudim, Atsilout, Bérya, Yétsira, Assya) Arikh', Abba, Ima, Zéïr Anpin, Noukva. Celui qui se suffit de cette connaissance dit le Ramh'al, n'a pas acquis la connaissance.

2/ pour faire le bien à ses créatures. Donner des mérites aux créatures.

3/ le retour du mal au bien. La transformation de toute notion contraire en notion neutre. La vie n'étant pas perçue comme le contraire de la mort, le bien comme étant le contraire du mal car toute chose n'est que bonté divine sans aucune notion de contraire. C'est par le retour du mal au bien que son unité divine va se révéler dans sa création. ''je suis le premier et je suis le dernier'' je suis le tout!

Kippour n'est venu que parce que les premières tables ont été brisées. Ces tables étaient la représentation de l'arbre de vie. Maintenant à Kippour, il y a les deuxièmes tables représentant l'arbre de la connaissance, la voie de la dualité où tout ne se perçoit que par son contraire, la vie par rapport à la mort, le bien par rapport au mal, le jour par rapport à la nuit, la lumière par rapport à l'obscurité. Kippour est à fortiori et non à priori dans notre perception duelle. Nous avons fauté et nous devons expier. Mais il y a un Kippour ''à priori'' dans la conduite de l'arbre de vie, dans la conduite de l'unité où le bien n'est pas le contraire du mal, où le mérite n'est pas le contraire de la faute. Un Kippour où la faute n'existe pas.

Kippour n'est pas en vérité là pour réparer nos fautes. Rosh Hachana n'est pas là pour juger qui va vivre et qui va mourir. Ces notions sont vraies du point de vue des deuxièmes tables, dans la perception de l'arbre de la connaissance, de la dualité, la conduite du jugement. Même la notion de roi est une notion dans la dualité! L'union est l'infini! Toutes les autres valeurs ne sont que des notions dans la voie de la dualité! Dans l'unité, il n'y a pas de changement. Seulement au départ, avant la création, sa perfection ne pouvait se révéler en acte. Toute cette unité n'était qu'en potentiel et donc imperceptible. Le début (Récha) est la perfection qui ne peut se révéler. Après la création, elle se révélera et sera perçue par les créatures. Et pour cela, il faut passer par un état intermédiaire qui est la création des six mille ans. C'est le pont entre le début et la fin. C'est la notion de temps qui réunit le début et la fin. La révélation de son unité n'est que pour les besoins de la création et non pour ses propres besoins. Où se trouve la réalité du mal? Uniquement dans cet état intermédiaire, il y a la dissimulation de l'unité comme s'il y avait des détériorations, des manques qui cachent la perception de la proximité divine. D'après le Ramh'al c'est le mystère des arrières et des faces des mondes supérieurs. Non pas le dos à dos et le face à face de Zéïr Anpin et de Noukva. Mais la face et l'arrière des mondes supérieurs. C'est l'union de ce qu'il appelle ''récha vé Séfa'', union du début et de la fin. Les unions de Zéïr Anpin et Noukva sont des unions de l'ordre de cet état intermédiaire. Ce sont les unions du niveau de Atsilout: Abba et Ima, Zéïr et Noukva. Mais l'union du début et de la fin est un autre niveau de perception, c'est un autre travail. C'est l'union de la Atsilout avec la gloire de la création (Kavod). La Atsilout correspondant à toute la divinité (les Séphirot) qui s'unit à ce Kavod. Le but de la création étant que les mondes inférieurs reviennent en union avec les mondes supérieurs. Quelle est la principale réparation? L'union des lumières supérieures entre elles ou bien l'union des êtres séparées à leur source? Il est évident que c'est cette union des créatures avec leur source divine qui est la principale union. Car les unions des lumières se font d'elles mêmes, ce sont les unions de l'état intermédiaire. Par contre les unions des êtres séparés avec leur racine doivent se faire en se séparant du Mal, en se séparant de la perception duelle de l'énergie divine. Le Kavod-gloire qui est la Malkhout-royauté (incluant toutes les créatures) se relie avec toute la Atsilout. (incluant toutes les énergies divines supérieures que sont les Séphirot) et plus encore, dans un deuxième temps, ce sont ces Séphirot elles-mêmes qui vont revenir au point d'unité pour s'unir à l'infini divin d'avant le Tsimtsoum, d'avant que la lumière divine se restreigne pour donner naissance à l'empreinte de la création.

Chacune des créatures construit la Royauté dans ce monde. La Noukva a été créée pour la gloire de Dieu. Cette Noukva étant toutes les créatures. Quand s'unit cette gloire avec Dieu? Rosh Hachana n'est pas le jour de l'union, c'est la Récha, le début, c'est la Malkout intacte sans ramifications, il y a alors les dix jours de pénitence pour observer les ramifications de cette Malkhout! Pendant ces dix jours, vont se construire les êtres inférieurs. À Rosh Hachana, sortent les êtres séparés qui vont révélés en actes l'unité divine. Par notre intermédiaire, par notre conscience se révèle la royauté divine dans la création. Le principe actif de la création, de la Malkhout est Israël. ''vous êtes mes témoins''. Les nations n'étant que les vêtements d'Israël qui lui est le corps. Kippour c'est la Sépha, la fin. ''je suis le premier et je suis le dernier''. Et les jours intermédiaires sont la possibilité à cette unité potentielle d'arriver en acte, c'est la purification de la création qui va amener au dévoilement divin. La première révélation de Dieu, l'espace vacant est Rosh Hachana, le jour du jugement. Rien n'a de vie à ce moment! Le Roi est seul, ce n'est que pendant les dix jours de pénitence que se créent les existences séparées mais pour un but spécifique, Yom Kippour, l'union, le retour en acte à l'unité infinie de l'éternité. Yom Kippour a le même niveau de perfection que la fin des temps. C'est le niveau qu'a atteint Rabbi Akiba, le niveau du Kéter, où tout est revenu au UN. Il y a deux niveaux d'union, il y a l'union par le baiser, c'est le niveau de Yom Kippour et il y a le niveau de l'union des Yessodot, c'est le niveau de Simh'a Torah. Au moment de la fermeture de Kippour, il faut penser à purifier le monde de toutes les fautes dit le Ramh'al et réparer la faute du premier homme pour amener la création au niveau d'avant la faute. Dès qu'il y a la création, il y a le mal, c'est la séparation qui est l'origine du mal, c'est l'autonomie, le libre-arbitre. Le monde est la dissimulation de Dieu mais notre travail est de le révéler dans le monde. Chaque année, Dieu faire cette union du début et de la fin, cette révélation de l'unité divine. Toute unité même de Z-A et de Noukva est de la même veine que l'union avec l'infini. Il y a une union sans faute, il y a aussi Kippour sans faute comme il y a la Matsa sans l'esclavage d’Égypte. Celui qui peut comprendre la notion de Matsa sans l’Égypte peut comprendre la notion de Kippour sans faute. C'est le niveau de l'enseignement de Rabbi Akiva qui compare Dieu au Mikvé où Israël s'il se plonge complètement dans son unité se purifie complètement. ''Mikvé Hachem'' sont les mêmes lettres que ''Mékavé Hachem'' espérer en Dieu. Cet espoir en Dieu est notre union avec lui. Yom Kippour est la plus grande des réparations. Yom kippour est le niveau de Rabbi Akiva, l'union totale et parfaite, la perception qu'il n'y a rien d'autre que lui. C'est l'union entre toute la création et son créateur. Mais pour cela, il faut d'abord Rosh Hachana, le jugement afin de se séparer et de s'éloigner de Dieu où toute la création et même le temps sont en gestation pendant les dix jours de pénitence pour enfin sortir pour s'unir le jour de Yom Kippour.



Rosh Hachana - 10

La création est liée à la notion de jugement. Le Tsimtsoum, la restriction est la racine du jugement selon le Ari Zal car ce Tsimtsoum révèle les limites de la création, met une limite dans l'infini. Pour le Ramh'al, le Tsimtsoum est la révélation de la limite. Cette limite étant la source de la création, elle est en elle-même cette notion de la rigueur du jugement.

De quels jugements parle t-on? Le livre des vivants est la symbolique des justes et le livre des morts, la symbolique des mécréants. Nos sages enseignent que les justes même morts sont la manifestation de la vie et les mécréants même vivants sont appelés ''morts''. En vérité, celui qui est déconnecté de Dieu vit mais vit d'une vie animal, ce n'est pas la définition de la vie qui est mentionnée à propos de Rosh Hachana. À Rosh Hachana, est décrétée la vie spirituelle, c'est-à-dire cette proximité divine ou bien la mort spirituelle c'est-à-dire l'éloignement d'avec cette proximité divine.

Qu'est-ce qui change dans la création, le jour de Rosh Hachana? Sa racine c'est-à-dire la Malkhout. La réalité de la Malkhout c'est la Chékhina qui elle se renouvelle à Rosh Hachana. Même les Séphirot ne se renouvellent pas ce jour! Nous voyons dans la réalité de la conduite de la gradation que rien ne change! Que signifie alors ce renouveau de la Malkhout?

Deux explications sont données par le Ramh'al:

1/ fixer ceux qui vont atteindre l'éternité, qui vont participer de façon consciente à la construction de la conduite qui mène à la révélation de sa gloire. Dieu fait ce jour une purification, un tri. Ce même jugement qui va être fait au septième millénaire est le même que le jugement du septième mois. Le but dans les deux cas est de fixer qui va hériter de l'éternité (être dans le travail conscient de la construction de la gloire divine) et qui ne va pas hériter de cette éternité (être dans le travail sans aucune conscience comme l'animal qui est dirigé par ses instincts). En vérité ce jugement est de fixer si l'homme va être rapprocher de la Kédoucha ou bien en être éloigné. Chaque année, Dieu répare le monde pour l'amener petit à petit à l'accepter. Par cette nouvelle Malkhout qui va renouveler la créations, il y a certaines de ses ramifications qui vont recevoir l'éternité.

2/ la Nessira, la séparation: Adam et H'ava au moment de leur création, se trouvent dos à dos. Et donc il faut les séparer en leur milieu afin de les amener face à face qui est le but de la création. L'homme représente Dieu ou Zéïr Anpin, le petit visage et la femme c'est l'existence, la Noukva, la Malkhout qui se renouvelle tous les ans. Le dos représente cette éloignement de la proximité divine. Il y a un lien mais un lien des ''arrières'' qui va épancher sur Noukav de manière forcée. Z-A épanchant l'énergie divine sur Noukva sans qu'elle puisse ressentir un quelconque désir de cette union. Le but de la séparation est que la création revienne face à face avec les forces divines de Z-A afin de ressentir le besoin de s'unir à Dieu avec amour. Cette union d'après le Ramh'al est la Kédoucha. La Kédoucha étant l'annulation totale d'une quelconque autonomie. Cette situation de face à face, Dieu l'a espérée et réalisée par le moyen de la prière de Adam pour la pluie.

Le jour de Rosh Hachana est jugé le lien entre la Malkhout qui est la source de toute existence et ses ramifications qui sont les créatures. Ce transpondeur qui va transformer l'énergie divine dans l'existence. Et ce n'est que tant que la Nessira n'est pas complète que l'on peut arranger ce lien, c'est-à-dire jusqu'à Yom Kippour où Rah'el sera complètement séparée. Les dix jours de pénitence sont en fait les jours de la construction et dans cette période, il est toujours possible de réparer et de changer ce lien de la Malkhout avec ses ramifications que sont les créatures. Et il est encore possible d'autres réparations même après la séparation jusqu'au moment de l'union qui se fait le jour de Simh'a Torah, soit pendant 22 jours, le lien entre Z-A et Noukva, les énergies divines''Atsilout'' et toutes les créatures des mondes inférieurs que sont ''B-Y-A''. Cette notion de ''face à face'', c'est l'homme qui va la mettre en place par sa prière. C'est lui qui va faire que Z-A et Noukva vont se tourner l'un vers l'autre avec amour.

La Nessira est la racine du libre-arbitre dit le Ramh'al dans les ''premiers principes''. Sans cette séparation, le lien entre Dieu et sa créature est un lien contraint et forcé, Zéïr Anpin épanchant son énergie de manière contrainte dans Noukva. Celle-ci n'ayant pas le choix de recevoir cette énergie divine. La Nessira est la racine de l'autonomie arbitraire qui va faire que le retour à Dieu va se faire avec envie et amour. Le libre-arbitre n'est là que pour révéler une envie de s'unir à Dieu comme une femme avec son mari. Le seul travail qui nous est demandé dans cette union est justement de développer cet amour et cette envie de s'unir avec Dieu. C'est au moment de la sonnerie du Chofar que nous vient ce Daat, cette conscience qui va épancher notre amour, ces Moh'in qui vont grandir en nous. Ces Moh'in qui vont venir sur Noukva non pas par le moyen de Z-A (les petits cerveaux) mais par le moyen de Ima (les grands cerveaux). Il y a donc deux notions à Rosh Hachana, la notion de Nessira et la notion des Moh'in où l'envie n'est pas seulement du haut vers le bas mais aussi du bas vers le haut. Et cet envie du bas vers le haut ne peut se faire que si la créature a des Moh'in, qui la fait passer à l'âge adulte. C'est le mystère des poils de la barbe. Ces Moh'in sont le lien avec le divin, c'est le transpondeur de cette énergie divine qui va se déverser sur la création.


Il y a trois intentions dans la création. 1/ perception des qualités divines, des mesures, des Séphirot. C'est la connaissance de la construction de l'arbre divin: Adam Kadmon, (akoudim, Nékoudim, Atsilout, Bérya, Yétsira, Assya) Arikh', Abba, Ima, Zéïr Anpin, Noukva. Celui qui se suffit de cette connaissance dit le Ramh'al, n'a pas acquis la connaissance.

2/ pour faire le bien à ses créatures. Donner des mérites aux créatures.

3/ le retour du mal au bien. La transformation de toute notion contraire en notion neutre. La vie n'étant pas perçue comme le contraire de la mort, le bien comme étant le contraire du mal car toute chose n'est que bonté divine sans aucune notion de contraire. C'est par le retour du mal au bien que son unité divine va se révéler dans sa création. ''je suis le premier et je suis le dernier'' je suis le tout!

Kippour n'est venu que parce que les premières tables ont été brisées. Ces tables étaient la représentation de l'arbre de vie. Maintenant à Kippour, il y a les deuxièmes tables représentant l'arbre de la connaissance, la voie de la dualité où tout ne se perçoit que par son contraire, la vie par rapport à la mort, le bien par rapport au mal, le jour par rapport à la nuit, la lumière par rapport à l'obscurité. Kippour est à fortiori et non à priori dans notre perception duelle. Nous avons fauté et nous devons expier. Mais il y a un Kippour ''à priori'' dans la conduite de l'arbre de vie, dans la conduite de l'unité où le bien n'est pas le contraire du mal, où le mérite n'est pas le contraire de la faute. Un Kippour où la faute n'existe pas.

Kippour n'est pas en vérité là pour réparer nos fautes. Rosh Hachana n'est pas là pour juger qui va vivre et qui va mourir. Ces notions sont vraies du point de vue des deuxièmes tables, dans la perception de l'arbre de la connaissance, de la dualité, la conduite du jugement. Même la notion de roi est une notion dans la dualité! L'union est l'infini! Toutes les autres valeurs ne sont que des notions dans la voie de la dualité! Dans l'unité, il n'y a pas de changement. Seulement au départ, avant la création, sa perfection ne pouvait se révéler en acte. Toute cette unité n'était qu'en potentiel et donc imperceptible. Le début (Récha) est la perfection qui ne peut se révéler. Après la création, elle se révélera et sera perçue par les créatures. Et pour cela, il faut passer par un état intermédiaire qui est la création des six mille ans. C'est le pont entre le début et la fin. C'est la notion de temps qui réunit le début et la fin. La révélation de son unité n'est que pour les besoins de la création et non pour ses propres besoins. Où se trouve la réalité du mal? Uniquement dans cet état intermédiaire, il y a la dissimulation de l'unité comme s'il y avait des détériorations, des manques qui cachent la perception de la proximité divine. D'après le Ramh'al c'est le mystère des arrières et des faces des mondes supérieurs. Non pas le dos à dos et le face à face de Zéïr Anpin et de Noukva. Mais la face et l'arrière des mondes supérieurs. C'est l'union de ce qu'il appelle ''récha vé Séfa'', union du début et de la fin. Les unions de Zéïr Anpin et Noukva sont des unions de l'ordre de cet état intermédiaire. Ce sont les unions du niveau de Atsilout: Abba et Ima, Zéïr et Noukva. Mais l'union du début et de la fin est un autre niveau de perception, c'est un autre travail. C'est l'union de la Atsilout avec la gloire de la création (Kavod). La Atsilout correspondant à toute la divinité (les Séphirot) qui s'unit à ce Kavod. Le but de la création étant que les mondes inférieurs reviennent en union avec les mondes supérieurs. Quelle est la principale réparation? L'union des lumières supérieures entre elles ou bien l'union des êtres séparées à leur source? Il est évident que c'est cette union des créatures avec leur source divine qui est la principale union. Car les unions des lumières se font d'elles mêmes, ce sont les unions de l'état intermédiaire. Par contre les unions des êtres séparés avec leur racine doivent se faire en se séparant du Mal, en se séparant de la perception duelle de l'énergie divine. Le Kavod-gloire qui est la Malkhout-royauté (incluant toutes les créatures) se relie avec toute la Atsilout. (incluant toutes les énergies divines supérieures que sont les Séphirot) et plus encore, dans un deuxième temps, ce sont ces Séphirot elles-mêmes qui vont revenir au point d'unité pour s'unir à l'infini divin d'avant le Tsimtsoum, d'avant que la lumière divine se restreigne pour donner naissance à l'empreinte de la création.

Chacune des créatures construit la Royauté dans ce monde. La Noukva a été créée pour la gloire de Dieu. Cette Noukva étant toutes les créatures. Quand s'unit cette gloire avec Dieu? Rosh Hachana n'est pas le jour de l'union, c'est la Récha, le début, c'est la Malkout intacte sans ramifications, il y a alors les dix jours de pénitence pour observer les ramifications de cette Malkhout! Pendant ces dix jours, vont se construire les êtres inférieurs. À Rosh Hachana, sortent les êtres séparés qui vont révélés en actes l'unité divine. Par notre intermédiaire, par notre conscience se révèle la royauté divine dans la création. Le principe actif de la création, de la Malkhout est Israël. ''vous êtes mes témoins''. Les nations n'étant que les vêtements d'Israël qui lui est le corps. Kippour c'est la Sépha, la fin. ''je suis le premier et je suis le dernier''. Et les jours intermédiaires sont la possibilité à cette unité potentielle d'arriver en acte, c'est la purification de la création qui va amener au dévoilement divin. La première révélation de Dieu, l'espace vacant est Rosh Hachana, le jour du jugement. Rien n'a de vie à ce moment! Le Roi est seul, ce n'est que pendant les dix jours de pénitence que se créent les existences séparées mais pour un but spécifique, Yom Kippour, l'union, le retour en acte à l'unité infinie de l'éternité. Yom Kippour a le même niveau de perfection que la fin des temps. C'est le niveau qu'a atteint Rabbi Akiba, le niveau du Kéter, où tout est revenu au UN. Il y a deux niveaux d'union, il y a l'union par le baiser, c'est le niveau de Yom Kippour et il y a le niveau de l'union des Yessodot, c'est le niveau de Simh'a Torah. Au moment de la fermeture de Kippour, il faut penser à purifier le monde de toutes les fautes dit le Ramh'al et réparer la faute du premier homme pour amener la création au niveau d'avant la faute. Dès qu'il y a la création, il y a le mal, c'est la séparation qui est l'origine du mal, c'est l'autonomie, le libre-arbitre. Le monde est la dissimulation de Dieu mais notre travail est de le révéler dans le monde. Chaque année, Dieu faire cette union du début et de la fin, cette révélation de l'unité divine. Toute unité même de Z-A et de Noukva est de la même veine que l'union avec l'infini. Il y a une union sans faute, il y a aussi Kippour sans faute comme il y a la Matsa sans l'esclavage d’Égypte. Celui qui peut comprendre la notion de Matsa sans l’Égypte peut comprendre la notion de Kippour sans faute. C'est le niveau de l'enseignement de Rabbi Akiva qui compare Dieu au Mikvé où Israël s'il se plonge complètement dans son unité se purifie complètement. ''Mikvé Hachem'' sont les mêmes lettres que ''Mékavé Hachem'' espérer en Dieu. Cet espoir en Dieu est notre union avec lui. Yom Kippour est la plus grande des réparations. Yom kippour est le niveau de Rabbi Akiva, l'union totale et parfaite, la perception qu'il n'y a rien d'autre que lui. C'est l'union entre toute la création et son créateur. Mais pour cela, il faut d'abord Rosh Hachana, le jugement afin de se séparer et de s'éloigner de Dieu où toute la création et même le temps sont en gestation pendant les dix jours de pénitence pour enfin sortir pour s'unir le jour de Yom Kippour.


Rosh Hachana - 11 la notion de tri et non de jugement


Rosh Hachana est une notion de tri et non de jugement comme nous le comprenons. C'est le jugement qui va amener ce tri, cette épuration. C'est la symbolique des livres des vivants et des morts qui sont ouverts ce jour précisément.
Le Chofar est le lien entre le jugement et la Royauté. il sert à faire revenir les Moh'in (grands cerveaux) qui se sont séparés de Zéïr Anpin par la Nessira (séparation) dans le mystère de la Tardéma (somnolence), à adoucir les jugements qui ont été placés sur la Noukva et enfin de perturber le Satan.
Cette somnolence s'abat sur Zéïr Anpin, sur les forces divines qui agissent dans ce monde. Ce niveau bas (Moh'in déKatnout) de révélation divine s'appelle ''Élokim''. C'est un niveau de perception où la révélation de AVAYA est dissimulée, où n'est pas perceptible la conduite de l'infini et de l'unité. Alors se sépare le niveau qui s'appelle ''l'existence du monde'', c'est la séparation de la Noukva d'avec Z-A qui se sont trouvés dos à dos, où l'un ne se dirigeait pas vers l'autre. Par cette séparation, les créatures peuvent venir à l'existence. À ce niveau de création, il n'y a pas les Moh'in mais par la sonnerie du Chofar, il y a un réveil et les Moh'in reviennent dans Z-A. C'est au moment de ''Tachrat'' que se fait le retour des Moh'in sur Z-A. Les jugements vont alors s'adoucir uniquement par la forme du chofar qui est comme la barbe car il est étroit en haut ''EL'' et large en bas qui s'appelle ''Rav H'essed''. Tout le mystère de la barbe de Arikh' Anpin est de ''passer sur les fautes'', d'annuler nos fautes. Toute la conduite du niveau de la barbe est une conduite d'adoucissement des jugements. Des fois, la barbe adoucit le jugement et des fois, elle écarte le jugement. Les jugements sont la perception des deux axes droit et gauche ''H'essed'' et Guévoura'' et l'adoucissement est le fait de percevoir de moins en moins cette dichotomie de l'énergie divine. C'est le niveau de la barbe de Arikh' Anpin.
Par la sonnerie des ''Troumitim'', le Satan est perturbé. Pour cela, certains sonnent 364 Troumitim valeur numérique de haSatan.
Il y a trois connaissances à connaître dans la sagesse de la vérité qui sont les trois intentions où plutôt les trois buts connus de la création du monde.
1/ connaître les qualités divines, les Séphirot, les mesures de la création. Arikh', Aba, Ima, Z-A, Noukva. Comment chacune de ces actions se fait. C'est le parallèle que nous pouvons faire avec les Moh'in qui reviennent dans Z-A par la sonnerie de ''Tachrat''. Grâce aux Moh'in, nous pouvons percevoir la complexité de la construction de cet arbre divin qu'est le monde supérieur.
La perturbation du Satan correspond à la deuxième connaissance qui est qu'il y a une conduite du bien et du mal où le mal doit s'annuler devant le bien.
Mais d'après la troisième connaissance, le mal a une mission: revenir au bien. Le Ramh'al appelle ce retour du mal au bien la ''révélation de son unité'' où il n'y a rien d'autre que lui, où même le végétal ressentira la présence divine dans son existence, ressentira que Dieu est le végétal lui-même. Et même la Klippa, l'écorce de la création qui agit contre sa révélation, qui est la source même de sa dissimulation, va comprendre et percevoir que seul Dieu est le moteur de toute la création. Il est lui-même la Klippa! Domination complète et parfaite sur toute la création. Le ''retour du mal au bien'' veut dire ''révélation de Dieu même dans le mal'', là où apparaissait la dualité des contraires, se dévoile l'unité parfaite, les deux pôles revenant au point central de l'unité totale. C'est le mystère de l'unité qui est le but final et véritable de la création. C'est le niveau de la ''barbe'', la domination de la Kédoucha. C'est la correspondance de la forme du Chofar.
La Nessira, la séparation est ce que le Ari appelle ''Din'', ''Jugement''. Quel est le lien entre la Nessira et la Malkhout, la royauté?
Ce jour de Rosh Hachana se reconstruit la Noukva (Malkhout) qui est la source de tous les mondes inférieurs. Avant la création, tout n'était qu'en potentiel, la création ne pouvait s'associer au travail de la construction de la Malkhout. Mais par la création, les créatures ont en quelque sorte une part active dans la construction de cette Malkhout. Quelle est cette Malkhout que nous devons construire? C'est ce lien entre la source et ses ramifications. Comment va se conduire cette racine divine avec ses créatures. Cette racine sont les forces divines et la Malkhout supporte toutes ces forces divines et va les insuffler dans ses ramifications que sont les créatures. Quelle sorte de lien y aura t-il entre cette racine et la créature? Un lien fort engendre une bonne vie, un lien faible engendre une vie faible. Donc si le jugement a décidé de rapprocher et donc de raffermir ce lien, c'est la ''vie'' et si c'est de repousser et donc d'affaiblir ce lien, c'est la ''mort''. À Rosh Hachana, ce n'est pas la Malkhout qui est reconstruite mais les canaux qui relient la Malkhout aux créatures qui se reconstruisent, ces canaux qui vont épancher la divinité sur les créatures car les créatures sont déjà existantes. À ce moment, Dieu fixe le bien et le mal, c'est-à-dire comment les créatures vont recevoir l'énergie divine, soit directement soit de manière détournée. Ce jour nous prions pour être des justes et pour vivre une vie spirituelle en parfaite harmonie avec cette énergie divine qui nous fait vivre. Le début de notre travail est de se sanctifier afin de recevoir cette Kédoucha. C'est cela la Malkhout: vivre par la force direct de Dieu. Annuler cette force égocentrique qui nous éloigne de cette épanchement divin direct. Notre travail dans ce monde est de ressentir cette énergie divine qui s'épanche en nous, ''et toute créature saura que tu es celui qui l'a créé''. La Malkhout est la conscience que la vie ne vient pas du soleil mais de Dieu directement. Notre jugement à Rosh Hachana est ''comment allons nous percevoir la vie qui s'épanche en nous?'' Allons nous vivre en ne percevant que la cause proche (la respiration, le manger, le travail, la paix, la guerre...) ou bien allons nous vivre en percevant la cause lointaine (la divinité qui s'épanche directement en nous)? Le mécréant va vivre selon les aléas de la vie qui vont être les vecteurs actifs de sa perception, la richesse, la pauvreté, le bonheur, la joie, la tristesse, le labeur, le vol...vont émailler les instants de sa vie. Alors que le juste vivra l'instant présent tel qu'il est réellement, énergie divine qui s'épanche en lui et sur toute la création. Les événements de la vie ne seront pour lui qu'un moyen de ressentir encore plus la présence divine. Le juste est celui qui ressent l'éternité divine qui s'épanche au plus profond de sa chair. Son sang n'étant qu'un écoulement de l'énergie divine. Comment honorer Dieu? En le faisant habiter le sanctuaire qui est notre cœur. Construire la Malkhout est en fait construire ce lien qui relie Dieu à l'homme ''notre père, notre roi, nous n'avons que toi comme roi''!
Le jour de Rosh Hachana, se recrée ce lien entre Dieu et ses créatures, pour cela, tout le monde même le mécréant peut recréer ce point de jonction et par ce point, toutes les bénédictions s'épancheront sur lui pour les besoins de son travail dans ce monde.

Il y a l'arbre de vie et l'arbre de la connaissance. L'arbre de vie est la conduite dans l'unité divine où Dieu est le roi suprême sur toutes ses créatures. L'arbre de la connaissance est la conduite divine dans la dissimulation. Le premier homme a pris ce chemin. À Rosh Hachana, nous avons la possibilité de choisir un nouveau chemin, le chemin de l'arbre de vie. C'est la symbolique du Chofar, la corne de ce bélier est cette symbolique de l'effacement de cette connaissance autonome. Revenir au niveau d'une perception animale, être dirigé, guidé, manipulé par Dieu tel un pantin. Accepter de s'annuler est la voie de l'arbre de vie et c'est l'éternité. Mais celui qui ne s'annule pas, reçoit de la nature et du temps, de l'arbre de la connaissance où Dieu se dissimule, c'est la perception de l'énergie divine de manière duelle, le bien et le mal ou tout se définie par son con- traire, le contraire de l'éternité. À Rosh Hachana, Dieu veut fixer uniquement le bien, la voie de l'arbre de vie, l'éternité! En vérité ce que fixe Dieu ce jour n'est pas un jugement mais une bonté extrême. La Malkhout ne peut se révéler sur l'homme que s'il est Kadoch, saint et cette Kédoucha ne vient que par les Moh'in. Par le joug divin que l'on accepte par la lecture du Shéma tous les jours, nous recevons les Moh'in. De même par l'étude de la Torah et l'accomplissement des Mitsvot, nous recevons ces Moh'in. C'est cela la réparation de la Malkhout, réparer ces Moh'in, ce lien qui nous unit à Dieu. La Kédoucha que ces Moh'in nous donnent est cette renonciation aux désirs de ce monde pour ne se consacrer qu'aux désirs de Dieu comme une femme qui est sanctifiée par son mari qui n'a de désir que pour son mari. La Kédoucha est cette union, cette révélation des Moh'in. Tout ce qui va faire la différence entre la vie et la mort le jour de Rosh Hachana est l'acceptation d'aliéner notre volonté à la volonté divine. Le chofar comme Shabath est un moyen de réveiller la Malkhout. C'est la plus grande des Téchouva que de faire régner Dieu sur nous!


Rav Mordékhaï Chriqui
Retranscription Rav Michael Smadaj
Publie par la Source des sagesses

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