samedi 11 novembre 2017

Paracha Haye Sarah - Le mystère du corps


Paracha ''H'ayé Sarah'' 5777''Sarah et le mystère du corps''

le Zohar enseigne: « viens voir, tant que le corps se trouve dans ce monde-ci, la perfection lui manque. Lorsqu'il va dans les voies de la justesse et qu'il meurt dans cette voie, le corps s'appelle alors ''Sarah dans sa perfection''». 
Le corps s'appelle ''Sarah'' dans sa perfection. Mais cette perfection ne viendra qu'à la résurrection des morts et alors viendra la joie du monde futur représentée par la naissance de Ytsh'ak, le fils de Sarah. 
Cependant Sarah se suffit à elle-même. Le corps lui-même exprime la féminité qui est le principe même du Kéli, réceptacle, receveur, le principe du vase qui contient l'âme. Il y a un certain parallélisme entre l'homme et la femme, l'âme et le corps, le Kav et le Kéli, le rayon et le vase. L'âme représentant le principe masculin et le corps, le principe féminin. L'homme et la femme possédant en eux ces deux fonctions que sont l'âme et le corps, le principe masculin et le principe féminin. 
Adir Bamarom: « je vais maintenant t'expliquer l'interprétation de la mort de Sarah. Il s'agit du secret lié à la Noukva, à la figure féminine qui a dû restée longtemps dans le Réchimou, la ''trace primordiale'' de la création afin de permettre le passage de la brisure des vases. Il y a une corrélation entre trois choses: la Noukva (la féminité), le Réchimou (la trace laissée par la dissimulation de l'infini qui va être l'ontologie de toute la création) et la brisure des vases. Par ces trois choses, nous allons expliquer l'idée de la mort de Sarah ou plutôt du corps de Sarah dans sa perfection. 
Au début, seul l'infini existe et il n'y a pas donc d'espace en dehors de lui. Dieu crée alors un ''espace'' primordial à l'intérieur même de l'infini, qui est limité et où se trouve une trace après la dissimulation de l'infini. Cette trace est à l'origine de la création matérielle. Cette trace est à l'origine du corps, c'est l'ontologie même du corps humain. Le corps exprime toute la création comme il est dit ''le corps est un petit monde'' c'est un microcosme. Toutes les caractéristiques du monde sont incrustées dans le corps. Et même l'âme humaine possède tout ce qu'il y a dans le corps. 
Cependant dans l'âme, tout est unifié alors que dans le corps, il y a une multitude de parties différentes, les yeux les oreilles la bouche, la langue.....le tout étant composé de 613 parties. L'âme aussi dit le Ramh'al, possède 613 lumières mais qui ne représentent qu'une seule réalité. C'est la même âme qui se trouve à tous les niveaux du corps qu'elle soit dans l’œil, l'oreille ou la bouche...quand au corps toutes les parties sont distinctes. Le corps trouve sa source dans cette trace qui va être fragmentée dans toutes ces différentes parties et en tant que corps, l'homme représente la totalité de tout ce qui existe. On peut dire aussi que toutes les populations du mondes forment un tout, une partie de l'humanité représentant les mains....chacune des parties ayant son importance, il n'y a rien de superflu. Ces différentes parties du corps expriment la même réalité que l'âme. Le corps doit être adapté et soumis à l'âme si l'on veut garder une harmonie entre l'âme et le corps. Mais si le corps gouverne, alors il ne s'adapte pas à l'âme divine qui correspond à cette unité de Dieu. Cette unité que Dieu insuffle au premier homme. Mais il lui insuffle aussi cette relation qu'il peut y avoir avec le corps et l'amener aussi à l'unité primordiale. Mais l'homme peut aussi refuser cette relation et vouloir dominer l'âme divine grâce à son intelligence, c'est-à-dire grâce à l'intelligence du corps. Par cette intelligence, l'homme verra les choses d'une manière fragmentée et n'aura pas une vision globale de la réalité de tout ce qui existe. Dans cette perspective, le corps ne peut arriver à cette complétude. Le corps peut atteindre la perfection uniquement s'il utilise le principe unificateur qui se trouve dans l'âme. Car le corps n'est qu'une trace de la lumière, des points qui sont juxtaposés les uns avec les autres mais qui ne peuvent pas atteindre cette uniformité seule si ce n'est avec l'âme qui est en lui. On peut dire que l'intelligence peut jouer le rôle de l'âme, la faculté cognitive reliant bien toutes les parties du corps. Tout le corps allant selon un même esprit. Il faut faire une différence entre l'intelligence qu'elle soit sensorielle ou cognitive de l'homme avec l'âme car cette intelligence ne procède pas de ce que l'on appelle l'âme divine. Elle procède bien sûr de l'âme humaine mais pas de l'âme divine. L'intelligence comme la faculté sensible, cognitive et imaginative sont des facultés liées à l'âme humaine que l'on appellera ''Rouah'' ou ''souffle'' pour le moment. L'âme divine a une vision globale de la création du début jusqu'à la fin comme le premier homme avant la faute aussi bien au niveau de l'histoire que de l'espace. Alors que le corps a besoin d'un cheminement graduel. Ce cheminement est en fait l'acte du Tsimtsoum, de la restriction. D'après le Ramh'al, le Tsimtsoum n'est pas le retrait de Dieu mais le retrait de son infinitude afin de révéler la gradation qui est l'acte qui va permettre au corps de se révéler en 613 parties différentes qui en vérité, ne forment ensemble qu'une seule réalité qui est l'être créé mais par le Tsimtsoum, il devient composite et qui par l'âme divine peut percevoir l'unité. 
La conception de l'intelligence de l'âme divine n'a rien à voir avec la conception de la faculté cognitive de l'être humain. Cette faculté intelligente de l'homme n'est que le produit des sens mais non le produit de ce qu'il reçoit de ce monde qui est en dehors du corps. Le corps vivant dans une certaine structure que l'on appelle l'espace-temps, l'espace primordial qui contient tous les univers. Il représente les différentes parcelles de cet espace primordial. Ceci dit, jamais l'homme ne peut atteindre cette complétude s'il ne rencontre pas cette intériorité, ce souffle de vie qui n'est pas l'oxygène ou les vitamines dont le corps a besoin pour vivre dans ce monde. C'est un souffle qui puise son énergie du monde de l'infini, du monde de l'éternité. C'est ce souffle que Dieu a insufflé au premier homme lors de sa création.
Sarah va être la première femme qui représente cette Bina, ce discernement qui perçoit les parties (la Noukva) alors que le principe masculin est représenté par la semence qui est la représentation d'une certaine globalité (le Kav). Le tout étant enfermé dans une réalité qui est cachée comme la graine avant de la mettre en terre. La terre comme la matrice comme la Bina, le discernement va distinguer les différentes parties. On a besoin de cette dissimulation du grain dans la terre pendant la longue nuit de l'hiver pour pouvoir révéler les différentes parties. C'est cela la création car la création n'est que dans cette pluralité qui est représentée par les différentes parties du corps humain. Il n'y a pas qu'un seul fruit et même à propos du fruit de l'arbre de la connaissance, il y a une divergence pour dire quel est le fruit de cet arbre. Il y a donc différents aspects dans cette structure que l'on retrouve dans le corps humain que l'on appelle la ''distinction''. Chaque membre du corps a sa particularité, a sa singularité. Il représente une partie de l'univers aussi bien du monde animal, végétal ou minéral. Mais du monde divin, il n'y a qu'une chose qui peut l'exprimer, le représenter, c'est l'âme divine qui fait partie de ce monde de l'éternité. C'est par ce monde que Dieu nous a octroyés l'éternité. C'est cette âme divine qui a en elle la vie éternelle qu'il a ensemencée à l'intérieur de notre corps.
Le corps étant la représentation du Réchimou, d'une trace donc d'une forme donc des parties, la droite, la gauche, le haut, le bas alors que dans son expansion, l'infini n'a ni haut ni bas, ni droite ni gauche. Dans la trace qu'il laisse dans l'espace, il y a donc le principe féminin qui représente lui-même la forme que l'éternel va révéler qui est l'ontologie du corps humain et qui exprime ce microcosme qu'est l'univers dans toutes ses différentes parties. C'est le principe féminin qui réside le plus longtemps dans la trace de l'origine car en fait, il y a plusieurs éléments dans la trace, plusieurs principes. Il y a les Séphirot mais ce n'est seulement le dernier principe qui est la Malkhout, la royauté et le féminin qui est la dernière étape de l’enchaînement des mondes qui va rester le plus longtemps dans cette espace divin que l'on appelle l'espace primordial. Le Ramh'al dit que parce que la Malkhout reste longtemps dans la trace originelle issue de l'infini, qu'elle va acquérir la capacité de devenir supérieure au principe masculin. Le corps et le féminin en étant le vecteur même du Tikoun, de la réparation, puisqu'il reste jusqu'à la fin où il faut l'extraire de l'infini, de ce fait là, il a la possibilité d'atteindre un niveau qui s'appelle le ''Kéter'', la couronne. Pour cela, le Roi Shlomo dit que la femme pieuse est la couronne de son mari. . Le féminin étant un niveau inférieur car il vient à la fin de l'enchaînement de toute l'émanation divine et c'est cela la Noukva et apparemment, le principe masculin existe déjà dans les premiers degrés des étapes de l'émanation. Cependant en durant plus dans le Réchimou, il y a quelque chose d'exceptionnelle qui va se passer. La Noukva, le corps, le principe féminin peut atteindre ce niveau qui est appelé le ''Kéter'', la ''couronne'', la première étape même de la révélation de l'infini qui est le niveau le plus transcendantal.
Nous pouvons maintenant comprendre que Sarah soit la perfection du corps. Avraham revient du ligotage de son fils Ytsh'ak, c'est-à-dire le ligotage du corps qui est dispersé dans ses différentes parties. Par cette ligature, le corps comprend son origine qui est la mère de Ytsh'ak. Cette mère va représenter ce qui est le plus complet dans l'existence. Et ce n'est qu'à ce moment que Avraham va connaître Sarah ''et voici tes yeux vont connaître ton maître'' le jour de sa mort, il va prendre conscience de cette matrice qu'est le corps qui a donné naissance à ce qu'il y a de plus parfait dans le monde. Le corps représenté par Sarah est le Tikoun de H'ava la première femme qui a été construite par Dieu lui-même et qui correspond à ce discernement comme il est dit ''et il a construit ''Vayiven'' la femme'' ce mot ''Vayiven'' a pour racine ''Bina'' le discernement et en elle, la femme a un discernement supérieur à l'homme. Ce discernement qui a été donné à la femme-corps, c'est la réparation des vases. La brisure des vases qui s'est passée lors de la création, est cette incapacité de l'origine de la créature-vase à recevoir la lumière infinie. 
Le corps a une difficulté à s'unir à l'âme et cette incapacité est à l'origine même de la création où le principe lui-même va être incapable de gérer toute la création, de comprendre toute la création car l'homme qui contient tous les éléments de la création est seul capable de saisir et de gérer la création jusqu'à son origine. Au début, cet homme ne voulait pas gérer cette création pour l'unifier au maître, à la cause de toutes les causes. La création voulait elle-même prendre ses distances c'est-à-dire elle voulait choisir, décider. C'est cela l'idée de l'arbre de la connaissance. On peut dire que la faute du premier homme est cette distinction, cette séparation, cette brisure avec l'infini, avec la source. Car pour pouvoir choisir, il faut se séparer de cette source et par ceci, créer son propre moteur. Ce moteur sera notre corps, notre oxygène, notre nourriture matérielle. Cet intelligence humaine sera le moteur de l'homme, l'intelligence inférieure, la connaissance à partir de l'expérience, à partir de la perception des sens. H'ava et Adam sont allés dans cette voie de l'expérimentation, dans la voie du corps et de l'intelligence du corps issue de l'envie.
Sarah n'est pas dans cette voie. Elle va nous apprendre une autre voie, la voie de l'arbre de vie. C'est pour cela que lorsqu'elle désire quelque chose, sa décision ne plaît pas à Avraham. Alors l'éternel lui demande de l'écouter. Le niveau prophétique et le degré de l'âme divine de Sarah est bien plus supérieur à celui de Avraham. D'ailleurs Sarah est aussi appelée ''Yiska'', le rayonnement, cet aura qui est au-dessus de sa tête. Et donc sa perception n'est pas seulement le fruit de son intelligence, d'une expérience à partir de ses sens. Sa vision va au-delà des sens, elle est très grande, elle est englobante. C'est cela le ''Daat élionne'', la connaissance supérieure, la connaissance suprême ou la connaissance divine. 
Cette connaissance qui procède de l'âme divine a cette capacité de voir du début jusqu'à la fin. Pour cela Dieu demande à Avraham d'écouter Sarah car son corps est lié à son âme. C'est cela la réparation des vases. Cette brisure des vases n'est pas une fragmentation irrémédiable et si l'homme arrive à concentrer son esprit vers un point, alors toute cette fragmentation va revenir à une unité du corps et de l'âme. En se concentrant dans un seul point ou dans une seule lettre, on peut arriver à ce dévoilement de l'âme divine qui nous entoure et qui nous intègre. Cette idée de la différenciation est la notion de la femme et si elle reste dans ce niveau de différenciation, alors c'est la fragmentation, la brisure, la mort. C'est ce qu'a fait H'ava, elle a amené la mort en voulant vivre cette différenciation qui est un plaisir et même une convoitise de cette intelligence naturelle. La colère est une expression de la séparation du corps et de l'âme et la joie est au contraire l'expression de l'union de l'âme et du corps. 
Ce corps doit reconnaître l'âme au moment où il l'anime. Au moment où le corps est conscient que c'est l'âme qui l'anime, il atteint cette perfection qui est cette unification des différentes parties qui déterminent l'homme. Si l'homme laisse ses yeux dominer, alors la perception de l'existence devient différente. 
Pour la Ari Zal, le règne de la lumière des yeux (lumières de BEN) c'est déjà la brisure des vases. La brisure se réalise uniquement lorsque les yeux commandent tout seuls, lorsque les sens commandent tout seuls. Sarah est celle qui a su unifier les sens à l'âme. La fragmentation ne peut nous amener qu'à la temporalité. Avraham a pris conscience que le corps n'est pas en contradiction avec l'âme, que le rayon n'est pas en dichotomie avec le vase. C'est Sarah qui a été la première à faire l'union de l'âme et du corps, du rayon et du vase. La vie de Sarah se révèle au moment de la mort de ce corps. Sarah est le vecteur de la réparation des vases, le vecteur de l'unification de l'âme et du corps. 

Rav Mordékhaï Chriqui 5777
Retranscription Rav Michael Smadja

Publie par la Source des sagesses

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