mardi 1 mai 2018

Amalek ou la Dualité

Amalek, l'ennemi de Dieu et la dualité



Il y a un commandement d'effacer Amalek ou plutôt le souvenir de Amalek. Qu'est-ce exactement le ''souvenir'' de Amalek?


« Et ce fut lorsque Moshé levait sa main, Israël triomphait et lorsqu'il la baissait, Amalek triomphait».
La Mishna s'interroge ''est-ce que c'est la main de Moshé qui fait la guerre?''.
Pour le Zohar, c'est effectivement la main de Moshé qui fait la guerre. Nous remarquons que la Torah ne parle que d'une main mais au moment de son affaiblissement, la Torah s'exprime au pluriel « et les mains de Moshé étaient lourdes».


Amalek est lié au doute et exprime la dualité. Dieu demande à Israël d'éradiquer le souvenir de Amalek, la pensée de Amalek. Dieu demande d'effacer sa philosophie. Son système de penser est basé sur le hasard, tous les événements dans le monde n'étant pas déterminés par une cause première. Amalek représente l'indéterminisme dans l'histoire. Il ne prend pas en considération la naissance du peuple d'Israël et la destruction de l’Égypte. Pour cela, en s'attaquant au peuple d'Israël, il remet en cause l'origine divine des miracles de la sortie d’Égypte.


Au moment où le peuple d'Israël a rencontré Amalek, ce fut juste après une situation dramatique où le peuple était en manque d'eau dans le désert. Le doute s'était alors installé en eux: « est-ce que Dieu est parmi nous?»


Comment après avoir vu tous les miracles, Israël a pu douter de la présence divine en son sein?
D'après le Zohar, il est évident qu'Israël était convaincu de la présence divine en son sein, ce qu'il ne comprenait pas était quelle était la conduite qui se révélait à ce moment!
Était-ce un Dieu manifesté ou non manifesté qui s'épanchait sur eux?
Dieu en nous faisant sortir d’Égypte et en nous faisant traverser la mer, nous a dévoilé son unité. Et tout d'un coup, Israël se retrouve dans une situation où les événements matérielles influent sur eux! Il n'y a pas d'eau! Israël se trouve alors dans un état de manque! Dans une révélation divine de manière providentielle, il est impossible qu'il n'y ai pas d'eau! Israël se demande alors comment Dieu se conduit à ce moment avec eux?
Est-ce la révélation de la conduite de ''Atika Kadisha'', de l'ancien où l'infini se révèle sans aucune limite, ni aucune rigueur qui se révèle sur Israël, la révélation de la traversée de la mer, et alors pourquoi y a t-il besoin d'eau?
où bien sommes nous redescendus dans la conduite duelle de ''Zéïr Anpin'', du petit visage liée au salaire et à la punition, la direction du jugement?
Et à ce niveau, oui le manque existe et il est normal qu'il n'y est pas d'eau dans le désert. Soit Dieu se révèle dans l'illimité et les lois de la nature sont annulées ou bien Dieu se cache à travers les lois de la nature qui vont alors dominer.


En sortant d’Égypte, on sort des limites de la nature pour vivre l'illimité et donc notre rapport avec la matière doit être dénué de tout manque!
Mais si nous percevons le manque c'est que nous ne sommes pas dans cette conduite de l'ancien mais dans la conduite du petit visage, une direction divine restreinte soumise aux lois de la nature. En vérité, Dieu est partout et tout le temps, ce n'est que sa perception qui est soit révélée soit dissimulée et cette perception ne dépend que de la conduite que Dieu veut révéler à un moment précis des 6000 ans.
À la sortie d’Égypte et à la traversée de la mer, c'est la conduite de Atika Kadisha qui s'est révélée, c'est une révélation dynamique et à Mara, au moment où les enfants d'Israël ressentaient la soif, c'est la conduite du petit visage qui se révélait, c'est une volonté divine passive qu'ils percevaient. En Égypte, c'était un dieu passif et à la sortie, c'était un dieu dynamique de l'histoire qui est visible et perçu par tous.


Les enfants d'Israël se sont donc posés la question: ''quel genre de conduite divine se révèle à nous dans le désert?'' Alors Amalek est apparu car il n'apparaît que dans le doute.


Amalek vient bien avant Israël et la sortie d’Égypte en vérité. Il intervient avec le doute et la Torah exige de nous d'effacer ce doute! Amalek apparemment ne veut pas remettre en cause la divinité mais uniquement la présence divine dans l'histoire du monde! Il est écrit: « puisqu'une main s'attaque au trône de Dieu (kess ya)...» ''YA'',


''יה'' sont les deux premières lettres du tétragramme ''יהוה''. Le Trône ''Kissé''


''כסא'' est écrit de manière incomplète ''Kess'', ''כס'' de même le nom divin est écrit incomplet ''יה''. Il manque donc la lettreאet les lettres וה. Tant que Amalek est dans ce monde, les noms de Dieu et de son trône sont incomplets. En fait, Amalek en s'attaquant à Israël, veut cacher les deux lettres ''יה'' qui correspondent aux Moh'in, aux grands cerveaux, aux principes supérieurs. Alors que les deux dernières lettres


''וה'' correspondent aux principes inférieurs, aux forces du monde de la nature. Amalek veut montrer que ce monde n'est conduit uniquement par les deux lettres ''וה'' qui représentent les principes inférieurs de la création, les sept Séphirot inférieurs, le petit visage et le principe féminin. L'intelligence divine et supérieure est alors cachée bien qu'elle dirige continuellement le monde.


Chez l'homme, il y a l'âme et le corps, il y a des principes inférieurs que l'on appelle le corps et des principes supérieurs que l'on appelle l'âme ou les Moh'in. Amalek veut cacher les causes premières du monde, il veut cacher les Moh'in, les cerveaux du monde, les causes premières du monde. Il veut montrer que le monde n'est dirigé que par les causes inférieures qui sont perceptibles par les sens. Mais en fait à l'intérieur de ces sept principes inférieurs du monde, il y a les deux Moh'in que sont ''H'okhma'' et ''Bina''. Amalek veut cacher ces deux cerveaux qui sont représentés par les deux premières lettres du tétragramme ''יה'' car en vérité le monde n'est dirigé que par ces deux Moh'in. La valeur numérique de ''כסיה'' qui est de 95 est la même que ''המן'', le descendant de Amalek. Il veut montrer que le monde n'est dirigé que par le hasard. Il n'y a rien de déterminé, rien ne peut être programmé à l'avance et il n'y a pas de sens à l'histoire du monde. Pour accepter le déterminisme, il faut une connaissance des causes premières, il faut les Moh'in pour percevoir qu'il y a un principe premier qui dirige les sept principes de la révélation. Sinon, l'homme est dépendant des causes proches, ces mêmes causes étant déclenchées par lui-même, devenant donc son propre Dieu.
Aman s'est proclamé dieu tout comme Pharaon. Le fait que Amalek veuille cacher ces Moh'in, est en fait pour donner une prédominance aux sept principes inférieurs. Ces principes montrent la multiplicité car lorsqu'il y a l'âme, la cause première, les Moh'in, tout s'imbrique ensemble. Mais à partir du moment qu'il n'y a pas de cerveaux, il y a alors une dispersion de toutes les forces inférieures. Lorsque ces forces sont unifiées par une âme, par un seul moteur, il y a alors concordance entre tous les principes. Sans ce moteur, l'homme/ ne peut se contrôler comme un fou. Ce sont les cerveaux qui permettent l'harmonie. Amalek veut montrer que le monde n'a pas d'harmonie. Pour comprendre cette guerre entre Amalek et Israël, il faut comprendre ce qu'il se passe dans les mondes divins. Car même en haut, il y a un Amalek, il y a cette brisure d'harmonie, il y a une discordance entre les émanations divines elles-mêmes qui vont faire la nature car chaque principe tire vers son extrême.


Amalek, en bas remet en cause l'harmonie, la cause première, les Moh'in de cette machine que l'on appelle ''l'histoire''. Il veut faire croire qu'elle fonctionne selon d'autres causes qui est '' l'autre dieu'' qui est en fait le Satan. Yaacov s'est confronté avec cet ange, avec ce principe. Ce principe ne se réveille que s'il y a un doute car Yaacov avait un doute, un doute entre Rah'el et Léa. Est-ce la progéniture de Léa ou celle de Rah'el qui va se perpétuer?
Lorsque Essav rencontre Yaacov, celui-ci partage ses enfants en deux camps afin qu'un des deux puisse être sauvé. Alors l'ange de Essav lui est apparu pour le combattre. Le rôle de Amalek est de créer la multiplicité alors que Dieu unifie. Amalek est le principe du mal qui est la séparation. Rah'el par Yossef, représente cet aspect de la divinité appelé Élokim, Dieu immanent, le Dieu dans ce monde et Léa représente cet aspect de la divinité appelé ''AVAYA'', Dieu transcendant, le Dieu d'avant la création, le Dieu d'en haut. On peut dire que ''וה'' de ''יהוה'' correspond à Élokim, cet aspect de la divinité dans ce monde. ''יה'' correspond au Dieu d'en haut. Il faut en vérité faire l'unification de ces deux aspects de la divinité.


Amalek veut séparer le Dieu d'en haut et le Dieu d'en bas. Il veut laisser Dieu en haut et que le monde d'en bas soit aux mains des hommes, la séparation de l'état et de Dieu.


Moshé Rabbénou en combattant Amalek, doit faire cette unification qui est représentée par ses deux mains unies vers le haut, l'unification des deux aspects de la divinité, l'unification de והavec יה. Nous voyons bien que le fleuve qu'a traversé Yaacov au moment de son combat avec l'ange de Essav est ''Yabok'' dont la valeur numérique de 112 est la même que les deux noms divins ''AVAYA'', 26 et Élokim 86. il traverse le doute pour unifier ces deux aspects de la divinité. C'est ce que tout juif proclame trois fois par jour ''Shéma Israël, Hachem est Élokim, Hachem est UN''. Ce n'est pas une simple déclaration où Dieu est UN, mais pour unifier ces deux aspects de la divinité. Il ne faut plus qu'il y ai de différence entre ces deux aspects ''AVAYA'' et ''Élokim'', entre le transcendant et l'immanent.


Amalek pense que ces deux aspects sont deux pouvoirs distincts. Il va entrer dans cet aspect de l'extériorité, de l'indéterminisme afin de le dominer et devenir par cela un ''autre dieu''.


Amalek engendre la multiplicité. La première lettre de la Torah est le principe même de la dualité. ''béréchit'', ''bet réchit'', ''deux commencements''. En vérité, il n'y a pas de dualité mais il y a une présence et une dissimulation de la présence. La présence est l'unité elle-même et c'est par les Moh'in que cette unité peut se percevoir. Et par eux, peuvent être unifiés tous les principes terrestres mais la dissimulation des Moh'in nous permet de voir la multiplicité. Le Ramh'al dit que le corps et l'âme ont 613 émanations, 613 aspects mais le corps s'exprime de 613 manières différentes, l'âme est unique et une dans les 613 parties. Elle s'exprime aussi de 613 manières qui sont unifiées dans une même forme, ces 613 manières sont donc UNE.


« et Amalek vint et fit la guerre à Israël à Réfidim» ''Réfidim se traduisant ainsi

« avec ses mains nonchalantes», il peut attaquer Israël lorsqu'il y a un affaiblissement qui se traduit par une dispersion des forces que l'on n'arrive pas à saisir. C'est lorsque l'on ne saisit pas la Torah que Amalek vient, lorsque l'on ne peut saisir le tout. Amalek apparaît lorsqu'il y a une dispersion, lorsque les deux mains ne sont pas coordonnées, lorsqu'il y a une distorsion entre la droite et la gauche, entre la lumière et les ténèbres, entre le haut et le bas. Cette dualité s'exprime dans tous les niveaux de la création. Notre rôle est de pouvoir faire cette unification du jour et de la nuit, de l'homme et de la femme, de la lumière et des ténèbres, tous les niveaux de la création doivent être unifiés à travers la dualité et le rôle de la Torah est de faire cette unification. « et ils doivent être unis dans tes mains». Par contre, Amalek est là pour séparer et pour séparer il faut occulter la cause première. En occultant les cerveaux, apparaissent la droite et la gauche, il n'y a plus alors d'harmonie. La droite et la gauche qui expriment la dualité ne peuvent s'unir que lorsqu'il y a une tête. Sans les cerveaux, il n'y a pas d'unification.


On peut maintenant comprendre le verset « et lorsque Moshé levait sa main» il levait ses mains vers les cerveaux comme le verset dit « levez les mains vers le saint». Mais lorsqu'il baissait ses mains, Amalek prend le pouvoir et la création prend la forme du multiple. Si la création ne se tourne pas vers sa source, vers l'âme, elle se tourne alors vers la division et la destruction apparaît.


Les deux cerveaux que sont H'okhma et Bina représentent la sagesse, le principe masculin et le discernement, le principe féminin. En haut, ces deux principes sont unis mais si en bas, ils sont séparés, il y a alors la division au sein d'Israël. En fait, Amalek ne peut pas inventer la dualité car elle existe. Le tout est de la transformer en unité et Amalek n'est là que pour empêcher cette unification en cachant ces deux lettres ''יה'' qui représentent les deux cerveaux dans leur unification. Cette unification des deux principes masculin et féminin est représentée par la main de Moshé qui se lève au-dessus de la tête. Lorsqu'en haut se révèle cette union des deux cerveaux, on pourra vivre cette unification des deux principes en bas. Mais lorsque l'on n'arrive pas à dévoiler en bas cette unité de Hokhma et de Bina qui sont les deux principes même de la création, la dualité et la multiplicité apparaît et Israël est alors soumis aux nations. Essav et Yshmaël expriment le multiple, la dualité des deux opposés que sont la droite et la lune, le principe féminin pour Yshmaël et la gauche et le soleil, le principe masculin pour Essav.


Dans les principes mêmes de la création que sont H'okhma et Bina se trouve cette dualité. Il y a l'intelligence pure qui est H'okhma et il y a ce qui permet de discerner, la Bina. On attribue au principe féminin, au Kéli, au réceptacle, le principe du discernement qui ne fait que discerner entre deux choses alors que le principe de la H'okhma que l'on appelle l'intellect-agent est de l'ordre du transcendant. Le monde n'est pas dirigé par cette intelligence transcendantale mais par notre intelligence immanente à partir des sens et donc par la distinction. L'intelligence de l'humanité est de l'ordre de la Bina et non de la H'okhma. La Torah comme la Kabbale est une réception qui provient de l'unité alors que la perception des sens ne peut être que duelle. Sans la Torah, nous sommes soumis complètement à la dualité. Pour cela, Amalek vient avant le don de la Torah pour affermir cette dualité et même si la Torah a été acceptée, cette dualité n'a pas été complètement effacée. Cette sensibilité à la nature, cette partie bestiale de l'homme va rester. Cette guerre contre la dualité est présente à toute époque et celui qui ne veut pas ressentir la cause première dans chaque événement, trouvera une multiplicité de raisons et il lui sera impossible de concevoir l'unité dans toute la direction divine de l'histoire. Et pourtant c'est cela le mystère de l'histoire de Esther, ce nom peut se décomposer en deux parties: la première lettre, le Aleph, représente l'unité et ''séter'', la dissimulation. Il y a l'unité divine dans la dualité, dans la dissimulation de l'histoire. Il faut alors intégrer Amalek et Aman dans l'unité divine car ce n'est que leur souvenir qu'il faut effacer. Il faut effacer ce doute, cet indéterminisme, cette pensée du hasard et le remplacer avec ce qui complète le trône, de כסnous devons revenir à כסאen réintégrant le א, le Aleph, l'unité divine. La H'okhma et la Bina sont là pour pouvoir faire des différences à travers toutes les créatures et ces différences existent car il y a dans les principes mêmes de la divinité ces différenciations, les visages de Abba et de Ima, cette sagesse du haut vers le bas et cette intelligence du bas vers le haut, à partir de la perception des sens. Cette intelligence du bas vers le haut est ce que l'on appelle la ''forme'' mais au-delà de l'intelligence, il y a la substance. Abba, étant la substance et Ima, la mère la matrice. Tout étant inclus dans cette substance, une sorte d'A.D.N. Lorsque l'on parle de sagesse, il s'agit de substance et lorsque l'on parle d'intelligence, on parlera de discernement, de distinction, de forme.
Ce sont les deux aspects révélés par Léa et Rah'el, ce sont les deux aspects de la féminité qui s'expriment dans les deux aspects de la royauté d'Israël, Yossef et Yéhouda qui sont deux formes d'intelligence.
En vérité ces deux formes d'intelligence vont vers la même cause qui est symbolisée par la main. Il faut trouver une unification par une harmonie de ces deux aspects de la création, de ces deux mains. Moshé a réussi a faire l'union de ces deux mains, ne devenant qu'une seule main. Mais lorsque la main de Moshé devenait deux mains, alors se révélait une disharmonie des forces créatrices. Les nations combattent avec des forces multiples de la nature, Israël combat avec Dieu par une unification de ces forces duelles, par une unification des visages, des aspects de toute la création. Lorsque ses deux mains deviennent une, ce sont tous les visages qui s'unissent et remontent jusqu'à Arikh' Anpin. C'est l'union entre Élokim et Avaya et la faute du veau d'or va briser cette union du visage de Dieu immanent et du visage de Dieu transcendant.
Israël par la faute, veut rejeter le Dieu transcendant, il ne veut que le Dieu de la nature, que Élokim, le Dieu de la récompense. Il ne voulait pas d'un Dieu dynamique de l'histoire (le grand visage) mais un Dieu passif assujetti aux actions de l'homme (le petit visage). Le grand visage relie la main gauche à la main droite pour les transformer en une seule main. Il ne faut laisser les mains nous dominer ''les mains étaient les mains de Essav'' et ce n'est que lorsque nous les élevons vers le haut qu'elles deviennent ''foi''. C'est la foi en Dieu qui transforme ces deux principes en un seul principe. C'est la foi qui va amener l'union de Abba et Ima avec Zéïr Anpin et Noukva.


Amalek veut montrer que ce monde n'est pas subordonné à un autre monde. Il accepte le Dieu de la création mais il refuse d'être soumis à lui dans les événements d'en-bas. Nos maîtres enseignent que Amalek est venu à cause d'une femme qui s'appelle Dina. L'idée de Amalek est de refuser les Moh'in, les grands cerveaux. Ses cerveaux sont inhérents à la nature, apparaît alors le dieu étranger ou plutôt une multiplicité d'autres dieux car il y a une multiplication d'événements engendrés par une multitude de causes mais il n'y a jamais de cause première.


C'est ce qu'ont retenu aussi Yshmaël et Essav. Éssav pense que dans ce monde, l'homme est devenu dieu, le haut s'étant fondu dans le bas jusqu'à être complètement occulté. C'est la divinisation du monde matériel. Yshmaël est différent, pour lui dieu dans ce monde n'est qu'un instrument et le véritable monde est le monde futur. Le monde spirituel est alors un monde charnel. Si Yshmaël a matérialisé le haut, Essav a divinisé le bas. Ces deux aspects sont ces deux mains, la droite et la gauche séparées. Ces deux peuples ont révélé un aspect du judaïsme. La dualité s'exprime à travers ces deux monothéismes. C'est Amalek qui sépare ces deux pôles de la divinité.
C'est Yaacov qui a séparé le camps de Yossef (le Dieu immanent-le Messie fils de Yossef) et le camps de Yéhouda (le Dieu transcendant-le Messie fils de David) devant Essav. c''est le combat de Yaacov avec l'ange de Essav pour créer cette division entre ces deux mondes. Lorsqu'il y aura l'unification de ces deux visages de Dieu, Amalek n'existera plus. Amalek ne vient que refléter et exprimer la dualité qui est composée de ces deux aspects de la création, de ces deux genres d'intelligence, l'intelligence naturelle que l'on peut concevoir à partir de la nature et de la forme mais en remontant ces deux pôles vers le haut, ils ne deviennent alors qu'un. C'est ce que nous faisons par les ablutions des mains, nous les élevons après au-dessus de la tête, ces deux mains qui correspondent à cette dualité de la droite et de la gauche, lorsque nous les purifions, nous pouvons alors les élever au-dessus de la tête pour les unifier. Il n'y a plus alors de doute. Il faut être capable d'élever nos mains, nos actions et tout ce qui nous arrive au niveau de la tête, de l'unité divine, de la sagesse du Kéter, de la cinquantième porte de la sagesse. La Kabbale est la Torah du Kéter, de cette cinquantième porte de la sagesse. Cette couronne unifie les deux cerveaux, il n'y a plus alors d'opposés et donc il n'y a plus de Amalek. Il faut éliminer la conséquence de Amalek, la zizanie et la discorde. En occultant l'unité, il exprime cette multiplicité qui existe en vérité depuis le début de la création. Mais si elle existe, comment a t-elle été déviée et mal utilisée par les hommes?
Car en fait le premier Amalek a été le premier homme qui en allant dans l'arbre de la connaissance, a matérialisé la première séparation, il a voulu expérimenter cette voie de l'expérience ''c'est ma force et la puissance de ma main qui fait la guerre''. C'est la séparation du ciel et de la terre qui deviennent alors deux opposés. Cette dualité va alors être utilisée de manière séparée. Il va y avoir séparation entre le bien et le mal. Et chacun va ressentir qu'il fait le bien et qu'il rejette le mal. Yshmaël va combattre le matériel qui pour lui est le mal et Essav va combattre le spirituel qui pour lui est le mal.
Israël est ce lien entre ces deux mondes. Le Zohar explique l'importance de relier la nuit et le jour par l'étude de la Torah et par la ''réparation de la moitié de la nuit'', ''Tikoun H'atsot'' c'est-à-dire unifier le soleil et la lune, le jour et la nuit, les faisant par cela redevenir une seule et unique création avec deux pôles masculin et féminin. Car dans chaque niveau de la création, il y a ces deux pôles qui existent à différents degré de séparation ou d'union. Ces deux pôles sont représentés par Léa et Rah'el, l'intériorité et l'extériorité.


 Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja

Publie par la Source des sagesses
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