samedi 5 août 2017

Le rôle du Temple de Jérusalem chez le Ramhal

Le rôle du Temple de Jérusalem chez le Ramhal
Il ne suffit pas de croire qu'il y a un Dieu transcendant c'est-à-dire un Dieu au-delà des lieux et du temps, de vivre l'expérience de la transcendance, de l'extase en dehors du corps mais il faut croire que cette expérience divine est aussi dans ce monde grâce au temple de Jérusalem. On est alors capable de vivre l'expérience de l’immanence grâce au temple du Roi Salomon. Ce que le Roi Salomon a réussi à faire même si la loi de construire un tabernacle était déjà à l'époque de la génération du désert, est de comprendre l'idée, le sens mystérieux du temple. Ce qui manquait n'était pas le plan du temple, sa structure mais le sens mystérieux du temple.

Bien que Israël est revenu sur sa terre, il manque encore quelque chose qui est si l'on peut dire son âme. Cette âme est là mais elle reste dans un niveau transcendant qui n'est révélée ni à Israël ni aux nations. Il est évident qu'à travers l'histoire Dieu révèle sa volonté, sa pensée mais concrètement il manque une maison qui exprime la prophétie qui est cette âme. (toute personne qui entrait dans le temple, avait cette possibilité de prophétiser car elle ressentait la présence divine).
Cette âme est engendrée par les mesures du temple. Ces mesures sont en fait les mesures avec lesquelles Dieu organise et dirige le monde. Ce sont les mesures avec lesquelles, il a créé le monde et que l'on appelle ''Séphirot'' ''principes''. Ces forces s'expriment sous forme de mesures. Pour le Ramh'al, ce sont les mesures de l'épanchement du transcendant qui lui est inaccessible à aucun être ni aucune créature. Le transcendant a la possibilité de se révéler grâce à ce que l'on appelle la ''Atsilout'', l'épanchement ou émanation divine. Cet épanchement du divin que l'on appelle ''Atsilout'' est représenté par le ''saint des saints''.
Le temple est composé de quatre parties essentielles: 1/le saint des saints 2/ le saint (la chambre- le Hékhal) 3/ la cours des prêtres des Léviim et des Israël 4/ la cours des femmes. Derrière cette extériorité du temple, derrière ces pierres et ces bois, il y avait une spiritualité et seul l'extériorité de ces pierres et de ses bois a été détruite.

Le temple de Jérusalem reflète le microcosme du monde, de tout l'univers et aussi de l'homme. C'est aussi la structure du char céleste, du plan divin de la création et de l'histoire. Au niveau de l'homme, il est clair que le crâne de l'homme correspond à l'arche sainte, les deux hémisphères du cerveau correspondant aux deux tables de la loi, le cervelet correspond au rouleau de la Torah. Ces trois cerveaux correspondent aussi bien à l'arche sainte et à ce qu'elle contient. Ce sont les Moh'in-cerveaux du monde qui correspondent aux principes de ''H'okhma-Bina-Daat'' les principes de la sagesse, du discernement et de la connaissance, tout cela enfermé dans une boîte qui s'appelle le crâne dont le principe s'appelle ''Kéter''.
Il y a donc trois niveaux au niveau du crâne qui correspondent au moteur du monde, à l'intelligence du monde, à l'origine de la connaissance aussi bien chez l'homme que dans l'univers.
Les yeux de l'homme correspondent au candélabre, c'est la vision. Ils correspondent aux sept branches comme ce que mentionne le prophète à propos des ''sept yeux de l'éternel'' qui représentent l'intelligence, l'expression de l'intelligence, de la connaissance comme il est écrit ''les yeux de l'assemblée'', ''les yeux des sages''. Le candélabre contient aussi les autres sciences qui convergent toutes vers la lumière centrale qui s'appelle la Torah et qui est le luminaire qui puise directement la lumière du divin, qui éclaire les autres sciences et qui elles, convergent vers cette lumière centrale. Ceci pour montrer cette symbiose mais aussi cette soumission et cette intégration à la sagesse divine.

Dans le Hékhal, il y a aussi un autel des encenses qui correspond à l'odorat. Pour le Ramh'al, il s'agit d'atténuer la colère de la direction divine du monde mais il correspond en même temps à la sérénité et à la paix. Le fait de brûler les encenses va retirer la colère (qui est liée au nez). Mais par le nez, il y a aussi une transmission au cerveau pour atténuer cette colère et amener la sérénité et la paix. Cet encense apporte la paix. L'encense correspond non seulement au nez mais aussi à la symétrie car il se trouve entre les deux yeux, entre la droite et la gauche, cela correspond donc à l'harmonie et la sérénité.
Lorsque les Cohanim faisaient le service dans le temple, ils entraient dans un rapport universel. Par exemple, les douze pains sur la table de proposition correspondent à l'épanchement de la bénédiction à toutes les extrémités du monde. Et s'il y avait une lacune dans le travail du Cohen, lors de la préparation et de la mise en place des pains de proposition, il y avait quelque part dans le monde, la famine. Ainsi si l'encense était allumé correctement, il n'y avait pas de guerre dans le monde. La guerre ne venait que lorsque l'encense n'était pas approché avec les bonnes intentions. De même lorsque le candélabre était allumé convenablement, la sagesse divine s'épanchait dans tous les coins du monde et les autres sciences puisaient leur sagesse de la Torah.
Le saint des saints étant l'endroit des Moh'in-cerveaux, ''H'okhma-Bina-Daat'', le saint étant l'endroit des sens supérieurs tels que la vue, l'odorat et le goût, les yeux, le nez et la bouche.
Devant ces deux salles, il y avait un escalier de quinze marches qui montre l'ascension des hommes jusqu'au Hékh'al, jusqu'au niveau de la vision.
La cour des Israël où il y avait l'autel des sacrifices animales représente les parties basses de l'homme, le système digestif, l’œsophage, la bile, l'estomac et les intestins. Seuls les graisses et le sang étaient consumés sur l'autel par le feu. Il y avait aussi des tuyaux dans l'intérieur de cet autel où étaient versés des libations de vin et d'eau. Cette action permettaient au monde de se protéger de son système digestif c'est-à-dire des maladies. Le sang et la graisse qui représentent les pulsions matérielles de toute créature, doivent s'élever et être sanctifiés sur l'autel des sacrifices. Lorsque le sacrifice était approché convenablement, les fautes étaient pardonnées. Car les fautes viennent de l'envie et cette envie se matérialise par la graisse et le sang. Ce sont ces deux éléments qui vont animer l'envie, la convoitise, la jalousie et toutes les mauvaises qualités. Pour cette raison, l'expiation des fautes se passait uniquement par l'autel des sacrifices. Par toutes ces actions sur l'autel, le monde était épuré.
Puis il y a la dernière cour, la ''cour des femmes'' qui représente le principe géniteur. Dans les mondes métaphysique, cela correspond au monde de la Assya, le monde de la fabrication, le monde de l'action. Il fallait aussi le sanctifier en donnant une place spécifique aux femmes dans le temple pour élever le principe géniteur.
Le temple dans son origine correspond aux principes divins avec lesquels, Dieu crée le monde, au chariot divin qui est l'association de toutes les forces de la création, en les rattachant les unes aux autres. Par le temple, Israël va devenir associer dans la complétude du monde.

On voit dans la Torah qu'après la révélation Sinaïtique qui parle du don de la Torah, on parle des lois sociales bassement matérielles comme le meurtre, les coups, les insultes...les dommages des animaux. Pourquoi la Torah nous parle t-elle maintenant de toutes ces lois? La première des lois édictée alors est la loi de l'esclave hébreu, comment parler d'esclave alors que la Torah est le principe même de la liberté? En vérité, la Torah nous décrit la situation de l'homme lorsqu'il va s'éloigner de la situation parfaite de la révélation divine au mont Sinaï. Celui qui ne prend pas conscience de sa relation avec Dieu, va devenir esclave de ce monde. C'est le message que donne de suite Dieu après le don de la Torah. L'homme devient l'esclave de ses propres pulsions s'il ne prolonge pas le Sinaï dans sa perception du monde. Cette prolongation du Sinaï ne peut se faire que grâce à l'arche sainte et au temple.
Le Ramh'al explique que la Torah aurait logiquement dû expliquer la construction de la tente de rendez-vous tout juste après le don de la Torah car pour que ce don soit effectif, il faut faire don de soi et construire ce sanctuaire qui va prolonger cette perception de la proximité du divin à l'intérieur de tout être. C'est le but du don de la Torah, faire descendre la présence divine dans ce monde et ceci se fait lorsqu'il y a la crainte de Dieu. Alors il n'y a plus besoin des épreuves pour se rappeler de Dieu. Ce n'est que sans la crainte de Dieu, qu'il faut alors des juges et des policiers car nous entrons de ce fait dans la conduite du jugement, de l'envie du salaire et de la crainte de la punition où les catastrophes sont possibles. Le but du temple est d'épancher une peur révérencielle sur la création mais aussi de réguler et harmoniser toutes les forces antinomiques qui existent et qui composent le monde.


Rav Mordékhaï Chriqui
Mise par ecrit par Rav Michael Smadja
( ) la source des sagesses 
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