dimanche 18 février 2018

Paracha-Ytro-2 états avant la révélation de l'Unite


Amalek et Yitro: deux étapes avant la révélation de l'unité

Ces deux personnages représentent deux étapes importantes dans la révélation finale.
« Yitro le beau-père de Moshé a entendu tout ce que Dieu avait fait pour Moshé et pour son peuple...» il a entendu en particulier la guerre contre Amalek qui est celui qui renie l'unité de Dieu. Yitro a connu toutes les forces de la nature, il était un serviteur de toutes ces forces idolâtres. Ce même homme va donner son nom à ce chapitre où les dix paroles vont être données.
 Le Zohar explique que Yitro est le premier a avoir reconnu Dieu comme étant non seulement le Dieu créateur mais aussi le Dieu dans l'histoire. Si Yitro n'était pas venu recevoir le peuple d'Israël, alors jamais les forces du mal auraient pu se soumettre au pouvoir divin. Du fait que Yitro reconnaisse la grandeur et la puissance de Dieu c'est-à-dire son unité suprême et qu'il se soumette à cette unité, alors les forces ontologiques de toute l'impureté que l'on appelle les ''forces du côté maléfique'' ont pu se soumettre à l'unité divine. Il fallait d'abord que le Roi ''Pharaon'' puis le prêtre Yitro reconnaissent Dieu et qu'ils se soumettent à celui qui dépasse toutes les forces et les dieux qu'ils avaient reconnus en tant que forces divines pour que les forces du mal puissent être brisées afin que l'autre côté se soumette au pouvoir suprême que ce soit dans les mondes supérieurs ou dans les mondes inférieurs. Ce n'est qu'après la soumission de ces trois êtres que sont Pharaon, Yitro et Amalek que Israël va pouvoir recevoir la Torah. Alors toutes les nations reconnaîtront que Dieu est l'être souverain. À ce moment, toutes les croyances ont été brisées. Yitro étant la symbolique du paganisme. Pour cette soumission, Yitro a eu le mérite d'avoir ce chapitre de la Torah en son nom. Il reconnaît alors cette relation privilégiée que Israël a avec Dieu. Amalek est le moteur qui va amorcer le retour et cette avancée de Yitro vers le Dieu de vérité. Yitro rejoint le peuple d'Israël à Réfidim, un endroit où les hébreux étaient démotivés dans l'avancée au mont Sinaï. C'est à cet endroit que le peuple d'Israël va rencontrer Amalek et va lâcher prise dans la possibilité de saisir la perception de l'unité divine. Il était fatigué de vivre cette perception divine où l'homme est absent, sans liberté sensorielle alors Amalek apparaît. En vérité, le peuple d'Israël montre qu'il n'est pas encore prêt à vivre l'expérience de l'éternité. Amalek représente cet autre dieu ou plutôt cette force qui veut occulter le véritable Dieu. Il est celui qui cache l'origine des origines. Il remet en question la souveraineté de Dieu. Il n'y a que les lois de la nature et le hasard pour lui. La cause principielle n'existe pas pour lui. Il y a plusieurs causes mais aucune n'est absolue, n'est permanente, n'est éternelle dans le temps. Amalek ressemble à Yitro qui est lui aussi au service des forces multiples de la nature. Mais il y a une distinction entre Amalek et Yitro. Si Yitro représente le paganisme où toute cette multitude de forces régit la création, il arrive quand même à reconnaître qu'il y a une force qui est au-dessus de toutes ces forces. Yitro avait une intimité avec ces forces mais en apprenant que Amalek est tombé, il a compris que le Dieu d'Israël était extraordinaire. Amalek occulte Dieu en acceptant des lois et non des dieux. Toutes ces forces sont la conséquence du hasard. Le hasard n'est que la dissimulation de Dieu, il n'y a rien d'actif dans sa matérialisation. Il ne vient pas remplacer Dieu mais il vient le cacher, le nier. Il croit qu'il n'y a aucune puissance qui dirige le monde. Il n'existe qu'au niveau de l'immanence, de Dieu dans ce monde et non de Dieu dans son universalité, de l'au-delà de la création. Il vient combattre Dieu dans l'histoire et non le Dieu de la création. C'est une guerre contre l'athéisme alors que Yitro représente le paganisme. La valeur numérique de Amalek est la même que ''l'autre dieu''. Il y a le Dieu unique et l'autre dieu. Comment peut-on renier Dieu? C'est en vivant uniquement la nature du monde que l'on peut se détacher de cet emprise de la matière et de ces dissimulations qui empêchent la perception divine. Toutes les forces cosmiques si elles sont en harmonies peuvent permettre de percevoir l'unité qui les relie entre elles. Amalek n'est pas en fait un athée mais il pense que la nature elle-même est dieu, il n'y a pas une force transcendante qui est supérieure à tout. Toutes les causes sont valables pour nier et renier l'unité suprême. L’Égypte est en fait toutes ces lois de la nature et Dieu nous a fait sortir de ces lois ou plutôt de la foi en ces lois. Amalek croit en ces forces de la nature mais leur retire toute notion de sacré et de divin au contraire de Yitro. C'est la désacralisation de la nature alors que chez Yitro, il y a une sacralisation de la nature. Il ne manque à Yitro que la connaissance du chef d'orchestre qui est au-dessus de toutes ces forces. À aucun instant, ces forces ne peuvent agir sans recevoir leur ordre du suprême et de l'unique. Il n'y a alors aucune force qui est intrinsèquement mal. Elles peuvent provoquer et engendrer des détériorations dans le monde mais c'est pour amener celui-ci et les hommes à une certaine conscience. Le mal ne peut être vu que comme un moyen éphémère afin que l'homme prenne conscience de l'unité divine. Et même le peuple d'Israël doit se confronter à ce dieu étranger, à Amalek, à celui qui occulte l'unité suprême. Il y a aujourd'hui des gens qui servent Dieu mais ne servent pas l'unité suprême et il y a aussi des adorateurs de la rationalité et des lois de la nature mais qui n'ont rien à voir avec le sacré, avec le saint et à plus forte raison avec le saint des saints qu'est l'unité suprême. Ces deux tendances sont aseptisées, sont sans véritable Dieu. Yitro et Amalek sont en fait deux prises de conscience, deux préparations, deux étapes préparatoires au don de la Torah. D'abord il y a Amalek qui cache et occulte qui va se soumettre et il y a Yitro qui va aussi se soumettre à l'idée du Dieu suprême. Il va aussi soumettre avec lui toutes les forces de la nature. Ces forces ne sont étrangères et idolâtres que parce qu'elles ne sont pas unifiées, parce qu'elles ne sont pas en harmonie entre elles. L'éternel est l'unificateur des forces que les nations ont rendu divines. Si avant, les nations considéraient le soleil comme un dieu aujourd'hui on peut considérer une lois physique comme immuable et donc divine. Amalek est dans l'instant présent qui est perçu comme éternel et donc sans cause exclusive. Amalek et Yitro sont dans ce côté gauche, dans cette rigueur de l'arbre de la connaissance. C'est le côté droit de l'arbre de la vie éternel qui nous amène à la conscience d'un Dieu unique et qui dirige les rigueurs de cet arbre de la connaissance. Essav correspond à ce côté gauche de la Klippa, de l'écorce, l'empreinte même de la souillure du serpent mais dans toute sa splendeur dans le secret de Caïn qui est la force de la conquête de la nature. Mais Amalek le petit fils de Essav est entré dans une plus profonde impureté, il est l'âme, l'esprit même du serpent ontologique. La subtilité de Caïn et de la gauche va être extraite par Yitro. Il va extraire le bien qui existe dans cette nature qui peut il est vrai être mauvaise. La nature comme la nature humaine peut donner des écorces si l'on ne s'occupe pas d'elle. Elle peut donner aussi des épines. Elle peut même donner naissance au serpent. Il y a donc quelque chose dans cette nature qui est d'un ordre dangereux qui est contraire à la vie. Mais en vérité, il n'y a rien qui peut être le contraire de cette vie et de cette volonté de l'éternel. Le mal n'est mal que seulement s'il est détaché de sa véritable origine. Seule, la Torah peut établir ce rapport entre le mal et sa véritable origine. L'homme par la Torah peut rattacher le mal à son origine divine. Il peut alors rattacher le présent à l'éternité en le déconnectant de sa force éphémère. Yitro n'a pu se déconnecter d'avec Amalek que lorsque Israël a fait chuter ce même Amalek. Il peut alors se plonger dans l'unité divine. Il n'y a pas plus grande force que le Tétragramme pour relier toutes ces forces. Amalek est dans la négation alors que Yitro est dans la foi même si cette foi est de l'ordre de l'erreur. C'est Amalek qui ramène Yitro à l'unité divine et même plus, c'est Amalek qui permet à Israël d'arriver au mont Sinaï. Cet possibilité de recevoir la Torah ne peut se faire uniquement si l'on retire Amalek de notre perception de l'existence. Le paganisme ne se révèle que lorsque la perception de l'existence se fait de manière particulière comme le révèle Amalek. En enlevant cette perception où tout n'est que hasard et donc sujette à mon action, alors l'unité de toutes les forces de la nature va se révéler.

Rav Mordékhaï Chriqui 


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