dimanche 5 août 2018

Les Portes de la sagesses 15/138

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 15

Chapitre 2 - Portes 15   " Les Séphirot et les Lettres "

Porte 15 - cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita

Tout ce qui est rattaché à l'existence de cette construction, à ce plan divin est le premier axiome de toutes les Séphirot, la base, le plan de toutes ces racines. À ce niveau du plan, on ne pose pas de question car à ce niveau, il n'y a pas de raison perceptible.
Pourquoi y a-t-il arikh, abba, Ima...? Pourquoi y a-t-il dix Séphirot? On ne connaît pas la véritable raison car cela dépend de la volonté suprême. Mais après le premier axiome, on peut poser des questions. Il ne peut y avoir de questionnement sur le Kéter lui-même mais ce qui vient après le Kéter, est accessible à la compréhension car on parle déjà de la dynamique de l’action, de son expression.
La H'okhma, la Bina vont alors s'exprimer dans le monde et nous pourrons alors percevoir leur imbrication dans la direction. Et donc puisqu'ils ont une dynamique, une expression dans la création et dans l'histoire, nous pouvons alors poser des questions. Mais ce qui est au-delà de l'action qui est de l'ordre du potentiel, il ne peut être perçu et donc, nous ne pouvons poser de question à ce niveau. Au niveau du Kéter, il ne peut y avoir de question mais après le Kéter, il peut y avoir des questions. Il y a des divergences chez les Mékoubalim si nous pouvons poser des questions au niveau de la H'okhma? Car en générale, toute la discussion que nous avons sur les Séphirot, se situe dans les sept Séphirot inférieures. On ne parle pas beaucoup des trois premières Séphirot.
Le Kéter dont on parle dans cette porte est le Kéter du début, du Tsimtsoum, le Kéter supérieur et non du Kéter de la Atsilout qui lui déjà est susceptible de questionnement. On parle du premier plan divin avant que les Séphirot ne se révèlent. Cependant d'après le Ari Zal même au niveau de la H'okhma, on ne demande pas. Ici, nous parlons du Kéter et de la H'okhma universelle.
Nous allons voir dans cette porte, qu'est-ce qui est interdit d'expliquer et qu'est-ce qui est autorisé d'expliquer. Tout ce qui dépend de l'existence de la construction qui est le premier axiome, n'a pas de raison perceptible car il s'agit de la couronne supérieure, du Kéter suprême sur lequel le talmud dit: ''dans le redoutable, ne recherche pas'' car la lumière du Kéter est le mystère de la première loi. Le premier degré de tous les degrés qui définit comment vont être les principes. Et de quelle manière ils vont se révéler dans la Atsilout, dans la Briya, la Yétsira et la Assiya. On peut dire que le Kéter est l'ensemble de tout. Le Kéter est attaché au Eïn Sof, à l'infini. La différence est que le Eïn Sof est la toute puissance infinie alors qu'au niveau du Kéter suprême, c'est la première étape qui va sortir cet infini. Cependant même si c'est une première étape, un début de quelque chose, il reste encore attaché à cette volonté infinie. Quelque chose qui a un but est déjà perceptible car limitée. Quelque chose qui ne rentre pas dans le cadre de la pensée humaine, ne peut être compris. Donc en vérité, même le Kéter peut être défini comme ''infini'' car il est insaisissable mais non parce qu'il est infini car seul le Eïn Sof est infini. Mais la volonté qui va se révéler en tant que Kéter, est un plan qui est limité. Mais puisqu'il est attaché à l'infini, on ne peut le saisir. Et à ce titre, il est infini et le Zohar appelle ce Kéter le ''Kéter suprême du Eïn Sof''. Il est impossible de percevoir ce premier axiome qu'est le Kéter car il est attaché à la racine première. C'est parce qu'il trouve sa racine avec le tout puissant qu'il est insaisissable. Et puisqu'il nous est interdit de discuter du Eïn Sof, de sa perfection, donc, il nous est interdit de réfléchir sur le Kéter. Il est interdit de chercher un sens, une raison car la raison est enracinée dans l'infini.
Cependant à partir de la Séphira de la H'okhma qui est la pensée qui va subdiviser, qui va distinguer les choses comme il se doit, il est permis d'en parler mais elle va distinguer selon le premier axiome. Au début ce n'est qu'une seule chose et c'est la H'okhma qui va distinguer. La définition ne va commencer qu'au moment où il y a une force qui est capable de rentrer dans le domaine de la distinction. Par exemple, une semence a la couleur blanche, en la faisant entrer dans la terre, elle va se décomposer pour donner naissance à des distinctions. Mais au début on ne peut percevoir ces distinctions. Autre exemple, une pensée qui n'est pas encore claire lorsqu'elle devient une phrase, alors elle distingue et elle permet de percevoir le fond de la pensée. Le verset dit ''tout, D-ieu, tu as fait avec la Sagesse, avec la H'okhma''. Donc tout notre début est au niveau de la H'okhma comme le Zohar explique le verset ''au commencement, Élokim créa les cieux et la terre'' au commencement c'est-à-dire par la sagesse. Le Ramh'al explique qu'il y a un commencement et aussi un commencement à ce commencement comme dans le mot ''Béréchit'' deux commencements. Le début révélé qui est la Séphira de la H'okhma et le début caché au niveau du Kéter où il n'y a pas la possibilité de connaître. Il faut qu'il y ait cette notion de H'okhma. Car ce qu'il y a dans H'okhma, il y a dans Kéter car celui-ci contient tout ce qu'il y a dans la direction. Mais puisque tout est contenu non pas par rapport à la direction mais par rapport à l'existence en potentiel, donc, il n'y a pas d'expression. Dans le Kéter se trouve le tout qui est imperceptible mais quand ce tout se trouve dans la H'okhma, c'est déjà le commencement de la gradation où le potentiel va sortir en acte. C'est ce que l'on appelle le mouvement. Mais tant que cela est enfermé dans le niveau de l'existence, on ne peut en parler. Dans le Kéter, rien ne se prépare, tout est contenu d'une manière primordiale, du niveau de la première existence qui est inconcevable. Et là-bas, il y a le sens réel de l'existence, le principe divin alors que dans H'okhma, il y a déjà le principe humain. Le Kéter est en vérité l'unité divine qui est le véritable principe divin. Le Kéter est le mystère de l'unité. Notre perception ne se fait qu'après la révélation générée par cette unité. C'est pour cela qu'il y a des gens qui ne veulent pas étudier la Kabala car ''de ce qui est redoutable, on ne discute pas'' puisque ce sont des raisons qui nous dépassent. Le Ari Zal dit que l'interdiction n'est qu'au niveau du Kéter et peut être aussi au niveau de la H'okhma. Mais connaître la direction où tout commence à se distinguer, au contraire, il y a une Mitsva d'étudier et d'approfondir. La Bina est le véritable commencement de la distinction d'après le Ari Zal et donc de la compréhension. La révélation des Séphirot d'après le Ramh'al n'est qu'après la Bina, le plan de Adam Kadmon ne se révèle qu'après Bina.
Il y a donc trois niveaux avant la révélation de ''Adam Kadmon'' où il y a dix Séphirot qui se révèlent entièrement. A-K est une disposition des dix Séphirot qui est déjà une connaissance totale. Cependant, avant cela, il y a trois niveaux: Kéter, H'okhma et Bina. Le Tsimtsoum se trouve au niveau de Bina. Pour le Ramh'al, la Hokhma distingue déjà et donc on peut la comprendre. Et la Bina est encore une étape plus basse car elle va révéler la Hokhma. La véritable direction que l'on peut distinguer est dans les sept Séphirot inférieures. En fait Kéter, H'okhma et Bina n'étaient qu'une préparation à cela. Le Kéter étant le plan caché où le sens est divin.
La H'okhma prépare déjà et organise tout et la Bina révèle tout. Mais déjà dans la H'okhma, puisqu'elle organise tout en parties, on peut alors discuter. La Bina est la mère pour cela, c'est à ce niveau qu'il y a le Tsiltsoum, c'est le ventre. C'est par les Séphirot que va se révéler la volonté divine. Donc tout A-K et Atsilout ne sont que la révélation des sept Séphirot inférieures. Kéter, H'okhma et Bina seraient comme des phases dans la pensée divine avant la sortie. Car la sortie en tant que Séphirot ne se fait que dans A-K.
Mais dans ''Kéter-H'okhma-Bina'' les Séphirot ne sont pas comme des principes sous forme d'actes mais comme des pensées, les Séphirot n'étant qu'un fil issu du Eïn Sof. Lorsque l'infini finit de se cacher alors il y a la révélation. Mais il y a trois étapes à franchir, ''Kéter-H'okhma-Bina''. Mais réellement les Séphirot sont considérées seulement comme sept. la H'okhma distingue le tout et la Bina distingue chaque Séphira à sa place. Un exemple: la H'okhma est comme un fœtus avec tous ses membres mais pas encore à leur place et Bina, chaque membre est placé à son endroit d'origine, le foie à sa place, le cœur à sa place....
la H'okhma étant une distinction mais dans un ordre général. La H'okhma qui est la pensée, voit le tout ou chacun est attaché à l'autre avec un but commun. La Bina a une fonction particulière de sortir en acte et donc elle va donner la particularité. La vraie compréhension n'est qu'à partir de la Bina. Le Kéter étant l'unité supérieure, l'origine de toute chose et la H'okhma une unité moindre mais une unité tout de même car les Séphirot vont toutes dans le même but. Les Séphirot au niveau du Kéter ne sont dans leur essence que pensées divines, l'essence du divin.
Rav Mordékhaï Chriqui 

Retranscription Rav Michael Smadja

Publie par la Source des sagesses

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