mardi 21 avril 2020

Les 138 Portes de la Sagesse 26/138

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 26

Chapitre 3 - Portes 26   " Le TsimTsoum "

Porte 26- cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita






Il y a trois définitions de la Lumière émanée:

1/ Le Réchimou, la trace.
2/ Makom, endroit, ce n'est pas un endroit physique mais la possibilité à la création d'exister
3/ H'allal, espace primordial, vide que D-ieu va remplir.

1/ Le Réchimou, est la réalité qui est la racine des mondes inférieurs, son A-D-N où il est inscrit tout ce qui va se passer. 2/ Makom, cela veut dire '' donner la possibilité aux êtres inférieurs d'exister. 3/ H'allal, car à ce moment, il n'y avait rien de créé si ce n'est sa lumière infinie. Dans les écrits du Ari, il n'est mentionné que les deux dernières définitions pour la lumière émanée: ''H'allal'' et ''Makom'' car ces deux définitions vont de paire. Mais la notion de ''Réchimou'' n'est mentionnée que par un ou deux sages de la Kabbala et bien sûr par le Ramh'al.

Pour lui, le Tsimtsoum n'est qu'un retrait de l'infini, d'une force spécifique que D-ieu veut dévoiler. Et de cette force limitée, va naître toute la création. Le Tsimtsoum a fait que se dévoile de lui, une force de parmi une infinie possibilités de forces. C'est cela que le Ramh'al appelle ''Réchimou'', la trace de son infini dans le fini, une lumière nouvelle qui n'est pas nouvelle mais qui paraît nouvelle. Cette lumière qui est l'engendrement du Tsimtsoum est la racine de tous les mondes inférieurs. C'est le Réchimou c'est-à-dire la trace de ce qu'il y avait, c'est la Malkhout du Eïn Sof, de l'infini.

Quel est le lien avec la définition de ''Makom'' ou ''H'allal''? Car ces deux définitions expriment une idée de vide dissociées de la définition du Réchimou! En vérité, le Ramh'al a une nouvelle définition du ''Makom'' et aussi du ''H'allal''.
La lumière émanée a été appelée ''Réchimou'' car on été renouvelées d'autres choses. Le mot ''Réchimou'' est un nom qui fait référence au passé car à un moment, de nouvelles choses se sont produites et donc, son nom a changé. Le nom éveille en fait son action.

La lumière émanée est appelée ''Réchimou'', la trace de la lumière primordiale infinie qui est restée dans le ''H'allal'', dans l'espace 'vacant', c'est-à-dire au moment du Tsimtsoum. Cette trace peut être expliquée ainsi: la trace d'un pas sur le sable. Au début, l'infini remplissait tout l'espace. Il n'y a rien en dehors de lui. Mais à un moment donné, il détermine un ''H'allal'', un espace dans lequel va se jouer tout l'enjeu de la création. Cette empreinte donc s'appelle aussi ''Makom'', l'espace de toute l'existence car il leur donne l'existence. L'expression ''endroit'', ''Makom'' ici veut dire ''possibilité d'être'' ce que le sans-fin qui est le sans-but, ne peut pas donner comme possibilité d'exister. Cet endroit, ce ''Makom'' s'appelle aussi ''H'allal'' ''espace vacant'', littéralement cela veut dire le ''vide'' mais en fait c'est l'espace vacant de sa lumière infinie, l'infinie ne se trouvant pas comme auparavant.D-ieu crée à partir d'un espace. Il crée d'abord un espace primordial avant qu'il y ai la révélation des Séphirot, des premiers principes de la création.

C'est ainsi que l'on comprend superficiellement. Cet espace primordial est le résultat du Tsimtsoum, du retrait. Il crée la possibilité d'exister par une limite. Cette limite va créer l'espace entre lui et nous. S'il n'y a pas cette limite, nous retournons en lui.
Il y a comme une sorte de barrière qui permet une existence en dehors de lui. Mais en réalité, il n'y a rien en dehors de lui. Nous, nous sommes en dehors de lui mais lui n'est pas en dehors de nous. C'est-à-dire que par cette conscience d'être séparé de lui, nous pouvons exister mais en réalité, il n'est jamais séparé de nous. Ce n'est qu'une impression qui s'appelle le Réchimou, le Makom et le H'alllal.
Le Ramh'al dans Adir Bamarom explique cela ainsi: ''il y a un tsimtsoum pour les émanations (les créatures) mais pas pour la source de l'émanation (D-ieu). Puisqu'en fait il nous dirige et nous donne l'existence, cela veut dire qu'il est en nous.
Cet espace primordial qui crée cette séparation, est en lui. Pour pouvoir faire les Séphirot qui sont les premiers principes de la création, il crée cet espace qui va contenir ces Séphirot.
D'où viennent ces Séphirot?
Elles viennent d'une trace, la trace de l'infini qui était là auparavant. De cette trace, va surgir les Séphirot. Au départ, il est appelé ''H'allal'', espace vide, ensuite ''espace de l'existence'' et ensuite le ''Réchimou''.
Mais à quel moment vient l'idée du Réchimou?
On peut changer le nom des différentes émanations selon son état ou son action. Cette émanation que l'on appelle la ''Trace'' sera appelée plus tard les ''différents mondes'' et la ''construction de tout ce qui va exister''. Mais avant de l'appeler avec tous les autres qualificatifs selon les étapes de révélation de cette émanation, on va l'appeler par son premier nom ''Réchimou''. Ce nom de ''trace'' est par défaut. Car une trace, une empreinte est reliée à ce qui se rapporte à elle, elle est du même genre que ce qu'il y avait auparavant.
Le Réchimou ne peut correspondre à l'idée première de l'origine. La première différence est que la lumière primordiale qui a quitté l'infini, la lumière du Tsimtsoum, n'était pas perceptible. Mais cette lumière après le Tsimtsoum est perceptible donc on ne peut les comparer réellement.
Elles ne sont pas du même genre et donc on ne peut pas vraiment l'appeler ''Rechimou'', la Trace ou l'empreinte. Il faut rappeler que le Ari Zal n'a pas donner comme définition de la création le nom de ''Réchimou''.
D'après lui, les Séphirot se sont réalisées avec le Kav, le trait de lumière qui entre dans l'espace vacant.
Mais d'après le Ramh'al, c'est le Réchimou lui-même avec le Kav qui révèle les Séphirot. Le Kav, le rayon, serait la Néchama, le Or et le Réchimou, le Kéli des Séphirot.
Pour cela, on peut l'appeler l'empreinte car en vérité, ce qui se révèle n'est pas quelque chose de nouveau mais il est comme une petite part de lui. Et tant qu'il n'y avait pas l'acte de la restriction, rien ne pouvait se révéler en lui-même. Mais après le Tsimtsoum, cela devient perceptible.
On peut expliquer tout cela selon l'idée de la Malkhout. Car celle-ci est la racine de toutes les créatures. La Malkhout est la synthèse de chaque Séphira de Zéïr Anpin. La Malkhout de H'essed, la Malkhout de Guévoura....et toutes ces Malkhout forment la Malkhout générale.
Puisqu'il y a dans les mondes inférieurs, dix racines, est-ce que l'on peut dire que les racines de toute créature sont en vérité dans la dernière partie de chaque Séphira?
Cette loi qui donne la possibilité à ce qu'il y ai des créatures s'appelle ''Malkhout'' car c'est la synthèse, le lien qui existe dans les différentes parties de chaque Séphira. Dans chaque Séphira, il y a une idée, une image spirituelle de l'être inférieur. La Malkhout englobe en elle toutes les Malkhout des sept Séphirot et les réunit toutes ensemble. Pour cela, elle est la loi qui donne l'existence à toutes les créatures.
Comment est constituée cette loi, cette lumière, cette émanation dans la Malkhout?
Elle est composée de la force du principe qui donne l'existence dans chaque Séphira. Il y a une loi dont toute sa réalité est de donner l'existence qui trouve son origine dans les différentes forces qui existent dans chaque Séphira. Tout ce que nous avons expliqué est du niveau de la Malkhout de la Atsilout, la Malkhout de Z-A.
Maintenant nous allons voir cela au niveau du Eïn Sof. Car ce qui se révèle en vérité dans l'espace de la restriction, la trace est la Malkhout du Eïn Sof et ce qui se cachent, ce qui se retirent sont les neuf autres Séphirot. On peut comparer ce qui se retire aux neuf Séphirot. En bas, nous avons Noukva, la Malkhout qui est composée des neuf Séphirot de Z-A ou plutôt des Malkhout des neuf Séphirot, de même la Malkhout du Eïn Sof est une synthèse de toutes les malkhout des neuf Séphirot qui vont se retirer et qui échappent à toutes les créatures. Et ce qu'il reste est ce que l'on a besoin pour la créature elle-même. C'est cela la force de la limite dont on a parlé: la Malkhout étant composée des neuf Séphirot et elle est la synthèse de toutes les forces qui existent dans toutes les Séphirot pour sortir les êtres séparés. Il s'agit du principe de la loi et non pas de la source, des racines des êtres qui se trouvent dans la Malkhout de la Atsilout qui à partir d'elle, se forment Brya, Yétsira et Assya. Car nous sommes à un niveau très haut, au niveau de ce que l'on appelle la loi.
Pour cela, cette lumière dévoilée, la trace en d'autres termes peut être appelée la ''Malkhout''. Et on peut dire qu'elle est comme la dernière partie de ce qui s'est retiré c'est-à-dire que l'on peut considérer la Malkhout à l'instar des neuf Séphirot qui se sont retirées. Et c'est pour cela que l'on peut l'appeler ''Réchimou'', l'empreinte, la trace de ce qui s'est retiré.
Les neuf Séphirot qui se retirent dans l'infini sont comparées à une entité entière car l'infini n'est pas quantifiable mais le fait de les nommer ''neuf Séphirot'' c'est pour percevoir l'idée de ce qu'il reste. La Malkhout elle-même enferme les germes de tout ce qui s'est retiré. C'est donc vraiment une empreinte de l'infini car l'antithèse contient l'idée de la thèse. L'illimité contient le limité et lorsque l'infini se retire, reste cette trace qui a toujours été en lui, le fini.

Il y a deux idées que l'on doit retenir sur la Malkhout:
1/ cette synthèse qui correspond à la loi qui donne l'existence aux créatures, existe aussi en-haut que l'on appelle ''la première existence'', ''la possibilité d'être'', c'est la force qui donne une possibilité aux êtres séparés d'exister.
2/ mais puisqu'elle est constituée du Réchimou, elle correspond à une force dans chaque Séphira et est appelée aussi la racine des mondes inférieurs.
Donc la Malkhout donne la possibilité à l'existence et est aussi la racine des créatures.
Quel est l'élément qui donne cette notion de ''Racine''?
La Malkhout a deux idées. Il y a l'idée d'être l'espace et aussi d'être la racine. Cela fait allusion aux deux aspects de la Malkhout: Rah'el et Léa.
Dans la Atsilout, il y a deux Partsoufim qui correspondent à la Noukva. Dans l'infini, au niveau du Tsimtsoum, dans le Makom, la Malkhout du Eïn Sof correspond à ces deux aspects.
Léa correspond aux racines elles-mêmes. En tant que racine, Léa est la mère des enfants. Rah'el est le Makom, l'endroit, l'espace, la possibilité.
Yaacov vient pour Rah'el. Mais en pratique ce n'est pas elle qui va donner car elle est stérile. Elle n'a pas besoin d'enfant car elle n'est que beauté. Rah'el est la première notion du féminin et Léa bien qu'elle est d'un niveau plus haut est l'idée de la racine.
La Malkhout du Eïn Sof donne deux aspects: la possibilité d'être, l'espace qui correspond à la Malkhout et l'autre aspect qui correspond à la synthèse de toutes les racines, la dernière de toutes les parties qui existe dans toutes les Séphirot.
Voilà la raison pourquoi, on l'appelle ''Réchimou'', la trace même s'il ne correspond pas car il est perceptible donc fini alors que l'infini n'est pas perceptible.
Et pourtant, on l'appelle l'empreinte, il faut alors qu'il lui ressemble!
Puisqu'en fait, le Eïn Sof a été appelé ''Rayon'', ''flux'', et le Réchimou aussi est une émanation, un flux, donc les deux sont du même genre bien que le Eïn Sof soit une lumière imperceptible et que le Réchimou est une lumière perceptible. Car cette possibilité d'être visualisée est rattachée au Réchimou en tant qu'accident, la lumière peut se révéler comme elle peut ne pas se révéler. Ce n'est pas dans son essence.
Par contre dans la première lumière qui est l'infini, il n'y a aucune possibilité d'être perceptible. Dans les Séphirot, cette possibilité de percevoir n'est pas naturelle car elle est liée à une volonté. Toute la création n'est liée qu'à une volonté, à une force qui est limitée, pour cela elle est appelée ''Réchimou'', la trace qui procède de l'illimité. La limite se révélant du sans-fin.
Et c'est cette force que D-ieu veut révéler. Comment peut-on dire que ce qui se retire pour laisser apparaître le fini, sont les neuf Séphirot et ce qui se révèle est la Malkhout?
Voici que les Séphirot sont limitées et ce qui se retire revient à l'infini, redevient sans fin. Donc ce ne peut être les neuf Séphirot qui se sont retirées! De plus lorsque nous parlons de ''neuf'' Séphirot, ce sont neuf actions qui se distinguent l'une de l'autre. Et dans l'infini, il est impossible de les séparer!
On ne peut parler de distinction. Et donc ce qui se retire n'est pas les neuf Séphirot! En vérité, les Séphirot ne sont pas nouvelles car procédant de l'infini, elles sont divines. Ce qui est nouveau est leur révélation. Nous savons qu'une partie se distingue de l'autre uniquement par la limite. C'est la limite qui révèle la distinction. Et dans l'infini, il n'est pas apte de parler de limite donc de distinction. Il est vrai que les Séphirot ont un aspect de limite et ce qui se retire est sans fin et de ce point de vue, cela ne peut être comparé à cette idée des neuf Séphirot, à cette idée de limite. Mais ces neuf Séphirot mêmes si elles sont limitées, elles enferment une idée de l'infini. Car elles ne se définissent comme neuf qu'au niveau du Tsimtsoum. La Malkhout est cette limite qui fait la distinction des Séphirot. Comme le grain dans la terre qui se désagrège et qui révèle la couleur, la forme, la qualité... toutes ces distinctions sont enfermées dans le grain mais peut-on réellement les distinguer?
Leur distinction ne se produit qu'au contact de la Malkhout. Donc c'est la Malkhout qui contient les limites, les aspects de la limite. Mais les Séphirot elles-mêmes n'ont rien de ce qui est la limite. Les forces qui sont en fait les Séphirot, qui sont limitées, qui sont primordiales pour toutes les créatures, en vérités sont constituées de neuf parties qui sont la construction et la structure même de la Malkhout elle-même. Et c'est cette force, cette voie de la limite qui était enfermée dans l'infini et l'infini émanait de toute sa force sur chaque partie et les faisait ramener en lui vers l'infini.
À quel moment se révèlent-elles en tant que Séphirot séparées? Seulement lorsqu'elles entrent en contact avec l'espace primordial, avec la notion de la limite. Mais ces mêmes parties, si elles sont rapprochées, ramenées vers l'infini, elles deviennent elles-mêmes infinies. elles s'engloutissent, elles s'insèrent dans l'infini. Ce n'est qu'après la révélation que l'on dit qu'elles sont neuf. Les neuf Séphirot ne se distinguent pas selon leur nature car elles ne correspondent qu'à une seule idée, au principe des Séphirot qui ne correspond qu'à une seule Séphira comme si ce n'était qu'une émanation car dans chaque Séphira est enfermée la limite qui fait sa révélation dans ce monde.
Mais dans l'infini, cette force que l'on appelle la limite, est engloutie, insérée et donc ne correspond en rien à quelque chose de limitée car il n'y a pas de limite. Chaque Séphira étant ramenée au sans-fin. Pour cela elles ne sont pas appelées neuf Séphirot mais le principe des neuf Séphirot.

Seuls les Séphirot après le Tsimtsoum sont des parties de la Malkhout. Pour cela, elles sont toutes limitées. La Malkhout qui est dans chaque Séphira, correspond à la voie de la limite qui est aussi en-haut, dans l'infini qui la domine et qui la transforme en infini comme les neuf autres Séphirot.
Quand aux neuf Séphirot, elles ne sont que des éléments qui correspondent à une idée qui domine la limite, qui est au-dessus de la limite et de ses différentes parties. Ces neuf Séphirot correspondent à la force de l'infini qui domine la voie de la limite. Il s'agit donc de lois qui vont se révéler dans la Malkhout pour le besoin nécessaire de la direction.
Puisque la Malkhout après le Tsimtsoum va révéler dix Séphirot, alors ces dix états, rétroactivement vont se révéler en tant que neuf niveau plus un niveau de synthèse. Donc ces neuf particularités existent au sein de l'infini qui ne sont pas à ce moment des particularités en elle car est retirée de ces Séphirot, leur particularité, leur distinction qui est leur limite. Dans l'infini, ces distinctions sont transformées. Et donc la Malkhout donne d'abord dans le Tsimtsoum, la possibilité de la limite, elle révèle la limite qui va révéler les particularités des Séphirot. Pour cela, nous disons qu'il y a les racines et aussi l'espace. L'espace crée la possibilité, le Tsimtsoum va révéler la possibilité et après, il y a les racines.
Prenons l'exemple d'un grain. Il est entièrement blanc, il n'y a pas la couleur de l'arbre, de la feuille, du fruit. Et pourtant toutes ces particularités qui vont se révéler, sont contenues dans la graine. Et donc toutes les particularités des Séphirot sont contenues dans l'infini mais elle les transforme pour les rendre comme elle. À quel moment, les particularités des Séphirot se révèlent?
Là, il y a un danger. Dire que D-ieu se transforme en création est du déni en disant que tout ce qui existait, se révèle. Nous ne disons pas cela mais plutôt que D-ieu se retire et ne se révèle pas car il est imperceptible. Il n'y a qu'une chose de l'infini qui se révèle, une trace qui est la synthèse des limites de chaque Séphira. Chaque Séphira en tant qu'infini se retire du fini car il y a une révélation par le Tsimtsoum. C'est le Or des Séphirot qui se retire. Mais on a dit que c'est uniquement dans une force que D-ieu veut révéler la création. Et donc ce n'est pas la divinité entière qui se révèle. Mais cette force est aussi infinie. De cette force se révèle deux choses: la Malkhout et les neuf Séphirot. Les neuf Séphirot étant l'infini qu'il y a dans la Malkhout. La Malkhout étant la limite qu'il y a dans les neuf Séphirot.

Nous avons deux noms pour définir le Réchimou, l'empreinte: le H'allal, l'espace primordial vacant qui est l'empreinte de la lumière qui la précède et le Makom, l'endroit.Cela serait l'empreinte des neuf Séphirot qui se sont retirées et ce qui se révèle serait la dixième Séphira qui est la Malkhout.

On considère ce qui se retire, comme les Séphirot du Eïn Sof qui est une idée très difficile à accepter d'après le Ari Zal qui dit que les Séphirot sont ce qui se révèle après le Tsimtsoum. Donc le Réchimou lui-même représente les dix Séphirot mais pour le Ramh'al les Séphirot ont leur source dans l'infini. Puisque d'après lui, le Tsimtsoum n'est qu'un retrait de l'infini et donc cette force de la limite qui se révèle dans les Séphirot est une révélation de ce qui existait déjà au sein de l'infini. Il a juste été retiré le sans-fin d'une force, d'une certaine dimension que l'on va appeler les ''Séphirot''.
Elles existaient auparavant et donc la Malkhout et le Réchimou qui se révèlent sont vraiment une trace ce cette infinie qui existait avant le Tsimtsoum.

Mais d'après cette explication si les neuf Séphirot se sont retirées dans l'infini, comment peut-on les avoir distinguées comme étant neuf car ce qui se retire est de l'ordre de l'infini. Il y a en vérité un principe de neuf Séphirot qui ne sont qu'une seule entité, qu'une seule Séphira. Donc la domination sur chaque degré pour le ramener à l'infini, c'est cela le Tsimtsoum, c'est cela qui s'est retiré. Il s'est retiré l'idée des neuf Séphirot mais il ne s'agit pas de neuf Séphirot séparées. On ne peut les subdiviser et les considérer comme des entités séparées. La Malkhout est ce qui relie les forces entre elles pour créer une loi qui donne l'existence aux êtres. Chaque Séphira a sa Malkhout, sa partie inférieure qui est le principe même de l'existence. La Malkhout générale est le Réchimou, cette trace qui se révèle et représente en vérité toutes les parties inférieures des neuf Séphirot qui sont représentées par ce départ de l'infini. Cette relation qu'il y a lorsque se réunissent toutes les forces qui viennent de l'infini, forment le Réchimou. Et cet aspect et ce niveau sont l'espace primordiale de toutes les créatures. C'est la loi même qui leur donne la possibilité d'être. Il y a quand même une différence entre le Réchimou et le Makom bien que nous parlons de la même chose. Le Réchimou est la racine des êtres inférieurs et le Makom est la possibilité d'être. C'est une loi qui donne la possibilité à l'existence d'apparaître.

Nous avons vu deux aspects de la Malkhout en bas et pour le Ramh'al, ils sont aussi en haut dans le Réchimou:
-1/ l'idée de la Malkhout en tant que racine des êtres inférieurs
-2/ l'idée de la Malkhout en tant que Makom pour donner la possibilité aux êtres inférieurs d'exister. Ce que l'infini ne pouvait leur donner. Il est appelé ''espace'' mais ce n'est pas un espace physique. L'espace s'est révélée dans le Tsimtsoum car les Séphirot sont de l'ordre du divin donc sans matérialité aucune. Mais en fait l'espace dont on parle est la possibilité de se révéler et d'exister. Une sorte de séparation de l'infini. Dans son ''esprit'', D-ieu a donné à l'idée de la création de se révéler comme un homme qui de célibataire devient un homme marié, il a dans son esprit une toute autre manière de penser, il lui faut admettre maintenant qu'il vit à deux et avec toutes les conséquences que cela entraîne. Le désir en fait crée un espace cérébral. Ainsi D-ieu crée un espace limité pour ses Séphirot qui vont donner naissance à toutes les créatures. Cet espace étant ce Réchimou, une empreinte de quelque chose qui existait déjà auparavant. D-ieu a retiré l'infini d'une force, d'une réalité qui se révèle alors et qui va donner naissance aux dix Séphirot. Que signifie ''H'allal'', ''espace vacant''?
Il ne s'agit pas de vide réellement mais plutôt d'un principe de réception pour pouvoir percevoir. C'est un niveau qui donne la possibilité à d'autres de résulter à partir de lui. La Malkhout de Atsilout donne la possibilité à d'autres mondes de résulter à partir d'elle. La Malkhout est comme une femme qui va donner des enfants. Elle a une matrice qui va faire sortir des enfant de même que la terre qui reçoit la graine pour faire pousser des plantes. Ainsi la Malkhout est un espace d'où va procéder la création. Mais tout le temps que cet espace n'a pas sorti les mondes, on peut dire qu'il est vide dans le sens qu'il ne contient pas encore ce qu'il va sortir. Et lorsque cet espace sortira les mondes, on dira que ce H'allal est rempli. ''Vide'' veut dire qu'il n'a pas encore révélé son potentiel et ''rempli'' veut dire qu'il a sorti en acte son potentiel.
Tout le temps que l'infini dominait, il y avait une perfection partout. Une fois que cet infini s'est retiré, la Malkhout s'est révélée. Cette Malkhout, ce Réchimou est appelé ''vide'' car il n'a pas encore révélé ce qu'il contient. Cette Malkhout est capable de faire sortir donc de contenir et puisqu'elle n'a pas encore sorti et révélé les mondes, elle est appelée ''H'allal'' ''vide'' mais attention elle n'est pas réellement vide car en vérité il y a la racine, le Réchimou de tous les mondes qui vont sortir à l'intérieur de cet espace. En vérité, il ne s'agit seulement que d'une empreinte de monde comme les gènes des mondes futurs. Il s'agit d'un souffle imperceptible, pour cela on le défini comme ''vide''. D'après le Ramh'al, la réalité des Séphirot n'est que dans leur révélation. Car en vérité la lumière des Séphirot est de l'ordre du divin, donc elle existe tout le temps. Ce qui est nouveau dans la Séphira est sa révélation. Et donc même si cet espace primordial est rempli, il est considéré comme vide par rapport au Eïn Sof qu'il a quitté car avant le Tsimtsoum, il n'y avait qu'un espace infini, cet espace même était contenu dans l'infini et il n'y a pas besoin de compléter, d'ajouter. Donc ce n'est pas un espace vide mais un espace plein.
Mais puisque cet espace primordial a besoin d'être révélé, pour cela il est appelé ''H'allal''.
Pour cela, lorsque le Kav, le rayon descend dans le Réchimou pour révéler les Séphirot, nous dirons qu'il a rempli le H'allal.
Adam Kadmon remplit tout le H'allal par les dix Séphirot.
Quel est le besoin de dire que par rapport au Eïn Sof, il s'appelle H'allal, ''vide'' alors qu'il n'est pas vide? Deux raisons:
-1/ car c'est un vide qui est relatif par rapport au Eïn Sof.
-2/ puisque le potentiel qui est enfermé dans cet espace doit se révéler, il y a besoin donc d'une complétude, il s'appelle pour cela H'allal. Il est appelé ''vide'' car il doit recevoir quelque chose.
Pourquoi avoir besoin de comparer ce vide à l'infini puisque nous savons qu'il s'appelle ''vide'' du fait qu'il doit se compléter? Car en vérité, cet espace primordial est rempli de Réchimou et Il n'y a pas besoin de l'appeler H'allal mais quand je parle de ce qu'il contient, pour lui donner le titre de ''vide'' il faut le comparer au Eïn Sof. Par rapport à son état antérieur qui était rempli, il s'est vidé et donc relativement, il est appelé ''vide'' car l'infini ne se trouve plus en lui comme auparavant. Et maintenant il y a la possibilité aux mondes d'exister. Il y a dans cet espace, une fine une pellicule qui l'a rempli. Cette fine pellicule est appelé le Réchimou où tous les mondes sont inclus dedans. Ces deux définitions du vide sont par rapport au passé qui est le Eïn Sof et du futur qui est la révélation de tous les mondes.


Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja

Publié par Blog Rabbi Moche Haim Luzzato 
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