mardi 23 juin 2020

Les 138 Portes de la Sagesse 36/138

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 36

Chapitre 5 - Porte 36 - Le Monde des Néquoudim et la Brisure des vases.

Porte 36- cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita




Avant de commencer le nouveau sujet du "Monde des Nékoudim", il faut définir ce qui est écrit dans la Torah au sujet du ''Tohou'', le chaos. « au commencement, a créé Élokim les cieux et la terre et la terre était chaos ''tohou'' et Élokim dit ''que la lumière soit'' et la lumière fut».
Il y a donc une existence de la création dans un aspect de chaos. Comme nos sages enseignent:'' Dieu crée des mondes et les détruit'' il y a des situations qui font que le monde ne tient, ne perdure pas mais il ne s'agit pas de destruction physique. Nous parlons au niveau des Orot, des lumières. Il y a des destructions de lumières réellement.
Ce sont des forces qui se tenaient pour construire des mondes qui sont en eux-mêmes les Orot des yeux que Adam Kadmon a matérialisées et qui ont matérialisé les dix Séphirot de Kéter jusqu'à Malkhout.
Ces Séphirot se tenaient pour réaliser le monde futur qui va plus tard se manifester par les Orot de ''Ozen-H'otem-Pé''. C'est le monde futur mais notre monde présent physique n'est que la matérialisation des Orot des yeux. De ces lumières des yeux sont sorties les dix Séphirot. Ces lumières entrent dans les Kélim qui eux veulent une autonomie pour dominer. Alors les Orot retournent dans les yeux et il reste les dix Séphirot en tant que Kélim. Mais les Kélim sont aussi des lumières qui sont des principes d'action. Il y a donc des actions sans moteurs, sans Néchama qui ne peuvent évidemment perdurer éternellement. Et donc les Kélim tombent. C'est ce qui s'appelle la brisure des vases où les Orot se dés-imbriquent des Kélim. C'est ce qui s'appelle le monde du Tohou, le monde du chaos.

Ces forces qui se sont tenues pour créer la création , ne se tiennent plus dans leur composition initiale. Alors s'annule leur conduite. Et donc est sortie une nouvelle lumière du front et non des yeux que l'on appelle les Orot de MA, du nom divin de 45 qui est aussi la valeur numérique de ADAM, la forme de l'homme complète et parfaite. Alors la forme de l'homme sort de cette lumière de MA mais les Kélim eux-mêmes étaient brisés et donc ceux-ci sont remontés dans le monde de la Atsilout, de l'endroit d'où ils viennent pour de nouveau s'unir avec les Orot de MA et il y eu dix Orot dans dix Kélim nouveaux. Ces Kélim ne s'appellent plus alors des Séphirot mais des Partsoufim, Kéter s'appelant Arikh' Anpin, H'okhma s'appelant Abba et Bina s'appelant Ima. La lumière s'épanchant dans toutes ses parties. Cela s'appelle le monde de la Atsilout.
Il y a donc dix Partsoufim, dix visages qui forment le monde de la Atsilout. Donc, il y a d'abord le Tohou après commence le monde de la Atsilout et ses émanations que sont les mondes de Briya, Yétsira et Assyia. Ceci est l'avis du Ari Zal.
Mais le Ramh'al ne dit pas exactement ainsi. Atsilout ne vient pas après le Tohou mais le Tohou se transforme pour être la Atsilout avec ses enveloppes. Le Tohou est l'existence de A-B-Y-A lorsqu'ils sont unis sans distinction aucune. Car le chaos est un tout sans différentiation où toutes les créatures sont en potentiel et à partir de ce moment il va y avoir une fragmentation, une distinction. Pour le Ramh'al, le Tohou n'est pas une brisure mais un monde de la distinction. La mort comme la destruction pour le Ramh'al sont loin d'être des destructions mais des distinctions où se singularisent les Orot, les Néchamot, les anges et les êtres de chairs.

Le monde des Nékoudim (points), le monde du chaos, est le monde de la Atsilout avec ses ramifications que sont Bérya, Yétsira et Assya qui se réalise. Comme si de ces points, se forment alors les mondes de la réparation. Tout est au départ éparpillé et petit à petit, ces points reçoivent leurs formes.
Le Ramh'al donne l'image d'un morceau de bois qui au fur et à mesure fait apparaître une forme parfaite. Donc Nékoudim est la forme brute et spirituelle de la création. Et tout va en se détaillant, le bois révélant petit à petit les contours de la création, c'est-à-dire les contours de l'homme parfait. Car tout le but de la création est de faire sortir le monde de la Atsilout dans la forme de l'homme.
Et pourtant, il y a déjà une forme d'homme, Adam Kadmon, c'est le plan originel de la création!
A-K est la structure de l'homme du monde futur où il n'y a aucune réparation à faire alors que l'homme de la Atsilout est là pour réparer comme il est capable de détériorer. C'est l'homme du monde de la Atsilout qui dépend du mal et que Dieu veut créer.
Donc qu'est-ce que le monde du Tohou? Ce n'est pas un monde qu'il y avait et qui s'est reconstruit mais c'est la forme de l'homme encore dans l'imperfection, c'est le monde de l'homme de la Atsilout. A-B-Y-A est Tohou. Ce n'est qu'un seul et même monde.

''Maintenant commence le monde des Nékoudim qui est le monde du Tohou. Ce sont les lumières des yeux qui viennent après les Orot de Ozen-H'otem-Pé qui se révèlent du visage de A-K. Maintenant il est apte d'expliquer ces Orot des yeux''.
'' Le monde des Nékoudim est ce qui est depuis Atsilout avec ses ramifications c'est-à-dire B-Y-A et tous leurs engendrements qui sont les Néchamot, les anges et les êtres matériels. Toutes les créatures donc viennent d'une même source qui commence à partir de la Atsilout et qui se termine à la fin de Assya. Ce monde des Nékoudim est la source unique des mondes inférieurs car tant que ce monde ne s'était pas révélé, les mondes inférieurs n'avaient aucune existence. Et saches que l'homme lui-même est une association d'agrégats de ces mondes ''A-B-Y-A'' par le principe de
Le monde des Nékoudim est un Kéli où des Orot s'unissent à lui afin de révéler des visages, Partsoufim, qui devient le monde Atsilout.
Vois la structure de l'homme: le Néfech est en parallèle au monde de la Assya, le Rouah' en parallèle au monde de la Yétsira, la Néchama en parallèle au monde de la Bérya et N-e-l-a-n qui est la Néchama de la Néchama est en parallèle au monde de la Atsilout.
Le Néfech est le corps, le Rouah' est l'intellect, la Néchama est d'une source beaucoup plus haute, c'est une énergie divine et il y a une lumière englobante qui est la Néchama de la Néchama que pas tous les hommes ont.
Seuls les prophètes l'ont c'est la H'aya qui vient du monde de la Atsilout. Nous trouvons cette même structure avec le minéral qui correspond au monde de la Assya, le végétal qui correspond au monde de la Yétsira et l'être humain correspond au monde de la Bérya. Mais cela ne veut pas dire qu'il émane de la Atsilout. Mais cela veut dire qu'il y a un parallèle dans la structure du monde matériel avec la structure des mondes de la création
. D'où viennent ces quatre mondes?
Du monde du Tohou, du monde des Nékoudim. Le Eïn Sof n'a pas voulu sortir la création dans sa forme parfaite depuis le début mais par gradation, commençant par une petite perfection puis une plus grande jusqu'à ce que la perfection soit complète et pour qu'à la fin se révèle ce qu'il y avait au départ mais par le manque de la perfection qui va plus tard se révéler.'' dans la pensée divine, il y avait déjà la perfection de la création et à la fin, elle va se révéler en acte mais entre temps ce n'est pas la perfection de sa pensée initiale car c'est du niveau de l'imperfection où le mal apparaît.


Deuxième partie:
'' Comme un artisan fabriquant sa sculpture. Cela veut dire que le Eïn Sof ne voulait pas agir de toute sa puissance car alors la perfection serait sortie d'un coup. (d'après le Ari Zal, la brisure des vases est appelée un deuxième Tsimtsoum car il n'agit pas selon sa perfection car le Tsimtsoum est la révélation de la gradation) Mais il a réalisé la création comme un artisan qui ne peut réaliser son œuvre que par gradation, faisant apparaître la forme parfaite petit à petit''. Il y a un besoin du mal dans la conduite de la révélation de la perfection de l'unité. Et cela passe par le monde de la Atsilout car la volonté supérieure a commencé a formé dans sa pensée supérieure petit à petit la forme parfaite de l'homme et tout ceci se passe dans le monde du Tohou où les quatre mondes ne sont pas encore arrivés à la complétude.
Tout le temps où la mort existe est le signe que nous sommes toujours dans le Tohou. Il y a donc des Néchamot du Tohou, de la destruction et il y a aussi des Néchamot du Tikoun, de la réparation. Les lumières des Nékoudim sont des lumières qui engendrent le chemin qui va mener à la complétude et qui est imparfait. Ce sont les Orot de la Atsilout qui vont petit à petit se parfaire et c'est cela le Tikoun. Le monde du chaos va en se transformant pour devenir un monde de la réparation. C'est un monde dynamique où tout le principe d'évolution est de l'ordre du chaos mais qui va en se perfectionnant où la révélation et la dissimulation existent en même temps. La majeure partie de ce cheminement est de l'ordre de la brisure, du chaos et il y a eu des moments où le peuple d'Israël a eu le mérite dans ce Tohou de compléter la forme de l'homme parfait alors que les nations du monde continuaient leur progression selon la gradation. À la fin du sixième millénaire, les nations seront au niveau d'Israël de maintenant alors que Israël aura atteint l'éternité de la création. La Torah nous a sortis des 2000 ans de Tohou mais pas complètement car la mort est revenue et nous sommes retombés dans l'emprise du chaos. Car si nous étions dés-imbriqués complètement du chaos, il n'y aurait plus eu la mort.
''Il y a deux enseignements de ce monde des Nékoudim.
Le premier enseignement est qu'au départ, le monde des Nékoudim dessine la forme du monde de la Atsilout avant sa complétude, étant un Kéli dont sa forme n'est pas encore fini.
Le deuxième enseignement est que le monde des Nékoudim n'est pas le monde de la Atsilout lui-même dans sa perfection mais dans son imperfection.
La Idra Zouta donne comme exemple le forgeron qui frappe le fer pour lui donner sa forme finale, c'est cela le monde des Nékoudim. Le Zohar ne parle pas spécifiquement de la forme mais des étincelles qui sortent de ces coups de marteau. Et de ces étincelles se forment les mondes de manière complète et donc à priori cela veut dire que le monde du Tohou est un monde fini!
Mais ainsi est l'explication du Ramh'al: on comprend bien que les degrés antérieurs au monde des Nékoudim que sont ''Ozen-H'otem-Pé'' nous pouvons les appeler des niveaux d'évolution réellement au monde de la Atsilout car elles ont une essence propre même après que Atsilout soit apparu et de manière constante. Et lorsque se forme ce niveau, il se trouve une nature qui se rapproche alors de la forme de l'homme de la Atsilout qui est cependant éloigné de lui selon la mesure du degré. Mais le monde des Nékoudim ne peut être défini ainsi car son existence ne perdure pas. Son essence va s'annuler et donner place à la Atsilout. Donc Nékoudim n'est pas une étape à la Atsilout car si Nékoudim était une étape pour révéler Atsilout, alors il devrait être toujours dans son existence première. Mais puisqu'il disparaît au moment où Atsilout apparaît, cela veut dire qu'il n'est pas une gradation mais une transformation de la Atsilout elle-même.
Le monde de la Atsilout se mélange alors avec le monde du Tohou mais par rapport aux premiers mondes, la Atsilout ne manque que le Tikoun du monde de la Assya., de la Yétsira et de la Bérya et à ces niveaux en vérité était la brisure. Il y a encore dans ces trois mondes la notion de chaos qui domine. Mais déjà dans la Atsilout, le Tikoun est fini. La brisure des vases n'est pas pour les besoins de la gradation. Le Tohou et la destruction n'ont rien à voir avec la notion de gradation mais avec une nouvelle notion qui est la création du mal.
Et c'est ce que le Zohar exprime par l'image des étincelles qui se séparent du morceau de fer que le forgeron frappe. Lorsque la forme se réalise, les étincelles se détachent d'elle.
Que deviennent ces étincelles? Dans la Atsilout, se forme la véritable et parfaite forme de l'homme, comment? En faisant un tri de cet imbriquement d'avec le Tohou. Et que faut-il enlever?
La notion de mal. Les Orot de Nékoudim sont là pour extraire le mal car la dissimulation est déjà apparue à partir du moment où les Orot sont sorties des Kélim et donc, il est possible alors au mal de sortir de ces Kélim. Et donc, il y a deux moyens de purifier ceux-ci soit en détruisant le mal soit en le transformant et en le faisant revenir au bien.
Au départ, il faut que le mal se sépare et devienne indépendant pour après le transformer. Il ne peut se transformer s'il n'est pas séparer en premier. La création doit se trouver dans une situation de dissimulation totale qui s'appelle l'action, le Kéli, le profane pour arriver à une situation de révélation qui s'appelle le Or, la Kédoucha, le sacré, le divin. Et donc, il y a besoin d'arriver à une situation de séparation entre le Or et le Kéli. Le Or étant l'épanchement de la volonté infinie et divine et le Kéli étant la révélation de la création mais sans la Néchama.
Est-ce que la forme que le Kéli reçoit est-elle le mal lui-même ou le Tikoun sans le mal?
Il est évident que la forme du Kéli qui va en se réalisant doit se purifier du mal. Car au début, il y a tant de choses qui sont mélangées, il est impossible de réaliser la forme du Kéli en le purifiant de ses scories. C'est le Tohou qui se purifie à partir de la Atsilout en révélant petit à petit le mal. C'est le chemin intermédiaire qui va amener obligatoirement au but final. Par mon acte, je vais pouvoir épurer la forme de ses impuretés et par cela, recevoir la forme parfaite du Kéli. Ces scories, ces étincelles sortent au début comme des flammes comme si elles avaient le contrôle du Kéli et c'est cela la révélation du mal et son épuration. C'est ce que le verset fait allusion ''et voici les sept rois de Édom avant que ne règnent les rois d'Israël''.
Ce sont les sept rois de Édom qui vont révéler le roi d'Israël. Le mal est cette déconnexion d'avec le Or qui lui est le réel gouverneur du Kéli. Ces étincelles sont comme une sorte de batterie qui fait vivre le Kéli pour un temps défini. Et cette batterie fonctionne selon les lois de la nature. En fait ces sept rois primordiaux sont les lois de la nature. Il y a dans les lois de la nature, une loi qui est que ces mêmes lois de la nature semblent agir de manière autonome. C'est l'action de l'autre côté. Ce même côté fait ressentir à l'homme qu'il n'est pas un Kéli mais une créature séparée de Dieu. Ce sont les lois de la nature qui fabriquent cette personnalité. Et le but de cette autonomie et donc de la révélation du mal est la révélation finale de l'unité divine. Par cette autonomie nous pourrons percevoir l'unité, c'est le retour du mal au bien.





Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja

Publié par Blog Rabbi Moche Haim Luzzato 
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