mardi 22 septembre 2020

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 48.2

   

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 48.2


Chapitre 5: Portique 48.2 " Le Monde des néquoudim - La brisure des vases

Porte 48.2 - cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita.


Porte 48

Nous avons appris que la brisure des vases est un tri des Séphirot, l'épuration du Mal et comment atteindre la perfection en s’élevant de degré en degré et en enlevant en faisant tomber le mal de chaque degré. Et par cela, le Tikoun des Kélim se fait. Nous avons déjà mentionné que dans la brisure des vases, il existe deux notions, deux buts:

1/ la possibilité à toute la création d'exister. B-Y-A se séparant de Atsilout afin d'avoir une autonomie, B-Y-A étant le mystère des Kélim. Leur autonomie donnant la possibilité de faire sortir les êtres séparés, de Bérya sortent les âmes, de Yétsira sortent les anges et de Assya sortent les êtres de matière. Et s'il n'y avait pas eu cette séparation, il n'y aurait pas eu la possibilité de la révélation des mondes séparés.

2/ afin de révéler l'unité divine dans tous ces mondes. Car le contraire de l'unité est le mal. Nous savons que pour que les mondes existent, il y a une condition: le mal doit apparaître puisqu'il faut une séparation afin de donner un espace à l'action autonome si l'on peut dire. Dans cette situation où il y a l'action du Mal, nous ne pouvons pas dire dire «il n'y a rien d'autre que Dieu» mais cela est sa volonté et donc, notre travail est d'épurer l'acte du mal que la création a en lui. C'est-à-dire enlever cette autonomie de cet acte, cette sensation que l'acte se fait par une décision arbitraire issue de cette autonomie du corps-Kéli afin que l'acte révèle la gloire divine qui en fait le dirige et le domine.

Il faut séparer l'acte de ces lois que l'on appelle ''lois de la nature'' qui sont le mal, pour le rattacher à sa véritable énergie unitaire.

Donc les Séphirot vont s'épurer de plus en plus de cette notion d'autonomie et vont s'élever en se détachant de la notion de Mal qu'elles laissent à la dernière Séphira qu'est la Malkhout. Et c'est le travail qu'a donné Dieu à faire à l'homme, purifier la Séphira de la Malkhout de cette notion de Mal qu'est cette domination du Kéli. Et c'est ce que le verset nous enseigne « que Élokim a créé ''pour faire''» afin que l'homme soit celui qui va parfaire la création par son travail ''personnel''.

D'après le Ramh'al, le travail se fait donc uniquement au niveau de Malkhout alors que pour le Ari, il y a encore un travail au niveau de Zéïr Anpin, des six autres Séphirot inférieures. D'après le Ramh'al, il n'y a que la Malkhout à réparer car tous les êtres séparés puisent leur énergie de cette Malkhout. Le problème est qu'ils disent que le pouvoir vient d'eux et non de la Malkhout elle-même. Ils font de cette Malkhout une partie intégrante d'eux-mêmes «ma force et la puissance de mes bras font cette guerre». Mais en vérité, c'est la Malkhout qui agit et qui donne à l'homme cette impression d'autonomie.

Cette Malkhout se trouve dans toutes les Séphirot et même dans les Klippot de ces Séphirot. Il faut donc purifier cette Malkhout. La conduite de B-Y-A se fait de manière séparée de la Atsilout, pour cela, ce phénomène est appelé une ''brisure'' ou une ''chute'' des Kélim. Ces trois mondes ne puisant plus leur ''vitalité'' de Atsilout car maintenant les Kélim règnent, les Séphirot qui sont appelés les ''rois primordiaux'' règnent de manière individuelle. Lorsque Atsilout dominait, les Séphirot étaient des serviteurs et les enveloppes ''B-Y-A'' puisaient leur énergie de la Kédoucha supérieure. Pour cela, cette séparation est appelée ''chute''. Cela s'appelle aussi une ''brisure'' ou une ''mort'' car maintenant les Séphirot qui composent ces mondes ne se régénèrent que de leur force spécifique qui est incluse dans une sorte de batterie qui, à la fin va s'épuiser et amener la mort du Kéli qu'est la Séphira. La brisure est en fait un anéantissement de l'action. Ces forces ont donc un temps de vie et de règne limité. La dernière de toutes les Séphirot qu'est la Malkhout de la Assya, englobe tout le Mal.


« La réparation de cette dernière Séphira (Malkhout de Assya) dépend des actions de l'homme qui vont renforcer la force de la Kédoucha (dans les Séphirot) et alors, il n'y aura plus cette notion de Mal (même dans la Séphira de la Malkhout où il n'y aura plus besoin de l'accusateur) mais où toute action se tient pour la gloire de Dieu uniquement. Et alors cela s'appelle que les vêtements sont réparés (B-Y-A incluant la deuxième Atsilout) d'une manière parfaite. Par cela, tout revient dans sa perfection c'est-à-dire que toute la création revient à un état d'égalité suprême (où la perception ne se fait pas selon un critère relatif du bien par rapport au mal) de la révélation de l'unité divine. Alors se révèle la première Atsilout du monde des Nékoudim- qui est le premier axiome: union totale de Atsilout avec B-Y-A- et qui va se parfaire et s'introduire dans tous les Kélim et par cela, ces vêtements que sont B-Y-A de nouveaux puiseront de la Atsilout leur énergie et la réparation se fera alors de manière parfaite».

Tout notre travail est de relier la Malkout de la Assya à sa source, à sa racine de la Atsilout. Et puisque le premier homme n'a pas fait cette réparation, il y a eu alors la création du temps. Le temps se créant à cause de la faute. Notre travail est donc de purifier B-Y-A de tout mal afin de révéler la première Atsilout.

La lumière de Atsilout ne rentrant pour l'instant que dans les endroits qui ont déjà été réparés de tout mal mais dans les degrés où se trouve encore le mal, le Or ne rentre pas comme il est dit « là où l'orgueilleux est, Dieu ne peut résider». Le mal étant cet orgueil, cette sensation d'autonomie séparée du divin qui a pour conséquence que la lumière se retire du Kéli. Notre travail étant de purifier cette Malkhout du mal. Alors, la Malkhout de Assya devient la Assya elle-même, Assya devenant Yétsira et Yétsira devenant Bérya et alors, on revient à la situation de perfection des trois monde et alors se révèle la première Atsilout. Tout le but de cette porte est de comprendre comment B-Y-A devient A-B-Y-A puis de comprendre comment B-Y-A reçoit après de la Atsilout supérieure qui épanche la lumière cachée depuis la création. C'est l'éternité qui arrivera à la fin du sixième millénaire».

Explication: qu'est-ce que la réparation de la Malkhout?

Cette réparation dépend des actes de l'homme que la la pensée suprême a préparé pour les besoins du salaire et de la punition car Dieu a séparé le Mal des Séphirot supérieures afin de laisser dans les mains de l'homme la réparation de ce dernier degré qu'est la Malkhout. Dieu ayant fait le plus gros du travail. Le travail qui reste à faire est de renforcer la force de la Kédoucha des Séphirot par les actions des hommes. Et cela est la différence entre la réparation qui est faite par le ciel et la réparation qui est faite par les actions des hommes. Ce qui doit être créé est de l'ordre des cieux et ce qui n'est que de l'ordre du renforcement de la réparation et sa fixation se fait par l'action des hommes. La nouveauté ne se trouve qu'au-dessus du ciel. Et alors, après le Tikoun, il n'y aura plus de mal car dans ce niveau qu'est la Malkhout, le mal n'existe pour accuser que pour un temps spécifique. La Téphila est le Tikoun de la Malkhout comme il est dit ''et MOI, ma Téphila...''. ''MOI'' représentant la Malkhout.

Le Tikoun se fait au niveau du ''MOI'' de l'ego.

La Téphila n'est pas en vérité une demande mais plutôt une annulation de SOI.

Nous ne pouvons reconnaître Dieu que par l'annulation de notre ''MOI'' complètement, ressentant par cela que rien ne nous appartient, ni maison, ni famille, ni même notre corps. C'est tout le Tikoun de la Malkhout d'après le Ramh'al. C'est le mal qui va donner ''vie'' à toutes ses actions du monde de la Assya par le moyen de cette sensation de libre-arbitre et par les notions de salaire et de punition.

C'est par la Malkhout que la création est nourrie de vie spirituelle et le mal qui s'est insinué dans cette Malkhout va donner l'illusion par cette sensation d'autonomie et de libre-arbitre que cette vie ne vient que par son seul mérite. C'est la Malkhout qui donne une place au mal et à la conduite de la récompense et de la punition. Le salaire va renforcer sa foi et la punition va l'écarter de la faute. L'existence de la Malkhout donne place et au travail, au libre-arbitre, à la récompense et à la punition et aussi à la révélation de l'unité divine. La Malkhout donne la possibilité à tout ce qui est mentionné à se révéler. Mais à la fin, même ce degré qu'est la Malkhout va se séparer du mal. Lorsque toutes les âmes vont parfaire leur travail Il n'y aura plus alors de mal car il n'y aura plus d'accusateur puisque la punition ne sera plus de mise. De plus, c'est le libre-arbitre de l'homme qui va donner une impulsion à la domination de la Kédoucha ou du mal dans la création et les Mitsvot sont là pour donner une force supérieure à la Kédoucha et faire disparaître le penchant afin qu'il ne domine plus. Et puisqu'à ce moment, la création sera revenue à sa perfection originelle, il n'y a plus besoin que le mal se réalise dans le monde. Par l'application des Mitsvot, nous faisons régner la sainteté dans ce monde c'est-à-dire que le bien relatif disparaît pour laisser place au bien absolu. Cela est le chemin idéal pour réparer le mal mais il y a un autre chemin, celui des épreuves qui va purifier malgré lui, le corps de tous ses scories pour faire dominer la Kédoucha. Lorsque l'homme choisit le chemin du désir et fait dominer le mal, le seul moyen est de réparer le mal par le mal c'est-à-dire par les épreuves et les souffrances.

Après le Tikoun même le mal revient à sa fonction initiale qui est la révélation de Dieu dans la création. La révélation de l'unité n'étant pas l'annulation du mal mais plutôt la transformation du mal en bien où le mal devient le serviteur de la Kédoucha. C'est le retour du bien relatif (étant le mal) au bien absolu. C'est cela la véritable unité. Ce n'est pas de savoir que le bien est bien et que le mal est mal mais plutôt que le mal soit au service du bien et que dans son essence ce n'est que du bien.

La première brisure est de l'ordre du DAAT c'est-à-dire que ce n'est que par le relatif que l'on va percevoir les choses. Le retour à la perfection commence par une séparation d'avec cette perception. C'est la réparation des vêtements B-Y-A de la Atsilout. Ce retour du mal au bien va ramener la création à son premier axiome que tout est créé pour révéler sa gloire.

Ce premier axiome étant une égalité totale ou Atsilout et B-Y-A sont unis et c'est cet état qu'il faut de nouveau atteindre en enlevant la relativité de toute chose et atteindre une sérénité absolue. Et c'est le principe de la Malkhout qui inclus tout en elle et qui est là pour faire régner le véritable roi. C'est ce que nos sages appellent le Tohou, le chaos où tout est mélangé. Mais il y a un chaos qui est bien où il n'y a qu'un seul gouverneur où toutes les Séphirot sont sous la domination d'un seul roi, où les Séphirot ne sont pas leur propre roi. Aucune des forces n'étant existante comme une existence séparée. La brisure est venue pour créer cette séparation, cette domination, cette autonomie de B-Y-A et la séparation de la Atsilout. Le Or se séparant laissant la domination du Kéli. Il y a donc alors un côté bien et un côté mal dans le monde du chaos. Dans le bien, il n'y a qu'un seul roi et le mauvais côté fait que la création ne se distingue pas et ne peut faire régner Dieu. Il y a la voie de la conduite, le Kav, la Atsilout et la forme de l'apparence de la conduite qui est le réchimou, les êtres séparés.

Qui fait cette séparation entre la première force et la deuxième?

C'est le TSOURTEK qui a la force de faire sortir de la Atsilout les êtres séparés. Il faut revenir à la situation originelle du chaos au niveau du monde des AKOUDIM. Le but de la création n'est pas la création elle-même mais la révélation de son unité.

Et pourtant, nous disons que le but de la création est de donner le bien aux créatures?

La réponse est que le véritable bien est le retour à l'unité divine, à la perception d'une unité parfaite dans la création. Et donc tant qu'il y a le mal, il est impossible que son unité se révèle. Mais cet unité ne se révèle pas en annulant le mal car sinon, la création imploserait mais en faisant revenir le mal à son but originel qui est d'amener la création à la révélation divine qui est le véritable bien. Tant que nous percevrons le mal c'est-à-dire la dualité, alors les rigueurs du jugement s’abattront sur la création afin de l'épurer de ses scories. La perfection ne se révélera que lorsque nous arrêterons de juger pour percevoir les choses.

Qui atteint le niveau de l'esprit saint?

Celui qui atteint la Kédoucha du corps c'est-à-dire lorsque le corps atteindra le niveau de la Néchama pour faire UN avec elle et que l'âme puisse complètement dominer et diriger le corps. Alors le Or Haganouz, la lumière qui est cachée dans la Atsilout s'introduira dans le Kéli pour le parfaire complètement.

Mais pour l'instant ces trois vêtements sont séparés de la Atsilout et ont une autonomie qui vient de leur propre Atsilout. Uniquement dans la Téphila nous ramenons la force de la véritable Atsilout dans ces trois mondes.

Le Ari Zal explique que le Kéli est formé des trois mondes: Bérya, le monde des âmes étant l'intériorité du Kéli, Yétsira, le monde des anges, le contenant et Assya, le monde des êtres de matière, l'extériorité du Kéli. L'homme ayant la consistance de l'intériorité, l'âme et de l'extériorité, le corps. La Néchama englobant tous les mondes, Néfech-Rouah'-Néchama et le corps étant la Malkhout de la Assya c'est-à-dire l'extériorité du Kéli.


Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja
Publié par Blog Rabbi Moche Haim Luzzato 

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