Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 49.1
Chapitre 5: Portique 49 " Le Monde des néquoudim - La brisure des vases
Il y a deux raisons au mal: la création étant englobée dans l'unité, il faut alors
l'extraire de cette unité, c'est alors que vient à l'existence la conception du mal.
La brisure ne vient que lorsqu'il y a un changement, au début le Kéli était
inclus dans le Or, dans les Orot de Pé, dans les lumières de la bouche et dans le
monde des Nékudim, le Kéli s'est séparé du Or, le vase s'est séparé de la lumière
et a à ce moment une existence autonome comme si l'existence se séparait de
l'unité, c'est la brisure des vases. Sans cette brisure, il est impossible de séparer
l'existence de l'Émanateur. Il est impossible de séparer B-Y-A
(Bérya-Yétsira-Assya) de ATSILOUT. Car au début, B-Y-A n'est que partie intégrante
de ATSILOUT et par la brisure, B-Y-A sont devenus des mondes séparés.
Le Ramh'al compare les mondes de B-Y-A au Kéli, au vase. Le Ari Zal ne parle pas
de cela, il ne dit juste que le Kéli s'est séparé du Or où le Or ne s'introduit plus
dans le Kéli, celui-ci étant sans lumière.
Dans le monde des Nékoudim toutes les âmes du monde de Bérya, tous les anges
de Yétsira et toutes les créatures de Assya étaient réunis qui devaient se séparer
pour devenir les trois mondes B-Y-A. Le mal devenant obligatoire et primordial afin
que ces mondes puissent se séparer pour devenir autonomes.
C'est la conséquence de l'existence et aussi sa cause. Au moment où il y a un
créateur et une création, il y a le mal mais ce mal à ce niveau n'est que la racine
du mal, le mal n'étant qu'en potentialité. Maintenant que le mal s'est séparé alors
il doit revenir et adhérer de nouveau à l'unité.
Nous voyons le même schéma dans la nature: la femme étant une partie de
l'homme qui s'est séparée de lui et veut alors devenir autonome.
Son but étant de revenir vers son mari.
Ainsi est l'existence des créatures qui ont cette envie inconsciente de vouloir
revenir à leur source de l'unité divine. C'est cela le Retour, la Téchouva, les six
jours de la créations qui se sont séparés et qui doivent se réunifier au créateur le
septième jour. Shabbat étant le retour à la source unificatrice.
Le septième millénaire verra le monde être réparé où les conséquences de la
brisure seront terminées. Cette brisure durant six mille ans. Il se trouve qu'il y a
une autre conséquence à la brisure, non seulement celle de créer une autonomie
au Kéli mais aussi la possibilité de réparer cette autonomie, épurer le mal et c'est
cela la deuxième notion qui découle de ce mal: révéler l'unité divine par la
purification du Kéli du mal, par l'annulation de cette autonomie.
Il y a un niveau dans cette brisure qui donne une impossibilité au Kéli de recevoir
le Or. Et ainsi, l'homme ne peut recevoir la lumière de l'unité afin de révéler son
autonomie. Il y a quelque chose qui empêche l'homme de s'unir à Dieu, de
s'annuler devant lui, il y a un orgueil qui s'épanche de lui, un Ego qui se
réveille en lui afin que le corps, le Kéli, puisse exister et dominer.
Alors sa domination se réveille pour à la fin s'épuiser et aller à la mort comme le
verset le dit '' et il régna et mourut''. Ce roi ne règne que grâce aux étincelles de
lumière qui font perdurer le corps sans que la lumière ne s'introduise dans le Kéli.
Et donc il y a un travail de réparation des Séphirot du mal. Chaque Séphira étant
épurée du mal qui se rabat à la Séphira inférieure jusqu'à la Séphira de la Malkhout
de la Assya qui donne donc possibilité à l'autonomie du Kéli, au libre-arbitre et
l'impression aux créatures d'être séparées de Dieu.
Comment est-il possible d'imaginer d'être séparé de Dieu?
Comment est-il possible de penser sans Dieu?
Chaque pensée est une émanation divine,
comment penser que cette même pensée puisse être ressentie comme
indépendante?
Dans cette matière que constitue le corps, il y a aussi une sagesse, une H'okhma,
il y a une Bina, un Rouah', un DAAT qui vont permettre au corps d'arriver à se
soumettre à la lumière divine afin de la laisser s'introduire dans le corps.
Il y a dans la création du mal, un but préconçu qui va révéler la gloire du roi.
Comment comprendre que le mal ai été créé pour la gloire divine?
Comment comprendre que le mal ai été créé à priori?
La seule explication est que le mal a été créé pour révéler son unicité.
Dieu a créé une force qui montre le contraire de sa réalité afin de l'inverser pour
révéler cette réalité. C'est tout le but du mal: révéler son autonomie afin de
prendre conscience de l'unité divine car sans cette sensation de libre-arbitre, il est
impossible de prendre conscience de son unité. Le libre-arbitre étant cette
conscience d'autonomie illusoire qui va permettre de pourvoir retourner en
toute conscience à l'unité divine. C'est la séparation qui crée la perception de
l'unité. C'est cela le véritable but de la brisure des vases selon le Ramh'al: la
perception de l'unité divine afin de révéler la gloire divine dans la création. Et
pour cela, le mal doit obligatoirement dominer afin de révéler son unité divine. Et
cette perception dépend du but de la création. Car si nous disons que le but est de
donner le bien aux créatures alors il y a cette notion de pain de la honte et
donc il faut entrer dans conduite de la récompense et de la punition. Mais si nous
disons que le but de la création est la révélation de l'unité alors à ce moment, nous
entrons dans la Torah de la brisure des vases qui montre qu'il y a une purification
de la matière du mal afin de révéler l'unité.
Explication
les Kélim, les mondes B-Y-A, les enveloppes de la ATSILOUT sont la racine du mal.
Ce n'est pas une détérioration selon la Torah de l'unité. Nous ne nous situons plus
dans la dualité de la Torah dans cette explication. Car si ce mal était une
détérioration, il faudrait l'éliminer à la fin, il faudrait éliminer le corps car de la
même manière que la perfection élimine l'imperfection ainsi la réparation élimine
la détérioration. Car la détérioration est la cause du mal. En vérité, le but est de
réparer le corps non de le repousser. Il y a besoin de cette brisure, ce n'est pas
une détérioration. Car si cela était une détérioration, il faudrait l'effacer. Mais au
contraire, le mal fait partie du processus de perfection de la création comme
nous l'avons déjà mentionné. Comment connaître le roi David si ce n'est grâce au
mécréant qui s'appelle Goliath, grâce à Parrho, il y a Moshé, grâce à Aman
, il y a Mordékhaï. Par les Kélim et leurs détériorations et leur autonomie, les
Orot de MA peuvent venir pour réparer les orot de BEN. Si Atsilout dominait de
suite sans la domination de B-Y-A, il n'y aurait aucun problème et la Malkhour se
révélerait d'elle-même. Il n'y aurait à ce moment aucune notion de règne et de
royauté. Ce n'est que par la perception des détériorations et de la domination de
B-Y-A que peut se révéler la royauté. Tout le mal de toutes les Séphirot ne s'est
pas annulé mais est descendu dans la Malkhout de Assya.
Le mal est lui-même est la séparation qui empêche l'épanchement divin de se
propager, c'est une sorte de voile et le bien est la proximité. Dieu donnant la
possibilité à la détérioration de se matérialiser. Il y a donc à ce moment deux
énergies qui s'opposent, une énergie bénéfique qui veut s'épancher et une énergie
qui veut empêcher cette énergie de s'épancher. Pour contre-carrer cet élan de
proximité divine, il faut un élan de déni extrêmement puissant. Mais en vérité,
c'est la même énergie et celui qui arrive à inverser cet élan de déni en élan de
proximité divine, il décuple cette énergie bénéfique. Le mal n'est pas une réalité
véritable mais une force supérieure que l'on n'utilise pas de manière adéquate.
C'est en vérité le récepteur qui transforme cette énergie en détérioration. Lorsque
Dieu envoie sa bénédiction, il l'envoie de manière complète par l'intermédiaire du
Yessod de Ima.
Le problème est dans Noukva, comment se tient-elle?
Dos à dos ou face à face.
Comment se tient le monde?
C'est le monde, le Kéli, qui empêche l'énergie bénéfique de s'épancher.
Ce monde se révélant par le temps qui est la révélation de la gradation mais
nous ne comprenons pas ce phénomène, nous ne le percevons pas comme moyen
de percevoir les choses. mais comme des détériorations. Si nous les percevons en
tant que dominant, alors c'est le mal qui devient roi mais si nous les percevons en
tant que serviteur alors cela se transforme en bien. Si nous servons Dieu, le corps
alors devient un véritable Kéli, mais si nous utilisons tous ces bienfaits de la
matière pour nous les accaparer, le corps devenant le roi alors le mal apparaît et
cette énergie bénéfique devient un voile et une coupure à cette proximité divine.
Le véritable bien n'étant pas l'annulation du mal mais la réparation de ce
mal en le percevant uniquement en bien. Et cela passe l'asservissement du corps
au service de l'âme.
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