dimanche 10 janvier 2021

Les Portes de la Sagesse 63/138

 



Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 63

Chapitre 6: Portique 63" Le Monde du Tikoun, la réparation"


Puisque la conduite va ainsi- dans le principe de la bonté et de la rigueur, qui sont les racines du bien et du mal- pour cela, à chacune des actions il faut deux géniteurs (les raisons adéquates).

[ le Ramh'al nous dévoile ici le mystère du Zivoug, sans lui, il n'y a pas d'engendrement] et pour cela, il ne sort une lumière (pour agir dans la conduite) uniquement par l'intermédiaire de deux sources de lumière qui épancheront (engendreront) cette même lumière (par gradation).

Ces deux sources de lumière étant une lumière masculine engendrée par MA (celle du haut) et une lumière féminine engendrée par BEN (celle d'en-bas). Alors sera engendrée la lumière par leurs unions qui doit être engendrée.
Cette conduite de la bonté et de la rigueur sont ces mêmes notions de récompense et de punition. Dans cette porte, le Ramh'al va nous expliquer non pas l'union mais les engendrements de ces unions: la récompense et la punition. Car au départ, il n'y avait pas besoin de l'union car sans la brisure, le Kéli qu'est BEN aurait dû être annulé depuis le début et donc uni avec MA. Ce n'est que parce que les rois primordiaux (les Séphirot de BEN) ont voulu régner et ne pas s'annuler devant les lumières de MA (c'est la brisure qui a donné la place au libre-arbitre).

Mais même par la brisure, va se faire le Tikoun mais c'est un Tikoun qui va se révéler par la colère et les rigueurs du jugement. De même que ces deux sources de lumières engendrent le service divin par les détériorations causées par la brisure et la domination de BEN et les réparations engendrées par MA.

D'après le Ramh'al, le mystère du Zivoug est l'accord entre les deux sources de lumière. Le Zivoug est une parabole où les lumières s'accordent entre elles. Une conduite avec le consentement mutuel au contraire du chaos où chaque force veut régner en dominant les autres forces en présence. C'est ainsi qu'apparaît l'ego qui n'est que la matérialisation psychique de chacune des Séphirot livrées à elles-mêmes.
Dans ces unions des forces, il y a alors un dosage qui va se faire entre la bonté et la rigueur. Dès fois, sera prépondérante la bonté engendrée par les lumières de MA (l'annulation du corps au profit de l'âme) et dès fois les rigueurs engendrées par les lumières de BEN (l'autonomie du corps étant majoritaire). Par ce consentement de MA, il va se faire un adoucissement des rigueurs de BEN. C'est la Torah des partsoufim.

Le Ari Zal enseigne que tous les visages (ARIKH-ABBA-IMA-Z-A-NOUKVA) sont issus de l'union des lumières de MA et de BEN, de la bonté et de la rigueur. Chaque créature est l'expression de la conduite divine et montre une sorte d'union spécifique à elle qui va être différente aux autres créatures. Cette union n'est pas une cause qui va engendrer un effet mais ce sont deux causes qui vont engendrer un effet. Ces deux causes sont en fait les deux Partsoufim ''H'okhma'' ''ABBA'' et ''Bina'', ''IMA''.

Pour que l'union des deux Partsoufim se fasse, il faut le ''point'', la graine (ABBA) et la ''chambre'', la terre (IMA). C'est l'union aussi des deux noms divins ''י.ה.ו.ה'' et '' אדני'', de Zéïr Anpin et de Noukva.


Au niveau de Dieu il y a une unité parfaite où les deux sources de lumière ne sont qu'unité parfaite. Ce n'est qu'au moment du Tsimtsoum que s'est révélée la Malkhout, la gloire divine. Mais dans son essence, la création n'est qu'unité parfaite, c'est le niveau de Atik, de Arikh Anpin, du grand visage qui est au-dessus de H'okhma et de Bina. Il n'y a que dans Zéïr Anpin et Noukva qu'il y a des situations de face et de dos, de séparation. Ce n'est que dans les mondes inférieurs que se perçoit la dualité du masculin et du féminin et non dans les mondes supérieurs. Les notions séparées de masculin et féminin ne commencent qu'à partir de la brisure des Kélim. Le féminin étant la notion du Kéli et le masculin, la notion des Orot.


La volonté divine a voulu montrer l’enchaînement par gradation, force après force jusqu'à arriver à la perfection. Il faut l'association de beaucoup de forces pour arriver à l'existence d'une seule force. Il faut savoir aussi qu'elle est la première force et ce qui va s'épancher d'elle jusqu'à comprendre le processus de construction de l'acte engendré. Pour cela, il apparaît un enchaînement des forces en présence. Et c'est ainsi que fonctionne la pensée humaine où les forces s'entrechoquent et se renouvellent, où les pensées et les connaissances naissent et disparaissent. Toute action de l'âme- soit dans le corps, soit dans l'âme, soit dans l'association du corps et de l'âme, c'est-à-dire l'association de l'âme nutritive et de l'âme cognitive, tout n'est que de l'ordre de l'union des forces de MA et de BEN. Car afin de percevoir un enchaînement,, il faut trouver tout d'abord la cause à cette enchaînement. C'est le mystère du Partsouf qui est l'association de plusieurs forces telles que ABBA et IMA ce qui n'est pas le cas des Séphirot qui ne sont qu'individuelles. Les visages ''panim'' vient du mot ''ponim'' ''tendre vers l'autre'', c'est cela un Partsouf, un visage. La résultante de l'association des Séphirot qui tendent vers un même but. Exprimer la cause n'est pas une réaction spontanée et individuelle mais l'expression d'une union où sa source prend racine dans les cerveaux de la force elle-même. Il y a deux causes à tout enchaînement- une cause qui va engendrer la racine globale de l'acte et une cause qui va engendrer les préparations et les réparations spécifiques pour toute cette globalité.

C'est le principe même des eaux masculines et féminines ''DOUN'' où du masculin sort la semence qui va s'associer au principe féminin pour prendre sa forme complète. BINA (la matrice) est spécifique et ABBA (la semence) est global. Mais il y a deux chemins dans cette notion de féminin car elle-même produit des semences! Le féminin n'est pas qu'une matrice, il a aussi une part dans la chair elle-même du fœtus. De même, le masculin a en lui cette force de la forme engendrée par la matrice mais c'est une matrice globale.

En résumé, dans le masculin, il y a aussi le féminin et dans le féminin, il y a aussi le masculin. Le principe de la formation se trouve cependant dans la force féminine, chez l'homme, il est minoritaire. Son principe est dans la matière et dans le féminin, il y a aussi cette force de la matière mais elle est minoritaire. Il se trouve que lorsque la volonté divine veut montrer ses forces par cette voie, alors elle prend (bien qu'elle n'y soit pas obligée si ce n'est pour que la créature puisse comprendre cette voie de l'unité) la voie de la pensée humaine, pensant une pensée après l'autre dans un ordre et une gradation bien qu'avec une seule pensée, la volonté divine a le pouvoir de créer. Car elle veut montrer la gradation qu'il y a dans chaque force qui se révèle. D'où naît cette force et d'où proviennent ses causes globale et spécifique. C'est la voie des forces masculines et féminines. Le féminin va réveiller les forces masculines . Dans les mondes inférieurs, les actions se matérialisent par la voie des causes et des effets. Le Partsouf est la voie par laquelle doit se tenir la cause pour qu'elle soit apte à engendrer la conséquence qui est liée à elle. Cette envie est le mystère du Tsimtsoum, la Malkhout, la Noukva. Dans les mondes inférieurs, il y a des causes séparées et le Partsouf est le chemin où se tient la cause afin d'épancher de manière adéquate sa conséquence. C'est la limite du Partsouf qui réussit à réunir les forces pour en faire une autre force.

C'est l'association de H'okhma et de Bina qui va engendrer le Daat, la connaissance qui est le troisième cerveau et qui est le fil de la colonne vertébrale qui va s'épancher vers tous les Kélim, vers tous les membres du corps. Ce n'est que par l'union de H'okhma et de Bina que le Daat peut engendrer toutes les pensées, paroles et actions du corps. C'est cela le mystère du Partsouf dans son essence: faire tenir la cause afin de faire épancher ses effets que sont le masculin et le féminin. Comme exemple: Bina construit la femme et la H'okhma l'homme. Par leur union s'épanche alors le Daat, la connaissance où le masculin donne la globalité et le féminin, la spécificité. MA et BEN doivent être la cause unique de l'engendrement de la création. Cette cause se différencie en deux parties. L'homme a été créé masculin et féminin qui après s'est séparé en deux forces différentes. En eux-mêmes, MA et BEN sont deux forces différentes, les deux principes masculin et féminin, le principe de Zéïr Anpin et de Noukva qui ne sont qu'une seule force qui plus tard vont se séparer lorsqu'elles vont sortir, une du front ''MA'' et une des yeux ''BEN''. Mais en elles-mêmes, ce n'est qu'une seule et même notion qui se sépare en deux notions.

À partir du septième millénaire, le corps va se purifier par l'action de la Néchama et deviendra qu'une seule entité avec la Néchama, MA et BEN se confondant. Pendant les six mille ans, il y a le besoin de séparer ces deux forces MA et BEN qui sont les deux causes de la création et du temps. Tout Partsouf qui se fait dans cette période est construit des lumières de MA et de BEN. Au départ, les Séphirot étaient soit de MA soit de BEN. Maintenant, les Partsouf sont construits des Séphirot de MA et de BEN. Aikh étant construit de moitié ''Kéter'' de MA et ''Kéter'' de BEN. Il y a dans cette période une union des Séphirot de MA et de BEN afin de construire chaque Partsouf. Toute création de ce monde est composée de ces deux forces masculine et féminine qui se lient entre elles.


Rav Mordékhaï Chriqui 

Retranscription Rav Michael Smadja
Publié par Blog Rabbi Moche Haim Luzzato 
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